samedi 30 décembre 2017

Le Château de Passin

Pour terminer l'année 2017 en fanfare, voici le Débuché de Paris au complet dans "Le Château de Passin".
Il n'est aucune explication plus utile qu'écouter ce qui reste malgré tout la meilleure société de trompes de France.
A l'an prochain !



Si la trompe de chasse vous intrigue vous pouvez en savoir plus en cliquant ici.





Une Dampierre


vendredi 29 décembre 2017

Nécrologie

 





Le blogue Royal-Artillerie présente ses condoléances attristées à Doña Carmen Martínez-Bordiú, seconde Duchesse de Franco, pour la perte de sa mère affectionnée, Doña María del Carmen Franco y Polo qui manquera beaucoup à tout son entourage, ses enfants, petits-enfants au premier rang desquels le Duc d'Anjou, Louis Alphonse de Bourbon, son épouse et leurs propres enfants. Qu'elle soit accueillie au Ciel comme une bonne personne.

Resquiescat in pace !


Eulogie de la duchesse par le duc d'Anjou
en cliquant sur l'image ©Hola!


mardi 26 décembre 2017

Code 50.50.0

Aujourd'hui, Boxing Day ! Les jeux sont faits, rien ne va plus ! Impair, passe et manque ! Mariano Rajoy se retrouve dans la même situation qu'il y a trois mois, mais une situation aggravée puisqu'il est confirmé maintenant que la Catalogne est coupée en deux, non seulement en voix, au Parlement de Barcelone mais aussi dans ses territoires. En effet, peu de villes ou circonscriptions sont à 50/50. Elles sont presque toutes franchement d'un côté ou de l'autre et le sol de la Généralité est largement républicain. La presse espagnole en a fait l'inventaire comme dans l'article de la Vanguardia : La mayoría independentista del 21-D sobre el mapa catalán. Mais Le Figaro s'est lui-aussi distingué remarquablement dans ce travail (ndlr: depuis lors, le PPC a repris un siège à Ciutadans à Tarragone, donc totalise 4 sièges).

Infographie ©Le Figaro. Merci.

Même si la coalition indépendantiste (qui n'est pas encore formée) voulait ressusciter la conjuration de cet été en mafiatant un référendum à main levée dans la rue, elle n'y arriverait pas car tout le monde la surveille maintenant. L'Europe a vu la supercherie, la propagande russe et les fake news. À tout référendum organisé normalement, elle n'obtiendra pas la majorité en voix dans le pays. Mais comme elle n'acceptera pas cet échec à divers motifs qu'elle imaginera d'ici là (le vote des Espagnols catalans étant le plus probable), l'instabilité continuera avec le drainage des sièges sociaux et des domiciliations fiscales qui vont avec.

La seule issue pour le président du gouvernement espagnol est de frapper un grand coup en desserrant l'étau, de rencontrer le président du parlement catalan pour lui proposer l'autonomie fiscale comme en Navarre ou au Pays basque, et de répartir équitablement la dette de la Généralité. Tout le reste est du temps perdu, des risques pris avec des acteurs souvent de mauvaise foi, qui poussent à la roue par tous moyens parfois déloyaux. Il est même inutile d'attendre la formation du gouvernement catalan, la discussion pouvant être entamée au niveau du Parlement de Barcelone dans les jours qui viennent.

Malheureusement Rajoy est un Playmobil constitutionnaliste sans finesse, qui va s'agripper à l'institution judiciaire qui lui fut jusqu'ici favorable, en cadenassant les Catalanistes au lieu de les laisser circuler sous contrôle judiciaire voire sur l'honneur.

Felipe VI par Ernesto Priego
L'autre Playmobil coule des jours heureux à Bruxelles (aux frais de qui d'ailleurs ?). Carles Puigdemont n'a de légitimité que celle reçue des résultats des élections législatives du jeudi 21 décembre, s'il veut bien en jouir sur place. Pour le moment, il n'existe pas, sauf en hologramme par les lucarnes belges. La CUP (4 sièges) a une dent contre lui pour n'avoir pas osé proclamer la République le 2 octobre après le référendum à l'arrachée. Pour la CUP c'est un procrastinateur, un foireux perruqué qui se pavane en exil comme le défunt comte de Barcelone, et sans la CUP, la coalition n'a que 67 députés (il en manque donc un). Sa revendication d'être rétabli dans ses pouvoirs irrite autant le gouvernement madrilène qui pensait bien s'en défaire en abandonnant le mandat d'amener européen que ses coalisés emprisonnés comme des voyous, et surtout Oriol Junqueras. Aurait-il des couilles qu'il rentrerait en Espagne maintenant pour faire valoir ses "droits", même depuis le fond d'une prison franquiste. Il a tout bonnement la trouille... à réclamer deux fois par jour un sauf-conduit.

D'aucuns attendaient les vœux du roi pour la fête de la Nativité qui promettraient l'embellie et l'apaisement. Avant-hier soir il a appelé au compromis, au vivre-ensemble et à la raison dans un discours mesuré et chaleureux à la fois. Jugez-en ci-dessous par le texte de cette allocution diffusée par la Casa Real de Madrid. Il se retranche derrière la constitution. Elle est bâtie d'autonomies disparates faisant surtout des jaloux, mais qu'il proclame intangible. Cela ne suffira pas parce qu'il s'adresse, pour ce qui est des catalanistes, à des autistes shootés à l'envie de régner seuls. A-t-il la carrure pour faire une révolution de palais en proposant (dans les grandes lignes bien sûr) une réorganisation confédérale de l'Espagne qui clouerait le bec aux impatients ? Hors de son rôle certes, mais qu'importe en cas d'incendie ! Il est malheureusement prisonnier, et du président de gouvernement le moins imaginatif qui soit, incapable de manœuvrer l'adversaire qu'il prend de front, et des Cortes que toute révision constitutionnelle menacerait de dissoudre. Autant dire que la porte est ouverte au grand désordre.






