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dimanche 23 juillet 2023

Chiadez vos épitaphes !

Le titre académique original était celui-ci : "De la diagonale du fou à la verticale du vide" ; mais il sentait la sous-préfecture et je lui ai préféré la queue de trajectoire du présent billet.

En travaillant un peu, on pourrait faire vingt pages d'une écriture serrée pour analyser et comprendre la métamorphose du pouvoir russe, certes mal né, mais ayant compris au départ les attentes de sa population. Faire le choix de rétablir la souveraineté de la Fédération de Russie et de se faire craindre à nouveau était légitime, mais l'exercice d'un pouvoir en perpétuelle mutation a dérivé vers quelque chose qui s'apparente maintenant au règne le plus brutal de la Bêtise aveugle et sourde !
Si la reconstruction d'un Etat s'avérait nécessaire après le mandat éthylique de Boris Eltsine - on se souvient du développement phénoménal de l'industrie du rapt à la libanaise - on s'interrogeait déjà sur l'absence de plan pour transformer à long terme une économie de rente à la katangaise en une économie industrielle puissante, adossée aux richesses minérales inépuisables du pays. Les libéraux mis de côté, priorité fut donnée au réarmement naval et balistique, défensif d'abord puis menaçant ensuite, et à l'exportation d'hydrocarbures extraits et valorisés par les pétroliers occidentaux. La Russie s'installa sur une trajectoire de monopolisation de la fourniture de gaz à prix d'ami à l'Europe, s'assurant un débouché sur le marché le plus solvable du monde. La société de consommation fit dès lors son nid dans les grandes villes, sans jamais en sortir. Et tout le monde crut qu'elle entrait dans le club des nations raisonnables.

Harcelé sans doute par les théoriciens de la Sainte Russie éternelle et asiate menacée de partout, le petit csar, insuffisamment affranchi des réalités plus subtiles de l'époque, se mit à craindre que la fuite rapide des nations libérées de l'emprise soviétique vers le pacte atlantique de sécurité n'aboutisse finalement à un front d'hostilité grandissante à son endroit, et quand la "peste" s'étendit à l'Ukraine - nation-sœur qui n'en est pas une - il décréta la magouille hybride de 2014 vers le Donbass russophone et la Crimée de Catherine II. Génial mais pas autant que nécessaire, il y consacrera dès lors tout son temps, confortant ses décisions au sein d'un cercle de courtisans admirateurs du maître aux échecs. En effet, la réaction internationale qu'il avait bien jugée au gré de ses rencontres avec ses alter ego, fut modérée et d'ailleurs, le nouveau pouvoir élu à Kiev n'en fera plus tard pas un casus belli aux discussions d'Istanbul en mars 2022 où les deux républiques-croupions tiraient leur épingle du jeu, sans parler de la Crimée dont le sort était renvoyé aux calendes grecques. Gonflé d'orgueil et sous les applaudissements, le petit csar étala ses dons de stratège dans ce que nous pouvons appeler la "diagonale du fou". Un an et demi après la guerre-éclair du 24 février 2022 qui n'en finira jamais à l'en croire, s'il continue certes de détenir quinze pour cent du territoire ukrainien reconnu par les instances internationales, il voit désormais l'OTAN doté d'armes meilleures bondir vers lui, les deux pays clés de la Mer baltique orientale basculer chez l'adversaire, Gazprom perdre ses meilleurs clients, le réseau bancaire russe tricard du monde libre, l'industrie russe de consommation retourner au système D, la compagnie aérienne nationale survivre en canibalisant ses avions, et il faudrait dix lignes de plus pour convaincre notre distingué lectorat que les sanctions internationales sont une peste bien plus redoutable que la démocratie en marche sur le limes impérial, démocratie avec laquelle on peut toujours ruser sous condition d'influence en sous-main. Mais depuis le début de l'été, la diagonale n'est plus en action. Le fou semble usé.

