lundi 27 juillet 2020

dimanche 19 juillet 2020

Sur la plage, abandonné !


- Carnon -

Rupture mentale d'obsessions... scrutant l'horizon au-delà de la mer.




Bonnes vacances à tous !



Blanc de Villèle

jeudi 16 juillet 2020

Programme du CMRDS 2020

La Restauration nationale - Action française a édité le programme du camp de formation Maxime Real del Sarte (CMRDS), réservé aux étudiants, lycéens et jeunes travailleurs (15-35 ans) près de Roanne du 16 au 23 août prochain (dans un mois tout juste).

Royal-Artillerie le diffuse tel quel, avec quelques ajustements typographiques.
Tout ce que vous vouliez savoir sur le CMRDS sans jamais oser le demander est ici, et cette année, c'est du lourd, qu'on en juge !


Quinze conférences magistrales


JUSTICE
  • La Justice au cœur du régalien par M. Henri Bec, magistrat honoraire, président de la Restauration nationale
  • Au service du droit par Me Benoît Dakin, avocat honoraire du barreau de Dieppe
  • Justice, droit et politique par M. Frédéric Rouvillois, agrégé de droit public
SANTE
  • De la Providence à la Sécurité sociale par M. Pascal Cauchy, Secrétaire général du Comité français des sciences historiques de Sciences Po
  • Au cœur de la santé publique par le docteur Dominique Soyris, psychiatre
  • L’Etat : un “hôpital général” par M. Philippe Mesnard de Politique Magazine
SECURITE
  • Histoire de la sécurité extérieure par le général Jean-Marie Faugère, Lieutenant pour la France de l'Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem
  • L’Afrique et les nouvelles tensions par M. Bernard Lugan, maître de conférences des universités
  • Actualité de la sécurité extérieure par M. Charles Saint-Prot, docteur en sciences politiques
FINANCES ENSEIGNEMENT

Dix-neuf cercles d’études

  • Le libéralisme par M. Antoine de Crémiers
  • L’empirisme organisateur par M. Charles Laroche
  • Clavel l’inclassable par M. Gérard Leclerc
  • La question européenne par Christophe Réveillard
  • La démocratie par M. Adrien Molin
  • Le compromis nationaliste par M. Luc Compain
  • Le royalisme et la Résistance par M. Francois-Marin Fleutot
  • Y-a-t-il un “cas corse” ? par M. Marc Savina
  • Les valeurs républicaines par M. Adrien Molin
  • La politique naturelle par M. Sernin Métayer
  • L’AF et la question sociale par M. Jean-Pierre Deschodt
  • Être journaliste en France aujourd’hui ? par M. Paul-François Paoli
  • Le nationalisme intégral par M. François Marcilhac
  • Le quadrilatère maurrassien par M. Charles Laroche
  • Géopolitique par M. Jean-Yves de Cara
  • La monarchie marocaine par M. Charles Saint-Prot
  • "Politique d’abord !" par M. François Marcilhac
  • Le populisme par M. Stéphane Blanchonnet
  • Pierre Debray par M. Philippe Lallemand

Quatre ateliers pratiques au choix !

  • Atelier dialectique
  • Atelier graphisme
  • Atelier video
  • Atelier de media training et relations presse
* Sport * Camaraderie

UDT 2020

Samedi 22 août, Université d’été ouverte à tous ! Journée de réflexion ” La cause du peuple “ sous forme de tables rondes : militants, adhérents, sympathisants ou simples curieux ? nous vous attendons ! 20H : Banquet camelot ! Infos pratiques et tarifs sur le site de l'Action française (clic). Reste un mois à languir avant de kicker la machine !
motarde en cuir

dimanche 12 juillet 2020

Action française, de l'antisémitisme au sionisme, une trajectoire inouïe

Avertissement. Ce 12 juillet on peut commémorer la mort du capitaine Alfred Dreyfus en 1935 ainsi que l'arrêt de cassation du jugement qui le réhabilite un 12 juillet également, en 1906. C'est l'occasion pour le piéton du roi de placer un article longtemps retenu, qui devait répondre aux accusations d'antisémitisme visant régulièrement l'Action française de la haute époque dans le milieu journalistique. Je demande pardon à ceux qui ne soupçonnaient pas cette trajectoire intellectuelle et en seront meurtris dans leur intime conviction de la culpabilité de Dreyfus !