B​uenas noches,

Me dirijo a todos vosotros para felicitaros la Navidad y transmitiros junto a la Reina, la Princesa de Asturias y la Infanta Sofía nuestros mejores deseos para el año 2018.
Y os agradezco que en esta noche de encuentro de familias y de seres queridos, me permitáis acompañaros unos minutos para compartir con vosotros algunas reflexiones cuando estamos ya a punto de terminar el año.
2017 ha sido en España, sin duda, un año difícil para nuestra vida en común; un año marcado, sobre todo, por la situación en Cataluña, a la que luego me referiré.
Pero también ha sido un año en el que hemos comprobado el compromiso muy sentido, firme y sincero de los españoles con la España democrática que juntos hemos construido.
Porque lo largo de los últimos 40 años, hemos conseguido hacer realidad un país nuevo y moderno, un país entre los más avanzados del mundo:
Hemos asentado definitivamente la democracia, incluso superando hace décadas un intento de involución de nuestras libertades y derechos.
Somos una parte esencial de una Unión Europea con la que compartimos objetivos y una misma visión del mundo.
Frente al terrorismo hemos conseguido hacer prevalecer la vida, la dignidad y la libertad de las personas con la fuerza de nuestras convicciones democráticas.
Y hemos llevado a cabo, en fin, la transformación más profunda de nuestra historia en muchos ámbitos de nuestra vida: en educación y en cultura, en sanidad y en servicios sociales, en infraestructuras y en comunicaciones, o en defensa y seguridad ciudadana.
En definitiva, a lo largo de todos estos años de convivencia democrática, los derechos y libertades, el progreso y la modernización de España, y también su proyección y relevancia internacional, han ido de la mano.
Y todo ese gran cambio, todo ese gran salto sin precedentes en nuestra historia, ha sido posible gracias a una España abierta y solidaria, no encerrada en sí misma; una España que reconoce y respeta nuestras diferencias, nuestra pluralidad y nuestra diversidad, con un espíritu integrador; una España inspirada en una irrenunciable voluntad de concordia.
En el camino que hemos recorrido, desde luego, hay que reconocer que no todo han sido aciertos; que persisten situaciones difíciles y complejas que hay que corregir, y que requieren de un compromiso de toda la sociedad para superarlas.
A pesar de todo ello, el balance tan positivo de todos estos años es innegable. Tenemos que apreciarlo y valorarlo. Merece la pena y nos lo merecemos como país y como sociedad.
Porque la historia de la España que juntos hemos construido es la historia de un gran triunfo de todos los españoles. Una España a la que no debemos renunciar, que debe ilusionar y motivarnos, y que debemos seguir construyendo, mejorándola, actualizándola, sobre la base sólida de los principios democráticos y los valores cívicos de respeto y de diálogo que fundamentan nuestra convivencia.
Unos principios y valores que, como hemos comprobado incluso en este año 2017, están profundamente arraigados en nuestra sociedad, en la vida diaria de nuestros ciudadanos, y tienen raíces muy hondas en las conciencias y en los sentimientos de los españoles. Mucho más de lo que nos podíamos imaginar.
España es hoy una democracia madura, donde cualquier ciudadano puede pensar, defender y contrastar, libre y democráticamente, sus opiniones y sus ideas; pero no imponer las ideas propias frente a los derechos de los demás.
Respetar y preservar los principios y valores de nuestro Estado social y democrático de Derecho es imprescindible para garantizar una convivencia que asegure “la libertad, la igualdad, la justicia y el pluralismo político”, tal y como señala nuestra Constitución. Porque cuando estos principios básicos se quiebran, la convivencia primero se deteriora y luego se hace inviable.
Hace unos días, los ciudadanos de Cataluña han votado para elegir a sus representantes en el Parlament, que ahora deben afrontar los problemas que afectan a todos los catalanes, respetando la pluralidad y pensando con responsabilidad en el bien común de todos.
El camino no puede llevar de nuevo al enfrentamiento o a la exclusión, que –como sabemos ya– solo generan discordia, incertidumbre, desánimo y empobrecimiento moral, cívico y –por supuesto– económico de toda una sociedad.
Un camino que, en cambio, sí debe conducir a que la convivencia en el seno de la sociedad catalana –tan diversa y plural como es– recupere la serenidad, la estabilidad y el respeto mutuo; de manera que las ideas no distancien ni separen a las familias y a los amigos. Un camino que debe conducir también a que renazca la confianza, el prestigio y la mejor imagen de Cataluña; y a que se afirmen los valores que la han caracterizado siempre en su propia personalidad y le han dado los mejores momentos de su historia: su capacidad de liderazgo y de esfuerzo, su espíritu creativo y vocación de apertura, su voluntad de compromiso, y su sentido de la responsabilidad.
Pero superar los problemas de convivencia que ha generado esta situación no nos puede hacer olvidar, por supuesto, otras serias preocupaciones y desafíos de la sociedad española, que también condicionan nuestro futuro y a los que me voy a referir muy brevemente:
Nuestra economía y el empleo han mejorado sustancialmente, pero la creación de puestos de trabajo estables tiene que ser siempre un objetivo esencial y prioritario. Como igualmente no puede caer en el olvido la obligación y la responsabilidad de afrontar la desigualdad y las diferencias sociales, sobre todo tras las consecuencias generadas por la reciente crisis económica, que tanto daño ha hecho a no pocas familias, y ha afectado tanto al futuro de muchos jóvenes.
El terrorismo yihadista sigue siendo una amenaza mundial y este año nosotros lo hemos sufrido directamente en Barcelona y Cambrils. Los españoles sabemos muy bien que solo desde la unidad democrática, la firmeza del Estado de Derecho, y la eficacia de la cooperación internacional, podremos vencerlo y derrotarlo. Y así lo haremos, teniendo siempre muy presentes el recuerdo y el respeto permanente a sus víctimas.
La corrupción se mantiene también como una de las principales preocupaciones de la sociedad, que demanda que sigan tomándose las medidas necesarias para su completa erradicación y que los ciudadanos puedan confiar plenamente en la correcta administración del dinero público.
Por otra parte somos Europa, y Europa se encuentra en estos momentos en una encrucijada histórica. España debe recuperar su protagonismo en un proyecto europeo que ahora requiere una mayor vitalidad e impulso. Europa –y España con ella– tiene que hacer frente a unos retos que son globales y ante los que no cabe la debilidad o la división sino la fortaleza de la unión.
La defensa del medio ambiente y la lucha contra el cambio climático no son problemas menores ni secundarios por la dimensión y los riesgos que acarrean y que ya estamos sufriendo. Debemos ser muy conscientes de ello, e implicarnos todos mucho más. Y España debe mantenerse firme en sus compromisos ante un problema que afecta a todo el planeta y que requiere soluciones no sólo globales, sino verdaderamente urgentes.
Tenemos otras muchas preocupaciones –desde luego– pero esta noche no quiero olvidarme de las mujeres que, en un silencio tantas veces impuesto por el miedo, sufren la violencia de género. Una lacra inadmisible que nos hiere en nuestros sentimientos más profundos y nos avergüenza e indigna. Mantengamos la firmeza y el apoyo político para ayudar y defender a las víctimas y concienciemos a toda la sociedad contra esa violencia, criminal y cobarde, que degrada nuestra convivencia.
2018 nos espera en unos días y debemos seguir construyendo nuestro país, porque la historia no se detiene. Y no hemos llegado hasta aquí para temer al futuro sino para crearlo.
Y estoy seguro de que nadie desea una España paralizada o conformista, sino moderna y atractiva, que ilusione; una España serena, pero en movimiento y dispuesta a evolucionar y a adaptarse a los nuevos tiempos.
Sintámonos, sin complejos, orgullosos de todo lo que hemos conseguido porque es mérito de todos; confiemos en lo que siempre nos ha unido, en lo que somos, tal y como somos, y sobre todo en lo que podemos alcanzar juntos con una fe firme en nuestras convicciones y en nuestras capacidades. Si seguimos por ese camino, si lo hacemos así, y con todas nuestras energías, yo estoy convencido de que el año que viene –y los que vendrán después– serán mucho mejores. Sin duda.
Ese es mi deseo para todos en esta noche tan especial.

