vendredi 29 juillet 2022

Demandez le programme !

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programme de conférences
programme de conférences
  • DU 21 AU 28 AOÛT A ROANNE (Loire)
  • M. François Marcilhac, éditorialiste à l'Action française
  • M. Christophe Dickès, docteur en histoire et vaticaniste
  • Me Benoît Dakin, avocat honoraire du barreau de Dieppe
  • M. Henri Bec, magistrat honoraire, président de la Restauration nationale
  • M. Bernard Lugan, maître de conférences des universités
  • M. Jean-Baptiste Donnier, professeur, directeur de thèses, droit privé et sciences criminelles
  • M. Philippe Mesnard, éditorialiste à Politique Magazine
  • M. Marc Savina, professeur d'histoire
  • M. Jean Gugliotta, président de la Fédération royaliste provençale
  • M. Hilaire de Crémiers, directeur de la publication à Politique Magazine
  • M. Antoine Scherrer, professeur de philosophie
  • Me Charles Millon, ancien ministre de la Défense

mardi 26 juillet 2022

Cap au nord !

Roman de gare estival - chapitre 4
L'idylle teutonique s'était brisée net, les partenaires de jeu étaient mariées... à des Turcs. On faisait plus simple au théâtre. Alf et Med avaient repris la route du nord par le plateau de l'Aubrac afin de saluer un pote vétérinaire de l'AEF qui sévissait chez les eskimos de Nasbinals. Absent, leur avait répondu une femme revêche se prétendant de Marvejols, qui pouvait être son épouse, sa secrétaire ou la bonne du curé, leur précisant le dos tourné que le mardi il était souvent au casino de Chaudes-Aigues. Contact !

machines à sous

Chaudes-Aigues donc, son casino où l'on mange bien, servis par des filles de salle pas farouches, les flèches noires de Chain Flour et la ville triste de Clermont-Ferrand furent au menu des jours suivants... jusqu'à Vichy. Mais pas d'Obi-Wan au casino, il devait être en main lors de leur passage en salle. Vichy ! Un peu de canotage sur l'Allier, flâner le soir dans le quartier des sources à observer les élégantes, manger au kiosque en guettant la bonne fortune d'une rencontre galante avant de rejoindre le petit hôtel proche de la Maison du Missionnaire, c'était reposant. L'Hôtel du Parc affichait complet mais vous n'en saviez rien. La ville belle et blanche, l'était-elle autant jadis qu'on avait pu comprendre pourquoi l'exode du gouvernement de 40 s'y était terminé. A partir de Vichy, le retour vers Paris était tout tracé par Moulins et la nationale 7, en traction comme aux temps bénis des congés payés ! Pourquoi aviez-vous fait un détour par G... ?

Ah oui, pour acheter des cadeaux aux familles, des assiettes, des coupes, des petits sujets. Dans la première boutique de faïences sur la route avec parking, Med fut abordé par une Américaine - décidément ! - qui ne comprenait pas le ticket de caisse qu'on lui avait remis. Il faut dire qu'il comportait six lignes pour deux achats seulement. Med avait une tête à redresser les torts ? Peut-être, se dit-il flatté. Ah... la vieille chevalerie ! Il leva la tête en direction de la caissière l'air interrogateur. Elle fit non de la tête, ce qui le décida à approcher.
- Pourquoi tout ça ?
- La caisse facture hors-taxes et ajoute la TVA ligne par ligne, c'est le logiciel qui est comme ça.
- La première fois que je vois une caisse tout public débiter hors-taxes.
- C'est comme ça et je n'ai pas le temps de vous expliquer.

Med fit signe à Alf qui regardait des vases bleus, et ils suivirent l'Américaine jusqu'au rayon des articles qu'elle avait pris. Les prix étaient sur des étiquettes électroniques (modifiables à distance comme au supermarché) et correspondaient aux chiffres inscrits sur le ticket. Le magasin étant en accès libre, les prix devaient être affichés TTC. Donc la caisse faisait du beurre sur les clients étrangers, surtout extra-européens, qui n'entravaient pas les subtilités du code de commerce français et avaient pour certains l'habitude de voir s'ajouter la taxe locale comme aux Etats-Unis.

- Vous lui refaites le ticket... tout de suite, exigea Med.
- J'ai des clients, lui répondit la caissière, le nez dans ses comptes.
- Tout de suite ou j'appelle l'éléphant dans le magasin.
Elle ne comprenait pas ou ne voulait pas refaire le ticket de la touriste américaine devant les autres clients. Elle traînait.
- Bon, j'appelle la police. Vous êtes en zone "gendarmerie" ? Ça ira plus vite.
- Mais arrêtez donc ! Je vais le lui refaire son ticket, c'est une erreur due au stress de l'affluence parce qu'il faut en plus surveiller les rayons où l'on vole.
- C'est ça. Refaites-le et on part.
Il prit le ticket pour le faire annuler et décaisser le trop-perçu. Elle, n'y comprenait rien.
- Kate, dit-elle en lui tendant la main.
- Médéric, mes amis m'appellent Med et voici Alf.
Ils sortirent, eux les mains vides et elle avec un sac à la main plein de papier-bulles en plus du sac-à-dos.
- Vous voyagez seule ?
- Je monte en Hollande rejoindre des copines, répondit-elle en bon français, et je prend la nationale 7 car beaucoup de Hollandais montent par les nationales pour ne pas payer de péages. Je fais du stop sur plaques hollandaises uniquement.
Ils regardèrent le trafic, et c'était vrai que chaque dix voitures environ passait une plaque jaune hollandaise.
- Si vous voulez, on monte vers Paris par la N7 parce que la voiture est trop ancienne pour l'autoroute. Et ils arrivèrent tous les trois sur le parking pour, elle, découvrir la décapotable à l'ombre.
- Ach du liebe Zeit ! Une ancêtre Citröen comme neuve ?
- On sera ce soir au Plessis-Robinson, c'est dans le sud de Paris, mais on peut vous conduire dans Paris si vous avez un point de chute.
Et vous parlez l'allemand ?
- Je viens du Dakota du nord. C'est courant là-bas.
- Ah, mazette ! On n'en sort pas, pétaing !

