samedi 22 octobre 2022

L'ami Fritz reloaded

Entre Allemands et Français on attendait le clash depuis 2017, depuis l'arrivée d'un ado pas fini aux affaires, qui portait le projet d'un majorat français de l'Europe institutionnelle, malheureusement pour lui divisée entre Europe rieuse et Europe sérieuse ©RA. Après les premières rebuffades, conduites par le monacal premier ministre du roi des Bas Pays, notre sémillant vroum vroum carressa l'idée de faire la reine des gitans en chargeant dans le char à bœufs nos sœurs latines, oubliant parfois qu'elles au moins, avaient l'ambition de rejoindre un jour l'Europe sérieuse quand nos rêves d'empire au pied petit enflaient à mesure que se creusaient nos déficits en tous domaines sans exception y compris... dans les munitions de guerre !

Ainsi donc, le roi Olaf de Hambourg, présentement chancelier du IVè Reich, Scholz pour ne pas le nommer, a mis au panier la proposition française de capping européen du prix du gaz, formant avec le Danemark et les Pays-Bas une sorte de front du refus des "exigences" françaises lors du dernier Conseil des présidents. Il n'en fallait pas plus à M. Macron pour brandir bien haut le roman du couple franco-allemand, l'amitié incassable et le traité de l'Elysée dont il faut fêter l'anniversaire bientôt, le moteur européen et tout le diable son train, sauf que depuis Angela Merkel, l'Allemagne ne connaît pas de couple franco-allemand (germano-français peut-être et encore) et le Reich gère ses intérêts propes en activant quand c'est nécessaire la poulie de la Commission européenne où gouverne son ancienne ministre de la Défense fédérale. Ursula von der Leyen n'a pas mis les réquisitions françaises à l'agenda. Et si la péninsule ibérique a adopté le capping du gaz, nul ne voit pourquoi les vingt-cinq autres pays de l'Union devraient adopter chacun les mêmes mesures dans un projet de monopole énergétique bruxellois qui ne dit pas son nom. On en revient toujours au tropisme européen de M. Macron qui croit résoudre les problèmes franco-français en les portant à l'étage européen ! C'est pour lui plus facile que de se s'atteler au nettoyage des écuries d'Augias tel qu'est devenu l'Etat français où la merde est à hauteur d'homme, allégorie scatologique désignant le niveau de la dette rapportée au PIB.

Qui a vécu parmi eux, qui a travaillé avec eux sait que jamais les Allemands n'accepteront d'être les seconds de quelqu'un en Europe. Le "couple" est une supercherie à la gloire du général de Gaulle, qui fut adoptée par ses successeurs, Giscard d'Estaing en tête, comme un talisman préservant la France du déclin. Il n'a pas suffi, la pourriture intellectuelle des mœurs politiques françaises a emporté la vigne après le vin, et le plan de participation à la mondialisation heureuse s'est fracassé sur les autocraties qui n'en veulent prendre que les bénéfices sans les contraintes démocratiques. Ce qui fait que, rejetés de la mondialisation par le Covid chinois et la guerre russe, nous sommes à poil. L'Allemagne plus que nous ! Mais eux ont encore de l'argent, une vraie industrie qui continue d'investir en Chine populaire et l'esprit hégémonique que nous avons perdu ; à part l'exception culturelle française des sous-produits du ministère ad hoc qui nous servaient de ticket d'entrée dans des économies solvables, et que nous cultivons toujours. C'est fini.
Les problèmes du chancelier Scholz sont si lourds qu'il ne peut pas s'encombrer des conseils vaseux de notre gentil monsieur Macron, incapable de gérer chez lui mais qui veut gérer les autres, et toute la question pour la suite est de savoir si lors de la rencontre de mercredi prochain à l'Elysée, le chancelier va le dire en face ou simplement le laisser comprendre. Son air chaffouin présage une apparente retenue qui ne changera rien à la conviction de fond : cette France que l'Allemagne a battu à plate couture en 1940, usurpe une position de commandeur moral qu'elle est bien incapable de tenir en l'état de faillite du logiciel socio-économique national, et qu'au final, elle est du lest pour le redressement allemand. D'ailleurs, lors de sa conférence de presse d'hier après-midi à Bruxelles, notre leader moumouté parlait au nom du couple, donc au nom de l'Allemagne, ce qui est quand même fort prétentieux. Au milieu des difficultés, l'Allemagne ne s'encombrera pas des "collaborations" plus ou moins obligées avec la France. On le voit déjà sur l'avion du futur et le superchar de combat. Dans d'autres chapitres, elle a choisi soit l'Amérique (F35, Poseidon, Chinook), soit la coopération de pays de l'est et du nord comme dans l'European Sky Shield. Ça ne trompe pas. Mais l'admettre à Paris acterait un revers stratégique sévère que rien ne compensera dès lors que les deux plus fortes armées du futur européen seront l'allemande et la polonaise avec l'ukrainienne bientôt. Autant dire que si une défense continentale européenne devait naître un jour, elle ne pivoterait pas sur un axe français.

