samedi 31 décembre 2022

Benoît XVI, la sagesse empêchée !

Deux papes ensemble

Sa Sainteté Benoît XVI nous a quittés. L'espace chrétien y perd un savant, le Ciel y gagne un dialecticien qui animera les soirées interminables du Paradis. Il nous reste SS François !
Patron de la Sainte Inquisition, renommée autrement, le panzercardinal Ratzinger, intraitable sur la doctrine, avait dénoncé la pourriture de l'Eglise dès son homélie du pallium. Il leva une fronde souterraine dans les dicastères qui finit par triompher de son état de santé. Le projet de l'Esprit saint est impénétrable.
Démissionné en 2013, il laissa place à celui qui était arrivé second lors du conclave de 2005, le jésuite argentin Bergoglio d'ascendance italienne. Le pontificat d'icelui, quoiqu'il lui arrive ensuite, sera marqué par la pseudo-vénération de la Pachamama et par la vente de l'Eglise chinoise cachée au Parti communiste contre une amélioration des relations diplomatiques sino-vaticanes. Ses prédécesseurs, mieux instruits de la nature profonde du marxisme-léninisme stalinisé n'auraient jamais abandonné les fidèles à portée des crocs de la Bête. Depuis, le cardinal Joseph Zen, 90 ans, qui dénonçait la braderie initiée par le cardinal romain Parolin, est poursuivi par la justice hongkongaise. Il faut dire que les églises sont un frein à l'asservissement complet de l'ancienne colonie britannique par les brutes.

SS Benoît XVI nous laisse des textes doctrinaux importants. L'Académie des sciences morales et politiques de Paris prendra le deuil.

gerbe mortuaire
Veritatis Cooperator Requiescat in Pace !
"Ne crains rien, Je suis ton Dieu"


PS 1 : pour nous souvenir de lui, voici le lien actif vers le discours qu'il prononça le 12 septembre 2008 au Collège des Bernardins à Paris :
https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/speeches/2008/september/documents/hf_ben-xvi_spe_20080912_parigi-cultura.html

PS 2 : un site indispensable sur le souverain pontife Ratzinger : Benoît et moi.

dimanche 25 décembre 2022

Métaphysique de M. Cyclopède

croix cathare en bas-relief

A l'aimable attention de Mgr Jean d'Orléans résidant sur nos terres cathares

À la messe de Noël, l'officiant lut le début de l'Evangile de Jean :
Au commencement était le Verbe :
Au commencement de quoi ?
Au commencement du temps, au premier battement de la montre.
Le Verbe d'abord ? Le Verbe est une onde, la fréquence porteuse, la vibration cosmique, est-il le principe primordial qui préexistait ?
Puis il continua :

Et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu :
Le Verbe était Dieu et tout à la fois distinct de Dieu. Dieu en émana-t-il ? Endossa-t-il le destin ontologique du Verbe jusqu'à n'être plus qu'un avec lui ?
Puis encore :

C'est par lui que tout est venu à l'existence, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui :
Fait de "facere", facere toujours ex-substantia très différent de "creare", toujours ex-nihilo.
Y avait-il donc quelque chose déjà dans l'univers à partir de laquelle Dieu fit tout. D'où vient le symbole de la glaise biblique de la création ?
Sauf que la "facture ex-substantia" n'a jamais pu aboutir à l'hégémonie du principe du bien. Le chaos ressurgit par endroit par moment.
Enfin :

En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas arrêtée :
Dieu, principe du bien, alluma la lumière de l'univers, nouvelle onde, nouvelle vibration que rien n'arrêterait (?) jusqu'à ce que l'homme découvre les trous noirs dans l'espace. Y a-t-il un principe opposé au principe du bien qui résiste à la lumière ou qui la détruit ? L'amas de matière qui dévore tout à sa portée, est-ce ce principe mauvais qui n'a de projet que celui de ruiner le projet de Dieu ? Les ténèbres arrêtent la lumière. La matière est-elle le mal ?

C'était la minute cathare de dualisme intégral.

Sapin œcuménique

jeudi 22 décembre 2022

Après dix mois de guerre, la réassurance

Après trois cents jours de guerre, le président Zelensky est à Washington pour remercier les Etats-Unis de leur soutien sans faille. A ne retenir qu'une clef de son discours au Congrès le 21 décembre 2022, on choisira que l'argent américain dépensé n'est pas une opération humanitaire mais un investissement dans la propre sécurité des Etats-Unis. Et de rejoindre l'intention exprimée par le Secrétaire à la Défense Lloyd Austin il y a quelques semaines : affaiblir autant que se peut les armées russes et ramener leurs capacités à celles d'une puissance régionale, comme le ressentait en son temps Barak Obama. Mis à part les ogives nucléaires encore en bon état, mais bien malin qui en saurait le nombre, l'armée de terre russe est une gigantesque casse, emplie de ferraille soviétique qui semble inépuisable, mais qui ne comblera pas l'avance technologique des armes de l'occident. Pour employer l'image qu'en donnent les Ukrainiens, leurs ennemis sont bien des Orcs, brutes et bêtes. Aussi longtemps que continuera l'attrition des effectifs russes, autant s'en portera mieux le pays russe, occupé - on le sait aujourd'hui - par une race d'abrutis à sang de serf, incapable de voir qu'elle est consommée comme du bois de chauffe dans la chaudière des délires poutiniens. Le vieux pétochard du KGB les méprise à un point tel qu'il en réclame une fournée supplémentaire pour renforcer l'échec de sa stratégie qui en a coûté déjà cent mille.

score des pertes russes

Il est certain que le continuum civilisationnel qui existait entre la Russie et l'Ukraine est complètement déchiré aujourd'hui par l'attaque sauvage de Poutine, les seconds ne voulant en rien être comparés aux premiers qu'ils jugent être des sous-hommes. Ce déclassement des Russes actuels va bien au-delà des frontières ukrainiennes, le mépris et le dégoût à leur endroit va imprégner les peuples du monde libre ; sauf peut-être chez quelques allumés d'extrême droite qui ne se départiront pas du culte de l'homme super-fort et accrocheront toutes les circonstances atténuantes possibles aux pitons d'une histoire ancienne bien plus grande ou tragique que celle qui s'écrit maintenant en minuscules. Ceux-là ont perdu toute ma considération.

A part ça, quand on compare la Fédération de Russie au Japon, on trouve la même démographie avec d'un côté les terres les plus arables et les ressources minières les plus abondantes et rares aussi, de l'espace à n'en plus finir ouvert au développement ; de l'autre, un pays souvent escarpé, peu fertile, sans aucune rente minière, soumis à la tectonique meurtrière des plaques, qui malgré tout, sort au troisième rang mondial pour la richesse produite quand la première peine à atteindre la onzième place (et l'an prochain la quinzième). D'ou vient la différence ? La race !

PS : On a vu sur les écrans russes des parents d'enfants "morts pour la Russie" s'afficher avec la voiture neuve que la prime versée leur a permis d'acheter. D'où le dessin assez cruel ci-dessous :
cartoon russe Lada
« Notre fils ? Je ne l'ai jamais aimé de toute façon !»

dimanche 18 décembre 2022

Qatar 2022

Il est 7 heures ce matin à Buenos Aires, l'Argentine s'arrête de respirer. « Le football n’est pas une question de vie ou de mort, c’est quelque chose de bien plus important que cela » disait Bill Shankly, le coach de Liverpool. Et effectivement, le foot n'est pas un sport de points ou de vitesse, mais la mise en tension de tout spectateur confronté aux possibilités de marquer à l'issue de toute phase d'attaque. On peut assister à un formidable match nul terminé sur un "0 - 0".

Stade qatari de Lusaïl

Jeu éminemment technique, il n'est pas à la portée de nations frustres, bien qu'il soit "compris" par des gens ordinaires comme s'il s'agissait de la succession de coups d'échecs. Et bizarrement, certaines élites intellectuelles ou assimilées ne regardent pas ce jeu et montrent une certaine fierté à le proclamer comme si cette occupation plébéienne n'était pas de leur niveau d'analyse. Mais elles n'accepteront jamais que leur dédain tienne à ce qu'elles ne le comprennent pas. Le foot est un marqueur de subtilité. Elles en sont démunies. C'est parmi elles qu'ont été recrutées les sirènes du boycott à quelques semaines de l'ouverture de ce XXIIè Mondial de foot au Qatar. Que ne les a-t-on entendues après l'attribution de l'événement à l'émirat il y a douze ans ! Tout laissait croire que la décision de la FIFA - Blatter et Platini régnants - avait été achetée. Qui pis est, le pays, sans tradition footbalistique, manquait de tout sauf d'argent, et son environnement obligerait à jouer la coupe du monde en hiver. Mais, à part quelques reportages vite oubliés sur les conditions de travail des ouvriers du bâtiment traîtés comme des esclaves dans la grande tradition bédouine, l'affaire fut menée à terme et la fête sportive attendue dépassa les espérances. Tout, jusqu'à ce matin, s'est avéré parfait.

