dimanche 30 janvier 2011

Af-Pak, finir le job !

Nous entrerons cette semaine dans l'année du Lapin d'Or (le 3 février). Normalement, c'était jusqu'ici un signe de tranquillité pour une année diplomatique. Mais la règle zodiacale est de métal ; attention les doigts. Les natifs de ce signe sont dits offenser le Ciel de l'Est et doivent s'approcher de trois signes favorisés que sont le chien (comme wardog), le cochon (de lait du méchoui pas hallal) et la chèvre (du légionnaire). Les pythisses taoïstes prédisent aux natifs des autres signes une année barbante ! Pourquoi devrons-nous alors combattre encore en Afghanistan si sous de tels auspices il ne se passe rien ? Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Fin du chapeau gai.

Avertissement sans frais : Ce billet n'a pas l'outrecuidance d'être un renfort pour la politique offensive du président Sarkozy, qui nous lit chaque matin bien sûr, mais la convergence d'idées ne peut nous épargner un certain effort d'analyse, au moment où se lèvent ci et là les clameurs munichoises du renoncement, même dans la sphère royaliste. On pourra lire avec quelque effarement le billet pacifiste et désinformé de M. Renouvin en cliquant ici.

Recadrage

Cette guerre n'est pas américaine même si Dominique de Villepin et Ségolène Royal en débat à Grenoble vendredi dernier (28.01.11) nous l'affirment. Elle n'a pas été déclarée par le président des Etats-Unis un lendemain de cuite, mais par une puissance étrangère de la manière la plus spectaculaire possible, en détruisant avec fracas deux gratte-ciel emblématiques de la capitale de l'Occident, New York. Seuls les Japonais à Pearl Harbor avaient fait mieux, mais pas en terme de victimes ! 2605 sans les avions en 2001 contre 2403 en 1941. Dire que la guerre est américaine signifie qu'ils l'ont bien cherché ! A qui le tour ? La France ? Qui l'aura bien cherché aussi ? Cette puissance étrangère était al-Qaïda, et personne d'autre - désolé pour les paranoïaques du complot maison -, al-Qaïda alliée au régime taliban afghan d'alors et à quelques autres services secrets islamiques parce qu'on sait déjà tout. L'émoi fut planétaire mais pas dans le même sens partout. Deux constatations du rédacteur : dans les immeubles bourgeois du Caire, on a ci et là sabré le champagne la nuit du 11 septembre. Dans le quartier du Panier à Marseille, chaque "Onze" c'est nuit blanche et musique à fond !

La réaction la plus saine à l'attentat gigantesque était d'aller éradiquer le nid de freux qui avaient organisé ça, et le président Chirac, un des premiers sur le tas de ruines fumantes, joignit nos forces spéciales à l'expédition punitive. Rappelons qu'elles furent les seules à avoir vu Oussama ben Laden dans l'alidade mais n'ont pas reçu l'ordre de stop (?).

Que l'Administration Bush ait foiré la suite, n'est pas discutable. Voulant finir la guerre que son père avait d'une certaine façon perdue, et sous les pressions du lobby pétrolier dont il était issu, le président Bush junior laissa courir la désinformation propagée par le Pentagone, son vice-président et les services, pour attaquer préemptivement l'Irak arrogant et d'une certaine façon "tuer le père". Ce faisant, il sauvait al-Qaïda de l'incinération finale en reportant tous ses efforts entre Tigre et Euphrate. Il finit par le comprendre et se débarrassa des faucons mouillés¹ pour son second mandat.

Son successeur a abandonné la démocratisation forcée d'un pays qui n'existe pas en temps de paix pour rétrécir ses ambitions, afin qu'elles tiennent dans un calendrier électoral. Paradoxalement c'est du côté de la démocratisation rustique et de la libération des femmes et des fillettes (elles vont à l'école, enfin !) que l'empreinte sera la plus durable, quelle que soit la fin de l'histoire.

La stratégie de l'Administration Obama en Afghanistan est limpide si elle n'est pas simple : finir l'état-major central d'al-Qaïda et sécuriser les fusées nucléaires pakistanaises. La méthode ne l'est pas moins : nettoyer, tenir la position, construire de l'infrastructure, transférer la position aux autorités afghanes (clear - hold - build - transfer). A quoi s'ajoute, la destruction systématique par les drones de la CIA des talibans et alqaïdistes réfugiés aux Warziristans. Le score monte chaque jour et la ressource en moudjahidine d'un certain niveau n'est pas inépuisable.

Nul ne sait si la Coalition aboutira sur son projet, les certitudes se dévoilant toujours après coup quand on écrit l'histoire. Mais déjà il y a une majorité dubitative chez les analystes-experts quant au succès de l'entreprise, ce qui pour moi ne veut pas dire plus que quantifier le flux d'informations, et sans doute pas établir la bonne solution par la loi du nombre. Il n'en reste pas moins vrai que le pays recèle de grandes zones d'insécurité qu'il ne semble pas possible en l'état de réduire.