Muchas gracias. Feliz Navidad, Eguberri on, Bon Nadal y Boas festas.

Buenas noches. Y Feliz y próspero año 2018.

dimanche 24 décembre 2017

À Dieu Vat !



Même si la source coule en orient, la Nativité a quelque chose de spécial en ce qu'elle représente la revendication occidentale de vérité universelle que nous dénient toutes les autres religions. Entre deux pipes, André Malraux proclamait que le XXIè siècke siècle serait celui des religions alors qu'à sa mort elles étaient toutes en perdition, la Raison ayant vocation à partout l'emporter. Qu'a-t-il vu dans la fumée de coquelicot qui lui fasse penser qu'elles allaient renaître et se renforcer comme jamais, et que par l'essence même du prosélytisme de la foi, elles pousseraient à la guerre ?

Si on attendait des frictions entre musulmans et chrétiens, peu auraient prédit un génocide perpétré par les bouddhistes du Petit véhicule sous le regard impassible d'un prix Nobel de la paix.

Ci et là se renforcent les positions. L'archidiocèse de Singapour, ville-Etat où coexistent trois grandes civilisations, l'indienne, la malaise et la chinoise, vient d'inaugurer la nouvelle Novena Church (clic) dans le plus pur style colonial avec des vitraux de huit mètres de haut, grands écrans et parking souterrain, le tout sur une collecte de dons privés totalisant 55,4 millions de dollars SGD (35M€) !

Partout en Europe le christianisme est visé, mais plus spécialement en France où les convulsions d'une laïcité toujours en débat atteignent même le patrimoine religieux, les croix, les effigies, les statues etc... à défaut de ne pouvoir, pour certains, raser les cathédrales ou les minarétiser pour d'autres. Sauf actualisation profonde des lois de séparation, le choc viendra, parce que les religions importées pénètrent le domaine public interdit aux religions natives. Leur démarche est politique et sociétale, leurs mœurs ont vocation à prévaloir, et comme l'Etat s'est proclamé neutre, il ne réagit pas ou s'empêtre dans des histoires subalternes de vêture.

Croyants ou pas, ou peu, ou pas assez, tous les Français et ailleurs les Européens de souche doivent faire bloc autour de l'essence même de leur civilisation, le christianisme. Jadis on disait se croiser. Commençons par le dire haut et fort, peut-être ferons-nous assez peur pour ne pas être obligés d'y aller !

À Dieu Vat !


