mardi 30 octobre 2007

Aimer nos princes

armes de France
Lors de la réunion royaliste de Rennes, Henry Le Bal réaffirmait avec force que "notre service est incarné, incarné dans le Prince, et nos actions et activités doivent toujours avoir en vue ce "principe vivant", ne rien entreprendre qui puisse nuire au Prince".

Ce précepte est fondamental en royalisme, autant pour soutenir le principe que pour préserver l'affect que la position doit provoquer et maintenir. Aimons nos princes. Aimons tous nos princes, sans exception, les voies de la Providence sont impénétrables.
...

Les meilleurs royalistes sont les plus modestes, ceux qui n'ont pas choisi de champion. Sur quels critères ce championnat ? La fonction royale transcende l'homme qu'elle écrase, comme l'Histoire nous l'a souvent montré. C'est à la guerre qu'on sait le bon soldat, jusque là c'est un jeu de rôles. A preuve les chaînes de commandement sont souvent renouvelées dans les premières semaines des hostilités.

Nos princes sont en l'espèce tous capables du meilleur. Sachons leur en gré.

A charge pour eux de se préparer concrètement à la fonction de prince régnant, bien au-delà de la formation naturelle familiale qui est un des arguments de la monarchie héréditaire, d'autant que dans ce domaine-là les ruptures choisies ou subies ont été malheureusement fréquentes. Ceci suppose une formation poussée aux sciences politiques et économiques, car il est fini le temps des chefs d'état sommeillant en leur conseil. La contraction du monde et en conséquence celle du vecteur temps, exigent une "réactivité" rapide, un sens d'analyse aigu de la justesse des propositions tierces, une perception immédiate de l'environnement stratégique du moment, un don d'évaluation des conseils internes, une forte capacité de synthèse pour décider sans essais.

Qu'à ce titre nos princes ne soient pas leurrés par la "cour" qui s'agrège autour d'eux, ou comme l'avait dit à certains Serge de Beketch dans son Libre Journal : "Libérez nos princes !".
L'avenir n'est pas un tapis de pétales de roses, ni radieux, ni glorieux. Les circonstances les plus probables de leur retour seront le chaos, la ruine de l'Etat, le doute de la Nation, sa fracture. Avant de monter en calèche, il leur faudra peut-être risquer leur position sociale ou même leur vie, avec toute la noblesse de leur race. C'est aussi pour le chemin futur de tous les périls que nous devons les aimer déjà, nos princes.

Qu'ils sachent aussi que la charge écrasante de roi n'est pas une condamnation inéluctable qui les menace. Plus que le premier à Reims, ce sera sans doute la résilience mentale disponible de l'être en chacun qui organisera le choix. Qu'on se souvienne des mots terribles de Louis XVI dans son testament : " Je recommande à mon fils, s'il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens ..."
Quelle responsabilité en effet ! On est autorisé à broncher !

A charge aussi pour eux de veiller au principe même du système et de se maintenir dans l'axe de nos lois fondamentales avec le moins d'écarts possibles, tant qu'ils ne sont que des hommes. Ces lois de dévolution dynastique sont au nombre de 7 comme les piliers de la Sagesse.

- Loi de dévolution ou de successibilité automatique excluant les "arrangements" ; c'est une spécificité capétienne ;

- Loi salique de primogéniture mâle du successeur qui exclut les filles, même à faire "planche et pont" à un fils ;

- Loi d'indisponibilité, le roi est incapable de disposer de la couronne au bénéfice de quiconque ;

- Loi de catholicité de la maison royale ;

- Loi de légitimité excluant l'héritage par le sang en dehors des mariages légitimes ; dommage pour Mgr Napoléon-Balthazar ;

- Loi de nationalité, un roi français sur des terres françaises ;

- Loi de souveraineté intégrale, le roi de France est empereur en son royaume.

Ces lois forment la spécificité capétienne. Elles sont un corpus juridique construit au cours des siècles et non pas un socle mythique de la légende arthurienne, donc amendables après deux siècles de déshérence. On peut relire trois billets précédents qui en discutaient sur ce blogue et qui sont cliquables ici(1), ici(2) et là(3).

carrosse doré
Le dernier mot à l'ami Chauvin qui hiérarchise les temps et nous prédit que le Prince, au-dessus de l'agitation gouvernementale - se dévouera à la longue quête. Acceptons en l'augure même si dans une monarchie active le vol majestueux du condor au-dessus des contingences vulgaires ne soit à mon sens qu'une figure de haute école :

Dans un monde de plus en plus “pressé”, la monarchie offrirait à notre temps l’avantage de “pouvoir prendre son temps”. Elle rendrait aussi au Politique (aujourd’hui écrasé par l’Économique) sa dignité et son efficacité, sa fonction d’assurer la sûreté, la justice et les libertés. Sans être une solution miracle, elle permettrait à la France, puissance moyenne mais d’influence et d’équilibre, de retrouver les moyens de sa politique et le temps nécessaire pour l’assumer...
Reste à “faire la Monarchie”, tâche rude mais devant laquelle toute personne soucieuse de l’unité française et des libertés publiques ne peut s’abstenir. Conquérir peu à peu le “champ des possibles” commence par un travail humble de réflexion et d’action, par le service des autres et la diffusion des idées royalistes. Et ne perdons pas de vue les Princes qui incarnent, non pas nos seules espérances, mais celles des générations françaises à venir.

(Jean-Philippe Chauvin)

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samedi 27 octobre 2007

Parlementarisme

sénat Star Wars
On parle beaucoup ces temps-ci d'instiller la proportionnelle sur les bancs de l'Assemblée Nationale. L'hémicycle est un reliquaire de la souveraineté non dévolue à Bruxelles, qui a été transformé en boîte à claque au bénéfice de l'Exécutif. Pour y parvenir, les fondateurs de la V° République avaient tordu le système électoral de la démocratie représentative en tous sens afin de forcer une majorité confortable au Premier ministre quoiqu'il advienne, et quand bien même la moitié du corps électoral, voire plus, n'y serait pas représentée. La Maison des Citoyens n'est pas la maison de tous les citoyens. Qui a dit : « La France est une République, pas une démocratie. Tous les pouvoirs sont concentrés » ? L’actuel ministre de la Défense !


On sent aujourd'hui un blème, car il y a trop de monde en dehors de la république, qui finiront bien par un jour la miner. Alors on pense à se racheter moralement avec l'annonce de la Proportionnelle, sans toutefois mettre à mal les avantages acquis des titulaires. Or 30 sièges sur (ou en sus de) 577 est une moquerie.

Il n'est de représentation populaire honnête qu'à la proportionnelle intégrale. Ses adversaires, qui sont tous des "sortants", propulsent contre elle le missile de l'indispensable maîtrise budgétaire du gouvernement dans son volet législatif. Il est vrai que l'instabilité de la Quatrième créa une vraie légende anti-parlementaire, sans qu'on ne se demande vraiment pourquoi cette maîtrise ne fut pas assurée sous ce régime. Parce que les députés y étaient "rois", la fameuse souveraineté, et animés d'un esprit partisan ancré dans les prébendes et la carrière ! L'expérience de la liquéfaction de la Troisième ne fut apparemment pas transmise, du moins l'envie, ressort de la démocratie selon Proudhon, fut la plus forte.

Avant tout développement (modeste quand même) disons que les démocraties sincères sont à la proportionnelle, parce que les députés y sentent le poids de leurs responsabilités sur leurs épaules. On y voit moins souvent que chez nous de grandes séances de chahut avec claquement général de pupitres dans l'hémicycle. Nos députés sont indignes et grassement défrayés pour ces enfantillages. Incapables en plus de coalitions, l'idéologie étant première servie, après la poche quand même, ainsi que nous le montre le Nouveau Centre* des fuyards, qui veut faire altérer la loi de capitation d’1€63 et ignorer ses maigres résultats.

Pour prévenir l'instabilité ministérielle, il y a des mesures simples que connaissent nos voisins ou d'autres démocraties plus exotiques. On pourrait les adapter chez nous.

Première mesure coercitive : La censure parlementaire ne pourrait être par exemple déposée que par un pseudo-cabinet ministériel de substitution ; ce qui veut dire que si un ou plusieurs groupes parlementaires veulent censurer le gouvernement, ils doivent former un "shadow cabinet" capable de prendre les affaires en charge immédiatement si la censure est votée. Très bon exercice pédagogique pour ces grands enfants un peu retardés (comme aurait dit Villepin).

Seconde mesure coercitive : Pour la formation des coalitions nécessaires à la constitution d'un gouvernement viable en régime proportionnel, on pourrait aussi édicter qu'à la troisième tentative infructueuse la Chambre serait dissoute de plein droit ET les députés sortants inéligibles pour cinq ans, au juste motif d'avoir fait passer l'intérêt partisan avant l'intérêt général.

Reste à rédiger le code électoral de la proportionnelle. Listes nationale ou listes de circonscription, loi des restes, etc., mais je vois plus d'avenir à ce système qu'à celui de la représentation équitable par collèges de l'Alliance Royale, car il a l'avantage de conserver le vieux principe d'un homme une voix, de même valeur; alors que la constitution des collèges démultiplie le parlementarisme jusqu'au niveau de la circonscription départementale avec cette fois des ambitions hégémoniques possibles par la double représentation. Quid aussi du cumul néfaste des mandats ?