Demain

Le reproche de guerre américaine va de pair avec celui de l'otanisation. Faisons un sort à la vassalité consécutive à l'otanisation de nos forces armées. Combien de fois faudra-t-il répéter que la charte atlantique et sa pratique n'obligent pas à suivre aveuglément la puissance dominante de l'Alliance. En mars 2003, des pays essentiels à l'OTAN ont refusé leur concours aux anglo-américains. Il faut les citer à nouveau pour les malentendants : La Turquie en charge des intérêts de l'Alliance au Moyen-Orient, l'Allemagne au centre du dispositif atlantique continental, la Belgique pays hôte des sièges OTAN les plus importants, le Canada pays frère des Etats-Unis. La France, non impliquée alors dans le commandement intégré, pouvait refuser elle aussi sans problème l'aventure Bush II. Le Setter fou du Quai d'Orsay en décida autrement pour passer à la postérité, en organisant une guerilla extravagante au siège de l'ONU à New York contre notre allié de référence qui versait dans la fabrication la plus douteuse ! C'était son problème ! Nous en fîmes le nôtre², incapables de peser d'aucune façon sur l'issue inéluctable, la guerre.

Depuis, beaucoup d'eau est passée dans les oueds du désert ! Le Croissant vert dont les situations conflictuelles étaient paradoxalement calmes est depuis quelques semaines secoué par les révoltes arabes. A l'exception des sujets des émirats du Golfe persique, ces peuples ne furent jamais gouvernés gentiment puisqu'on leur prêtait un tempérament d'amadou. Ils affrontent la Trique dans une hystérisation traditionnelle mais peuvent obtenir une démocratie. Si ces pays obtiennent des démocraties à l'occidentale (pas d'autre modèle en rayon), le contrecoup sera rapide hors du monde arabe. On pense à l'Iran en quasi-faillite économique et à ses voisins afghans, lassés de la guerre des clans. Même si d'expérience on en sait l'issue, tout prurit démocratique dans ces contrées nous sera favorable car il désagrègera les pyramides féodales corrompues jusqu'à l'os, et ouvrira le vide créé à celui capable de mettre le paquet. Espérons que Barack Hussein Obama soit à l'heure !

Quoiqu'il advienne, en Afghanistan, nous sommes engagés avec tout le monde atlantique, et d'au-delà, pour faire aboutir le choix stratégique américain précité (al-Q et bombe A pakistanaise). Comme tout le monde, nous programmons le retrait de nos forces en fonction des acquis, à commencer par la capacité de l'ANA à pacifier ses territoires. Le job fini, bien ou moins bien, nous partirons tous ensemble. Qu'adviendra-t-il si la Coalition échoue et reflue ?

Après-demain

Gouverner c'est prévoir, et ceux qui réclament notre départ rapide sans expliquer la suite donnée se disqualifient des fonctions gouvernementales. C'est triste d'en trouver chez nous.

Si la Coalition échoue et reflue, l'islamisme mais pas seulement lui, beaucoup de gens dans le monde musulman, jusqu'à une certaine bourgeoisie, fêteront la victoire des pouilleux de la montagne sur les Croisés hyper-équipés et en surnombre qui les ont défiés. Tous les partis islamistes seront submergés d'adhésions et de militants enthousiastes. L'Islam radical sortira partout vainqueur, sauf en Chine peut-être. Au Pakistan, les foules surchauffées feront le lit des fondamentalistes et les vibrations déstabiliseront l'Inde. Les deux puissances sont nucléaires, en guerre larvée et n'ont pas confiance en la parole donnée par l'autre. En Iran, le pouvoir des mollahs qui nous détestent n'aura plus de craintes et les freins du programme de bombe atomique seront desserrés. On égorgera un caricaturiste danois au prochain Aïd pour le fun.

En France, ce sera moins dramatique ...au début.
Où nos caves d'immeubles en cité sont taguées aux pochoirs Ben Laden et AQMI, les fondamentalistes recruteront facilement et auront sous la main des masses malléables qui pourront être plus tard ordonnées en cohortes. La charia et l'engagement moudjahid se diffuseront dans les cités et nous verrons naître de petits émirats particulièrement vénéneux et quasiment blindés dans toutes nos conurbations. Les musulmans sincères se tairont, à moins d'être les premières victimes de la radicalisation. Des voix plus fortes que d'habitude s'élèvent de leurs rangs ces jours-ci pour dénoncer la prise en otage de l'islam par les terroristes. La persécution des chrétiens d'orient leur est insupportable puisqu'ils sont ici dans une position symétrique aux coptes d'Egypte. Cliquer ici sur l'entretien donné au Progrès de Lyon par le président du conseil régional du culte musulman en Rhône-Alpes. Cela suffira-t-il à contenir les salafistes des cités et leurs supplétifs de droit commun ? Bien sûr que non.