Il y a une quatrième boule sur le billard : c'est le monde arabe qui savoure sa promotion dans le wagon de première des "gros pardessus". La satisfaction aurait été totale avec une troisième place pour le Maroc. Tout à l'heure, la France, comme l'Argentine, attend sa troisième étoile. La France comme l'Argentine la mérite. Le mot de la fin au meilleur joueur de l'année :
« Le football est, pour moi, plus qu’un sport, il suffit de voir l’impact qu’il a sur la société. Les gens viennent au stade pour oublier leur vie pendant quatre-vingt-dix minutes, et c’est à nous de se charger de leur donner satisfaction, de les faire se lever de leur chaise pour qu’ils s’endorment avec des étoiles plein les yeux » (Kyllian Mbappé).

vendredi 16 décembre 2022

Bangui, c'est fini, et dire que c'était la ville de mon premier amour

Jolie Mamba de Centrafique

Le dernier contingent français en République centrafricaine a quitté Bangui ce 15 décembre pour diverses raisons, dont l'inadaptation de la politique élyséenne à la dispute tribale qui secoue le pays depuis 2013 me semble primordiale. Le porte-parole et conseiller spécial du président Touadéra a déclaré à l'AFP que « c'est avec beaucoup de regrets que nous constatons ce retrait unilatéral ; aujourd'hui nous avons une armée aguerrie, merci à la France qui l'a formée et équipée pendant soixante-deux ans...» Fidèle Gouandjika, puisque c'est de lui qu'il s'agit, se garde bien d'insulter l'avenir. Les autorités centrafricaines le placent entre les mains de la société Wagner de Saint-Pétersbourg qu'elles ont appelée en 2018 pour casser l'opposition sur le terrain. Nous reproduisons en pied s'article une notice sur ce conseiller spécial, fort intéressant, qui vit dans un palais à son nom comme l'indique sa page Facebook.

Soixante-deux ans de parrainage devaient bien cesser un jour, sinon à quoi bon décoloniser. Certes ces pays, qui produisent de réelles élites par ailleurs, laissent en même temps leur masse dans la misère et ne sont pas matures dans la gestion d'inévitables conflits sociaux qui enflamment la grille ethnique sur laquelle ils sont construits. Mais pourquoi avons-nous insisté ? Est-ce le tropisme civilisationnel à la Jules Ferry qui nous a fait maintenir une sorte de gendarmerie coloniale pour réduire le bordel généralisé au minimum acceptable ? Ou autre chose ? On sait qu'il y a des intérêts économiques assez puissants sous la Françafrique mais aucun n'est essentiel à la République française. Alors pourquoi persister à vouloir arbitrer entre les factions locales, adouber les partis moralement acceptables, soutenir la gesticulation démocratique ? Tout est expliqué là :

Les ressorts de la Françafrique chez Athena21.org.
A lire sans délai. C'est en résumé une stratégie de rentes minières et pétrolières. Dans le compromis initial des années 60, la France assure la protection militaire des nouveaux régimes contre toute attaque étrangère, en rémunération d'un droit d'accès préférentiel aux ressources disponibles. Rien d'immoral jusque là, sauf que les frontières coloniales héritées ne préservent pas des fermentations tribales intérieures qui se développent parfois en guerre civile, souvent atroce. Et le piège se referme à chaque fois, le deal d'origine se transforme en gestion de la crise politique intérieure. Nous y avons eu beaucoup de succès quand nous y allions franchement (Tchad), et pas du tout quand nous sommes restés en retrait de la main (Côte d'Ivoire). Mais il y a des situations inextricables pour n'importe quel état-major quand la grille stratégique imposée par l'Elysée coupe à angle droit la grille ethnique. L'exemple type est ce malheureux pays du Mali, notre ancien Soudan fait de ce qu'il restait comme territoire quand on a constitué tous les autres et qui englobe des ethnies hostiles depuis la nuit des temps, sans disposer des ressources nécessaires pour mettre de l'huile dans les rouages de l'Etat. L'Azawad aurait été libéré de la tutelle de Bamako que le Sahel aurait sans doute trouvé les raisons de combattre le djihadisme mafieux qui ravage la région. Une alliance des peuples touaregs et assimilés, depuis la Mauritanie jusqu'au Tchad en passant par le Niger et l'Azawad, pouvait régler le problème par éradication des rezzous islamistes. Y mettre les autorités du fleuve non reconnues au nord vouait l'affaire à l'échec. Mais bon, les africanistes savent et disent tout cela mieux que moi. Venons-en aux Wagner.

Ce sont des salopards sans foi ni loi, immoraux, sataniques, alcooliques assassins et cetera. Des mercenaires, quoi ! Les société de mercenaires remontent à l'Antiquité. Mais c'est à la Renaissance et chez les princes italiens qu'ils firent leur réputation. Ce sont des guerriers qui, normalement, ne se battent que pour le fric. De nos jours les Etats les utilisent soit pas économie (Constellis/Blackwaters pour le Pentagone), soit pour des opérations sous faux drapeau (Donbass, Crimée 2014 pour le FSB), soit pour des interventions de revers (Bob Denard aux Comores), soit enfin pour étoffer ponctuellement le service Action de la DGSE. Parfois ils se battent bien et se paient sur la bête, parfois ils se battent mal et se paient sur la bête. Leur comportement est "amoral". Inutile de les juger sur l'absence de valeurs morales. C'est carrément stupide. Une société de guerre privée ne se juge qu'aux résultats rapportés aux objectifs initialement définis.

Tant au Mali qu'en Centrafrique, la mission évidente de protection rapprochée du régime est remplie. Si une mission de pacification du territoire est contractée entre le pouvoir protégé et la milice privée, il est assez facile de voir si cette mission est remplie. Au Mali, il ne semble pas que la pacification wagnérienne fonctionne dans la zone des trois frontières, ce serait même l'inverse au vu des exactions commises par les katibas islamistes. Ça ne marche donc pas et nous en connaissons les raisons. On en revient donc à la mission essentielle, celle de protéger le pouvoir qui les paie. Cela peut durer longtemps, aussi longtemps que l'argent coule et quel que soit le mode de paiement (détournement de crédits étrangers, captation de flux d'exportation, exploitation directe de mines précieuses, tout trafic rentable). Aussi était-il sage pour nous de plier les gaules dans les deux pays impliqués dans la collaboration russe puisque nous ne pouvions pas décemment affronter la garde prétorienne du roi-nègre. En fait toute l'affaire djihadiste pèse aujourd'hui sur le contingent onusien qui ne peut pas se retirer au milieu de la guérilla islamiste. Wagner n'apporte rien. Pire, ils encombrent. La balle au Conseil de sécurité, ça nous fera de l'air.

Reste à voir ce que deviendront les effectifs que le propriétaire de la société Wagner enfourne dans le brasier du Donbass pour se faire une réputation militaire afin de participer à la distribution des cartes pour l'après-Poutine. On dit qu'il a percé à Bakhmout où ses hommes avancent en marchant sur les Mobiks morts dans les vagues d'assaut. Vivement qu'ils gèlent, ça puera moins.


défense d'éléphant sur socle


NB : Sans son mentor Fidèle Gouandjika, le président centrafricain Faustin-Archange Touadera serait resté un universitaire reconnu pour ses travaux de mathématicien. Fidèle Gouandjika est de la même ethnie Gbaka-Mandja que son cadet, le président centrafricain Touadera. Il a toujours eu un ascendant sur l’intellectuel, affectueusement surnommé « le petit », au brillant parcours académique. En sa qualité de ministre et porte-parole du président Bozizé, Fidèle Gouandjika avait chaudement recommandé son « frère » au général-président, pour qui le monde universitaire était évidemment totalement inconnu. Faustin-Archange Touadera fut ainsi bombardé dans le marigot politique centrafricain qui était aussi, pour lui, étranger. Bozizé en fera son premier ministre durant cinq ans. Le clan familial de Bozizé avait trouvé en Touadera la personnalité qui pouvait rassurer les partenaires financiers et permettre les pratiques mortifères pour le pays. Le premier ministre avala sans broncher les assassinats politiques comme celui de Charles Massi, le » hold up » électoral de 2011, la privatisation des finances publiques, la mise à l’écart des personnalités et fonctionnaires de nord- est du pays en qui Bozizé voyait « des terroristes ». Fidèle Gouandjka resta évidemment ministre du gouvernement Touadera jusqu’à sa chute en 2013. Les postes juteux des télécoms puis de l’agriculture et de l’élevage permirent à l’ingénieur d’arrondir sa fortune et de développer ses réseaux d’obligés...
( la suite sur Mondafrique par ici )

lundi 5 décembre 2022

Les décimer d'abord !

Ruines de Bakhmout
Bientôt trois cents jours de blitzkrieg soviétique sur l'Ukraine (ne pas s'esclaffer) ; les sols durcissent avec le gel ; les morts raides comme du bois ; les chenilles passent ; les affaires reprennent. La somme des considérants amassés par les observateurs spécialisés précipite au premier niveau de la misson des armées ukrainiennes le mot d'ordre permanent du 501ème régiment français de chars de combat : En Tuer ! De fait et vu les sondages extorqués à l'opinion russe par le FSB indécis, l'augmentation du coefficient de pertes russes sera sans doute le levier le plus efficace pour démoraliser les peuples de la Fédération de Russie, jusqu'à mettre en péril la dictature théocrato-mafieuse de la clique poutinienne. Même si le paradigme soviétique des "statistiques" (le nombre de morts en augmentant transforme les victimes en statistiques) est largement utilisé dans cette prétendue guerre patriotique "déclarée par l'Occident", l'entrée de la mort en masse dans les foyers peut être déterminante, d'autant plus que pas un pouce du territoire russe aux frontières internationales intactes n'est occupé par les "Nazis de Kiev". Merde alors !