PS: J'ai le sentiment que les élites économiques et politiques allemandes - surtout celles du SPD - pensent que l'Allemagne seule aurait pu s'entendre avec Poutine avant que les choses ne dégénèrent à la frontière ukrainienne. La première réaction de Scholz à l'invasion russe fut de déclarer que jamais des canons allemands ne tireraient à nouveau sur les Russes par respect de la tragédie historique de la seconde guerre mondiale. La réaction surprenante du chancelier de lancer un plan de réarmement de cent milliards d'euros participe de cet inconfort en valorisant les moyens de décider plus tard, seuls !

lundi 17 octobre 2022

"Légion" est mon nom car nous sommes plusieurs

Le sixième jour ils reprirent Kherson et le septième jour Zélensky se reposa. Il avait terminé la construction d'une nation ukrainienne. De la seule façon qui tienne longtemps : contre les Huns amassés à sa porte !

une avenue d'une ville ruinée

Dans le Guardian d'hier, un papier de Simon Tisdall qui fera date, promeut l'incinération des relations diplomatiques avec la Fédération de Russie gouvernée par une clique de menteurs sociopathes, en confinant partout ses délégations dans une immense léproserie morale. « Il est temps, dit-il, d'arrêter de croire que la Russie de Poutine est un pays normal. Il est temps d'admettre que la diplomatie a échoué. Il est temps de terminer l'isolement complet de Moscou en retirant tous les diplomates américains, européens et japonais, en fermant toutes les ambassades occidentales et en ostracisant les officiels russes dans les forums, y compris aux Nations-Unies. Tous les diplomates russes doivent être expulsés simultanément. Cela débarrassera l'Ouest d'une équipe bigarrée de menteurs professionnels qui polluent les ondes de leur propagande ».
Car tout ne procède pas d'un seul homme, mais d'une légion démoniaque de pillards et d'assassins qui se sont rencontrés sous le parapluie du Kremlin, après qu'en furent chassés les hauts fonctionnaires de carrière, motivés, les malheureux, par l'intérêt supérieur de cet immense pays. Cette mafia a la certitude de jouer son propre avenir plus que celui de la Russie. Comme dans l'Evangile selon saint Marc, ils sont plusieurs en un seul corps. A défaut de les anéantir, nous souffrirons comme jamais car ils n'ont pas de limites, dans aucun compartiment.

Contrairement à ce que veulent des pays intéressés plus que d'autres au retour du commerce normal international, la guerre d'Ukraine ne cessera pas dans une chambre de décompression diplomatique avant qu'elle ne soit gagnée au sol par l'un ou l'autre des protagonistes. Pour une première raison, Poutine joue sa peau s'il la perd et même si simplement il est stoppé sur place dans une guerre de positions pour longtemps. Des esprits moins encombrés du pathos nationaliste russe, que certains décrivent comme le "second cercle", ont compris que leur petit tsar était bien un lieutenant-colonel raté du KGB, une petite frappe des fortifs mangée par l'appât du butin, mais certainement pas le stratège prétendu qui retournerait l'Europe dégénérée comme un gant ! Le gnome maléfique n'a même pas vu qu'il avait un allié d'évidence, riche et puissant, capable de booster son industrie d'armement et sa fortune - le reste, il s'en fiche - allié qu'il a perdu dès le lendemain du 24 février 2022 : c'est l'Allemagne de Schröder, Merkel et Sholz. Au cœur du réacteur atlantique, ils faisaient contrepoids à l'imperium américain en écrivant l'avenir du continent sur le logiciel de L'Esprit des lois : « l'effet naturel du commerce est de porter à la paix ». Ils protégeaient la Russie des emballements de la démocratie américaine ou du trumpisme. Il va mesurer maintenant le "gap" entre son armée de brocante et celle de son pire ennemi qui peut la réduire en cendres.