Elle dit "O.K et merci" et grimpa.
Puis vous reprîtes la route jusqu'au repas du soir que vous aviez choisi de faire ensemble à Malakoff dans un petit restau d'étudiants sans prétentions ni congélateur. La passagère n'avait pas encore décidé apparemment où elle voulait être conduite et le bruit du moteur et du vent en roulant avait freiné les épanchements. C'était une fille assez carrée, en short feldgrau comme il se doit pour une Américaine qui fait la route, avec une tresse roulée et blonde country. Après une salade composée (de maïs surtout) ils eurent du carré d'agneau avec des patates couffides et des choux de Bruxelles sautés aux pommes. Le repas finit de bonne heure. Med se lança à lui proposer l'hébergement si elle n'avait pas d'autre plan. Après quelque hésitation pour la forme, elle convint que c'était gentil de sa part mais qu'elle devrait partir tôt le lendemain pour reprendre son voyage de Hollande. Alf lui proposa de la déposer demain matin à une gare d'autocars européens comme Eurolines ou Flixbus ; il y avait tous les jours des cars pour Amsterdam. Parce que, insista-t-il, il n'était pas envisageable pour des raisons de sécurité de repartir en stop depuis une porte de Paris, surtout au nord. Vendu !


Chez Med, ils se firent une soirée jazz-bourbon-minipizzes. Le dégel était en chemin. A minuit passé, les vapeurs de malt aidant, chacun sut que Kate était montée avec l'autre. Et le mystère demeura entier. A 7 heures elle était sous la douche à réveiller toute la maison en attendant que passe le café. On avait choisi le terminal de Bercy quasiment sur le trajet qu'emprunterait Alf pour remonter la Traction à Calais en rejoignant la nationale 1. Mais ça c'était une autre histoire. Les toasts remontés de la Tamarissière sautèrent dans le grille-pain, la journée était lancée.

(la suite au prochain numéro)

vendredi 22 juillet 2022

Le vent fraîchit au grau

Roman de gare estival - chapitre 3
Comme signalé déjà, le blogue du Piéton du roi profite de l'été pour publier une séquence musicale de divertissement "païen", célébrant la mer, le sexe et le soleil. Des pharisiens s'en sont émus, qui considèrent la cause qu'ils s'approprient sans titres, écornée par l'écriture strictement ludique d'une nouvelle de plage, mais la caravane passe. Donc, Alf et Med avaient précédemment conclu avec leurs voisines teutoniques et les jours s'écoulaient entre le sable et l'eau dans la pinède de la Tamarissière...

Une semaine déjà que le ménage à quatre tournait rond. Vous étiez même allés jusqu'à Narbonne voir la capitale successivement romaine, gothe et arabe de la Septimanie : un sujet épais comme le bras qui tenait la journée, facile ! Savaient-elles que Narbonne fut le Poitiers-732 puissance 2, puiqu'on y massacra toute l'armée sarrazine et les milliers de colons arabo-berbères coincés sur la plage au pied de La Clape sans pouvoir embarquer. Ce fut inscrit dans l'histoire comme la bataille de la Berre-737 mais puisque les Annales sont écrites au nord, on n'en parle jamais, bien que l'issue de ces combats soit le vrai marqueur du reflux arabe. Alexia et Marie ouvraient de grands et si beaux yeux qu'on leur en aurait conté des heures, et la région recelait tout ce dont on avait besoin pour distraire les dames, jusqu'au mystère de l'abbé Saunière à Rennes-le-Château*.
Himmler jeune
Savaient-elle qu'Heinrich Himmler, le mec sévère avec les petites lunettes de Brasillach, avait commandé une mission spéciale pour rechercher le secret de Rennes-le-Château que les plus allumés des archéologues disaient n'être rien moins que l'Arche d'alliance pillée par Rome à Jérusalem et rapporté du sac de Rome par Alaric. D'ailleurs, puisqu'on en parle, le papa d'Alexia et Marie avait été un collaborateur des troupes française d'occupation. Chacun son tour mais comme il était Sarrois, c'était à moitié pardonné. Les jours passant, on entrait moins dans le réchauffement climatique et plus dans le water-polo. A quatre c'est plus simple. Bref, tout laissait comprendre qu'il y aurait une suite au roman de plage.
* Royal-Artillerie a déjà parlé de Rennes-le-Château ici.

Ce matin-là, Med prit la Onze pour aller en Agde faire des courses et ce jour-là Alf l'accompagna pour acheter des fruits frais chez des gitans de sa connaissance sur la vieille route de Vias et rapporter de l'agneau à prix coùtant. De retour à midi...
Elles s'étaient tirées !
L'emplacement était vide, nettoyé, les sacs poubelles enlevés, mais les vélos toujours enchaînés au pin.
Med gara la voiture avec précaution. Ils restèrent là, dans la voiture, un peu hébétés, sans oser demander au voisinage. Un gosse qui répondait au joli nom de Mouloud sortit de sous les pins derrière le bungalow attenant et s'avança, déjà prêt à leur raconter l'épisode. Il avait forcément tout vu puisqu'il badait les filles du matin au soir en cachette dans toutes leurs activités. Il s'arrêta à six mètres et attendit. Au bout de deux minutes, Alf leva la main, il vint et raconta en acceptant un coca frais.

La Mercedes était venue vers 10 heures. Une grosse bagnole gris foncé badgée 500 sur le coffre. Elle s'arrêta devant la tente des filles et deux mecs ouvrirent les quatre portes et la malle. Ils démontèrent la tente avec soin, la plièrent et chargèrent tous les sacs. Les deux filles montèrent derrière sans broncher, ni un mot, ni un refus, ni un battement de cil. Ni les uns ni les autres ne disaient mot, comme s'ils vivaient la fin de quelque chose d'attendu.
- C'est dommage, ne put s'empêcher de dire Mouloud.
- C'étaient quoi ces types, Mouloud ?
- A mon avis des Turcs, et probablement les maris. Ils n'ont même pas eu à parler.
- Comment ça ?
- S'avaient pas l'air de types à qui tu demandes cent balles. Les polos Ralph Laurens, les gourmettes, les bagouses en pierres de couleur, les futals à revers à quatre cent balles. Ils serraient pas des écrous chez Volkswagen.

