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Vexilla Regis

Le Vexilla Regis qui fut écrit par Mgr Venance Fortunat (530-609) est encore considéré comme l’un des plus grands hymnes liturgiques.
La Reine Radegonde s’étant retirée dans un couvent qu’elle avait bâti près de Poitiers, cherchait quelques reliques pour sa chapelle quand l’empereur Justinien le Second et l’impératrice Sophie lui envoyèrent un morceau de la vraie croix. Pour célébrer l’arrivée de la sainte relique, la reine demanda à Mgr Fortunat de créer un hymne pour la procession d’accompagnement jusques à la chapelle.
Cet hymne a depuis lors une relation très forte avec la Croix. Il se chantait à Vêpres aux jours de la Passion, du lundi au jeudi saint.
C’est un hymne “croisé” qui sert aussi de ralliement, mais il est le plus souvent classé comme motet.
Lancer la mini-console Real Player pour écouter le Choeur de Chambre d'Epsom et pleurer de tristesse et de bonheur mêlés en ce temps de Carême.

Voici que s'avancent les étendards du roi, la croix rayonne en son mystère; crucifiée, la vie subît la mort et la mort eut fruit de vie ...
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Vexilla Regis prodeunt;
fulget Crucis mysterium,
Qua vita mortem pertulit
Et morta vitam protulit.

Confixa clavis viscera
tendens manus, vestigia,
redemptionis gratia
hic immolata est hostia.

Quo vulneratus insuper
mucrone diro lanceae,
ut nos lavaret crimine,
manavit unda et sanguine.

Impleta sunt quae concinit
David fideli carmine,
dicendo nationibus:
regnavit a ligno Deus.

Arbor decora et fulgida,
ornata Regis purpura,
electa digno stipite
tam sancta membra tangere.

 


Beata, cuius brachiis
pretium pependit saeculi:
statera facta corporis,
praedam tulitque tartari.

Fundis aroma cortice,
vincis sapore nectare,
iucunda fructu fertili
plaudis triumpho nobili.

Salve, ara, salve, victima,
de passionis gloria,
qua vita mortem pertulit
et morte vitam reddidit.

O Crux ave, spes unica,
hoc Passionis tempore!
piis adauge gratiam,
reisque dele crimina.

Te, fons salutis Trinitas,
collaudet omnis spiritus:
quos per Crucis mysterium
salvas, fove per saecula.
Amen.


Mais l'évêque Fortunat écrivit d’autres chants liturgiques parmi lesquels nous avons choisi les deux suivants :

Ad domnam Radigundem
Tempora si solito mihi candida lilia ferrentaut speciosa foret suave rubore rosa,haec ego rure legens aut caespite pauperis hortimisissem magnis munera parva libens.Sed quia prima mihi desunt, vel solvo secunda:profert qui vicias ferret amore rosas.Inter odoriferas tamen has quas misimus herbaspurpureae violae nobile germen habent.Respirant pariter regali murice tinctaeet saturat foliis hinc odor, inde decor.Haequod utrumque gerunt pariter habeatis utraque,et sit mercis odor flore perenne decus.

C’est magnifique, quelle belle reine que Radegonde !

De Ecclesia Parisiaca
Si Salomoniaci memoretur machina templi,arte licet par sit, pulchrior ista fide.nam quaecumque illic veteris velamine legisclausa fuere prius, hic reserata patent.floruit illa quidem vario intertexta metallo:clarius haec Christi sanguine tincta nitet;illam aurum, lapides ornarunt, cedrina ligna:huic venerabilior de cruce fulget honor.constitit illa vetus, ruituro structa talento:haec pretio mundi stat solidata domus.splendida marmoreis attollitur aula columniset quia pura manet, gratia maior inest.prima capit radios vitreis oculata fenestrisartificisque manu clausit in arce diem;cursibus Aurorae vaga lux laquearia conpletatque suis radiis et sine sole micat.haec pius egregio rex Childebercthus amoredona suo populo non moritura dedit.totus in affectu divini cultus adhaerensecclesiae iuges amplificavit opes;Melchisedech noster merito rex atque sacerdosconplevit laicus religionis opus.publica iura regens ac celsa palatia servansunica pontificum gloria, norma fuit.hinc abiens illic meritorum vivit honore;hic quoque gestorum laude perennis erit.

Ce roi Childebert, grand saigneur au début mais sympathique sur le tard !


Au seizième siècle Jean de La Ceppède composa son Vexilla Regis en français, pour ses Psaumes de la Pénitence.
Savourez en silence !

