Le peuple des Gilets jaunes est le peuple tout court dès lors que 84% de la population les soutiennent. Son message n'est pas inaudible ou désorganisé, mais simple : ils disent à l'Etat : « vous nous faites mal, nous avons mal ! » Et ils ne se trompent pas d'interlocuteur dans un pays tout-Etat comme le nôtre. A la réserve près que la Nomenklatura est habituée à défendre en fond de court chez elle à Paris et pas sur quinze cents rond-points ! Les Etats généraux de Versailles où le roi s'endormait ne sont plus possibles puisque le "peuple" récuse ses représentants, mal-élus pour la plupart sinon couchés. Le "peuple" exerce sa souveraineté à sa place chez lui et pas dans les parcs à huîtres parlementaires qu'on lui a désignés. C'est le Demos Kratos. Une forme de révolution qui ne dit pas son nom (au début elle ne s'appellent pas comme ça) mais qui dynamite la constitution-même du régime politique imposé et ses fameux corps intermédiaires