Ville de Marioupol depuis l'espace
- Marioupol russifiée -

Par la destruction stupide du grand barrage hydroélectrique sur le Dniepr (le canal de Crimée est à sec), le bombardement hystérique des quartiers d'habitations dans les villes d'Ukraine et maintenant le chantage aux grains, s'ouvre le vide sidéral de la contre-stratégie, les abysses de l'intelligence disparue, la connerie parfaite de Vladimir Vladimirovitch. Est-il besoin d'épiloguer ? La réplique à ses délires n'a plus de "ligne rouge", de quoi renforcer les critiques acerbes des blogueurs patriotes comme Guirkine, et la Crimée devient une obsession balistique de laquelle le Kremlin se croyait prémuni. Un dépôt y saute chaque jour et le Pont Poutine ne tient qu'à un fil. A quoi le Hun réplique par le bombardement des quais de chargement des docks céréaliers d'Odessa visant directement la boulangerie africaine. Mais le vide d'intelligence descend plus loin que sa verticale apparente, à cause de cette idée géniale que fut la déportation massive de gosses blonds dont manque la Russie slave. Expliquons ça :

L'absence du petit csar au sommet des BRICS, provoquée par le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale de La Haye, enclenche une mécanique extrêmement dangereuse. On ne vous l'explique nulle part ailleurs.
La charpente anti-occidentale en construction s'appuie sur la poutre eurasienne constituée de trois puissances économiques et nucléaires que sont la Chine populaire, l'Inde et la Fédération de Russie. Or l'absence du leader boréal affaiblit l'influence russe dans le triumvirat de fait. Même si le ministre Lavrov fera des pieds et des mains pour faire adopter les consignes du Kremlin et maintenir son rang, il manquera toujours les échanges de civilités, les discussions de couloir entre quat'zieux, les promesses cachées, les invitations discrètes, au final un déclassement de la Russie dont le chef d'Etat ne sera pas là pour accueillir les nouveaux membres qui devaient renforcer son aura.

Le plus sûr moyen de stopper ce déclassement presque inévitable, et périlleux pour l'extrême-orient russe, est de stopper cette guerre d'Ukraine rapidement, en débloquant ce faisant le grain que le tiers-monde attend pour confirmer son soutien à la politique anticoloniale du grand frère russe et en régorganisant les services de contrôle intérieur d'un Etat russe fragmenté. Aparté : le volet "anticolonial" relève du gag hilarant sachant que les nations non slaves fédérées sous la houlette du Kremlin sont toutes des colonies qui le détestent. Ceci dit, l'impasse Poutine n'est pas qu'une vue de blogueur occidenté. Des penseurs influents comme Sergueï Karaganov (clic) analysent toutes les contraintes que la guerre fait peser sur la Russie qui, même victorieuse, n'en sortira pas sans mal ; et après moult convulsions sémantiques, ils aboutissent à la nécessité d'une action définitive, même difficile à décider et à gérer, une frappe atomique à laquelle l'Occident ne répondra que par des proclamations outragées. En cause, les Etats-Unis qui feront un refus à l'obstacle et laissent déjà fuiter une certaine responsabilisation de l'Europe dans la continuation du soutien à l'Ukraine.
Mais le choc atomique aurait, à notre avis à nous, un autre effet : celui de rehausser la position de la Russie actuellement minorée dans le triumvirat précité. Cette décision indiquerait à Pékin que la conciliation demandée pour en finir dans l'affaire d'Ukraine n'ira pas plus loin que les intérêts fondamentaux de l'empire russe revenu sur ses terres historiques, outre le fait de montrer que la Russie demeure LE membre viril de la troïka avec le plus gros pouvoir de nuisance ! Pékin fera la gueule, mais les intérêts bien pesés de la coopération sino-russe et l'absence d'alternative auront raison de toute réaction précipitée. Il ne faut pas avoir fait Saint-Cyr pour deviner que le Kremlin, bientôt agoni d'injures, déroulerait alors un plan de coréanisation de l'Etat russe devenu un Etat-paria surarmé et financé par ses rentes minières dont le monde ne peut longtemps se passer. Un destin peu enviable pour les peuples de la Fédération, mais qui s'en soucie, même chez nous ? Pour sûr, une sortie du monde civilisé.
Cinq conséquences d'un strike atomique qui rebattrait toutes les cartes diplomatiques :
  • le seuil d'emploi de l'arme nucléaire serait abaissé et descendrait de l'étage stratégique à l'étage opérationnel ; qu'en penserait le Pakistan au Cachemire ?
  • le tabou d'une attaque nucléaire d'un pays non doté par un pays doté serait annulé ; des imitateurs ? Kim Jong Un ?
  • la Chine populaire entrerait dans la tenaille d'incertitude entre deux Etats foutraques, la Russie au nord et la Corée du nord à l'est ; il serait alors temps de parler de bascule stratégique pour le PCC, débordé sur la partie utile de l'empire (Dongbei) et défié à l'opposé par l'Inde sur le versant himalayen ;
  • un parapluie nucléaire deviendrait l'obsession permanente de tous les primo-accédants à l'atome, à commencer par l'Iran ; puis le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Algérie dit-on etc.
  • la teneur de la réaction des Etats-Unis sera le juge de paix de leur protectorat d'Europe occidentale. On se souvient d'Obama en Syrie, on peut craindre un grand trou noir qui obligerait les Etats européens à sabrer dans les comptes sociaux pour réarmer à vitesse accélérée afin de sauver quoi ? mais la Pologne bien sûr, c'est Poutine qui le dit.