Les Cornettes du Roy volent par la campaigne,
La Croix mysterieuse éclate un nouveau jour,
Où l'Autheur de la chair, de sa chair s'accompaigne
Et fait de son Gibet un Theatre d'Amour.
Là pour nostre rachept, là, pour nostre doctrine
Il tend ores ses mains, tend ses deux pieds aux cloux,
Tandis les cloux d'amour cloüent dans sa poitrine
Son coeur tout amoureux, qui s'immole pour nous.
Mort sur cette potence une lance outrageuse
Luy perce le costé, d'où surgeonne soudain
De son sang, et d'eau vive une onde avantageuse
Pour lancer le bourbier, qu'il a tant à desdain.
C'est ce qu'obscurement le bon David souspire,
C'est ores que suivant ses prophetiques vers
Du Bois, le Tout-Puissant établit son Empire,
Qu'au Bois, que par le Bois il regit l'univers.
Arbre brillant et beau, que la pourpre Royale
Pare, orne, vermillonne, enlumine, enrichit,
De quel tige t'éleut cette ame déloyale,
Qui pour ces membres saincts en gibet t'affranchit ?
Arbre trois-fois heureux, qui vois pendre à tes branches
La rançon de ce Tout, tu balances ce Corps
Qui nos pechez balance. En toy sont nos revanches,
Tu reprens sa reprinse au Coursaire des morts.
Ô Croix, que mon espoir à tes bouts aboutisse,
A ce jour que le sang sur toy coule à randon,
Augmente, s'il te plait, aux justes la justice,
Et donne aux criminels le désiré pardon.
Esprits que cette Croix, que ce Gibet recrée
Au sainct los du Trin'-un rangez tous vos propos.
Trin'-un, qui nous sauvez par cette Croix sacrée
Guidez nous, guindez nous au sublime repos.

Jean de LA CEPPÈDE (1550-1623)

Je vous quitte sur un tantum ergo de derrière les fagots par les Choeurs de Monadnock
Baissez vos lances, Croisés, heaumes au bras !
Bonsoir.

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Commentaires

  1. Désolé, mais j'avais peur d'être trop long. Voici une traduction partielle du Vexilla Regis. Pour le reste il faut que je m'y atèle ...

    Les étendards du Roi s’avancent
    La Croix rayonne en son mystère.
    En croix, la Vie subît la mort,
    Et par sa mort eut fruit de vie.

    Toi qui reçut le coup de lance
    Au fer brutal, pour nous laver
    De la souillure du péché,
    Tu ruisselas d’eau et de sang.

    C’est accompli ce qu’a chanté
    David en des vers prophétiques.
    Il proclama : « Sur les nations,
    C’est par le bois que règne Dieu. »

    Arbre splendide, éblouissant,
    Orné de la pourpre royale,
    Tronc choisi qui fut jugé digne
    De toucher des membres si saints.

    Bienheureux Arbre dont les bras
    Ont porté la rançon du monde !
    Tu pesas le poids de ce corps,
    Et l’Enfer dut lâcher sa proie.


    Salut, ô Croix, seule espérance !
    Procure, au temps de la Passion,
    Grâce abondante aux cœurs fidèles,
    Et rémission aux cœurs coupables.

    Toi, Trinité, source de salut,
    Les vivants chantent Tes louanges,
    Victorieux par le mystère de Ta Croix,
    Ils recevront la récompense pour les siècles.
    Amen !

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  2. Pour mémoire, le texte original du Vexilla Regis de Dante, enchassé aux Enfers de la Divine Comédie :

    Canto XXXIV

    Vexilla regis prodeunt inferni
    verso di noi; però dinanzi mira»,
    disse 'l maestro mio, «se tu 'l discerni ».

    Come quando una grossa nebbia spira,
    o quando l'emisperio nostro annotta,
    par di lungi un molin che 'l vento gira,

    veder mi parve un tal dificio allotta;
    poi per lo vento mi ristrinsi retro
    al duca mio, ché non lì era altra grotta.

    Già era, e con paura il metto in metro,
    là dove l'ombre tutte eran coperte,
    e trasparien come festuca in vetro.

    Altre sono a giacere; altre stanno erte,
    quella col capo e quella con le piante;
    altra, com' arco, il volto a' piè rinverte.

    Quando noi fummo fatti tanto avante,
    ch'al mio maestro piacque di mostrarmi
    la creatura ch'ebbe il bel sembiante,

    d'innanzi mi si tolse e fé restarmi,
    «Ecco Dite», dicendo, «ed ecco il loco
    ove convien che di fortezza t'armi».

    Com' io divenni allor gelato e fioco,
    nol dimandar, lettor, ch'i' non lo scrivo,
    però ch'ogne parlar sarebbe poco.

    Io non mori' e non rimasi vivo;
    pensa oggimai per te, s'hai fior d'ingegno,
    qual io divenni, d'uno e d'altro privo.

    Lo 'mperador del doloroso regno
    da mezzo 'l petto uscia fuor de la ghiaccia;
    e più con un gigante io mi convegno,

    che i giganti non fan con le sue braccia:
    vedi oggimai quant' esser dee quel tutto
    ch'a così fatta parte si confaccia.

    S'el fu sì bel com' elli è ora brutto,
    e contra 'l suo fattore alzò le ciglia,
    ben dee da lui procedere ogne lutto.

