lundi 30 mars 2009

L'heure estivale

GiscardCe matin je me lève comme Alex Loukachenko. Grâce au pharaon d'Estaing qui a pouvoir sur Râ, je vais vivre pendant sept mois à l'heure de Minsk ou d'Istanbul. Et moi qui me plaisait déjà de me réveiller à l'aube sans tourner l'électricité, me revoilà contraint d'allumer à nouveau au saut du lit. La presse spécialisée m'indique que la mesure visait à réduire notre consommation de courant sans qu'il n'ait jamais été possible de mesurer la mesure. Qu'importe, dès lors que les génies cosmogoniques en chambre de bonne l'avaient calculée ! Le coup de pied de l'âne est que, vu notre situation centrale en Europe occidentale, tous les états continentaux se sont mis à l'heure française, et qu'aujourd'hui si nous voulions abroger cette mesure anti-naturelle, il nous faudrait l'accord de tous nos voisins. Autant attendre Jean Sarkozy !

Pourquoi les hommes sont-ils à ce point intéressés à brider la Nature, jusqu'à décaler leur soleil ? A y bien réfléchir, c'est par immodestie. N'ont-ils inventé Dieu que pour s'arroger la propriété des sols, sous-sols, de l'eau et de l'air qui y courent ? Celui qui a écrit la Genèse a clairement fait la captation :

Adam original- Genèse 2.15 L'Éternel prit l'homme, et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et pour le garder.
Au lieu de quoi l'homme prolifique moderne choisit les meilleures terres non pour en tirer de justes fruits, mais pour les bâtir. Louis le Grand à qui rien ne résistait, choisit de bâtir des marais et landes incultes au lieu de bonnes terres à froment !

- Genèse 2.19 L'Éternel forma de la terre tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les fit venir vers l'homme, pour voir comment il les appellerait, et afin que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l'homme.
S'imaginant au faite de la pyramide alimentaire alors qu'il est mangé sans problème par beaucoup d'animaux réputés inférieurs à lui, il n'eut de cesse de la détruire, n'y voulant rien comprendre jusqu'à ce qu'il en soit mortellement infecté.

Les scribes orientaux ne se sont pas aventurés dans cette barbarie méso-sémitique qui confie l'image terrienne des empires céleste et infernal aux bons et mauvais soins d'un être aussi attardé sur le chemin de l'Éveil. Ils ont fait participer les hommes du concert des dieux qui les écoutent, s'en amusent ou les plaint, sans leur donner, jusqu'à une date récente, le pouvoir illimité d'un landlord dément.
C'est de la capture des eaux que date l'Affront : Assouan, Les Trois-Gorges, demain le Grand Inga du Congo, visent à égaler le Grand architecte, mais leurs ingénieurs n'ont pas la vista nécessaire pour en anticiper sur cent ans les effets. Le sel revient partout en aval, qui se conjugue à la lente montée des eaux salines des mers.

aquarelle du grand inga
La Planète bleue semble - si elle dispose du moins de son libre-arbitre - vouloir se venger de la submersion des lemmings humains qui la dévore. Cette race devenant par elle-même une calamité naturelle, Elle détraque son atmosphère pour hâter leur réduction. Depuis l'anéantissement de la sélection naturelle par la prolifération des réseaux sanitaires et sociaux, comment la contenir tant que n'auront pas été construits les grands vaisseaux spatiaux menant les surnuméraires vers une autre galaxie ?
Par la pandémie !
Nous avons éradiqué la peste bubonique, la grippe espagnole, la variole, mais les nouvelles cartouches de fly-tox sont le H5N1 et le Sida contre lesquels nous luttons pour aggraver notre cas et ignorer l'intérêt général, bien différent dans ce cas du bien commun ! A moins qu'on ne finisse par manger nos vieux comme dans Soleil Vert.

danse de la pluieSale temps nous disent EKWO :
- Himalaya : le fonte des glaciers va surcharger les lacs d'altitude qui rompront leur endiguement naturel. Idem dans les Alpes.
- Canada : la débâcle du permafrost chasse tous les établissements inuits vers le sud. Une des rares civilisations qui n'aient jamais emmerdé personne s'éteint.
- Antarctique : la calotte glaciaire, qui représente 90% du stock d'eau douce terrestre, fond !
- Afrique : bye bye les neiges du Kilimandjaro, et les rivières qu'elles alimentent. L'Egypte va perdre 14% de surfaces agricoles. Le Sahara va se réchauffer !
- Amérique latine : seule la Patagonie va tirer son épingle du jeu, ce qui rassure Jean Raspail et Florent Pagny.
- Océanie : généralisation des moustiques et mort des coraux. Quid du Club Med ?
- Péninsule indienne : l'eau monte partout refoulant les populations vers des "tertres" déjà surchargés comme des radeaux médusiens.
- Chine : l'eau monte à l'assaut des côtes du Sud ; il faut mettre la Mandchourie en cultures.
- Pacifique : disparition de toutes les îles basses.
- USA : l'augmentation de la pluviosité et de la chaleur sur le Midwest-nord favorisera les rendements agricoles. Sont-ils touchés par le doigt du Dieu chrétien ou par la danse indienne de la pluie ?
- France : les catastrophes naturelles commencent à se normaliser, en attendant la fin des glaciers alpins qui bouleversera le climat et l'économie du quart sud-est.

Space Cargo by ~MaxD-Art on deviantART

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samedi 28 mars 2009

Le français facile

embleme ACCT-OIFCe 20 mars était le 39° anniversaire de la conférence de Niamey qui fonda la Francophonie. Un article spécial a même fait la page 16 de l'AF2000 datée du 19 mars. Il est courant d'entendre que si l'anglais a pris l'avantage sur le français, c'est qu'il est plus facile. Dans les commentaires d'un article incendiaire Agoravox de Damien Perrotin, breton détestant la Francophonie et le français, j'ai trouvé celui d'un dénommé Skirlet qui a pris la peine de faire un inventaire comparatif. Je vous le livre tel quel sans avoir pu lui demander le droit de copie car je ne sais où m'adresser.