On se doute qu'il en sera de même en Angleterre et dans d'autres pays infectés par l'islamisme. Ne parlons pas de l'Afrique du Nord qui passera rapidement sous la coupe des fondamentalistes, soit brutalement, soit sur le modèle turc par le détour d'une conversion des campagnes.

Qui les affrontera ici ? Nos CRS sont-elles aguerries(4) ?De qui sont composées nos compagnies d'infanterie ? Qui se fraiera un chemin à travers leurs défenses faites de femmes et d'enfants, comme à Gaza ou... à Chanteloup-les-Vignes tel que je l'ai de mes yeux vu ? Qui ouvrira le feu à deux cents mètres pour économiser la voltige ? Qui décrètera le couvre-feu général et le fera respecter ? La patrie-des-droits-de-l'homme et ses religionnaires de la tolérance communautarisée lèveront-ils d'immenses cortèges pacifistes et violents à la fois comme on en vit durant la crise des Pershing, lorsque Mitterrand disait au Bundestag en 1983 : "les SS-20 sont à l'est mais les pacifistes sont à l'ouest"; et comme on le revit à Strasbourg lors du 60° sommet de l'OTAN en avril 2009 ?

Nous pourrons "tenir" trois ou quatre cités embrasées, mais pas toutes. Et ceux qui veulent subvertir notre société décadente le savent bien. Le désordre appelle immanquablement l'ordre. L'offre viendra tout naturellement des boutefeus, on l'a déjà vu lors des émeutes dites de Clichy-sous-Bois en 2005. Il faudra négocier des avantages et leur vendre pas cher quelques chameaux d'apaisement³. Mais sur la crémaillière de la Conquête, l'islam fondamentaliste aura gagné un ou deux crans, jusqu'à la prochaine fois. Et ainsi de suite.

Aussi devons-nous déjà faire front à la source de la menace et rester en Afghanistan jusqu'au bout pour ne pas perdre la face. Et en cas d'échec, improbable mais quand même, nous rentrerons avec tous les coalisés, ayant tous le même problème à résoudre au retour dans nos pays respectifs, ce qui suscitera cette fois une autre forme de solidarité, sur le maintien de l'ordre et le renseignement, solidarité sans laquelle l'avenir sera très sombre pour notre civilisation.

Dès ce moment nous saurons aussi que la vitrification préalable des républiques fondamentalistes d'Iran ou du Pakistan sera une option stratégique ouverte ! Mais ceci est une autre affaire dont nous espérons n'avoir jamais à parler.

A quelque chose malheur est bon, notre armée de terre a fait un saut qualitatif important par sa participation à la guerre coalisée, les opérations de gendarmerie débonnaire africaine l'avaient entièrement rouillée. La lame brille hors du fourreau.

Notes :
(1) expression traduite de celle créée par The New Hampshire Gazette qui englobait tous les va-t-en-guerre de la première Administration Bush Jr qui surent dans leur jeunesse échapper à l'expédition du Vietnam et se déclarèrent experts contre les officiers généraux. Voir leur « chickenhawk hall of shame ». En français nous les appellerions les planqués de l'arrière.
(2) surtout lorsque en conférence de presse, à la question de savoir qui de Saddam Hussein ou des Etats-Unis la France voulait le succès, Villepin refusa explicitement de répondre. Le discours de Villepin à l'ONU est ici.
(3) il suffit de connaître le catalogue de revendications en Angleterre pour savoir de quoi il retourne. On va jusqu'à l'entrée de la charia dans les prétoires, au motif du droit coutumier anglais !
(4) ces temps-ci des pelotons entiers de CRS (Lyon, Marseille, Perpignan) se font porter pâles pour contourner la loi d'astreinte permanente et d'une certaine manière, faire grève.

Soutenons le soldat français

C'est donc bien contre les effets induits sur notre propre sol d'une éventuelle capitulation que se battent avec courage et talent nos soldats, et pas pour le triomphe de la Pax americana. Soutenons-les ! Le soutien de l'arrière est plus nécessaire encore quand la situation au front est difficile. Ne les décevons pas comme nous le fîmes à leurs aînés d'Indochine et d'Algérie. Et surtout de notre bord ! « France, mère des arts, des armes et des lois ». Il faudrait que le sonnet patriotique de Joachim du Bellay se vérifie de temps en temps. Ce ne sera pas drôle tous les jours, mais c'est par mauvais temps qu'on reconnaît les âmes sures.



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samedi 22 janvier 2011

Rencontres Royalistes /1

Ce court billet est le condensé et le prolongement d'un article de Royal-Artillerie publié le 20 novembre 2010 sous le titre Assises... ce que nous en ferons. Il a paru sur La Toile n°9, trimestriel électronique de la Conférence Monarchiste Internationale, édité et diffusé par SYLM. Il entre en archives RA.

