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jeudi 23 mai 2019

L'Alliance royale a son mot à dire

Les instituts de sondage ne leur donnent aucun député. Ils ont peu de moyens mais de bonnes idées et leur démarche n'est que de notoriété. Ils méritent pourtant d'être écoutés, 1:30 minute ce n'est pas long et intéressant tout à la fois. Ce que nous dit le délégué général du parti royaliste dans le cadre de la campagne officielle pour les élections européennes, Robert de Prévoisin, est à mâcher lentement :





lundi 4 septembre 2017

Une simple remarque aux chapelles


Que les chapelains se rassurent, nous ne parlerons pas d'argent. Ouf ! Nous allons parler de communication. Ah, quand même ! Ben oui, aux jours d'aujourd'hui il ne sert à rien d'avoir raison tout seul dans son galetat et de l'écrire dans son carnet intime pour que change le monde. Internet a propulsé les idées de tout un chacun sur la planète par le vecteur des blogues, les groupements d'intérêts ou d'opinion en font autant par le moyen de sites en ligne, Partout on diffuse beaucoup, ce qui ne veut pas dire que l'on communique si bien que ça. Les supports internétiques royalistes sont moches, souvent empoussiérés, à l'exception de... il y a si peu d'exceptions. Chaque taulier se contente de mettre en ligne comme on étendrait du linge sur la corde du jardin pour croire sa mission de propagande accomplie. En fait nul ne percute vraiment l'Opinion. Prenons l'exemple du camp Maxime Real del Sarte de l'Action française où se pressent chaque année des contributeurs de qualité pour apporter la bonne parole aux militants royalistes.

Il n'y a pas de vrai plan de communication au sein du CRAF organisateur. Lors de la préparation de l'édition 2017, le site officiel ne donnait pas accès facilement aux éléments basiques (dates, prix, programme) et il valait mieux passer par les algorithmes de Google pour faire monter la page pertinente à l'écran, ce qui est très décevant quant aux capacités de communication. Pendant le camp, il y eut quelques efforts méritoires d'Antoine Berth sur Twitter pour relayer les conférences, mais le réseau n'est pas un support d'affichage, juste un tapis roulant d'informations et réactions. La vie du tweet est très courte.

La semaine qui suit le camp d'Ailly aurait pu être consacrée à la mise en page et diffusion des interventions magistrales, en privilégiant l'écrit qui est beaucoup plus maniable que la vidéo amateur. A part trois brèves qui publient trois questions (factices) à trois intervenants, le site du CRAF ne donne rien de plus à lire de ce camp d'été (pour l'instant). En plus l'accès aux questions n'est pas direct, il faut deviner que dans la barre de navigation c'est l'onglet "Vie du mouvement" qui est la porte d'entrée vers un autre onglet de rang 2. Vous l'avez ici directement par la vignette noire "Questions" ci-contre. On est au niveau du blog rose de Skyrock ! Donc après le CMRDS, on ne communique pas, on digère ! A croire que (censuré)...
Passons au matériau.

Depuis sa création ou pas loin, le blogue Royal-Artillerie a promu chaque année le camp Maxime Real del Sarte. Pour ce faire, le blogue utilise le flyer du CRAF s'il existe, sinon il doit créer des images plus ou moins suggestives suscitant des clics vers la page ad hoc de l'Action française ; certaines années, le Piéton s'est fendu en plus d'un ou deux billets. A noter en passant qu'il n'y a jamais eu de remerciement d'aucune sorte de la vieille maison, même sous une forme cavalière du style "salut! sympa!" à l'exception d'un eurosceptique désabusé qui fit rebond de Maurras à moto, l'an dernier. Le Piéton ne recherchait pas non plus de reconnaissance.

S'il y avait une équipe de communication active dans cette chapelle - et c'est vrai pour toutes -, elle fabriquerait des fenêtres d'accès intégrables sur les blogues amis, royalistes ou pas. Seraient bienvenus au minimum une bannière (avec deux dimensions pour coller en tête ou en pied de site), deux ou trois vignettes attrayantes avec des tailles de caractères permettant les compressions, pour intégrer dans les sidebars de blogues. Plus compliqué serait une vidéo de présentation (sans speaker playmobil, de grâce, c'est démodé).

Pour bien montrer de quoi on cause, voici quelques vignettes simples de filles crées par Royal-Artillerie à cette occasion - une équipe affûtée aurait fait mieux sans forcer. Il y en eut aussi mais plus funèbres, pour la retraite au flambeau de Louis XVI ; même problématique. On va malgré tout commencer la liste par un flyer CRAF très réussi pour 2016 :

Affiche_CMRDS2016



fille canon





Les sites d'Action française ne sont pas les seuls à pâtir d'amateurisme dans le domaine de la propagande, le parti de l'Alliance royale, la réunion des cercles légitimistes, les fédérations provinciales de toute obédience, le mouvement bourbonien, les "groupements individuels" aussi, sont complètement dépassés sur ce plan ! Mention rectificative pour le Groupe Action royaliste* qui est dans un réel effort d'affichage de ses activités et pour le site La Couronne** qui promeut la maison d'Orléans avec talent ; et dans un autre genre, le Conseil en l'espérance du roi*** qui publie quotidiennement à gros débit sur une maquette mono-couloir qui malheureusement bride sa diffusion.

Quand donc les chapelles royalistes découvriront-elles la communication professionnelle destinée au plus grand nombre ? C'est ici que le principe adjudanesque prend toute sa vertu s'il est médité par des gens qualifiés qui privilégieront le choc du discours iconographique à l'inondation tiède des avis de supériorité, en gardant à l'esprit le souci d'atteindre le plus grand nombre directement et indirectement par les relais d'informations extérieurs au microcosme :


En faire peu !

Le bien faire !

Le faire valoir !


* GAR
** La Couronne
*** CER

mardi 13 juin 2017

Nos oignons royalistes

 

Recentrons-nous. Ignorant tout des dispositions retenues par l'Alliance royale pour les législatives 2017, je suis allé sur le site du parti et, cachée derrière deux pages, j'ai trouvé une liste (clic) de seize candidats (avec des erreurs de circonscriptions !).

Résultats du 11 juin 2017 (base Le Monde):

- 0,44% pour De Prévoisin (AR/3°Indre et Loire)
- 0,34% pour Paillard (DVD/8°Hauts-de-Seine)
- 0,20% pour De la Dorie (DVD/7°Haute-Garonne)
- 0,19% pour Brière-Saunier (AR/1°Eure et Loir)
- 0,18% pour Alexandre (DVD/3°Loiret)
- 0,18% pour Dufourg (AR/2°Indre-et-Loire)
- 0,08% pour Lelys (AR/2°Paris)
- 0,06% pour Lebreton (AR/8°Rhône)
- 0,05% pour Camus (DVD/3°Rhône)
- 0,03% pour Chabanet (DVD/17°Paris)
- 0,02% pour Devin (DVD/2°Yvelines)
- 0,02% pour Fautrad (AR/10°Loire atlantique)
- 0,01% pour Bélenguier (DVD/5°Bouches-du-Rhône)
- 0,01% pour Lamand (DVD/18°Nord)
- 0,01% pour Levavasseur (AR/1°Paris)
- 0,01% pour Petit-Galland (AR/1°Charente)

Précisons que les candidats n'avaient pas donné de bulletins de vote aux bureaux (nécessité pour l'électeur de l'imprimer chez soi) et que la campagne fut partout faite sans grands moyens d'affichage, aucun remboursement des frais n'étant prévu, évidemment. Reste le pourquoi : la démarche électorale lancée par Yves-Marie Adeline visait à profiter du tapage de la campagne pour diffuser à haute voix l'offre politique de l'Alliance royale. L'élection était un prétexte pour booster la communication. Devaient s'y agréger des moyens financiers de propagande suffisants au fil des adhésions provoquées par ce procédé.

Le parti a seize ans, les moyens de son insertion dans le paysage politique français ne sont toujours pas acquis. Après plusieurs essais, ça ne marche pas. Ne cotisant pas, je ne pose pas la question de savoir à quoi sert ce parti dont on n'entend jamais parler. Mais la question se pose aussi pour d'autres structures confidentielles qui survivent sans objectifs ni influence, mais font sans doute le bonheur de leur dirigeant par la position sociale qu'elles procurent dans les sous-préfectures. Tant que ça ne mange pas de pain dit la sagesse populaire... et c'est bien le cas, les velléités politiques ressortissent plutôt au domaine du romanesque et après tout, chacun a bien le droit de s'occuper comme il veut.
Entre-temps, deux supports de communication cessent leur activité. Le Lien légitimiste est stoppé et cherche un repreneur, le rédacteur en chef ne voulant continuer ; le site web du Conseil dans l'espérance du roi a arrêté son bulletin climatique quotidien. Les autres publications royalistes sont à l'étiage, à voir les appels fréquents et répétés à secours financiers. Ce n'est pas le jour d'épiloguer sur les raisons de ce patinage sur place - nous l'avons fait cent fois - mais il y a quelque chose qui ne marche plus dans le microcosme. Les chiffres d'audience de Royal-Artillerie ne sont pas enthousiasmants non plus, plutôt en pente.
Les fora sont morts, bien des blogues aussi qui s'adonnaient à la présentation d'idées personnelles. Aujourd'hui on recopie beaucoup des billets rédigés ailleurs ou recyclés, même sur LaFauteARousseau. Facebook et Twitter permettent encore de saillir l'intelligence du lecteur mais à petit jet et vite fait.

