vendredi 30 mai 2008

Pathologie révolutionnaire

couve du Cannibalisme de NghiemC'est un avis de conférence prochaine qui m'a intrigué : « La Révolution : une maladie mentale des peuples ? ». Le docteur Louis NGHIEM Minh Dung se fait fort de prouver que la révolution est une des pathologies des nations, leur Alzheimer peut-être ou leur schizophrénie. Diable ! J'ai voulu en savoir plus et je suis allé aux Editions de Paris qui publient ses recherches. Le résultat est à la hauteur de l'attente.
Nghiem a écrit, entre autres, les ouvrages de référence suivants, les liens vers l'éditeur sont dans les titres :
Cannibalisme révolutionnaire, c'est le sujet du jour ;
La royauté primitive : modèle asiatique, préfacé par Olivier Pichon ;
Les arts et l'équilibre mental ; cette apologie du Beau pour la santé mentale de l'espèce devrait être obligatoire au lycée...

Rappelons-nous que l'animal social appelé "homme" a survécu à l'Evolution dont la loi dominante est l'Extinction, par son réflexe grégaire et son agressivité primitive. ADN du lycaon ? Sans doute. Il doit être le seul à avoir réussi à tuer des mammouths pour manger.
Pour répartir la nourriture, les risques et les plaisirs, les hordes ont inventé la pyramide aryenne, la justice immanente cachée au ciel ou dans les enfers, et la discipline "faisant la force principale des armées (Soult)". Ces codes sociaux engendrèrent l'inhibition sociale, une sorte de paix mentalement armée qui sauve les apparences, jusqu'à ce que le cervelet du lycaon ne reprenne le dessus.

lycaons à l'affût
L'Histoire est bourrée de révolutions sanglantes. Ne dit-on pas que la pire des guerres est la guerre civile par le cortège d'atrocités qu'elle convoque à l'étanchement de la haine réciproque ? Quelques noms récents se passent de commentaires : Cambodge, Rwanda, Bosnie, Darfour,... (il y a des pointillés pour le futur).

Ne nous croyons pas nous-mêmes supérieurs. N'avons-nous jamais "rêvé" de tenir sous le feu d'une lourde Thompson nos ennemis politiques qui "exagèrent" dans l'outrance, le mensonge, la manipulation, la cruauté mentale ... ? Parfois l'inhibition tombe, on charge le camembert et on appuie sur la détente pour avoir l'enchantement du bruit, et accessoirement raison ! Ce n'est pas bien.

The Thompson
Pour vous faire à l'idée de notre fragilité génétique et préserver l'avenir, allez entendre le Dr Nghiem le 7 juin prochain à 20:00 au 174 rue du Fbg St Honoré à Paris. L'entrée est libre mais il faut s'inscrire auparavant chez Lys de France, l'organisateur.

Avec l'historien Ghislain de Diesbach de Belleroche que l'on ne présente plus - le régiment des Suisses de Diesbach devenu le 85° de Ligne (1690-1940) - vous vous poserez la question qui tue : « Pouvait-on éviter la Révolution française ? » ; à quoi les lecteurs du Royal-Artillerie formés à la polémique répondent déjà : "Oui, en la précédant !". M. de Diesbach auteur de nombreux ouvrages historiques mais aussi d'un Proust qui reçut en 1992 le Grand Prix de biographie de l'Académie française, a contribué au dernier Livre Noir de la Révolution Française.

Ces deux conférences clôtureront une belle journée Lys de France au Grand Palais, pour une visite guidée de l'Exposition Marie-Antoinette, flamboyante réhabilitation de la reine-martyr ordonnée par les conservateurs de musées, qui fait grincer bien des dents dans le camp des sans-culottes de l'université.

blason Lys de France
Inscrivez-vous rapidement pour cette visite de samedi 7 juin dont le rendez-vous est fixé à 15h30 au kiosque du métro Champs Elysées Clemenceau. Participation au frais : 22€ (adhérents LDF : 20€)

Lys de France
BP 80 434
75327 Paris Cedex 07


Lys de France, c'est bien !



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mercredi 28 mai 2008

Les galoches de Chaminadour

Airbus militairesDans la globalisation chacun a sa chance, ce qui ne veut pas dire que les mêmes atouts soient distribués à tous. Les pays "réformés" et aptes au combat économique mangeront leur soupe sur la tête des pays bloqués dans leurs anciennes certitudes. Le défi est finalement plus mental qu'on ne l'imagine. Le latin triste de l'Europe est du camp des bloqués. En plus il chausse galoches.

Je suis agacé à la prémonition du roi de Prusse lapant sa tagesuppe sur la tête de nos gosses. Et c'est pourtant bien vers un soulagement de nos responsabilités que nous conduit le gouvernement français depuis deux décennies au moins. Qu'il ne le fasse pas sciemment ne saurait l'excuser, que les contraintes et les résistances à la Réforme soient plus fortes que son pouvoir, non plus. Un gouvernement, apte au consensus international mou, mais faible à l'intérieur avec les forts et dur avec les autres, ne peut mettre en position d'assaut la vieille république soviétique que nous sommes devenus. De quoi s'agit-il ? Du bruit que fait le cran de crémaillère qui saute chaque jour vers les abysses de notre déclin.

L'Allemagne a un dessein. La France déroule des scenarii successifs, l'un chassant l'autre au fur et à mesure que passent les conseillers cérébraux de l'Elysée. L'Allemagne a un dessein et les moyens de son dessein depuis qu'elle a réhabilité son quart oriental. Il n'est rien moins que de prendre le gouvernement de l'Europe continentale et de partager la gestion des ressources et produits avec son premier marché d'équipement, devenu son allié naturel, la Russie.
L'histoire lui a montré que la voie de la guerre économique, la seule voie permise par ses alliés-matons, était bien plus profitable que la force pure qui avait failli la faire disparaître.

Le chancelier Merkel mène sa guerre sans complexes ni amis. Elle va se payer EADS pour remonter l'industrie aéronautique coulée par la Seconde guerre mondiale (voir l'entretien au Parisien du député PSD Gérard Bapt). L'Airbus sortira-t-il un jour des chaînes Zeppelin de Friedrichshafen ?
Le démontage des Etats-nations qui l'entourent est outillé par la Charte européenne des Droits fondamentaux qui privilégient les régions ethniques, des "nations sans Etat". Les langues locales viennent d'entrer dans notre constitution. L'Espagne, l'Italie, la Belgique, et quelque temps après la France, commenceront à se fendre selon les lignes de fractures ethniques, et la länderisation de l'Europe marquera l'avènement de l'empire tranquille allemand. Après tout !

Deusio, le catalogue export de la Deutschland AG n'est pas affecté par l'euro fort autant que celui de ses voisins qui pâtissent de contrats souverains d'Etat à Etat alors qu'elle est sur un marché (B2B) d'industrie à industrie. La chancellerie défendra bec et ongle Jean-Claude Trichet à Francfort qui administre le nouveau deutschemark selon le contrat original, en préservant l'Allemagne de l'inflation.