    Oh quanto parve a me gran maraviglia
    quand' io vidi tre facce a la sua testa!
    L'una dinanzi, e quella era vermiglia;

    l'altr' eran due, che s'aggiugnieno a questa
    sovresso 'l mezzo di ciascuna spalla,
    e sé giugnieno al loco de la cresta:

    e la destra parea tra bianca e gialla;
    la sinistra a vedere era tal, quali
    vegnon di là onde 'l Nilo s'avvalla.

    Sotto ciascuna uscivan due grand' ali,
    quanto si convenia a tanto uccello:
    vele di mar non vid' io mai cotali.

    Non avean penne, ma di vispistrello
    era lor modo; e quelle svolazzava,
    sì che tre venti si movean da ello:

    quindi Cocito tutto s'aggelava.
    Con sei occhi piangëa, e per tre menti
    gocciava 'l pianto e sanguinosa bava.

    Da ogne bocca dirompea co' denti
    un peccatore, a guisa di maciulla,
    sì che tre ne facea così dolenti.

    A quel dinanzi il mordere era nulla
    verso 'l graffiar, che talvolta la schiena
    rimanea de la pelle tutta brulla.

    «Quell' anima là sù c'ha maggior pena»,
    disse 'l maestro, «è Giuda Scarïotto,
    che 'l capo ha dentro e fuor le gambe mena.

    De li altri due c'hanno il capo di sotto,
    quel che pende dal nero ceffo è Bruto:
    vedi come si storce, e non fa motto!;

    e l'altro è Cassio, che par sì membruto.
    Ma la notte risurge, e oramai
    è da partir, ché tutto avem veduto».

    Com' a lui piacque, il collo li avvinghiai;
    ed el prese di tempo e loco poste,
    e quando l'ali fuoro aperte assai,

    appigliò sé a le vellute coste;
    di vello in vello giù discese poscia
    tra 'l folto pelo e le gelate croste.

    Quando noi fummo là dove la coscia
    si volge, a punto in sul grosso de l'anche,
    lo duca, con fatica e con angoscia,

    volse la testa ov' elli avea le zanche,
    e aggrappossi al pel com' om che sale,
    sì che 'n inferno i' credea tornar anche.

    «Attienti ben, ché per cotali scale»,
    disse 'l maestro, ansando com' uom lasso,
    «conviensi dipartir da tanto male».

    Poi uscì fuor per lo fóro d'un sasso
    e puose me in su l'orlo a sedere;
    appresso porse a me l'accorto passo.

    Io levai li occhi e credetti vedere
    Lucifero com' io l'avea lasciato,
    e vidili le gambe in sù tenere;

    e s'io divenni allora travagliato,
    la gente grossa il pensi, che non vede
    qual è quel punto ch'io avea passato.

    «Lèvati sù», disse 'l maestro, «in piede:
    la via è lunga e 'l cammino è malvagio,
    e già il sole a mezza terza riede».

    Non era camminata di palagio
    là 'v' eravam, ma natural burella
    ch'avea mal suolo e di lume disagio.

    «Prima ch'io de l'abisso mi divella,
    maestro mio», diss' io quando fui dritto,
    «a trarmi d'erro un poco mi favella:

    ov' è la ghiaccia? e questi com' è fitto
    sì sottosopra? e come, in sì poc' ora,
    da sera a mane ha fatto il sol tragitto?».

    Ed elli a me: «Tu imagini ancora
    d'esser di là dal centro, ov' io mi presi
    al pel del vermo reo che 'l mondo fóra.

    Di là fosti cotanto quant' io scesi;
    quand' io mi volsi, tu passasti 'l punto
    al qual si traggon d'ogne parte i pesi.

    E se' or sotto l'emisperio giunto
    ch'è contraposto a quel che la gran secca
    coverchia, e sotto 'l cui colmo consunto

    fu l'uom che nacque e visse sanza pecca;
    tu haï i piedi in su picciola spera
    che l'altra faccia fa de la Giudecca.

    Qui è da man, quando di là è sera;
    e questi, che ne fé scala col pelo,
    fitto è ancora sì come prim' era.

    Da questa parte cadde giù dal cielo;
    e la terra, che pria di qua si sporse,
    per paura di lui fé del mar velo,

    e venne a l'emisperio nostro; e forse
    per fuggir lui lasciò qui loco vòto
    quella ch'appar di qua, e sù ricorse».

    Luogo è là giù da Belzebù remoto
    tanto quanto la tomba si distende,
    che non per vista, ma per suono è noto

    d'un ruscelletto che quivi discende
    per la buca d'un sasso, ch'elli ha roso,
    col corso ch'elli avvolge, e poco pende.

    Lo duca e io per quel cammino ascoso
    intrammo a ritornar nel chiaro mondo;
    e sanza cura aver d'alcun riposo,

    salimmo sù, el primo e io secondo,
    tanto ch'i' vidi de le cose belle
    che porta 'l ciel, per un pertugio tondo.

    E quindi uscimmo a riveder le stelle.

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  3. Les consoles MP3 d'origine n'ont pas résisté à l'évolution des navigateurs. Désolé !

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