Manque l'argent et un chef charismatique pour tirer le char et réveiller tout le monde. Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?
« Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie ».


vendredi 7 avril 2017

Quid du roi ces temps-ci ?


La fièvre médiatique est à son comble, l'haleine fétide des journalistes empuantit les lucarnes bleues. S'il est un vaincu de la campagne présidentielle dans l'Opinion, c'est d'abord LE journaliste de plateau. Comme le disait Bompard* à un professionnel de la profession qui ne cessait de lui couper la parole mercredi dernier pour accélérer son bout d'émission :
« laissez-moi finir, je sais que ça peut être difficile à comprendre pour vous, mais vous allez voir, ça va bien se passer à la fin.»
Se plaignant d'une carence de débats au fond et ne relevant la journée durant que des petites phrases ou des erreurs bénignes des candidats, les gens du quatrième pouvoir se sont déconsidérés. Jusqu'à vouloir mettre les doigts dans des thématiques qui ne s'apprennent pas dans les écoles de journalisme et se ridiculiser plus encore. La volière à perroquets dans tout son vacarme. Ne peuvent affronter les médiats et leur formatage idéologique que ceux qui les menacent publiquement jusqu'à l'attaque ad hominem, comme en usent Jean-Luc Mélenchon et son staff. La démocratie occidentale est devenue un combat contre l'information crétinique. En d'autres temps on en rirait, on n'en rit plus car on sait les gens perdus et malléables, la loi du Nombre faisant le reste. Mais la mort annoncée de l'ensemencement vertical des nouvelles (et autres fake news) va peut-être nous libérer d'un grand poids dans les années qui viennent.
* Manuel Bompard est patron de l'équipe de campagne de JL Mélenchon


Robert de Prévoisin
Dans cette vallée de souffrances que serait devenu le candidat royaliste ? On aime à n'avoir pas à se poser la question. Robert de Prévoisin que l'on peut féliciter pour son engagement courageux, nous a évité un bombardement irrémédiable en n'obtenant pas de parrainage, malgré un démarchage en chemin de croix sur des terres moins hostiles a priori, Bretagne et Normandie. S'il n'a pu convaincre personne en tête à tête, comment y serait-il parvenu au pupitre devant un auditoire indifférent parfois hostile, poursuivi ailleurs par les sarcasmes des réseaux sociaux envahis de trolls haineux ? Aurait-il obtenu le soutien des royalistes du PAF, rien n'est moins sûr, les places sont chères et la lutte à les prendre de tous les instants.
Car, et c'est la pierre de touche de la pertinence d'une candidature, le sondage encourageant de BVA ne voulait rien dire ; pas plus qu'il n'en voulait dire en 2006. Nulle part dans le vrai monde nous n'avons trouvé 17% de monarchistes convaincus. Sans doute bien des sympathisants des émissions historiques à la gloire des vieux rois (comme disait Sarkozy) ont-ils répondu positivement à une proposition de restauration qui ne les engageait en rien et n'avait aucune chance d'aboutir, pour faire plaisir à l'enquêteur fourvoyé dans un concept irréaliste à mille lieux des soucis des gens. Sans doute réagirais-je pareillement si j'étais invité à répondre à une page de questions sur le bouddhisme en France par Matthieu Ricard. Jusqu'à ce que M. de Prévoisin jette l'éponge, il n'était pas utile de mettre en doute son interprétation des résultats achetés, cela aurait entravé la marche en avant du pré-candidat. C'est chose faite maintenant.

Les choses furent dites de manière plus vigoureuse mais en pure perte le 29 août 2009 dans un billet fameux de Royal-Artillerie, qui fit un bruit d'enfer sur le forum intégriste du Trône & l'Autel (forum à l'enseigne du scorpion qui se suicida de son propre venin), en suite d'un éditorial de Gérard de Villèle, renforcé de feu Jacques Rolain, dans le n°28 du Lien légitimiste. On peut y revenir en cliquant ici, dont nous extrayons la conclusion concernant la démarche électorale ci-dessous :
...Pendant que Villèle se pousse un petit blanc de Touraine pour éponger les vapeurs de cheddite, Jacques Rolain revenu de la sainte-barbe où il comptait les barils, fait pivoter le bord et aligne l'Alliance royale à mitraille. Il constate comme beaucoup que le flou pseudo-artistique sur la question dynastique voulu par Yves-Marie Adeline pour ratisser large, entame la crédibilité du programme. Royal-Artillerie a souvent dit que la réponse "après on verra bien" n'en était pas une, et qu'elle laisse au citoyen l'impression que l'ouvrage est inachevé, ouvert sur l'incertitude, mal fagoté. D'ailleurs lors de la campagne des parrainages 2007, cette fausse réponse était la partie la plus faible du discours d'Adeline, la critique systématique de la procédure [électorale] venant juste après en termes de contre-productivité. Et Rolain d'insister : l'infléchissement légitimiste « permettrait de poser clairement les principes de la monarchie exercée par le roi légitime et de la comparer à celle créée pour le président d'une République qui ne cesse de se chercher et de se définir ». Au moment où le parti d'Orléans au mieux possible avec le régime actuel, quémande et obtient des croix, ce que vous ne ferez jamais (non ?), cartes sur table, messieurs de L'Alliance, il faut aller à Caracas (ndlr: où résidait le prince et son épouse en 2009) !

Sauf à être en capacité de réussir un montage politico-médiatique et financier à la Macron - si elle aboutit, cette fabrication fera date dans l'histoire des démocraties - la voie électorale, ouverte par Yves-Marie Adeline est définitivement refermée dans une compétition présidentielle. Rappelons qu'YMA n'obtint pas ses parrainages non plus. L'extinction annoncée du régime obsolète actuel qui avait donné le signal de la ruée monarchiste, est déjà gérée par la classe politique aux manettes qui fourbit les substituts possibles : soit une Vè République déchiraquisée, soit une VIè République populaire.
Et puis Macron, c'est aussi un yuppie charismatique qui a pris trois millions d'euros chez Rothschild, qui a été secrétaire-général adjoint de l'Elysée et ministre de l'Economie. L'entregent du bonhomme n'y est pas pour rien. Je ne vois personne au moment dans l'emploi au sein du mouvement monarchiste français, ni chez les chapelains ni chez les princes, qui sont en plus réfractaires aux emplois publics de haut niveau. Pourquoi ? sera toujours un mystère pour moi quand on laisse entendre qu'on dirigerait facilement l'Etat si on les y conviait. Il reste aux royalistes à intégrer les conseils municipaux et départementaux afin de peser sur les décisions publiques dans le sens du bien commun, mais sans se faire d'illusions sur le changement de paradigme qu'induirait leur activisme.

Royal-Artillerie avait "fait" les campagnes de Jean-Philippe Chauvin (AF aux législatives contre Devedjian), d'Yves-Marie Adeline (AR - présidentielle 2007) puis de Patrick de Villenoisy (AR - présidentielle 2012). Tout était prêt pour promouvoir sur ce blogue la thématique choisie par le candidat de l'Alliance royale, avec des rebonds négociés sur d'autres supports. Contribution certes modeste mais les petits ruisseaux... etc. Ce quatrième échec libère le Piéton du roi de la discipline de ses perceptions. On fera ailleurs et autrement.



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lundi 20 février 2017

Monarchistes ou Royalistes - rebond

Avis au distingué lectorat de Royal-Artillerie : ce billet est réservé aux royalistes en ce sens qu'il ne peut être compris entièrement si l'on n'a pas bu la potion magique ou tombé dans la marmite, petit. Le vulgariser étendrait bien trop sa rédaction jusqu'à en faire une soupe indigeste et prendrait à son rédacteur un temps qu'il n'a pas ces jours-ci. Mais tout le monde peut bien sûr le lire...

Le billet "Monarchistes ou Royalistes" a suscité deux types de réactions chez les abonnés au blogue. Nous y répondons tout en regrettant que ces réactions n'aient pas donné lieu à commentaires ici, afin d'enrichir publiquement la discussion et favoriser l'audience ; mais bon, c'est la vie du blogueur. Il s'agit d'une part d'appels à compléments sur la liste de sites impliqués dans le mouvement royaliste, liste donnée en pied de billet le 6 février dernier ; d'autre part, de critiques du "projet monarchiste" préalable à la restauration qui, aux yeux de beaucoup, enfermerait le prince accédant dans une idéologie qu'il ne partagerait pas forcément.

Liste des sites

Il y a dix fois plus de sites oubliés que de sites inscrits dans l'article. Pour se faire une idée, nous engageons le lecteur à parcourir en ligne l'AROM (Annuaire Royaliste des Organisations et Mouvements - clic), s'il trouve la clé d'entrée. Cette bible représente un travail titanesque de la Charte de Fontevrault mais elle est publiée en version imprimée sur papier. En ligne, l'AROM n'est pas facilement consultable et rarement mis à jour (c'est la limite d'une version papier) car il lui manque peut-être une méthode de construction maniable. [note d'ordre - ghost draft]. Pour les fans d'encyclopédies il y a aussi la SYLMPEDIA, un autre monstre de compilations avec 476 entrées. Et après tout ça, la République nous traitera de factieux alors que nous mâchons le travail de documentation des bureaux.

