vendredi 25 juillet 2008

Le frisson des morts-vivants

pancarte municipale vers l'école des Grèves
Faisant siennes les récriminations du public excédé par le je-m'en-foutisme des planqués de la république, le parlement a adopté hier une loi de garderie municipale pour les jours de grève des cultivateurs éponymes. Intitulée "service minimum d'accueil", elle dispose que les enseignants grévistes devront se déclarer au plus tard 48 heures avant l'arrêt de travail et impose aux communes de mettre en place l'accueil des écoliers quand le taux de grévistes est supérieur à 25%. Du bon sens qui, notons-le, renforce le droit de grève en adoucissant l'impact sur les activités des parents et en permettant au corps de fonctionnaires impliqué de s'arrêter pour un oui ou pour un non sans emmerder personne.

Tricher n'est pas jouer ! Si vous n'emmerdiez personne, où serait le plaisir ?

sénateur socialisteBattus à la Chambre et au Sénat, les peine-à-jouir syndicalisant nés sous le Front populaire déposent ce matin un recours à l'enseigne du Sphinx dans l'espoir secret que l'ennemi juré de Sarkozy, président du suprême jury dont le père se coiffait d'un entonnoir, fasse des difficultés au gouvernement Fillon. Ainsi prouvera-t-on que si le bien public passe par la porte de devant, on peut toujours entraver sa progression en surgissant de la porte de derrière !

Pas facile quand même ! Lorsqu'on veut enfiler les mouches à cet âge, il faut surdoser le viagra casuistique. Je vous livre l'essentiel du communiqué historique et vous allez devenir adeptes de l'euthanasie :
Emmenés par les gérontes de la Chicane, ces messieurs du Sénat qui pensent dénoncent « les entraves au droit de grève, dont la valeur constitutionnelle est affirmée par le Préambule de 1946, sans qu'aucun motif de continuité du service public ne justifie cette atteinte » ... et affirment que la «loi ne respecte pas le principe constitutionnel de compensation par l'Etat d'une charge créée pour une collectivité, affirmé par l'article 72-2 de la Constitution ».

Dans le préavis de 48h je ne vois pas l'entrave sauf à revendiquer officiellement la prise d'otages impromptue obligatoire. Quant à la compensation de charges je ne vois pas non plus comment la déterminer de manière comptable - il s'agit de sous - puisque les employés municipaux sont payés au mois.
A quoi servent-ils donc ces politiciens en fin de vie abandonnés-là à péter dans le velours cramoisi de l'hémicycle ou vautrés dans les méridiennes des salons dorés, à guetter les funérailles nationales. Qu'on ferme ce cirque et récupère le sable de la piste pour Paris-plage !

baigneuse à paris
Au fait, sans en parler à personne, ils se renouvellent pour un tiers le 21 septembre dans des mandats de neuf ans ! [correctif : par tiers pour 9 ans c'était l'ancien temps ; j'ai oublié la réforme passionnante de 2003 qui réduit le mandat à 6 ans en compensation de la création indispensable de 27 sièges supplémentaires, l'hémicycle étant renouvelé par moitié tous les 3 ans].
L'empilage des fromages parlementaires depuis le conseil municipal de base jusqu'au parlement européen est sidérant : Conseil général (département), conseil régional, assemblée nationale, conseil économique et social, sénat, et je laisse de côté une foultitude d'assemblées pour rire comme les chambres de commerce ou de métiers...
Il y a mieux à faire du Palais de Luxembourg. Les royalistes ont leur idée.

On me dit dans l'oreillette que c'est de l'antiparlementarisme primaire ! Si l'on suit les débats parlementaires, on acquiert vite l'assurance qu'il ne peut y en avoir d'autres !


La justice pour les nuls


michel bonPour me mettre de bonne humeur, la Gazette du Palais m'informe qu'après avoir laissé derrière lui 21 milliards* d'euros de pertes et 70 milliards* de dettes en quittant France Télécom en 2002, Michel Bon (wiki) vient d'être durement condamné par la Cour de Discipline Budgétaire et Financière à dix mille euros d'amende pour gestion opaque. C'est terminé pour lui ! Non, non, on ne vous prend pas pour ce que vous pensez. C'est de votre faute :
Vous, souverain peuple, à travers l'Etat qui vous représente, avez omis de donner des instructions fermes lors des conseils d'administration où M. Bon a presque toujours recueilli sur ses résolutions l'unanimité des dormeurs.
* Renvoi : pour mesurer la profondeur du trou sachez que le déficit budgétaire de la même année fut de 49 Mds€


Parfois content le soldat


dragon du 13Dans un autre domaine, j'ai noté que le chambardement stratégique dans notre dispositif militaire restait un conflit social classique de basse intensité. D'une part l'épure de M. Morin tient debout - il faut reconnaître que c'est du grand art puisque tous les paramètres sont fondés avec précision bien qu'on puisse refuser ce fondement -, d'autre part, les militaires eux-mêmes, sauf peut-être les étoiles, ne semblent pas si mécontents de partir de certains trous perdus où ils étaient confinés depuis les années 20. D'aucuns ont même lâché aux caméras : « les militaires, on les aime quand ils partent ! ».
Reste à savoir si le lego de la défense sarkozienne tiendra ses promesses. Croix de bois, croix de fer, je jure sur la tête de François Bayrou que le plan ira à terme. On craignait bêtement qu'une fois les économies encaissées, on ne les distraie ailleurs selon l'urgence du moment.

Au fait, pour terminez dans un grand éclat de rire, apprenez que M. Bon serait conseil en management, et en vivrait !

PS : je signale aux oisifs un article du Québécois Libre sur le colbertisme canadien pas piqué des hannetons dont la saison approche. Cliquez donc ici !

pancarte québécoise


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