Combien de temps une Russie érémitique pourrait-elle tenir ? Aussi longtemps que le petit csar et son successeur pourront asservir les autres nations et leurs richesses à travers onze fuseaux horaires et que l'apathie légendaire du Russe persistera. Une redistribution des revenus d'exportation sera sans doute améliorée pour tenir tout le monde au sec mais l'aventure civilisatrice européenne, amorcée par Pierre le Grand, sera terminée pour plusieurs générations et le vide de tout destin deviendra monnaie commune tel qu'il en va dans la nuit communiste.


Liens en clair de cet article :

- Déclic : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/de-la-verticale-impitoyable-au-vide-abyssal-la-m%C3%A9tamorphose-du-pouvoir-russe/ar-AA1e9O68?ocid=msedgdhp&pc=U531&cvid=3a435d6d75b149c0b986d5b34c80e9c5&ei=79

- Karaganov : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sergue%C3%AF_Karaganov

- Nucléarisation de la Biélorussie : https://charter97.org/en/news/2023/7/22/556808/

mercredi 21 novembre 2012

Areva ==> Chine, danger !

C'est à juste raison que les syndicats du groupe français Areva redoutent leur submersion par la China Guangdong Nuclear Power Holding Co. Ltd. Selon Challenges, le protocole d'accord préliminaire entre cette entité publique chinoise, qui exploite déjà des réacteurs français, et les groupes EDF et Areva prévoit des transferts de savoir-faire des segments chauds, puisque c'est ce qui intéresse d'abord les patrons chinois. La chaudronnerie et le béton nucléaires, ils connaissent.
Sauf si le réacteur de troisième génération dont la technologie sera transférée était construit sous licence domestique exclusive de territoires extérieurs (voir ci-dessous l'état du marché), il est presque sûr que nous nous trouverons dans dix ou quinze ans en concurrence avec des sociétés nucléaires chinoises dans les appels d'offres internationaux émis par l'Amérique latine, l'Afrique, voire même dans la zone OCDE, comme on l'a vu déjà sur le Golfe persique avec les Sud-coréens. Nonobstant le fait que d'autres peuvent aussi leur transférer de la technologie chaude, et sans tenir compte d'un lâchage d'EDF de l'industrie française faisant avec CGNPC le coup de Serge Tchuruk chez Alcatel, qui décida d'expatrier toute la fabrication. Des détails indispensables dans La Tribune du 29/05/2012 (Marie-Caroline Lopez).