Alf lui donna un paquet de Speculos qui était sur le dessus du panier, et ils déchargèrent la voiture. Mouloud ne partait plus, compatissant en un sens, ou curieux de voir comment ils allaient encaisser la gifle. Car il n'y avait pire gifle dans son imagination que de se faire larguer par une meuf. Heureusement qu'ils avaient la décapotable pour lever des filles et suffisamment de blé apparemment pour n'avoir pas à faire la cuisine chaque jour sur le petit réchaud ; ce qui aurait fait Mimile, avouons-le !

Port Mahon

Elles avaient passé une douzaine de jours de totale liberté, avait vécu l'idylle qu'elles étaient venues chercher avec des gars sympa, de vrais frenchies en décapotable - que demandent les Huns ? - elles avaient chacune inventé un personnage sans doute un peu plus jeune qu'elles, très tendance dans la mouvance écologiste, tout en ne parlant pratiquement jamais de leur vie quotidienne à Mannheim ; et elles étaient montées en ballon presque chaque nuit sans faire auparavant une heure de danse du ventre. Tiens, puisqu'on en parle, en blond caucasien, ça le fait aussi :


Vous n'aviez aucun élément pour remonter la piste et savoir ce qu'il adviendrait d'elles. Elles ne s'étaient pas comportées en professionnelles à la mer et probablement n'avaient-elles d'enfant ni l'une ni l'autre. Elles en auraient parlé et le sachant maintenant, pareils maris n'auraient pas lâché les deux sœurs sans surveillance avec une progéniture à couver. Peut-être avaient-elles laissé les cailloux du Petit Poucet d'ici au bureau de sortie du camping ; mais ils n'y croyaient pas vraiment. Avant d'aller à la paillotte de Daniel, il firent le tour par le bureau en demandant s'ils avaient vu passer Alexia et Marie qui de notoriété publique allaient et venaient avec eux depuis dix jours, au point de faire croire qu'il y avait un semblant de sérieux dans leur double liaison.
- Ah bon, c'est ça ! C'étaient elles dans la Mercedes fumée ?
Un type avait payé leur note en entrant. Il a fait salut de la main par la vitre en sortant. Elles, elles n'ont rien dit.

Alexia ressemblait un peu à Amber Heard et Marie plutôt à Léa Seydoux. Non, bien sûr, pas exactement mais vous comprenez. C'était juste pour mesurer la perte. On savait en revanche pourquoi les "maris" avaient fait le voyage pour venir les récupérer. Ils n'en avaient pas des tonnes de ce calibre dans leur communauté orientale. Au repas, Alf et Med convirent de lever le camp. Pour changer d'air et de souvenirs quotidiens mais peut-être et surtout pour ne pas subir les regards en-dessous et rigolards du voisinage qui avant l'apéro de ce soir serait tous au courant. Ils plièrent les affaires, donnèrent les provisions à Mouloud pour ses parents et chargèrent la Traction.
- Vous partez à leur poursuite ?
Alf sourit en hochant la tête.
- Je peux vous passez le canon scié que mon père tient dans la caravane.
- Il n'y en aura pas besoin, Mouloud. T'es un gentil garcon. Fais gaffe à toi, et où tu mets ton nez. Bye !
Et c'est comme ça qu'ils partirent finir la semaine qui leur restait dans une cure d'altitude par la A75. Ils en eurent pour quatre heures jusqu'au village d'Aubrac, et établirent leurs quartiers à l'auberge de jeunesse du Royal. Ils étaient sur la draille, c'était bon signe en un sens. Le monde allait et venait. La gérante leur fit l'avantage du garage fermé après avoir admiré la Traction de collection chocolat.
- Vous pouvez manger au village.

Ce fut mieux que bien et moitié moins cher qu'au Grau d'Agde.
Rentrés à l'auberge, les étages bruissaient déjà de jeux de société et de guitares. Mais Alf et Med avaient prévu de monter à cheval au bon air à Nasbinals dans un centre équestre qu'ils avaient réservé à la réception. Quel plaisir eurent-il à dormir au frais la fenêtre ouverte sans moustiques ! Il suffisait dès maintenant de laisser venir les rêves et leurs créatures. Med eut plus de mal qu'Alf à s'endormir, les créatures semblaient empêchées.

(la suite au prochain numéro)

mercredi 20 juillet 2022

CMRDS moins 30

affiche Cmrds
Dans un mois vous serez sous les frondaisons du Chäteau d'Ailly en train de prendre vos marques au Camp 2022 Maxime Réal del Sarte. Vous y passerez une semaine de formation intense aux principes monarchiques et au mode d'agit'prop qui les servira le mieux. Royal-Artillerie promeut le camp depuis 2006 par tracts et libelles en y associant depuis quelques années la moto. Parce qu'il y a du motard dans l'esprit "royco". Forte individualité, grosse bulle sociale, solidarité inépuisable de la communauté.
La horde des trotskards est tout l'inverse, elle hurle en meute, et se brise au contact qui la dégrise. Elle ne construira rien sur des principes qu'elle ne prendra jamais plus le temps d'assimiler, la vie va trop vite, elle est trop courte. Brûler, casser, adrénaline, conjonction furtive, exploit combiné, retex solitaire.

Le royco est formé dans les arcanes de l'Action française le plus sûrement, puis continue de progresser toute sa vie par la lecture de l'océan didactique mis à sa disposition par les chapelles et les éditeurs de métier, les bouquineries aussi, et par des conférences nombreuses qu'il suffit d'écouter. C'est pour la vie ! Pour ce qui le concerne, le piéton du roi s'attache depuis quelques années à se nourrir de témoignages de première main sur la chute de la monarchie traditionnelle, pour s'imprégner de la Conversation de l'époque dans toutes les couches de la société et percevoir la vérité par les pores de la peau. Le travail des historiens est resté jusque ici très académique et séquencé par les annales. A la fermeture de ces monuments d'érudition, on n'éprouve pas la sensation de chaleur d'une vérité révélée.