Poutine salut la caméra
Nul doute que l'état-major ukrainien, qui a montré jusqu'ici des ressources inépuisées d'ingéniosité, de résilience et de réactivité, n'ignore pas la pression psychologique insoutenable du retour en nombre des soldats morts pour rien, pour la gloire d'un déjà vieux lieutenant-colonel raté du KGB, capo di tutti capi devenu tyran malade ordinaire et sanglant. La seule parade trouvée jusqu'à maintenant par le FSB est l'incinération en décharge des soldats tombés au front - certainement des minorités ethniques - afin de contenir la statistique et l'effet induit sur les familles. Combien de temps le Russe de base continuera à absorber une propagande hystérique au son du soufflet de forge est un mystère, mais son endurance légendaire au malheur pourrait cette fois ne pas suffire à bloquer l'éclosion de vérités dérangeantes sur ce que font subir ses soldats aux petits frères kiévains et sur le vrai motif de tout ça.

Pendant ce temps, M. Macron tient à rassurer Vladimir Poutine en lui apportant des "garanties" (sic) dans le cadre d'un accord nouveau de sécurité européenne à débattre. Pas un pays de l'Est n'est prêt à croire que la Russie honorera sa signature cette fois et la démarche d'Emmanuel Macron ressortit au tropisme de l'humiliation qu'ils lui ont déjà reproché. Cette volonté de vouloir à tout prix faire partie du jeu diplomatique dans une affaire qui ne nous concerne que par solidarité intereuropéenne et atlantique et non pas directement, laisse entrevoir le cabotin derrière la moumoutte, qui cherche à tout prix les rappels à la fin de la pièce. Les pays réellement impliqués au quotidien dans ce conflit mené par les Etats-Unis pour durer, ne vont pas tarder à sortir notre fringant jeune homme de la chambre des opérations parce qu'il encombre et fait perdre du temps. Mais revenons pour le moment à la régulation des sauvages, comme les nomme Gérard Araud (ex-ambassadeur de France aux Etats-Unis).

Si les cibles "techniques" comme les nœuds routiers ou ferroviaires, les dépôts d'essence et de munitions que la nouvelle artillerie occidentale va permettre d'atteindre partout, sont primordiales pour casser l'Intendance russe, les concentrations d'effectifs, convois de troupes, centres de mobilisation et casernements sont à détruire d'urgence parce qu'ils participent plus directement à la guerre psychologique. La seule limite est l'interdiction d'emploi d'ogives à sous-munitions pour demeurer dans la sphère civilisée du monde libre. Mais les roquettes thermobariques ou les bombes au phosphore passent la Convention de Genève (ou d'Oslo) et les Russes les ont utilisées au début des hostilités après des essais en Syrie. Ces armes font du chiffre pour pas cher.

Il serait certes plus juste de viser particulièrement les Bouriates et les Tchétchènes recommandés par le pape François, mais il ne s'agit pas d'affiner à ce point la mission, d'autant que le sort de ceux-là n'inquiète en rien le gnome maléfique du Kremlin. On m'objectera l'inhumanité de toute éradication systématique de sauvages, à quoi je répondrais que la destruction vengeresse la plus complète possible d'un pays voisin qu'on ne parvient pas à capturer, avec son cortège d'horreurs et de crimes odieux, justifie un plan d'abattage d'hommes devenus bêtes et qu'à la fin, c'est au jugement dernier que sera dit le dernier mot. Qu'on en tue donc ! « Dieu reconnaîtra les siens » disait le légat pontifical à Béziers ! On me dit dans l'oreillette qu'on pourrait faire une station à La Haye sur le chemin de croix vers l'enfer, le vrai, le vrai néant, pas celui de Dante.


jeudi 1 décembre 2022

Pour changer...


En décembre, quand tout est gris dehors Je repense à mes bonheurs d'enfant du nord En décembre, mon cœur battait plus fort Et le vent soufflait du blanc sur le décor Moi j'apprenais mes premiers accords bien avant Que les saisons ne perdent le nord Je me souviens des chansons Qui réchauffaient notre maison Au pays de l'hiver Décembre à mes yeux d'enfant Étalait des peaux d'ours blancs Sur terre En décembre Mon cœur battait si fort D'impatience sous les lumières multicolores Moi j'apprenais Les Copains d'abord Je me souviens des chansons Qui réchauffaient notre maison « Mon pays c'est l'hiver » Décembre à mes yeux d'enfant Étalait de beaux sentiments Sur terre Depuis décembre a perdu la bataille Rien n'est plus comme avant Mon rêve blanc s'ennuie dans la grisaille Et pourtant Je me souviens des chansons Qui réchauffaient notre maison Au pays de l'hiver Décembre à mes yeux d'enfant Enveloppait de son drapeau blanc La terre En décembre, quand tout est gris dehors Je repense à mes bonheurs d'enfant du nord En décembre.

tableau de Claude Monet - La Pie
La Pie de Claude Monet - Etretat 1869 (Orsay)

vendredi 25 novembre 2022

Macron, la fatigue !

Emmanuel Macron de profil
L'entame de l'éditorial de Bertrand Renouvin dans le 1244ème numéro de Royaliste est d'une cruauté soignée à l'endroit de notre Justin Macron national, ci-devant Miquet à la houppe pour les lecteurs de ce blogue :

« Il ne suffit pas de voler de capitale en capitale pour prendre de la hauteur. De Charm el-Cheikh à Bali, puis à Bangkok, Emmanuel Macron a donné comme à son habitude le consternant spectacle de l’irréflexion arrogante. A la COP 27, il s’est vanté d’avoir “engagé beaucoup d’argent” dans la lutte contre le réchauffement climatique et disserté sur les radicalités écologiques sans bien sûr s’interroger sur les responsabilités du capitalisme financier. Au sommet du G20, il a prétendu indiquer à la direction chinoise quel était “l’intérêt de la Chine” dans les relations internationales, comme s’il pouvait fixer le rôle de chacun. Mieux vaudrait qu’Emmanuel Macron précise les intérêts et le jeu de la France, alors que dans son discours de Toulon du 9 novembre, il a tout à la fois exalté l’Otan et notre “puissance indépendante, respectée, agile”. Au sommet de l’APEC en Thaïlande, il s’est d’abord occupé de l’affaire du l’Ocean Viking. Après avoir donné l’autorisation d’accostage au bateau convoyant des migrants, l’Elysée a été obligé de reconnaître, après la fuite d’enfants mineurs, une évidente perte du contrôle de la situation. Tandis qu’Emmanuel Macron brasse de l’air en s’occupant de mille détails et d’abord de sa communication...... (lire plus) »

Le second mandat présidentiel non renouvelable laissait présager une attention soutenue de l'impétrant sur les réformes indispensables de l'Etat pachydermique et du modèle social "de dingue" qui plombent à le ruiner ce magnifique pays, fussent-elles impopulaires. Cette liberté de réformer offerte par la disparition du souci électoral sous-tendait par ailleurs la promotion d'un septennat non renouvelable en lieu et place de deux quinquennats trop politisés. Mais non ! Plutôt que d'entrer en loge et travailler pour l'histoire, notre sémillant phraseur n'entend pas quitter la rampe et jouera la pièce du yuppie poudré jusqu'au bout en attendant les rappels. M. Renouvin l'a très bien décodé. Justin Emmanuel se saoule de lui-même.

C'est bien dommage pour ses ambitions européennes, parce que de vraies réformes entreprises encore aujourd'hui chez nous, même s'il est bien tard, auraient emporté l'adhésion des pays de l'Europe sérieuse à certaines évolutions nécessaires dans des domaines critiques comme l'énergie, la sécurité solidaire ou la politique démographique de travail. Au lieu de quoi, M. Macron passe pour l'éternel sauteur duquel on n'attend rien que de l'esbrouffe.
Les réactions allemandes de rejet de la coopération forcée avec notre pays sont implicites quand elles ne sont pas directes, la Deutschland AG et la Chancellerie du R. n'en veulent plus (relire Le Reich en pente douce). Mais parce que M. Macron est gouverné par l'algorithme européen dans toute solution à nos difficultés, il persiste à se croire indispensable (en Europe et bien au-delà) dans une sorte d'auto-persuasion d'un pouvoir fantasmé. Ça ne passe plus. Le pays est en recul dans les classements mondiaux ; ses caisses sont abondées par l'étranger pour faire l'échéance des prestations sociales et celle des traitements de la fonction publique ; notre autorité chez les PECOs est refusée depuis la provocation stupide de ne pas humilier la Russie et son maître ; et les plans de défense vont se fracasser sur le mur des lamentations de Bercy, à moins de sabrer sérieusement dans la gabegie sociale de notre civilisation du hamac, ce qui est impossible pour lui, adepte du "quoiqu'il en coûte". Mais plutôt que de trancher et mettre aux affaires des compétences d'Etat, Justin va lancer des conventions citoyennes, dont Poutine devrait d'ailleurs s'inspirer s'il est en difficulté au plan intérieur.
Justement, M. Macron va l'appeler au téléphone incessamment sous peu. Avant quoi, nous avons appris de services périphériques au Kremlin que la solicitude renouvelée d'Emmanuel Macron à l'endroit du président Poutine les gonflait, spécialement depuis qu'il n'est plus le président semestriel du Conseil européen. Malgré toutes les avanies, il persiste à vouloir planter son coin dans la bûche diplomatique et on le sent prêt au voyage de Moscou au moindre rai de lumière signalant une faille dans la détermination du Tsar. Qu'avons-nous fait au bon dieu ?