Dernière remarque pour la proportionnelle : Dans la mesure où le domaine régalien serait retiré aux joutes parlementaires, est-il si grave que la recherche de consensus prenne plus de temps que dans le système majoritaire actuel ?

hémicycle du palais Bourbon

Nous arrivons maintenant au collège Balladur de censure présidentielle des cent mille. Cette fantaisie gaullienne d'élire le chef d'Etat au suffrage universel direct pour court-circuiter les appareils politiques professionnels, a conduit à remettre dans les mains de la nomenklatura médiatique la formation de l'Opinion. Tout est bon pour la tirer dans un sens ou l'autre. A tel point que pour trier les pitres candidats qui se bousculaient sur les lucarnes, on a inventé les parrains, puis la délation, et maintenant le premier tour "censitaire" avant le premier tour populaire.

Si l'on veut garder au citoyen son mot à dire - il en est si fier le pauvre - ne serait-il pas astucieux de revenir au système antérieur d'élection présidentielle par le Congrès, suivi dans la foulée par un référendum de confirmation. Cela ne ferait jamais que deux tours. Et si le Congrès ne parvenait pas à "sortir" un président, il suffirait de le dissoudre avec la clause d'inéligibilité précitée.

*En sortant du Palais ce matin, un peu distrait par le déhanché d'une apparitrice qui me précédait, j'ai glissé sur un morin. Mais du pied gauche ça porte bonheur.


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jeudi 25 octobre 2007

Grenelle de l'environnement

Le Grenelle de l'environnement s'achève. Le rapporteur général Tuot a mis son texte final en ligne. On peut l'avoir en cliquant ici (39 pages).

orang-outangs humant la fleur
Le rapport décrète que ...:
  • L'urgence est grande

  • Personne ne détient la vérité absolue

  • Il n'y aura pas de miracle

  • Il n'y a pas de voie unique d'amélioration

  • Tous les modes d'action sont nécessaires

  • La France doit agir même seule.
Ces points sont ensuite développés tenant compte de ce qui suit ...:
...

. Le pays n'abandonne pas la croissance, il change de modèle de développement
. Les ressources de l'Etat et des collectivités territoriales sont rares
. Affirmation de la solidarité nationale, principe selon lequel personne ne doit y être laissé dans une impasse.

Pour se conclure par ... :
Il ne s'agit pas d'une politique de l'environnement au sens classique et restreint du terme, et encore moins d'un projet écologique au sens réducteur qu'on pourrait donner au terme, ni d'un verdissement de politiques inchangées. C'est une mutation des politiques publiques, des nouveaux critères de décisions collectives, des rôles et responsabilités nouvelles pour chaque acteur du corps social, une réelle transformation sociale, lente profonde - et nécessaire.

Le rapport est maintenant d'exécution entre les mains du ministre d'Etat Borloo qui y joue sa trace personnelle dans l'Histoire. Il dit avoir la pêche et la conviction de gagner !

Le Grenelle de l'environnement a été un modèle d'organisation, il faut le reconnaître. Six groupes de travail dédiés à des sujets précis, réunissant chacun une quarantaine de membres répartis en cinq collèges d'intérêts divers (Etat, collectivités locales, ONG, employeurs, salariés) ont abouti à une quinzaine de propositions étayées, dans les délais courts exigés pour l'efficacité du procédé. Nous ne les passons pas au feu de la critique, n'étant en rien compétent en ces domaines plus loin que la grille en fond de jardin. Il y a aussi des experts qui contestent certaines approches retenues. Qu'importe !

JL Borloo et N. Kosciusco-M.
Ont débattu environ 250 personnes appartenant aux collèges précités eux-mêmes regroupant les structures les plus diverses. Nous n'y fûmes pas !
Et pourtant l'environnement est un souci maître dans la sphère royaliste, plus encore, le comte de Paris est très en pointe sur ces questions. Mais à quoi cela sert-il si nous ne sommes pas à l'heure aux carrefours de la démocratie intelligente, à pousser nos idées quand c'est le moment.
C'est un pseudo-parlement environnemental qui a siégé dans l'éphémère pour analyser et débattre de sujets graves, sans les contraintes électoralistes d'un scrutin, entre gens choisis pour leurs qualité et leur intérêt déclaré pour l'écologie, afin de croiser les divergences vers une convergence a minima, voire une progression parallèle. Ils furent dans la démarche de Bien Commun qui nous est cher.

Que faisions-nous pendant ce temps ? Sur quelle urgence avons-nous dirigé nos énergies ? Je reprends les éditoriaux des deux principaux journaux royalistes du 15 juillet à aujourd'hui, dates-limites de la fenêtre du Grenelle. Je n'y ai pas décelé l'ardent souci de l'environnement, mais en revanche beaucoup de politique politicienne et de procès d'intention. On suppute, pense, croit et dénonce ses propres suppositions ...

Tout cela est indispensable, sauf que personne ne lit ces journaux au-delà d'un millier de convaincus d'avance. Plutôt que de verser dans le journal d'opinion confidentiel ou dans la réhabilitation historique de toujours les mêmes, serait-il avisé de laisser au moins une empreinte royaliste aux questions soulevées par le FUTUR de notre pays. Ce trimestre était celui de l'ENVIRONNEMENT !

Quand raisonnerons-nous en termes d'efficacité dans une communication moderne de nos idées. Ce n'est pas parce que le président Sarkozy use et abuse de ce réactif que nous devons nous en méfier. L'efficacité d'une propagande politique. Tabou ?
Tâchons d’aller où nous sommes attendus avec des projets solides et ficelés. Il n’y a aucune raison d’être marginalisés à moins que nous ne nous complaisions dans une certaine marginalité qui nous évite les remises en cause. Le royalisme c’est « mainstream », pas « extrême ». Ceux qui ont choisi cet équipage nous ont mis au fossé. Faudrait voir à reprendre la route.

feuilles mortes

Sujets évoqués sur 3 mois par l'AF2000 et ROyaliste :
A071 parle des désertions socialistes
R908 développe la marginalité centrale de la NAr
A081 moque la commission constitutionnelle
R909 accuse le président d'être un démagogue sournois
A091 dénonce la compassion médiatique et défend le repos dominical
A092 oppose bouclier fiscal et plan d'austérité
R910 accuse le président d'être un brumairien
A101 dénonce le retour de la France à l'OTAN
R911 accuse le président d'être un rhéteur
A102 dévoile la captation des pouvoirs par les présidents russe et français


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mercredi 24 octobre 2007

La Providence à l'écoute ?

governor SchwarzeneggerLe gouverneur de Californie Schwarzenegger convoqué aux incendies de Los Angeles a décrété la prière pour la pluie et que cesse le vent ! In God We Trust quand tout va mal. On pensait les autorités civiles chargées des corvées subalternes de maîtrise des espaces et organisation des secours, elles ont l'humilité de s'en remettre au Ciel quand elles sont appelées dans des circonstances graves, ce qui ne change rien mais ne peut faire de mal non plus.

Le président des Etats-Unis avait montré la voie quand il nous expliquait être en conversation fréquente avec NSJC. Son problème est peut-être de mal saisir l'araméen et d'avoir confondu l'hippopotamus avec la Mésopotamie, le crack et l'Iraq, les series et la Syrie, etc. Cela aura coûté cher à l'hyperpuissance, à moins que le complot ait été monté par Dick Cheney avec les services spéciaux de basse fréquence. En l'absence de préemption divine, nous et les autres devons attendre pour renouer la conversation avec Logique et Morale, que le locataire de la Maison Blanche rende les clés ou s'attriste dans quelque accident de la vie. Alors nous reprendrons confiance en l'Occident. En Dieu aussi bien sûr, mais juste un peu le soir avant de s'endormir.
...

Dans notre mouvement royaliste, nous avons pareillement à l'Amérique nos Indiens des plaines qui dansent in petto pour la Pluie.

rain chaman
Ce sont les providentialistes ; ceux qui n'attendent le retour du roi que dans les chars de la puissance céleste. Thuriféraires de la monarchie absolue de droit divin, ce sont sans doute aucun les plus cohérents d'entre nous tous, et ceux que je respecte en premiers. Deux avantages à leur conviction : il suffit de promouvoir des exigences morales de haut niveau au sein du peuple jusqu'à ce qu'il réforme ses moeurs, et le moteur de recherche divin détectera le changement pour nous renvoyer le roi. Inutile donc de s'agiter en tous sens, la Providence est sur son axe, que nous ignorons. « Catholique et Français toujours », ça doit le faire !
En revanche, ils ne se posent pas la question de la punition infligée par le Tout-Puissant au peuple de France, floué par une poignée d'illuminés appuyés sur la lie du peuple, jusqu'à décapiter le lieutenant du Christ sur terre. Qu'en pouvaient-ils tous les autres ? Punition collective de toute la France à purger en semaines d'années dont Lui seul sait le compte ! Sont-ils sûrs de ça ? Dieu est dur !

On peut aussi s'interroger sur les malheurs qui ont poursuivi la France malgré les consécrations dont elle fut l'objet ou les repentances humiliantes de ses souverains parfois distraits du droit chemin moral. Ou bien ces manifestations de foi et d'obéissance furent-elles mal reçues, ou reçues en absence. Et là se pose la question de l'écoute, à Bush, à Schwarzenegger et à nous autres. Pourquoi devrait-on converser avec Dieu ? Cela n’effraie-t-il personne ? Moi si ! Que l'on entende le Très-Haut est de l'avis des experts inquiétant. D'autres s'inquiètent de Son silence, jusqu'à y perdre la foi comme Mère Térésa. Pour qui nous prenons-nous pour parler au Tonnerre ?

Quand bien même y serions-nous autorisés qu’il reste la question de Son écoute. Le doute quant à Son attention fut résumé par Serge Gainsbourg en un vers de ses chansons : "Dieu est un fumeur de havanes !". Il créa tout en sept jours cosmiques et le huitième qui n'en finit plus, il partit en vacances. S'occupe-t-il d'autres planètes de l'Univers ? Est-il un adepte de la Liberté totale sans collier ? Décida-t-il d'ignorer les complications de Sa montre dès qu'il la déclencha à l'aube des temps ? c'est une grave question. Peut-être nous a-t-il effacé de Sa mémoire comme le charpentier perd le souvenir de son ouvrage quant le couvreur est passé derrière lui.