Le défi d'une restauration, puisque c'est pour cela que vous êtes convoqués près de Roanne, est que les erreurs du passé ne se répètent pas. On glose sur les cinq Républiques, mais la monarchie s'est effondrée cinq fois elle-aussi, certes à l'avantage d'icelle deux fois par la guerre extérieure (15 et 70) contre une seule fois aux premières (en 40). Finalement c'est le vrai sujet d'étude : sur quoi et qui fonder une restauration monarchique ; comment le mieux franchir l'obstacle de l'accession ; comment se maintenir jusqu'à emporter la confirmation que le droit du prince naît du besoin du peuple. Ce n'est pas aujourd'hui le jour de vendre le projet Royal-Artillerie de découplage des domaines régalien et public mais de préparer la moto au voyage. L'avant-goût ?
Au casque, deux fois !

lundi 18 juillet 2022

L'enfer de la Tamarissière

Roman de gare estival - chapitre 2
Il arrive que le blogue du Piéton du roi profite de l'été pour publier une séquence musicale de divertissement, célébrant la mer, le sexe et le soleil. Cette année, nous avons débarqué la semaine dernière deux copains au camping de la Tamarissière (Agde), et vous prendrez quelques jours avec eux. Sans obligation, bien sûr.


cul de lampe

la plage

Vous rentriez seuls tous les deux d'une boîte rive gauche, enfin une boîte en bambou, quand le vent s'est levé, tirant sur les piquets ; et c'est rare la nuit. Il avait changé de direction comme une pétasse éconduite vous annonçant du gros temps. Et si vous ne saviez pas où la mer monte de quatre mètres en trois coups de vagues, c'est bien à l'embouchure de l'Hérault. Le bouchon d'étoupe surgit aussitôt sur la mer écumante cachant les deux phares de la jetée du grau et très vite tous les luns de l'allée du camping disparurent ou sautèrent. Alf ton pote attendait les ordres. Il est du Nord, du grand Nord, de Zutkerque t'imagines, près de Calais... les noirs descendent de nuit dans la mer noire, t'imagines le rébus en verlan ? Il ne savait pas que le vent du Midi arracherait les piquets plantés profond certes mais dans le sable. Le premier sauta qui entraîna un second. Au maillet de bronze - ça rentre dans la Traction - vous renfonciez le premier au ras du sol, même en dessous, et vous approchiez du second quand un bras vous dépassa à droite et de longs cheveux fouettèrent votre visage quand on saisit le piquet tombé pour le mettre à frapper. Vous enfonciez ras-la-planche et vous vous retourniez : "le temps d'un éclair j'ai compris qu'elle était Allemande". Sa soeur se tenait derrière à surveiller les autres. J'en profitai pour aplatir toute la série. Ben... elles avaient monté leur guitoune à côté ce soir et enchaîné leurs vélos au pin. Vous étiez voisins... et c'est vous qui aviez la tire. Le cauchemar ne tarda pas, allongé sur le lit Picot : comment monter deux vélos sur la malle plate de la Traction ? Demain serait un autre jour. La pluie se déchaîna.

Ça tombe bien, ça vient de sortir, c'est Suédois et dans l'OTAN :


- Alf, tu dors ?
- Mmmm...
- Tu crois que la Onze pourrait remonter en Allemagne ?
- Parce qu'il faut remonter au fond de la Rhur peut-être pour se les faire alors qu'elles ont fait tout ce chemin pour se faire sauter ici ?
- Non, mais on peut "établir une relation". J'avais levé une campeuse de Düsseldorf au camping ouvert des Saintes Maries de la Mer il y a dix ans. Ils auraient dû mettre l'enseigne du Lotus Bleu. Les yeux verts. Je l'ai remontée à Düsseldorf.
- Et pourquoi t'es là ?
- Elle s'est barrée,...
avec une copine !
- Tu t'en vantes pas ?
- Non, bonne nuit !

Cela faisait une semaine que vous étiez encalminés à la Tamarissière avec une pile de boîtes de conserves vides qu'il faudrait se résoudre à porter au recyclage, et sauf deux passes ancillaires dans les dunes, vous aviez fait beaucoup de périssoire mais pas de kite-surf. Pourtant c'était un spot réputé pour le kite-surf. Finalement la zone était très familiale et pour entrer dans le vif des sujets il aurait fallu aller au camp du Grau, sauf que... il était nudiste. Médéric (Med) se demandait si le plan était si bon que ça quand on appela du seuil de la tente. Les Teutonnes apportaient des croissants. Alf se mit au café. Il avait changé la cartouche hier. Elles sentaient bon, l'algue et la dune à la fois. Germaines en tout comme sur un chromo, visiblement un peu plus âgées que la nuit passée. La conversation démarra lentement comme à chaque fois. Elles entravaient le français de bar. Alf comprenait l'allemand, Médéric moins, mais c'est lui qui parlait le plus. Au bout d'une demi-heure vous vous rendites compte que vous n'aviez pas parlé de vacances, d'un programme de visite, ni de soirée furieuse à venir, non ! du temps, uniquement du déréglement climatique et fatalement des risques de tsunami ! A la Tamarissière ? Alf se frappa le front. Mais c'est bien sûr, elles sont vertes ! Ça sera pas coton de conclure avec des militantes, même fumables tout à fait. D'accord, elles n'étaient pas des remèdes à l'amour comme les coupe-burnes françaises mais attention quand même. En plus, elles risquaient tout à fait d'être nudistes pour peu qu'elles viennent du nord du pays. Les nudistes sont désinhibées au point d'en perdre toute libido ! Med pensait la même chose et secouait la tête lentement, perplexe mais souriant intérieurement de la complexité nouvelle. Vous décidâtes de faire la plage ce matin pour parfaire le bronzage d'importation, on déjeunerait léger à la paillotte de Daniel, puis on roulerait vers Sète manger des glaces sur le canal et se faire une toile éventuellement, sinon on irait leur montrer la tombe de Brassens. O.K ? O.K ! Il préparait déjà les cassettes pour la Supplique en chemin (clic). Ah oui ! Elles s'appelaient Marie et Alexia.