Nota bene: Trois mois après leur parution, les numéros complets de Royaliste sont mis en libre accès (au format PDF) sur le site archivesroyalistes.org

lundi 21 novembre 2022

Où l'on reparle d'aficion

Un texte porté par l'anarchiste anti-spéciste Aymeric Caron, interdisant la corrida sur tout le territoire de la République française, a été déposé par des députés insoumis et écologistes, et doit être débattu le 24 novembre à l'Assemblée nationale. Et la guerre taurine s'est rallumée avec les mêmes arguments, le même lobbying, les mêmes menaces, la même sensiblerie, le même happening ridicule qu'il y a dix ans. Ce blogue défend l'aficion, contre tous les délires de progrès, au double motif de supercherie du temps et de conservation des arts. Supercherie car il n'y a pas de progrès. Les valeurs propres à la société humaine naquirent avec elle et dureront jusqu'à la fin de ce monde. Il n'y a pas de quatrième dimension en matière de valeurs qui viennent de la nuit la plus profonde de l'antiquité des espaces sociaux. Le temps est une convention adoptée par une espèce mortelle pour séquencer les événements. Les événements sont surmontés par l'impermanence des choses qui créé le séquençage. C'est pousser trop loin pour une histoire de vache, mais en fait, l'art tauromachique est intrinsèque à la condition humaine, finie. Il conjure notre finitude. Dans un article resté fameux en pleine guerre taurine, ce blogue disait jadis :

La corrida canal historique conjure la Mort. Même si ce n'est pas vendeur, sa liturgie mérite une explication et ses manifestations publiques une protection patrimoniale. Faisons un peu d'explication : depuis la nuit des temps, le taureau est une idole méditerranéenne comme le dragon en Asie. Il incarne la force obscure dans toute sa brutalité et sa rencontre est le plus souvent fatale. De notre côté, la mort est la seule certitude de l'homme et depuis l'Antiquité nous ne concevons d'autre existence que celle du corps physique. Même si le désespoir et sa révolte nous appellent vers des "explications" rassurantes, le cortex reptilien nous fait comprendre en conscience que la fin s'approche chaque jour. On se vengera de notre inexorable destin en tuant le taureau, après avoir regardé la Mort en face, les yeux dans les yeux, et en avoir cette fois encore réchappé. La liturgie - le matador est un prêtre - n'impose pas la loi de l'homme au taureau, on ne dompte pas la Mort. On la trompe...

taureau Miura


Le bien-être animal tel qu'on l'entend chez les éveillés qui démonisent la "corrida", ne s'applique pas encore à l'élevage des animaux de consommation courante dont la transformation en produit de boucherie est un vrai scandale de cruauté, bien que derrière le mouvement anti-corrida se devinent les obscurités végétariennes et la contrainte sociale qu'elles annoncent en prétendant le contraire. Sardine Ruisseau a déjà commencé avec le barbecue machiste à viande rouge. Mais c'est sur le fond de l'affaire qu'il faut insister : le mouvement anti-corrida participe de l'entropie des mœurs que certains veulent accélérer pour voir une globalisation heureuse de leur vivant. Sur un site de débats disparu, Nach Mavidou avait cerné le grisâtre de l'uniformisation des mœurs dans l'interdiction des courses taurines :
« Cette sécession tranquille se veut justifiée (il parle de l'autonomisme) en Flandre comme en Catalogne, par l'impérieuse nécessité de rentrer dans le rang des pays européens normaux et civilisés, par l'alignement sur les plus petits dénominateurs communs entre tous les composants des multiples cultures formant l'Europe. Ce serait l'intégration dans un projet plus vaste (de Reykjavik à Ankara) et plus noble que celui que porte une culture nationale. De cette sorte, la culture européenne ne se caractériserait plus par son exceptionnelle diversité, mais par une uniformité définie sur ses points les plus bas. Dans cette nouvelle Europe, une culture locale se distinguerait par la négative envers la culture nationale, et non plus par l'existence positive de telle ou telle particularité venant l'enrichir ou l'élargir. »

Quel que soit le sort fait à la proposition de loi d'Aymeric Caron à l'Assemblée nationale, le Sud prendra l'intention comme une attaque délibérée ciblée, une ingérence des gens du Nord dans les affaires patrimoniales du Midi. En l'état de fermentation du mécontentement social actuel, il serait avisé de la part des législateurs de ne pas ajouter une fracture à toutes celles qui strient déjà la société française.

carte tauromachique de France

vendredi 11 novembre 2022

Kherson !

Les officiers généraux russes engagés dans la guerre d'Ukraine ont fini par convaincre le Conseil de défense à Moscou que la catastrophe annoncée dans l'oblast de Kherson par l'entêtement stupide des siloviki à se maintenir sur la rive droite du Dniepr, était à l'aube de sa réalisation. C'était début novembre. Et le ministre Choïgou de faire avant-hier 9 novembre un clip télévisé pour mettre en scène le repli de toutes les unités initialement prévues pour fondre sur Odessa, mais qui au bout du compte s'usaient à contenir la poussée ukrainienne qui les faisait reculer pied à pied.

Apparemment le général Sergueï Sourovikine, nouveau commandant en chef des opérations, est parvenu à appliquer son plan d'établir une ligne infranchissable sur la rive gauche du fleuve, et d'y déployer une artillerie lourde capable d'asséner à l'ennemi des tirs d'interdiction de toute approche de la rive opposée. Il ne s'agit rien moins que de barrer la route vers l'isthme de Crimée et de mettre toute la zone en état de défense pour parer le risque de contournement aéroporté. C'est du moins ce que montrent les images de satellites. Autant dire que l'affaire se complique, pour les deux parties.
Sourovikine n'a plus d'espace de manœuvre entre le fleuve et la Sainte Crimée, et il ne commande plus le canal d'eau douce, mais il est capable de tenir tout l'hiver entre les lignes de tranchées et les coupures naturelles, tout en forçant l'instruction des recrues envoyées par Moscou depuis la mobilisation. Reste à recevoir le matériel et les munitions, et à remotiver les cadres.

Que Poutine et ses affidés aient mordu la poussière de l'humiliation n'est pas douteux, mais ces mecs sont sans honneur et donnent maintenant de bon cœur le bâton merdeux de la guerre de dénazification à qui veut bien le saisir, prêts à le charger d'opprobre si ses lignes sont enfoncées. Une chose est claire : les décideurs de cette cagade, qui dure depuis neuf mois bientôt, sont clairement disqualifiés. Et chose curieuse, ceux qui jusqu'ici critiquaient sans répit les états-majors tactiques (les Soloviov, Prigozhin, Kadyrov...) approuvent désormais la décision des mêmes généraux d'arrêter les frais à Kherson, ce qui déporte la honte sur le Kremlin. Seul Douguine rue dans les brancards. Mais l'évolution tactique n'est pas une victoire ukrainienne décisive qui puisse hâter la fin de la guerre. Je vous explique ?

La coupure du Dniepr est infranchissable sous le feu des canons russes même si l'âme des fûts est suralésée par l'intensité d'emploi. L'accès à la Crimée par le nord est désormais fermé et la presqu'île restera russe aussi longtemps que Moscou sera capable de tenir sous les sanctions internationales. Au nord-est, plus les Ukrainiens avancent, plus ils tapent dans le dur, et le plus probable est qu'à la sortie de l'hiver, les belligérants se retrouveront sur la ligne de partage Donbass/Ukraine de janvier 2022, derrière laquelle le territoire oriental est complètement russifié. Mais l'état-major de Kiev a montré une agilité stratégique supérieure à celle de son homologue russe. Le seul axe utile est celui de Zaporizhzhia-Marioupol afin de couper la Via Poutinia qui part de Lougansk vers Sébastopol. Casser les provinces côtières en deux blocs étrécis ruinerait la réputation du stratège russe, ramenant le résultat de l'opération spéciale à presque rien, sinon que dalle ! Si, quand même : l'armée russe se sera ridiculisée dans tous les compartiments du jeu sauf dans celui des destructions aveugles sans intérêt militaire et dans les crimes de guerre ; l'OTAN, que notre miquet à moumoutte disait morte, a montré qu'elle n'était pas accessible au compromis et s'avérait capable de défendre ses membres ; les Etats-Unis, obsédés par l'imperium de la Chine populaire qui conteste le sien, sont revenus en Europe foutre la branlée à la Russie de Poutine en guise d'avertissement mondial. C'était tentant, ils n'ont pu résister !

carte 2020 du Donbass en guerre
- Donbass 2020 -


C'est sans doute pour éviter cette rupture du continuum au droit de Marioupol que le Kremlin fait passer quotidiennement le message des pourparlers d'armistice : de paix il n'en sera, Poutine vivant, jamais question. Il faudra attendre qu'il crève de rage. Pour le reste, il est plus que probable que lorsque les lignes seront revenues plus ou moins à ce qu'elles étaient le 23 février 2022, les alliés feront pression sur le gouvernement de Kiev afin que l'Ukraine et la Russie se parlent pour désamorcer la bombe atomique et vivrière. Erdogan est prêt, immédiatement et sans délai, la médiation russo-ukrainienne est le dernier atout dans sa manche avant les élections turques qu'il devrait perdre.

Si Sourovikine réussit son pari, il sera en pole position pour remplacer le trouduc Poutine qu'il parfumera au novitchok. En plus, il a une gueule plus crédible pour faire traverser à la Russie une période très difficile pendant laquelle elle devra se réinsérer dans les flux économiques et financiers mondiaux sans bouffer la baraque diplomatique.