Revenons à nos moutons. Les deux demandes d'inclusion précitées recouvrent une même réalité. Il s'agit de plateformes d'information et réflexion qui n'ont pas le référencement Internet suffisant pour déclencher les moteurs de recherche et les robots de consultation-notation, et qui en plus divisent leur travail sur plusieurs supports, ce qui freine beaucoup la navigation jusqu'à décourager l'internaute. Je ne vais pas les citer mais ils s'y retrouveront.
La nouvelle communication de masse oblige à faire masse.
Donc il faudrait à chaque site d'information-réflexion un portail d'entrée unique pour tous les supports dérivés et un mode de navigation facile. Je pense que le système d'onglet-page développé par Blogger avec ses pages fixes et sa barre de navigation est supérieur à tous autres car outre sa simplicité il fait panorama dès la première seconde. Faire monter Royal-Artillerie dans votre navigateur vous donne, outre la page courante dite d'accueil, un choix instantané, entre Bienvenue/Roycoland/A-propos/Le Million du Roi/ Changing The Guard/Syndication/Liens/Contact/ et le traducteur industriel en n'importe quelle langue. Si l'onglet ne permet pas d'entrer sur le support annoncé directement (cliquer sur Le Million pour comprendre) on peut y mettre un clic réactif y conduisant, dans une image, un titre ou une courte présentation.

S'il faut aller un peu plus loin aujourd'hui, je recommanderais ce dispositif au mouvement survivantiste¹ qui s'est aussi manifesté. Ce mouvement très actif est éclaté également en plusieurs blogues intéressants, mais non liés entre eux en plus. Les propriétaires de blogues survivantistes sont-ils capables de lancer une plateforme commune avec un système d'onglets ? Cela ne coûterait pas cher à plusieurs. A la retraite, je me laisserais peut-être même tenter par un site sur le Mérovingien caché à mettre sur cette plateforme (en souvenir d'Emma Calvet) :) Dit en passant, creusez Léon Bloy, messieurs du Temple, qui écrivait dans La Chevalière de la mort (p.202-Ed.Gallica), quatre ans après le refus à l'obstacle du comte de Chambord :
« la race fleurdelysée des anciens Bourbons s'était éteinte en la personne errante et phantasmatique de Louis XVII. Après ceux-là, silence et ténèbres. C'est fini de la Tradition. La table est rase et la place est nette pour Celui qui doit venir à la façon d'un nocturne spoliateur, quand l'ineffable Trinité l'appellera par son nom. Jusqu'à ce jour plus ou moins prochain, la France est décapitée et probablement damnée. »
Après trente-deux semaines d'années, Pharamond, je te vois !

Pour un référencement professionnel abordable, je citerais Webrankinfo (clic) qui peut prendre en charge le travail ou vous former à le faire vous-mêmes.

(1) URL de quelques sites survivantistes :
* http://cril17.org/ (Bourbon-Habsbourg)
* http://louisxvii.canalblog.com/ (Louvel)
* http://cerclederichemont.centerblog.net/ (branche américaine)
* https://www.louis17.com/ (Naundorff)
* .....


Critique du projet préalable

C'est un vrai dilemme chez les royalistes, moins chez les monarchistes. Les premiers prêtent au prince les capacités de construire ex-nihilo l'échafaudage politique du pays tout sorti de son crâne. Il y a de quoi lui faire peur. Pour tout dire, les trois intentions que nous avons entendues ces dix dernières années sont toutes de même nature : copions ce qui marche. Le duc d'Anjou réplique peu ou prou la monarchie espagnole (si différente de celle que nous eûmes), le comte de Paris et le duc de Vendôme rhabillent la V° République, avec une certaine nostalgie de la monarchie de Juillet pour le second. Les D'Orléans ont raison. La monarchie des Cortes et des Partidas est propre à l'Espagne. La France dispose déjà d'une constitution, monarchique dans son essence (plus que dans son intention), surtout dans la version originale de 1958. Les pouvoirs du Premier ministre responsable devant la Chambre basse sont explicitement étendus (ce qui protège le caractère démocratique du régime) et deux fonctions régaliennes sont implicitement confiées au chef de l'Etat par la pratique gaullienne : la diplomatie et la guerre. Le chef d'Etat est de tous ses alter ego du monde libre celui qui a le plus de pouvoirs. On ne pourrait le comparer qu'à Napoléon Ier. Donc ça marche, pour autant que l'impétrant ait la carrure. Inutile de compliquer comme Yves-Marie Adeline voulut le faire avec les plus louables intentions pour disjoindre le régalien et le public. Il aboutit à la plateforme institutionnelle de l'Alliance royale qui demande une attention soutenue pour bien l'assimiler, tant le dispositif institutionnel est loin de ce que nous avons connu depuis la chute de l'Ancien régime. J'avoue n'avoir pas encore compris le scrutin législatif par collèges².

(2) Au moment de la pré-campagne présidentielle de 2007, Royal-Artillerie a fait une présentation illustrée de la plateforme institutionnelle d'Yves-Marie Adeline. On peut s'y référer en cliquant sur les billets ci-dessous :
- Législatif
- Exécutif
Il existe en tout une quarantaine de billets "Alliance royale", accessibles par le libellé AR.

Resterait donc à reprendre la rédaction de quelques articles de cette constitution et raboter les angles qui a l'usage sont apparus néfastes à sa bonne marche. Qu'en disent les docteurs de la loi ? Horreur ! Vade retro S... ! Et bien tant pis. On fera sans eux ! Pour leur répondre de manière ramassée, je recycle un commentaire donné au blogue de La Couronne pour lequel Guy Adain m'avait remercié. Il résume la pensée du Piéton du roi sur ce sujet au mois de janvier 2017 :

Les réglages d’une monarchie constitutionnelle, seule acceptable au XXIè siècle, sont extrêmement fins, et guère connus des élites françaises : qui comprend vraiment la monarchie anglaise ? tous en restent à l’écume visible du non-gouvernement du quotidien par le palais de Buckingham, mais il y a tout le reste à commencer par la corvée hebdomadaire du Premier ministre venant expliquer au monarque ce qu’il a fait ou va faire, exercice difficile parfois éprouvant d’un chef de la majorité parlementaire devant présenter ses devoirs d’écolier à sa maîtresse et accepter sa notation et ses conseils.
Mais plus grave, ces réglages me semblent hors de portée des responsables royalistes français, pour ceux du moins que je connais, carrément obsédés par les Lois fondamentales (indisponibilité, catholicité, pérégrinité, loi salique etc.). Observant la queue de trajectoire de l’histoire capétienne depuis Sirius, on s’aperçoit vite que ce sont les lois elles-mêmes qui ont pu enterrer la dynastie en bloquant l’initiative, l’imagination, au bénéfice d’une rente mortifère de situation, sans parler de la stérilisation génétique (relire Capefigue, qui en plus écrit bien).
Les « héritiers » actuels ne donnent à voir pour l’instant aucun gage d’initiative ou d’imagination et s’inscrivent encore dans les facilités de la rente dynastique. Ils suivent, alors qu’ils devraient tirer le char. [commentaire sur La Couronne le 19 janvier 2017 - (clic) ]


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lundi 5 septembre 2016

Des royalistes partout !


L'Alliance royale a commandé un sondage à l'agence BVA. Il mesure l'évolution de l'opinion par rapport au sondage de 2007. C'est une excellente idée. Autant les données brutes sorties du questionnaire restent sujettes à caution (qu'y a-t'il derrière les mots ?) autant la comparaison sur dix ans est parlante. Pour mémoire voici les résultats donnés par l'agence BVA avec les comparaisons qui vont bien :

(SOURCE)
(a) Un français sur trois pense qu'un roi de France à la place du président de la République française améliorerait l'image et la cohésion sociale, contre un sur quatre précédemment ;

(b) Un français sur trois voterait bien pour un candidat royaliste au premier tour de la présidentielle contre un sur cinq précédemment ;

(c) 17% des Français seraient des royalistes assez convaincus (proportion inchangée en dix ans)

Sans diminuer les mérites des mouvements royalistes, on peut suggérer que les deux derniers titulaires de la fonction présidentielle ont bien "aidé" à l'élan monarchiste. Mais l'important reste la progression quelles qu'en soient les causes. Mieux, c'est sans doute la meilleure nouvelle depuis des lustres pour les monarchistes ! On nous disait morts, disparus des écrans, confits en mémoriel, drôles, sympas, bizarres, groupusculaires ! Et bien c'est tout l'inverse !

Certes, ce que dit le sondage est fortement connoté Gala et Gotha. Les Français admirent les monarchies du Nord et l'espagnole sans doute aussi, qui préviennent ces pays de se voir représentés par tous ces foutriquets dont notre classe politique a le secret. Les listes des primaires sont à cet égard terrifiantes. Il me souvient que Jack Lang (agrégé de droit public) acceptait jadis l'idée de remplacer la course à l'échalote présidentielle par un monarque pérenne qui renouerait avec la dignité ancestrale. Dernièrement c'est Emmanuel Macron, la coqueluche éphémère des médiats, qui suggérait la même chose. Alors quoi faire ?

