Mais pourquoi le système devrait-il être parfait ? Seules sont parfaites les utopies, Whitney Houston et les nonnes cathares.
Il offre déjà de bien meilleures garanties que le système actuel, en ce sens qu'il pousse au plus loin la formation politique et stratégique du prince, promeut le désintéressement - la fortune du roi c'est la France, d'ailleurs ses biens propres sont confondus autoritairement avec ceux du Trésor - et crée la sérénité d'une fonction pérenne où la seule exigence réside dans l'ardente obligation du roi de laisser le royaume en meilleur état en partant qu'il ne l'a trouvé en entrant.
A l'opposé de quoi nous pouvons analyser la démocratie actuelle et les bourgeons du pouvoir que nourrit sa sève. Nous avons l'embarras du choix et l'exercice est (trop) facile. Les "grands chefs catholiques" qui se sont succédés jusqu'ici en protégeant d'abord leurs intérêts personnels ont laissé le pas au candidat de la Presse et le petit reître nous est né.
Bien que la bonbonnière pompadourienne ait été habitée de caractères, c'est la première fois que la République y met quelque sorte de néo-zonard "issu du peuple" de Neuilly, au parler ordurier et à la démarche de barbeau. Manquent les pompes pie, le lingot de cent grammes autour du cou astiqué au Miror et la chevalière volume aux armes de Plekszy-Gladz. Qu'avons-nous fait à Dieu qu'Il nous envoie cette punition ? Dieu est un fumeur de havanes en Ray-ban polarisées. Il pouffe !
D'où sort-il le petit reître ? Certainement pas de la douce France. Elle ne l'émeut d'ailleurs pas, avait-il confié à Philippe de Villiers. Il est issu de la cohorte qui déferla d'Europe centrale à l'arrivée de l'Armée Rouge et s'établit du mieux qu'elle put pour survivre chez nous, ne faisant aucune différence entre nos peuples qu'elle n'a jamais compris et imperméable aux vibrations de la patrie, à quel motif d'ailleurs. Le bois flotté ne choisit pas l'estran.
Dévoré d'ambition mais moins doté qu'il ne faudrait, il se lance dans la politique, le métier de ceux qui parfois n'en ont pas, et analyse finement les rouages de l'ascenseur politique et social. Avec le courage des désespérés il prend d'assaut la Mairie de Neuilly à la barbe du SAC et tisse son réseau d'obligations réciproques. Ainsi deviendra-t-il le candidat des salles de rédactions aux ordres de l'oligarchie ! Comme on eut autrefois le candidat des maîtres de forges ou même le fondé de pouvoir des Rothschild.
C'est toujours le même processus. Le président est le candidat d'une faction puissante. Le seul qui accéda par ses talents propres, Charles De Gaulle, ne dura que dix ans, rejeté par les libéraux de la haute bourgeoisie dès qu'il eut réglé les défis insurmontables du régime de droit.
A voir maintenant les performances inférieures aux espérances en matière de ROI (return on investment) il est à parier que le cheval fou actuel va être privé d'avoine et que les haras médiatiques vont choisir un successeur plus fiable dès que le message sera tombé des hautes sphères, un successeur moins caricaturable, si tant est qu'il reste quelque chose de la fonction présidentielle après le départ du locataire actuel. Dans les temps anciens on séquestrait les biens du maire élu à titre de caution. A part 3 Armani, 3 Rolex et le sac Vuitton de Carla Bruni ?!
Le chef de l'Etat serait-il un peu "juste" que, selon nos amis démocrates, nous nous en accommoderions au motif que le bail du 55 Faubourg St Honoré est précaire. Il y aurait rupture et réparation des fractures ouvertes. En théorie. Le problème est que le système apporte autour de lui un personnel politique choisi sur des critères très éloignés de la compétence, même s'il arrive que, le hasard faisant bien les choses, elle puisse parfois converger avec les obligations partisanes, redonnant quelque muscle cérébral au pouvoir abandonné dans les mains de diplômés scolarisés dans l'administration. M. Fillon est dans ce cas. M. De Villepin aussi.