Le chef d'escadron Alfred Dreyfus en 1934


C'est une affaire controversée que l'antisémitisme de l'Action française et on a beaucoup écrit sur le sujet, les tenants de l'antisémitisme d'Etat réfutant laborieusement la thèse de l'antisémitisme pavlovien du premier parti royaliste. Tous les arguments pour et contre existent dans l'océan de la production Action française de la haute époque (1899-1945) mais jamais au même moment. L'antisémitisme instinctif du Chemin de Paradis a muté, il s'est usé par le frottement des personnalités du Tout-Paris parmi lesquelles figuraient autant d'israélites et de convertis qu'aujourd'hui*, jusqu'à devenir une posture comme l'écrivait Bernanos d'Hitler, un type qui avait "déshonoré" l'antisémitisme par sa vulgarité. S'inventa à la fin l'expression précitée d'antisémitisme d'Etat, porte de secours offerte par les quatre Etats confédérés, qui laissait fermée celle de la dénonciation ad hominem du petit juif de la Rue Pavée.

Ce billet n'a évidemment pas l'ambition de clore le débat mais revient sur le laboratoire philosophique maurrassien que décrit si bien Eric Vatré*, pour montrer quelques bases de l'antisémitisme du martégal, et dans une seconde partie, porte témoignage de la persistance de l'effluve malgré un immense repentir déclenché par l'histoire.

Très tôt chez Maurras, tout ce qui touche à l'hébraïsme participe de la barbarie, même si les communautés israélites s'établirent sur le territoire devenu français depuis l'époque romaine et se seraient facilement intégrées ensuite sur tout le midi sans l'ostracisme du clergé catholique alors tout-puissant. Il n'est pas concevable pour Charles Maurras de mettre sur un pied d'égalité les ordres grecs, le monde hébraïque et le classicisme français. Cherchez l'intrus. L'intrus menace, comme il le fait comprendre dans la RAF du 1/2/1908. Sauver l'Occident (déjà !) des périls jaune (Japon), sémitique (l'Internationale juive) et islamique convoque pas moins qu'une croisade, avant d'endiguer le grouillement des contingents noirs qui vont nous assaillir. Au-delà des arcanes bibliques qu'il apprit à l'école des pères, on ne peut comprendre sa répulsion des juifs si on ignore son refus du monothéisme qu'ils incarnent par l'élection. Peuple élu, peuple dominant. Pour Maurras le Dieu unique est une centralisation hégémonique, totalitaire, et comme il le confiait à Gustave Thibon dans les bureaux lyonnais du journal : « N'est-ce pas plus doux de croire aux dieux sans nombre de la mythologie, depuis Apollon, père des arts, ou Vénus, mère de l'amour, jusqu'aux petits lares qui protègent nos foyers ? un Dieu unique, cette centralisation !»

Le monde hébraïque incarne à la perfection le monothéisme et ses travers, d'ailleurs il est à l'origine de tous les monothéismes. Ne dit-on pas que l'islam est né des pactes passés entre les Bédouins et les Juifs de Médine ? Le polythéisme quant à lui signe l'Europe primitive, et l'Eglise du Dieu seul eut fort à faire pour l'assimiler. Elle inventa la communion des saints qui en fut le succédané gagnant, à voir l'usure des pieds de plâtre de leurs statues !

Le jeune Maurras n'y va pas de main morte sur le nouveau testament en parlant des apôtres comme un "convoi de bateleurs, de prophètes, de nécromants, d'agités et d'agitateurs sans patrie" (Anthinea). Jacques Bainville de son côté moquera la maxime "ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fît" comme sortie des vapeurs bitumineuses du Jourdain. Frénésie, communisme, anarchie jalonnent les saintes écritures et c'est bien tout le mérite de l'Eglise romaine d'avoir stérilisé le venin des évangiles et l'imbécilité du sermon de la montagne.