D'abord cadrer le projet sur les attentes de l'Opinion aussi longtemps qu'on décidera de passer par elle. Les gens qui parlent de roi attendent la pointe de pyramide et sans doute pas plus pour l'instant ; c'est d'une révision constitutionnelle qu'il s'agit. Saurons-nous limiter nos impatiences à la substitution d'un président élu chaque cinq ans par une famille royale ? J'en doute beaucoup sauf à confiner la fonction dans les termes précis de la constitution de 1958 qui laissent toute la politique au Premier ministre. Le Chef d'Etat, protecteur de la Justice et dernier arbitre dans les affaires étrangères et militaires aurait de quoi occuper ses longues journées. Nul ne le verrait intervenir dans les affaires publiques et cela ôterait bien des récriminations aux partis hostiles qui ne s'impliquent jamais dans ces domaines réservés.

Faut-il dès lors un candidat royaliste pour proposer la Constituante en 2017 ? Pas avant d'avoir répondu à la question qui tue !

Dans sa campagne de 2007, Yves-Marie Adeline Soret de Boisbrunet s'était heurté régulièrement à la question du prince. Ses interlocuteurs, peut-être peu emballés par une plateforme politique trop construite et touffue (cf. sur Royal-Artillerie), lui demandait quel serait le roi. Et lui, dans l'axe de neutralité qu'il s'était imposé, bottait en touche en signalant que le moment venu, on trouverait très facilement le capétien ad hoc ! Ce qui déplaisait. Les Français ne sont pas si conceptuels qu'on le dit et préfèrent l'incarnation du principe au principe lui-même, d'où leur quête de l'homme providentiel, même dans une société réputée athée. Alors si l'Alliance royale compte capitaliser sur le sondage qu'elle a commandé pour entrer en campagne, elle devra se choisir un champion et son candidat obtenir l'adoubement. Bon courage.

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Yves-Marie Adeline, fondateur de l'Alliance royale

PS : Royal-Artillerie est à ce jour le seul site donnant accès au sondage original de BVA.
Question ?

lundi 2 mars 2015

Action et Réflexion se prêtent un mutuel secours

Cet article est paru dans le n°61 du Lien légitimiste (janvier-février 2015) sous ce même titre. Il entre en archives RA avec un petit appareil critique que ne permettait pas l'espace concédé dans le journal papier. A la relecture, c'est compliqué. En deux phrases, la Morale est comme la guerre, un art d'exécution. L'homme ne pense bien que ce qu'il fait, agir sans penser est stupide, penser sans agir est sans valeur ajoutée. C'est plus clair ? Non ? Alors je vous laisse avec les 1400 mots qui suivent.

D'aucuns lancent les idées en l'air comme des oiseaux au plaisir de les voir voler, moi, je suis comme le chien qui piste les effluves d'une vérité (sagesse chinoise).

Les oiseaux volent au-dessus du royalisme français. Depuis que s'est évanouie l'espérance raisonnable d'une restauration dans les formes*, nos bataillons irréductibles se sont armés pour la dénonciation systématique du régime en cours en proposant le changement de paradigme comme remède magique à nos maux. Quel est-il ? Le Roi ! Et après ? Tout commence. Si nous savons parfaitement désigner « le roi » en appliquant scrupuleusement les Lois fondamentales du royaume, nous ne savons trop avancer plus loin dans l'expression de lendemains qui chanteraient, car dans l'esprit du royaliste tout remonte au prince et tout provient de lui. Donc, à l'image du magot cantonais précité, nous lançons des idées, de jolies idées dans le ciel de nos interlocuteurs, mais ne savons indiquer la piste d'aucune construction politique qui leur parlerait puisqu'il ne nous appartient pas de choisir. Ainsi nos effectifs, comme l'influence que nous pourrions avoir sur l'Opinion, stagnent-ils depuis cette rupture de l'espérance, et les bouleversements prévisibles que notre pays devrait subir seront pour nous un spectacle attristant, sans aucun levier dans nos mains que d'inutiles prières pour nous rassurer de notre aphasie. Nous n'agirons pas.

Quand Charles Maurras disait qu'en politique le désespoir était une sottise absolue, il se levait chaque jour pour aller au marbre de sa guerre personnelle et n'avait jamais envisagé qu'on n'ait pas remonté le réveil ! Et malgré tout, le six-février se passa pour lui à lancer l'oiseau, le chien, lui, revint bredouille ; il aurait dû tout arrêter le 7 février 1934. Le royalisme français, bercé d'illusions, dort depuis, qui a abandonné toute stratégie de conquête car il n'en conçut aucune dans le champ des réalités et fit chaque fois sans succès confiance à l'improvisation d'autrui jusqu'à se chercher le Monk du moment. La plus aboutie sinon la plus récente tirait argument d'un retour à la constitution de 1958, non altérée par la dérive césarienne de 1962, pour faire voter au Roi par le Congrès réuni à Versailles. L'idée n'est pas si mauvaise qu'elle ne puisse convaincre des esprits déliés comme Jack Lang qui un jour acquiesçait au remplacement du président par un monarque permanent afin de stabiliser les institutions (il est agrégé de droit public). Faut-il encore savoir diffuser cette idée avec précision, au bon endroit et obtenir l'effectif parlementaire adéquat.

A défaut, le royalisme français en reste au débat convenu, anti-libéral, anti-parlementaire, anti-maçon, quasiment crypté, car sa thèse unique du prince-mage est inexplicable à l'extérieur du cénacle. Qui s'aventure dans des spéculations gratuites partira en tous sens car il n'y a aucun axe officiel, hormis la brève indication du prince de Bourbon à privilégier une monarchie du modèle espagnol bien difficile à adapter chez nous sinon à comprendre déjà ; quand son cousin d'Orléans de la même génération parle avec affection de la monarchie bourgeoise de Juillet depuis longtemps disparue. Reste l'échappatoire du roi de vitrail de Jean Raspail qui, juge-arbitre en dernier ressort, protège depuis son ermitage la propagation magnétique de la doctrine sociale de l'Eglise. Cette allégorie n'est en rien politique mais ne mange pas de pain. Peut-être que la désintégration du noyau atomique ou quelque chose d'énorme comme la prophétie de Houellebecq nous y conduira-t-elle ! En attendant, nous sommes secs !

L'Action étant le conditionnement souhaitable de la Réflexion politique en ce qu'elle borne son vagabondage au contour des réalités, l'ambition naturelle du royalisme français d'établir une monarchie oblige à se déprendre de l'étreinte des commémorations en chaîne pour entrer en lices et combattre au sol, au milieu du monde réel. Cette évidence conduisit Yves-Marie Adeline à créer une offre institutionnelle originale comme plate-forme politique de l'Alliance royale en 2001. Sa diffusion fut freinée par l'impécuniosité génétique du mouvement, par une pré-campagne électorale épuisante menée en 2006, par la défiance des Maisons, parfois active quand le comte de Paris se déclara au même moment pour le candidat de la droite républicaine. Avant le départ de la course, un homme brillant et presque seul n'était parvenu à convaincre les cinq cents parrains réglementaires, inféodés au Système par choix délibéré du législateur. Ses successeurs, sans doute intimidés par la vente d'une constitution aboutie, ont dévié ce projet trop lourd vers la réparation des moeurs de notre République, oubliant trop souvent l'essentiel pour ne pas dire son seul attrait. Des cercles pleureurs nous avons pléthore !

Un parti royaliste, créé pour ensemencer l'Opinion de l'idée du retour d'un roi afin d'obtenir la libre-pratique de son accession future, doit propager un message clair, un programme assimilable par tous, et présenter des personnes douées pour les relations humaines. L'Alliance royale a ces atouts indispensables qu'elle n'utilise pas toujours, mais il faut aussi le numéraire pour porter la nouvelle offre politique le plus loin possible. En ce domaine les militants n'y suffiront pas ; qu'en pensent les princes ? Lui faut-elle approcher les Emirs ? Fort heureusement ce parti possède ce fonds institutionnel que les autres n'ont pas et peut s'investir avec plus de pertinence dans l'Action – il a quelque chose dans la main - ce qui le prédispose à une réflexion positive voire une méditation utile sur la finalité de l'exercice.

Jusqu'ici, ce paradoxe de la réflexion passive dans le champ politique passait de génération en génération, à ne jamais savoir choisir. Fallait-il se contenter de maintenir le souvenir d'une monarchie qui fit de grandes choses dans le passé et ce pays d'abord, afin qu'une opportunité de restauration dans le futur garde ses racines authentiques ? Devait-on consacrer son énergie et ses moyens à soutenir le prince de son choix afin que la roue dynastique ne cesse de tourner ? Mais pourquoi celle-ci plutôt qu'une autre ? Ne valait-il pas mieux s'en remettre aux décisions de la Providence bien qu'Elle semble nous ignorer terriblement depuis 222 ans ? C'est le choix du confort intellectuel et moral, on y peut gloser pour l'éternité sur les péchés mortels de l'espèce humaine qui nous prive du renfort divin. A tout cela, nulle réponse claire des princes. Mais surtout un grand désordre dans une logique politique floue en perpétuel devenir.

