jeudi 12 octobre 2006

Socialisme royal


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Le premier numéro de l’ASC, Action sociale corporative, vient de sortir sur un site dédié à la réflexion sociale d’Action Française. C’est un bimestriel pour commencer.
On peut télécharger le document PDF et le lire à l’écran ou l’imprimer. Il fait 1,1 mégaoctets.

Socialisme royal c’est peut-être vite dit. Loin du prêt-à-porter matérialiste épuisée, c’est de corporatisme qu’il s’agit, au sens privilégié par l’empirisme organisateur des pères de l’Action Française. Et oui, ça vient de sortir, ça n'arrête pas d'être nouveau, même si on n'en a pas encore parlé à la télé !

Qu’y trouve-t-on ?

Sous une citation de La Tour du Pin «Le travail n’a pas pour but la production de richesses mais la sustentation de l’homme » et un chapeau de Firmin Bacconnier définissant le royalisme social il y a presque cent ans, la première livraison a l’ambition de faire découvrir les bienfaits du corporatisme à travers la critique des systèmes idéologiques courants qui se disputent l’ouvrier !

Le premier article, signé Jean-Philippe Chauvin, remet l’économie au service des hommes et milite pour l’ingérence du Politique dans la loi du marché. Le phénomène le plus grave étant actuellement la carence quasi-totale des états dans la maîtrise de la Globalisation, le rédacteur insiste sur la pertinence du périmètre national pour fonder une confrontation pugnace contre le capitalisme effréné qui piétine tout. La Nation nous dit-il, est la première protection sociale et le plus vaste des cercles communautaires à mesure humaine et historique, qui offre des solidarités fortes en son espace souverain au-delà de la diversité professionnelle ou culturelle qui la compose.

Est-ce l’espace adapté aux réalités de l’heure ? Peut-être, mais il faudra le prouver dans un billet complémentaire.
Pour le moment le Politique semblerait plutôt à côté de la plaque en ce qui concerne la globalisation. Avec un peu de recul on s’aperçoit que la compétition économique mondiale privilégie les acteurs émergents aussi, autant que les vieilles puissances industrielles se maintiennent sur des positions très disputées pour des motifs louables certes, mais qui engloutissent le disponible exigé par les secteurs de pointe et l’innovation, qui resteront longtemps les seules vraies chances de survie de nos nations. Le Politique est donc convoqué à exprimer d’abord devant le peuple certaines vérités qui fâchent pour convaincre la Nation d’investir massivement sur le futur au lieu de reculer pied à pied en attendant une impossible embellie. Seul un pouvoir pérenne est capable de convaincre car il sera plus crédible s’il invoque les atouts laissés ce faisant à nos enfants.


Le second article est de Stéphane Blanchonnet. Il disqualifie le Parti Socialiste pour résoudre la question sociale française. Le rappel historique de la vocation internationale des socialistes se heurte tout de même au désenchantement actuel des militants qui brûlent ce que leurs cadres avaient adoré, à peine d’en avoir jamais vu les fruits. Le code du travail international socialiste a le même avenir en dehors de nos frontières que le modèle social français. Invendables!

Ainsi la crispation nationaliste actuelle du PS consécutive au refus de la Constitution européenne Giscard, est-elle naturelle en période électorale, et faute d’arguments, la défense du faible et de l’opprimé est passée aux mains de la Gauche sinistre qui fera illusion longtemps encore sur des slogans éculés. Je crois que le PS n’était pas à proprement parler la bonne cible ; l’ouvrier ne les écoute plus. La clientèle du parti est complètement renouvelée.


Un troisième article nous parle de l’économie sociale en coopérative. Il est signé Philippe Kaminski. C’est l’expert. Il choisit pour conduire le lecteur le ton de l’Encyclopédie et ça passe très bien. On démarre à l’adjectif « coopératif » selon Bescherelle aîné pour en arriver bientôt à la première « société de coopération », les Pionniers Equitables de Rochdale, firme anglaise fondée en 1845. Ce fut un succès financier retentissant, et nous aurions aimé que M. Kaminski délaye un peu le face-à-face actionnaire-consommateur au sein de la société.
Le second modèle est allemand, une société de crédit mutuel, en vrai ! Le succès fut également au rendez-vous puisqu’en 1882 on comptait déjà 1875 sociétés de ce type. Le modèle coopératif foisonna dans tous les domaines et déborda largement jusqu’au Etats-Unis. En France il fallut attendre 1848 pour que l’idée soit à la mode. Ce mouvement a de beaux restes. Il faut lire l’article.

En décembre paraîtra le deuxième bulletin de l’Action Sociale Corporative par les mêmes voies. Nous sommes impatient de voir le volet social renforcé dans la doctrine royaliste. Il y manquait un peu malgré les germes semés par des revues de qualité comme le Lys Rouge.
D’autres d’ailleurs sont tout autant impatients, qui posent déjà la question de transformer le bel essai de la première livraison en fondant un syndicat ASC.

Ils vont pulvériser les faux frères du prolétariat agrippés à la mangeoire publique, puisque le corporatisme s’autofinance naturellement !

Monarchie populaire ?
L’ASC est plein cadre. Bravo !

fusain au marteau-piqueur



Un site corporatiste récent à visiter dans la même veine que l'ASC :
La croix, les lys et la peine des hommes.

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