« L’anglais s’est imposé par la force, car il n’est ni plus clair, ni plus concis, ni moins pourri d’exceptions.
Anglais vachement facile, français horriblement difficile, ce sont les clichés tenaces. Est-ce vrai ? D’un côté, plus la langue ressemble à la langue maternelle d’un "apprenant", plus elle est perçue comme facile. Mais il y a des critères objectifs à considérer :...


1. Alphabet :

Anglais: non phonétique, 20 voyelles, 46 phonèmes, 1120 graphèmes.
Français: non phonétique, 16 voyelles, 36 phonèmes, 190 graphèmes.

2. Prononciation :

Anglais: chaotique, insaisissable ; impossibilité de fixer une norme, les règles existent, mais les exceptions sont trop nombreuses pour pouvoir lire des mots inconnus.
Français: chaotique, règles existent avec quelques exceptions, il est possible de lire des mots inconnus pour la plupart des cas.

3. Accent tonique :

Anglais: indéfinissable, fixé par l’usage ; aucune norme ne peut être établie.
Français: fixe, sur la dernière syllabe.

4. Verbes irréguliers :

Anglais: 283.
Français: 81.

5. Identification de la fonction grammaticale :

Anglais: très confuse, le même mot pouvant être un nom, un verbe, un adjectif, un adverbe...
Français: plus claire ; il existe des mots faisant office à la fois d’un nom et d’un adjectif, mais les verbes et les adverbes sont identifiables.

6. Syntaxe :

Anglais: ordre des mots rigide, la moindre inversion change le sens.

Français: ordre des mots fixe, mais l’inversion est possible, le sens n’est pas altéré (une belle maison - une maison belle).

C’est vrai que les verbes français, c’est pas de la tarte, mais l’anglais est-il mieux ? Présent simple, présent progressif, preterit simple, preterit progressif, présent perfect simple, présent perfect progressif, past perfect simple, futur simple, past future, conditionnel présent, futur proche, passé exprimant une habitude... Si on se souvient que plusieurs temps français ne sont pour ainsi dire jamais utilisés... disons, ex æquo pour l’anglais et le français de ce point de vue.

Ça fait 5 points sur 6 en faveur du français plus facile que l’anglais.

Et pour moi personnellement le français, malgré ses difficultés, est plus accessible que l’anglais (ni l’un ni l’autre n’est ma langue maternelle).
Attention, "plus accessible" ne veut pas dire "plus primitif" ! » (Skirlet)



Edifiant, non ? De la part d'un locuteur extérieur, c'est courant ; ils défendent mieux notre langue que nous ne le faisons, surtout à travers nos commissions de "diversification positive".

discours de Rivarol
Et Antoine de Rivarol de conclure par anticipation dans son fameux discours de 1783 sur l'universalité de la langue française : « la syntaxe française est incorruptible. C’est de là que résulte cette admirable clarté, base éternelle de notre langue. Ce qui n’est pas clair n’est pas français ».



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jeudi 26 mars 2009

Le G20 des vierges folles

dessin de Chappatte
Avant huit jours, les peuples de la mer qui sont en train de couler la planète exhorteront les "ruraux" de l'Empire Monde à venir à leur rescousse avec leur bas de laine sous peine de rétorsions rapides par la désindustrialisation des segments qu'ils peuvent contrôler, et ce au profit des détenteurs d'assignats que sont la Chine et le Japon en capacité de maîtres-chanteurs (clic sur la liste du Trésor US) ...

Ainsi voit-on le président des Joe-6-pack ruinés Obama et le premier ministre de la City coupable Brown appeler ensemble à la mobilisation de l'Epargne des ménages continentaux et au creusement de dettes nationales qu'eux-mêmes ne rembourseront jamais. C'est la relance globale par la surconsommation générale à crédit ! A crédit ? Je croyais que le crédit à outrance avait crevé l'économie américaine. Qu'importe, il faut "bouger".

De toute part jusque sur l'Aventin des économistes nobélisés, on sonne le rallye des activistes de la politique : il faut faire plus, beaucoup plus, l'Opinion attend bien plus quand la Solidarité n'attend pas, et la démocratie vous oblige à casser les tirelires de vos électeurs afin que cocus encore, ils votent pour vous. Et si nous ne faisions rien ? La nuque me picote, les blouses blanches aux bras velus viennent de monter dans le fourgon de Sainte-Anne et ont inscrit Royal-Artillerie au GPS embarqué.

Un exemple d'autorégulation est la destruction de la spéculation pétrolière par le marché. Quand en 2008 le prix du gallon d'essence atteignit des sommets inouïs, les Américains, premiers consommateurs de la planète qui prennent leur voiture pour un oui pour un non, la laissèrent au garage, et les raffineurs du Golfe du Mexique observant leurs cuves pleines cessèrent leurs approvisionnements de brut et raffiné¹. Le prix du baril s'effondra rapidement.
A l'inverse le gouvernement français a bondi encore une fois au secours du consommateur en instituant une prime de transport, en détaxant le carburant des catégories sociales les plus bruyantes, confortant ainsi le niveau de prix. Eut-il été lui-même celui des Etats-Unis que le baril serait à 200 dollars aujourd'hui !

von MisesOn a peu entendu développer la thèse du laisser-faire. Le gouvernement pouvait-il sortir de l'épure en laissant mourir les agonisants ? Peut-être bien ! N'est-ce pas ce qui est arrivé à la chute sans filet de Lehmann Brothers ? Beaucoup de compagnies ont dépecé les actifs de Lehmann, réinjectant par leurs investissements immédiats des milliards dans le circuit économique tout en laissant la punition s'exercer à l'endroit des banksters².
Il y a des millions de créateurs dans le monde capable de valoriser des actifs acquis à bas prix. Est-il intelligent - ce n'est déjà pas moral - de garantir aujourd'hui des sociétés volontairement investies dans des hypothèques hyper-surévaluées dès leur création. Leurs dirigeants ont dilapidé le capital confié par leurs clients. Rattraper le coup par l'effet de levier de dérivés financiers accumulés jusqu'à engager des valeurs colossales évaporables est trahir non seulement actionnaires et clients de l'établissement mais l'économie tout entière, et surtout ses secteurs sains qui voient se tarir le crédit d'entreprise par détournement et dessiccation des flux financiers.