Nous, nous résistons bien dans l'agroalimentaire, le nucléaire et le ferroviaire, mais la ligne-phare du TGV Pékin-Shanghaï sera construite sur une technologie Siemens. Il y a trente ans, la liste de nos points de résistance était plus longue.
Jusque là tous les lecteurs du Royal-Artillerie opinent du chef. C'est à partir d'ici que certains tousseront. Comment bloquer la chute ?
En combattant !

galochesMais comment pourrions-nous nous présenter aux starting blocks chaussés de galoches trois fois trop grandes. Gamin, avez-vous essayé de courir avec les chaussures de votre père ? C'est pareil ici. Nous voulons concourir en mondialisation dans une structure étatique faite pour l'administration d'un empire mondial, qui est démesurée par rapport à la France d'aujourd'hui, jusqu'à stériliser la moitié de notre produit intérieur brut. Un américain facétieux a créé le Jour de Libération Fiscale (Tax Freedom Day) qui est le jour de l'année où vous commencez à travailler pour vous. C'est en France le 16 juillet. Quand vous saurez que très peu des 197 jours travaillés jusque là auront été consacrés à investir pour l'avenir du pays, mais à claquer des frais de fonctionnement, vous comprendrez que nous partions battus.

D'ailleurs les Français ont perdu l'envie de se battre - la furia francese n'est plus dans les manuels - depuis les carnages militaires du siècle dernier. Au contraire, nous avons organisé une société de jouisseurs préparant la fin du monde occidental dans une certaine décadence esthétique. Du sofa ottoman où nous sommes vautrés, nous disons le Droit au monde ébahi par notre culot, proclamons la Culture en nous aspergeant le membre de Chanel 5, et comme de vieux gâteux racontant leurs campagnes l'index levé, nous réprimandons les "exagérations" des potentats en les menaçant de résolutions onusiennes !

Le plus urgent est de débarrasser l'Etat actuel de ses ennuques qui l'exploitent comme une ferme et de retrouver des ..., de la virilité ! Non pas dans des bocaux cachés ni dans nos arsenaux, mais dans nos cerveaux.
Non pas dans la recherche éperdue d'attributs de souveraineté, notre énergie résistante est rare et précieuse, mais dans une démarche de retour à la puissance.
Exemple de déperdition d'énergie : des patriotes sincères vont défiler jeudi à Paris contre la forfaiture ibéricaine annulant le référendum démocratique de mai 2005 ! Le mal est fait, que sert-il de pleurer de colère ? Personne ne veut manifester aussi contre le traité d'Utrecht, ça amortirait l'autocar ?

adidas sprint
Compte-tenu de son environnement géopolitique, ce pays magnifique encore ne survivra pas si tout n'est pas subordonné au retour de sa puissance, sans remord ni aucune hésitation. Méritons-nous encore la France ? Jusqu'où sommes-nous capables de sacrifier notre mode de vie pour qu'elle continue ?
Par exemple ...

- Le modèle social luxueux (35H, 60 ans) doit être détruit et le pays remis au travail jusqu'à 67 ou 70 ans d'âge.

- l'Etat doit être réduit de moitié, et commencer par la représentation nationale pléthorique (elle excède celle des Etats-Unis) serait un bon signal donné à tous les corporatismes qui sont autant de lest.

- L'Europe est-elle propice à notre recherche scientifique, préalable incontournable de notre ré-industrialisation ? Soyons alors européens et laissons flotter l'oriflamme étoilée sous l'Arc de Triomphe au second semestre de 2008 si ça nous avantage dans la dispute à venir ? Le symbole n'est qu'en tissu.

- Le format OTAN/SHAPE a-t-il le meilleur rapport sécurité-coût ? Si oui, adoptons-le et mettons l'argent ailleurs, dans des investissements durables.

- L'anglais est-il la seule langue véhiculaire du commerce et de la finance ? Concurremment au français, faisons apprendre l'anglais à nos enfants de la maternelle à la terminale par des professeurs britanniques. Le mandarin risque-t-il de le supplanter ? Rajoutons le chinois avec des professeurs chinois, exemptés d'IUFM !

- Privilégions la recherche fondamentale et la recherche appliquée aux technologies nouvelles à toute mesure de confort ou même de justice sociale, dès qu'il y aura du disponible dans les caisses publiques.

- Dans les transports, privilégions partout la voie d'eau économique et écologique en modernisant l'interopérabilité sur le bassin fluvial Nord-européen. A y être, remettons les infrastructures de communication dans le domaine régalien.

- Ouvrons nos universités techniques et nos grandes écoles aux étudiants étrangers méritants car ils seront plus tard nos meilleurs relais et diffuseront notre esprit et nos manières.

- Reprenons un pour cent chaque année sur les pensions aux retraités qui excèdent le smic pour le verser aux universités.

- Révisons les cartes de séjour et raccompagnons dignement chez eux les étrangers sans emploi ou ressources propres.

- Cessons les dépenses de prestige et rétrécissons notre périmètre diplomatique aux zones utiles en mutualisant ailleurs ambassades et consulats avec d'autres pays européens.

nike sprint

Impossible ? Pas sûr.
Si la moitié des chaînes Airbus quitte la France, peut-être qu'une causerie télévisée au coin du feu d'un chef d'Etat respecté pourra nous expliquer comment et pourquoi les Français sont destinés inévitablement en l'état, à se faire mettre. Et d'appeler les jeunes générations à la révolte ! Que dis-je, sire, à la révolution !



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lundi 26 mai 2008

L'Europe attend Mister S

drapeau bleuJe prends la pomme et d'une rotation gracieuse du poignet je la présente au soleil puis de la main droite je coupe la pomme et en sépare les deux moitiés pour les passer sous mes bras et les présenter devant moi mains tendues qui par de lents moulinets cambodgiens attirent le souffle pur de l'énergie ambiante sur l'axe primordial qui surgit de terre entre mes deux pieds.
C'est du Taï Qi (prononcez Tahi Tchi si vous dînez en ville) ! Les occidentés l'appellent "zen".

Le "tahi-tchi" fait fureur parmi les dirigeants européens et dans tous les bureaux de la Commission bruxelloise pour bien préparer le semestre français qui s'annonce et convoque à son chevet la patience et l'humour. Car c'est bien de cela qu'il s'agit ; il leur faudra survivre aux foutaises, foucades et colères de petit reître français jusqu'à la Noël, et trouver sa femme jolie.

Quatre grands chantiers sont ouverts pour six mois :
- La défense européenne
- L'immigration extra-européenne
- La politique agricole commune (révision fondamentale)
- L'énergie et le développement durable

Le disque dur amovible de la présidence française est M. Jean-Pïerre Jouyet, et un secrétariat général spécial de coordination auprès de la présidence française du Conseil de l'Union Européenne, a été monté pour cette période historique sous la férule de M. Claude Blanchemaison (c'est subliminal), s'il fallait encore convaincre que nous sommes sérieux.

A côté de ces quatre chantiers qui mobiliseront le gouvernement de M. Fillon à plein temps dès le premier juin, l'Elysée pousse ses enfants naturels : l'Euroméditerranée de Nouakchott à Pétaouchnok, la détrichétisation de la BCE, et un concours de beauté des premières dames d'Europe : M. Karembeu vient d'être nommé président de Slovaquie à titre temporaire.
Mais le char élyséen est bloqué par la barre à mine allemande plantée dans ses roues. Restons-en donc aux quatre chantiers officiels.