L'article de Tisdall en anglais est à lire ici. Pour une fois il n'est pas sévère avec Macron, mais le deviendrait si notre sémillant génie des longues tables persistait à vouloir régler quelque chose par téléphone avec quelqu'un qui le méprise comme sont méprisés tous les autres dirigeants occidentaux. Extrait sur les médiateurs :

«...despite this huge anti-war consensus, backed by three-quarters of the world’s countries; despite solemn declarations that the latest atrocities are “unacceptable” and Russia’s annexations are illegal; and despite the Kremlin’s insincere talk of talks, substantive steps to halt the fighting and pursue a genuine peace process remain wholly absent. Emmanuel Macron, France’s president, tried hard. But his repeated phone calls to Putin proved fruitless and sparked accusations of appeasement. After his trauma in Kyiv, Guterres, the UN’s secretary-general, is reduced to heartfelt pleas. His sole success – lifting Russia’s Black Sea grain blockade – is in trouble. Some hoped China might act as honest broker. But Beijing, enjoying western discomfort and discounted Russian oil, prefers to sit it out while expressing “concern”. Breaking the habit of a lifetime, even Israel’s Naftali Bennett offered to play peacemaker. But he, too, was fobbed off, flannelled and misled by Putin and Lavrov. The reason there’s no peace – the reason diplomacy isn’t working – is simple. Putin does not want it. [...]»

L'histoire de la nouvelle Ukraine commencera le lendemain de la reprise de Kherson et le roman national nécessaire à l'édification des générations montantes est déjà bourré de gloires, cher payées comme il se doit. Telle la France en son temps les yeux vissés à la ligne bleue des Vosges, la Crimée deviendra l'Alsace-Lorraine des peuples ukrainiens et tout sera mis en œuvre pour reconquérir un territoire qui, dit en passant, se vide de ses colons russes à grande vitesse. Les voleurs ne se sentent pas tranquilles malgré les assurances d'un pouvoir lointain mais pour l'instant battu partout. Il se pourrait même que les nouvelles frappes sur la ville de Donetsk vide également cet oblast mal assuré des colons russes apeurés. Sans population civile à préserver, il n'en restera rien, que dalles, comme Stalingrad, Varsovie, Berlin, Grozny, Alep, Marioupol.

diviseur

Alors ils entrèrent dans l'antre de la Bête.
- Quel est ton nom ?
- Légion est mon nom, car nous sommes plusieurs...
Et Il les expulsa vers les porcs... qui sautèrent la falaise à se noyer (Marc 5-9 revisité)

mercredi 12 octobre 2022

L'accessoire en scène

Dans la Revue politique et parlementaire, Hugues Clepkens dézingue la politique intérieure de M. Macron sous un titre bien adapté : Un Etat réduit aux acquêts.

carte d'un bouffon à marotte
Il ne s'agit rien moins que des réformes touchant le domaine régalien pour le rendre accessible aux caprices du prince, et l'auteur de citer celle des Affaires étrangères, de la Police, de la Justice en évitant celle de l'enseignement, sans non plus dénoncer la supercherie des annonces de renforcement militaire et de protection civile quand on oublie de passer commande des Canadair promis aux sapeurs pompiers. Il ne s'agit pas ici de réécrire l'article (très bien écrit d'ailleurs) mais de pousser le lectorat du Canon à s'y rendre par le lien ci-dessus ; il n'est pas long en plus.

Il y est fait un sort au Conseil national de la refondation (CNR), une marotte à bouffon cantonnée dans les domaines non sensibles et qui sont au nombre de sept, comme les nains :
Climat et biodiversité (1), bien vieillir (mieux mourir?)(2), la souveraineté économique (3), le futur du travail (s'il en reste) (4), le logement (5), la jeunesse (6), le numérique (7). Pas de quoi fouetter un chat. Il ne pouvait être question de mettre en cause le foutoir institutionnel ou la caste inexpugnable retranchée dans l'Etat profond. C'est au niveau du zinc et Blanche Neige sert l'apéro.