Convenons une bonne fois que Dieu existe parce qu'il est. Point ! Et au-delà, parce qu'il est la seule réponse positive à la seule question intéressant l'espèce. De là à dire que Dieu est créé par la Mort, sans doute pas. Par la prescience de la mort, peut-être un peu ! C'était écrit dans la Pomme !
Fin de la "minute nécessaire" d'angoisse.

Que disaient les sorciers cheyennes à leurs ouailles, des prédictions, des punitions, de l'espérance ? Est-ce si différent ? Au fait, la danse de la pluie dans notre tradition s'appelle Rogations : La vieille mythologie de l'eau s'illustre avec la fête des Rogations mineures, instituée au début du VIe siècle pour invoquer la protection divine contre le tonnerre, la foudre et les inondations. À cette époque de la conquête chrétienne des âmes, il s'agissait de combattre les rites païens qui accordaient une place importante à la sacralité celtique des eaux gérée par Taranis le tonnant.

Taranis de nos ancêtres les GauloisAu Moyen Âge, durant les trois jours qui précèdent l'Ascension, une procession, parfois précédée d'un dragon (l'ancien dieu Svarog ?) représentant les forces du Mal, partait de l'église du coin et parcourait tous les lieux humides, inondables ou liés à l'eau (les ponts, les gués, les puits et abreuvoirs communs). Les officiants bénissaient ces lieux ordinairement habités par le dragon. Pendant les deux premiers jours, la bête affamée était nourrie par les pénitents et, le troisième jour enfin repue, placée en queue de procession. Quand tout l'espace humide avait été béni, la procession regagnait l'église pour brûler le dragon sur le parvis. Le Seigneur pouvait dès lors monter aux cieux passer le bonjour à Taranis.

Quoique remontent les sondes du fond du puits de vérité, appliquons la maxime "Aide-toi, le Ciel t'aidera" pour désembourber le char royal. Et si certains veulent réformer le peuple d’abord, qu’ils trouvent leur courage dans la prière ou la raison importe peu. Seule la victoire est jolie !

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mardi 23 octobre 2007

Le royalisme positive

MM. Balladur et sarkozyYves-Marie Adeline, président de l'Alliance Royale, a soumis à la Commission Balladur le schéma institutionnel qu'il défend pour le royaume futur. Le texte a été mis en ligne sur le site de l'Alliance et nous vous invitons à en prendre connaissance en cliquant ici.

Nous allons nous pencher sur la partie "utile", c'est à dire la réorganisation de l'exécutif. Non pas que le volet législatif soit secondaire, mais en l'état de la représentation nationale, il a peu de chance d'être entendu, en supprimant d'emblée 177 députés sur 577 et en défaisant le lien territorial des sénateurs qui seraient choisis à la proportionnelle intégrale. Le suicide en politique ne menace que les prévaricateurs et les vaincus. Ce sera pour plus tard (humour).
Par contre remettre l'exécutif formel en phase avec la pratique instaurée par le président Sarkozy est jouable, au plan du moins de l'attention obtenue.
...

L’EXECUTIF

Yves-marie AdelineSelon les prérogatives qui aujourd’hui sont celles du Président, et selon le modèle de fonctionnement des monarchies qui nous entourent, le Roi nomme un premier ministre qui doit obtenir le vote de confiance de l’Assemblée nationale.
Au Premier ministre reviennent la nomination du gouvernement (à l’exception du ministre de la justice) et la charge du pouvoir. Il définit et conduit la politique à mener. Il expose au Roi l’action politique du Gouvernement, présente au Parlement son programme de politique publique et lui rend compte de son exécution.


Le président actuel est en train de fortement monarchiser la pratique du pouvoir. Ce n'est plus le domaine réservé qui est traité à l'Elysée, mais l'ensemble des axes politiques, et parfois même dans le détail. Il est une sorte de Conseil privé au Château qui s'occupe de tout, comme en avaient les rois d'Ancien régime. Et c'est très bien.

Le Premier ministre à Matignon, qui dans le projet de l'AR "définit et conduit la politique à mener" pour conserver la rédaction actuelle du texte constitutionnel, a été en vérité recadré dans un rôle d'Intendant général de la République, chargé de mettre en musique la mélodie élyséenne. Il est lui aussi pratiquement dans le rôle des ministres d'Ancien régime, l'hypothèque parlementaire en sus.

Guy CarcassonneLe découplage du ministre de la Justice est astucieux. Dans la mesure où ses moyens restent sous la tutelle de Matignon, il serait plus clair de disjoindre les deux fonctions attachées à la personne : Garde des Sceaux du roi d'une part, ministre de la Justice du gouvernement du Premier ministre, de l'autre. C'est un peu la tendance actuelle puisque le ministre Dati bénéficie du parapluie élyséen tous-temps.

Bien que l'exercice ait privilégié la concision, il aurait été utile qu'un rôle précis soit attribué au ministre des finances, quelque superintendant en charge du redressement des finances publiques, sans lequel (redressement) tout le reste finira aux archives des rapports géniaux et oubliés.

Deux cents ans de larmes et de sang pour revenir au point de départ ! C'est donc que ça marchait mieux finalement. M. Adeline parle ensuite du roi. Je suis sûr que ce paragraphe sera lu en haut lieu.

LE CHEF D'ETAT : LE ROI

Le Roi est, d’abord et fondamentalement, une personne en laquelle s’incarne le pays.
Le rôle politique du Roi dépasse néanmoins ce rôle représentatif : il est garant des intérêts fondamentaux de la France entendue comme personne morale. Le Roi est arbitre des institutions dont il garantit la continuité et le fonctionnement. Il est garant de la stabilité politique du pays à travers celle de ses institutions.
Il est le garant de la souveraineté et de la cohésion nationale, protecteur des libertés publiques et recours juridictionnel suprême. Le Roi cumule les fonctions supérieures de chef de la magistrature et de chef des armées. Il dispose du feu nucléaire.
Il promulgue les lois votées par le Parlement, nomme le Premier ministre et le Ministre de la justice. En revanche, il n’intervient pas de façon ordinaire dans la politique publique, qui relève du gouvernement et de la représentation parlementaire.


On voit que la proposition dévie un peu de la pratique sarkozienne dans le dernier paragraphe, mais la confirmation de cette altération de l'usage, et le double attelage Premier ministre et Garde des Sceaux devrait plaire, car il résout beaucoup de conflits d'intérêts. Reste la question de la Justice qui dans notre pays est aussi ruinée que nos finances.

LA JUSTICE

Afin d’assurer l’indépendance du pouvoir judiciaire, la nomination du ministre de la justice n’appartient pas au gouvernement mais au Roi assisté du Grand Conseil de la magistrature. C’est cette instance qui gère également les carrières des magistrats. Le système de recrutement des magistrats demeure celui que nous connaissons.

Jack LangLa proposition arrache effectivement la magistrature aux griffes de la politique politicienne, étant postulé que le chef de l'Etat soit par essence au-dessus des partis. Or, et M. Adeline a tout à fait raison de le souligner dans sa conclusion, " le président français est désormais un chef de majorité comme un premier ministre britannique ou espagnol", et la dernière visite présidentielle dans les locaux de l'UMP pour fêter ensemble la résurgence du traité institutionnel européen en est la preuve.

L'aigle de Smyrne partage-t-il les propositions de l'Alliance ? Certaines doivent aller, de son point de vue, dans le bon sens. On sait aussi que certains membres de la Commission avaient émis antérieurement des avis non corrosifs sur la pérénisation du chef d'état obtenue par l'installation d'un roi permanent à l'Elysée. Il reste que la contribution officielle du parti royaliste au débat politique institutionnel sort l'offre monarchiste des catacombes où elle se laissait admirer par les gardiens de la Crypte. Et cela est une heureuse nouvelle pour tous les futurs militants. La voie est libre maintenant pour promouvoir un projet institutionnel non sociétal et réaliste sur le marché politique actif. Du moins si l'on veut toujours faire de la politique concrète.

YMALa dernière parole à celui qui a fait tout le travail, Yves-Marie Adeline :
Autant de changements qui ont au moins le mérite de montrer que l’idée gaullienne d’une sorte de monarchie présidentielle ne pouvait convenir qu’à De Gaulle lui-même, mais qu’il faut pour la rendre viable des institutions plus hautes, n’étant pas tributaires des cahots de l’histoire et n’ayant pas besoin de recourir à un homme providentiel.


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lundi 22 octobre 2007

L'Anarchie + 1

fanion anarchiste fleurdeliséQui ne fut un jour anarchiste, au moins pour passer au-dessus des corps constitués afin d'en appeler directement au suprême arbitre de la sphère d’insatisfaction ?
Nier les obstacles de principes patiemment construits par les intermédiaires de pouvoir afin de se maintenir à leur étage hiérarchique est un rêve de chevalerie. Etre au roi et à personne d'autre, pas même au Cardinal comme le dirait Alexandre Dumas. Répondre à lui seul ! Les Trois mousquetaires toujours recommencés.
A tel point qu'on entend, rarement mais parfois quand même, définir le royalisme par "l'anarchie plus 1" en l'opposant à la monarchie qui est un système imbriqué de fonctions, charges et droits, destiné à se complexifier au fil du temps. Tandis que l'anarchie, quelle simplicité !
Un royaliste ne m'a-t-il pas dit hier pour définir son "obédience" dans le mouvement : "finalement je suis un Anarchiste royaliste".