Wohin auch das Auge blicket
Moor und Heide nur ringsum
Vogelsang uns nicht erquicket
Eichen stehen kahl und krumm
Wir sind die Moorsoldaten
Und ziehen mit dem Spaten
Ins Moor

Hier in dieser öden Heide
Ist das Lager aufgebaut
Wo wir fern von jeder Freude
Hinter Stacheldraht verstaut
Wir sind die Moorsoldaten
Und ziehen mit dem Spaten
Ins Moor

Morgens ziehen die Kolonnen
Durch das Moor zur Arbeit hin
Graben bei dem Brand der Sonne
Doch zur Heimat steht der Sinn
Wir sind die Moorsoldaten
Und ziehen mit dem Spaten
Ins Moor

Heimwärts, heimwärts jeder sehnet,
nach den Eltern, Weib und Kind.
Manche Brust ein Seufzer dehnet,
weil wir hier gefangen sind.
Wir sind die Moorsoldaten
Und ziehen mit dem Spaten
Ins Moor

Auf und nieder geh'n die Posten
Keiner, keiner kann hindurch
Flucht wird nur das Leben kosten
Vierfach ist umzäunt die Burg
Wir sind die Moorsoldaten
Und ziehen mit dem Spaten
Ins Moor

Doch für uns gibt es kein Klagen
Ewig kann nicht Winter sein !
Einmal werden froh wir sagen
Heimat du bist wieder mein !
Dann zieh'n die Moorsoldaten
Nicht mehr mit dem Spaten
Ins Moor
Dann zieh'n die Moorsoldaten
Nicht mehr mit dem Spaten
Ins Moor
(Johann Esser, Wolfgang Langhoff, Rudi Goguel, Börgermoor 1933)

jeudi 10 novembre 2022

Onze Novembre 2022

Comme tous les Français, je suis la guerre d'Ukraine dans tous les détails que nous rendent accessibles les médiats d'aujourd'hui, réseaux sociaux en tête. C'est une guerre de positions comme le fut la Grande Guerre dès 1915. Et celle-ci explique celle-là. C'est Michel Goya dans ses interventions sur BFMTV et sur son blogue La Voie de l'Epée qui déroule ces analogies savantes en les expliquant par le menu, ce qui rend, comment dire, l'affaire intéressante. Comment ne pas penser cette année à la guerre austro-germano-russe de 1914-1917 qui après la Révolution d'octobre s'acheva à la paix de Brest-Litovsk, libérant les empires centraux de leur front oriental pour se rabattre sur le front de l'ouest. En 1917, l'armée impériale russe était dans le même état de dislocation que l'armée de Vladimir Poutine aujourd'hui (clic), un canard sans tête, sous-équipé de surcroît. Armée de mêlée comme l'avaient été les armées française et anglaise au déclenchement de la guerre, la tactique d'offensive à outrance très consommatrice de ressources humaines n'avait pas évolué à l'expérience des combats. En 1917, la troupe démotivée n'était plus commandée quand elle obéissait encore, la désertion était la règle, le corps des officiers luttait contre la bolchevisation et la révolution détruisait "l'arrière". Arrêter les frais visait à stabiliser le front pour négocier quelque chose avant qu'il ne reste plus rien à troquer. Lénine et Trotski avaient vu le danger vital.
Il semblerait qu'aujourd'hui le Kremlin ne bénéficie pas de la même lucidité. Ayant loupé l'armistice très avantageux pour les Russes proposé par Kiev à la fin du mois de mars à Istanboul (autonomie du Donbass et prêt à bail de la Crimée), au prétexte que l'opération n'avait pas encore abouti, la Russie se retrouve maintenant acculée par endroit sur ses frontières internationales et en passe d'être chassée de la rive droite du Dniepr, formidable fossé antichar qu'elle ne franchira plus. Après la fuite de l'administration municipale de Kherson et le retrait des unités d'active de la ville, on attend l'activation d'une ligne Siegfried sur la rive gauche du fleuve en protection de l'ithsme de Crimée, ligne à partir de laquelle l'artillerie russe pilonnera Kherson jusqu'aux décombres. Au spectacle de ruines fumantes partout et de morts en tas, les pays frères demanderont-ils à Moscou de signer l'armistice ?
Commandée par un amateur que l'on disait grand stratège et qui s'avère n'être finalement qu'une "petite frappe des fortifs", l'armée russe est à son tour disloquée, à la merci des foudres du tyranneau qui pète de trouille et n'ira pas plus au G20 de Bali qu'il n'est allé visiter le front du Donbass. Au bout du bout, il va bien falloir le liquider avec ses affidés pour parler raisonnablement avec toutes les parties au conflit. En attendant, il se venge de ses déboires en tapant sur la population civile. Ce type est amoral. J'en viendrais presque à consoler nos poutinolâtres d'avoir été si enthousiastes de la vilaine dictature poutinienne pour découvrir à la fin que c'est de la merde !

gerbe de bleuets et rubans
Cette année, le Onze-Novembre qui tombe un vendredi est quand même plus qu'un long weekend. Nous nous souvenons de l'hécatombe qui faucha la fine fleur de la jeunesse française. Vingt-sept pour cent des 18-27 ans payèrent de leur vie pour nous permettre de continuer l'histoire de France. Nous eûmes 1397800 tués dont 75000 coloniaux et trois fois plus de blessés, sans compter les disparus que l'on estime à 300000 (wiki). Ces hommes valides de la meilleure race nous ont manqué ensuite ; c'est indéniable quand on mesure le déclin moral amorcé dans l'entre-deux-guerres qui aboutira à l'effondrement de 1940 dont nous ne pûmes jamais nous relever. Il faudra se souvenir demain d'une génération guerrière qui fit son devoir pour le présent et l'avenir. Essayons de nous hisser à son niveau.
Qu'il en soit de même aujourd'hui pour la jeune nation ukrainienne qui forge son destin dans le sang des Russes, peuple maudit abusé par l'histoire jusqu'à l'abrutissement !

vendredi 4 novembre 2022

Des bouffons et des jours

D'un œil distrait et sans le son, je regardais à la télé un député noir de gauche débitant sa question au gouvernement quand surgit dans son dos une sorte de laie verte hors les gonds. L'affaire avait l'air sérieuse et mettant le son, j'appris aussitôt qu'un député de droite avait invectivé le dit-noir lui enjoignant de retourner en Afrique.
En fait c'est pas ça.
Le député noir demandait que le gouvernement accueille un bateau de migrants bloqué entre Malte et Sicile, sur quoi un député blanc préconisait qu'on le renvoie en Afrique. Comment renvoyer un bateau que vous n'avez pas capturé ? Ou qui pis est, renvoyer un député natif de la Plaine de France et régulièrement élu ? Etc... ce fut un grand moment parlementaire. De la suite, chacun chez nous s'en fout ! Il faut débarquer deux tiers de ces connards (l'expression est de Villepin) et supprimer la Chambre haute qui mange beaucoup de pain. Et surtout supprimer la retransmission des débats qui transforme les élus en mauvais acteurs de série B.

La chose sérieuse est plutôt la pénurie de main d'œuvre que nous constatons dans les métiers de premier échelon. A un point tel que le ministre de l'intérieur "envisage" (quand ces gens-là décident-ils pour de vrai reste un mystère) de régulariser des migrants sans papiers dans les métiers dits en tension ou pénuriques. Avant de les énumérer afin que des amis à vous trouvent leur bonheur, signalons que la loi du marché est d'ajuster par le prix l'offre à la demande. Appliqué à l'emploi d'une catégorie donnée, c'est normalement le relèvement des salaires et des avantages induits qui doit palier le désintérêt des travailleurs pour les emplois de cette catégorie. Deux bémols : si le travail est un intrant important dans le produit ou le service final soumis à concurrence, ou si l'alternative de l'assistance publique est de meilleur rapport que l'embauche, ça ne marche pas ; et il faut importer de la main d'œuvre plus courageuse et moins gourmande. Donc comme le dénonçait en son temps Georges Marchais, la pression à la baisse des salaires par l'immigration de travail est indéniable.

La position du Piéton du roi sur le sujet de la régularisation n'a jamais changé : si un travailleur fait la preuve d'un emploi régulier (sinon fréquent) dans une catégorie économique délaissée par les nationaux, il doit être régularisé dans ses droits sociaux sans reproche ni murmure (manquerait plus que ça). Ceci n'implique pas sa naturalisation qui doit obéir à un faisceau d'obligations différentes ; encore moins le regroupement familial qui doit être rapporté ! Et maintenant si ça vous tente, voici la liste des emplois pénuriques, selon l’Institut national de formation et recherche sur l’éducation permanente (Infrep) :
  • Aides à domicile et aides ménagères
  • Professionnels de l’animation
  • Agents d’entretien des locaux
  • Aide-soignants
  • Serveurs, employés de l'hôtellerie et de la restauration
  • Professionnels de l’animation socio-culturelle
  • Ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires
  • Maçons
  • Plombiers et chauffagistes
  • Ouvriers des travaux publics, du béton et de l’extraction
  • Employés de libre-service

Peut-être que le message a été passé à l'Education nationale pour la suite, parce que ce qui est bien plus intéressant, c'est la projection des métiers pénuriques pour les dix ans qui viennent. On trouve des enseignants, des chauffeurs, des comptables, infirmières et sage-femmes, des carristes et des informaticiens. Heureusement qu'une vague russo-ukrainienne s'est abattue sur l'Europe occidentale ! Ceux-là travailleront-ils sans papiers ? Poser la question est y répondre.

samedi 22 octobre 2022

L'ami Fritz reloaded

Entre Allemands et Français on attendait le clash depuis 2017, depuis l'arrivée d'un ado pas fini aux affaires, qui portait le projet d'un majorat français de l'Europe institutionnelle, malheureusement pour lui divisée entre Europe rieuse et Europe sérieuse ©RA. Après les premières rebuffades, conduites par le monacal premier ministre du roi des Bas Pays, notre sémillant vroum vroum carressa l'idée de faire la reine des gitans en chargeant dans le char à bœufs nos sœurs latines, oubliant parfois qu'elles au moins, avaient l'ambition de rejoindre un jour l'Europe sérieuse quand nos rêves d'empire au pied petit enflaient à mesure que se creusaient nos déficits en tous domaines sans exception y compris... dans les munitions de guerre !