Eut-il voulu gouverner son pays que M. Macron aurait économisé le grand raout du CNR - en fait, une scène de théâtre où il adore venir jouer - et aurait pris les problèmes cités par les joyeuses, savoir :

1/- nommer Jancovici à l'industrie et à la transition plutôt que d'y garer les habituels seconds couteaux ;
2/- réformer d'autorité le système de retraites dans le but de les accroître, en contrant la grogne syndicale par l'étalement des privilèges discrets (comme l'a fait TOTAL sur les salaires versés) et en tenant la rue ;
3/- bloquer par moratoire les cessions ou transferts d'actifs industriels à l'étranger ;
4/- décaper le code du travail à l'acide pour le ramener au poids du code suisse ;
5/- réviser la politique de logments populaires en insérant un facteur "emploi" dans le processus d'attribution ;
6/- foutre la paix à la jeunesse ;
7/- motiver les chercheurs par des débouchés et en promouvant leur réussite sociale sans les punir par l'impôt.
Mais pour ça, il en faut !

samedi 8 octobre 2022

Pont cassé !

Bon anniversaire, Volodia, ce titre n'est pas du contrepet !
Le lendemain de son anniversaire, le petit tsar voit sauter Le Pont qui portera son nom dans l'histoire à jamais ; enfin ça, c'était avant. Avant que quelque chose n'émette suffisamment de lumière et chaleur pour couper la moitié de l'autoroute et incendier sept wagons d'un train-citernes ravitaillant les forces russes de Crimée. Le gouvernement local va redémarrer des ferries. Nos chaînes d'info en continu vont en faire un fromage, aussi nous n'allons pas entrer dans le combat d'à-qui-profite-le-crime ou comment ces enc... d'ukronazis ont cassé le beau pont. Reste que la route à deux voies semble praticable à des véhicules légers et qu'une voie ferrée semble intacte.

Sur un plan purement tactique, la protection du pont de Kertch s'est avérée en défaut à l'aube de ce matin. Limogeage du colonel responsable attendu ce soir au motif d'incapacité à opérer les nombreux systèmes de protection d'un ouvrage essentiel à la logistique de guerre. Détournement critique du ravitaillement de la Crimée par la côte de la Mer d'Azov sous la menace de l'artillerie ukrainienne qui avance chaque jour un peu, ce qui va compromettre la défense de Kherson adossée aux moyens de Crimée.
L'armée russe est une nouvelle fois humiliée et une nouvelle fois punie, ce qui n'est pas top pour le régime de la mafia poutinienne. Le voit-elle ?
Par ailleurs les médiats ne manqueront pas de mesurer l'affluence éventuelle du trafic routier franchissant l'ithsme de Crimée ce week-end, signalant l'exode des colons russes transférés après le référendum de 2014. Après les touristes.

Abrégé technique :

double pont de Kertch

Le fuseau ferroviaire à deux voies du Pont de Kertch fait 18,1 kilomètres de long et l'ouvrage autoroutier gratuit à 2 fois deux voies, parallèle à lui, fait 16,9 kilomètres. Y passent une ligne électrique haute tension et un ou plusieurs tubes à eau douce, la Crimée intérieure n'en ayant pas suffisamment. Le tirant d'air sous l'arche centrale ne fait intentionnellement que 35 mètres, interdisant ainsi le passage aux Panamax qui venaient charger céréales et produits sidérurgiques à Berdiansk et Marioupol avant la construction du pont.


Lire aussi :
- Le Pont de Crimée, redoutable instrument contre l'Ukraine de Julien Plouchart

lundi 3 octobre 2022

Stopper le toboggan russe

Au Donbass, après Koupiansk, Lyman est tombée. Le chemin de croix continue pour l'infanterie et la cavalerie russes, premiers fournisseurs de chars et blindés aux Ukrainiens. La retraite désordonnée ne va pas rehausser le moral de troupes épuisées, mal équipées, mal commandées, mal nourries, russes quoi !
Lyssytchansk et Sievierodonetsk sont à portée d'assaut. L'état-major russe va-t-il jeter demain vingt, trente, quarante mille mobilisés dans le four du Donbass comme des poulets à frire ?

char d'assaut ukrainien
Recyclage d'un char russe par les Ukrainiens

Dans son billet des âmes mortes à propos du format réduit des armées russes, le colonel Goya dit que « l’opération militaire spéciale était condamnée à réussir tout de suite sous peine de se retrouver en grande difficulté. Elle n’a pas réussi tout de suite.» Elle est donc en grande difficulté puisque la professionalisation est insuffisante à fournir la masse requise pour tenir un front chaud de mille kilomètres ; et que la mise en ligne d'amateurs en bouche-trous ne servira qu'à savoir où les Ukrainiens ont percé. Petit résultat, faible satisfaction. Combien de temps le troufion acceptera-t-il de faire au froc pour sauver la Sainte Russie des illusions perfides du riche occident ?