A part le sympathique bordel colporté par l'expression, le proudhonisme déviant et les bombes de la bande à Bonnot, qu'est-ce donc l'anarchie ? Il suffit d'aller le demander aux Anarchistes constitués en université (mais si !) pour le savoir. On verra vite que ce monde est étranger à la "chevalerie" même s'il convoque un courage certain à l'action. Laissons-leur la parole :
...


S'il peut y avoir plusieurs variétés historiques d’anarchies, toutes ont un trait commun qui les sépare de toutes les autres variétés de sociétés humaines : la négation du principe d’autorité dans l’organisation sociale et la haine de toutes les contraintes qui procèdent des institutions basées sur ce principe. Quiconque nie l’autorité et la combat est Anarchiste.
Dans les sociétés dites civilisées, l’autorité revêt trois formes principales engendrant trois groupes de contraintes :
- Forme politique incarnée par l'Etat ;
- Forme économique aboutie dans la propriété ;
- Forme morale régentée par la religion.

L’ETAT prend l’homme au berceau, de plus en plus "public", l’immatricule sur ses registres, l’emprisonne dans sa famille s’il en a une, le livre à l’Assistance publique s’il n'en a pas, l’enserre dans le réseau de ses lois, règlements, défenses et obligations, en fait un sujet, un contribuable, un soldat, parfois un détenu ou un forçat, et en cas de guerre, un héros assassiné ou un citoyen assassin.

LA PROPRIÉTÉ régna longtemps sur les hommes avant de se limiter aux biens : sol et sous-sol, moyens de production, transport et règlement d’échanges, toutes ces valeurs d’origine et de destination communes sont devenues par la rapine, la conquête, le brigandage, le vol, la ruse ou l’exploitation, la chose d’une minorité. De la propriété des choses découle l’autorité sur les choses et ceux qui les servent, ceci étant consacré par la législation et, à l'occasion, sanctionnée par la force. Le droit d’user et d’abuser (jus utendi et abutendi) appartient au possédant, et entraîne pour le non-possédant l’obligation, s’il veut vivre, de travailler pour le compte et au profit de ceux qui ont tout volé, selon la définition fameuse de Proudhon. Etablie par les spoliateurs et appuyée sur un mécanisme de violence extrêmement réactif et puissant, la loi consacre et maintient la fortune des uns et l’indigence des autres : « La richesse des uns est faite de la misère des autres ( J.-B. Say)».

LA RELIGION est prise dans son sens le plus étendu et s’applique à tout ce qui est dogme. Elle est la troisième forme de l’autorité. Elle s’appesantit sur l’esprit et dirige la volonté ; elle enténèbre la pensée, déconcerte le jugement, ruine la raison et asservit la conscience. C’est toute la personnalité intellectuelle et morale de l’être humain qui en est l’esclave. Le dogme religieux ou même laïc - la laïcité est une religion en creux - tranche de haut, décrète, approuve ou blâme, prescrit ou défend sans appel : « Dieu le veut ou l'interdit. - La patrie l’exige. - Le droit canon le condamne. - La morale commande, la justice prohibe ».
Se propageant dans le domaine de la vie sociale, la Religion crée, entretient et développe un état de conscience et une moralité en parfait accord avec la morale d'ordre, gardienne et protectrice de la Propriété et de l’Etat, dont elle se fait la complice et dont elle devient "la gendarmerie préventive et supplémentaire".

ndlr : La guerre d'Espagne a démontré cela et Bernanos, peu susceptible d'anarchie, l'a confirmé dans ses "Grands cimetières sous la lune".

pochoir québécoisNégateurs et adversaires implacables du principe d’autorité qui, sur le plan social, revêt une poignée de privilégiés de la toute-puissance et met au service de cette poignée la loi et la force, les Anarchistes livrent un combat acharné à toutes les institutions qui procèdent de ce principe et ils appellent à cette bataille nécessaire la masse prodigieusement nombreuse de ceux qu’écrasent, affament, avilissent et tuent ces institutions. Nous voulons anéantir l’Etat, supprimer la propriété et éradiquer l’imposture religieuse, afin que tous les hommes puissent enfin - sans dieu ni maître - se diriger, d’un pas accéléré et sûr, vers les destinées de bien-être et de liberté qui convertiront l’enfer terrestre en un séjour de félicité.
La thèse anarchiste entraîne, dans la pratique, quelques conséquences qu’il est indispensable de signaler :

Première conséquence
Celui qui nie et combat l’autorité morale, la Religion, sans nier et combattre les deux autres, n’est pas un véritable Anarchiste et, si j’ose dire, un Anarchiste intégral, puisque ennemi de l’autorité morale et des contraintes qu’elle implique, il accepte l’autorité économique et politique. Il en est de même et pour le même motif, de celui qui nie et combat la Propriété, mais accepte la bienfaisance de l’Etat et de la Religion. Il en est encore ainsi de celui qui nie et combat l’Etat, mais admet la Religion et la Propriété. L’Anarchiste intégral condamne avec la même conviction et attaque avec une égale ardeur toutes les formes et manifestations de l’autorité et il s’élève avec une vigueur égale contre toutes les contraintes que comportent celles-ci ou celles-là.

L'Anarchiste doit être total !(ndlr)

Deuxième conséquence
Les Anarchistes n’accordent aucune efficacité au changement du personnel qui exerce l’autorité. Ils considèrent que les gouvernants et les possédants, les prêtres et les moralistes sont des hommes comme les autres, qu’ils ne sont, par nature, ni pires ni meilleurs que le commun des mortels et que, s’ils emprisonnent ou tuent, s’ils vivent du travail d’autrui, s’ils mentent, s’ils enseignent une morale fausse et convenue, c’est parce qu’ils sont dans la nécessité fonctionnelle d’opprimer, d’exploiter et de mentir. Dans la tragédie qui se joue, c’est le rôle d'un gouvernement d’opprimer, de faire la guerre, de faire rentrer l’impôt, de frapper ceux qui enfreignent la loi ou qui s’insurgent ; c’est le rôle du capitaliste d’exploiter le travail d'autrui et de vivre en parasite ; c’est le rôle du prêtre d’étouffer la pensée, d’obscurcir la conscience et d’enchaîner la volonté au dogme. C’est pourquoi nous guerroyons contre tous les bateleurs des partis politiques dont l'unique effort tend à persuader les masses dont ils mendient les suffrages, que tout va mal parce qu’ils ne gouvernent pas. Même sincères, la fonction les pervertira.

Troisième conséquence
Ne pas vouloir obéir, mais vouloir commander, n’est pas être anarchiste. Refuser de laisser exploiter son travail, mais consentir à exploiter le travail des autres, n’est pas être anarchiste. Le libertaire se refuse à donner des ordres autant qu’il se refuse à en recevoir. Il ressent pour la condition de chef autant de répugnance que pour celle de subalterne. Il ne consent pas plus à contraindre ou à exploiter les autres qu’à être lui-même exploité ou contraint. Mais nous accordons à ceux qui se résignent à la soumission les circonstances atténuantes que nous refusons formellement à ceux qui consentent à commander ; car les premiers se trouvent parfois dans la nécessité de renoncer à la révolte, tandis que personne n’est dans l’obligation de faire fonction de maître.
Ici éclatent l’opposition profonde et la distance infranchissable qui séparent les groupements anarchistes de tous les partis politiques qui se disent révolutionnaires ou passent pour tels. Car, du premier au dernier, du plus blanc au plus rouge, tous les partis politiques ne cherchent à chasser du pouvoir le parti qui l’exerce que pour s’emparer du pouvoir et en devenir les maîtres à leur tour. Tous sont partisans de l’autorité, à la condition qu’ils la détiennent eux-mêmes.

Calvin pisseur
Quatrième conséquence
Nous ne voulons pas seulement abolir toutes les formes de l’autorité, nous voulons encore les détruire toutes simultanément et nous proclamons que cette destruction totale et simultanée est indispensable parce que toutes les formes d’autorité se tiennent et sont indissolublement liées les unes aux autres. Elles sont complices et solidaires. En laisser subsister une seule c’est favoriser la résurrection des deux autres. Pas de concession. Tout ou rien.

Conclusion
La guerre est déclarée entre les deux principes qui se disputent l’empire du monde : autorité ou liberté. Le démocratisme rêve d’une conciliation impossible ; l’expérience a démontré l’absurdité d’une association entre ces deux principes qui s’excluent. Il faut choisir. Seuls, les Anarchistes se prononcent en faveur de la liberté. Ils ont contre eux le monde entier.


Et voila ! La prochaine université d'été de l'Anarchie approfondira-t-elle le nouvel hybride "anarchie et cohésion", ou bien cet O.G.M. est-il déjà semé ? On en parle dans le milieu libertaire et cela méritera d'approfondir une autre fois.
Un seul point d'accord avec les royalistes : l'escroquerie de la démocratie représentative, et reconnaître que la fonction d'autorité peut pervertir les âmes nobles d'où la mise en jeu d'une certaine transcendance, que les Anarchistes refusent. Une phrase résume leur position antidémocratique :
« Si les élections suffisaient à changer quelque chose il y a longtemps qu'on les aurait supprimées » (pas mal !).

Donc, aussi sympathiques que soient les dinamiteros anarchistes dans leur lutte contre l'Etat tentaculaire, nous ne pourrons cheminer de conserve puisque nous voulons protéger nos corps constitués à nous, la famille, la profession, nos jurandes, nos scels, nos prêtres, la foi, le roi.

L'Anarchiste royaliste est un chevalier errant,
voué à le rester,
hélas !