I. Veni, creator Spiritus
Mentes tuorum visita,
Imple superna gratia,
Quæ tu creasti pectora.
II. Qui diceris Paraclitus,
Altissimi donum Dei,
Fons vivus, ignis, caritas
Et spiritalis unctio.
III. Tu septiformis munere,
Dexteræ Dei tu digitus
Tu rite promissum Patris
Sermone ditans guttura.
IV. Accende lumen sensibus,
Infunde amorem cordibus,
Infirma nostri corporis,
Virtute firmans perpeti.
V. Hostem repellas longius
Pacemque dones protinus;
Ductore sic te praevio
Vitemus omne noxium.
VI. Per te sciamus da Patrem
Noscamus atque Filium,
Te utriusque Spiritum
Credamus omni tempore.
Amen.



mercredi 20 décembre 2017

Note d'étape Catalogne 21-D


Oriol Junqueras
Les élections de ce jeudi en Catalogne ne seront pas plus déterminantes que les précédentes et l'escroquerie démocratique qui veut qu'à la moitié des voix plus une, la courte majorité soit en droit d'opprimer la courte minorité n'y changera rien. C'est ce qui s'est passé ou presque sous les gouvernements catalanistes successifs. Ils eurent les pleins pouvoir sur l'éducation, la langue administrative, la culture (radio, télé...) et les travaux publics (les procès en corruption font rage). Leurs rivaux n'obtinrent que le droit de se taire.

Les sondages donnent à nouveau les unionistes et les catalanistes au coude à coude mais un fait nouveau peut rebattre les cartes : les trois partis indépendantistes se bouffent le nez, Oriol Junqueras depuis sa prison dénie toute légitimité à Carles Puigdemont qu'il traite de fuyard. Les points de dispute dépassent cette querelle, à mon avis justifiée, mais ne sauraient affaiblir l'addition des voix tant la quête d'une libération est ardente dans ce camp du départ. 50-50 ! Et monsieur Rajoy aura lancé les dés pour rien parce qu'une courte victoire de Ciudadanos et du Partido Popular ne ruinera pas le coup d'Etat rampant initié par le défunt gouvernement Puigdemont il y a quelques mois ! Et à l'inverse, ne permettra pas à la coalition catalaniste de gouverner mieux avec la masse de dissensions entre eux.

Bien sûr les Catalinistes revendiqueront la victoire des Catalans de souche. Sans les aliens et les traîtres, ils seraient, pensent-ils, vainqueurs haut la main. Ira-t-on un jour jusqu'à diviser les listes électorales entre résidents de la Généralité et aborigènes de la Province, seuls les seconds ayant la capacité de choisir le destin catalan, les autres votant sur les questions subalternes d'écoles et de tramways ? Quel sera le critère de "tri" ? Quatre grands-parents catalans ? Appartenance à l'haplogroupe des Macaboundeus ? Le fond d'œil ? Ne pas rire, les Corses phosphorent là-dessus.

Inés Arrimadas
Des observateurs mieux avisés suggèrent de responsabiliser les classes politiques régionales en passant d'un Etat décentralisé à un Etat fédéral classique à la Suisse, avec autonomie fiscale comme au Pays basque. Si les provinces acquièrent les capacités d'Etat au sein d'un royaume fédéral, elles seront immédiatement en concurrence entre elles tout en restant dans le marché commun, et sans doute que les délires basques ou catalans seront bloqués par leur impact négatif sur les salariés et petits patrons, la faute ne pouvant plus être déportée à Madrid. Les milliers d'entreprises qui ont délocalisé leurs domiciliations fiscales hors de Catalogne deviendront l'exemple à suivre en cas d'abus manifeste.

Reste que l'Union européenne aura sa partition à jouer, ce qu'elle ne fait pas actuellement. Pour rassurer les peuples, elle doit les défendre ! Et ce ne sont pas les accords de libre-échange à tout va qui y arriveront. Le marché unique de cinq cents millions de consommateurs solvables (britanniques comptés) n'est pas sommé de s'ouvrir ou périr ! Il serait temps que l'équipe Tusk-Juncker cède sa place à des gens moins dogmatiques et plus attentifs aux intérêts des productions européennes. Défendre, c'est renforcer la cohésion.



Postscriptum du lendemain qui chante :
La suite en détail sur El País : Elecciones catalanas 2017


lundi 18 décembre 2017

Mort des rois

L'office public de la pensée conforme a beau faire à jet continu la promotion des valeurs républicaines, sans jamais souligner ce qu'elles ont de spécifiquement républicain, l'intérêt que portent les gens à la vie des familles royales devrait le faire douter de la pertinence de son combat. D'ailleurs au niveau zéro de l'analyse sociologique le micro-trottoir révélerait l'incapacité de la plupart des piétons à citer pour valeurs plus que la devise aux frontons des bâtiments : liberté, égalité, fraternité.

Au vu de la marche du monde dans ce pays, il serait petit jeu de se foutre royalement de ces valeurs, incompatibles et bafouées en permanence par l'Etat français ; ce n'est pas non plus l'objet de ce billet. Par contre on reconnaît la ferveur populaire dans la joie et l'affliction qui marquent une certaine fraternité nationale. Les obsèques surmédiatisées d'un roi du rock cramé à la nicotine mais populaire en diable, ont précipité une forme de cohésion inattendue entre un monde d'en-haut qui pense celui d'en-bas et les foules qui le méprisent. Outre la masse immobile d'un million de gens, le plus étonnant fut le silence général pour écouter la retransmission de la cérémonie religieuse à l'extérieur de l'église de La Madeleine. Sans le froid de décembre, on aurait pu entendre à la Concorde une mouche voler.