Les Premières Rencontres Royalistes (PRR) — anciennement Assises — pourraient être l’occasion de définir un but commun pour les chapelles et les royalistes inorganisés, qui serait de mettre un jour un roi dans le domaine régalien, sans définir voies et moyens d’y parvenir, et surtout sans l’impliquer dans le débat social si nous ne voulons pas le « diviser » entre nous.

Comme avait dit Anna de Noailles à propos du Martégal : « Qu’importe que l’on diffère d’opinion sur les hommes, les événements, les idées, si l’on est d’accord sur les dieux ». Mais chacun de nous a ses « dieux » ; sa voie exclusive d’accès au trône, en plus d’avoir « son » prince indiscutable. Guidons-nous alors sur un phare loin en mer mais balisé sur la carte et laissons à chaque bateau le choix de sa route, la prise de ris, les virements de bord. En fin de course, les circonstances dramatiques de l’aubaine auront éclairci l’alternative et le choix n’en sera plus un. Reste la question du nerf ! Il n’est pas de propagande aboutie sans moyens préalables, de gros moyens aujourd’hui.

Vers un appel de fonds
Les nouvelles structures d’influence sont des montages capitalistiques même quand elles combattent le Capital. A la louche et pour commencer, un million d’euros est à trouver pour créer quelque chose qui se voit, qui travaille l’Opinion et qui dure. On pourrait détailler l’assiette de « taxation » lors des PRR de printemps et mettre en concurrence des projets neufs, ou lancer un appel d’offres de structure.


L’offre de Royal-Artillerie est connue : un portail web royaliste en libre-service pour les producteurs de contenu, une « agence de presse » pure player et assez vite ensuite, un quotidien sur tablettes Internet avec en option un mensuel papier de réflexion (style Les Epées en moins rural comme maquette). A vous les studios !

Ces Premières Rencontres Royalistes seront ce que nous en ferons, mais n’anticipons pas les travaux accomplis. Au niveau individuel déjà, nous pouvons dire que, même en notre absence physique, si nous traduisons dans notre comportement quotidien de royaliste les recommandations auxquelles elles auront abouti, la situation du mouvement s’améliorera par capillarité.
Pour nous mettre chacun dans l’axe d’une aimantation commune, convergeons simplement vers un roi dans un schéma institutionnel un peu plus précis, et quelque soit le résultat de ce consensus, nous pourrons chacun nous dire, j’ai fait de mon mieux.

Retrouvez ce billet dans La Toile n°9 en cliquant ici (page 29).

Postscriptum du 28.03.2011
Par lettre à Sylvain Roussillon (CMI), le Groupe de Liaison Royaliste annonce l'abandon du projet de Rencontre Royalistes 2011, par défaut de moyens humains et financiers.

Picsou l'a rêvé, Ts'ai-chen l'a fait !

Ce billet est paru dans l'Action Française 2000 du 20 janvier 2011 sous le titre Les Chinois maîtres du jeu. Il avait la modeste ambition de mettre en valeur les énormes disponibilités financières de la Chine qui à force de travail acharné peut aujourd'hui s'acheter le Monde. Reste que ces réserves sont la partie non redistribuée des bénéfices de l'Empire qui tarde sérieusement à assurer le minimum décent aux masses laborieuses et démocratiques de l'intérieur.
Quelle leçon sévère, pour notre civilisation des loisirs, notre goût de la revendication et notre mentalité d'éternel estivants, que nous soyons désormais à l'encan !
Dit en passant, Ts'ai-chen (Caishen) est le dieu de la fortune du panthéon chinois.

Dans la salle de marché des réserves chinoises, tourne, dit-on, un globe terrestre à la mode de Coronelli où les océans sont de lapis-lazuli et les terres émergées d'or. Lui font face vingt-quatre postes de travail électroniques. Qui voit le globe voit Mammon, les Chinois adorent l'argent. Nous sommes chez SAFE¹, State Administration of Foreign Exchange. Les postes sont occupés par des super-gnomes, la crème des jeunes mathématiciens de l'université. C'est sous la houlette de Mme Hu Xiaolian qui fut vice-gouverneur de la Banque Populaire de Chine à 47 ans, qu'a explosé l'accumulation des réserves de changes les plus formidables de l'empire céleste en passant le trillion de dollars en 2006. A raison d'un milliard de plus par jour, elles atteindront trois trillions de dollars bientôt² ! Mme Hu a retrouvé son poste de vice-gouverneur de la BPC et s'occupe aujourd'hui de diversification.
En effet, 65% des réserves centrales de Chine sont en dollars américains sous forme de bons du Trésor, titres d'agences et espèces. Les Etats-Unis consomment ce que la Chine produit avec l'argent que la Chine leur prête, pris sur les bénéfices qu'elle engrange sur leur dos. Comme le dit Lawrence Summers, chef du Conseil Economique National d'Obama, les Etats-Unis et la Chine sont liés par une dissuasion financière dans le droit fil de la "destruction mutuelle assurée" qui gouverna les relations russo-américaines de jadis. Mais si la Chine ne peut se défaire de son encaisse dollars au risque de tout perdre, elle peut manipuler la gestion de ses bons en appui direct de sa diplomatie, et elle ne s'en prive pas, au grand jour ou en sous-main par ses fonds souverains.