Ces gens-là ne méritent aucune considération, et s'il était permis d'en douter, le spectacle des primes incroyables ou les stock-options que se distribuent les cadres d'AIG-Londres ou ici de la Société Générale, ceux du Crédit Agricole, achèverait de vous convaincre que le qualificatif de bankster n'est pas usurpé. Ils devraient disparaître dans la tempête des faillites laissant à des créateurs solvables l'opportunité de reprendre à bon compte les valeurs récupérables pour relancer les activités à coûts fortement réduits.
Pour plaire aux sans-culottes qui défilent contre le mauvais temps, on pourrait les frapper d'indignité nationale, confisquer leurs biens et retourner le tombeau de famille à la fosse commune ! Ça s'est déjà fait !

lampe à huileCertes, des souffrances sont à prévoir, comme à la guerre, mais elles ne seront endurées par les salariés des entreprises liquidées que dans le laps de temps nécessaire au redémarrage d'activités portées par les actifs repris et négociés ; et s'il n'est pas sain de perfuser les morts, il n'est pas "capitaliste" de laisser mourir les consommateurs que sont les salariés touchés. Ford vendait ses voitures à ses ouvriers qui touchaient des salaires en rapport.
Le laisser-faire n'oblige pas à laisser les gens dans la panade. Le filet social doit être tendu dès avant la crise sur des critères objectifs et universels en laissant les ajustements proportionnels aux assureurs privés. Ainsi l'Etat doit-il garantir la survie du travailleur et de sa famille, mais pas le confort de son niveau de vie antérieur. Des indemnités fixes pour le chômeur et chacune de ses personnes à charges seraient la base solidaire, le versement d'indemnités proportionnelles au salaire perdu et à la durée de cotisation seraient confiées aux assureurs privés. De toute façon l'état calamiteux des comptes sociaux nous y conduit sûrement.

Au lieu de quoi, nous courons au four et au moulin. La mise sous perfusion des institutions financières et des industries obsolètes qu'elles-mêmes soutenaient comme la corde le pendu, stérilise la relance par l'investissement en les protégeant de l'encan. Elles demeurent inaccessibles à ceux qui auraient de meilleures idées que ceux qui se sont vautrés et les conforte dans leur arrogance comme le montre le patron viré de chez Valéo.

Le "laisser-faire" a un autre avantage, psychologique cette fois. N'ayant aucune autre porte de sortie que celle ouverte éventuellement par leur imagination, les dirigeants en poste se sachant par principe abandonnés, peuvent briser eux-mêmes certains tabous et innover sans attendre le génie en chambre de bonne qui viendrait leur piquer l'affaire à bas prix. L'insécurité au niveau du cadre est créative ! C'est connu, on la qualifie de sur-stress normal.
Tant pis ! Les erreurs grossières de cette génération cupide, rapportées au bon sens commun, vont être absoutes par l'appel à contribution de générations pas encore nées, en creusant les Dettes nationales à un niveau tel que les impôts et taxes arrachés aux contribuables couvriront avant toute autre dépense utile au pays, les intérêts financiers et la cavalerie de bons émis en remboursement de bons échus. C'est affligeant de convention molle mais parfaitement dans l'axe de la social-démocratie qui dévore le capital honni dont auraient pu disposer néanmoins les générations montantes plus intelligentes que celles-ci.
Est-ce l'avatar moderne de la "terre brûlée" ?

WenUn pays ne marchera pas gratuitement dans ce coup de la relance globalisée par la planche à billets, car il a bien trop d'assignats américains dans ses tiroirs-caisses. Il voit venir l'heure de son entrée dans les enceintes sélectives du pouvoir financier qui jusqu'ici le snobaient : la Chine abondera au tonneau d'huile à lampe à la condition expresse d'obtenir un siège majeur au FMI, à la Banque mondiale et dans d'autres structures de puissance. Au moins avec Mister Wen les secrétaires ne risqueraient pas d'être troussées dans l'ascenseur.
Gordon Brown a déjà dit oui. On attend Obama et ... le Japon.



Note (1): la cessation des importations américaines d'essence est à la base des suppressions de postes au raffinage chez Total France.
Note (2): terme créé par Léon Degrelle à l'endroit des agents d'affaires douteux qui soutenaient le vieux Parti catholique belge avant-guerre.




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mercredi 25 mars 2009

Réfutation de la thèse de M. Myard

statue CDG Champs ElyséesLe RIF par la voix d'Abdelkrim revenu, appelle à hurler contre l'OTAN dans huit jours. Il est dans son rôle et met le discours au niveau d'une propagande aussi sure dans ses effets qu'infondée. Vous irez lever le poing jeudi 2 avril à 18h au pied de la statue du général De Gaulle, place Clemenceau à Paris (M° Champs-Elysées-Clemenceau). Plus d'info sur le site du R.I.F.

Laissons ces slogans faciles aux acharnés de la simplification et intéressons-nous à l'exposé contre la réintégration que fit le député-maire de Maisons-Laffitte le 11 mars dernier en guise d'explication de vote virtuel, virtuel puisqu'il n'a pu participer à la motion de censure depuis Moscou où il était en mission. Le texte est sur son site ici.

La critique de M. Myard se décline en sept points et elle est intéressante.

1- Sur le plan militaire
Il est exact que l’OTAN a évolué et qu’elle n’est plus la structure intégrée qu’elle fut au moment où le Général De Gaulle décida de la quitter. Il est exact que nous resterons libres ou non de participer à des opérations menées par l’OTAN dans le cadre des décisions du Conseil de Sécurité, conformément à la maxime attribuée à Rumsfeld « c’est la mission qui commande la coalition ». Par rapport à la situation d’aujourd’hui, la France participe déjà à des opérations de l’OTAN et à de nombreux comités de l’organisation. Il n’y aura donc aucun changement notable de la situation proprement militaire.