A l'autre bout de l'Europe, jeudi dernier, le peuple était si nombreux à Bucarest à vouloir entrer au palais pour saluer le cercueil du roi Michel Ier de Roumanie que les portes qui devaient fermer à 22 heures ont été maintenues ouvertes toute la nuit. Les funérailles sont nationales même si le roi ne règne plus parce que tout simplement, il règne dans le cœur des Roumains. Le sens politique des dirigeants a parfaitement capté la puissance de l'affect populaire puisque le roi et sa famille ont été chargés en diverses occasions de représenter le pays. Leurs biens immobiliers leur furent rendus pour assurer ce service. Les funérailles de samedi furent grandioses (une photo ci-dessous).

On en attend autant sinon plus quand le Csar des Bougres Simeon II disparaîtra. Sa position est semblable à celle de Michel Ier à la différence près qu'il gouverna effectivement à son retour d'exil, comme premier ministre, et travailla à faire adhérer son pays à la Communauté européenne, un pays aussi mafieux jadis que l'Ukraine aujourd'hui. Les Bulgares lui doivent beaucoup, le savent-ils vraiment ? On verra ça le temps venu.


La fraternité est la plus sûre des valeurs sociales. Convoquant les sentiments et l'émotion de leur expression, elle aplanit tout, répare tout. Elle est spontanée, n'a besoin d'aucune directive, ni recommandation ou inscription dans la pierre des frontons. La seule condition qui maximise ses effets est la cohésion nationale, le plébiscite quotidien d'Ernest Renan, une situation de plus en plus difficile à trouver dans les pays de brassage démographique comme le nôtre. La fonction d'incarnation d'une histoire et d'un destin assurée par une famille royale est amoindrie par l'importation de nationalités étrangères chez qui ne se déclenche pas naturellement l'affectio. La pointe de pyramide est déstabilisée si la base est en désordre et c'est toute l'organisation de la société qui en pâtit. On pourrait dramatiser et promettre la ruine, mais d'autres le font mieux que nous.

Il faut absolument propager dans nos discussions la chance qu'ont certains pays de vivre en monarchie. Les royautés du Nord ou d'Espagne projettent l'image vivante d'un peuple à la face du monde en même temps qu'elles lui servent de miroir, à telle enseigne que des républiques comme la Roumanie, la Bulgarie, la Serbie et peut-être le Monténégro et l'Albanie bientôt, se servent de ces familles comme atout diplomatique mais aussi comme liant national. C'est donc bien qu'il s'y trouve un avantage ! En France, la fonction est vacante, comme le constatait Emmanuel Macron en campagne qui, comme des millions d'autres, ne se sentait pas représenté par M. Hollande, amusant bonhomme de peu de poids. La fonction est toujours vacante de par le clivage du pays entretenu par les partis politiques qui sinon mourraient et leurs prébendes avec ; même si un dynamitage des séparations partisanes est en cours. Macron est un habile, Macron n'est pas un "roi".


Si vous avez un peu de temps, (re)lisez sur ce blogue un article de février 2007 qui explique les fonctions actuelles du monarque anglais : Changing The Guard (clic). Vous y verrez entre autre que le système de gouvernement monarchique tire sa force de ce qu'il sépare les devoirs officiels du chef d'Etat de la vie tumultueuse des partis politiques. La stabilité institutionnelle est assurée par la pérennité incarnée dans son roi (ou reine) qui préside au carrousel des cabinets démocratiques. Ou encore sur la subtilité de la mécanique royale de précision : Les rois du Nord sont plus "puissants" que ne l'imaginent les Français. En cause chez nous le substrat national de violence, qui en temps de guerre s'épanouissait dans la furia francese, et qui conduit à déconsidérer ici tout pouvoir qui ne s'appuie pas sur la force. Et on vous explique pourquoi et comment... (clac)

lundi 11 décembre 2017

Mirage de la Corse libre



Malgré une participation à l'américaine - la moitié des électeurs n'a pas cru aux élections - la coalition nationaliste a vaincu. La Corse est sur les rails d'une indépendance, sans que l'on connaisse encore la longueur de la voie ferrée. La collectivité unique ou région corse est dès à présent nationaliste. De quelque bord qu'ils se réclament, les partis français sont réputés "continentaux".

Désormais, on ne peut plus parler de dérive comme aux temps détonants du FLNC, mais de route ! Reste à la coalition nationaliste à bien jouer le coup pendant la courte législature qui s'ouvre au premier de l'an afin de reconfirmer la tendance en 2021, et c'est à partir de la nouvelle législature sexennale que les choses devraient s'enclencher.

D'aucuns dont je fus ont pu penser que le sang des douze nations aborigènes mêlé à celui des Ligures, Vandales, Lombards et autres Ostrogoths métropolitains menacerait le mouvement de riacquistu (réappropriation) par le concours de bites à la récré, mais tant Gilles Simeoni que Jean-Guy Talamoni et Jean-Christophe Angelini ont montré qu'ils savaient faire de la politique, de la vraie politique.

Le fait saillant, c'est bien d'avoir réussi en-dehors des partis traditionnels en créant des structures partisanes sur la base des croix du cimetière corse mais sans l'esprit de vengeance qui prévalait jusque là. Il a fallu du temps pour faire comprendre aux impatients que la lutte armée et les assassinats étaient la meilleure garantie du statu quo. A croire que le pouvoir central s'y complaisait. Déroulant des programmes économiques et sociaux qui se discutent mais qui sont articulés et logiques, les chefs nationalistes ont convaincu cette fois d'une approche politique et programmatique du défi. Et même certains continentaux, venus s'intégrer dans une région délimitée à forte identité, se sont pris au jeu de l'autonomie. Quand tu viens de Vesoul ou de Chaminadour, tu peux en avoir envie. Reste à dire pourquoi ça va marcher, avant de démontrer pourquoi ça ne marchera pas, et synthèse ;)


Ça va marcher

Pour des causes exogènes, mondialisation, dévolutions de souveraineté, l'Etat français recule et n'assure plus la protection culturelle et physique des citoyens s'il maintient encore des conditions sanitaires satisfaisantes. Tous les Français doutent, même si les chiffres qui tuent ne les terrifient pas plus que ça, parce qu'ils n'en assimileront la létalité que lorsque les virements mensuels de l'Etat et de ses caisses seront amputés (voire taris pour certains). Le séquestre de l'épargne afin de faire face aux injonctions de payer venues de l'étranger sera le coup de gong. Si les taux de place remontent brusquement, nous y aurons droit puisque nous n'avons aucune autre marge de manœuvre pour dégager des liquidités que de piller les ménages.

