Quand mon prince s'éveillera, je planterai là la charrue. J'ai deux grands bœufs dans mon étable, Deux grands bœufs blancs marqués de roux ; La charrue est en bois d'érable, L'aiguillon en branche de houx. C'est par leur soin qu'on voit la plaine Verte l'hiver, jaune l'été ; Ils gagnent dans une semaine Plus d'argent qu'ils n'en ont coûté. S'il me fallait les vendre, J'aimerais mieux me pendre ; J'aime Jeanne ma femme, eh bien ! j'aimerais mieux La voir mourir, que voir mourir mes bœufs. Les voyez-vous, les belles bêtes, Creuser profond et tracer droit, Bravant la pluie et les tempêtes Qu'il fasse chaud, qu'il fasse froid. Lorsque je fais halte pour boire, Un brouillard sort de leurs naseaux, Et je vois sur leur corne noire Se poser les petits oiseaux. S'il me fallait les vendre, J'aimerais mieux me pendre ; J'aime Jeanne ma femme, eh bien ! j'aimerais mieux La voir mourir
Royal⚔Artillerie - blog monarchiste