DEFENSE EUROPEENNE

Il y a deux fers au feu :
(1) Accroître les budgets militaires des Européens et lancer concurremment un état-major Europe capable de projeter des forces, à côté du SHAPE de Mons !
(2) Ouvrir un dialogue intense avec les pays sources de tensions futures, et pour cela bâtir l'Union pour la Méditerranée (contre les fermentations arabes) et parler d'une seule voix avec la Chine et l'Inde.

brigade franco-allemandeRien qu'à l'énoncé, on s'aperçoit que M. Jouyet est à la brasse dans le marigot. La France impécunieuse est en train de réduire son budget militaire, et nos capacités tactiques réelles sont si faibles qu'elles ne pourront constituer un noyau dur. Cela finira par un sage retour au SHAPE, ce qui ne me déplaît pas.

Sur le second "fer" nous trouvons contre nous l'indifférence de la Grande Bretagne - Gordon Brown est aux abois - et l'Allemagne qui a abandonné l'axe franco-allemand inutile pour elle. L'Allemagne se méfie des chaînes stratégiques qu'elle ne commande pas - d'où son pacifisme moderne - et n'a besoin ni de la France ni de l'Europe pour parler à la Chine, à la Russie ou aux Etats-Unis. Les Anglais n'ont jamais eu besoin de personne.

IMMIGRATION

séjours refusésSi se dressent déjà sur leurs ergots les clercs du tiers-mondisme, le projet de réguler les flux migratoires au fond d'oeil intéresse du monde, à commencer par Silvio Berlusconi qui a décidé de contrer, lui tout seul, l'invasion roumaine et adriatique. On se dirige vers la biométrie des migrants et la criminalisation des clandestins, et dans le souvenir des mesures historiques, il se pourrait que ce soit le seul succès à avoir sa page dans les manuels.

PAC

moissonLa politique agricole européenne dont le grand bénéficiaire est la France, coûte 40% du budget fédéral et son avenir pâtit déjà de la pénurie mondiale des grains. Si les niveaux de prix européen et international se rejoignent, la PAC explose et l'avantage français avec elle. Le plus avisé serait de ne pas ouvrir de négociations pour le moment ; mais c'est trop tard, les Anglais ont déjà des réponses aux questions que nous n'avons pas encore posées. Comme pour les deux porte-avions qu'ils lancent sans nous en parler !

ENERGIE, ECOLOGIE

L'Europe est en pointe sur le protocole de Kyoto et franchement est-il urgent d'ouvrir ce chantier de développement durable et de lutte contre le réchauffement climatique ? Oui, parce que c'est un chantier électoraliste. Il l'est aussi pour tous les autres pays. Il faut donc s'attendre à beaucoup d'enthousiasme général. Le seul bémol viendra plus tard, après la présidence française, quand on passera à la mise en pratique des déclarations généreuses, qui ne pourra être que fiscale.

éoliennes

BILAN

M. Sarkozy devra donc se satisfaire des bons résultats de deux chantiers - ce qui n'est pas si mal dans notre situation - et enterrer sous de merveilleuses explications ses insuccès dans les deux autres. Les projets plus personnels sont déjà coulés.
Pour le concours de beauté nous avons quand même nos chances et la Palme d'or cannoise est de bon augure.

Mme Sarkozy-Bruni


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samedi 24 mai 2008

UPM, le songe creux

« L'Union européenne a fait le choix de se rapprocher de la Méditerranée. Le processus de Barcelone, qui, depuis son lancement en 1995, rapproche tous les États membres de l'Union européenne des treize États partenaires du Sud dans une coopération multilatérale, et la politique européenne de voisinage, qui renforce la coopération bilatérale avec ces pays depuis 2002, marquent notre effort pour la paix, la prospérité et le dialogue dans la région. » (Benita Ferrero-Waldner au Figaro - source)

BenitaOutre la nouvelle tectonique des plaques, l'article est intéressant pour ce qu'il dévoile de billevesées livrées par l'apparatchik ahuri ci-contre. Le Processus de Barcelone dit Euromed, n'a jamais été enclenché après les caisses de champagne d'usage et dix milliards d'euros de programmes ! L'accord UPM actuel passé à l'intérieur de l'Union sous la férule allemande ne vise qu'à le relancer ; mais s'il ne recueille pas plus de crédits utiles que la version originale, l'UPM en restera là. Ce qui arrange peut-être Berlin qui a d'autres priorités à son orient comme disent les Frères.

« Berceau des trois religions monothéistes, creuset de civilisations et de cultures, de migrations et d'échanges, la Méditerranée a une histoire indissociable de celle de l'Europe. Le bassin méditerranéen est la charnière du Nord et du Sud, de l'Orient et de l'Occident (BFW, ibid.) ». La porte était grande ouverte, inutile de l'enfoncer. Et quelle idée de déterrer les racines chrétiennes de l'Europe alors que c'est le combat rétrograde du Vatican !
Dans le pâté UPM, l'alouette c'est la religion primitive, le judaïsme. Le surfait est l'islam qui n'est pas une vraie religion mais un livre de recettes d'asservissement diverses et variées - lire le coran est s'en convaincre.
Pour combien compte Israël en Méditerranée ? Certainement plus sur la rive nord qui est terre de diaspora et d'incinération, que sur la rive sud qui est terre biblique et de pogroms. Ceci pour dire que les dirigeants des Douze Sudistes de la farce de Barcelone (je mets la Turquie à part puisque c'est l'alien historique) n'attendent individuellement pas autre chose que des subsides européens, pour continuer comme avant la confiscation des fruits de leurs productions et celle des rentes nationales, en régulant les à-coups de leur développement par l'émigration des surplus.

Contrairement aux Nordistes qui, mis à part l'abcès ouvert chypriote, s'entendent plutôt bien, les Sudistes sont à couteaux tirés depuis leur indépendance réciproque. Il ne manque aucun maillon à la chaîne des clashes (ceux-ci en italique) :

Liban-Hezbollah-Syrie-Golan-Israël-Gaza-Egypte-guerre de 1977-Libye-fondamentalisme-Tunisie-GSPC-Algérie-Polisario-Maroc.

Ils sont tous en guerre larvée et chacun dispose de ses propres disputes en dehors de la chaîne riveraine. Nous n'avons bien sûr pas compté les pays caucasiens qui sont invités de plein droit, tous en guerre ouverte entre eux ! Ordre de Washington ? Que va faire Moscou ?

Merkel et SarkozyAussi, pour le grand raout de lancement du 13 juillet prochain à Paris, on voit déjà les défections s'opérer au motif que "si lui vient, moi je ne peux venir, etc". Même le Maroc est très réticent car il veut adhérer à terme à l'UE et craint sa relégation en Division II. La Turquie qui est le poids lourd d'aujourd'hui mais aussi l'ancienne puissance coloniale méditerranéenne, n'a donné aucune réponse à rien dans ce domaine pour des motifs proches de ceux du royaume chérifien. Elle ne se ressent pas comme un pays du Moyen Orient où elle n'a aucun intérêt stratégique ou commercial. Les nouvelles de Salonique, Sarajevo, Bucarest ou de Sofia l'intéressent plus que celles provenant de Damas ou Bagdad. Elle ne fait pas partie de la "basse-cour arabe" et le laisse savoir. Demandez-lui de se repentir pour la mise en coupe réglée du Maghreb et du Proche Orient, juste pour voir !