RA 1 : Si ! D'une part, les codes et procédures vont être otanisés dans tous les corps de troupe afin de pouvoir faire tourner les unités dans une mission OTAN sans devoir aprécier chaque fois leur état de préparation au combat multinational sous commandement parfois étranger.
Dans la mesure où ces procédures sont éprouvées il n'y aura pas d'affaissement du niveau, au contraire. Le bricolage et le système D habituel de l'armée française seront déclassés au niveau de l'impréparation coupable, ce qui n'est pas dommage pour qui le mesure quotidiennement sur le terrain.
La préparation des opérations militaires sera simplifiée par la réintégration puisqu'il ne sera plus nécessaire d'envisager à chaque fois un plan B sans la France, le fameux "French Denial".
Par contre il y aura une progression du jargon militaire anglo-américain jusqu'au grenadier-voltigeur qui utilisera autant de mots américains que nous le faisions de l'arabe en Algérie (chouf, labès, mechta, mechoui, mektoub, halouf, etc. seront remplacés par look, cool, farm, barbecue, it's life, pig and so on).


2- Sur le plan de l’influence
La France gagnera-t-elle en influence en envoyant à l'OTAN quelque 800 officiers supérieurs et généraux contre une centaine actuellement et en prenant, si cela se confirme, le commandement de la planification de Norfolk, voire celui de Lisbonne ? En dehors d’un déroulement heureux de carrière des officiers français, il est illusoire de croire que nous serons capables d’influencer cette machine qui demeure une machine à concepts politico- militaires nord-américains. Depuis 50 ans, les Anglais prétendent qu’ils influencent la politique américaine dans ce domaine. Rien n’est moins vrai.


RA 2 : Une carte montre que la France dispose de loin du plus grand territoire OTAN en Europe occidentale, auquel on accède par quatre mers disposant de ports rapides, et donc du plus grand espace aérien. Insérer ou pas espace, accès et théâtre d'opérations dans un raisonnement tactique n'est pas anodin. La reprise de notre influence est donc certaine.

Le commandement de Norfolk n'est pas à débiner. Certes ce n'est pas l'ancien empereur de l'océan SACLANT, mais le NATO Allied Command Transformation est un gros think tank de recherche appliquée dédié à la mutation nécessaire des forces atlantiques pour affronter des menaces globalisées. Ses synthèses ont créé la Force Otan de réaction rapide (NRF) et travaillent à l'efficacité des procédures de préparation tactique.
L'ACT dispose de commandements subordonnés en Norvège, Pologne, Allemagne, Italie et Portugal. Il coordonne le travail de 17 poles d'excellence (COE) dont 10 lui sont subordonnés. Les domaines étudiés vont de la guerre en eaux froides (Stavanger-NO), la simulation de guerre aérienne (Taverny-FR), la guerre cybernétique (Tallin-ES), à la guerre NBC ( Vyškov-CZ), etc.
Si la France prend en même temps le commandement naval de la NRF d'Oeiras (Lisbonne), on ne peut pas dire qu'elle soit débitrice, ce que d'ailleurs M. Myard ne dit pas.

la NFR en Adriatique


3- Sur le plan de l’armement
La France est le seul pays européen capable de développer pratiquement toute la gamme des armements, à condition d’avoir la volonté de les financer, alors que nos partenaires européens ont financé la recherche du développement des matériels américains, comme c’est notamment le cas dans l’avion de combat futur ACF. Le risque est donc grand qu’au nom d’économies, on fasse pression sur le France pour adopter des matériels nord-américains au nom de l’interopérabilité et de la comptabilité.


RA 3 : Je ne comprends pas que des observateurs aussi responsables que M. Myard (du Quai d'Orsay) tombent dans le panneau de la préconisation forcée. Elle n'est nulle part visible. Faut-il énumérer les matériels mis en ligne par les trois partenaires majeurs de l'OTAN (hors France) pour s'en convaincre ? Dès lors que tous les navires sont "nationaux" ainsi que le charroi, on va prendre les chars, les hélicoptères, les avions de chasse et les missiles tactiques :

Allemagne : chars allemand Léopard ; Eurocopters EADS; bombardiers germano-européens Tornado et Eurofighters Typhoon ; missile suédois Taurus.
Grande-Bretagne : chars Challengers ; hélicos Sikorsky (US), Puma(FR), Augusta(IT) et Chinook américains ; chasseurs Harrier et Typhoon, plus tard s'il tombe un jour des chaînes Lockheed, le JSF américain ; missiles Scalp français modifiés.
Italie : chars italiens Ariete ; hélicos italiens Augusta-Westland ; avions européens Tornado et Eurofighters Typhoon ; missiles du programme franco-italien SAMP.
Quand on croise du matériel américain sous cocarde européenne, il y a de fortes chances qu'il ait été meilleur que ses concurrents au moment du choix.

char Ariete

4- Le rôle de l’OTAN ?
Nous sommes entrés de plain-pied dans l’ère des puissances relatives. Il ne s’agit plus de combattre blocs à blocs mais de contrer des menaces transnationales multiples comme le terrorisme. Est-il, dès lors, opportun de reconstituer un bloc euro-atlantique, un Occident croisé pour porter le fer sur toute la planète ?


RA 4 : M. Myard aurait pu faire l'économie de ce paragraphe littéraire. L'ère des puissances relatives ? Les menaces transnationales multiples ?
Le "bloc" existe avec ou sans nous. Il n'est question que d'y prendre toute notre juste part. Mais si nous pensons infléchir la stratégie américaine avec ce qui nous reste de petits bras musclés, je lui accorde que nous n'y parviendrons pas en l'état, quoiqu'il ne soit pas impossible pour nous d'ouvrir certaines fenêtres au profit de tout le monde ; l'ère de l'obstination Cheney-Bush-Wolfowitz est finie.


