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Dieu rebat les cartes

Embringué dans des primaires de haute fermentation comme son homologue socialiste, le parti Europe-Ecologie-Les Verts de Cécile Duflot et Daniel Cohn-Bendit est secouru par le doigt de Dieu. Le Créateur de toutes choses a appuyé où ça fait mal, à la jointure des plaques tectoniques pacifique et eurasienne, punissant l’Empire nippon de sa présomption à dompter l’atome, lui qui avait jadis confirmé de terrible manière les calculs des Savants . Tournez, tournez rotatives, la presse à faire peur s'est renflouée et a porté les écologistes sur le pavoi des cantonales.

Exit la chorégraphie strausskhanienne de Monsieur Hulot l’hélicopteur, finie la diction patoisante de l’ayatollah norvégien, place aux poids-lourds de la cause anti-nucléaire. Greenpeace, les Amis de la Terre, Sortir du Nucléaire… ont, à micros ouverts, un boulevard. La contre-offensive du lobby Areva-EDF-CEA qui dispose d’arguments sérieux, ne pouvait pas se déployer dans le délai de six jours précédant le premier tour. Les bonnes questions aux écologistes ne leur sont pas posées car inaudibles dans le vacarme du tsunami alarmiste qui emporte tout sous lui. A cette heure au Japon, on attend la grosse réplique.

Ainsi, ces élections-test ont-elles vu monter deux extrêmes, comme il en va souvent dans les périodes d’angoisse, le Front national porté par la vague immigrationniste attendue des révoltes arabes impromptues, et Europe-écologie-LV dopée par une atteinte grave et subite à l’environnement. Les calculs minutieux et faux des tacticiens en soupentes travaillant pour les « partis de gouvernement » seront une fois encore justifiés a posteriori par de longues analyses dont nos énarques ont le secret, mais ne serviront pas à grand-chose pour se répartir les conseils généraux dès avant le second tour comme on l’entend déjà, car le couperet des 12,5% d'inscrits pour accéder à ce second tour peut désormais tomber sur tout le monde : les points gagnés sont toujours pris à autrui, la somme est cent.

Epilogue :
Cet entrefilet a paru hier dans La Toile n°10, trimestriel monarchiste dépoussiérant de la Conférence Monarchiste Internationale. Archivons ! Il met le doigt sur l’exhaussement par l’actualité des partis de deuxième division tels EELV et FN que le parti présidentiel a tenté de brider par le relèvement du seuil d’accès au second tour de 10 à 12,5%. Compte tenu du taux d’abstention¹ normal aux cantonales de 36%, la barre était placée en moyenne à 20% des votants. Avec un taux de 55%, mécaniquement la moyenne montait à 28% ; une gageure. Si les sondages ont donné dans l’ensemble la main à la Gauche, les cas particuliers sont nombreux avec des triangulaires redoutées avec le « diable », et des candidats sérieux disparus dès le premier tour. La démocratie bidouillée au motif de trier les candidats corrects et de dégager des majorités de gestion est une escroquerie de plus acceptée par l’Opinion, qui en définitive ne croit plus trop dans ce régime parlementaire du tohu-bohu pour tirer le pays, et se désintéresse déjà des détails.

Note (1) : Ministère de l’Intérieur : Il ressort des statistiques une grande amplitude du taux d'abstention sur l'ensemble de la période 1976-2004. Le taux moyen d'abstention est de 36,4 % des inscrits avec un maximum de 50,9 % en 1988 et un minimum de 29,8 % en 1992, soit un écart de 21,1 points. (JO Sénat du 02/09/2004 - page 2006)

Commentaires

  1. Dans Causeur, Marc Cohen démonte le bidouillage éhonté de Guéant au second tour. Il n'a échappé à personne que dans les cantons où le Front était présent au second tour il a fait généralement entre 20 et 45% des voix.
    Les 12% du Ministère de l'Intérieur sont une petite escroquerie et les commentaires de presse d'hier soir de la désinformation.

    (clic vers l'article de Cohen)

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