Les défis "communs" identifiés par Bruxelles sont malgré tout nombreux : « la sécurité, la protection de l'environnement, la pérennité des approvisionnements énergétiques, la lutte contre la criminalité organisée, la maîtrise des flux migratoires et le dialogue interculturel. Au-delà de cette coopération avec nos voisins méditerranéens, c'est la compréhension de l'autre et de ses intérêts, le respect mais aussi la confiance mutuelle qu'il faut renforcer (BFW, ibid.) ».
Qui se voit discuter de ces défis et de confiance mutuelle avec MM. Bouteflika, Kadhafi ou Al-Assad ? Discuter de terrorisme avec Olmert qui craint plus que tout les freins internationaux à la lutte anti-Hamas ? L'utopie UPM est stupide, et si le Processus de Barcelone n'a pas démarré malgré les louanges de circonstance de la Commission, c'est qu'il n'était pas workable.

Une nouvelle génération doit prendre le pouvoir chez les Sudistes, pour réorganiser l'Etat et libérer les énergies de la Rue arabe, avant que nous ne collaborions à un développement harmonieux du bassin méditerranéen. Et sans que les pays non-riverains n'interviennent, à peine de remonter une troisième tour de Babel, à nouveau de briques crues.

carte UPM
Fernand Braudel, cité par le commissaire européen Ferrero, disait déjà que « la Méditerranée est un carrefour, non pas une civilisation, mais plusieurs civilisations superposées. Tout conflue vers cette mer, bouleversant et enrichissant son histoire ». Sommes-nous si pressés de voir une civilisation orientale tout bouleverser et se superposer ici à la nôtre ?

Collaborons en bilatéral à notre avantage comme l'ont fait l'Italie et la Libye sans attendre quiconque, sur le projet d'autoroute Ras Jedir - Sallum, maillon central de la future Tunis-Alexandrie, et ne construisons pas un machin de plus à la gloire éphémère d'un président continental éphémère qui n'y peut rien comprendre parce qu'il ne ressent rien passé le pont de Neuilly.

Plus sur le site France Diplomatie du Quai d'Orsay.


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jeudi 22 mai 2008

Forum Vive Le Roy

Aragorn le Retour du RoiBelle aventure que le forum Vive Le Roy.
Créé en 2004 par Blancroy, un très jeune débatteur légitimiste, pour se dégager de sa participation à d'autres forums qui débinaient sa position politique, le premier Vive Le Roy prit rapidement de l'ampleur puisque à l'époque n'existait aucun espace de discussions monarchistes en ligne, à l'exception d'un groupe qui officiait en vase clos chez Yahoo. En plus, la charte graphique très "Louis XV" était à contre-courant et attirait l'oeil.

Le problème fut que Blancroy disparut bientôt dans des créations parallèles sans laisser les clés et que les bonnes volontés du forum durent le modérer sans outils, par leur seule force de persuasion. Expérience unique sur le Net d'un forum politique autogéré sans aucun instrument de contrainte. PV LaTortue et votre serviteur s'y collèrent, s'épaulant et s'encourageant mutuellement ...

A l'occasion d'un bref retour, - était-ce une permission se sortie ? - le fondateur laissa enfin les clés aux modérateurs afin que l'entreprise puisse se développer normalement.
soleil royalElle vécut le putsch "Bossuet", les floodings sataniste puis stalinien (?!) qui chaque fois réclamaient beaucoup de temps perdu en nettoyage. Le flot continu d'inscriptions resserra l'angle idéologique et le forum d'opinions diverses à débattre entre gens de bonne compagnie disparut peu à peu pour se transformer en une arme de défense du nationalisme, jusqu'à devenir presque le camp des purs blancs. Il n'allait pas survivre longtemps à ce défaut d'oecuménisme, quel intérêt pouvait présenter un forum monomaniaque ?
Rapidement envahi par des extrémistes de tous bords qui le choisirent pour s'invectiver ou simplement s'échauffer entre eux, l'espace se referma sur des incantations racialistes jusqu'au naufrage déclenché par le board de Forumactif pour appliquer les lois Gayssot sur les opinions interdites de publicité. On est en France !

Sa renaissance est à mettre au crédit de PVO qui hébergea le cadavre encore chaud sur la bande passante de son portail "Royaliste.org" et à Diable Boiteux qui relança la machine en réorganisant son staff pour ouvrir l'angle et remettre les débats dans l'axe.

Pour moi, VLR1 et VLR2 m'ont permis de préciser mes propres convictions, enfouies presque innées, car il faut être plus clair lorsqu'on veut les expliquer à autrui. Convaincu depuis longtemps, j'ai inversé la trajectoire classique et me suis mis en recherche vers la fin et pense d'être pas loin du bout ! Mais surtout, j'ai pu mesurer la diversité de la mouvance royaliste, ses fantassins impossibles à décourager, ses profiteurs, ses petites haines, ses hypocrisies, comme l'inlassable générosité de certains bénévoles. A n'en choisir qu'un, saluons La Soupe du Roi. J'y découvris aussi des "cultes" que je ne soupçonnais pas.

lis bleuPartisan d'une simple monarchie ab-solue au départ, les échanges nombreux sur ce forum et quelques autres sur un forum cousin qui a clos ses volets récemment, m'ont convaincu que la monarchie reviendrait "au pays" d'une façon ou d'une autre, au terme de l'agonie constitutionnelle en cours. Elle ne surgirait pas ex-nihilo mais reprendrait l'essence du schéma monarchique version V° non modifiée, qui finalement fut plébiscité par les Français pour ce qu'il apportait de force à un Etat présumé honnête et patriote. A une réserve près toutefois : que la charge de la fonction royale réinstaurée n'était finalement promise à personne dès lors qu'elle exigeait au XXI° siècle de vraies compétences en sciences politiques et économiques, et un tempérament de chef opiniâtre et courageux jusqu'au sacrifice. Les dangers et difficultés de la charge recréée feraient le tri des impétrants.
Seule une attitude charismatique trancherait vraiment avec l'avidité non dissimulée des chefs plébéiens de la dépouille républicaine. Enfin, si la haute bourgeoise ne pouvait être convoquée à la résurrection de la Nation française, elle ne devait pas non plus être braquée à cause de ses réseaux internationaux.

Les débats de VLR2 qui ont accompagné les campagnes électorales, et le sondage BVA 2007 commandé par l'Alliance Royale, m'ont confirmé que la première marche vers une pleine restauration ultérieure plus ou moins dans les termes de la Charte de 1814, pouvait être un régime scandinave, amélioré par la confiscation facile du domaine réservé gaullien - si le présent titulaire ne dynamite pas tout - et bien sûr francisé dans ses attributs officiels.

lis tricoloreJ'ai ressenti souvent que l'absence des princes sur la Toile était un handicap dans la promotion du modèle royaliste. Pourtant il y a des exemples à copier chez d'autres dynasties déposées ; il ne semble pas que ce soit possible. Langue au chat ! Internet aurait-il sauté de l'adolescence à la décrépitude pour disparaître fossoyé par les rentiers des flux commerciaux ? Je ne le crois pas une minute, mais l'attitude de défiance pour ne pas dire la timidité pathologique de certains responsables royalistes et des maisons, me laisse perplexe.

VLR2 vient de passer en phase II (VLR3?) par l'accueil des naufragés du forum d'Action française brutalement fermé. La diversité des intervenants s'est enrichie et les sujets polémiques tout autant, à tel point qu'une rubrique en accès restreint a été créée pour la disputatio.