Si nous aimions vraiment la monarchie comme gage de sûreté pour l'accomplissement personnel des générations montantes – nos enfants - il n'y aurait pas d'autre choix au milieu du désordre conceptuel que d'en reconstruire nous-mêmes le corps de doctrine. De quoi nous sert l'évocation éthérée de pouvoirs monarchiques mal cernés ? De bavardage stérile. Et quand nous manifestons avec morgue notre mépris des royaumes du Nord, nous exposons avec un ridicule achevé notre parfaite incompréhension de la finesse de leur réglage constitutionnel. C'est de la paresse intellectuelle que de vouloir ignorer comment ça marche. Il serait avisé de faire l'aggiornamento sur la base des principes reconnus par les penseurs-acteurs des temps anciens, quand la monarchie française était bien vivante pour contenir la réflexion dans les limites du bon sens. On sait les noms des grands philosophes qui ont édicté les lois d'organisation, on sait moins ceux des praticiens qui inventèrent des formules de bonne application, impulsant les réformes qui sortiront plus tard. Les Vauban, Turgot, Calonne pour ne citer qu'eux, restent méconnus et mériteraient d'être amenés au chantier. Ces principes reconsidérés et les idées dérivées d'eux seront à transformer bien sûr pour correspondre au pays réel d'aujourd'hui.

Les jeunes cadres du mouvement accédant maintenant aux pupitres et découvrant le désert verraient sans doute d'un bon œil l'instauration d'une Constituante du mouvement royaliste sous la forme d'Assises permanentes dont la mission serait de produire ce corpus doctrinal. La tentative du Groupe de Liaison royaliste de 2008 a échoué, nous interdisant d'en rester là. Nous y convoquerions les pointures du droit constitutionnel qui savent organiser des pouvoirs, les exégètes de la ruine monarchique qui brideraient les emballements, des créateurs, des jeteurs d'idées, des passionnés, mais surtout des acteurs majeurs de la vie économique du pays qui aujourd'hui délaissent nos rangs, ayant peu de temps libre pour prendre le soleil du grand siècle dans des arrière-salles de café. Reste à réduire à sa plus simple expression la représentation de ces courtisans indélogeables qui comme les capricornes affaiblissent les charpentes les mieux montées... même celles des instituts.

Articuler la réflexion aux réalités de ce monde qui par bien des aspects peut nous déplaire, en méditant sur les causes de l'effondrement antérieur, serait sans doute le début d'une conversion des royalistes de la Contemplation à l'Action.

(*) Déclaration Chambord du 5 juillet 1871 dite du drapeau blanc (cf. la Sylmpedia)
- Pascal - Pensées -Sect.II, sur la vertu thérapeutique de l'action : "Pour les âmes inquiètes portées aux tourments intérieurs, l'action est le seul remède"
- Bergson au Congrès Descartes de 1937 : "Je sais qu'on peut discuter sur les rapports de l'action et de la pensée, mais la devise que je proposerais au philosophe est la plus simple de toutes et la plus cartésienne. Je dirais qu'il faut agir en homme de pensée et penser en homme d'action"
- Goethe : "Penser est facile, agir est difficile. Agir selon sa pensée est ce qu'il y a au monde de plus difficile"
- M. de Saci - Faire germer la réflexion morale sur les actes ordinaires de la vie (cf. chez Pascal l'entretien avec M. de Saci)




mardi 3 septembre 2013

Sandrine Pico en clôture de l'UDT AR

Un texte qui mérite d'être lu et relu, et que Royal-Artillerie archive aujourd'hui pour s'y référer plus tard. C'était en clôture de l'université d'été du parti royaliste qui s'est tenue à Paris les 31 août et 1er septembre 2013. Sandrine Pico–Deprez, déléguée régional de l’Alliance Royale pour l’Alsace est aussi Déléguée général du parti pour toute la France.


Nous voilà arrivés au bout de cette Université d’été. Ce moment est un point d’orgue de notre mouvement et il est en tout cas le fruit de beaucoup d’investissement de la part de nos cadres et de nos membres : qu’ils en soient ici remerciés très sincèrement.

J’espère que cette rencontre a été un moment formateur pour les participants. Nous avons essayé d’apporter les idées, les moyens et la motivation pour proposer des éléments de discours constructifs. En effet, il s’agit non seulement d’analyser la société, de la décrypter pour mieux la comprendre, mais aussi et surtout d’apprendre des moyens simples et concrets pour mettre en application un projet politique qui est à terme de changer la France, de créer une contre-culture.

Pour mettre en œuvre une ligne politique il faut, au préalable, poser un diagnostic.
Nous constatons d’abord l’épuisement progressif d’un élément mobilisateur et dynamisant qui faisait l’Histoire – celui de la Gauche. Qu’on le veuille ou non c’était bien le discours de la gauche qui depuis 1789 était un moteur historique. Or, nous observons en ce moment des éléments de rupture qui tournent le dos à deux cents ans d’idéal républicain.

Les idées des Lumières avaient représenté, pendant plus de deux siècles, le grand principe dynamique de l’histoire occidentale. Aujourd’hui l’Histoire est en train de se faire contre ce qui, par facilité, porte encore le nom de « Gauche » et qui n’est en fait qu’une facilité de langage puisque la gauche n’est que situationnelle par sa position sur l’échiquier politique. Le véritable clivage, qui fera à terme éclater tous les partis républicains est celui de la dignité de l’homme et de sa place dans la Création.

Tout le spectre politique français est de gauche car c’est elle qui a créé les règles du jeu. La droite n’est que la locataire, la gauche est la propriétaire.
On est frappé de l’accélération de l’histoire en train de se faire. Il n’y a jamais de progression linéaire mais des phases de pallier et d’accélération : il ne vous a pas échappé que nous sommes dans cette phase de grande accélération, pied au plancher !

« Et depuis, toutes les catégories politiques usuelles sautent, tout paraît usé, creux et nul. Quelque chose de neuf émerge et aspire à se matérialiser. Mais quoi donc ? Le peuple le vit et le sent, mais il manque de mots pour dire ce qu’il vit, ce qu’il attend, ce qu’il espère.. Mais il y faudra bien du temps et tout ne sera clair que quand tout aura été accompli. En tout cas, un immense mouvement anime le peuple, doté d’une universalité supérieure, rendant un avenir à l’humanisme, traversant tous les partis. Et le pouvoir n’y voit rien, n’y comprend rien. C’est pourquoi il est condamné. Il rentre à reculons dans le néant.

C’est par rapport à ce mouvement que tous seront forcés de prendre position, et de se redéfinir. C’est pour cela que certaines questions n’ont plus de sens comme celles de savoir : « Comment le mouvement social doit-il se situer par rapport à tel ou tel parti? » ou : « Comment doit-il se rapporter à la fraction de la Gauche qui se rapproche de lui ? » Car dès lors qu’existe un vrai dynamisme historique, doté d’un vrai principe spirituel, enraciné dans la Raison, la seule question est de savoir si on est dedans, ou dehors. Ainsi donc, à terme, le PS éclatera en deux. L’UMP éclatera en deux. Le FN éclatera en deux. Etc.

Et l’Histoire ira de l’avant.
En outre, il ne faut pas oublier que le mouvement pour le mariage et la famille ne représente qu’un des trois pôles de ce mouvement social nouveau où un nouvel esprit est en train de se faire jour.

Le parti socialiste français, dont nous parlons sans aucun esprit partisan, tout comme de la Gauche dans son ensemble, se trouve au pouvoir en 2013, et il y offre un exemple accompli de ce qu’est une structure morte et mortifère, dont l’esprit et la vie se sont retirés. Leurs dirigeants ne sont objectivement qu’une des factions d’une bourgeoisie libertaire et antisociale, qui alterne avec une autre, grâce au détournement des mécanismes de la représentation, permettant de faire valider indéfiniment par un peuple découragé la politique de l’oligarchie libertaire au moyen de procédures formellement démocratiques. On ne saurait mieux dire que la démocratie est à recréer, parce que la ruse a remplacé la vérité, et que tous les êtres vivants et de bonne foi ont leur place et leur vie dans le mouvement qui nous conduit vers la nouvelle République.

Une République nouvelle en France ne se définira pas par un nouveau numéro : 6, ou 7, ou par une réanimation d’idéologies tombées dans le coma.

En fait, les dirigeants du PS ne sont pas socialistes, mais individualistes. Non pas ouvriers mais bourgeois. Faisant une politique ultra-libérale au niveau global, et pratiquant en même temps un socialisme régional ou municipal difficile à différencier d’un simple clientélisme. Non pas libérateurs mais dogmatiquement libertaires et très intolérants. Non plus moraux mais sans éthique, et plus moralisateurs que jamais. Non pas rationalistes, mais ayant renoncé à toute philosophie sérieuse au profit du nihilisme transgressif (où se cristallise en concepts le simple arbitraire individualiste). Là est le point important, celui auquel va s’appliquer le travail de remise en cause, celui dont la négation fait surgir la nouveauté imprévue.