Gens avisés, les dirigeants chinois cherchent à diminuer le risque américain de deux façons : ils divisent les encours, d'où leur intervention sur l'euro (26% des réserves) dont nous allons parler, mais surtout, ils veulent substituer leur propre monnaie dans les règlements commerciaux avec l'étranger, une façon aussi de différer sa ré-évaluation. Le commerce chinois en Asie du Sud-Est est de plus en plus réglé en yuans et l'on a connaissance d'accords de swap avec des pays aussi divers que la Corée du Sud, la Malaisie, l'Argentine, la Biélorussie ou l'Indonésie. Qu Hongbin, chef économiste de la HSBC à Hong Kong, a déclaré récemment que 40 à 50% du commerce extérieur chinois sera réglé en yuans en 2012. Quand des pays (asiatiques) règleront leurs échanges hors-Chine en yuans, la monnaie chinoise aura accédé au statut de devise internationale, prélude à celui plus prestigieux de sixième monnaie de réserve avec le franc suisse, le yen, la livre sterling, l'euro et le dollar américain.

En attendant l'apothéose du "créativisme idéologique", la SAFE vient sur l'euro en prenant des bons à rendement émis par les trésors malades européens, pour trois raisons : dans leur diversification des réserves de change, ils misent sur la continuation de la zone euro parce qu'ils ne voient pas d'alternative et que les émissions des PIGS³ sont garanties par l'Union européenne allemande, partenaire économique majeur dont la santé est liée à la leur propre ; le portefeuille de bons européens est un levier du même modèle que celui qu'ils utilisent contre les Etats-Unis, à la différence près que tout chantage à se défaire de ces bons à vil prix réagira immédiatement sur la BCE qui en détient, mais aussi sur les systèmes bancaires français et allemand qui ont de fortes encaisses de bons pourris, entamant ce faisant leurs ratios prudentiels ; troisième raison, par la fenêtre monétaire, ils s'ouvrent le passage pour investir dans les fleurons européens et se prémunissent du protectionisme réclamé par les partis populaires. Que peut refuser Madrid, qui vient de leur placer six milliards d'euros au bon moment, à un géant industriel chinois qui veut acheter des usines ou des banques ? Pourra-t-elle taxer demain un dumping chinois après avoir signé 7 milliards $ de contrats export avec le vice-premier Li Keqiang ? Et ce n'est qu'un début a dit celui-ci au roi.

cliché NASA connurbation Beijing-Tianjin

Que cela nous plaise ou non, les Chinois sont maîtres du jeu. Les effets sont d'évidence, les causes aussi, à commencer par un régime politique bien adapté à la période de renaissance économique. Les cabinets ministériels forment leurs successeurs en continu sur un agenda centenal. Un projet national de temps long existe qui convoque de gros moyens et interdit les faux-fuyants et la démagogie. Malgré tout, ces réserves monstrueuses devraient être dirigées aussi vers la satisfaction des besoins essentiels des masses populaires sans pour autant alimenter l'inflation qui menace. C'est le vrai défi.

Notes :
(1)Coffre-fort se dit safe en anglais
(2)Les réserves de change détenues en Chine ont atteint fin décembre le montant de 2.847 milliards de dollars, a annoncé mardi la BPC (AFP.- 11.01.11). S'y ajoute 1,7 trillion d'argent de circuit court (illégal) mais mobilisable. Les réserves françaises totales sont de 182 milliards $.
(3)comme Portugal, Irlande, Grèce et Espagne (Spain)
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jeudi 20 janvier 2011

Un 21-janvier de plus

Demain, 21 janvier, je n'irai nulle part puisque d'astreinte ! La liste des messes commémorant l'exécution du roi Louis XVI est impressionnante. Je donne le lien de l'Association Louis XVI de Paris, mais d'autres sites ont fait des listes, comme SYLM, Café Royal, La Faute à Rousseau, l'Union des cercles légitimistes et des blogues royalistes. Amiens, Ammerschwihr, Avignon, Bayonne, Beaune, Belloy en France, Biarritz, Bordeaux (2), Bordeaux-Talence, Caen, Chalon-sur-Saône, Compiègne, Dijon, Fabrègues, Flaux, Fontainebleau, Grasse, Lille, Limoges, Louailles, Lyon (2), Marseille, Mulhouse, Nancy, Nantes, Nice, Nîmes, Paris (5), Paris-Saint-Denis, Paris-St Maurice, Pau, Perpignan, Rimini (It), Rixesart (Be), Rognonas, Strasbourg, Thiberville, Toulon, Toulouse (2), Versailles, Villeurbanne et j'en oublie. Il me semble qu'il y en a chaque année un peu plus. Bravo. L'an prochain nous prendrons le temps de faire une carte de France interactive.