Charles Maurras naît au monde philosophique et littéraire parisien dans la compagnie ou le souvenir récent de grosses pointures antisémites telles qu'Arthur de Gobineau (†1882) qui exalte le génie indo-européen, Ernest Renan (†1892) pour qui le judaïsme n'est que du lest dans le christianisme, Edouard Drumont (†1917), talentueux polémiste viscéralement anti-juif et tant d'autres qui ciblent à chacun son tour les grands israélites de la place et les petits fourreurs aux enseignes imprononçables. Charles Maurras en gardera l'empreinte jusqu'au bout, jusqu'à ce cri de dépit à l'énoncé du verdict de Lyon : « C'est la revanche de Dreyfus !» On comprit alors qu'il n'avait rien digéré de la réhabilitation du capitaine juif, et que l'accumulation des malheurs d'autrui avaient sédimenté jusqu'à masquer le fond. Le cri du 27 janvier 1945 faisait remonter le fond. L'Action française ressortait du procès durablement entravée, marquée au fer pour des générations, jusqu'au risorgimento tenté par Pierre Boutang sur une dialectique complètement différente mais peut-être trop savante pour agréger en masse.

Cette veine antisémite produira à jet continu dans tout le pays jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Elle se tarira à l'ouverture des grilles des camps nazis d'extermination quand le monde saura qu'à prendre les mots à la lettre pouvait conduire finalement à la mort industrialisée d'un peuple pour ce qu'il est. Mais il faut être borgne comme la Gauche actuelle pour ignorer que les partis ouvriers de l'entre-deux-guerres étaient antisémites plus violemment encore que les ligues, ne voyant dans la forge et la banque que la main apatride du juif assoiffé du labeur des humbles.

Si l'antisémitisme, explicite jusqu'à l'injure, disparut des interventions et textes du mouvement royaliste d'après-guerre, quoique les expressions "cosmopolitisme" ou fortune anonyme et vagabonde visassent toujours les mêmes, le mépris du juif et la dénonciation des positions indûment acquises continua sous le manteau de la respectabilité, jusqu'à récemment, quand au quarantième anniversaire de la mort de Xavier Vallat (†1972), Haut-commissaire aux questions juives du régime de Vichy, un clash retentissant déstabilisa l'équipe rédactionnelle du journal L'Action Française 2000 par le départ tempétueux de Michel Fromentoux chez Rivarol, et le lancement d'une sorte d'Action française canal orthodoxe menée par Maître Elie Hatem pour continuer d'exalter le souvenir du maréchal Pétain (si si !).

Mais ceci a moins d'intérêt que l'engouement qui, dans le milieu royaliste, naquit dans les années cinquante pour Israël à l'occasion de sa contribution victorieuse à l'expédition franco-anglaise de Suez (1956), les capacités militaires d'une nation étant une valeur importante au catalogue ! La guerre des Six Jours dix ans plus tard en apportera la confirmation. Cette nation savait se battre ! Elle méritait notre alliance.

Le génie de l'Occident et de la race européenne s'accommodèrent alors fort bien des origines bibliques du Déluge puisque nous devenions raccord avec la légende de Japhet, fils de Noé et frère de Sem (la tige d'où poussera le rameau abramique) et de Cham qui peuplera les pays de la Mer Rouge. On verra sur cet axe des intellectuels comme Pierre Boutang et des chevaliers comme Serge de Beketch. Dans un droit de réponse au mensuel de la Restauration nationale, Le Bien Commun, Olivier Véron dénonce l'antisémitisme rampant d'un rédacteur sous couvert d'antisionisme. Le contre-feu est assez étonnant parce qu'il lie les deux concepts de manière aussi adroite qu'érudite, reprenant l'amalgame officiel du CRIF :

« À quoi bon étudier ou prôner l’histoire, les lettres, la philosophie et même la Politique et prétendre en maintenir le vague prestige parmi les lecteurs perdus de l’Action française si c’est pour leur ôter définitivement le goût ou le flair, avec des remugles d’Égalité et Réconciliation ? »

Vient ensuite la volée de bois vert sur le dos d'Olivier de Lérins que l'on pourra déguster ici. Pour vous la faire courte, mais le texte mérite d'être lu jusqu'au bout, Israël défend sa peau au bout du fusil sur la terre que Dieu lui a donnée avec tous les moyens que réclame la disproportion des forces engagées sur zone, quand les penseurs nationalistes français déclament par monts et salons en conférences qu'il faudra bien un jour gagner le pouvoir par tous moyens même légaux en évitant soigneusement d'en saisir aucun ! C'est vache, mais que dire d'un mouvement échoué sur la grève des hésitations depuis cent vingt ans. Olivier Véron en remet une fine couche vers la fin de son pamphlet :
« Est-ce que vous condamnez moralement la résistance désespérée mais belle menée par Bar Kochba et qui s’acheva dans le carnage des suicides de Massada, en un tragique défi de la liberté à la Rome impériale ? Elle a pourtant servi de précédent aux révoltes "inutiles" du ghetto de Varsovie et de plusieurs camps de concentration nazis, et elle sert encore d’ultime avertissement à tous les soldats israéliens qui jurent "plus jamais ça". Car l’efficacité de cette question pour les défis du XXIe siècle est évidente, mais ce sont les élèves officiers d’Israël qui l’étudient dans le tremblement des écoles de préparation à l’endurance et à l’intelligence bibliques et militaires ». Et de terminer sur les vingt-huit rois d'Israël qui se tiennent debout sur la façade de Notre-Dame de Paris.