AP1000 n°1 de Sanmen
Certes, le marché domestique chinois est énorme, à la hauteur des besoins exprimés et anticipés par la deuxième économie mondiale, et n'en déplaise à nos écologistes de croisière, l'énergie nucléaire est la seule à relever le défi. Ce qui n'empêche nullement les pays des piémonts himalayens d'équiper leurs pentes de centrales hydrauliques et de couvrir leurs déserts de fermes solaires, mais ça ne suffit pas. Au plan stratégique - vu que les questions de terreur atomique sont déjà actées pour la Chine et l'Inde - la future production nucléaire d'électricité soulagera la demande excédentaire sur les autres sources d'énergie et contribuera fortement à la réduction de la pollution atmosphérique de ces empires à charbon.
En 2007, un contrat a été signé entre Areva et la CGNPC pour deux EPR à la centrale de Taishan. Mais à la centrale de Xianning, CGNPC construira deux réacteurs AP1000 de Toshiba-Westinghouse (génération III+) avec un fort coefficient d'intégration locale. Quatre AP1000 sont déjà en construction à Sanmen et Haiyang pour CNNC et CPI respectivement (deux autres sociétés chinoises). Au moins huit autres AP1000 sur quatre sites suivront ; et derrière eux s'en planifient trente de plus, en améliorant chaque fois le coefficient d'intégration.
Les Chinois jouent à la perfection des attentes concurrentes de leurs partenaires obligés, surtout quand l'un d'eux est sensiblement en désordre. Il s'agit bien sûr du club infernal EDF-GDF-Suez-Areva-Vinci qui a fait des "étincelles" à Abou-Dhabi.

Dans dix ou quinze ans, M. Montebourg ne sera plus aux affaires, aussi la perte d'avantage de la filière française et le contrecoup submersif attendu ne l'empêchent-ils pas de dormir, puisqu'on ne l'entend pas sur ce dossier qui est en négociation depuis un an, nous dit le président d'Areva, Luc Oursel. C'est qu'à sa décharge, il vient de se faire larguer par sa copine qui ne le supporte plus après tant d'années de lutte pour l'indépendance. Il doit ranger le désordre de son coeur. A moins que dans ce dossier comme dans celui de Peugeot, d'Arcelor-Mittal ou de Sanofi, M. Montebourg, qui ferait un mauvais coiffeur, n'y comprenne toujours rien.

La France dispose encore d'atouts, avant qu'elle n'en crée d'autres par la recherche fondamentale et appliquée indispensable à notre survie, et parmi ces atouts - aéronautique, astronautique, missiles, ferroviaire, agro-alimentaire, luxe, télécoms, biochimie, bancassurance... - il y a la technologie nucléaire "maison" qui affronte les meilleurs. C'est un diamant plus gros que le Youkounkoun. Parler de patriotisme industriel et laisser négocier pareils échanges sans contrôle d'une intelligence supérieure serait stupéfiant. Malheureusement c'est déjà arrivé !

un EPR de Flamanville



Sans préjuger des réponses adroites que la direction d'Areva prépare, je conseillerais humblement aux délégués syndicaux de l'assigner en justice immédiatement en déposant un recours en référé devant le Tribunal de grande instance de Paris, parce que les textes officiels sont toujours en retard sur les décisions verbales actées dans des memorandum of understanding séparés, établis au fil des négociations. Faudra-t-il encore comprendre le texte du protocole actuel qui peut être limpide, ou réserver les précisions "ennuyeuses" dans des annexes pas toujours disponibles ou finies. C'est un travail de professionnel des contrats d'ingénierie. Si les Chinois négocient le transfert de l'EPR depuis un an, les syndicats sont déjà en retard, pour ne parler que d'eux. Le ministère en remorque de la bandaison industrielle, c'est sans intérêt ! Sur les quinze réacteurs en production en Chine, six sont français (source AIEA compilée Wiki pour la suite).

mardi 31 janvier 2012

L'Alliance royale et la question nucléaire



Le 13 janvier dernier fut la journée atomique du parti politique royaliste. Patrick de Villenoisy, candidat à la présidentielle de l'Alliance royale, est allé voir la centrale d'Avoine implantée au coeur du parc naturel régional de Loire-Anjou-Touraine. La centrale nucléaire dite de Chinon rassemble les développements successifs de la filière française, depuis le premier réacteur historique de la technologie graphite-gaz transformé en musée, jusqu'au quatre gros réacteurs à eau pressurisée qui débitent 900MW chacun et allument la moitié nord-ouest de la France.