Un royaliste doit aller à la messe pour Louis XVI et prendre aussi le temps de réfléchir au mot provocateur du prince Sixte-Henri de Bourbon Parme, "le Roi est mort en France", antinomique au principe de continuité qui dit que "le Roi ne meurt jamais en France", ce qui en aparté, interdisait le deuil d'apparat au dauphin, au chancelier et aux parlements quand le second corps du roi avait quitté la scène. La monarchie traditionnelle et neuf fois centenaire est morte avec Louis XVI, SAR Sixte-Henri a raison.

On peut se poser la question des motifs réels de sa disparition pour ne pas dire de son évaporation. Les circonstances détaillées en sont connues de nous tous, le pourquoi est plus difficile à accepter, et ne tient pas tout dans l'inadéquation du monarque paradoxalement moderne et dépassé à la fois, excellent homme au demeurant, en charge d'une époque charnière où primaient le raisonnement vif et l'exécution prompte, hélas !
La monarchie française s'est effondrée sur elle-même en quelques semaines à la stupéfaction générale. Dans l'histoire, les régimes politiques disparaissent le plus souvent en conséquence d'une guerre étrangère, gagnée ou perdue d'ailleurs, mais dont la conduite a saigné le pays, et quelquefois plus rarement par l'insurrection populaire, comme on vient de le voir en Tunisie.

En 1789, les trois Ordres, en fermentation depuis la Fronde, en gros, ont défié le roi et brisé le consensus féodal. Dès lors le roi régna "hors-sol", dernier principe de la séquence frappée sur les pièces de monnaie : "la Nation - la Loi - le Roi". La fonction désacralisée fit aux yeux des observateurs de jadis la preuve de son inutilité pour ne pas dire de frein à la réforme. Ce n'était pas rattrapable, et à mon avis ça ne l'est toujours pas, dans l'attente d'une révolution pédagogique d'ampleur.
Je signale à cet effet, après le CRAF d'ailleurs, que Multimedia France Production, spécialiste de l'édition pour enfants, publie les CD des rois de France fort bien faits sur des textes de Jacques Bainville. Clic !

L'assassinat du roi par sa propre nation est la signature barbare de l'accaparement achevé du pouvoir suprême qui n'était pas disponible entièrement et légitimement du vivant du titulaire, malgré la Constitution de 1791 qui ouvrait toutes les charges aux vertus(!) et aux talents, donc aux plus malins des ambitieux. Les révolutionaires ne se seraient pas "deshonorés" en l'exilant, mais on était alors dans l'emphase, le tragique énivré de sang, qui confirmait notre fureur spécifiquement française avant d'aller ensuite terroriser toute l'Europe. Nulle part ne furent autant saccagées les constructions témoins du passé et de son prestige inégalé. On détruisit jusqu'aux tombeaux ! Tout le monde s'est vautré dans le vol, le meurtre et le pillage annulant des siècles d'éducation catholique ! Ce roi très pieux n'en fut pas responsable, son âme repose en paix.

Si le modèle appartient désormais à son époque, il nous est nécessaire d'en inventer un autre adapté aux jours présents. Il est dommage qu'une seule entité royaliste de toutes celles que nous connaissons produise des matériaux neufs pour reconstruire une monarchie. C'est l'Alliance Royale. Désolé pour les autres, d'autant qu'elles sont en capacité de produire.

Nous terminerons ce court billet par le Dies Irae du Requiem à la mémoire de Louis XVI composé par Luigi Cherubini. Le concert Cherubini donné à la Chapelle Royale de Versailles ce 21 janvier au soir est retransmis sur le web. A cette heure, nous en cherchons encore la source d'émission.



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jeudi 6 janvier 2011

L'euro de la Hanse

Ce billet est paru dans l'Action Française 2000 du 6 janvier 2011 sous le titre Tallinn embarque avec Berlin. Il entre en archives RA. Il peut paraître "désaxé" de prendre la défense de l'euro fédéraliste dans un journal royal-souverainiste, mais c'est à dessein. Le premier souci d'un premier ministre de roi sera de remettre de l'ordre dans les comptes publics avant de penser à revenir au prestige de la monarchie. L'adoption de l'euro par la République française était un défi de bonne gestion... à l'allemande. On a vu que la démagogie inhérente au régime et la "récompense" des électeurs du camp vainqueur dans le droit fil du clientélisme latin ont saccagé l'intention de saine gouvernance jusqu'à ruiner l'Etat. Un roi qui ne saurait pas remettre ses comptes publics à l'équilibre ? ce n'est même pas la peine d'y penser, ni de travailler à sa restauration.