Le turbo du moteur dépressif est la cause endogène : le pays change de couleur sous les yeux de tous, l'islam s'affiche - à mon sens trop imprudemment depuis le million de fidèles à La Madeleine avant-hier - et le vacarme continu de révolutionnaires de pacotille prend de plus en plus d'espace dans des médiats abonnés au scandale et au scoop, en laissant de moins en moins de place... au bon sens. Les gens assourdis de conneries impossibles n'arrivent plus à imaginer l'avenir de leurs enfants comme avant.


Alors il est tentant de réduire le périmètre des perceptions. L'insularité propose un périmètre net, indiscutable. La forte identité des Corses et des "colons" assimilés qui en rajoutent comme tout nouveau prosélyte, est le gage d'un effort en commun possible pour s'éloigner de cet ouragan noir de la mondialisation. La "guerre au monde extérieur" est gérable dans une petite région dont on connaît tous les recoins, tous les atouts, toutes les souffrances ; ingérable dans une grande région continentale découpée comme une colonie d'Afrique où seul le département conserve une identité. La décentralisation a échoué puisque la province est toujours perfusée depuis Paris (et Bruxelles maintenant) pour n'avoir jamais obtenu la responsabilité fiscale qui signale une véritable autonomie de gestion (comme en bénéficient les COM françaises* et la Nouvelle Calédonie). Alors si l'on fait confiance au génie d'un peuple que l'on célèbre depuis si longtemps, l'indépendance est une formalité avant le bonheur.
*COM = Collectivité d'outremer : Polynésie, Wallis & Futuna, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Saint-Pierre & Miquelon

Mais cela échouera !

Quand on lit le programme du parti modéré Femu a Corsica on comprend vite que le ressort économique n'est bandé que par les aides, les crédits spéciaux et les subventions de toutes provenances. On peut lire un bref article de Corse-Matin qui date de deux ans où le programme est explicité dans ses grandes lignes (clic). C'est clair : on refuse le tourisme de masse, on éconduit les programmes de BTP et on développe... le rêve.
Transition écologique, énergie renouvelable, croissance verte, agriculture de montagne de qualité, économie numérique etc... tous domaines en déficit notoire, soutenus par des fonds structurels ou de fonctionnement virés de "l'étranger". C'est la France et l'Europe qui pontent. Drôle d'indépendance que celle qui vous convoque chaque année à sucer les bailleurs de fonds. Plus vous recevez de subventions, plus vous tissez de liens, moins vous commandez, plus vous abrutissez par contrecoup chez vous les innovateurs et les créateurs. L'invention naît de la pénurie.

On me dit dans l'oreillette qu'il serait plus malin de donner des pistes plutôt que de critiquer Madame Maupertuis, professeur d’économie à la faculté de Corte (c'est elle qui a répondu au journaliste). OK ! D'abord je suis à jeun d'avoir rencontré un économiste de faculté ayant réussi en économie appliquée, mais je n'en ai pas vus assez pour généraliser sur la supercherie du siècle.

Si le PIB par habitant est dans la moyenne des provinces françaises métropolitaines (26432€ en 2014), son volume global est trop faible avec seulement 8 milliards et 597 millions d'euros pour concourir dans la zone d'effort, la Méditerranée occidentale, et encore s'agit-il souvent de transferts. Ce PIB est au niveau de celui de la Martinique ou de la Guadeloupe, deux collectivités qui ont fait le tour de la question. Il y a une taille économique critique que certes l'archipel de Malte fait mentir, mais c'est un exemple unique dans une position maritime unique, avec un arsenal réputé, des armateurs et une tradition financière inconnue en Corse. Cette taille critique peut en plus être handicapée par la géographie du territoire. Aménager une île montagneuse coûtera beaucoup plus cher à chaque habitant que de le faire en plaine ; un pays difficile (comme la Suisse par exemple) exige une plus forte valeur ajoutée de son activité économique. A ce que nous percevons (de loin, je l'avoue) les économistes corses semblent hypnotisés par les soutiens extérieurs, sans aucun projet domestique, lourd, structurant.

A titre d'exemple, la Calabre pauvre a aménagé sur fonds européens un port d'éclatement des porte-conteneurs géants qui donne beaucoup d'emplois à la région et passe aujourd'hui trois millions de boîtes. A titre de comparaison, Marseille-Fos espère en passer la moitié en 2018 ! L'activité de Gioia Tauro permettrait le remboursement des crédits européens si l'UE le réclamait, mais l'investissement aurait pu être préfinancé par n'importe quelle banque de développement hors d'Europe. Un port de transbordement n'est pas pertinent en Corse mais pour développer l'île de manière autonome, il faut un ou deux grands projets rentables dont l'évocation se heurte aux limites de mon imagination. Je ne les vois pas non plus dans l'imagination des autres.