Ainsi donc, le roi Olaf de Hambourg, présentement chancelier du IVè Reich, Scholz pour ne pas le nommer, a mis au panier la proposition française de capping européen du prix du gaz, formant avec le Danemark et les Pays-Bas une sorte de front du refus des "exigences" françaises lors du dernier Conseil des présidents. Il n'en fallait pas plus à M. Macron pour brandir bien haut le roman du couple franco-allemand, l'amitié incassable et le traité de l'Elysée dont il faut fêter l'anniversaire bientôt, le moteur européen et tout le diable son train, sauf que depuis Angela Merkel, l'Allemagne ne connaît pas de couple franco-allemand (germano-français peut-être et encore) et le Reich gère ses intérêts propes en activant quand c'est nécessaire la poulie de la Commission européenne où gouverne son ancienne ministre de la Défense fédérale. Ursula von der Leyen n'a pas mis les réquisitions françaises à l'agenda. Et si la péninsule ibérique a adopté le capping du gaz, nul ne voit pourquoi les vingt-cinq autres pays de l'Union devraient adopter chacun les mêmes mesures dans un projet de monopole énergétique bruxellois qui ne dit pas son nom. On en revient toujours au tropisme européen de M. Macron qui croit résoudre les problèmes franco-français en les portant à l'étage européen ! C'est pour lui plus facile que de se s'atteler au nettoyage des écuries d'Augias tel qu'est devenu l'Etat français où la merde est à hauteur d'homme, allégorie scatologique désignant le niveau de la dette rapportée au PIB.

Qui a vécu parmi eux, qui a travaillé avec eux sait que jamais les Allemands n'accepteront d'être les seconds de quelqu'un en Europe. Le "couple" est une supercherie à la gloire du général de Gaulle, qui fut adoptée par ses successeurs, Giscard d'Estaing en tête, comme un talisman préservant la France du déclin. Il n'a pas suffi, la pourriture intellectuelle des mœurs politiques françaises a emporté la vigne après le vin, et le plan de participation à la mondialisation heureuse s'est fracassé sur les autocraties qui n'en veulent prendre que les bénéfices sans les contraintes démocratiques. Ce qui fait que, rejetés de la mondialisation par le Covid chinois et la guerre russe, nous sommes à poil. L'Allemagne plus que nous ! Mais eux ont encore de l'argent, une vraie industrie qui continue d'investir en Chine populaire et l'esprit hégémonique que nous avons perdu ; à part l'exception culturelle française des sous-produits du ministère ad hoc qui nous servaient de ticket d'entrée dans des économies solvables, et que nous cultivons toujours. C'est fini.
Les problèmes du chancelier Scholz sont si lourds qu'il ne peut pas s'encombrer des conseils vaseux de notre gentil monsieur Macron, incapable de gérer chez lui mais qui veut gérer les autres, et toute la question pour la suite est de savoir si lors de la rencontre de mercredi prochain à l'Elysée, le chancelier va le dire en face ou simplement le laisser comprendre. Son air chaffouin présage une apparente retenue qui ne changera rien à la conviction de fond : cette France que l'Allemagne a battu à plate couture en 1940, usurpe une position de commandeur moral qu'elle est bien incapable de tenir en l'état de faillite du logiciel socio-économique national, et qu'au final, elle est du lest pour le redressement allemand. D'ailleurs, lors de sa conférence de presse d'hier après-midi à Bruxelles, notre leader moumouté parlait au nom du couple, donc au nom de l'Allemagne, ce qui est quand même fort prétentieux. Au milieu des difficultés, l'Allemagne ne s'encombrera pas des "collaborations" plus ou moins obligées avec la France. On le voit déjà sur l'avion du futur et le superchar de combat. Dans d'autres chapitres, elle a choisi soit l'Amérique (F35, Poseidon, Chinook), soit la coopération de pays de l'est et du nord comme dans l'European Sky Shield. Ça ne trompe pas. Mais l'admettre à Paris acterait un revers stratégique sévère que rien ne compensera dès lors que les deux plus fortes armées du futur européen seront l'allemande et la polonaise avec l'ukrainienne bientôt. Autant dire que si une défense continentale européenne devait naître un jour, elle ne pivoterait pas sur un axe français.

PS: J'ai le sentiment que les élites économiques et politiques allemandes - surtout celles du SPD - pensent que l'Allemagne seule aurait pu s'entendre avec Poutine avant que les choses ne dégénèrent à la frontière ukrainienne. La première réaction de Scholz à l'invasion russe fut de déclarer que jamais des canons allemands ne tireraient à nouveau sur les Russes par respect de la tragédie historique de la seconde guerre mondiale. La réaction surprenante du chancelier de lancer un plan de réarmement de cent milliards d'euros participe de cet inconfort en valorisant les moyens de décider plus tard, seuls !

lundi 17 octobre 2022

"Légion" est mon nom car nous sommes plusieurs

Le sixième jour ils reprirent Kherson et le septième jour Zélensky se reposa. Il avait terminé la construction d'une nation ukrainienne. De la seule façon qui tienne longtemps : contre les Huns amassés à sa porte !

une avenue d'une ville ruinée

Dans le Guardian d'hier, un papier de Simon Tisdall qui fera date, promeut l'incinération des relations diplomatiques avec la Fédération de Russie gouvernée par une clique de menteurs sociopathes, en confinant partout ses délégations dans une immense léproserie morale. « Il est temps, dit-il, d'arrêter de croire que la Russie de Poutine est un pays normal. Il est temps d'admettre que la diplomatie a échoué. Il est temps de terminer l'isolement complet de Moscou en retirant tous les diplomates américains, européens et japonais, en fermant toutes les ambassades occidentales et en ostracisant les officiels russes dans les forums, y compris aux Nations-Unies. Tous les diplomates russes doivent être expulsés simultanément. Cela débarrassera l'Ouest d'une équipe bigarrée de menteurs professionnels qui polluent les ondes de leur propagande ».
Car tout ne procède pas d'un seul homme, mais d'une légion démoniaque de pillards et d'assassins qui se sont rencontrés sous le parapluie du Kremlin, après qu'en furent chassés les hauts fonctionnaires de carrière, motivés, les malheureux, par l'intérêt supérieur de cet immense pays. Cette mafia a la certitude de jouer son propre avenir plus que celui de la Russie. Comme dans l'Evangile selon saint Marc, ils sont plusieurs en un seul corps. A défaut de les anéantir, nous souffrirons comme jamais car ils n'ont pas de limites, dans aucun compartiment.

Contrairement à ce que veulent des pays intéressés plus que d'autres au retour du commerce normal international, la guerre d'Ukraine ne cessera pas dans une chambre de décompression diplomatique avant qu'elle ne soit gagnée au sol par l'un ou l'autre des protagonistes. Pour une première raison, Poutine joue sa peau s'il la perd et même si simplement il est stoppé sur place dans une guerre de positions pour longtemps. Des esprits moins encombrés du pathos nationaliste russe, que certains décrivent comme le "second cercle", ont compris que leur petit tsar était bien un lieutenant-colonel raté du KGB, une petite frappe des fortifs mangée par l'appât du butin, mais certainement pas le stratège prétendu qui retournerait l'Europe dégénérée comme un gant ! Le gnome maléfique n'a même pas vu qu'il avait un allié d'évidence, riche et puissant, capable de booster son industrie d'armement et sa fortune - le reste, il s'en fiche - allié qu'il a perdu dès le lendemain du 24 février 2022 : c'est l'Allemagne de Schröder, Merkel et Sholz. Au cœur du réacteur atlantique, ils faisaient contrepoids à l'imperium américain en écrivant l'avenir du continent sur le logiciel de L'Esprit des lois : « l'effet naturel du commerce est de porter à la paix ». Ils protégeaient la Russie des emballements de la démocratie américaine ou du trumpisme. Il va mesurer maintenant le "gap" entre son armée de brocante et celle de son pire ennemi qui peut la réduire en cendres.

L'article de Tisdall en anglais est à lire ici. Pour une fois il n'est pas sévère avec Macron, mais le deviendrait si notre sémillant génie des longues tables persistait à vouloir régler quelque chose par téléphone avec quelqu'un qui le méprise comme sont méprisés tous les autres dirigeants occidentaux. Extrait sur les médiateurs :

«...despite this huge anti-war consensus, backed by three-quarters of the world’s countries; despite solemn declarations that the latest atrocities are “unacceptable” and Russia’s annexations are illegal; and despite the Kremlin’s insincere talk of talks, substantive steps to halt the fighting and pursue a genuine peace process remain wholly absent. Emmanuel Macron, France’s president, tried hard. But his repeated phone calls to Putin proved fruitless and sparked accusations of appeasement. After his trauma in Kyiv, Guterres, the UN’s secretary-general, is reduced to heartfelt pleas. His sole success – lifting Russia’s Black Sea grain blockade – is in trouble. Some hoped China might act as honest broker. But Beijing, enjoying western discomfort and discounted Russian oil, prefers to sit it out while expressing “concern”. Breaking the habit of a lifetime, even Israel’s Naftali Bennett offered to play peacemaker. But he, too, was fobbed off, flannelled and misled by Putin and Lavrov. The reason there’s no peace – the reason diplomacy isn’t working – is simple. Putin does not want it. [...]»