5- Que reste-t-il de la défense européenne ?
Il nous est dit:
a) Nous sommes pour la Défense européenne
b) Nos partenaires européens sont dans l’OTAN et pour l’OTAN
c) Nous rallions l’OTAN pour rallier nos partenaires à la Défense européenne. Sic !
Ce syllogisme ne manque pas de sel et se révèle totalement illusoire puisque tous nos partenaires ont clairement indiqué dans le Traité de Lisbonne – article 42-7 – que leurs engagements, en matière de sécurité, « demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l’OTAN, qui reste, pour les Etats qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l’instance de leur mise en œuvre ». cela réduit à néant toute idée de défense européenne.


RA 5 : Aucun pays européen n'achète aujourd'hui le concept de défense européenne indépendante parce qu'aucun ne croit à son efficacité et n'est disposé à payer plus cher tant que les Américains restent dans le schmilblick. La défense européenne est un vieux concept français enterré avec la CED de 1952. Les gaullistes, après que Jacques Chirac ait fait chou blanc dans son deal présomptueux "Naples pour Canossa", veulent aujourd'hui la rescuciter. Bizarre !


6- Sur le plan diplomatique
La France bénéficie, depuis plus de 50 ans maintenant, d’une indépendance de jugement et d’un regard sui generis apprécié sur toute la planète. Il n’est pas exagéré de dire qu’il y a attente de France partout dans le monde. Rallier l’OTAN donne un très mauvais signal à tous les Etats et à tous les peuples qui ne se reconnaissent pas dans une vision euro- atlantique manifeste. C’est une faute, à un moment où les défis mondiaux vont aller grandissant.


RA 6 : Que notre jugement soit apprécié sur toute la planète nous rassurerait plus si c'était vraiment le cas. Que nous ayons une approche originale des problèmes avec une propension quasi-maladive à l'équidistance est sûr. Mais quand ça pète, on ne nous attend plus, depuis 1940.

Dans l'affaire d'Irak, nous avons été applaudis à l'ONU par toute l'assemblée pour avoir mouché notre seul allié traditionnel de référence, mais cette avanie fut connotée "trahison" par beaucoup qui nous observaient alors, et notre prestige n'a pas été grandi sauf dans certains pays arabes qui nous aiment bien voir casser de l'Occident à leur place, tout en recevant par derrière les crédits de développement américains. Etre loués par les "towelheads" est-ce notre ambition ?

Si les défis mondiaux grandissent, il est raisonnable pour une "puissance relative" de s'installer en vraie grandeur dans son propre camp.

chasseur bombardier Tornado


7- L’OTAN, une machine culturelle nord- américaine
Au-delà de la fonction proprement militaire, l’OTAN concourt directement à la stratégie d’influence des Etats-Unis sur le plan linguistique et sur le plan culturel. Le sabir nord-américain tient lieu de langue de travail exclusive et, par mimétisme, il est édifiant de constater que, par exemple, la force de gendarmerie « européenne » entre l’Italie, l’Espagne et la France n’emploie que l’anglais comme langue de travail. Tout cela, en raison de l’osmose de nos partenaires avec la machine OTAN auquel nous acquiesçons.
Pour toutes ces raisons, je ne peux soutenir une décision qui a toutes les caractéristiques d’un abandon.


RA 7 : l'usage d'une langue est la résultante d'une convergence de paramètres dont la puissance économique est le premier. Le régime politique social-démocrate français concourt chaque jour un peu plus à notre affaissement économique tant il bride, règle, bloque et surtout dévore d'énergies. Nous n'avons pas le pouvoir suffisant ni l'influence reconnue pour demander aux pays étrangers d'user du français dans leurs échanges. C'est sans doute dommage, mais vingt ans de gaullisme et trente ans de socialisme nous ont décroché de la locomotive. Nous avons perdu un demi-siècle à aspirer comme la grenouille de la fable.
Quant au sabir ! Il est des auteurs américains très agréables à lire, si on connaît assez bien leur langue.

Myard
Vous pouvez retrouver Jacques Myard sur le site du Cercle Nation & République dont il est le président.


Note pour les royalistes :
Le retour dans les commandements intégrés atlantiques n'est en rien incompatible avec la souveraineté d'un monarque dès lors qu'il est tenu d'adopter le schéma de défense de la nation le plus crédible en préparation de temps de paix et le plus efficace en cas de guerre. La sécurité des peuples prime le concept du prince qui n'a aucune légitimité per se sauf celle de les servir.




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lundi 23 mars 2009

Une Europe confédérale

logo alliance royaleL'Alliance Royale se jette corps et âme dans la bataille des élections européennes. Souhaitons-lui le meilleur score possible et une mise en valeur du royalisme lors de la campagne électorale.
Son programme européen complet est accessible directement par ici.

Le blogue Royal-Artillerie s'est autorisé à reprendre le canevas du texte analytique de la rue des Acacias en déclinant les axes retenus dans une "reconstruction" européenne. Ce pseudo-programme n'est bien sûr plus celui de l'Alliance royale puisqu'on part du principe que la fédération ne peut évoluer en confédération dans les institutions existantes. Il faut défaire le rubik's cube d'abord.
Nous ne traitons pas non plus de la réforme préalable des institutions françaises qui ont été évoquées plusieurs fois ici et . Apportez votre pack de Desperados près de l'écran car ce sera long pour un billet de blogue, et allons-y :

A.- DES ETATS SOUVERAINS ENSEMBLE
(titre original : La souveraineté des états)


réunion basqueLes peuples majeurs n'ont pas besoin de tutelle.
Dans les grands défis de ce siècle, les Nations de la vieille Europe doivent s'épauler, tirant leur force commune de la somme des forces nationales qu'elles doivent chacune accroître sans relâche, avant d'appliquer le moment résultant à des inerties précises. Pour cela les Etats doivent s'accorder sur les objectifs généraux et communs qu'ils viseront, à commencer par celui de leur propre vitalité, car n'est souverain que celui des Etats qui dispose d'abord de la puissance proportionnelle à ses ambitions. Si ce n'est plus notre cas, il faut "réagir".

