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Premier de l'an du Rat

le flutiste de HamelinUn exécutif "va de la gueule" peut-il amuser longtemps le peuple le plus arrogant de la terre après les Castillans, et survivre à cette intelligence collective que le monde lui reconnaît ?
C'est le fond de la question du jour, après que le ténor de la "rupture" se soit couché au sifflet des taxis !
Huit mois d'exercice du pouvoir par la nouvelle équipe dirigeante nous convainc que nous avons appelé le petit joueur de flûte à l'Elysée. Entrant aujourd'hui dans l'année du Rat sera-t-il mieux à son aise ? La popularité de cet homme énergique et plein d'allant auprès des gogos dont je suis, s'effondre, à mesure que transparaît la trame du tissu à l'usure. Des réformes ? Aucune n'est menée à terme et l'excuse des caisses vides pourrait bien stopper là les projets en dossiers.
Après le bouclier fiscal, rien n'a abouti, pas même la réforme de la carte judiciaire qui fut découpée chaque fois pour sauvegarder les intérêts clientélistes des élus de la majorité. Certes ont été passées des lois, sur l'immigration, la récidive, les libertés universitaires, la contrefaçon, la corruption, ... (liste ici) mais sur des sujets somme toute mineurs, et déjà couverts par des dispositifs réglementaires antérieurs mal appliqués.

Or c'est de vraies réformes, graves réformes dont ce pays a besoin ; son Etat doit être divisé par deux au moins, s'il veut conserver quelque chance de gérer son destin dans les années qui arrivent. Non, ce n'est pas une imprécation ! A preuve la "remontrance" publique du général Cuche, commandant l'Armée de Terre. Publiée par Les Manants du Roi, on y apprend tout simplement que nos Forces terrestres ne sont plus au niveau requis par les réponses aux défis attendus – le furent-elles jamais ? -, et que ses personnels sont démotivés par la misère ambiante des TED*.

Une autre lettre, émanant cette fois du gouverneur militaire de Metz à qui l'on demandait d'organiser un match international, envoie se faire foutre le ministre Morin, sous couvert du général chef d'Etat Major de l'Armée de Terre, avec cette franchise inimitable des vieux soldats quand ils s'adressent à un politicien de pacotille, et relaps de surcroît. Je ne peux résister à vous livrer un extrait avant que vous ne cliquiez ici :

« Vu l'aspect particulièrement grotesque de cette commémoration autour de la création d'un conseil international que personne ne connaît, sur l'injonction, qui plus est, d'un officier général italien encore moins connu ... je me refuse à verser dans cette pantalonnade. » (merci aux Manants qui ne dorment jamais).

L'insistance avec laquelle le Premier ministre appelle à un pôle défense européen - vieille idée qu'il compte pousser lors de la présidence semestrielle française de l'Union - trahit-elle une simple recherche de moyens budgétaires extérieurs ? Adossée à l'exigence de commission internationale à chaque fois que nous voulons bouger une oreille sur les théâtres de nos intérêts déclarés, cette velléité trahit surtout une incapacité matérielle à répondre seuls à la moindre menace, sauf à engloutir la quasi-totalité des moyens que nous pouvons soutenir loin de métropole. Et nous voulons construire une base aéronavale aux Emirats ! Nous pourrons l'appeler Fort Tarascon en souvenir d'un intrépide chasseur de lions.
Compte tenu des réticences de nos voisins à passer en l’espèce sous la coupe d’un pays peu sûr dans les affaires communes - Otan, Irak, constitution UE - il m’est avis que le motif de fond de M. Fillon ce sont les fonds !