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dimanche 21 octobre 2007

SYNDICATION

Pour être tenu informé gratuitement de la publication des billets de Royal-Artillerie il y a trois solutions :

(i) Soit l'abonnement à un diffuseur de messages que vous recevrez dans votre boîte e-mail chaque fois qu'un nouveau billet aura été détecté par le diffuseur ;

(ii) soit en s'inscrivant sur un RSS de son choix qui vous alertera à chaque mise à jour du blogue. RSS veut dire Really Simple Syndication, c'est un fil de nouvelles que l'on appelle agrégateur;
En ce cas vous choisissez un émetteur de fil et un seul, auquel vous confierez toutes vos soucriptions d'alertes de mises à jour des sites qui vous intéressent pour qu'il vous les présente ensemble. Ainsi plus besoin de chercher site par site. Génial !:


(1) Pour le simple abonnement au diffuseur de messages, veuillez entrer votre adresse e-mail dans la fenêtre ci-dessous :

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(iii) La troisième solution est d'installer sur votre machine votre propre agrégateur de nouvelles. L'avantage, outre la customisation facile, est de pouvoir s'abonner ou se désabonner instantanément, sans passer par un intermédiaire.
Pour le moment, nous recommandons :

RSSOwl

logiciel Open source sur base Java, donc polyvalent quelque soit le système d'exploitation de votre ordinateur. Logiciel léger et puissant comme tout ce que produit la Communauté du Libre.

Quelle que soit la solution retenue, c'est facile, utile et gratuit !

samedi 20 octobre 2007

Kléber Haedens pour le rugby

La finale de la Coupe du Monde a donné la victoire à l'Afrique du Sud sur l'Angleterre. L'intensité de l'engagement a démontré que les deux équipes n'étaient pas arrivées au bout de cette redoutable compétition par hasard. Quelle combativité ! Voir ces percussions lancées de vingt mètres emporter l'adversaire sur sept mètres au moins est un spectacle rare. Et la sûreté de pied des arrières remarquable ! 48,5 m de biais et la balle passe ! Epoustouflant.

L'an dernier nous avions fait un billet en mémoire de Kléber Haedens, intoxiqué au ballon ovale depuis le collège et décédé en 1976. Le podium 2007 aurait pu l'étonner.
Nous en reprenons l'évocation rugbystique.
...

Kléber Haedens est né en décembre 1913 à Equeurdreville près de Cherbourg dans la famille d'un militaire de carrière. Papa était officier d'artillerie, ce qui lui permit d'entrer en 1927 au prytanée de La Flèche en classe de quatrième. Elève atypique, il dédaigne les sciences et préfère nettement les lettres et le rugby, nous dit la mémoire de l'école. Il y apprend néanmoins la rigueur et gagne son côté physique.

"J'ai le souvenir d'un Principal de collège français qui nous comparait à des veaux se roulant dans un pré. Le pauvre homme ! Il se croyait bien fin avec sa grosse tête, son pince-nez et ses lectures d'Anatole France.
Je me rends compte aujourd'hui que son intelligence n'était jamais sortie de ses vingt-deux mètres, et qu'il n'aurait jamais pu toucher la balle ailleurs qu'en ballon mort.
En fait, pour quelques-uns d'entre nous, enfermés entre les murs d'un lointain lycée de province, le rugby, que nous pratiquions tous les jours, aura été la protection la plus efficace contre l'incroyable ennui des études secondaires. Il était, pour nous, la fontaine où venaient se rafraîchir le corps et se décrasser l'esprit".
(extrait de Adios)

Sa production se partagera entre des récits, des chroniques pour le Nouveau Candide sur le rugby, le tennis, la littérature, les corridas, la course cycliste, et aussi les portraits d'auteurs, et des articles dans Paris-Presse, dans le Journal du Dimanche, la Revue du Théâtre.

Il tirera à vue sur le nouveau roman jusqu'à s'étouffer et dire que "c'était une littérature ésotérico-philosophico-robbe-grilletesque", mélasse de style qui ne lui ressemble pas. Et bien sûr des romans, beaucoup chez Grasset, la plupart republiés en poche. En vrac, L'Ecole des parents (1937), Magnolia Jules (1938), Essai sur Gérard de Nerval (1939), Une Jeune Serpente (1940), Paradoxe sur le Roman (1941), Une Histoire de la Littérature française (1943), Salut au Kentucky (1947), Adieu à la Rose (1955), L'Air du Pays (1963), L'Eté finit sous les tilleuls (1966) prix Interallié, Adios (1974), grand prix du roman de l’Académie française.

Les commentaires de troisième mi-temps doivent aller bon train de là où il a suivi tout ça.

vendredi 19 octobre 2007

Souveraineté par l'offensive

armes charles bourbon sicileEn ce jour de grève des privilèges et de manifestation du RIF à Paris, place des Victoires (?!), je mesure une fois encore la distance qui sépare le souverainisme de la souveraineté. Le pays de la Liberté-Egalité-Fraternité est bloqué sur des privilèges sociaux. D'autres veulent qu'il se replie sur lui-même. Si l'intention souverainiste est louable quant au réflexe de départ qui motive cet engagement, persister dans cette voie croyant atteindre la souveraineté est perdre son temps. Le but du souverainisme c'est le souverainisme ! C'est tout !
Nota : En décoration les armes de Charles V de Bourbon-Sicile montrant 14 nations.
Qu'avons-nous remis de souveraineté aux communautés européennes ? Il y a six champs de dévolution de compétences :
(1) la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui a été fusionnée avec la suivante en 2002,
(2) la Communauté économique européenne (CEE)
(3) la Communauté européenne de l'énergie atomique (Euratom)
(4) la Coopération policière et judiciaire en matière pénale dite Justice et affaires intérieures (JAI)
(5) la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC)
(6) la Monnaie unique, pour 13 pays sur 27.
...

Ce sont les domaines 2, 5 et 6 qui posent problème. La sidérurgie (1) d'un pays sans charbon ni fer n'est pas nationalisable, la coopération dans le nucléaire civil (3) ne nous enlève rien dès lors que, nous sommes une puissance atomique, les coopérations de justice et police (4), le plus souvent à notre requête (sauf Battisti), sont bienvenues entre voisins. Restent le marché commun, l'euro et l'Irak ou l'Iran.

(*2) La CEE :
En quoi participer à un grand marché de libre-échange est-il dommageable ? C'est un accroissement considérable de nos débouchés, et si des empiétements un peu stupides sur nos productions traditionnelles nous agacent il suffit de les combattre. Ou plutôt de demander à nos représentants de les combattre et de ne pas, comme trop souvent, dire oui à Bruxelles et non à Paris. Que serait devenue l'agriculture française sans les garanties de prix de la PAC ? Elle aurait été dévorée par l'agriculture des pays neufs qui débouchaient chez nous au tiers de nos coûts. Ce n'est pas toute seule que la France aurait aujourd'hui une agriculture parmi les premières du monde, des céréaliers capables d'exploiter en même temps des terres du Nouveau Monde ! Cela avec les exploitation viticoles du Chili par exemple, c'est du jamais vu depuis la fin de l'empire colonial. Ceux qui soutiennent le repliement sur "nos valeurs agricoles" n'ont jamais connu d'exploitants agricoles. L'expansion agricole, c'était le deal avec l'Allemagne. Quand d'ailleurs les protections seront abaissées, car on ne peut tenir longtemps sur ce niveau de prix très onéreux pour le budget commun, on mesurera mieux la qualité de la défense antérieure. Après, ce qui se joue à l'OMC ne fait pas partie de la "contrainte européenne" mais mondiale.

Y opposer le contrôle indispensable de nos frontières pour taxer les pirates est une foutaise acidulée pour enrober l'évidence de nos insuffisances dans d'autres secteurs, quand ce n'est pas tout bonnement masquer leur disparition, programmée par la globalisation des échanges. En économie la meilleure défense c'est l'attaque. En certains secteurs comme l'atome, la bancassurance, le luxe, le ferroviaire ou l'aéronautique nous savons faire (le cas Lagardère-EADS est un épiphénomène non révélateur). Consolidons ce qui marche et développons-nous à fond dans les domaines prometteurs, en libérant pour ce faire les initiatives, non pas en déployant des aides mais en détruisant les contraintes !
Au lieu de quoi, colbertistes jusqu'au bout des ongles, nous avons saupoudré le territoire de "pôles d'excellence" pour trois pelés et un tondu subventionnés, incapables d'émerger au niveau mondial, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Ou c'est le garage, ou bien la Silicon Valley ; entre les deux c'est de l'argent gaspillé et surtout du temps à jamais perdu dans la compétition internationale. Mais peut-être que les souverainistes rejettent la compétition internationale (?).

(*5) La PESC :
On sent ici un réel danger et il vient surtout des Etats-Unis, non par ce qu'ils auraient à dire dans cette "communauté" (rien du tout en fait) que par l'effet de leurs actions intempestives sur le continent européen et autour. La guerre d'Irak est perdue. Le cadavre irakien attire même les Turcs qui caressent l'idée de récupérer le vilayet de Mossoul (Ninive) injustement arraché à la jeune République turque en dépit des apaisements donnés à l'Empire ottoman. Ils vont laisser en Irak un fumier sur lequel va pousser le terrorisme islamiste bien plus à l'aise entre le Tigre et l'Iran que dans les montagnes arides du Waziristan.
Vitrifier l'Iran sera d'ailleurs la pierre de touche de la résolution poutinienne à vouloir redevenir une superpuissance quoiqu'il en coûte au budget russe.

