lundi 31 mars 2008

RAP 3

Kery James
En attendant que les Sarkozy s'inquiètent du sort peu reluisant des Français (j'allais dire leurs concitoyens) qui au 1er juillet prochain seront la risée de l'Europe, parce que banqueroutiers de leur modèle social, lisez du rap d'entrepreneur !
Instructif sur l'état d'esprit des banlieues et complètement français !

Seconde et dernière piqure de rappel : Kery James.
Extrait de son nouvel album dans les bacs aujourd'hui sous le titre : Banlieusards :
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Partition de Kery James

Son site officiel en cliquant ici

On n'est pas condamné à l'échec,
Voilà le chant des combattants,
Banlieusard et fier de l'être, j'ai écrit l'hymne des battants,
Ceux qui ne font pas toujours ce qu'on attend d'eux,
Qui ne disent pas toujours ce que l'on veut entendre d'eux,
Parce que la vie est un combat
pour ceux d'en haut comme pour ceux d'en bas.
Si tu n'acceptes pas ça c'est que t'es qu'un lâche,
Ecoute ce morceau, lève toi et marche.

C'est 1) pour les miens, arabes et noirs pour la plupart
Et pour mes babtous (blancs), prolétaires et banlieusards.
Le 2) ce sera pour ceux qui rêvent d'une France unifiée
Parce qu'à ce jour y'a deux France, qui peut le nier ?
Et moi je serai de la 2ème France, celle de l'insécurité
Des terroristes potentiels, des assistés.
C'est ce qu'ils attendent de nous, mais j'ai d'autres projets, qu'ils retiennent ça,
Je ne suis pas une victime mais un soldat,
Regarde moi, je suis noir et fier de l'être,
Je manie la langue de Molière, j'en maîtrise les lettres,
Français parce que la France a colonisé mes ancêtres,
Mais mon esprit est libre et mon Afrique n'a aucune dette.

Je suis parti de rien, les pieds entravés.
Le système ne m'a rien donné, j'ai dû le braver.
Depuis la ligne de départ, ils ont piégé ma course
Pendant que les keufs me coursaient, eux investissaient en bourse.
J'étais sensé échouer, finir écroué,
La peau trouée, et si j'en parle la gorge nouée,
C'est que j'ai nagé dans des eaux profondes sans bouée.
J'ai le ghetto tatoué, dans la peau, j'suis Rebel comme ekoué
Mais l'espoir ne m'a jamais quitté
En attendant des jours meilleurs, j'ai résisté
Et je continue encore.

Je suis le capitaine dans le bateau de mes efforts
Je n’attends rien du système, je suis indépendant.
J'aspire à être un gagnant donné perdant,
Parce qu'on vient de la banlieue, c'est vrai, qu'on a grandi, non
Les yeux dans les bleus mais des bleus dans les yeux.
Pourquoi nous, dans les ghettos, eux à L'ENA,
Nous derrière les barreaux, eux au Sénat,
Ils défendent leurs intérêts, éludent nos problèmes,
Mais une question reste en suspens : qu'a-t-on fait pour nous même ?
Qu'a-t-on fait pour protéger les nôtres
des mêmes erreurs que les nôtres ?
Regarde ce que deviennent nos petits frères :
D'abord c'est l'échec scolaire, l'exclusion donc la colère,
La violence et les civières, la prison ou le cimetière,
On n'est pas condamnés à l'échec.

Pour nous c'est dur, mais ça ne doit pas devenir un prétexte
Par honneur pour ce qu'ont accompli nos parents
On n'peut pas baisser les bras.
Malgré les déceptions et les dépressions
Suite à la pression, que chacun d'entre nous ressent,
Malgré la répression et les oppressions
Les discriminations, puis les arrestations,
Malgré les provocations, les incarcérations,
Le manque de compréhension, les peurs et les pulsions,
Leur désir, de nous maintenir la tête sous l'eau
Transcende ma motivation,
Nourrit mon ambition.

Il est temps que la 2ème France s'éveille.
J'ai envie d'être plus direct, il est temps qu'on fasse de l'oseille (argent)
Ce que la France ne nous donne pas on va lui prendre.
Je veux pas brûler des voitures, mais en construire, puis en vendre
Si on est livré à nous même, le combat faut qu'on le livre nous même
Il ne suffit pas de chanter, « regarde comme il nous malmène »
Il faut que tu apprennes, que tu comprennes et que t'entreprennes.
Avant de crier « c'est pas la peine ! quoi qu'il advienne, le système nous freine ! »
A toi de voir ! T'es un lâche ou un soldat ?
Brandis l'épée du courage, entreprends et bats toi !

Banlieusard et fier de l'être,
On n'est pas condamné à l'échec, diplômés, éclairés ou paumés
En 4x4 en tromé (métro), gentils ou chantmé (méchant)
La banlieue a trop chômé, je sais ce que la France promet
Mais que c'est un crime contre notre avenir que la France commet
C'est pour les discriminés, souvent incriminés,
Les innocents, qu'ils traîtent comme de vrais criminels.
On a l'image des prédateurs, mais on n’est que des proies
Capables mais coupables et exclus de l'emploi.

Si je rugis comme un lion c'est que je n’compte pas me laisser faire,
Je n'suis pas un mendiant, je suis venu prendre ce qu'ils m'ont promis hier,
Même s'il me faut 2 fois plus de courage, 2 fois plus de rage,
Car il y a 2 fois plus d'obstacles et 2 fois moins d'avantages,
Et alors ?! Ma victoire aura 2 fois plus de goût.
Avant de pouvoir la savourer, j'prendrai 2 fois plus de coups,
Les pièges sont nombreux, il faut que je sois 2 fois plus attentif,
2 fois plus qualifié et 2 fois plus motivé.

Si t'aimes pleurer sur ton sort, reste pas à côté de moi
Je te le répète, je n'suis pas une victime mais un soldat,
Banlieusard et fier de l'être
On n'est pas condamné à l'échec !

On est condamné à réussir,
A franchir les barrières, construire des carrières.
Regarde ce qu'ont accompli nos parents,
Ce qu'ils ont subi pour qu'on accède à l'éducation.
Où serait-on sans leurs sacrifices ?
Comme Mahmoud pour Thays.....
Bien sûr que le travail a du mérite
Ô combien j'admire nos pères,
Manutentionnaires mais fiers,
Si on gâche tout, où est le respect ?
Si on échoue, où est le progrès ?
Chaque fils d'immigré est en mission,
Chaque fils de pauvre doit avoir de l'ambition,
Tu peux pas laisser s'évaporer tes rêves en fumée
Dans un hall enfumé,
A fumer des substances qui brisent ta volonté,
Anesthésient tes désirs et noient tes capacités.
Arrête, on vaut mieux que ça !
Rien n'arrête un banlieusard qui se bat.
On est jeunes, forts et nos sœurs sont belles,
Immense est le talent qu'elles portent en elle.
Vois-tu des faibles ici ?
Je ne vois que des hommes qui portent le glaive ici.
Banlieusards et fiers de l’être,
On est pas condamné à l’échec !

Ce texte je vous le devais,
Même si je l’écris le cœur serré,
Et si tu pleures, pleure des larmes de détermination,
Car ceci n'est pas une plainte, c'est une révolution !

[choral]

Kery James


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