VLR3 reste le seul forum royaliste de plein vent ouvert à toutes les sensibilités. Pour attirer plus largement des visiteurs et les convaincre de la pertinence de l'offre monarchique, nous devons tous monter en qualité à l'exemple de Diable Boiteux, Vivatrex, Eutrope, Supercitoyen, Thribette, Beldurian, Scaramouche ou JP Chauvin, et privilégier les débats de fonds même si, bien sûr, il n'est pas question de se cantonner dans le cénacle ennuyeux des contributions académiques. Quelques échanges vigoureux, quelques vérités bonnes à dire, quelques coups de gueule quand c'est trop ... sont dans l'esprit "forum antique". Mais des chantiers doivent s'ouvrir à l'exemple des quatre que je suggère ci-dessous :

- Conception d'un organe de presse électronique faisant office de grand portail (il serait grand temps)
- Réflexion sur l'Europe et la France débarrassée des slogans politiciens des rationnaires de Strasbourg (les européennes sont dans un an)
- Doctrine sociale de l'Eglise et contre-révolution 2010-2020 (le modèle social français va imploser)
- L'avenir de l'intelligence scientifique française (la matière grise est la seule rente minière du pays).

Rendez-vous tous les jours sur Vive Le Roy.
Score à ce jour : 367 inscrits et 41190 posts.
800 et 70.000 à la Noël ?

Kardaillac
modo pluribus impar





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mercredi 21 mai 2008

In memoriam Catai

gerbe funéraire
En ce troisième jour de deuil officiel en Chine, une pensée pour le peuple chinois confronté pour la première fois à une catastrophe naturelle de grande ampleur (1). Sel de la Terre, fils du Ciel, il n'ont jamais rompu le lien entre les Eléments et prennent le séisme de Wenchuan pour une punition envoyée par un monde inaccessible et symétrique au leur.

Le pouvoir, héritier d'un empire trimillénaire, mais athée, est littéralement acculé à la "transcendance" ancienne et se démultiplie comme il ne l'avait jamais fait auparavant pour conserver une légitimité écornée par les Eléments en colère. Hu Jintao ira-t-il au Temple du Ciel ?

le Temple du Ciel de Pékin
Saluons le travail admirable de l'Armée sur tous les fronts, la dignité des survivants, le courage des sauveteurs volontaires dès le premier quart d'heure ! Il n'y a pas de "18" dans les montagnes.

A force de respect humain et de conventions obscures, l'âme chinoise reste pour nous impénétrable, mais dans un réflexe de solidarité nationale de grande envergure, une Nation a montré sa force de cohésion et une opinion publique est née. Rien ne sera comme avant au plan de l'administration des moeurs sociales et du ressenti en Chine. Finalement, ils ont fait un pas vers nous, au moment où nous prenons nos distances avec le concept national.

une main
Il ne serait pas étonnant qu'une "réplique" au séisme parvienne jusqu'à nous et remette en cause la liquéfaction annoncée de nos Etats-nations, garants ultimes de la sécurité du peuple.

La collision des plaques tectoniques s'est produite à la charnière de l'Himalaya en son piémont tibétain et de la plaine chinoise. Gageons que de bons esprits y verront le signal d'une réconciliation nécessaire.

On ne peut manquer de joindre dans cette minute de recueillement une pensée pour le peuple birman, otage d'une clique d'ogres sans coeur ni talents qui approche de son Nuremberg. Eux, sont complètement abandonnés.

jonquille blanche
C'est effectivement la première fois que les actualités font des reportages sur une catastrophe d'ampleur nationale. Auparavant, les bruits couraient dans la population de quelque désastre quelque part ; sans plus.


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mardi 20 mai 2008

Pourquoi le Liban ?

casseur à Beyrouth
Nous apprenons que le cabinet Siniora a rapporté ses décisions contraignant le Hezbollah. L'armée à qui il avait délégué ses pouvoirs pour sauver Beyrouth a "collaboré" avec les milices chiites, démontrant une fois de plus son "autonomie". En fait, d'Etat libanais il n'y a plus !
Tous les Etats du monde subissent des tiraillements provoqués parfois par des puissances extérieures, mais arrive le jour où la Nation fait passer son intérêt général avant les intérêts factieux et se ressaisit. Au Liban c'est l'inverse.
Le Hezbollah passé à l'opposition depuis le départ de ses ministres du gouvernement, a testé un par un ses contempteurs, ceux qui souhaitaient son désarmement, et Sunnites, Druzes, Chrétiens, ont réagi séparément même si leurs intérêts convergeaient. Il est même des chefs phalangistes pour se féliciter de leur neutralité entre les deux obédiences musulmanes. Quand ils recevront le choc, ils seront complètement seuls, à moins d'appeler Damas au secours comme la fois précédente !

Que sont les nations ? Il est bien des définitions historiques sur la façon dont elles se construisent, mais pour faire court, nous dirions qu'elles se révèlent dans une certaine complicité muette entre habitants du même pays vis à vis de ceux qui n'y habitent pas. C'est dans le regard !
Apparemment il n'y a pas de nation libanaise. Ou bien il n'y en a plus au Liban. La diaspora ressent peut-être sa spécificité libanaise, mais d'expérience les communautés libanaises expatriées se reclassent immédiatement entre factions d'origine et n'ont rien de plus en commun que des souvenirs superficiels ou douloureux, mais ni religion commune, ni fêtes communes, ni traditions familiales communes.

Au sortir du mandat français, Beyrouth devint une capitale financière et entrepreneuriale du Moyen Orient comme un phare d'Alexandrie économique. La livre libanaise devint une monnaie de réserve. Banques puissantes, grosses maisons de commerce international, casinos, la ville développa tous les symptômes de la richesse trop vite acquise et gagna une réputation de lupanar géant. Beyrouth avait ravi à Bagdad et au Caire la relation des Mille & Une Nuits. Il est bon de relire la courte histoire du Liban pour se rendre compte de la hauteur du piédestal duquel il est tombé.

narguilé sur la plage
Le nouveau Beyrouth est aujourd'hui sur le Golfe persique à Dubaï, Abou Dhabi, au Qatar où des mégalopoles se bâtissent et où convergent des entrepreneurs fortunés. Mis à part les communautés immigrées pour les services de base, les émirats sont "privés" de multiculturalisme et l'homogénéité de peuplement qui assure leur tranquillité leur a permis de s'occuper des choses sérieuses. C'est le Qatar qui est le plus surprenant.

Cet état, le plus grand en superficie des émirats, est le succès d'un couple particulièrement éclairé, l'émir Hamad ben Khalifa et son épouse Sheika Mozah. Les Français connaissent un peu le Qatar parce que, indépendant au sens plein du terme, il a de bonnes relations avec la France. Georges Bush lors de sa dernière tournée des capitales du Golfe a évité Doha où rien ne lui serait demandé. L'émir Hamad est aussi connu pour avoir lancé la chaîne arabe d'information libre al-Jazeera en 1996, à la barbe de tous les autocrates régionaux qui instrumentalisent les nouvelles à leur bénéfice immédiat.

Le développement rapide du Qatar - son PIB va décupler de 18Mds$ en 2000 à 183Mds$ en 2013 selon le FMI - est la parfaite illustration d'une volonté monarchique tendue vers le Bien commun sur le vecteur temps. Le couple a son projet. Le peuple a confiance. S'il n'y avait la question de l'exploitation plutôt dure des travailleurs indiens, ce serait le modèle absolu de la monarchie éponyme.