Le nihilisme transgressif est devenu la doctrine officielle de ce Gouvernement, et d’une grande partie de la classe politique. Or, non seulement le Gouvernement de la France, aujourd’hui, a adopté cette philosophie nihiliste et transgressive, mais il a entrepris de l’imposer de force à toute la jeunesse de la nation.
Nous devons donc nous attaquer à ce nihilisme et mettre en place une contre-culture.

La Gauche nihiliste et transgressive n’a pourtant pas oublié les lois de la politique pure. Elle sait que garder l’initiative est la condition pour conserver le pouvoir. Ayant perdu tout critère et tout dynamisme ascensionnel, , elle se livre à la fois à l’instinct de plaisir et à l’instinct de mort, et choisit d’appeler « nouvelle civilisation » la descente en vrille dans cette barbarie. Elle fuit en avant pour tenter de garder le pouvoir dans un monde qui lui échappe. Elle choisit une voie de démesure, mêlant prosélytisme et dictature. Mais, cette fuite en avant est ce qui à la fois la condamne à n'être plus que du passé, et ce qui fait surgir sa négation sublime. » H. Hude tiré de son article la "république des veilleurs".

Ce nihilisme transgressif devient le noyau d’une culture officielle qui prétend installer une République nihiliste et une République de la transgression, et uniformiser le pays entier sous son contrôle, avec une agressivité et une intolérance qu’on n’avait plus connue à ce degré depuis 1793.

Par habitude, la République entretient une fausse conscience et un discours creux, comme si on était encore aux temps héroïques du jacobinisme, ou aux temps du Front populaire. Mais sa rhétorique, vidée de tout son sens moral et traditionnel, couvre désormais exactement le contraire de ce qu’elle exaltait autrefois – tout comme les discours d’Hitler reprenant la philosophie de la SDN et invoquant le droit des nations à disposer d’elles-mêmes couvraient en réalité son contraire, un impérialisme bestial.

La situation politique en France comporte ainsi quelque chose de totalement inédit. La seule contestation du Système ne suffirait pas à produire un mouvement de la nature de celui que nous observons. Un principe surnaturel est ici à l’œuvre . C’est en cela que nous sommes en pleine révolution copernicienne qui doit accoucher d’un Nouveau Monde. C’est une mutation soudaine qui s’est produite, et ce qu’on en voit n’est qu’un début. Nous ne sommes plus en présence d’un affrontement droite/gauche traditionnel en France, avec d’un côté les « conservateurs », ou la « réaction », et de l’autre un « front progressiste ». Nous avançons au contraire à fronts renversés, dans un renouvellement complet des règles du jeu. Et l’oligarchie libertaire n’a rien à opposer à ça si ce n’est la répression !

En un mot, une lame de fond est en train d’émerger . La France est en train de faire sa mue et se dégage péniblement de sa vieille peau. Elle est susceptible d’unir à terme toutes ses traditions et de la refonder, à la fois structurée, noble, libre, conforme à son caractère historique.

« La prise de conscience des familles n’est que le début d’une prise de conscience nationale demain unanime. Celle-ci va se produire lorsque convergeront :
- D’une part : l’indignation des couches populaires économiquement opprimées par l’ordre libertaire, et la ferme détermination des familles culturellement opprimées, par ce même ordre libertaire.
- D’autre part : la résistance des patrons et des entrepreneurs écrasés par l’ordre fiscal et administratif, qui constitue un véritable système de privilèges au bénéfice de l’oligarchie libertaire.
Quand ces deux grands courants sociaux convergeront, quand l’ennemi commun aura été identifié, l’oligarchie ne pourra plus régner en divisant et il se produira un renouvellement profond à la fois de la démocratie et de la doctrine républicaine aujourd’hui corrompue. La France refera son unité, elle retrouvera un dynamisme et son Histoire, dans une nouvelle résistance mettant à bas un despotisme » H. Hude (ibid)

Conclusion : Nous sommes les prédicateurs de l’espérance

Nous sommes en face d’une logique de la transgression qui a commencé en 1789. La nécessité empirique d’un changement de régime apparaît aujourd’hui dans toute son évidence. La résistance populaire qui se dessine est un refus politique plus général d’un système de domination oligarchique. Il doit déboucher sur une action politique qui est un changement de régime ; car il ne sert à rien de changer les hommes, il faut changer d’institutions. Notre vision politique est institutionnelle et défend la légitimité du pouvoir, la justice et la souveraineté. Contester la légitimité du régime républicain est la vocation de l’Alliance royale qui est par essence de nature dissidente.

Tant qu’ils ne seront pas relayés par une structure politique, les actes de dissidence n’atteindront pas leur but. Seule l’Alliance royale propose un véritable changement institutionnel, à la différence de la contestation des autres partis, tous républicains, qui ne va pas au fond des choses et ne remet pas en cause le système et son idéologie. Ce changement institutionnel est indispensable pour soutenir la résistance des hommes.

Le peuple est la seule réalité qui dure. En tant que parti royaliste, le propre de l’Alliance royale est d’orienter sur le long terme ces forces dans le sens d’une réforme institutionnelle radicale et non d’une insurrection qui changerait les hommes mais pas les ressorts idéologiques.

Ainsi, par-delà la colère légitime, gardons l’espérance : tout n’est pas écrit une fois pour toute, comme si l’action des hommes ne comptait pour rien. La question n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire. Et ce qui arrivera dépendra de ce que nous aurons fait… ou pas.

La France nouvelle se prépare dans la nuit. Le chemin qui mène à Reims, vers la lumière, vers l’aube royale commence donc maintenant. Voulez-vous faire ce bout de chemin avec nous, voulez-vous être nos compagnons de route ?. Nous sommes l’avant-garde, nous venons peut-être trop tôt mais nous montrons le chemin pour construire cette France régénérée : accompagnez-nous, êtes-vous prêts ?


Merci de votre attention, vive le Roi.

Sandrine Pico-Deprez



samedi 15 décembre 2012

Le royaume où l'on n'arrive jamais

Chantal de Thoury a convaincu quatorze grands électeurs sur 728 de voter pour elle (et le roi) à la sénatoriale partielle de la Nièvre du 2 décembre dernier. Je salue l’élégance de tout combat désespéré. Sans pistoles, sans suisses, elle se fait un nom dans le nanocosme royaliste à la seule force de l'âme. Le Prince ou son Bureau aurait pu se fendre d’un billet de remerciement. Ce petit résultat révèle néanmoins que lorsque le vote est à bulletin secret certains édiles veulent bien se compromettre loin de la discipline imposée par la technostructure partisane qui tient les cordons de la bourse publique. Le candidat Alliance royale à la présidentielle aurait eu ses cinq cents parrainages dans la discrétion, liberté personnelle des édiles refusée par les appareils politiques qui ont carrément séquestré la procédure de choix du chef de l'Etat.

Nec Spe Nec Metu ou comme disait le Téméraire : « Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». Chacun fait sa vie de son propre élan, la candidate de l’Alliance royale proclame tranquillement la monarchie comme un évangile de ce temps, même si l’auditoire est clairsemé. Jean-Baptiste au Jourdain les baptisait un par un, et non par mille comme au Moyen-âge. Un par un ? Non ! Ce travail d’entomologiste traditionnel au Roycoland où l'on se méfie des foules, Yves-Marie Adeline, fondateur de l’Alliance royale, voulut le dépasser en baptisant les masses électorales par immersion médiatique durant le créneau d'attention populaire ouvert chaque cinq ans pour la campagne présidentielle. Coupé des plateaux par la procédure de sélection, il ne put conduire à terme sa démonstration. Il s’est aperçu aussi qu’il n’y aurait aucune bonne fin à sa démarche.
« La droite où l’on arrive jamais » est le titre d’un de ses bouquins politiques. Pensait-il contourner la malédiction en marchant sur les brisées du roi ? Un sondage douteux l’y avait encouragé avec 15% de fidèles présumés dans l'électorat. Au constat que les royalistes en place (ou en quête de places) ne le suivaient pas - même le comte de Paris poussa le chef de la police-candidat contre lui - il a posé le porte-voix pour retourner à sa charrue plutôt que de devenir un nouveau chapelain inamovible de la collégiale. En ce sens, il a eu raison de tirer les conséquences de son échec et de céder sa place. Lucidité rare.

Son dernier bouquin est de la même veine, titré La droite impossible : « La gauche poursuit sa révolution, la droite la subit, tout simplement parce que notre système politique a été imaginé par la gauche. La droite, volontiers appelée au pouvoir par le peuple, parce qu’elle ne manque pas de qualités de gouvernement, n’y sera jamais que locataire : le propriétaire est naturellement la gauche. ». Mais de quelle droite parle-t-on ? Je ne vois personne de "droite" en situation d’accéder à aucune fonction décisive. Tout le spectre politique français est de gauche, jusqu’au Front national qui s'en remet pour tout à l'Etat, et gère collectivement les subsides publics sous un régime de préférence nationale. Le Front est incapable de générer les conditions réglementaires propices à l’épanouissement individuel par la réussite économique ou financière de chaque citoyen capable. Pour céder à la caricature, il n'y a pas de Tea Party en France.
Tous les partis à pignon se tiennent sur le sillon du Conseil National de la Résistance qui a émasculé le peuple français. La France, même celle du matamore Chirac, du setter fou de Villepin ou du dernier Énervé de Neuilly traîne derrière elle, dans l’imaginaire universel, une odeur de socialisme ranci, heureusement tempéré par la gastronomie, le luxe et les fusées. La droite française est une fiction, elle est donc « impossible » chez nous. Pour en remettre une petite couche, la classe politique française est « douteuse » à l’extérieur, dans l’idée que s’en font les puissances de rang comparable ou supérieur. Trop de connivences, de compréhension avec des régimes tricards du monde libre.