L'histoire de la nouvelle Ukraine commencera le lendemain de la reprise de Kherson et le roman national nécessaire à l'édification des générations montantes est déjà bourré de gloires, cher payées comme il se doit. Telle la France en son temps les yeux vissés à la ligne bleue des Vosges, la Crimée deviendra l'Alsace-Lorraine des peuples ukrainiens et tout sera mis en œuvre pour reconquérir un territoire qui, dit en passant, se vide de ses colons russes à grande vitesse. Les voleurs ne se sentent pas tranquilles malgré les assurances d'un pouvoir lointain mais pour l'instant battu partout. Il se pourrait même que les nouvelles frappes sur la ville de Donetsk vide également cet oblast mal assuré des colons russes apeurés. Sans population civile à préserver, il n'en restera rien, que dalles, comme Stalingrad, Varsovie, Berlin, Grozny, Alep, Marioupol.

diviseur

Alors ils entrèrent dans l'antre de la Bête.
- Quel est ton nom ?
- Légion est mon nom, car nous sommes plusieurs...
Et Il les expulsa vers les porcs... qui sautèrent la falaise à se noyer (Marc 5-9 revisité)

mercredi 12 octobre 2022

L'accessoire en scène

Dans la Revue politique et parlementaire, Hugues Clepkens dézingue la politique intérieure de M. Macron sous un titre bien adapté : Un Etat réduit aux acquêts.

carte d'un bouffon à marotte
Il ne s'agit rien moins que des réformes touchant le domaine régalien pour le rendre accessible aux caprices du prince, et l'auteur de citer celle des Affaires étrangères, de la Police, de la Justice en évitant celle de l'enseignement, sans non plus dénoncer la supercherie des annonces de renforcement militaire et de protection civile quand on oublie de passer commande des Canadair promis aux sapeurs pompiers. Il ne s'agit pas ici de réécrire l'article (très bien écrit d'ailleurs) mais de pousser le lectorat du Canon à s'y rendre par le lien ci-dessus ; il n'est pas long en plus.

Il y est fait un sort au Conseil national de la refondation (CNR), une marotte à bouffon cantonnée dans les domaines non sensibles et qui sont au nombre de sept, comme les nains :
Climat et biodiversité (1), bien vieillir (mieux mourir?)(2), la souveraineté économique (3), le futur du travail (s'il en reste) (4), le logement (5), la jeunesse (6), le numérique (7). Pas de quoi fouetter un chat. Il ne pouvait être question de mettre en cause le foutoir institutionnel ou la caste inexpugnable retranchée dans l'Etat profond. C'est au niveau du zinc et Blanche Neige sert l'apéro.

Eut-il voulu gouverner son pays que M. Macron aurait économisé le grand raout du CNR - en fait, une scène de théâtre où il adore venir jouer - et aurait pris les problèmes cités par les joyeuses, savoir :

1/- nommer Jancovici à l'industrie et à la transition plutôt que d'y garer les habituels seconds couteaux ;
2/- réformer d'autorité le système de retraites dans le but de les accroître, en contrant la grogne syndicale par l'étalement des privilèges discrets (comme l'a fait TOTAL sur les salaires versés) et en tenant la rue ;
3/- bloquer par moratoire les cessions ou transferts d'actifs industriels à l'étranger ;
4/- décaper le code du travail à l'acide pour le ramener au poids du code suisse ;
5/- réviser la politique de logments populaires en insérant un facteur "emploi" dans le processus d'attribution ;
6/- foutre la paix à la jeunesse ;
7/- motiver les chercheurs par des débouchés et en promouvant leur réussite sociale sans les punir par l'impôt.
Mais pour ça, il en faut !

samedi 8 octobre 2022

Pont cassé !

Bon anniversaire, Volodia, ce titre n'est pas du contrepet !
Le lendemain de son anniversaire, le petit tsar voit sauter Le Pont qui portera son nom dans l'histoire à jamais ; enfin ça, c'était avant. Avant que quelque chose n'émette suffisamment de lumière et chaleur pour couper la moitié de l'autoroute et incendier sept wagons d'un train-citernes ravitaillant les forces russes de Crimée. Le gouvernement local va redémarrer des ferries. Nos chaînes d'info en continu vont en faire un fromage, aussi nous n'allons pas entrer dans le combat d'à-qui-profite-le-crime ou comment ces enc... d'ukronazis ont cassé le beau pont. Reste que la route à deux voies semble praticable à des véhicules légers et qu'une voie ferrée semble intacte.

Sur un plan purement tactique, la protection du pont de Kertch s'est avérée en défaut à l'aube de ce matin. Limogeage du colonel responsable attendu ce soir au motif d'incapacité à opérer les nombreux systèmes de protection d'un ouvrage essentiel à la logistique de guerre. Détournement critique du ravitaillement de la Crimée par la côte de la Mer d'Azov sous la menace de l'artillerie ukrainienne qui avance chaque jour un peu, ce qui va compromettre la défense de Kherson adossée aux moyens de Crimée.
L'armée russe est une nouvelle fois humiliée et une nouvelle fois punie, ce qui n'est pas top pour le régime de la mafia poutinienne. Le voit-elle ?
Par ailleurs les médiats ne manqueront pas de mesurer l'affluence éventuelle du trafic routier franchissant l'ithsme de Crimée ce week-end, signalant l'exode des colons russes transférés après le référendum de 2014. Après les touristes.

Abrégé technique :

double pont de Kertch

Le fuseau ferroviaire à deux voies du Pont de Kertch fait 18,1 kilomètres de long et l'ouvrage autoroutier gratuit à 2 fois deux voies, parallèle à lui, fait 16,9 kilomètres. Y passent une ligne électrique haute tension et un ou plusieurs tubes à eau douce, la Crimée intérieure n'en ayant pas suffisamment. Le tirant d'air sous l'arche centrale ne fait intentionnellement que 35 mètres, interdisant ainsi le passage aux Panamax qui venaient charger céréales et produits sidérurgiques à Berdiansk et Marioupol avant la construction du pont.


Lire aussi :
- Le Pont de Crimée, redoutable instrument contre l'Ukraine de Julien Plouchart

lundi 3 octobre 2022

Stopper le toboggan russe

Au Donbass, après Koupiansk, Lyman est tombée. Le chemin de croix continue pour l'infanterie et la cavalerie russes, premiers fournisseurs de chars et blindés aux Ukrainiens. La retraite désordonnée ne va pas rehausser le moral de troupes épuisées, mal équipées, mal commandées, mal nourries, russes quoi !
Lyssytchansk et Sievierodonetsk sont à portée d'assaut. L'état-major russe va-t-il jeter demain vingt, trente, quarante mille mobilisés dans le four du Donbass comme des poulets à frire ?

char d'assaut ukrainien
Recyclage d'un char russe par les Ukrainiens

Dans son billet des âmes mortes à propos du format réduit des armées russes, le colonel Goya dit que « l’opération militaire spéciale était condamnée à réussir tout de suite sous peine de se retrouver en grande difficulté. Elle n’a pas réussi tout de suite.» Elle est donc en grande difficulté puisque la professionalisation est insuffisante à fournir la masse requise pour tenir un front chaud de mille kilomètres ; et que la mise en ligne d'amateurs en bouche-trous ne servira qu'à savoir où les Ukrainiens ont percé. Petit résultat, faible satisfaction. Combien de temps le troufion acceptera-t-il de faire au froc pour sauver la Sainte Russie des illusions perfides du riche occident ?

Après son discours mussolinien du vendredi 30 septembre devant les chambres rassemblées et son gouvernement au complet, Poutine entre sans le savoir dans l'entonnoir maléfique à l'intérieur duquel il n'aura plus assez d'espace pour opérer un retournement. N'écoutant que son délire uchronique, dans un réflexe de survie personnelle, il déclare une guerre à mort à l'Occident décadent qui pervertit l'âme slave. On sait où ça peut nous conduire sous effet de cliquet : à l'apocalypse ! Brisons là.

Y a-t-il une perspective raisonnable ?

Quand les Ukrainiens seront revenus aux frontières disputées de 2021 et auront récupéré toute la coupure du Dniepr, un cessez-le-feu sous l'égide de l'OSCE devrait ouvrir une phase de pacification de la zone occupée afin d'organiser la libre circulation des résidents actuels et passés. S'y appliqueraient sans retenue les Accords de Minsk (on n'a pas mieux) qui prévoyaient une large autonomie civile des territoires russophones dans le cadre de la République d'Ukraine. Une neutralisation (finlandisation) de l'Ukraine garantie par les cinq membres du Conseil de sécurité serait actée et Kiev s'y résignerait. Mais la condition sine qua non est que le fûhrer Poutine et les Siloviki aient préalablement disparu du gouvernement de la Fédération de Russie, car il est impensable de croire en leur signature. Est-ce trop demander ? A priori oui, mais il semblerait qu'au spectacle de la ruine lente du pays, l'idée de « regrets éternels » commence à affleurer dans les cercles du pouvoir moscovite, après l'annonce de fournitures militaires accrues de la part des pays de l'OTAN à l'Ukraine, geste ajoutant du moment au moment. Sans une redistribution des cartes politiques, il faudra atteindre la frontière internationale après beaucoup de morts et de dévastations. Seules les révolutions de palais fonctionnent depuis la grande révolution de 1917, et peut-être qu'une vérité à propos du saccage de Marioupol pourrait en être le déclencheur : quarante jours de bombardements indiscriminés, une estimation de vingt mille victimes, 90% des logements détruits, usage de gaz de combat dans les assauts d'Azovstal. Tout est prêt pour La Haye.