Doha
Les autres émirats ne s'en tirent pas trop mal non plus, à croire que le régime politique simplifié de la monarchie est un sacré facilitateur. De fait, il l'est.
Toutes les entreprises humaines réussissent derrière un leader, le travail d'équipe est une nécessité incontournable dans un monde complexe mais subalterne. Il faut d'abord tirer le char sur un axe long. Les démocraties occidentales font un péché d'orgueil en croyant (sincèrement ?) que leur modèle est assez fort pour agréger des intérêts divergents voire seulement différents. Qu'elles s'y essaient chez elles et en souffrent les regarde. Mais qu'elles imposent le modèle trans-communautaire aux autres est à la limite criminel. Nous parlons du Liban qui est un corps faits de greffons qui se rejettent les uns les autres. A quel motif diplomatique doit-on l'acharnement thérapeutique ? Le Foreign Office d'instinct divise pour régner ! Mais il ne règne pas sur le Quai d'Orsay, que diable ! Pourquoi tenir à l'intenable ? Les Libanais qui le peuvent fuient, au moins pour préserver leurs enfants. Mais que doit-on dire alors de l'Irak ?

Que les Américains, mal secondés par les Anglais qui connaissaient tout ça par coeur- cette passivité est le gros reproche à faire à Tony Blair -, aient mésestimé la sortie de la guerre ne relève que d'une erreur de renseignement et de synthèse. Mais qu'ils persistent à maintenir debout un Etat vermoulu qui ne représente personne sauf son gouvernement bunkérisé dans la Zone Verte, est pure vanité intellectuelle.
Comme au Liban, l'armée irakienne formée surtout de rationnaires, n'obéit pas ou n'est pas en situation de force pour s'imposer. Les rapports des premier et second échelons de l'Armée de terre américaine sont bloqués ou réinterprétés sur une mélodie acceptable par le Pentagone et la Maison Blanche qui ont décrété que la montée en puissance de l'armée irakienne conditionnerait le retrait de brigades yankees. S'il y a incontestablement enrôlement massif, il n'y a aucune montée en puissance. Seuls les bataillons kurdes du Nord sont fiables mais d'abord kurdes ! Le reste va à la soupe. On peut les comprendre tant l'économie est effondrée.

nouveles tours de Dubai
Je n'ai pas cherché la philosophie politique qui sous-tend cette véhémence occidentale dans le précipité de nations fusionnelles obtenues de communautés antagonistes. Le bon sens nous dit que ce type de mauvais empire sur papier ne marche pas. Pire, il amasse de la dynamite dans ses caves et menace ses voisins. Sans doute sommes-nous gouvernés par des esprits supérieurs qui eux comprennent où ils vont !

Il n'empêche que nous garderons notre amitié aux Libanais, sans trop savoir pourquoi.
Une complicité, quelque chose dans le regard peut-être, un regard réciproque.


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vendredi 16 mai 2008

Passer un marché

Lettre ouverte aux Chapelles

Messeigneurs Capitouls,

Les royalistes affichés ont fait des scores minuscules aux dernières élections, les royalistes cryptés de meilleurs certes, sans doute dus à leur personnalité. Pourquoi ?

médaillon duc de bordeauxLe royalisme n'est pas adapté aux élections locales puisque la monarchie est un mode de gouvernement de l'étage régalien. A preuve, les professions de foi que j'ai pu lire ne se démarquaient pas de celles que l'on retrouve le plus souvent au Centre, fondées sur le "bon sens" qui est simplement l'art de « distinguer le vrai d'avec le faux, » nous a dit Descartes. La rédaction des professions avait été laborieuse pour se démarquer un peu quand même, mais au niveau local vendre le roi est une gageure.

FAIRE UN MARCHÉ
Si les royalistes veulent investir les sphères démocratiques locale et régionale sous leur bannière, - c'est une option de propagande qui n'est pas partagée par tous les chapelains - il faut que l'électeur les distingue à partir d'une revendication politique propre.

On connaît celle des partis de gouvernement qui se résume à une syndication des sortants jusqu'à y propulser leur progéniture ; celle des partis de la gauche avérée qui veulent réguler la vie économique sur la Dette au bénéfice exclusif des salariés – l'Allemagne paiera ! - ; celle des partis de la droite nationale qui sont europhobes, islamophobes, philojudéophobes et plus généralement xénophobes et mangent du porc. Dieudonné et Soral font un tabac chez nous, mais encore ...
Où trouver sa voie ?

Dans le pacte national d'échange de la souveraineté régalienne contre la démocratie locale :

manif de HongKong
Proposer à l'opinion publique d'abandonner à la Compétence supérieure les quatre pouvoirs régaliens (1), en contrepartie de quoi les décisions des étages publics subalternes passeront par la démocratie de proximité de type helvétique. C'est la déclinaison du slogan perdu :

"l'autorité en haut, les libertés en bas"


Ces étages publics sont deux :
Etage élémentaire : communes puis arrondissements (nos anciens baillages) :
Démocratie directe et large usage des votations pour trancher les choix, avec une exigence d'éducation civique en analyse politique appliquée au fonctionnement de la cité, avec des cours du soir si l'on ne veut pas laisser passer le con brut, encore que toutes les créatures du Seigneur soient égales en droits.

l'isoloir
Etage intermédiaire : régions/provinces :
Démocratie représentative à la proportionnelle disposant d'une autonomie exécutive et budgétaire par une décentralisation totale des pouvoirs, sauf les 4 domaines régaliens qui ne seront pas partagés du tout. Fin des polices municipales.

Mieux on tranchera le lien entre les étages publics subalternes et régalien, plus on responsabilisera les acteurs politiques qui ne sauront plus reporter leur éventuelle incurie sur l'incompétence arrogante des ministères, ou sur le sabotage partisan des strates administratives de base. Aujourd'hui les mairies socialistes suivent les directives de la rue de Solférino !

LE SUISSE DU CONCOURS
Ainsi le royaliste en campagne va-t-il rapidement être identifié non par son originalité exotique et son art de la guerre en frou-frou mais comme le démocrate total, le libertarien, le Suisse du concours. L'image ne peut que valoriser le candidat puisque le système proposé convoque à son fonctionnement la connaissance, l'honnêteté et la sincérité, trois valeurs électorales autant que morales. Que lui-même pense autrement est secondaire. Politique d'abord !

Si l'on pousse l'analyse, on voit bien que l'image autoritaire attachée au « pouvoir fort du roi » s'estompe au profit de l'initiative locale, tout en garantissant une solide charpente de toiture à l'Etat central compacté et durci en puissance et compétences.
On devine aussi que la campagne électorale ne peut être tirée par nos adversaires vers les périodes contreproductives voire mortifères du mouvement natio-royaliste.

Si l'on continue l'analyse au niveau régalien, on voit aussi que la Compétence retrouvée au sommet (vieille république aristocratique des experts ou conseils) peut affronter avec de meilleures armes techniques la Compétence institutionnelle européenne et atlantique. Pourquoi ? Simplement parce qu'elle ne peut engager de négociation que sur ses quatre domaines réservés, les autres lui étant retirés.
- Ces messieurs contre la chasse veulent-ils contraindre les populations péri-urbaines de marcher sans but en forêt avec juste un bâton ferré qu'ils devront convaincre toutes les communes de la région visée.
- Le canal Seine-Nord devra être discuté entre 3 ou 4 régions qui se coordonneront.
- La ligne à très haute tension des Pyrénées orientales devra rapporter gros à la région traversée à peine de prendre la mer.

Nos ministres et ministricules actuels sont avalés tout crus par les services de la Commission et même par la Cour de Justice. Il n'en ira pas de même avec de vraies pointures. Car nous en avons, et je ne verserai pas dans la flagornerie ; un peu quand même : vous pouvez refaire Douste-Blazy ou Kouchner, mais pas Védrine ; Barnier, mais pas Nihous ; Alliot-Marie, mais pas Mégret ou Pasqua.