On fit comme on avait dit jusqu'au cimetière, en passant par le carré allemand, quatre-vingt croix quand même, puis on partagea deux soles meunières sur le port à la tombée du soir, avec une mauvaise bouteille de rosé des sables, un Listel gris de gris, qu'elle trouvèrent "zupère" ! Elles s'étaient coiffées de la même façon, cheveux raides foncés blond à l'épaule, mais ce qui les distinguait des autres filles en terrasse c'était leurs yeux. Comment dire ? Miel. C'est ça, elles avaient l'une et l'autre les yeux miel, Alexia plus foncés, en amande comme les avait formés quelque ancêtre slave importé par Frédéric de Prusse pour travailler aux mines. Sans avoir des mensurations d'alcôves, elles étaient plutôt rebondies, pas trop grandes et en bonne santé, le vélo sans doute. C'est la conversation... qui pêchait. Après la haveuse à lignite, "grande comme l'immeuble que tu vois là", on entra dans une curieuse histoire de houilles qu'elles classaient par grade selon les nuisances émises à la combustion. Alf tenait à montrer qu'il était natif des mines lui-aussi et vous partîtes dans un débat corne-cul sur la valorisation des crassiers, tandis qu'elle parlaient entre elles pour tenir la dragée haute aux pollueurs, ayant cru comprendre que vous n'étiez pas si pressés de couvrir l'espace de moulins à vent - impossible de leur faire prononcer "éoliennes" - ni de fermes solaires sur nos causses arides. Pas de vaches ? pas de forêts ? c'est aride ! Med se garda bien d'ouvrir le chapitre nucléaire ; elles risquaient de rentrer en stop.

La route du lido dans la vieille décapotable fut un enchantement - le soir le moteur refroidit mieux - avec bien des appels de phares de sympathie avant que la nuit n'ait épaissi. En prenant l'entrée du camping, on entendit les flons flons de la soirée au Grau d'Agde, mais la journée avait été assez remplie pour n'avoir pas à passer encore le fleuve. Alf prit quatre mousses au fond de la glacière qui avait fondu et, chacun sa rabane sous le bras, vous partîtes vers la plage voir les étoiles que l'orage de la veille avait lavées. Etonnants silences. Les anges passèrent, puis la suite de la soirée fut conforme aux canons de la théorie de l'évolution et les lares paillards de la Tamarissière se resservirent une tournée.
(la suite au prochain numéro)

traction bordeaux

samedi 16 juillet 2022

Été première !

Traction décapotable
Demain commence l'été des plages. Après huit heures de décapotable de collection sous un soleil oxyacétylénique, et deux pleins, vous voilà rouge sang faisant la queue à la pharmacie pour un tube de combo vaseline-paraffine-glycérol marqué "Pierre-Fabre" de Castres (méfiez-vous des imitations américaines). Avec un pot de crème à bronzer siouplait ! Mais si vous êtes malin vous aurez acheté deux kilos de graisse à traire dans un store agricole en chemin.

...... La nuit tombe déjà ; il est temps de sortir boire en paillotte des mojitos en bouffant des tapas au citron, des churros pour caler et des trucs indéfinissables mais "in" que vous aura proposés la barmaid vénale et teinte. Les doigts pleins d'huile, pas facile d'amorcer les timides mais ce n'est que le premier jour !
J'ai eu du mal à trouver un tube de qualité, la production de plage 2022 est un vrai shitstorm. Donc il faut revenir aux valeurs sûres, un clip cubain par exemple. Oui, c'est un clip de propagande, une façon d'avoir les crédits de tournage (faut tout leur dire):



Savez-vous pourquoi les Cubaines sont si belles ? C'est la faute à la souche ancienne de métissage. Ces enfoirés d'Espagnols y débarquaient le premier choix, comme nous-mêmes le faisions à Port-au-Prince. Rassurez-vous pour nos autres Antilles, le fond de cale était laissé à Charleston. Bon, c'est la première nuit au camping de La Tamarissière. Demain sera un autre jour sans coup de soleil. On se fait un petit corps-à-corps virtuel avec la reine réunionaise du zouk caraïbe, pour huiler les articulations avant d'aller au page. Et ça commence par une splendide Indian Chieftain Dark Horse noir mat !




Indian motorcycle
Ne pas choisir !

vendredi 15 juillet 2022

"Je n'ai pas changé..."

la grille du Coq

L'entretien que M. Macron a accordé dans les jardins de l'Elysée à Anne-Claire Coudray et à Caroline Roux nous a fait souvenir de la scie de Julio Iglezias : Je n'ai pas changé (No vengo ni voy) ! En rien, ni d'un pouce, ni d'un pied ; et plus sûrement encore, il n'accepte pas l'humiliation des élections législatives envoyant au Palais Bourbon la diversité politique française. L'Assemblée nationale, ce mal constitutionnellement nécessaire sera contournée par tous moyens même légaux, dirait le Martégal, par les conventions ad hoc ou de refondation, mais extérieures à elle, voire par des référendums ! Faites « d'attelages baroques » de groupes non miscibles, les majorités de circonstances ne sont rien moins que des « coups de chaud nocturnes ». C'est montrer bien du mépris pour l'assemblée représentant le peuple souverain ! Mais ce mépris est déjà dans les tuyaux de l'Exécutif à voir avec quelle outrecuidance, Mme Borne répond à la présidente du groupe RN, l'assurant qu'en nulle occasion elle n'attendra ses voix. C'est au tour du ministricule Véran de gloser sur le vote des députés quant au pass sanitaire en frontière, se moquant ouvertement de la ligne politique de certains. Pour qui se prend ce petit con ? La séparation des pouvoirs ça lui parle ? Je hais ce type (c'est pas bien). C'est vrai qu'une fois, excédé par la résistance de certains bancs contre ses mesures prophylactiques, il avait tout simplement prié les opposants de quitter l'hémicycle. C'est là que les godillots macroniens auraient dû réagir pour sauver l'honneur de l'institution.
François Bayrou a bien raison de dire qu'avec une majorité relative à la chambre basse, le poste de Matignon doit être occupé par un politique, capable tel Edgar Faure, de susciter des majorités d'idées en appelant les contributions des groupes d'opposition. Mais pour que ça marche, il faut du talent et personne encore dans ce nouveau gouvernement n'en a vraiment montré.