Le roi est-il impossible ? Par chance pour les royalistes, le concept monarchiste peut s’arracher à la droite stérile et vivre au-dessus des partis. Mais si la plus probable fonction réservée au roi est celle d’arbitre impartial, clef de voûte de la Nation, exerçant une autorité naturelle et par consensus, son champ d’application restera quand même une société durablement marquée à gauche par trois quarts de siècle d’Etat-providence. Il est difficile pour le militant royaliste d’accepter qu’une longue réforme des mœurs sociales et publiques soit le préalable incontournable à une restauration tant souhaitée, surtout dans un sens libéral qui heurte son présupposé d'un Etat fort. D’aucuns, plus « décourageants » encore, appellent à rechristianiser d’abord le pays ; autant écoper la mer, dirait saint Augustin.
Une question semble taboue : pourquoi la monarchie canal historique a succombé trois fois (1789-1792-1830) ? Est-on sûr qu'elle ne doive sa triple disparition qu'aux coups de boutoir de comploteurs acharnés à sa perte ? N'avait-elle pas en elle-même les ferments de cette fatalité ? Les principes qui primaient les princes devaient-ils servir de matrice éternelle aux circonstances ? Nous y reviendrons sur ce blogue.
Une autre question est sans réponse : A se battre au quotidien vaillamment, sur quel projet de société doit-on le faire ? Hormis les quatre ou cinq pouvoirs régaliens visés, existe-t-il un corpus économique transversal au Roycoland, car tout commence là ; l'économique prime tout. Promeut-on l'effort individuel ou la revendication collective ? Nous en avons souvent parlé.

Pour ma part, le roi ne reviendra que lorsque tous les entrepreneurs, les risqueurs, les inventeurs, les développeurs, les promoteurs, les guerriers seront devenus les "rois du quartier" justement récompensés des succès de leur intelligence, pugnacité, talents, opiniâtreté, en trois mots, valeur ajoutée réelle. Nul ne règne longtemps sur des cloportes !



Reste à chacun le choix d'une éthique chic et rare, un marqueur social élitiste pour un trône où l'on n’arrivera heureusement jamais, sinon que faire ensuite ? La politique en loden ou le karaté de posture, les katas ! De quoi giberner au coin de l’âtre en grillant des châtaignes. Mais après tout pourquoi pas, puisque apparemment ça ne mange pas de pain ; le mouvement est impécunieux : nul ne mise sur son avenir.


Pour notre part, nous continuerons à préférer la monarchie au régime républicain puisque c'est elle qui fit de la France tout ce que nous aimons, enfin, ce que les révolutions n'ont pas détruit. Ces fameuses avancées politiques marchèrent sur les ruines qu'elles firent et sont célébrées aujourd'hui encore par des mensonges organisés dans un corpus mémoriel officiel. Pauvre de nous, surtout en esprit tant le cerveau fut lavé ! La seule question qui vaille pour remettre un roi est bien celle de savoir si ce peuple le mérite toujours, intellectuellement s'entend. J'ai un gros doute sur nos capacités à utiliser un régime politique qui exigerait un réglage fin de la cohésion de nos institutions et l'acceptation d'une autorité suprême par consensus, sans autoritarisme, comme il en va dans les royaumes du Nord !



NEC SPE NEC METU

samedi 14 juillet 2012

Univestivales 2012


Nos universités d'été sont nombreuses et fournies. Chaque chapelle publie la sienne, en voici le planning qui permet à chacun d'y participer ou de s'y montrer. Aucun des princes n'y est annoncé par mesure de sécurité.



Du vendredi 20 juillet à 17h au dimanche 22 à 17h, 12ème Université St Louis chez les Religieuses du Bon Pasteur 3 rue Barault 49045 Angers Cedex 1, l'Institut de la maison de Bourbon présente :
  • M. Charles-Antoine Cardot : Le royalisme de Christine de Pisan, première femme de lettres française au temps de Charles VI
  • M. Paul-Marie Couteaux : Ce que la civilisation française doit aux Rois
  • M. Christophe Jankowiak : Le roi mécène au service du royaume
  • M. Jean-Claude Lozac’hmeur : Aperçu sur l’histoire de la langue française
  • M. Philippe Pichot-Bravard : Les sociétés de pensées : de l’idéologie des Lumières au totalitarisme jacobin
  • M. Louis-Edgard de Pinieux : Culture et contre-culture
[la pension complète à 120 euros]
(s'inscrire à l'IMB 81 avenue de la Bourdonnais 75007 Paris – Tél.: 01 45 50 20 70)



Du lundi Du 23 juillet à 12h00 au 27 juillet à 14h00, suite de la 12ème USL au château du Prieuré 49240 Avrillé (Maine & Loire), l'Union des Cercles Légitimistes de France présente au grand complet l'équipe du site d'érudition légitimiste Vive Le Roy sur des thèmes choisis pour la formation des cadres de cercles. Y participeront aussi :
  • M. Philippe Laplanche : Le nationalisme, une ambiguïté qui perdure
  • M. Jean-Claude Lozac’hmeur : La révolution ou le mythe du Graal
  • M. Philippe Pichot-Bravard : De la philosophie des Lumières au totalitarisme jacobin
[la pension complète à 100 euros]
(s'inscrire à l'UCLF 144 rue des Professeurs-Pellé 35700 Rennes – Tél.: 09 71 31 10 40)



Du dimanche 26 août après midi au dimanche 2 septembre le soir, Camp Maxime Réal Del Sarte au château d'Ailly 42120 Parigny (Loire), l'Action française présente l'oeuvre de Charles Maurras à l'épreuve de la crise :
Ce qui avait été dévoilé du programme a fait l'objet d'un billet spécial de Royal-Artillerie. Voici maintenant le programme officiel :
  • M. Bernard Pascaud : La Politique naturelle de Charles Maurras
  • M. Stéphane Blanchonnet : La Démocratie religieuse
  • M. François Marcilhac : L'Idée de décentralisation
  • M. Bernard Lugan : Démocratie individualiste, destructrice de l'Afrique
  • M. Marc Savina : Kiel & Tanger
  • M. Bernard Pascaud : Enquête sur la monarchie
  • M. Frédéric Rouvillois : L'Avenir de l'intelligence
  • M. Henri Letigre : Et si la crise économique était liée à la nature du régime ?
  • M. Michel Michel : Crise du lien social
  • M. Charles Saint-Prot participera au débat sur l'oeuvre de Maurras à l'épreuve de la crise
[la pension complète est à 130 euros]
(s'inscrire au CRAF 10 rue Croix-des-Petits-Champs 75001 PARIS - Tél.: 06 88 97 00 40)



Le samedi 1er septembre et le dimanche 2, dans un hôtel particulier du 7ème arrondissement de Paris, l'Alliance royale présente :
  • M. Daniel de Monplaisir : Quelques idées reçues sur le royalisme
  • M. François-Marin Fleutot
  • M. Denis Tillinac
[la participation avec 2 repas est à 30 euros]
(s'inscrire à l'Alliance royale 17 rue des Acacias 75017 Paris - tél.: 01 45 74 02 38)

PS : nous avons des progrès à faire sur la parité. Qu'importe au moment, vive les études !

vendredi 6 juillet 2012

Milliards, princes et chapelles


 - 1 milliard de dollars en coupures de 100 -
Cinquante milliards de dollars¹ à l'échéance d'un an, c'est ce que l'Etat doit extraire de la société française pour continuer à parler à la table européenne. Le chiffre magique est entré dans la caboche des marchés : 50 et 12 mois. A défaut, nous serons autorisés à nous taire et faire où la Prusse nous dira de faire. Il ne s'agit plus d'économies à débusquer ci et là, nous sommes venus au jour où il faut sabrer dans la dépense publique. Autant dire appliquer à la classe politique en charge des affaires la saignée des médicastres de Molière ; la dépense publique est leur sang. Le parti socialiste, grand vainqueur toutes catégories, se trouve désormais dans la situation ubuesque de devoir sacrifier ses propres positions pour que le pays lui survive. L'heure est grave et la météo économique peu engageante. Fondées sur des taux de croissance de 0,4 et 1,0% l'an prochain, les prescriptions de la Cour des Comptes sont ajustables des dérives constatées et rien ne permet de penser que les surprises à cet égard seront bonnes. Nous entrons à reculons dans le tunnel de l'austérité réglée par la rigueur germanique que M. Hollande a acceptée le 29 juin au Conseil européen de Bruxelles, en laissant croire le contraire.