Roger Peyrefitte insère dans l'ouvrage cité** plus bas la dialectique fondamentale de notre bel Occident : « Les juifs sont les épices, le grain de sénevé, le ferment indispensable du monde chrétien. Israël nous prouve que le monde chrétien est encore plus indispensable aux juifs pour épanouir leurs qualités »

L'antisémitisme d'Action française est officiellement mort, emporté par l'histoire des scandales monstrueux du XXè siècle, bien qu'il persiste en bruit de fond dans la société française, et maintenant à l'extrême-gauche surtout, en soutien des revendications palestiniennes. Si ce n'est plus un "marqueur" pertinent de la mouvance d'Action française, les rédacteurs qui se réclament de cette école de pensée devraient quand même faire attention à ne pas laisser déteindre une humeur trop vive, voire justifiée, à l'endroit de telle ou telle personnalité de confession ou d'origine juive, parce que la critique comme la banque ne prête qu'aux riches.

Ceux de nos lecteurs qui descendent de camelots du roi connaissent l'antisémitisme transmis dans leurs gènes intellectuels. Il est très difficile de s'en défaire, et des réflexes peuvent trahir inopinément le fond de leurs convictions. Il est un bon remède à cela pour casser la malédiction : se faire un ami juif. Ça marche !


Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens de toi, si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie ! (psaume 137 des vêpres catholiques)


*Charles Maurras, un itinéraire spirituel (Nouvelles Editions Latines, 1978)
**La meilleure sociologie des juifs de France se trouve dans Les Juifs de Roger Peyrefitte, Flammarion 1965

lundi 6 juillet 2020

Petit break !

Je me suis fait passer un savon par un fidèle lecteur du Zimbabwe qui moque ma prétention à savoir tout ce que le ministre des affaires étrangères d'Harare ignore. Damned, i was behind Rhodesia ! et ça se sait. Après quoi j'ai mis Patricia Kaas dans le mange-disque, D'Allemagne, (c'est perso... ils étaient réfugiés des Sudètes, elle avait les mêmes yeux avec des reflets fugitifs verts, les joues creuses, son père était nazi, elle voulait apprendre le français, je m'improvisais professeur, nécessité fait loi), le tout ce soir avec un double Monkey Shoulder sans glace :



Plus sérieusement... non, pas ce soir ! Royal-Artillerie n'est pas un blogue d'épanchement, certainement une thérapie gratuite pour le Piéton, mais il pense à votre place, il sert le bon sens à la louche, il n'est pas convenu, ni royal mainstreet. Ici on aime des gens que d'autres détestent et vice versa sans motif sérieux, au feeling, un feeling usé par trois quarts de siècle...

[la suite sur commande spéciale]



vendredi 3 juillet 2020

Ce pays dont le peuple est un enfant

S'installent aujourd'hui les conseils municipaux issus du second tour des élections municipales. Administrant peu de pouvoirs quand ceux-ci remontent à la communauté urbaine, ces utilités démocratiques n'ont pas convaincu, à juger du taux faramineux de désintérêt d'un électorat volontairement confiné chez soi. La victoire des zunes et des zuns frise le ridicule dans certaines villes comme Vitry-s/Seine (77% d'abstention), Melun (77%), Mulhouse (75%), Venissieux (74%) etc... où les maires doivent leur poste à un dixième des électeurs inscrits voire moins. Le tapage à venir du secteur associatif, qui sera appâté par l'illégitimité du premier magistrat légalement si mal élu, sera un facteur de désordre à la base même de la démocratie française au moment où le pays entre dans une phase de décroissance économique et de défiance politique forte. Autant dire que le régime ne fonctionne plus. Seuls perdurent l'Etat et ses administrations, passablement démotivés.