C'est au plan de l'échec économique autonome que je situe l'échec de l'indépendance. En résumé, sans même parler de son concurrent radical Corsica Libera dont le programme audacieux est accessible ici, Femu a Corsica veut prendre toutes les décisions économiques et sociales à condition que la métropole continue les virements. Avec une métropole endettée jusqu'au cou, c'est osé ! L'île indépendante pourra-t-elle réaccéder au Marché commun et à ses guichets ? La question est débattue en Catalogne.


La vraie question

Comme la soulevait Camisard dans un commentaire récent « Un pas de plus vers la séparation (morale) d'avec la France. Ce pays se délite dans une indifférence générale absolue », la Corse, dont le mirage scintillant est visible au-delà de l'horizon depuis la moyenne corniche niçoise, est une pièce historique de l'édifice national, grâce surtout à l'épopée napoléonienne qui continue de nos jours dans nos codes et nos institutions. La fierté corse n'est pas toute entière dans la saurisserie, le brocciu passu et le rosé d'Aleria. La France l'a emportée avec elle dans sa grande aventure impériale sur tous les continents, dans ses administrations, ses armées, ses milieux d'affaires. Que serait la contribution des Corses au monde sans la France ? Plus petite certainement !

Bien sûr, l'impéritie républicaine (et oui, on est sur un blogue monarchiste) a copieusement rabougri le destin français, et les Français de la périphérie ressentent moins leur attachement à la métropole. Nos gloires sont largement du passé. Mais dans un monde surchauffé comme le nôtre, rien ne dit que l'ancien royaume ne puisse encore prendre son billet au balcon en instrumentalisant tous ses atouts, dont l'Île de Beauté fait partie, si elle le veut bien.

Perdre la Corse ne serait pas un drame national pour la France, un chagrin sans doute, mais aussi un certain remords de savoir partir à la dérive un territoire sous éternelle perfusion qui se vendra au plus habile. Depuis le temps des grandes migrations méditerranéennes de l'Antiquité, l'île a toujours dépendu de quelqu'un, sauf à l'époque des guerres sarrazines où elle fut livrée à elle-même. Trois siècles de résistance ont forgé les caractères et débouché sur la construction d'une charpente féodale pour organiser l'espace coupé en tous sens, jusqu'à la domination de Pise ; puis de Gênes dans un tumulte ravageur de 450 ans ! La colonie fut mise en coupe réglée et se souleva maintes fois ; la paix n'est arrivée et non sans mal qu'après le rachat de l'île aux Gênois par le roi Louis XV. Juste avant cela, entre 1755 et 1769, un Etat national corse avait montré des prédispositions sérieuses à se gouverner en pleine justice ; ses acquis fonderont plus tard le programme du FLNC. Napoléon Bonaparte naquît en 1769 pour, entre autres choses, achever l'amarrage sans y parvenir totalement, c'est dire la difficulté du projet ! (wikisource : Histoire de la Corse).

Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est fondé (par Jean-Jacques Rousseau) sur l'inaliénabilité de la souveraineté du peuple qui tranche et coupe tout en dernier ressort. Mais la logique impeccable du Contrat social se heurte parfois au principe de réalité de l'époque moderne : les difficultés et menaces du temps sur une planète rapetissée par l'explosion des échanges mènent les communautés humaines à s'agréger pour être plus fortes ou pour former une entité politique viable plus grande qu'elles. Il y a partout dans le monde actuel une marche à l'empire, quelque chose comme un ressac des libérations, parce que tout le monde a peur du futur et de désordres fracassants dont les échantillons en modèle réduit s'étalent aux yeux de tous par ces guerres réputées de basse intensité. Les Corses pensent-ils pouvoir y faire face seuls ? Eux le croient. Leur histoire les y incite, dangereusement. C'est Charles Bonaparte, le père de l'empereur, qui parlera lors de la guerre franco-corse de 1769, d'une nation qui a "le cœur plus grand que sa fortune".


jeudi 7 décembre 2017

Trump rallume la mèche


Jérusalem serait donc la capitale impérissable des Hébreux, comme Pékin celle des Hans et Moscou celle des Russes. Nul n'y avait pensé avant monsieur Trump. Ce président est un génie. Les Arabes ont le choix entre plusieurs capitales des califats successifs comme Damas, Bagdad ou Le Caire dans un autre genre. Pourquoi se fixent-ils sur Jérusalem ?

En fait, ils s'en foutent. Je m'explique : les gouvernements arabes parrains des Palestiniens en ont ras la chéchia du malheur des Palestiniens, jusqu'à entendre il y a trois jours le prince Mohammed ben Salmane Al Saoud suggérer à Mahmoud Abbas de prendre le village d'Abu Dis comme capitale (et d'arrêter de le gonfler avec toutes leurs récriminations). Dans l'esprit des dirigeants arabes, la guerre a été perdue trois fois contre Israël à leur dépens et débours. Il est plus que temps d'encaisser la défaite et de passer à autre chose.

Le seul problème est que les Palestiniens n'ont jamais fait la guerre et considèrent donc qu'ils n'ont pu la perdre ! Ce sont les armées d'Egypte, Syrie et Jordanie, renforcées de contingents venus d'ailleurs et d'Irak qui se sont battues pour les Palestiniens, pas eux !

Dans le cas qui nous occupe, les jours à venir seront remplis de proclamations définitives et de menaces, mais à part des émeutes et des caillassages dans les Territoires, il ne se passera rien de majeur et surtout pas la guerre ouverte puisque il faut être deux pour la faire. Donald Trump est-il passé par ce raisonnement en cherchant à conclure la négociation par l'écrasement de la partie faible ? C'est cynique mais parfaitement dans les cordes d'un magnat newyorkais.