De cet entretien, on ne retiendra... rien ! Le président nous fait part de son ressenti, et promeut le raisonnable contre le disruptif. Or, la situation risque de dégénérer gravement avant que les groupes de travail préposés au sursaut n'aient rendu leur copie. La rupture de l'approvisionnement en gaz de la République fédérale nous concerne au premier chef, parce qu'elle impacte l'industrie allemande livrée pieds et poings liés au chantage russe par la chancellerie précédente. Une forte récession outre-Rhin aura des conséquences instantanées sur l'économie française totalement impréparée et fragile.
L'autre souci est la solidité du barrage occidental contre les effets de la paranoïa de Poutine. Va-t-il se cantonner à l'Ukraine stricto sensu en y jetant toute la production de ses arsenaux jusqu'au dernier lingot de fonte ou forcera-t-il le corridor de Suwalki pour accéder à sa convenance et sans préavis à l'enclave russe de Kaliningrad ? Il traverserait deux pays de l'OTAN. La France est-elle prête à rejoindre le front balte avec armes et munitions en quantités suffisantes pour participer au sérieux de la réaction atlantique ? Je ne le pense pas, et si une pareille affaire devait arriver, le dévoilement de nos limites matérielles signerait l'enterrement de notre lubie de défense européenne, amoindrissant notre influence au Conseil, au moment où tous les clignotants hurleront au rouge avant que nous appelions nos partenaires de l'eurozone au secours. Souhaitons que Poutine se contente d'humer le sang des purges ukrainiennes et qu'il continue à craindre l'OTAN.

Laissons de côté les affaires intérieures sans intérêt - il va progresser en crabe dans la réforme nécessaire des retraites car le système nous coûte un bras chaque année - mais si nous avons entendu que la France ne lâcherait pas l'Afrique (qu'est-ce à dire ?), rien sur les menaces pesant sur notre domaine ultramarin n'a retenu son attention pour un 14-Juillet. La diplomatie chinoise est très entreprenante sur tout le Pacifique en réponse au pacte AUKUS et pour contrer les manœuvres navales du QUAD. Après les dominions historiques du Pacifique, nous allons être confrontés à notre tour aux essais de déstabilisation de la Chine populaire qui va pousser sur le ventre mou français en Nouvelle Calédonie et aux Iles de la Société, en profitant des émois de souveraineté qui parcourent les populations autochtones habilement travaillées. On a détecté à Nouméa une activité peu commune des Chinois avant le troisième référendum (ils avaient remplacé les Australiens). A tout prétexte utile, pêche, stups, ZEE, les stations de la Marine nationale doivent être renforcées et dotées de bâtiments aptes à la confrontation. Peut-être ces sujets sont-ils trop importants pour être débattus avec le vulgum pecus ?

A l'écouter aujourd'hui on retrouve le Macron du marathon cantonal des gilets jaunes, disert sur tout, ayant les réponses, mais à nul effet à la fin, et se méfiant des corps constitués et du parlement dont il voulait réduire l'influence en le diminuant par la réforme constitutionnelle, réforme enterrée comme les autres. Qu'importe ! Frais comme le gardon de 2017, il n'a pas changé. Il n'a pas intégré la mutation d'une forte proportion de l'électorat vers une forme plus européenne de démocratie. Coalition, compromis, des entraves, que des entraves ! Macron croit en sa légitimité latino-américaine d'un président élu directement par le peuple une fois pour toutes. Taisez-vous, Vulcain forge notre destin !
Entretemps, les derniers sondages (clic) dévoilent que les Français ne croient pas au cabinet Borne II.

mercredi 13 juillet 2022

Faire peur !

« Ils sabrèrent le gouverneur de Launay puis lui coupèrent la tête au couteau de cuisine avant de la mettre sur une pique qui précèderait les braillards.»

Les quatre jours du soulèvement de Paris contre le roi résumeront toute la Révolution française. Il fallait être terriblement myope pour ne pas voir que le régime avait fondu comme neige au soleil. Le 15 juillet, le président de la Noblesse aux Etats généraux et vénérable du Grand Orient, Sigismond de Montmorency-Luxembourg, avait foutu le camp pour Londres abandonnant derrière lui une fortune considérable ; le 16 c'était Artois et Condé qui passaient la frontière ; les suivront des secrétaires d'Etat et les pairs les plus exposés jusqu'à La Vauguyon, précepteur des quatre fils du Dauphin et in fine ministre des affaires étrangères quatre jours avant de monter incognito et sans perruque dans la berline pour Le Havre, où il se fit prendre, avant d'être sauvé par Mirabeau le grêlé.

En cela la prise de la Bastille, un monument d'incompétence d'un pouvoir liquéfié, est devenue le symbole le plus fort de la Révolution française parce qu'elle l'enferme toute. Même si d'irréductibles Gaulois ne célèbrent pas le 14-Juillet, la journée est notre fête nationale articulée traditionnellement sur trois manifestations : les bals des pompiers, les feux d'artifice et les défilés militaires. C'est le jour des contacts armée-nation qui sont d'une importance capitale en temps de crise, surtout depuis que la suppression de la conscription a distendu le lien génétique entre les familles et les régiments.

Le défilé militaire de Paris est présenté ici par le ministère des armées, lequel nous propose cette magnifique photo de la garde à cheval que le monde entier nous envie (pour une fois c'est vrai).

la Garde à cheval

Ce spectacle sur les Champs Elysées est la plus proche représentation de nos armées en l'état, c'est-à-dire des unités de démonstration, parfois même de simple échantillonnage. Les écoles de cadres des trois armes sont nombreuses, mais les troupes de manœuvre étiques en proportion. Nous attendons du chef de l'Etat, déstabilisé sur le front intérieur par de piètres résultats électoraux, qu'il annonce dans son discours officiel le réarmement du pays et quels arbitrages de dépenses publiques seront convoqués à sa réussite. Il lustrera son profil de médaille bien plus sûrement qu'en politique intérieure où il ne semble pas avoir compris que la nouvelle chambre élue veuille parler au nom de toute la nation au lieu d'enregistrer bêtement ses caprices narcissiques, comme on l'a vu au long des cinq années passées.