Mais la classe politique qui vit sur le régime politique n'en a cure. La haute bourgeoisie d'Etat agite le cadavre de la république au moyen de cent fils tant que le peuple-enfant veut y croire à défaut d'imaginer aucune alternative sauf, et depuis longtemps, le chaos ! Le chaos qui menaçait les dissidents sous De Gaulle déjà, les tradi-bourgeois sous Giscard d'Estaing, les classes moyennes sous Macron. Mais il n'y a pour l'instant pas plus de chaos dans notre société que de beurre à la roulante des tirailleurs. "Les gens" sont des enfants, c'est tout ! Paniqués au moindre orage, ils ont plébiscité la constitutionnalisation du principe de précaution, applaudit à la fermeture de Fessenheim sans rien comprendre et sont prêts aux lâchetés ordinaires que nous connaissons bien dans notre histoire, si quelque chose ou pays menace leur fausse tranquillité. Référendez sur tout, a-t-on envie de dire au pouvoir, et contrairement à la Suisse experte en cet exercice, nous verrons rouler sur la pente le chien crevé de l'Opinion qui va descendre la rivière. C'est Roselyne Bachelot qui récemment mettait "les gens" face à leur addiction d'éternels assistés. Il est utile de l'entendre répondre à la commission d'enquête parlementaire sur la pandémie de Covid-19 (court extrait) :



La revitalisation du pays peut commencer à la base, dans les communes, à partir de noyaux citoyens comme on en a vu sur les ronds-points au début de l'insurrection des gilets jaunes. Mais la haute administration s'en méfie, qui charge les villes de responsabilités en tout genre et sociales surtout, sans dégager à leur profit les crédits nécessaires et suffisants. Même en soutenant le contraire comme le fit M. Macron dans son one-man-tour en province l'an dernier, la démocratie locale est castrée par l'impécuniosité, quand ce ne sont pas les strates supérieures qui lui font du chantage. Ainsi la mise en pratique de toute décision positive pour sortir localement les gens de l'assistanat (c'est un exemple) va se fracasser sur les règlements après s'être usée dans les rouages d'une administration tsariste manœuvrant aux principes. C'est donc plutôt une bonne nouvelle que M. Jean Castex, maire de Prades en Roussillon, prenne aujourd'hui les commandes de l'Etat. Sur ce plan de la vie publique communale, il en connaît suffisamment pour être utile aux territoires et brider la stratégie d'écrasement portée par la technostructure dont il fait paradoxalement partie.

Pour les deux ans de mandat qui lui reste, M. Macron et ses équipes robotisées s'attendent-ils à gérer les désordres attendus autrement que par la menace du chaos, en jetant les masses laborieuses mises à pied sur le secteur protégé, pour espérer une réaction à leur bénéfice de la petite bourgeoisie menacée dans ses positions sociales ? On a vu ce procédé de contrefeu à l'œuvre au long des samedis jaunes. Les syndicats subventionnés à mort tiendront-ils leur troupe ? Les ordres professionnels suffiront-ils à contenir le mécontentement ? Le dernier rempart de la république cédera-t-il ? On sent la police en érection mentale depuis la connerie majuscule de M. Castaner. La gendarmerie y suppléera-t-elle ? La Garde républicaine ouvrira-t-elle le feu ? Que de questions ! Dans l'attente de réponses, Bison Fûté annonce un week-end rouge vif pour les juillettistes. Les "morts" vont à la plage. Mais ceux qui n'attendront pas sont les chancelleries qui nous observent au milieu de ce foutoir.

Avec des comptes publics africains, une dette abyssale pour un pays doté de tant d'atouts, une récession économique sévère dans les seuls secteurs porteurs, une instabilité sociale exacerbée, la France va subir un sérieux déclassement en Europe où ses représentants entendront plus souvent qu'à leur tour : "Réparez votre foutu pays d'abord, avant de nous dire quoi faire !" (Mark Rutte à Macron il y a trois ans à Bruxelles). Et nous devons nous préparer mentalement à d'autres humiliations dans les affaires étrangères où, comme l'a signalé en mandarin la Chine populaire quand nous avons agité le chasse-mouche pour le dernier contrat taïwanais, nous pétons plus haut que notre cul ! Le Quai d'Orsay ne veut pas que la basilique Sainte-Sophie de Constantinople soit rouverte en mosquée (?!) Si, si !

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