Crimée

A supposer que ce protocole de sortie de guerre réussisse (buvons frais !), il faudrait l'appliquer ensuite à la Crimée dans un délai raisonnable et négocié. La libre circulation serait rétablie sur toute la presqu'île, et compte tenu des spécificités de la ville-état de Sébastopol et de la Crimée intérieure de Simféropol, des référendums internationaux de rattachement à l'Ukraine ou à la Russie seraient organisés dans ces deux circonscriptions, sinon sur la presqu'île d'un seul bloc. Mais la bonne idée (puisqu'elle vient de moi) serait que la Crimée se constitue en principauté indépendante de toutes les parties et se développe comme la Singapour de la Mer Noire. Un grand port en eau profonde avec une belle rade d'attente, une grande zone franche de transformation de valeur ajoutée et de réexportation, des zones touristiques populaires, églises à oignons, hôtels pour tour-operators, marinas, casinos, pubs et claques à marin. Penser à remplacer l'arche centrale du pont de Kertch par un pont-basculant ou levant permettant l'accès des panamax à la mer d'Azov.

Baltique

Dans un autre registre l'image du jour fait la couverture du Spiegel. L'article du jour concerne la sûreté des communications immergées, dont je vous passe le lien de la version anglaise en cliquant ici. L'allemand est accessible en pied d'article et on peut traduire en 40 langues par Google Translate. Ma perception est que Gazprom a saboté les tubes sur ordre, par introduction des piglets explosibles dans les gares de racleurs. On saura après plongée (les fuites de méthane vont cesser) si les moignons de tube se sont ouverts de l'intérieur ou de l'extérieur. C'est tout pour aujourd'hui.
Tchao !

jeudi 29 septembre 2022

Il était une fois La Nation Française

Avertissement: Le blogue a changé de nom (mais pas d'adresse url) pour marquer la rupture de contrat entre son rédacteur vieillissant et son lectorat distingué qui en attend toujours plus de polémiques, à croire la courbe d'audience dont les pics jalonnent les arquebusades.

page-titre de La nation Française
1955-1967
Si la cure d'altitude est une expression souvent galvaudée, ce fut pas le cas de cet hebdomadaire monarchiste d'après-guerre fondé par Pierre Boutang avec le renfort de contributeurs distingués que furent Michel Vivier, Henri Massis, Pierre Varillon, Jacques Navailles, Gilbert Comte, Michel Mourre. Vinrent ensuite des pointures comme Jules Monnerot, Antoine Blondin, Roger Nimier, Gilles Dubourg, Philippe Ariès, Louis Pauwels, Michel Chrestien, Jérôme Carcopino et d'autres. Autant dire qu'il y avait de la diversité. Il s'agissait après la mort du Martégal de rompre avec le réflexe d'exclusions de l'Action française et cette mécanicité du débat qui avait engouffré la cause monarchiste dans un tunnel sans fin, et dont les continuateurs officiels ne voulaient démordre, jusqu'à la sclérose. A voir les résultats d'audience, on n'en est toujours pas sortis, mais ça avance, à moins qu'on reprenne les mêmes.

Aujourd'hui encore quand on veut élever le niveau de réflexion dans le dernier carré monarchiste, on cite d'abondance Pierre Boutang et sa bande d'Iroquois de La Nation Française. Rien ne leur était étranger, rien ne leur faisait peur. Pour saisir ce que je veux dire, je me limiterais à citer Boutang dans un libelle d'actualité d'alors, "La Terreur en question" (clic), comme une réponse au livre La Question du communiste Henri Alleg, écrit dans la prison d'Alger, qui dénonce les pratiques odieuses des autorités militaires. C'est un sujet impossible à analyser aujourd'hui sans mourir sous l'anathème. Boutang n'a pas eu peur, lui, mais ce n'était pas la même époque, il est vrai.

« La logique de la torture, en sa simple et terrible essence, est que, le jugement de la force une fois prononcé, le vaincu doit au vainqueur la reconnaissance de sa victoire, il lui doit ses secrets, son pouvoir de parler et de se taire, puisqu'il lui doit la vie. Mais la morale de notre honneur, dans l'Occident chrétien, n'accepte plus que ce jugement soit total ; elle ne tient pas la parole pour une simple part de la vie, une des fonctions dont le combat déciderait souverainement. Il faut donc que le prisonnier, une fois sa bataille perdue, se retrouve homme, libre de sa parole ou de son silence. Cette exigence est sans mesure, scandaleuse du côté de la puissance : il faut d'immenses efforts, une attention et une invention accrues, pour qu'elle ne profite pas au mal et à la mort ; pour qu'elle ne contribue pas au triomphe de ce qu'elle refuse, du monde ancien où la terreur appelle la question. L'armée, nous en avons les preuves et les gages, accepte de répondre au défi, de vaincre sans avilir.»

A revenir sur terre aujourd'hui, on mesure l'orwellisation des moeurs politiques.

Sur Boutang lui-même, j'ai bien aimé la recension fouillée de Juan Asensio du bouquin de Luc-Olivier d'Algange, Pierre Boutang (clic). Copieux certes, mais on ne perd pas son temps. Extrait :

« Être monarchiste, pour Pierre Boutang, c'est comprendre, par-delà les considérations positivistes (inspirées d'Auguste Comte, d'Anatole France ou de Renan) de Maurras, que l'ordre politique et terrestre n'est digne d'être respecté que s'il reçoit humblement l'empreinte de l'Ordre du Ciel. La fonction d'Auteur monarchique que Pierre Boutang fut, avec Henry de Montaigu, un des très rares à hausser à l'exigible dignité chevaleresque, annonce ainsi sa fonction de philosophe, c'est-à-dire d'amoureux de la sagesse. Car si l'Ordre est vénérable, en ce qu'il témoigne du permanent, et s'il est préférable a priori à la subversion, désastreuse par nature, il n'en demeure pas moins que Pierre Boutang, dans la fameuse querelle sur le coup de force qui eût libéré Socrate de ses geôliers, fut enclin à passer outre aux recommandations légalistes de Socrate pour le sauver. L'Ordre est sacré, certes, mais encore faut-il qu'il ne contredise point le cri du cœur qui, en certaines circonstances, nous en révèle la nature parodique.»

Et je ne résiste pas non plus à l'amorce de Romain Debluë de sa critique (clic) de l'Ontologie du secret :

« La philosophie française est une pâture que mit en jachère le génie de Descartes, et à quoi l’intuitif labeur de Bergson ne sut point rendre sa fertilité ancestrale, égarée, durant le petit siècle qui fit suite au Grand, parmi les stériles sillons tracés par l’araire ravageur que prirent les Lumières pour le grand véhicule du Progrès. La terre fut fendue mais ne fut point retournée ; et il y eut alors, pour les veaux et les cochons, un long double siècle de pacage exclusif, au lieu même où les aigles et les taureaux, naguère, tenaient d’altissimes conciliabules. Le sarcloir français, au temps des perruques pulvérulentes, puis au temps des révolutions, était de bois : le fer puissant et rigoureux fut à la France confisqué par les Germains qui firent, dans de perverses directions, des merveilles immenses ; l’exigence de l’intelligence était alors teutonne, et si l’on n’orait plus, l’on avait pour les labeurs de la pensée un sérieux vertigineux. Par suite, au siècle des occidences ultimes, la France à sa déliquescence trouva d’onctueux délices et s’y laissa glisser en provoquant même à la pousser aux abîmes les mille secondes petites mains de la Sophistique, entortillée toute dans un voile d’Isis acheté chez Cache-Misère. La Sophistique prit alors l’Insignifiance par le bras, et les manigances d’entremanificence purent commencer pour sembler ne vouloir cesser jamais. Quelques-uns, pourtant, s’extirpèrent de cette contredanse macabre : ils furent une petite quinte diminuée à n’être pas ensorcelés par les prestiges luxueux et luxurieux de l’ère nouvelle où Satan induit le bal en incessantes tentations. Parmi ceux-ci : Pierre Boutang. »

Fasciné par le logo flamboyant de Georges Mathieu, j'avais onze ans quand j'ai ouvert ma première Nation Française que mon père laissait traîner toute la semaine sur la table basse du salon. Et j'en ai lu presque tous les numéros, sans toujours tout comprendre, jusqu'à ce que je parte en Allemagne (1967). Depuis des années, Olivier Véron prépare aux Provinciales une édition d'une centaine d'éditoriaux de Boutang publiés tout au long de la vie du journal. Doit-on le harceler ? Les Provinciales ont déjà réédité les livres importants du métaphysicien fou (voir le catalogue).

Voilà ! C'est le premier billet du Canon de Gaillon.

lundi 26 septembre 2022

Faccetta Nera


Se or dall'altipiano guardi il mare
Moretta che sei schiava fra li schiavi
Vedrai come in un sogno tante navi
E un tricolore sventolar per te
Faccetta nera, bell'abissina
Aspetta e spera che già l'ora si avvicina!
Quando staremo vicino a te
Noi te daremo un'altra legge e un altro Re

La legge nostra è schiavitù d'amore
Ma è libertà di vita e di pensieri
Vendicheremo noi Camicie Nere
Gli eroi caduti e liberiamo te
Faccetta nera, bell'abissina
Aspetta e spera che già l'ora si avvicina!
Quando staremo vicino a te
Noi te daremo un'altra legge e un altro Re

Faccetta nera, piccola abissina
Ti porteremo a Roma, liberata
Dal sole nostro tu sarai baciata
Sarai in Camicia Nera pure te
Faccetta nera, sarai romana
La tua bandiera sarà sol quella italiana!
Noi marceremo insieme a te
E sfileremo avanti al Duce e avanti al Re

Noi marceremo insieme a te
E sfileremo avanti al Duce e avanti al Re


contorsionnistes du cirque abyssin

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