Que l'articulation des choses nécessite des réglages ultérieurs au niveau local est secondaire. Nous parlons "campagne électorale", ce n'est pas un moment de finesse.

séance du conseil municipal

LE MARCHÉ EST FLATTEUR
L'échange proposé au peuple que l'on nomme délicatement Opinion, assure son prestige et renforce réellement sa protection nationale tout en l'incitant à pénétrer le gouvernement de son quotidien, ce qui le flatte.
La revendication étant institutionnelle par essence, elle laisse le champ libre à l'exaltation des « valeurs » qui sont les plus reconnues localement. Nous sommes pour divorcer des valeurs dans la démarche monarchiste globale pour en faire la meilleure offre du marché politique en plasticité. Le Suisse du concours peut être tradi-catho, libéral, gaulliste canal historique, atlantiste, mahométan, pro-vie ou soixante-huitard, qu'importe, il apporte la vraie liberté démocratique où le besoin s'en fait le mieux sentir.

ELECTIONS PROCHAINES
Un axe électoral quelqu'il soit doit être lancé en propagande bien avant l'ouverture de la campagne officielle. Les prochaines élections sont dans un an. Ce sont les européennes.
Plutôt que de courir derrière les attributs d'une souveraineté entamée par l'Union européenne, travaillons sur une décentralisation basse et affinons l'helvétisation des communes pour dans six ans.
Les gens ne s'intéresseront pas au fumeux débat institutionnel en Europe, mais se recentreront sur l'accessibilité aux solutions de leurs problèmes qui pourraient s'agraver de beaucoup d'ici un an. Notre démocratie directe est une manière d'affronter la technocratie européenne en interposant des fusibles à son ingérence et de dénoncer leurs abonnés prébendiers.
Sortons déjà les collectivités locales du champ "fédéral".

Campons solidement sur l'axe de ce marché passé avec la Nation : « autorité/compétence en haut, les libertés de choix démocratique en bas ».

Croyez bien, Messeigneurs Capitouls, à mes sentiments respectueux.

Catoneo


avion B2-3
Footnote (1): les quatre pouvoirs régaliens seraient la sûreté nationale, la guerre, la diplomatie et la justice.


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mercredi 14 mai 2008

Africa works !

Barack Obama fait la couverture de Time Magazine et d'Africaworks. Sur la seconde, Martin Luther King est en incrust et l'on rêve du premier président noir d'Amérique ; sur la première, on le donne gagnant ; du moins pour l'investiture démocrate. Les politologues américains les plus affûtés le donnent vainqueur ultime de la course présidentielle.
l'ane démocrate ruantLe jeune sénateur de l'Illinois est une véritable éponge politique qui apprend le métier en dormant. Parti dans l'affaire comme un étudiant monté en graines que les books de Londres ne cotaient pas contre l'expérience du sénateur Clinton de New York, candidat de l'establishment wasp qui souhaitait passer à la postérité comme celui ayant mis le pied du premier président féminin des Etats-Unis à l'étrier, le "nègre alibi" du parti de l'Âne les a tous enfumés.
Nous n'allons pas refaire le script mais relèverons deux approches stratégiques différentes entre Hillary Clinton et Barack Obama :

Le Clinton Happy Team a répété ses campagnes antérieures, et sûr de l'expérience accumulée, a construit une équipe de fidèles, prédestinée à les suivre à la Maison Blanche.
Barack Obama est parti de la feuille blanche !
Plus jeune d'esprit, il a eu l'intuition d'une campagne de dons style PayPal qui l'ont mis à la tête d'une véritable fortune en cash, immédiatement disponible. Mais plus que tout, il a été un candidat extrêmement réactif, appliquant au mot près la devise de Saumur : "si vous faites une connerie, faites-la vite !". Ainsi s'est-il quelquefois trompé, mais loin de perdre son temps à se justifier auprès de ses collaborateurs ou des journalistes spécialisés, il a rectifié. Même l'épisode du révérend Wright, "American chickens come home to roast", a été retourné de manière professionnelle et subtile.
C'est un bon candidat.

McCain HanoiSera-t-il un bon président ? On ne peut dénier au système américain électoral de sélection d'être très éprouvant pour l'intelligence et la résilience du futur président, même si parfois des QI médiocres parviennent à passer par surprise grâce au principe démocratique de choix du chef. Suivez mon regard !
Avant d'emménager à la Maison Blanche, il devra battre le vieux requin McCain qui fait le rallye des rednecks et autres Joe-six-pack, les plus susceptibles de reconduire GW Bush aux affaires s'il leur était possible. Il est le zélé continuateur de la vieille politique hégémonique qu'il critique chaque jour impair. Fils d'amiral et le faisant savoir à ses supérieurs, il n'acquit de notoriété qu'après s'être fait descendre par la DCA tonkinoise au retour d'un bombardement de Hanoï. Les blessures aux jambes furent causées par un défaut ou une fausse manoeuvre du siège éjectable. Le reste est légende, et il n'est pas de héros magnifique qui bombarde les populations civiles aux bombes à billes. C'est ce que pensait François Chalais qui l'avait visité alors à l'hôpital.

Son site de campagne ouvre sur sa photo de prisonnier blessé alité, photo légendée par lui-même comme celle du courage et du vrai héros américain ! C'est finalement son seul capital politique. Que devraient dire tous les fantassins rescapés des fosses à tigre, blessés et contraints aux marches forcées dans la jungle putride pendant des semaines ? Rien, ils ne sont pas fils d'amiral. Pas plus intelligent que le président actuel, habile à se créer de la publicité en prenant ses amis à contre-pied, défenseur instinctif de l'uniforme qui fait partie de son jeu de cartes, il aura fort faire contre l'animal politique Obama qui conquit son siège de sénateur grâce à la conjonction rare du bizness juif libéral du lac Michigan et des fermiers blancs de l'Illinois méridional. Mais la masse des esprits simples, distingués dans les Béatitudes, pourrait encore l'emporter et "nous" repasser le plat du Cheneyland.

Afrique en iceberg
Avec le ralliement des électeurs non noirs qui apprécient le bagage et son ton universitaires, Obama, s'il n'est plus seulement le candidat des blacks aux Etats-Unis, est devenu l'espoir de toutes les communautés noires du monde. C'est le message que passe dans ses colonnes Africaworks pour qui le démocrate, bien au-delà de son charisme naturel et de ses origines intéressantes, est un rassembleur armé de bon sens au-dessus des couleurs. United Colors of Benetton ? Bien évidemment, Alessandro Benetton est, je pense, partie prenante de cette revue puisqu'il soutient activement "Birima", banque de microcrédit associée à Africaworks.

Sambe Lo, directeur de la publication, a eu la courtoisie de m'adresser un mot de remerciement pour l'entrefilet concernant Africaworks dans le billet sur la TICAD paru sur ce blogue. J'ai reçu ce matin le numéro 2 de ce bimestriel de qualité, qui pourrait nous montrer la voie.