La question nucléaire n'est pas un enjeu sociétal mais vital, encore moins un conte de sorcières. Il était urgent que le parti royaliste, génétiquement écologiste, prenne une position claire dans le débat stratégique en termes de sûreté des approvisionnements énergétiques après les doutes qui ont surgi par tout l'Occident à l'annonce de la fonte des réacteurs de Fukushima. Le coup de pouce donné aux énergies renouvelables est-il au fond si judicieux ?

Les énergies renouvelables existent depuis toujours car il fallait bien mouvoir les masses dès qu'on eut la mauvaise idée d'affranchir les ânes tournants. Moulins à eau, moulins à vent, étaient assez puissants pour couvrir la demande locale des meuniers, scieurs, foulons, pressoirs, pompes, norias, tours à forer et même marteaux-pilons, mais ces principes furent déclassés par l'explosion des besoins de la révolution industrielle. On passa à la vapeur et on y est toujours. Les centrales nucléaires sont des machines à vapeur. Chaque réacteur de Chinon délivre une puissance vapeur équivalente à 1266 locomotives Mikado, les dernières en service à la SNCF. On ne va pas ferrailler une pareille puissance sur un froncement de sourcils de monsieur Mamère parce que sa maman a raté son voyage organisé à Hiroshima en 45 !


Les énergies substitutives au courant de réseau n'ont pas disparu du paysage économique ; elles perdurèrent par endroit et cherchèrent à (re)conquérir la production domestique dans le mouvement de 68. Ainsi vit-on revenir près des rivières les roues Pelton, les Poncelet, les turbines Kaplan, capables de fournir le courant à une exploitation ; sauf que le sacrosaint monopole de l'EDF vous obligeait, et vous oblige toujours, à livrer le courant pour que l'EDF vous le revende. Vive L'Etat bête,  toi dont le règne est méconnu. Dans cette renaissance, le moulin à vent fut moins prisé pour la raison simple qu'il faut du vent. On a le même problème avec les éoliennes sophistiquées ; le vent ! Et qu'en pense Monsieur de Villenoisy venu observer la centrale trapue d'Avoine ?

La France dépend environ à 80 % du nu­cléaire pour ses approvisionnements en électricité. C’est une filière d’excellence dans laquelle notre pays est parvenu au plus haut degré de savoir-faire et de compétence au niveau mondial. Les énergies de substitution que sont l’éolien ou le photovoltaï­que ne sont pas prêtes. Elles représenteraient une augmentation considérable du coût de production en électricité. Si, notamment, nous considérons le coût de construction de l’éolien par rapport au nucléaire qui est déjà tout construit, nous arrivons à des rapports inimaginables de l’ordre de quatre fois le nucléaire pour l’éolien terrestre et de huit fois le nucléaire pour l’éolien offshore. Il faut bien préciser que ces coûts sont ceux calculés par rapport au fait que le nucléaire est déjà construit alors que l’éolien est à construire. Évidemment, l’éolien une fois construit, il faudrait diviser le rapport par deux ou même trois en sorte que l’éolien offshore, par exemple, ne représenterait plus que trois fois le coût du nucléaire.
Il faut aussi considérer les aspects écologiques et esthétiques, sans parler du fait qu’au moment où nos besoins en énergie sont les plus forts, l’éolien ne fonctionne pas, car en plein hiver nous sommes en période anticyclonale et il n’y a pas de vent. On sait que l’éolien fonctionne à 30 % de ses capacités potentielles et que la durée de vie de ses matériels n’excèdent pas pour l’instant une quinzaine d’années.
La différence est encore plus grande avec le photovoltaïque qui représenterait un coût comparatif considérable qui disqualifie, en l’état de nos connaissances, cette énergie.