Vu les coupes budgétaires dans les moyens octroyés aux Armées pour continuer à acheter le confort coupable des catégories de l'électorat qui portent le régime, j'en suis venu à douter de la remise en escadre du porte-avions Charles De Gaulle à la fin du grand carénage. Mais c'est tout le pays qui devrait passer à la cale sèche.

le CDG au carénage
La France qui chaque mois perd de sa substance en achetant dehors plus qu'elle n'y vend, qui a une balance services & invisibles modeste, qui paie des intérêts monstrueux sur une dette souveraine accumulée depuis 25 ans, a les bras coupés et va pieds nus dans des galoches deux fois trop grandes. Ce ne sont ni les talents ni le courage qui manquent, mais un signal fort à la mesure du danger encouru par cette nation. Le seul signal audible serait la réduction drastique et programmée de l'Etat pachydermique, enchâssée dans un plan de renouveau national clair et compréhensible par tous. Et que l'on cesse dans les médias de mettre en avant les infirmières, car il ne s'agit pas du tout de cela !

A ceux qui de bonne foi s'attristent de l'européanisation de notre destin national, je leur dirais que le drapeau importe moins que la survie de cette nation en tant qu'entité économique pertinente. Or à l'exception de quelques grands conglomérats de taille mondiale - il n'y en a pas cinq ! - tout le domaine industriel français est en train d'achever son cycle de ferraillage amorcé sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Il n'est que de lire régulièrement la presse économique pour mesurer le drainage. C'est comme la triste litanie des "morts pour la France !". Quelques grands groupes adossés à deux trois banques ne suffisent pas pour nous assurer un futur. Il nous faut retisser une industrie à jour, industrie au sens d'activité humaine, comme le fait en continu notre éternel contempteur et cousin germain qui avec un euro himalayen persiste à donner des leçons ; et pour cela ne pas se couper des marchés porteurs, en nous retirant de la compétition aussi rude soit-elle, derrière les frontières de notre "souveraineté" formelle.
Par tous moyens nous avons à nous battre, sans attendre même que l'Etat ait été coupé en deux, indispensable chirurgie.

Aujourd'hui commence l'Année du Rat, premier signe zodiacal chinois qui, s'il n'est pas toujours bienveillant avec l'espèce humaine dit-on, indique le commencement d'un cycle. Que cela soit celui de notre réaction offensive.

En attendant partageons le fromage blanc avec nos plus vieux ennemis.
bébé cerné de rats

Note TED : tableau d'effectifs et dotations


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Commentaires

  1. Merci aux Manants du Roi pour la diffusion de cette lettre du Gouverneur Militaire de la ville de Metz.
    Comme on aimerait entendre plus souvent ce type de discours, droit, allant directement à l'essentiel et n'hésitant pas à être frondeur.
    Que Morin en soit arrivé à ce stade montre bien qu'il est dépassé par l'ampleur de sa tâche, par celle de sa responsabilité aussi.
    En effet en finir par vouloir mobiliser l'armée pour l'organisation de match de foot en rase campagne tandis que d'importantes réformes sont en pourparlers dénote une incompétence qui friserai le ridicule si les enjeux n'étaient pas si important.
    Il semble en aller de même avec le projet de "pentagone" à la française ; le ministre a-t-il l'intention de rassembler ses billes pour mieux considérer l'étendue des reliefs de l'armée française ? Ou bien est-ce pour essayer d'entretenir une illusion de puissance et d'organisation ?

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  2. Après les taxis, les buralistes "fiers comme un bar-tabac" parce qu'ils vont à leur tour plier le gouvernement.
    C'est vrai qu'on parle tellement aux zincs que c'est plus prudent avant les municipales.

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  3. Pourrait-on prédire que le rapport Attali soit enterré si vite ?
    Le souci de la "com" tourne à la rage de dents chez ce monsieur.
    On comprend mieux pourquoi Christine Lagarde veut quitter ce théâtre de polichinelles !

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  4. La majorité angoissée par la chute de popularité de M. Sarkozy, réclame des professionnels aux ministères importants. Des professionnels de la politique bien sûr.
    Le ministre Lagarde est dans la position de Francis Mer qui mettant un jour le doigt sur le creusement abyssal de la dette chiraquienne s'était vu rabrouer par le président d'un "vous n'allez pas nous emmerder aussi avec ça !" C'est Mer qui le dit dans son bouquin.
    Ils sont aux abois ... et préfèreront rester entre eux. Exit donc la parité, l'ouverture, la diversité. Il faut sauver les mangeoires de la république !

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