Par contre MM. Raffarin ou Jospin furent des calamités acclamées comme « Vive Rien-du-tout! ». Sous la férule d'un démagogue agricole comme Jacques Chirac, le pays ne pouvait que se vautrer. Ainsi l'incompétence peut-elle surenchérir sur l'inadaptation du chef de l'Etat. Ne cherchez pas plus loin le pourquoi d'une dette publique trillionnaire en euros : le gouvernement alterné des démagogues, des imbéciles et des concussionnaires. Et sans remonter à la IVè République, que dire des Bérégovoy, Cresson, Maurois, Chaban-Delmas et même Couve de Murville !
Revenons à nos moutons. S'il est désespérant de devoir se disputer sur le titulaire providentiel le plus capable de nous arracher aux griffes de la haute bourgeoisie libérale et liberticide qui n'arrête plus d'encaisser, on peut sans crainte de retour de flamme s'intéresser à ses conseils.
Dans le schéma institutionnel de l'Alliance Royale - c'est la seule chapelle qui se soit frottée au concret - il y a trois personnages qui détiennent les clefs du pouvoir :
I.- Le Premier ministre responsable devant les chambres pour la politique publique ;
II.- Le Garde des sceaux qui gère le domaine régalien en présidant le Haut Conseil (magistrature et conseil privé du roi) ;
III.- Le Ministre d'Etat chargé de la planification de la stratégie nationale, interdépendances extérieures, sûreté nationale et sécurité extérieure.
Voici notre meilleur choix 2008 si nous n'avions que six heures pour décrocher le téléphone :
- Premier ministre : Alain Juppé, François Fillon ou Carlos Ghosn ;
- Garde des Sceaux : Guy Canivet, Bruno Cotte ou Guy Carcassonne ;
- Ministre d'Etat : Hubert Védrine, Dominique de Villepin, Jacques Barrot, Bruno Mégret ou Christian Blanc.
Et comme il n'est pas de roi sans bouffon, à l'unanimité : Le Bigard.
A vous lire !
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Bravo pour ce billet !
RépondreSupprimerMais... les royalistes ont choisi, vous le savez, de voter pour lui... Ca n'aurait pas changé grand chose, pour l'élection, mais les royalistes pour une fois auraient gagné l'occasion de sortir de leurs réflexes primaires, pour employer un euphémisme.
Je n'ai pas partie liée avec les royalistes, puisque mes principes vous le savez, n'ont pas leur place chez ceux que pour l'instant on appelle ainsi, et les leurs chez moi. Mais ça ne m'empêche pas de constater que l'accord sur de nombreux sujets qui pourraient faire avancer des causes utiles est rendue impossible par leurs blocages.
Je maintiens que Ségolène avait pour garanties bien autre chose que l'ancien ministre de Neuilly. Mais dès que la campagne s'est présentée à l'horizon, on assisté sans arrêt à sa louange incessante.
Par ailleurs, la question du style n'est pas tout. C'est le contenu qui devrait compter, même si je me doute que votre critique ici sert d'argument de comparaison avec la royauté.
Or, l'obstacle fondamental que mettent les royalistes à la réalisation de leur objectif est le vide de leurs conceptions. Et ce n'est pas le disque rayé de leurs occupations militantes, culturelles ou récréatives qui peut les aider à en prendre conscience.
Merci pour votre commentaire éclairant.
RépondreSupprimerVotre casting n'appelle aucun italien alors que la monarchie s'est souvent appuyée sur le génie de l'imbroglio transalpin.
RépondreSupprimerCa manque !
Je téléphone au cavaliere Berluconi avant qu'il se fasse virer par Umberto, et je vous dis quoi.
RépondreSupprimerCarlos Ghosn Qui est-ce?
RépondreSupprimerVous pouvez aussi faire appel à un Cardinal.