Mais pour nous, c'est bien l'affaire du bouclier ABM installé en Pologne et en Tchéquie, doublée de l'agitation orchestrée par les Américains dans le Caucase, qui est dangereuse. Pourquoi provoquer la Russie ? Ou bien l'Europe refuse ces provocations et arrête de s'impliquer derrière la Pologne dans le cirque ukrainien ou biélorusse par exemple, ou bien la PESC est un outil dangereux. La porte de sortie serait d'en user pour consolider nos intérêts énergétiques et faire face à l'arrogance de Gazprom par tous moyens économiques utiles, et nous en disposons.
Mais sortir de la PESC pour la voir déraper sans que nous n'usions de notre influence en son sein, est idiot ; les Russes nous mangeront un par un.

(*6) La BCE :
L'Europe avait trois devises de réserves. Elle en a toujours trois, l'euro a remplacé le deutschemark. La France dispose d'une monnaie de réserve ce qui ne s'était plus vu depuis la guerre de Quatorze, et les Français manipulent une monnaie valorisée sur tout le globe, qui ces temps-ci leur offre un discount légal de 40% partout ailleurs.
Que la politique de la BCE soit discutable est une autre affaire. A noter que l'Allemagne qui brise tout ses records d'exportation, n'y trouve rien à redire et que ce ne sont que les traînards de l'Eurogroupe qui rouspètent.

Qu'aurait changé la continuation du franc (souverain pour rire) ?
Avec nos déficits structurels et la lâcheté de notre classe politique, sans parler de l'ossification du secteur public, nous aurions dévalué notre monnaie chaque année à peine de voir les notations internationales nous ranger à juste titre dans la case des risques souverains. C'est d'ailleurs à l'occasion de critiques populistes d'un certain de Villiers sur l'euro qu'on mesure l'incompétence du tribun féodal dans le domaine monétaire.
Nos gouvernements ont fait des pieds et des mains pour imposer Trichet aux autres. A nous de mener la bronca pour l'en sortir et passer la serpillière.

La vraie souveraineté :
La défense de la souveraineté est une démarche de puissance, elle exige l'offensive tous azimuts, qui elle-même sera lancée sur des bases nationales assainies et durcies. Nous en sommes très loin, avec un Etat pachydermique qui étouffe littéralement la Nation et des déficits au niveau de ceux du Tiers-monde, qui lui bénéficie parfois d'une remise de dettes, mais pas nous ! Ceci pourrait être combattu si d'abord existaient les énergies pour le faire. Or, les lions fuient la France. Nos gouvernement convoquent la croissance (c'est un être sourd, la croissance) par la chemin de l'investissement et de l'innovation. Les acteurs capables d'y répondre si tant est qu'ils aient pu surmonter les oukases récurrents des "je-sais-tout" de la haute fonction publique, sont partis ou se préparent à partir. Il y a un grand ras-le-bol des élites techniques. De plus en plus nous sommes "dirigés" de loin !

En ce second jour mémorable de grève générale des régimes spéciaux j'ai déjà l'ulcère d'ajouter qu'un peuple dont une si grande partie de la population active défend des conditions avantageuses et inégalitaires au simple motif qu'elle a la sensation de "travailler", est un peuple de veaux dont les ressorts brisés doivent être renouvelés.
Comment, je vous le laisse deviner, mais il y a urgence à modifier l'éducation donnée à nos enfants et à purger le système des théoriciens du loisir éternel.

Instrumentaliser la souveraineté pour gagner des positions politiques est en outre une escroquerie si l'on cultive le jardin stérile du souverainisme. Ou bien ces politiciens sont sots. Il semblerait en effet que le dogme simpliste et populiste soit absolument obligatoire dans cette grave question.

A la manoeuvre on retrouve des hommes politiques très discutés.
Chevènement qui a montré une faible résilience mentale en démissionnant de son poste de ministre de la Défense en pleine guerre - une première ! - s'est trouvé un champ de manoeuvre moins risqué dans la statue de commandeur du souverainisme de salon, les estrades l'enrhument.
Les autres, Myard, Villiers, Dupont-Aignan, montrent toujours une forte indépendance d'esprit jusqu'aux dernières semaines de la législature pour se ranger en colonne-couvrez dans la cour de la cantine UMP quand filtre l'odeur de la soupe au choux.
Seul Paul-Marie Coûteaux tient sur l'axe - il faut le dire et l'en féliciter - et jusqu'ici avec une sincérité parfaite de démocrate pur et dur. D'ailleurs le souverainisme est une défense ardente de la démocratie et du référendum.

Hormis celui-ci, les princes du souverainisme français sont des carriéristes d'abord, des pros du préau, prospérant sur la démocratie représentative à l'insu des gogos républicains ou royalistes. J'ai oublié charitablement le Menhir de Montretout qui est maintenant rangé des voitures, un détail ; quant à l'inéfable concussionnaire corse, il vaut mieux rester calme et boire frais comme dirait Borloo.

On pourrait me rétorquer que les européistes ne sont pas mieux, ce qui serait assez terrible pour les souverainistes qui défendent nos "valeurs éternelles". C'est vrai aussi que le clan des fuyards d'Hervé Morin rebaptisé Nouveau Centre est un nid de crapules. Mais nous n'avons pas à venir dans ce concours.

Le traité simplifié de Lisbonne prévoit pour la première fois une procédure de retrait de l'Union européenne pour les pays le désirant. Chiche !

Nous sommes en guerre mondiale qui ne dit pas son nom. Ne perdons pas du temps avec des vieilleries comme l'autarcie ou le malthusianisme. Pas nous, Français ! Nous sommes une nation de bien autre chose qu'un ramas de trouillards. Sinon à quoi sert-il ... de vouloir remettre un roi demain ?

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mercredi 17 octobre 2007

Le lien "stratégique"

Je n'ai pas l'habitude de présenter les sites liés au présent blogue, ils se présentent eux-mêmes si l'on clique dessus, et avec la fonction "Snap" le passage de la souris sur le lien indique s'il est actif. Mais la règle exigeant l'exception qui la confirme, je vous présente aujourd'hui le lien dedefensa.org de Liège.
C'est une structure Web plus aboutie qu'un blogue ou qu'une lettre électronique, entièrement dévouée aux questions de défense, et qui use d'une précision de langage toute militaire.

dedefensa.org
Accueil :
* En 1985, naissance de la Lettre d'Analyse de defensa & eurostratégie(Context en anglais), en 1999 au tour du site dedefensa.org.
* Nous définissons nos engagements à la manière des "antimodernes": «Celui qui peut dire "nous modernes" tout en dénonçant le moderne.»
* Le réseau joue un rôle critique crucial des forces déstructurantes qui sont la cause de la crise de notre civilisation : nous participons à cette bataille de l'information et de la perception avec notre grille de lecture du postmodernisme (le virtualisme).
* La logique de notre engagement nous soutient avec fermeté et constance.

D'accord, vous n'avez rien compris. Ils se déploient dans une explication mieux à propos que vous lirez en cliquant ici.
...

C'est Philippe Grasset la cheville ouvrière. Il est lui-même analyste, journaliste indépendant, chroniqueur, écrivain. Cela n'empêche en aucun cas les publications d'avoir des appréciations politiques marquées. Et marquées comme il faut. J'ai adoré sa défense et illustration de Joseph de Maistre.

Philippe Grasset est un Français de 60 ans. Pied noir algérois rentré en France au début de 1962.
Bac philo, 3 ans dans la pub à Paris puis, fin 1967, expatriation à Liège, débuts dans le journalisme.
De 1967 à 1985, journaliste au quotidien national La Meuse-La Lanterne essentiellement dans les chroniques de politique extérieure et de sécurité.
Première tentative dans l’univers de la “lettre d’information” en 1978-1980 (Definter pour Défense Internationale).
Journaliste indépendant (chômeur ?) en 1985, lancement de de defensa Lettre d’Analyse, le 9 septembre 1985.

Le "Maistre" le voici :
Ayant fait référence à Joseph de Maistre dans une de ses chroniques, il suscita l'étonnement d'un lecteur abasourdi de lire pareilles vieilleries comme la transcendance de l'histoire dans une analyse moderne, à quoi il lui fut répondu, sur un mode savoureusement trrranscendantal à la Dali ... :

Cher lecteur(s), la condition d’un intérêt quelconque et enrichissant pour la méthodologie maistrienne, c’est de ne pas chercher à la comprendre (à l’expliquer) mais de l’utiliser après l’avoir ressentie comme juste par intuition et éventuellement reconnue par expérience. Ce que, manifestement, vous faites et ce qui fut, à notre sens, la démarche initiale de Joseph de Maistre.

Qui est-il ce Maistre? Un érudit aux opinions tranchées et à la plume superbe, mis au placard de la démonisation par la sotte et indigne intelligence française qui tient les rênes du pouvoir, de ses ors et de ses privilèges depuis des siècles et des siècles, et qui représente nécessairement le parti de l’étranger en France (des adversaires de Jeanne aux collabos de Hitler, aux staliniens du type “Il ne faut pas désespérer Billancourt”, aux libéraux partisans des “bombardements humanitaires” du Pentagone d’aujourd’hui). Maistre est l’archétype de la hyène puante et réactionnaire, du “salopard” sartrien avant l’heure.