Soixante douze pages, 3€, une préhension équivalente à celle des hebdos classiques, papier glacé 20x27, charte graphique classique, mise en pages soignée, photos nombreuses, pubs. La revue est "all black" car c'est le fonds de lectorat ciblé.
Voici les pubs collectées :
- Air Sénégal, 2ième de couve
- Benetton, 2 doubles pages
- Yema (montres), 1 double page, visuel très technique
- Fréret-Roy (horlogers à Paris), 1 pleine page
- Air Burkina, 1 demi page
- Banque ouest-africaine de développement, 1 pleine page
- Gadaye (promoteur immobilier sénégalais), 1 pleine page
- Dakoun.com (tek design), 3ième de couve
- France24, 4ième de couve qui a donné l'image "iceberg".
Par contre leur site "www.africaworks.net" doit avoir été marabouté par un concurrent, il ne s'ouvre toujours pas !

pêcheur BirimaLe projet rédactionnel est aussi transparent que pourrait être le nôtre : "Africa works !" veut dire en anglais : l'Afrique, ça marche ! Et pour ne pas trébucher en marchant, on regarde devant soi. Sur les 62 pages de rédactionnel, il n'y a que le dossier de 5 pages "Martin Luther King" qui évoque le passé, en contrepoint de l'article sur Barack Obama.
Editorial lucide de Sambe Lo couvrant toute la livraison, analyse de l'actualité internationale et française, reportages sur les sommets africains récents, perspectives concrètes de développement, prospective. Pas de rétroviseurs. Et figurez-vous que ces gens-là n'en sont pas morts ! Prenons-en de la graine, même si l'expérience est une luciole vietcong en cage, portée dans son dos, qui éclaire le suivant mais pas vous-même.

Avec un clin d'oeil, je termine sur le roman de Mariama Barry "Le coeur n'est pas un genou que l'on plie" à la NRF (17€). Le parcours d'une toute jeune fille contrainte de se prendre en main et qui résiste aux coutumes ancestrales et aux malversations humaines... C'est, dans la Guinée de Sékou Touré débordant d'armes, de slogans, de bidets et de chasse-neige envoyés par le Comecon, l'histoire, au style transparent plein d'ironie, de muette tendresse et d'humour, d'une Candide rusée dont voici quelques titres de chapitres balisant et sauvant la vie d'une éducation socialo-ubuesque :
mariama Barry« La tête sans savoir portera les fardeaux... La chance est au bout des pieds... Nul ne connaît l'histoire de la prochaine aurore... La pointe de l'épine se forme quand l'arbre est jeune... Il n'est pas meilleure cohabitation que les dents et la langue... N'ayant rien payé pour son physique, on n'a aucun mérite s'il est beau... Voir la panthère et prétendre l'ignorer, c'est s'attendre à ses griffes... L'héritier d'un noyé ne doit pas jouer sur les rives... Quand toutes les barbes prennent feu, chacun s'occupe de la sienne... » (source Gallimard). Et dans un monde où l'être humain vaut moins que l'âne qui le porte... elle ne se prend pas pour un écrivain !

A notre tour disons donc "le roi ? ça marche !" et lançons-nous sur le marché professionnel de la politique, dès fois que de bonnes fées se pencheraient sur le berceau au soleil de la cour des grands.


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mardi 13 mai 2008

Treize Mai

13.05.58 - Ce fut la dernière révolte nationale ou nationaliste. Le régime du Ridicule (celui de l'Italie actuelle) s'effondrait d'un seul coup, d'un coup de pied ! De Gaulle au secours de Marianne
Il ne fallut pas même un coup d'état classique avec prise de la radiodiffusion et des édifices publics névralgiques de la capitale, une simple révolte du "corps expéditionnaire" français en Algérie pour mater une révolte indigène qui tournait à la guerre de décolonisation perdue, suffit.
Un fort coup de pied sur les planches de la scène politique et à 2000 kilomètres de distance, l'onde de choc brisait la IV° République, âgée de dix ans et vermoulue.

Malgré les cris d'orfraie des communistes et des porteurs de valises, la Nation applaudissait comme un seul homme le retour du plus haut de ses fils. Titi tiiii Ta Ta ! Il sauva la République et le peuple des veaux en colère, rassuré, continua à grandir jusqu'à devenir un jour celui des boeufs. De référendum en référendum, il coupa les ponts avec nos trois départements nord-africains qui le privaient de jouir de sa lâcheté.

Pile cinquante ans plus tard, le pouvoir drosophile qui ressemble à s'y méprendre à celui d'avril 1958, abandonné du peuple et de la Fortune, s'excite sur l'esclavage aboli depuis 160 ans, et sur la régulation comportementale des citoyens. Après leur avoir dit où et quand il les autorisait à fumer, il va détecter le taux d'alcoolémie au sortir des pubs et bars américains, avant sans doute d'obliger les voitures à ne démarrer qu'à l'haleine pure. Formidable ! Cela fera une "réforme" de plus pour le président !
Bien sûr, de dangereux contestataires émettent l'idée que si les taxis étaient nombreux la nuit, bien des gens ne prendraient pas leur voiture pour sortir et risquer un contrôle au retour. Erreur, mon cher Watson, on n'indispose pas la profession des cochers de fiacres, il y faudrait du courage, denrée rare et chère en points de sondages.

Hier, les péages autoroutiers étaient saturés par les RTTistes et ce matin, le RER, bondé de grises mines, aurait passé pour un convoi de mineurs chinois allant au coup de grisou. Les gens, qui pourtant vivent en démocratie, n'ont rien à dire, obéissent à la bureaucratie, paient amendes et impôts, et ne réagissent jamais si le ton monte. Il n'y a que les chiens qui s'accrochent à leur liberté, et continuent de saloper les trottoirs en toute impunité alors que la police urbaine est armée pour faire respecter la loi ! On fait payer la balle au propriétaire du chieur ou à Brigitte Bardot ? Glissons.

cortège de la Jeanne AFE 2008
Quelques poignées de courageux appellent au sursaut. Barrés des grands médias qui n'ont plus que la vocation de formater le cerveau du téléconsommateur pour acheter du CocaCola - merci monsieur Le Lay de l'avoir dit carrément -, ils ne sont pas écoutés, et même si leur message traverse le mur d'indifférence organisée, ceux qui le reçoivent ont dix fois mieux à faire que d'aller piétiner à quelques centaines à l'heure de la grasse matinée, sans être sûrs de passer sur FR3 pour que leur employeur les voit le soir.

La France est au fond.
Après avoir perdu sa substance industrielle, elle laisse partir sa matière grise alors qu'elle est sa dernière richesse dans un monde d'innovation continue. Mais l'innovation n'explose que dans un monde libre parcouru de flux financiers. Or le nôtre est partout compartimenté, grillagé, régulé à tous bons motifs qui d'ailleurs s'entrechoquent. Les niches fiscales, les privilèges corporatistes, les avantages acquis et une certaine paresse nationale héritée de la civilisation des loisirs pour ceux qui ont le chéquier conséquent, dévorent le capital accumulé, puis perdu par les guerres, accumulé encore, puis dilapidé dans la soviétisation, accumulé de nouveau et maintenant remis entre les mains des hospices où se trouvent les plus nombreux électeurs.

Avant d'arriver à la réserve d'indiens promise, les gens comptent leurs points de retraite, refusent obstinément d'intégrer entre leurs deux cornes qu'ils pillent le capital de leurs enfants, refusent les vraies réformes et reparlent du Lundi de Pentecôte pour sauver les vieux. Sabotez les clims !
La belle race a été impeccablement alignée sous des croix blanches dans les cimetières militaires du Nord et de l'Est. Nous sommes leurs bâtards.

cimetière militaire


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