Comme nous l'avons déjà dit, en citant les chefs d'état-major du pays, il faut doubler déjà nos dépenses militaires de temps de paix pour ne pas susciter de chantage dans notre zone d'intérêts et sur nos outremers particulièrement vulnérables. En un mot comme en cent : il faut de nouveau faire peur ! Et pour le temps de guerre, il faut savoir convertir notre économie en économie de guerre à commencer par nos arsenaux ; il y a du travail et le temps n'est pas aux pitreries de la Nupes ou aux acidités gastriques de Mme Borne.

Un petit hommage à la reine des batailles :


Postscriptum du 14 : Le site provençal de La Faute à Rousseau produit aujourd'hui une page de Chateaubriand, spectateur affligé de la prise de la Bastille. On peut y accéder en cliquant ici puis sur l'image de la forteresse en feu.

jeudi 7 juillet 2022

Le pouvoir de la glace

Emmanuel Macron aux lavabos

L'exercice laborieux d'un discours de politique générale frisant l'ennui, mais réveillé par le chahut bolivarien et des provocations inutiles ostracisant les présidentes des deuxième et troisième groupes parlementaires de l'Assemblée nationale, nous aura fait comprendre que le pharaon gouverne tout et partout, ne laissant à ses subordonnés que l'écume de la vanité qu'il engloutit tout entière. L'adjudant Borne a récité sa feuille de route après avoir annoncé qu'elle n'y croyait pas au point de la mettre en jeu dans un vote de confiance. En fait, c'est de souffle qu'il manquait, l'Elysée a avalé tout l'oxygène du pouvoir, véritable bombe thermobarique politique. C'est la raison de la forte féminisation des relais du Château, à Matignon, au perchoir, à la tête du groupe Renaissance, au porte-parolat et dans plusieurs positions non régaliennes (à la notable exception de Catherine Colonna au Quai d'Orsay) qui assure le Président d'une meilleure docilité et moins de critiques depuis que le ressemelage de la majorité d'enregistrement a échoué. Et Brizitte y veillera. Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est le plus beau président... d'Occident.

Nous ne reviendrons pas sur l'absence de vista, l'arrogance gratuite et la puérilité du satrape. Il a disparu des écrans au lendemain du sommet atlantique de Madrid qui signe l'échec de son projet de défense franco-européenne au moment où l'Allemagne du chancelier Scholz vient d'abattre son jeu : la République fédérale aura la première armée conventionnelle d'Europe continentale. Suivez mon regard ! Le Couple franco-allemand est devenu un concept qui ne franchit plus la grille du Coq. La Chancellerie du R. n'est pas réellement intéressée, ni par le superchar ni par l'avion du futur ; et a déjà dit non pour l'avion de patrouille maritime, l'hélicoptère Tigre modernisé et les manoeuvres navales en Méditerranée. Il faut qu'ils nous le disent comment ? Tout ce qui de près ou de loin distend le lien transatlantique au moment où la Russie n'a pas déclaré de butoir sur son axe d'effort occidental est refusé par tous les pays de l'ancien glacis soviétique, par l'Allemagne (dont un tiers fut soviétique), les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège auxquels se joignent maintenant la Suède et la Finlande. M. Macron est-il bouché à ce point qu'il ne puisse entendre que ses propositions géniales ne les intéressent pas, et deux fois moins encore depuis le cuir de l'humiliation de la Russie qui a confirmé aux gouvernements de l'Est que ça branlait dans le manche à Paris. De toute façon, rien de ce qu'entreprendra la France en programmation militaire ne sera cru avant d'avoir été financé sur la dette. En attendant le second porte-avions. De quoi laisser sceptiques tous les gouvernements de l'Europe sérieuse qui demandent à voir, quand on sait que M. Macron est le plus petit contributeur de l'OTAN à la cause ukrainienne, tout en étant celui qui fait le plus de bruit, après quand même Boris Johnson (RIP).

Le défi qu'affronte aujourd'hui la France n'est pas tout dans la baisse inéluctable du pouvoir d'achat des ménages. Une économie déficitaire de consommation crée de l'inflation et de la pauvreté. Le défi est quadruple et grave, et chaque titre se passe de toute explication (quel bonheur pour le rédacteur !):
  • Optimiser nos approvisionnements énergétiques
  • Assurer notre autosuffisance alimentaire
  • Sécuriser nos outremers
  • Réarmer

Et il vaudrait mieux ne pas compter sur l'Union européenne que nous avons beaucoup sollicitée jusqu'ici pour nous y mettre carrément. Autant dire qu'il faut dégager des moyens budgétaires pour tenir tête à l'adversité, et je laisse à chacun le soin de désigner quelle dépense publique est à mettre à la benne dès cet été. Le choix est vaste. Je ne vois pas le pharaon Macron II et l'adjudant Borne dans ces arbitrages impopulaires. J'espère pour sa santé qu'elle ne prendra trop le poste à cœur.

mercredi 6 juillet 2022

Le retour des corneilles

niqab

Ça va secouer ! Le gouvernement a décidé de faire rentrer ses ressortissants détenus en Syrie et en Irak, les femmes et les enfants d'abord. Il était temps que la maxime diplomatique « A chacun sa merde ! » perce enfin le principe de précaution du sans-couillisme national. Le mois dernier, étaient retenus dans les camps, environ trois cent vingt Français de l'ex-Etat islamique : 200 gosses, 80 mères et 40 mecs. Il y en a certainement plus, planqués dans tout le Moyen et Proche Orient mais occupons-nous déjà de ceux qui encombrent nos partenaires dans leur lutte à mort contre Daech. La position de frilosité exagérée de la France n'était plus tenable. Le cinquième membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies était terrorisé par quatre-vingt veuves noires et deux cents moutards ? De la graine de terroriste, chère médème ! Et on veut faire la guerre à l'Etat islamique au Grand Sahara ? C'est pas dangereux ça ?

"Il s’agit du premier rapatriement aussi massif en France d’enfants et de mères depuis la chute en 2019 du califat de l’Etat islamique" écrit François de Souche dans son article annonçant le débarquement : dix-neuf femmes et trente-cinq mineurs, on est dans du "massif" ! De quoi faire dans son froc !