Tout le long discours de politique générale du Premier ministre au parlement visait à engourdir les intelligences, il n'a aucun outil dans les mains qui dure, les assiettes fiscales sur lesquelles il fond comme la buse pourraient avoir disparu dans les sables de l'exil l'an prochain². Taxer, taxer, dans un pays surtaxé ne mène pas loin, façon de parler. On peut même partir en train tant il est mieux d'être ailleurs juste à côté, dès qu'on a fait sa pelote. Quand le gouvernement de M. Ayrault aura chipoté avec les ministères, sa politique de coiffeur cessera et il devra attaquer les grandes masses que sont la protection sanitaire, la formation professionnelle, les subventions aux bas salaires et les budgets miroirs de la fonction territoriale. Puis viendront les grilles des fonctionnaires, les subsides publics et les retraites... comme chez nos sœurs latines et grecque.

Sans être désespérée, la situation est la plus grave depuis bien longtemps en temps de paix. Mais je suis royaliste et ne m'inquiètes de rien, le prince est mon berger ; il me suffit de suivre son étoile. J'écarquille les yeux, j'éteins la lumière du balcon, scrute la nuit, pas d'étoile. Enfin pas celle que je cherche. Rien, nada ! Dans le 45ème Lien légitimiste qui vient de paraître - seize pages indispensables comme d'habitude - je perçois chez ces messieurs de la Légitimité le soupçon du begnin neglect de nos princes qui ne s'aventurent en politique que par beau temps. Le grand enfoncement de portes ouvertes des uns et des autres ne suffit plus, il faut redessiner l'épure institutionnelle, choisir un modèle social enfin viable et faire valoir le tout. Nous avons déjà parlé de cet échec ici. La béance d'idées est manifeste au niveau de l'Opinion : les princes ? connais pas. Les chapelles y suppléent-elles ? Pas vraiment. La distance qu'ils maintiennent avec les organisations royalistes, mêmes avec celles qui se réclament d'eux, est un problème, détecté par Gérard de Villèle dans ce numéro 45, qui brise l'élan des plus vaillants. Mais cette distance est réciproque, les chapelles n'obéissent pas ; nous sommes en Gaule ! Justement, reste le désordre :

La NAr veut revivifier le Conseil de la Résistance, celui-là même qui a soviétisé en 1945 les mœurs de ce pays, le parti de l'Alliance royale se cherche un repreneur, l'Action française penche vers une agit'prop au plus près du terrain avec des effectifs qui ne peuvent pas la soutenir, les cercles légitimistes sont immergés dans la commémoration et la philosophie sans risque dans une posture esthétique. Nos organisations royalistes demeurent dans le fantasme de doctrines déjà obsolètes, non par défaut de fabrication - là dessus elles sont toutes impeccables - mais du fait de leur inapplicabilité au vrai pays réel (pas au pays slogan).
Exemple : quand Portemont met à nu les vices de la démocratie chez le Conseil dans l'Espérance du Roi , il me plaît beaucoup, j'en redemande, mais je sais aussi que la démocratie est imparable³. Qu'on la réforme, la torde, la trompe, l'adapte, elle sera toujours une référence, certes abusive, de la liberté des peuples mais en même temps une mythologie avec laquelle il faut faire avec, comme le paysan des saisons. Elle est inséparable du projet royaliste.

Au moment où la solution monarchiste est la meilleure solution par temps d'orage, et au bout du compte la plus simple, nous n'avons aucun véhicule pour la promouvoir aussi largement que nécessaire à l'imposer. La faute à pas de chance sans doute, même si on y réfléchit depuis cinquante ou cent ans. La cohésion des princes et des chapelles est-elle en question ? Je dis ça, je dis rien.


(1) 7Mds€ pour 2011, 33Mds€ en 2012, au taux de 1,25$/€.
(2) Voir l'arrogance minable des rameurs socialistes à l'égard de Gérard Depardieu (clic).
(3) Sur l'argument de base de l'article nous ne sommes pas d'accord quand il affirme : « Le roi est tout et rien à la fois. Il est tout s’il règne et gouverne [...] il n’est que rien s’il règne sans gouverner ». Régner n'est pas rien et les lecteurs de ce blogue le savent. C'est peut-être même plus difficile que de gouverner, surtout en pays latin où la finesse des réglages institutionnels est enrayée par le mythe du Bateau Blanc comme chez les Papous : sur l'horizon, l'homme providentiel qui va sauver les veaux des eaux.


lundi 11 juin 2012

Décodage


Ce n'est pas la fleur aux dents que nous allons aux résultats, comme on dit au champ de tir. Le pourcentage le plus fréquent sur les circonscriptions visées par l'Alliance royale tourne autour de 0,20%. Certains seront contents d'exister dans les statistiques du ministère de l'Intérieur, oubliant un peu vite la raison de ce combat : notoriété et subsides. Si impossible n'est pas français, nul n'y est tenu non plus, et c'est abuser les jeunes militants que de les embarquer sur le frêle esquif du parti royaliste si par ailleurs les responsables nationaux ne se donnent pas préalablement tous les moyens de leurs légitimes ambitions. Nous faisons ce décodage le coeur un peu serré, mais certaines choses ne pourront être dites que de l'extérieur du parti. [Liste des circonscriptions investies].

L'échec de l'Alliance royale tient plus à la mise en musique loupée d'une stratégie qui se défend qu'à un défaut d'axe. Le renouvellement des corps élus de la république est bien une période propice à l'entendement des masses, et de ces masses le royalisme aura demain besoin. On avait bien compris que sur les cinq tours¹ de la procédure, le parti royaliste devait être présent à trois au moins pour remplir le contrat.

* Première phase : franchir la sélection de candidatures à l'élection présidentielle ;

** Deuxième phase : campagne officielle télévisée à égalité de temps et premier tour de l'élection présidentielle profitant de la diffusion d'une profession de foi royaliste à tous les inscrits ;

*** Troisième phase : campagne officielle et premier tour des élections législatives profitant... ditto ci-dessus .... des circonscriptions investies ; et rémunération des voix obtenues par subsides publics à hauteur de 1,70 euro la voix².

Le dispositif, à notre avis, n'est pas tronçonnable. La phase 2 lance la roue pour améliorer l'accès aux subsides publics de la phase 3. Sur chaque phase Royal-Artillerie a donné son analyse sans qu'on ne lui demande rien d'ailleurs, mais c'est la dure loi de l'Ouest numérique.

On comprend bien que la mise à feu du dispositif est primordiale puisque toute l'affaire est de communication. La notoriété est de la communication. Communiquer efficacement est éreintant. C'est pourquoi il faut décharger le candidat de l'intendance en lui adjoignant un directeur de campagne et un chargé de communication qui verront mieux les choses avec un peu de recul. A défaut d'un homme politique connu, c'est un prince ou un duc qui devrait se déclarer pour faire le buzz, car il ne s'agit que de cela.

Sortir un parti de l'anonymat convoque beaucoup de moyens financiers avant toute chose, mais aussi beaucoup d'idées électoralistes afin de capter l'attention du public qui signalera à son tour aux édiles qu'il y a quelque chose d'intéressant de ce côté.
Sur ces deux points, il y a défaut.

La deuxième phase étant ruinée, la troisième est en péril
La maintenir quand même répond à deux exigences : soutenir l'esprit combatif des militants et tâcher d'atteindre le seuil de reconnaissance de l'électorat qui déclenche les subsides publics afin d'améliorer les dotations du coup suivant cinq ans plus tard. C'est ce que font tous les partis trotskystes.
Etant compris que la fenêtre médiatique de chaque circonscription sera juste entrouverte, que les réunions électorales feront courir le danger de la salle vide, la recherche d'une notoriété rémunérée ne peut passer que par le tractage au marché, les discussions en voirie, le collage et in fine la distribution gratuite par la préfecture des professions de foi à tous les inscrits de la circonscription. C'est ce qui a été fait presque partout. Un soin extrême doit donc être apporté à ce matériel décisif de propagande. Nous ne revenons pas sur les couacs inadmissibles en queue de trajectoire. Mais avec seulement 34 candidats on passe à côté du coup décisif³ (sauf arrangements collatéraux).

Un chef, des moyens, une stratégie
Du triptyque ne reste aujourd'hui que la stratégie. Elle ne pourra être jugée pertinente ou inutile à la cause royaliste que le jour où le contrat des trois phases aura été exécuté complètement. S'il faut relancer les dés pour 2017 il vaudrait mieux s'y mettre tout de suite. Cinq ans c'est court pour la masse de travail à abattre. Avec qui ? Avec quoi ? De l'argent et une cohésion sans faille...


(1) parrainages et deux fois deux tours
(2) le parti qui recueille au moins 1% des suffrages dans 50 circonscriptions de métropole au minimum recevra env. 1,70 euro par voix, par an et pendant cinq ans.
(3) sur le concept novateur de démocratie liquide le Parti pirate a présenté 101 candidats dans ce but (qu'il a raté) mais avec plus de 75 candidats il a pu accéder aux écrans de la campagne officielle. La stratégie du PP a été définie lentement dans le courant de 2011 et dans les circonscriptions où il a eu les moyens de militer il a fait 2%.

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