Après son discours mussolinien du vendredi 30 septembre devant les chambres rassemblées et son gouvernement au complet, Poutine entre sans le savoir dans l'entonnoir maléfique à l'intérieur duquel il n'aura plus assez d'espace pour opérer un retournement. N'écoutant que son délire uchronique, dans un réflexe de survie personnelle, il déclare une guerre à mort à l'Occident décadent qui pervertit l'âme slave. On sait où ça peut nous conduire sous effet de cliquet : à l'apocalypse ! Brisons là.

Y a-t-il une perspective raisonnable ?

Quand les Ukrainiens seront revenus aux frontières disputées de 2021 et auront récupéré toute la coupure du Dniepr, un cessez-le-feu sous l'égide de l'OSCE devrait ouvrir une phase de pacification de la zone occupée afin d'organiser la libre circulation des résidents actuels et passés. S'y appliqueraient sans retenue les Accords de Minsk (on n'a pas mieux) qui prévoyaient une large autonomie civile des territoires russophones dans le cadre de la République d'Ukraine. Une neutralisation (finlandisation) de l'Ukraine garantie par les cinq membres du Conseil de sécurité serait actée et Kiev s'y résignerait. Mais la condition sine qua non est que le fûhrer Poutine et les Siloviki aient préalablement disparu du gouvernement de la Fédération de Russie, car il est impensable de croire en leur signature. Est-ce trop demander ? A priori oui, mais il semblerait qu'au spectacle de la ruine lente du pays, l'idée de « regrets éternels » commence à affleurer dans les cercles du pouvoir moscovite, après l'annonce de fournitures militaires accrues de la part des pays de l'OTAN à l'Ukraine, geste ajoutant du moment au moment. Sans une redistribution des cartes politiques, il faudra atteindre la frontière internationale après beaucoup de morts et de dévastations. Seules les révolutions de palais fonctionnent depuis la grande révolution de 1917, et peut-être qu'une vérité à propos du saccage de Marioupol pourrait en être le déclencheur : quarante jours de bombardements indiscriminés, une estimation de vingt mille victimes, 90% des logements détruits, usage de gaz de combat dans les assauts d'Azovstal. Tout est prêt pour La Haye.

Crimée

A supposer que ce protocole de sortie de guerre réussisse (buvons frais !), il faudrait l'appliquer ensuite à la Crimée dans un délai raisonnable et négocié. La libre circulation serait rétablie sur toute la presqu'île, et compte tenu des spécificités de la ville-état de Sébastopol et de la Crimée intérieure de Simféropol, des référendums internationaux de rattachement à l'Ukraine ou à la Russie seraient organisés dans ces deux circonscriptions, sinon sur la presqu'île d'un seul bloc. Mais la bonne idée (puisqu'elle vient de moi) serait que la Crimée se constitue en principauté indépendante de toutes les parties et se développe comme la Singapour de la Mer Noire. Un grand port en eau profonde avec une belle rade d'attente, une grande zone franche de transformation de valeur ajoutée et de réexportation, des zones touristiques populaires, églises à oignons, hôtels pour tour-operators, marinas, casinos, pubs et claques à marin. Penser à remplacer l'arche centrale du pont de Kertch par un pont-basculant ou levant permettant l'accès des panamax à la mer d'Azov.

Baltique

Dans un autre registre l'image du jour fait la couverture du Spiegel. L'article du jour concerne la sûreté des communications immergées, dont je vous passe le lien de la version anglaise en cliquant ici. L'allemand est accessible en pied d'article et on peut traduire en 40 langues par Google Translate. Ma perception est que Gazprom a saboté les tubes sur ordre, par introduction des piglets explosibles dans les gares de racleurs. On saura après plongée (les fuites de méthane vont cesser) si les moignons de tube se sont ouverts de l'intérieur ou de l'extérieur. C'est tout pour aujourd'hui.
Tchao !

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