L'exigence de puissance nationale est primordiale et requise de chacun des pays de la communauté européenne puisque c'est la somme de ces puissances qui fait la force de l'ensemble.
- Le premier facteur de puissance est économique et la coopération inter-nations sera recherchée dans ce but.
- Le second facteur de puissance est la qualité de la gouvernance nationale qui ne doit pas brider les énergies productives par une dérive bureaucratique ou par le poids excessif de l'Administration.

ACTIONS 1 ? :
(11) Fonder la coopération des Etats sur l'égalité en droit.
(12) Etablir des préceptes communs de saine gouvernance.
(13) Dénationaliser tous les domaines publics ne ressortissant pas au domaine régalien, lequel sera strictement limité à la Justice, la Police, la Diplomatie et la Guerre.
(14) Déconstruire l'Etat pour n'en retenir que l'essentiel et atteindre les équilibres budgétaires.
(15) Investir les économies obtenues dans les infrastructures économiques et dans la recherche et développement, de préférence à l'accompagnement social des générations anciennes, la muséocologie et le patrimoine secondaire.
(16) Récompenser le travail et le succès avant l'assiduité, l'infortune et le mérite.

B.- AU REMPART, CHACUN SON CRENEAU
(titre original: La subsidiarité dans les institutions)


La subsidiarité doit être gouvernée par deux principes à l'exclusion de tous autres :
- le niveau du gouvernement des citoyens est dicté par l'efficacité administrative, la justesse de l'observation des comportements sociaux et le coût économique ;
- le lieu de décision est choisi par le niveau d'autorité nécessaire et suffisant et par le moindre délai de réaction.

provinces de F.

ACTIONS 2 ? :

(21) Ne conserver entre la communauté citoyenne de base et l'Etat national qu'un seul niveau d'administration. La plus sûre communauté de base est la commune ; la circonscription intermédiaire donnant le plus large champ de conscience politique au citoyen qui en acceptera d'autant mieux le joug, est la région "météorologique" appelée autrefois "province".
(22) Les Etats nationaux ne créent pas de fonction publique confédérale.
(23) Les Etats nationaux détachent directement leurs représentants renforcés de moyens nationaux dans les structures confédérales de coopération dédiée. Ces structures restent indépendantes et ne sont pas coiffées.

C.- SOLIDARITE INTER-EUROPEENNE
(titre original: L'espace naturel européen)


europe physiqueL'espace européen au sein duquel s'exerce une solidarité active entre pays ou provinces n'est pas défini naturellement. Chaque critère choisi pour le délimiter donne une carte différente : géographie hydrologique, races, empires, civilisation(s), rien ne concorde aux limes puisque c'est là que naissent les problèmes.
On peut donc convenir de cette frontière en mélangeant les divers critères pour obtenir un espace arbitraire qui partirait à l'ouest, de l'île de Fer (méridien 0 des cartes du Saint Empire) et atteindrait à l'est la rive occidentale de la Mer Noire (bassin drainant du Danube), et vers le nord, les ports de l'ancienne Hanse en descendant la Vistule. La qualification "européenne" serait ainsi un label plus qu'un territoire délimité.

Resteront quelques "trous noirs" qu'il serait présomptueux de vouloir remplir : enclave russe de Koenigsberg, Transnistrie, Moldavie, Macédoine, Albanie et Kosovo ; ils se développeront par osmose, ou pas.
Comme il ne s'agit pas d'une zone d'administration directe supranationale mais seulement de la géographie d'intérêts communs, il n'est pas important d'en millimétrer le périmètre. En gros, l'Europe va de Brest à Brest et de Turku à Malte.

Espace de la question turque :

La Thrace orientale a vocation à faire partie de l'Europe, de ses coopérations, de ses solidarités. La République turque capable de découper des espaces sur des territoires souverains, pourrait donner l'indépendance à la Thrace orientale afin qu'elle rejoigne librement l'Europe où elle est clairement située. Jusque là nous n'avons pas à nous en soucier.

Espace de la question ukrainienne :

Ce grand pays artificiel réunit dans deux provinces de peuplement homogène des intérêts parfois convergents, souvent divergents. Ce pays est locataire à bail précaire de la rive nord de la Mer Noire (et pas l'inverse), le propriétaire historique étant la Russie. L'Ukraine ne répond pas aux critères qui font chez nous les nations, sauf à en séparer un jour la province occidentale, à partir de quoi nous aviserons.

Espace de la question caucasienne :

Le Caucase est un massif montagneux et politique à lui seul qui n'a pas besoin d'une désignation plus large. Il se périmètre à la courbe de niveau et n'est pas européen.

ACTIONS 3 ? :
(31) Définir cet "espace commun" au niveau suprême européen et porter ses frontières à la connaissance de nos voisins par la voie diplomatique en commençant par la Russie puis l'Ukraine, la Biélorussie, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie et la Turquie.
(32) Laisser aboutir les collaborations entre Etats de part et d'autre de la "frontière" sans y impliquer la confédération.

D.- LA CONFEDERATION EUROPEENNE
(titre original: Une communauté des Etats européens)
[ Sujet précédemment évoqué sur RA ]


rosace de la confédération helvétiqueC'est le nom que donneront les Etats souverains à leur réunion dans des projets communs. L'indispensable coordination sera assurée par un secrétariat général de la confédération qui sera le bras exécutif des décisions prises par le Conseil des Etats. Le secrétariat général n'aura pas autorité sur les organisations transnationales de coopération dédiée, ce qui ne change rien par rapport à maintenant.
Les commissions exécutives stricto sensu deviennent superflues et les instances juridictionnelles se fondent dans le Conseil qui tient lieu de cour de cassation.

L'espace exécutif français (hors domaine régalien) est donc réparti entre l'Etat national central, les gouvernorats de provinces et les municipalités, chaque étage répondant devant une assemblée. Une délégation de pouvoirs (essentiellement économiques) peut être consentie à certains organismes communs, comme la CECA, Euratom, Arianespace, Galileo ...