Tallinn passe à l'euro pour achever de renouer avec une prospérité ancienne quand, à l'abri de forts remparts danois, elle était le port de bois et de sel le plus oriental de la Hanse allemande¹. Aujourd'hui, l'esprit hanséate est revivifié. Le plus petit des pays scandinaves est un acteur économique notable dans le domaine des nouvelles technologies au point que l'on se moque d'eux en parlant d'e-Stonie ; mais ils vendent aussi de la biotechnologie, des machines, des équipements électroniques, du textile et des produits de la filière bois ; leurs partenaires étant dans l'ordre, la Finlande (son frère culturel et plus gros investisseur industriel), la Suède qui tient le secteur bancaire et dont le comportement de crise a été critiqué, l'Allemagne qui jadis la créa et l'enrichit, puis la Lettonie, la Russie, la Lituanie et les États-Unis.
Est-ce dû au brassage d'étrangers résidents, les gens de Tallinn sont très ouverts d'esprit pour ne pas dire plus intelligents, comme l'ont montré par exemple les premières manœuvres navales OTAN de la mini-flotte estonienne dont l'interopérabilité rapide fut remarquée (Baltron 1998). Cet Estonien à l'esprit vif n'a raté aucune occasion de prendre la remorque d'organisations internationales actives (OMC, OTAN, OCDE, OSCE, FMI, UE, OIF) qui lui apportent une ouverture concrète et un peu de sécurité, si l'on comprend bien que vivre dans le jardin de l'ours russe reste, malgré toutes les déclarations pacifiques de MM. Medvedev et Poutine, dangereux. Aussi, le gouvernement de Tallinn s'est-il ému officiellement de la vente à la Russie des bâtiments français de projection et commandement Mistral à mission offensive.


Ainsi donc, au moment où des économistes de renom mettent en pointillés la continuation de la zone monétaire Euro, un pays scandinave bien géré et industrieux rejoint-il le tournez-manège des preux et des gitans. Avec un déficit public de 1,3% du produit intérieur brut (pib) et une dette souveraine ridicule de 7,2% du pib, nul doute que l'Estonie se range avec les preux ! Anticipe-t-elle la scission des économies sérieuses du nord et des économies rieuses du sud ? A tout le moins elle embarque avec l'Allemagne et la Finlande dans ce qui pourrait être un nouvel euromark de la zone germanophone. La couronne estonienne (EEK) introduite en 1992 contre le rouble fut raccrochée dès le départ au deutschemark à la parité fixe de 8 pour 1. Le DEM prenant le nom d'euro, l'EEK continua à la parité de 1 EEK = 6,39 centimes d'euro ± 15 % au sein du mécanisme du taux de change européen (MCE II) à compter de 2004 comme le firent aussi ses cousins baltes et slovène. La Slovénie a converti ses tolars en euros en 2007 et la Lituanie et la Lettonie pensent abandonner litas et lats en 2014, si (?) les critères de convergence sont respectés. Pour eux, l'euromarkland est d'avenir. Pourquoi ?


L'euro fut créé par la France et l'Allemagne dans une optique de gestion prudente des comptes publics, après l'expérience concluante du SME qui avait vu M. Beregovoy accepter "à Montoire" de financer en creux une partie de la reconstruction des länder orientaux allemands en calant le franc sur le marc, ce qui modérait notre compétitivité relative.

La fin de l'euro actuel gangréné par les triples déficits³ des pays latins ne sera obtenue que par un divorce des créateurs. Où en sommes-nous ? Derrière l'enfumage de circonstances - les élections ici succèdent aux élections là - ce qui se débat en Allemagne aujourd'hui laisse accroire que la Deutschland AG a fait sa religion d'un largage des pays-lests, définitivement incapables de rétablir leurs comptes. L'ancien chef du patronat "teutonique", Hans-Olaf Henkel, n'envoie pas dire dans un livre au titre explicite, "Sauvez notre argent, l'Allemagne est en soldes", que les maillons faibles doivent dégager la piste et que toute péréquation des richesses dont ont abusé les cigales latines empruntant aux taux obtenus par la fourmi allemande, doit leur être refusée. La générosité allemande reste la limite infranchissable de la solidarité européenne ; elle est atteinte.

