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Articles

Affichage des articles du janvier, 2015

Un projet fou à la Gaudi

Connaissez-vous Laurent Bouvet ? Non ? Nous sommes deux ! Enfin jusqu'à hier. Figurez-vous que ce monsieur a l'intention de se construire un château aux portes de Paris, château que lui offrirait son propre jus de crâne. Cela m'a intrigué tout de suite, car si j'en ai connu des capitaines d'industrie capables de tout réussir, je n'en avais encore jamais croisé d'aussi gonflés. Alors j'ai parcouru son projet, copieux projet, fort documenté, bien vendu et j'ai finalement compris qu'il fallait que je vous en parle. Avant de continuer, je dois vous avouer que pour lui le royalisme est poussiéreux, donc ce billet n'est pas un coup de main entre cousins. Il se justifie par la seule pertinence du projet. On y arrive. Jusqu'en 1870, il y avait à l'ouest de Paris en passant la Seine un château que tout le monde aimait. Et d'abord nos souverains. Dressé sur les hauteurs du méandre, on y goûtait le bon air pour se changer de la puanteur pa

Houellebecq tel qu'en lui-même

Dans l'entretien qu'il a accordé chez Flammarion à Ruth Elkrief pour son dernier roman Soumission , Michel Houellebecq nous fait partager ses convergences avec notre propre sentiment de fin de cycle pour ce pays. Ce court billet n'est pas une critique du bouquin. Au delà de la mécanique électorale qui porterait l'islam au pouvoir, il constate la perte de valeurs du modèle faisant place à des valeurs nouvelles. La République maçonne est à bout de souffle, son athéisme essentiel, sa laïcité grotesque rencontrent de moins en moins d'écho chez les générations montantes qui ne reconnaissent aucune autorité morale à ceux qui les dispensent. Nous partageons sa déconsidération d'une classe politique usée par le système représentatif où l'on fait carrière jusqu'à l'inamovibilité. Et quand il nous dit que ce modèle imposé n'est pas unique, quand il nous fait comprendre que les ruines créées ne seront pas relevées par le régime qui nous les laisse, nous p

Bas Empire, le retour

Sou de Theodoricus Je viens de refermer La Fin de l'Empire d'Occident* d'Amédée Thierry (Paris, 1860) que m'avait recommandé sur son site Jean-Gilles Malliarakis. L'affaire fut pliée de manière irrévocable en trente ans. Les causes en étaient certes anciennes et déjà connues des auteurs de l'époque que les historiens modernes ont compilé - je pense à Edouard Gibbon (1737-1794), Gibbon le magnifique disait Churchill - mais si la mèche était longue, la tragédie détruisant le concept d'empire universel ne fut jouée pas plus longtemps qu'un tiers de siècle, une génération à l'aune du temps, de 461 (assassinat de Majorien) à 493 (assassinat d'Odoacre) ! S'ouvre alors le règne de Théodoric le Grand, roi d'Italie à Ravenne, et trente-trois années de paix gothique pour la Péninsule. Douze siècles d'empire étaient consumés. Il en resta des lois, des codes, le christianisme, et le mode d'emploi d'un Etat. S'ouvrira ensuite l'

La Houle se creuse, nous sommes à sec !

C'est un billet spécial, à mâcher lentement. - Hanuman roi des singes - Au douteux privilège de l'âge, il me souvient qu'en mai 68, ne restait d'exécutif à Paris que le Préfet de police Grimaud et le Premier Ministre Pompidou, entourés l'un et l'autre de leur état-major de crise. Toute la volaille gaulliste, qui d'ordinaire marchait torse bombé et fesses cambrées, avait calté. Les plus courageux allaient dormir chez leur mère, un peu comme le Général d'ailleurs qui dormait, lui, à Trianon. Baden Baden étant fermé, on ne savait plus où se terrer ! Et pourtant il ne s'était rien passé de très grave, physiquement. J'en témoigne, les lanternes ne portaient personne, les sectionnaires n'allaient chercher personne. La Maison de la radio était défendue et la hache était prête à couper les câbles vers la Sarre et le Luxembourg. On était dans un grand happening mais sans doute que les souvenirs historiques glaçaient d'effroi une classe polit

Au-delà de l'étreinte à la gorge

- Lassana Bathily, héros? - Les manifestations républicaines exorcisant le "vivre-ensemble", après la séquence terroriste du 7 au 9 janvier, ont convoqué trois millions de personnes en France ce week-end. C'est du jamais vu. On ne chipotera pas sur l'usage immodéré de l'adjectif "républicain" par le pouvoir pour simplement dire "liberté". Les personnalités d'envergure mondiale présentes à la République ont pu mesurer le sursaut citoyen du peuple de France, et cela nous servira indubitablement dans les enceintes internationales. Reconnaissons à M. Hollande d'avoir bien détecté l'ouverture qui menait aux poteaux. L'essai a été marqué. A l'évidence le peuple, convoqué tant à Paris qu'en province, est moins bigarré qu'on ne le dit dans les amphithéâtres de sociologie. Peut-être qu'une partie de la population plus impliquée a préféré rester sur son quant-à-soi à fumer la chicha. Cela est une autre histoire mais l

Désagrégation d'une nation

Libres propos laissés au Lien légitimiste, qui sont publiés dans sa 60è livraison de novembre-décembre 2014. Ce numéro, sorti à la Noël, marque les dix ans du journal relancé par Gérard de Villèle en continuation du lien légitimiste de Touraine. A la fin de cette lecture, on pourra jeter un coup d'œil sur la brève notice Sed Lex publiée avant-hier sur Steppique Express. On s'abonne pour six numéros par an à prix cadeau à l'édition électronique en envoyant son chèque de dix euros (10€) au Lien Légitimiste - 2, Le Petit-Prix - 37240 La Chapelle-Blanche-Saint-Martin. Edition papier à 24 euros, c'est celle que je prends, plus facile à laisser traîner ci et là. - cliché de Ferdinand Mulnier - Ernest Renan écrit : « Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n'en font qu'une, constituent cette âme, ce principe spirituel. L'une est dans le passé, l'autre dans le présent. L'une est la possession en commun d'un rich