Une fois encore les Palestiniens sont les dindons de la farce. Leurs deux revendications majeures, Jérusalem-Est et le retour des réfugiés, ne peuvent pas être acceptées. On se dirige vers un apartheid avec deux bantoustans (reliquat cisjordanien et bande de Gaza) organisés sur des terrils de haine incandescente. Les Juifs semblent s'y résigner, aux Arabes d'en faire autant, pensent-ils. C'est bien pourquoi la lutte palestinienne va passer du tapis vert aux caves à bombes. Le terrorisme est rechargé sans que personne n'ait à le décider, les cibles sont désormais les Américains, les Juifs, partout et jusqu'ici ! Dommages collatéraux attendus. Nous, Français, nous sommes des collatéraux. Il y a beaucoup de soldats démobilisés qui cherchent une solde au Djihad.


lundi 4 décembre 2017

Derniers jours tranquilles à Jérusalem

Une chose énorme est advenue samedi dernier, que la presse d'alarme a loupé, occupée qu'elle est à courir les petites phrases, insultes et grivoiseries du microcosme : Jean-Luc Mélenchon aurait envoyé Nathalie Saint-Cricq se faire foutre après l'enregistrement de L'Emission politique de Léa Salamé, ce qui déjà est un défi !

Oui, énorme :

Pour mettre les points sur les "i" quant à l'installation d'une base iranienne près de Damas et à 50km de ses lignes, Tsahal a envoyé trois missiles détruire trois bâtiments. Les forces syriennes en ont détruit deux, un seul a tapé. Certaines sources parlent de quatre missiles, mais l'un deux n'aurait été que dévié par une détonation à proximité. Jusqu'ici le Dôme de Fer était israélien, jusqu'ici !


Les boucliers anti-missiles développés par les Américains (Patriot), les Européens (Aster) et les Russes (S-300 S-400 et S-500) - les Indiens et les Chinois en développent aussi sous licence russe - doivent être étanches dans un conflit nucléaire puisqu'un seul raté cause des dommages irréparables. Mais dans un conflit conventionnel, sous une cloche de sûreté comme exposé en 2010 sur Royal-Artillerie (clic), le pays en défense peut encaisser un trou dans le bouclier. C'est ce qu'il vient de se passer à 13km au sud-ouest de Damas avec un système russe S-300. Un dépôt de munitions a sauté et la déflagration a été entendue dans la capitale, mais c'est tout. Enfin, douze morts à al-Kiswah (supposés iraniens) selon une agence arabe digne de foi. En septembre déjà, l'aviation israélienne avait détruit un dépôt d'armes du Hezbollah à côté de l'aéroport international de Damas. Apparemment cela a servi de leçon, aux Syriens.

Dans la conduite de la guerre intérieure, l'armée syrienne a peu d'entraînement dans sa défense aérienne puisque aucun de ses ennemis ne disposent d'aéronefs, et même avec un monitoring russe l'état de préparation doit s'améliorer. Mais un score de 2/3 ou 3/4 est un bon début pour les opérateurs syriens. Israël vient de perdre une supériorité tactique aérienne sur son plus proche ennemi. La prochaine étape est la musculation de la DCA automatique syrienne faisant du pays une véritable no-fly zone. Pour peu que les Russes laissent derrière eux leurs avions performants SU-35 en Syrie, Israël verra se dresser un véritable mur aérien sur sa frontière du nord-est.

Pause-clope sur un lanceur S-300 russe

Ce n'est pas fini, désolé ! Au moment où le Hezbollah rentre à la maison et déstabilise à nouveau le Liban, le président Trump semble avoir décidé de transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem-ouest. Ce qui induit la reconnaissance officielle de Jérusalem comme capitale définitive de l'Etat hébreu. Lequel met toujours en avant l'indivisibilité de sa capitale, une façon explicite de nier les limites de Jérusalem-est (pseudo capitale d'un futur et improbable Etat palestinien). Peu de temps avant sa mort, alors qu'on le pressait de négocier, Yasser Arafat avait dit qu'il n'était "pas encore né celui qui donnerait Jérusalem" en échange de quoique que ce soit.

La ville est sainte pour l'Islam et indisponible dans aucune négociation. Comme elle l'est tout autant pour les Juifs, on ne voit pas la motivation de Donald Trump à décider d'allumer cet incendie après sa tournée triomphale de vieux nouveau riche chez les Séouds, à moins que le Département d'Etat de Rex Tillerson n'ait sorti les algorithmes gagnants. Jusqu'à plus ample informé c'est un terrible shitstorm que de tenir cette promesse électorale. Le pas de clerc va rallumer le terrorisme palestinien comme semble-t-il le Hamas s'y prépare s'il perd ses positions à Gaza. La diplomatie américaine va-t-elle coaguler les sections de guerre asymétrique de l'Etat islamique, d'Al-Qaïda et les groupuscules de terreur palestiniens* ?

*Brigades al-Qods, Brigades Ezzedine al-Qassam du Djihad islamique palestinien, sans parler des Brigades des Martyrs d’al-Aqsa qui pourraient se reconstituer si Abou Mazen jette l'éponge.

C'est vrai qu'avec la paix possible en Syrie, on risquerait de s'emmerder !



Postscriptum :
Sur le bouclier antimissile israélien, on fera son profit du dernier article du Times Of Israel qui revient sur l'annulation du test Arrow 3 prévu aujourd'hui lundi en cliquant ici. La proximité des systèmes S-400 russes de Tartous y est-elle pour quelque chose ? Les essais de qualification effectués en 2013 au-dessus de la Méditerranée orientale avaient passablement énervé les Russes qui avaient mimé une interception par une batterie de S-300.

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