Dans ce schéma, l'Assemblée européenne disparaît, économisant d'autant. Le motif est philosophique et pragmatique. Cette assemblée insulte le principe démocratique au sens même où le champ politique sur lequel le citoyen est convoqué excède de beaucoup en taille celui de sa conscience moyenne politique propre, et que dès lors il députe à Strasbourg par sympathie ou empathie les nomenklatouristes des partis établis, sans peser sur aucun levier exécutif puisque hors de portée de l'assemblée (occupée d'abord à sa propre survie).

Les Etats disposent de suffisamment d'instances de consultations (sénats, conseils, chambres, cours) sans qu'il soit nécessaire de faire monter au niveau du Conseil des Etats une instance "citoyenne" législative ou consultative, sauf à vouloir chapeauter le Conseil d'une autorité morale supérieure forcément en croissance perpétuelle qui finira pas résorber la souveraineté des nations. La vieille histoire des parlements.

CONSEQUENCES 4 :
(41) L'Union européenne est dissoute en droit dès le refus acté du traité de Lisbonne.
(42) L'Assemblée de Strasbourg est dissoute par le Conseil ou non renouvelée à l'échéance, et le palais transformé en opéra comique.
(43) Les services non strictement exécutifs de la Commission européenne sont dissous. Les services exécutifs sont versés au Secrétariat général. La liste à suivre.

Trois axes de développement pour la Confédération :

I.- Un marché commun totalement libre et fermé
(titre original: Economie : la préférence communautaire)


parcs à huîtresLes demi-mesures ne sont pas praticables, les questions de préférence, une source de disputes sans fin. Par contre un marché totalement libre donne de l'air aux producteurs européens à la condition que les taxes et accises soient unifiées, si possibles alignées sur le moins disant, pour éviter le dumping fiscal des marchés de consommation.
A noter que le tarif douanier extérieur commun existe et reste performant.
Un marché commun et libre fonctionne mieux avec une monnaie commune, c'est l'évidence même comme le savent tous les grands espaces économiques du monde.

ACTIONS 5 ? :

(51) Lancer la réforme fiscale dans la plupart des pays membres de ce marché libre pour la moindre collecte de taxes sur la consommation en la faisant piloter par une instance confédérale temporaire de conseil et coordination.
(52) Consolider l'Euroland en constitutionnalisant dans chaque Etat l'interdiction de voter des déficits budgétaires, avec une période de réduction des dérives financières actuelles de quinze ans.
(53) Dépénaliser les écarts nationaux au profit d'une procédure d'exclusion de l'Euroland par paliers.
(54) Oeuvrer à l'eurolandisation de tout le marché libre commun.

II.- Une Sûreté confédéralisée
(titre original: Sécurité : la surveillance du territoire et des espaces maritimes)


vignette eurocorpsLa Confédération a vocation à prendre en sous-traitance sur commande certains pouvoirs régaliens des membres qui le souhaitent.
Par exemple, elle pourrait prendre en charge au sein du secrétariat général la diplomatie commune aux trois états baltes ; ou la police intégrée des frontières orientales continues de la Pologne, Slovaquie et Hongrie ; ou encore un corps international des gardes-côtes de la Baltique.

Reste la question cruciale de la guerre, que l'on ne verra jamais bien sûr.
Le souci est moins dans la souveraineté des Nations pour leur défense que dans une sécurité crédible de leurs peuples. Les beaux principes font parfois de grands champs de croix à petits bénéfices.

S'il est évident que la défense de petits espaces est dépassée par la vitesse des mobiles, on ne doit rechercher que la meilleure solution aux plans stratégique et tactique, laissant bien des fiertés sous le boisseau.
Une imbrication policière permanente de type Schengen est la meilleure réponse au terrorisme international et au grand banditisme.

Une défense européenne reste un objectif louable pour les générations futures si elles veulent marquer l'espace européen à côté de celui des supergéants de demain, mais soyons honnête et avouons qu'elle est impossible dans un esprit confédéral de souverainetés préservées, car son efficacité au meilleur coût implique l'intégration des moyens d'alerte, de transport et de combat et donc de commandement.
Cet outil existe imparfaitement dans l'OTAN qui peut respecter les souverainetés nationales par le règle de l'unanimité.
Autant la rénover en attendant que les Européens acceptent de "se payer" une vraie défense à eux-seuls, ce qui n'est pas demain la veille, s'ils doivent déjà rogner sur leurs prestations sociales extravagantes pour revenir à l'équilibre des comptes.

ACTIONS 6 ? :
(61) Accroître l'otanisation de l'Eurocorps (feue-PESD) en y reversant les brigades blindées déjà labellisées NATO et l'aéromobilité, afin d'obtenir une masse critique européenne homogène au sein de l'Alliance. Peut-être est-ce l'idée de M. Sarkozy.
(62) Mutualiser la logistique militaire européenne autour du programme de transport aérien tactique EADS simplifié, et d'un programme d'équipements amphibies projetables. La verser à l'Eurocorps.
(63) Intégrer les gardes-côtes par bassin hydrologique (on ne voit pas de frontières sur l'eau et l'on risque l'ouverture du feu des batteries monégasques si le GPS est en panne).

III.- Le bel ordre classique
(titre original : Rétablir l’ordre naturel)


deesse athenaEntre la barbarie des brumes nordiques et celle des vapeurs bitumineuses de Mésopotamie, l'Europe est née à la civilisation en un endroit précis : la Grèce antique. La source de nos valeurs est toute là. Tout ce qui précéda était barbare, mais on peut en préférer d'autres et n'être dès lors plus "européen".
Ces valeurs primitives ont fait pousser bien des rameaux qui doivent être reconnus comme branchés sur ce même tronc. L'arbre s'épanouit dans la divergence de sa ramure.

Quant aux racines chrétiennes de l'Europe, reconnaissons qu'il n'y a pas de vrai consensus autre que historique, tant du moins que les valeurs qui en proviennent divergent sensiblement selon les Eglises. Nos racines sont plus celtiques et gréco-romaines que "chrétiennes".
De plus, les valeurs compassionnelles réputées chrétiennes, se prêtent mal à la dureté des temps et aux défis d'un siècle qui finira encombré de 10 milliards de lemmings.
Nous attendrons le XXII° siècle pour tendre l'autre joue.