Quand on compare les poids et performances respectifs des deux zones évoquées, on est vite convaincu que la sécession est possible pour les uns et que, pour nous, la mise en accusation de l'euro dans le marasme français devra être remplacée par un bouc émissaire nouveau... je parie gros sur notre "fabuleux"² modèle social. Nous retournerons à notre piastre nationale, d'usage strictement intérieur, sans pouvoir interdire l'usage de devises cotées dans notre commerce de gros et à l'import-export. Le franc revenu adossé à des déficits, monstrueux rapportés à l'économie du pays, sera incapable de tenir son rang sur les écrans des marchés et vite dévoré par l'euromark ou le dollar. Notre fibre européenne nous obtiendra le titre de leader des latins, quelque "Reine des gitans", et Berlin gouvernera en sous-main ce qui restera de l'Europe institutionnelle après le choc. Ces gens sont très sérieux quand il s'agit d'argent. Les Estoniens l'ont bien compris.

Notes:

(1)Union politique et mercantile des ports baltes et de la Mer du nord, étirée de Bruges à Novgorod, qui traitait sur un pied d'égalité avec les princes, ses voisins. Leurs comptoirs allaient très loin dans les terres par les fleuves. Elle achèvera son déclin au traité de Westphalie qui consolidera les états-nations, ses concurrents.

(2)Les brochures distribuées en Chine aux étudiants chinois cherchant une faculté à l'étranger mettent au premier plan les conditions extraordinaires faites aux étudiants inscrits en France, avant même le coût modique de telles études comparativement aux autres universités occidentales. Nous ne reprenons pas cet argumentaire que tout le monde connaît ici.

(3)Deficits budgétaire, social et commercial.

Postscriptum du 17.01.11:  Georges Lane donne une critique lourdement fondée de l'euroïsation de l'Estonie, en cliquant ici.


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samedi 1 janvier 2011

Meilleurs Voeux

Bonne année 2011 ! Amour de son prochain, gloire du roi et beauté de la reine.
Bonne et heureuse année aux royalistes de tout poil, survivantistes, providentialistes, communistes, orléanistes, légitimistes, anarchistes et monarchiens, bonne et heureuse année à la France qui travaille et ne ploient que sous les taxes, à nos soldats engagés contre la Bêtise, à nos expatriés qui se battent encore pour nos usines ou nos banques, bonne année au sous-brigadier-chef des Renseignements Généraux Rajeunis abonné à ce blogue qu'il subit en silence, bonne année à moi car ça va secouer.
Notre beau pays, que nous ne méritons pas toujours, est à la merci d'un gnome. Nul ne sait où il gîte, lui-même s'ignore ! Un jour prochain ou lointain dans le monde de la totale incertitude, un analyste payé au mois chez Fitch, Moody's ou S&P's, aura sa crise de foie, sinon une constipation tenace ou le rhume des foins et devant la machine à café où se négocient les notes, la France perdra le triple AAA. Les marchés ne connaissant que deux émotions, l'hystérie et la panique, la spirale de notre banqueroute, dès ce jour à maudire dans l'histoire, prendra des tours dans une accélération constante que brisera notre désintégration financière. Alors comme nous l'avons vu ailleurs, la République saturnienne dévorera sa propre société pour maintenir hors de l'eau le plus longtemps possible la tête de sa nomenklatura, en attendant... les secours américains !

Les évènements sont imprévisibles par construction de l'histoire, sinon où serait le plaisir de savoir Louis XVI mort à cent ans dans les bras de Marie-Antoinette au Hameau de Versailles. Quoiqu'il arrive en 2011, la situation est dégradée à un point tel que les minorités agissantes ou présumées telles, devront être à l'heure. A défaut, elles signeront leur inutilité sur la carte politique de la nation. L'insurrection qui vient ne dit pas d'où, le "gnome" ne préviendra pas, les Gamelins de Bercy n'ont aucune chance de parer le coup, ils trichent trop et depuis trop lontemps sous le parapluie monétaire allemand pour improviser, et ils n'ont pas le prestige nécessaire pour que se détournent pudiquement les yeux du Marché au spectacle de notre indigence. Cash ! On paiera cash ! Et ce sera le krach social. Ouff !
Sommes-nous prêts ?
Sommes-nous aujourd'hui près de propager largement et sur une durée indéfinie nos solutions politiques de bon sens afin que le jour venu, le peuple laisse passer le roi ?
Nous n'avons aucune organisation du calibre exigé par l'enjeu, les caisses sonnent creux, les légitimites se divisent et les responsables du parti d'Orléans, après trois ans de mûre réflexion, ont convenu de lancer une convention nationale des royalistes, ... en juin prochain. Rien ne presse depuis soixante ans qu'on attend que le ciment prenne !

Remettons-nous en à la Providence - une fois n'est pas coutume - qui elle seule peut arracher le royalisme aux ornières de ses incapacités. Autant dire que nous disparaissons. Et dans l'attente, souhaitons nos meilleurs voeux de bonheur et prospérité à nos princes entourés de leur famille.

Que vive le roi !


Skoäl !

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