La DGSI/E a les stats. On trouve dans les camps des moukhères, c'est sûr mais pas qu'elles : Si Mélina Thibaut est née Boughedir, on a aussi en cage des Mylène Foucre, Dorothée Maquère, Emilie König, Jennifer Gonot, Christine Allain, Aline Descamps etc... des converties ! C'est la seule question qui vaille : pourquoi ? le reste est procédure et détention. Des sociologues de qualité s'attellent à comprendre les éléments personnels et familiaux qui conduisent ces Françaises à emprunter le Sentier d'Allah, comme elle disent.

Pour ce qui nous concerne, nous en resterons à la contemplation du mirage d'un Etat islamique pur, exaltant la pratique de préceptes jusque-là entravée dans les pays d'origine et promettant aux plus ardents... le pouvoir. Et pour les boudins, une vraie revanche. Vu d'ici, cet Etat ne fut pas seulement proclamé, il conquit son espace par le fer et le feu comme aux temps immémoriaux de la Conquête, grâce au renfort décisif des cadres baassistes de l'armée de Sadam Hussein. Avec ou sans leurs maris, elles partirent pour la terre promise et arrivèrent dans un "pays" organisé, avec des services publics, des magasins approvisionnés, des échanges commerciaux, des forces armées et de l'essence. Que demande le peuple ? L'appel du muezzin !

La guerre a nui à la netteté du cliché, et la coalition d'intérêts contraires au califat vint à bout du projet. Mais elles ont toutes vu le truc fonctionner en vrai ! Et ça, vous ne le leur sortirez pas de la tête. Si elles sont incurables - je le crois - elles n'en sont pas moins nôtres. Et c'est à nous chez nous de les prendre en compte selon nos lois. Il est ridicule de se cacher derrière l'opinion publique ou le danger putatif qu'elles représentent en ville comme en prison. C'est notre problème, pas celui des pays hôtes. Quant à "craindre" les gosses, qui certes ont peut-être vu des horreurs et risquent d'être élevés dans le souvenir d'un père combattant, un peu de courage, voyons, messieurs, vous voulez affronter Vladimir Poutine... en même temps ?

lundi 4 juillet 2022

July 4th


From the Halls of Montezuma
To the Shores of Tripoli ;
We will fight our country's battles
In the air, on land and sea ;
First to fight for right and freedom
And to keep our honor clean ;
We are proud to claim the title
of United States Marines.

Our flag's unfurled to every breeze
From dawn to setting sun ;
We have fought in ev'ry clime and place
Where we could take a gun ;
In the snow of far-off Northern lands
And in sunny tropic scenes ;
You will find us always on the job
The United States Marines.

Here's health to you and to our Corps
Which we are proud to serve
In many a strife we've fought for life
And never lost our nerve ;
If the Army and the Navy
Ever look on Heaven's scenes ;
They will find the streets are guarded
By United States Marines.


the yellow ribbon


BONNE FÊTE NATIONALE
A NOS INDÉFECTIBLES ALLIÉS !




BONUS SPECIAL


D-Dollaz est un danseur freestyle de Brooklyn, ici sur un air de Jay-Z :
American Dreamin'
Dreamed of you this morning Then came the dawn, and I thought you were here with me If you could only see How much I love you That's all, that's all baby Oh no-oh, I never gave up no way I never, felt that before Oh no-oh, I never gave up no way I never, felt that before Oh no-oh, I never gave up no way I never, felt that before But there's always; that's all, that's all baby Uh, uh! This is the shit you dream about with the homies steaming out Back-to-back, backing them Bimmers out Seems as our plans to get a grant Then go off to college, didn't pan or even out We need it now, we need a town We need a place to pitch, we need a mound For now, I'm just a lazy boy Day-dreaming in my La-Z-Boy In the clouds of smoke, been playing this Marvin Mama forgive me, should be thinking about Harvard But that's too far away, niggas are starving Nothing wrong with my aim, just gotta change the target I got dreams of bagging snidd-ow, the size of pillows I see pies every time my eyes clidd-ose I see rides, sixes, I gotta get those Life's a bitch, I hope to not make her a widow Oh no-oh, I never gave up no way I never felt that before (American-dreaming) Oh no-oh, I never gave up no way I never felt that before (I'm just American-dreaming) Oh no-oh, I never gave up no way I never felt that before (American-dreaming) But there's always, that's all, that's all baby Uh, uh! Now see the life's right there, and it seems right there It's not quite near, and it's not like we're Professionals, moving the decimals Know where to cop? Nah! Got a connect? No! Who in the F knows how to be successful Need a Personal Jesus, I'm in Depeche Mode They say its celestial, it's all in the stars Like Tony La Russa on how you play your Cards 'Cause y'all ain't fucking with me! The ironies are At all costs better avoid these bars Now let's start, on your mark Get set, let's go, get out the car Going in circles it's a vicious cycle This is a crash course, this ain't high school Wake up Muttley, you're dreaming again Your own reality show, the season begins Oh no-oh, I never gave up no way I never felt that before (American-dreaming) Oh no-oh, I never gave up no way I never felt that before (I'm just American-dreaming) Oh no-oh, I never gave up no way I never felt that before (American-dreaming) But there's always, that's all, that's all baby Step one in this process: scramble up in your projects And head to the heights where big coke is processed You gotta convince them that you're not from the precinct Please speak slow 'cause he no speaky no English If he takes a liking after a couple of trips And your money is straight, he's going to give you consignment You're now in a game where only time can tell Survive the droughts, I wish you well – hold up Survive the droughts? I wish you well? How sick am I? I wish you health I wish you wheels, I wish you wealth I wish you insight so you could see for yourself You could see the signs when the jackers is scheming And the cops is coming, you could read their mind You could see from behind, you could redefine The game as we know it, one dream at a time I'm American-dreaming Oh no-oh, I never gave up no way I never felt that before (American-dreaming) Oh no-oh, I never gave up no way I never felt that before (I'm just American-dreaming) Oh no-oh, I never gave up no way I never felt that before (American-dreaming) But there's always, that's all, that's all baby American-dreaming/AZLyrics

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