Cela dit, la vérité est que Maistre fut, avant la Révolution, une lumière de la maçonnerie (entrée en 1773), qu’il délivra un Mémoire superbe, resté célèbre, au Grand Maître de son ordre, le duc de Brunswick. Puis il y eut la révolution. Comme Chateaubriand, autre libéral bronzé au feu de la médiocre et sanglante folie humaine, Maistre devint anti-révolutionnaire, papiste, réactionnaire, protecteur des royautés légitimes. Cela dit (bis), il creva la faim comme tout homme de belle vertu non référencée qui se respecte. Nommé ambassadeur du Roi de Piémont (dont il était le sujet) auprès du tsar Alexandre le libéral, c’est lui-même qui, à Saint Petersbourg, entretenait chichement son ambassade, sur ses maigres deniers, crevant de froid parce qu’il ne pouvait acheter du bois pour l’âtre froide, recouvert d’un manteau pour écrire ses dépêches diplomatiques sublimes dont le roi du Piémont se foutait du tiers comme du quart. Le roi de Piémont oubliait de lui servir ses gages. Allez donc parler de cette anti-rente de la liberté de l’esprit à nos intellectuels anti-sarkozystes et aux autres, les antiaméricains de salon comme les pro-sarkozystes et pro-américains des mêmes salons, — bref, à tous nos intellectuels installés, le cul au chaud…
Passons cette polémique pour vous dire que ce qui nous passionne chez Maistre, d’ailleurs comme chez Chateaubriand, c’est sa perception intuitive de la transcendance de l’Histoire. Maistre n’explique pas cela, il en est habité et il est observe le monde à la lumière de ce feu intérieur.



Le site dedefensa.org est très riche, une vraie mine d'informations et analyses sur tout ce qui est stratégique. Ses archives sont volumineuses, la navigation assez aisée compte tenu du matériau accumulé. Nous vous laissons découvrir tous les sujets de l'actualité brûlante, en gage de quoi nous vous offrons ses trois dernières analyses gratis pro deo :

La France qui flotte
La politique iranienne de la France est une chose étrange. Ses effets sont étranges. On peut sans aucun doute y retrouver certains aspects contradictoires de ce que nous nommions, dans un autre texte, le 22 septembre, “la quadrature de Sarkozy”. Le seul aspect de cette politique qu’on peut juger compréhensible, — ce qui ne signifie pas nécessairement justifiée, ni avisée, — c’est la logique qui l’a conduite, qui est une logique bien française (bien cartésienne). La suite ici.

Rafale et paroles de ministre
« F-35 versus “Rafale” » Un lecteur : Comment appréciez vous (avec votre clairvoyance habituelle) la sortie incroyable, la semaine dernière, du ministre français de la défense contre le “Rafale”, au vu de ce qu'est en train de devenir le programme F35. N'était-ce pas au contraire le moment de dire que le “Rafale” est supérieur sur beaucoup de point, non seulement à ce que sera le F35, mais à d'autres avions américains, sans mentionner l'Eurofighter? Mais peut-être que M. Morin a le jugement faussé par des influences que nous aimerions connaître.» (Les Manants ont repris l'info). La suite ici.

Histoire de l'histoire américaniste
L’extrait de l’ouvrage en composition que nous présentons, l’ouvrage lui-même, constitue une tentative de révision de l’histoire officielle. Celle-ci, l’histoire officielle, est servie (comme on “sert la messe”) par ceux que nous nommons en général “les historiens assermentés”. Il s’agit de ces historiens qui ont sacrifié aux exigences d’une vie réglé par les consignes et la fortune d’une vie sociale et mondaine imposée par le système, le sens et la substance de la mission qu’est la fonction pour nous sacrée d’historien. Pour “les historiens assermentés”, le catéchisme existe et il n’y a pas de mystère dans l’histoire. Au contraire, pour nous l’Histoire est d’abord un mystère. La suite ici




Quatre livres ont été publiés par Philippe Grasset :
*La drôle de détente, 1978
*Le regard de Léjov, 1989
*Le monde malade de l’Amérique, 1999
*Chronique de l’ébranlement, 2003

Ph.Grasset_Chronique
PH.Grasset_Monde malade


Mais vous ne pouvez pas partir sans avoir lu son Groupe de crétins congénitaux devant l'énigme russe. On y est en plein !

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lundi 15 octobre 2007

Bonald, l'autre monarchiste

au MonnaD'une vieille famille parlementaire rouergate, il naquit au château du Monna sur la commune de Millau (Aveyron) le 2 octobre 1754. La famille de Bonald y demeure encore et je crois qu'ils ont une chambre d'hôte pour les lecteurs d'ambiance (voir avec francoise@bonald.org) ! Formé chez les Oratoriens, Louis-Gabriel servit aux mousquetaires du roi avant de rentrer au pays épouser sa promise, une Guibal de Combescure, vieux patronyme aveyronnais. On saisit mieux le ressort philosophique naturel de Bonald si on connaît l'Aveyron et son terroir méridional, le Millavois. En 1785 il est maire de Millau. Le cahier de doléances municipal de 1788 ne réclame pas de viaduc.

Partisan de la réforme des moeurs et des lois, il est réélu maire cinq ans plus tard, jusqu'à ce que les débordements révolutionnaires et la vente des biens nationaux ne lui indiquent que la Révolution est chargée de haine et de cupidité. Il quitte ses fonctions départementales, prend ses deux fils et part rejoindre l'armée de Condé en 1791.
Il restera six ans en Allemagne puis en Suisse après la démobilisation, où il publiera sa Théorie du Pouvoir politique et religieux (Constance 1796). Le texte est en ligne sur le site de l'université de Québec (cf. infra). On en goûtera ce paragraphe sur Benjamin Franklin et la jeune république américaine :
...

Une vérité incontestable est que toutes les républiques, anciennes ou modernes, grandes ou petites, ont dû leur naissance à l'ambition du pouvoir. L'oppression n'a jamais été qu'un prétexte. En Amérique, quelques droits modiques sur le thé servirent de prétexte, à défaut d'un motif plus grave ; et pour payer cette boisson malsaine quelques sous de moins, l'Amérique fut dépeuplée, fut ruinée, la guerre s'alluma dans les deux mondes, le sang humain coula à grands flots ; et le grand homme, qui n'exposait sa vie qu'au danger des indigestions des dîners de Paris, s'applaudissait des progrès de l'incendie qu'il avait allumé ; et tandis qu'il riait en secret de la sottise des peuples, il s'extasiait en public sur l'énergie républicaine et les progrès de l'esprit humain. On ne contestera pas sans doute que la démocratie française ne doive sa naissance à l'ambition réduite à inventer les prétextes les plus absurdes, lorsque les intentions bien connues du malheureux Louis XVI, et les dispositions non équivoques de tous les ordres de l'État ne permettaient pas d'alléguer des motifs.

Et celui-ci à suivre que nous devrions savoir par coeur aux temps d'aujourd'hui :
Dans toutes les révolutions il y a un dessous de cartes, qui n'est pas toujours connu, parce que les meneurs périssent souvent dans les troubles inséparables de la révolution, et emportent avec eux leur secret que des événements ultérieurs auraient dévoilé. Cependant les effets arrivent, parce que l'impulsion est donnée ; mais le voile reste sur les causes, et la foule imbécile, qui ne les soupçonne pas, imagine du merveilleux pour expliquer les effets.

On le savait peu républicain malgré un premier enthousiasme, on s'en assure en lisant cette étrillage du régime honni :
On ne leur dit pas que la guerre la plus heureuse compromet la félicité d'un roi et la prospérité de son État ; et que, dans un État populaire, la guerre la plus malheu­reuse ouvre des chances favorables à l'ambition des chefs, et préserve l'État du danger plus grand des divisions intestines....
La soif de l'or a remplacé la fureur des conquêtes, et la fièvre dévorante qu'il allume est devenue le principe de l'existence des républiques et du caractère national de leurs citoyens. Hors d'état d'étendre leur territoire, elles ont tout fait, tout bravé, tout souffert, pour étendre leur commerce ; le commerce est devenu la seule affaire de leurs gouvernements, la seule religion de leurs peuples, le seul sujet de leurs que­relles. Entraînées par ce délire universel, les administrations les plus sages n'ont vu de puissance que le commerce, de richesses que l'argent, de prospérité que le luxe : et l'égoïsme, les besoins factices et immodérés, l'extrême inégalité des fortunes, comme un chancre dévorant, ont attaqué les principes conservateurs des sociétés. La guerre présente a révélé à l'Europe l'étendue et la gravité du mal. L'intérêt a paru le dieu de l'homme, et ce dieu a exigé en sacrifice toutes les vertus. Si l'univers est son temple, son sanctuaire est dans les républiques : étrange destinée de ces gouvernements, qui semblent n'exister que pour détruire l'espèce humaine, ou pour la corrompre !


LDB (1754-1840)L'oeuvre du vicomte de Bonald est aboutie, naturelle, sincère et après accoutumance, bien écrite. Loin de l'image de tradicatho contre-révolutionnaire ennuyeux dont l'affublaient les jaloux, le théoricien fut convoqué à la Pratique sous la Restauration ! Absolutiste et gallican, ne le nomma-t-on pas le Bossuet du XIX°, Bonald théorisa une forme de monarchie refondée sur la loi divine primordiale. Les jeunes militants attachés à la monarchie absolue de droit divin, le vrai modèle classique, trouveront en Bonald tout le pain dont ils sont affamés. Son oeuvre est volumineuse, sans compter tous les articles publiés sous l'Empire et après par le Mercure de France ou le Journal des Débats. A noter que l'Empire recherchera inlassablement son appui ; même le roi de Hollande, Louis Bonaparte, le suppliera d'éduquer ses enfants, mais il gardera longtemps ses distances avec le nouveau régime lui prédisant une fin tragique.