L’Alliance royale tient aussi à rappeler que le désengagement par rapport au nucléaire représenterait un risque important. En effet, la filière nucléaire, qui attire à elle nos meilleurs ingénieurs, ne le ferait plus à l’ave­nir dans l’hypothèse où nous programmerions son démantèlement à terme. Nos ingénieurs se détourneraient ainsi d’une carrière condamnée. Il en résulterait un risque lié à la baisse de compétence qui rendrait cette filière dan­gereuse et lui ferait perdre son niveau d’ex­cellence. Dans la conjoncture économique actuelle de notre pays, cela relève de la plus grande impéritie que de préconiser ces mutations qui compromettraient nos approvisionnements stratégiques en énergie.

L’Alliance royale propose donc de main­tenir le nucléaire qui procure aux Français l’énergie la moins chère du monde. Nous ne considérons les autres énergies que comme des voies de recherche dans lesquelles nous préco­nisons d’investir pour trouver d’autres sources d’énergie et pour maintenir notre niveau de recherche. (BPO 67 - Bulletin périodique officiel de l'Alliance Royale n°67)

Les Français aimeraient bien que tous les candidats à la présidentielle soient aussi clairs que le comte de Villenoisy. La dispute y gagnerait en intelligence. Sans doute aucun il est judicieux de pousser les énergies renouvelables au niveau domestique pour les petites structures de production bien placées, mais en privilégiant la liberté d'installation de préférence aux subventions étatiques qui faussent le jeu. Qu'adviendra-t-il de tous ces ventilateurs quand ils ne seront plus favorisés par un prix d'achat extravagant du courant produit ? Libérons l'accès aux rivières en accord avec les usagers locaux, regroupés en syndic de l'eau comme dans l'ancien temps, et multiplions les moulins de rivière, partout branchés directement sur le circuit domestique de force et lumière de la maison ou du hameau. Nous y gagnerons globalement une réduction de l'appel aux centrales, et nous obtiendrons localement une sûreté de fourniture. Et laissons au génie nucléaire la mission de fournir tous les autres à bon compte. Comme le dit le candidat, nous avons un niveau d'excellence en nucléaire. Ne gâchons pas nos chances dans la guerre économique.





NB: Le Bulletin périodique officiel de l'Alliance royale (BPO) n'est pas réservé aux militants du parti. Vous pouvez vous y abonner en remplissant la fiche ci-jointe avec un chèque de 12€ ou un virement bancaire.



Mise à jour du 1er février 2012
Le Cour des Comptes vient de publier un rapport thématique sur la filière nucléaire. Ce rapport est très intéressant et complet. Une version visuelle abrégée prémâchée est disponible pour les journalistes !! Produit par la Cour des Comptes, il ne disparaîtra pas des écrans de sitôt. La synthèse est accessible par ici.
On en retiendra que le coût courant économique du parc nucléaire français ressort à 49,5 euros par mégawattheure. C'est déjà 7,5€ plus cher que le prix de cession Arenh sur le marché inter-négoce et 73% de plus que le prix (HT) facturé aux consommateurs de la première tranche horaire, 28,63€.

Commentaire : s'attendre à des hausses de tarif pour provisionner maintenance et démantèlement des réacteurs selon leur âge, est avisé. Mais même avec une hausse drastique des prix de l'électricité pour combler l'écart, la filière reste la plus économique.
Les 49,5€/MWh du rapport s'opposent aux coûts suivants des filières concurrentes :
20 à 50€/MWh pour l'hydraulique
60 à 90€/MWh pour le gaz
80 à 115€/MWh pour l'éolien ancré à terre
160 à 300€/MWh pour le photovoltaïque

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