Voici la liste bibliographique retenue par l'Académie française, où il succéda à Cambacérès en 1816 :

1801~Du traité de Westphalie et de celui de Campoformio
1815~Réflexions sur l'intérêt général de l'Europe
1817~Du pouvoir, du ministre et du sujet dans la société
1817~Pensées sur divers sujets et discours politiques, 2 vol.
1818~Mélanges littéraires, politiques et philosophiques, 2 vol.
1818~Observations sur un ouvrage de Mme de Staël sur la Révolution
1818~Recherches philosophiques sur les premiers objets des connaissances morales, 2 vol.
1818~Du divorce au XIXe siècle (suite à la loi Bonald de 1816)
1821~Législation primitive considérée par les lumières de la raison, 3 vol.
1821~Opinion sur la loi relative à la censure des journaux
1825~De la chrétienté et du christianisme
1826~De la famille agricole et de la famille industrielle
1830~Démonstration philosophique du principe constitutif de la Société
1843~Œuvres complètes en 16 volumes.


Peut-être un peu psychorigide, il se retire de la dispute politique en 1830 à l'avènement de qui vous savez auquel il refuse le serment, et meurt au Monna d'une crise d'asthme dix ans plus tard (23 9bre 1840). Un de ses fils sera Primat des Gaules ultramontain, fervent supporter de la révolution de 1848 puis du Second Empire !

Quand on a épuisé ses ouvrages, il reste encore ses Pensées avec lesquelles nous allons terminer en vrac. C'était d'ailleurs un apôtre du verbe : "l'Homme pense sa parole avant de penser sa pensée"

L'homme a plus de prévoyance à mesure qu'il a moins de mémoire.

Un recueil de pensées ressemble à ces lignes militaires trop étendues que l'ennemi peut percer en mille endroits.

Dans une société bien réglée, les bons doivent servir de modèle et les méchants d'exemple.

L'homme n'est riche que de la modération de ses désirs.

A un homme d'esprit, il ne faut qu'une femme de sens ; c'est trop de deux esprits dans une maison.

Les bibliothèques, ces cimetières de l’esprit humain, où dorment tant de morts qu’on n’évoquera plus.

Il y a des gens qui ne savent pas perdre leur temps tout seuls : ils sont le fléau des gens occupés.

Il faut, quand on gouverne, voir les hommes tels qu'ils sont, et les choses telles qu'elles devraient être.

Dans les crises politiques, le plus difficile pour un honnête homme n'est pas de faire son devoir, mais de le connaître.

L'irréligion sied mal aux femmes; il y a trop d'orgueil pour leur faiblesse.

La littérature est l'expression de la société, comme la parole est l'expression de l'homme.

Les hommes qui, par leurs sentiments, appartiennent au passé et, par leurs pensées à l'avenir, trouvent difficilement place dans le présent.

On ne devrait assembler les hommes qu'à l'église ou sous les armes; parce que là, ils ne délibèrent point, ils écoutent et obéissent.

Depuis l'Evangile jusqu'au Contrat Social, ce sont les livres qui ont fait les révolutions.

Dieu commande à l'homme de pardonner, mais en prescrivant à la société de punir.

Premiers sentiments, secondes pensées, c'est, dans les deux genres, ce qu'il y a de meilleur.

L'obéissance doit être active pour être entière, et la résistance passive pour être insurmontable.

L'homme n'existe que par la société et la société ne le forme que pour elle.

Les gens qui aiment la dispute devraient ne disputer que sur ce qu'ils ne peuvent jamais éclaircir ; alors la dispute serait intéressante, parce qu'elle serait interminable. Mais disputer sur l'existence de Dieu, l'immortalité de l'âme, la vie future, etc., ce n'est pas la peine. Il n'y a qu'à attendre.

L'homme naît perfectible, l'animal naît parfait.


Ecrits sur l'Europe aux Ed. de ParisOn trouve ses bouquins sur les quais, dans les brocantes et des rééditions chez des libraires ouverts au mouvement. Bonald est aussi en bibliothèques publiques.

Quelques textes accessibles en ligne :

- Du pouvoir, du ministre et du sujet dans la société
- Législation primitive
- L'Université de Québec a mis en ligne d'autres textes intéressants.
On peut bien sûr en trouver d'autres en furetant sur InterNet ou dans les bibliothèques en ligne des chapelles.

Louis de Bonald, l'autre penseur monarchiste,
mais de drapeau blanc seulement !

NON EST POTESTAS NISI A DEO


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samedi 13 octobre 2007

Islamisation rampante ?

belle du M'zabDans la barre commerciale de la Cité Rose voisine (c'est son nom), il y avait depuis longtemps une dent creuse où s'étaient succédés un réparateur de téléviseurs, un marchand de zizigougous, un fripier moitié laine tout coton, un bazar keeling de montres en or plaquées à l'acide 1 micron, un squat de cocacoleurs nocturnes et j'en oublie, tous calés sur les horaires du supermarché en tête de barre, qui d'ailleurs a la propriété du parking commun. Personne n'a su tenir longtemps dans ce local un peu maudit dont le pas-de-porte s'était effondré de découragement.

Alors est arrivé le Mozabite !
...

Fruits, légumes en devanture, promotions d'oignons et pommes de terre en gros, olives en seau, denrées sèches en vrac et en sac (riz long ou cassé une et deux fois, couscous fin et extra-fin), sodas, conserves de poisson, pois cassés, beaucoup de sodas, que des sodas, pas de pinard !
La réserve du fond a été reclassée en surface commerciale, les stocks de denrées servant de support de présentation des produits offerts à la vente. La vraie boutique du M'zab, il y manque les outils en fer doux et les chambres à air !

Après le comptoir de caisse encombré de tirages et grattages, deux cabines téléphoniques sur cartes prépayées, rachetées je me demande à qui, mais aux PTT bien sûr qui les trouvaient trop moches avec leur lourde porte de chêne verni protégeant les confidences de l'usager, et au fond là, tout le fond, un petit cybercafé avec 5 pupitres ... et la machine à café, dès fois que !

Ouvert de 8h à 22h, tous les jours, même le vendredi, sur une course-relais patron - papi - femme à voile - fils de 11ans - patron : les stakhanovistes de la distribution arabo-berbère ont en plus le sourire de ceux qui engrangent. Cherchez l'erreur ?

Ils osent gagner leur vie simplement en passant la journée à vendre biens et services dans leur boutique, parlent avec du monde, sont aimables toute la journée, connaissent le quartier et s'entraident. Où sont les contraintes dès lors que vous avez pu organiser votre espace et votre temps à votre guise, et si dans le cas présent vous avez le démon du bavardage en vous, et cette irrésistible attirance pour autrui qui révèle le bon commerçant ?

La famille tourne en équipe sur 100 heures par semaine et remplit une vraie fonction sociale. Il existe à Hong Kong une chaîne "Seven-Eleven" qui a franchisé le concept. Sans doute viendront-ils fédérer bientôt les aventures individuelles de l'épicerie-bagne. C'est de l'humour, des Chinois on en a trop déjà et qui bossent beaucoup trop en plus, les salauds !

épicerie arabe
Sur le parking de la barre je méditais du coin de l'oeil en feuilletant mon journal, sur l'islamisation rampante convoquée par notre propre paresse, quand je notais que venait de s'installer nuitamment au bout de la barre, dans le local d'un maître-teinturier parti à la retraite, une boucherie musulmane. Non, le quartier n'est pas musulman, et la boucherie n'est pas hallal. Le choix de viande y est apparu vaste, surtout en agneau et boeuf britanniques, et les prix tenus très serrés puisque c'est en fait une chaîne de chevillards marocains qui ouvre ces boucheries partout où ils décèlent des populations à famille nombreuse.
8h - 20h, même le dimanche ! Des fous !

Les Dessouches ne peuvent pas lutter puisque ces entrepreneurs ne jouent pas le jeu de la civilisation des loisirs sur crédit d'Etat ! Je suggère qu'on leur envoie des inspecteurs du Travail protégés par le GIGN, afin qu'ils rentrent dans le rang de la fainéantise générale, croulent sous les charges et disparaissent par le ferry de Marseille ! Non mais dès fois ! Qu'est-ce à dire ?

L'émoi des Français de terroir est légitime à constater cette colonisation d'une partie de la distribution et des services de proximité. Les Balkaniques ont raflé les échoppes de retouches après avoir monopolisé la manche à l'accordéon-musette. Mais ne devrions-nous pas nous poser la vraie question ? Notre paresse ne favorise-t-elle pas la prospérité des courageux. Que reprocher aux étrangers qui débarquent et travaillent dur dans des activités que nous n'assurons plus ? Qu'ils ne sont pas intoxiqués comme nous à la perfusion des 35 heures. Mon voisin arménien tire le fil à coudre de 9h du matin à 7-8h du soir sans coupure à midi, on ferme ensemble !

Le prolétariat a conquis de haute lutte l'amélioration de ces conditions de travail, tant et si bien qu'il ne reste par endroit que les conditions et plus de travail du tout ! Dans un monde dur pour les gens ordinaires, moyennement instruits, peu qualifiés, médiocres, lumpen-monde, où le muscle est mis en concurrence par toute la planète, on peut accepter que certains qui n'ont que leur courage (et des dettes) dérogent aux règles pour simplement s'en sortir.

Dans ma ville natale en province, préfecture de moyenne importance éloignée de la trépidante métropolis, des blacks ont ouvert au carrefour du faubourg une épicerie de nuit qui travaille. Crèvent les principes et les syndicalistes gras s'il faut sauver des familles, d'où qu'elles soient et de chez nous surtout bien sûr !

Que ce soit les Mozabites, les Arabes et autres Bamilékés qui décident d'entrer dans ce nouveau schéma est une autre affaire, pas d'hier non plus ! Le travail si décrié dès qu'il excède les règles établies permet la survie de nombreux foyers, même au noir. Où sont-ils pendant ce temps les fiers Gaulois ? Ils ne sautent pas même les moukères pour boucher le trou démographique !

Ils défilent pour les avantages acquis et la rente
et se plaignent ... qu'il "y en a trop"


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