ACTIONS 7 ? :
(71) Aucune.
(72) Faire interdire les communautarismes extra-européens et exclure des registres sociaux leurs actionnaires.
(73) Stopper l'islam à l'étiage actuel partout en Europe en le privant de subsides et de foncier.
(74) Décréter l'immigration zéro en France¹.

Que faire au premier jour ?
REDIGER LA CHARTE


Préambule de l'Alliance Royale
« les Etats sont les mieux placés pour assurer la défense de leurs peuples et de leurs intérêts fondamentaux. Ils doivent rester maîtres de toute politique menée dans cette perspective : les responsabilités des instances européennes ne peuvent avoir lieu que pour des questions pour lesquelles l’échelon européen est pertinent et par délégation des Etats, dans le cadre de coopérations multipartites. Ces coopérations doivent s’inscrire dans une logique d’espace naturel, formant ainsi une communauté d’Etats européens liés non seulement par la géographie et la convergence d’intérêt mais également par le partage de valeurs communes ». (épilogue du programme de l'AR)


Note (1): sujet abordé assez complètement par ici.



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vendredi 20 mars 2009

Du grand Duduche au Berger allemand

hibouLa semaine écoulée n'est pas celle du pouvoir absolu. Ainsi le Nassau sera-t-il passé par les fourches caudines du parlementarisme, abonné lui-même à l'existentialisme corrompu de ce nouveau siècle qui pique ses vieux pour ne pas lui-même souffrir. Car ne vous y trompez pas, le "dépêchement" légal obtenu à Luxembourg soulage autant les familles du patient, encombrées d'un cadavre qui parle, que celui-là dont la DLC est échue.
Le prince a préféré la pompe de la fonction à son essence, ou n'a pas compris la minutie de la complication monarchique qui faisait de lui le dernier fusible du Bien commun, à charge d'expliquer non lui-même et ses vapeurs comme un casuiste de soupentes le lui a conseillé, mais le destin de l'espèce que Dieu lui a confiée, en usant et abusant d'une pédagogie jamais lassée.

Mais peut-être en ces temps de concurrence effrénée a-t-il succombé aux exhortation des cliniques et banques granducales, affolées de voir partir en Suisse mourants payants et espérances des hoirs. Portemont des Manants a tout dit ici...
Je conseille désormais à son altesse les plumes noires au bicorne, c'est tendance chez Chantal Thomass, et comme le flutiste du conte : restons-en là !

La bronca médiatique¹ qui a épargné le prince couché, n'a pas raté le pape. Je ne m'en serais pas ému plus que ça dès lors que la sexualité débridée du continent noir est à la racine de la pandémie comme nous le démontre sans tapage une étude de la Fondation genevoise pour la formation et la recherche médicales dont on peut prendre connaissance par ici.

On y lit que « la culture – en Afrique - est le plus grand obstacle de la prévention du sida pour les femmes. La culture est définie ici dans son acception élargie des rôles divers et respectifs qu’attribue une société à la femme et à l’homme ; ce qui fait dire à Asamoah-Odei "qu’être marié peut être le plus grand facteur de risque de contamination du virus HIV". C’est parce que la pratique sexuelle extra-conjugale est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, en raison des contraintes culturelles qui pèsent sur les femmes, mais aussi de la dépendance économique dans laquelle celles-ci se trouvent, qu’elles sont plus exposées que les hommes à la contamination ».
C'est en délayé l'histoire de la bite des noirs qui a tué la réputation de Pascal Sevran à la fin de sa vie.

papeDonnez-leur la capote, il ne se sentiront plus p... ! C'est ce qu'en termes plus choisis le Saint-Père a voulu dire dans l'avion qui le conduisait au Cameroun. Malheur à lui d'être aussi nul en communication. Haro sur le berger allemand insensible à la souffrance humaine ! Et de voir le rallye de la Guêpe de Bizerte et du Faux-bourdon de Dax au concert du Mépris, m'a signalé qu'il y avait un truc :
C'est des nègres, chère Médème ! On ne peut pas enseigner aux nations africaines que la meilleure prévention contre une MST aussi meurtrière que le Sida est de s'abstenir de jouir comme des babouins et que la plus sûre voie du bonheur est la morale et la fidélité conjugale. D'autant qu'ils doivent adopter avec les droits de l'homme notre civilisation de liberté à outrance jusqu'à la trithérapie qu'ils ne sauront jamais se payer. Enculons-nous, Folleville² !

Sont-ils donc des bêtes pour ne s'intéresser qu'à leurs accouplements ?
- Des bêtes, non, mais ... enfin quoi, vous voyez bien ...

Sans illusion sur le thuriféraire de la Jaquette, je ne savais pas en revanche que la québéquitude avait autant affaissé Alain Juppé qui envoie le spi vent debout !
C'est la permissivité globalisée qui pose problème, pas le pape !

Les évêques du Tchad avaient fait une déclaration en 2002 qui résume bien l'angle d'attaque de l'Eglise catholique : « Il est de notre devoir de dire qu’il existe des moyens meilleurs que le préservatif pour se préserver du sida : la fidélité conjugale, le fait de n’avoir qu’un partenaire, de le respecter, le fait de grandir dans la capacité d’aimer véritablement... Nous refusons, compte tenu de notre mission, d’entrer dans cette logique qu’à la question dramatique du sida, on réponde aussitôt préservatif ».

C'est clair et loin du mépris condescendant affiché dans la compassion hypocrite d'une élite en mal d'écrans, véhiculée par les médias affamés de scandales qui n'en sont pas mais qu'ils fabriquent pour vendre. Tous les peuples ont droit à s'élever.
Dans le projet que Dieu lui a confié, Benoît XVI est ici-bas pour servir le droit canon.
Otez-vous de la trajectoire !


Note (1): un exemple de la manipulation des cervelles sur le blogue philosophique de Libération "24 heures philo" où on atteint le "crime contre l'humanité", pas moins, dès lors que l'homme doit absolument baiser pour être raccord avec sa nature profonde. L'en priver contrevient à son "humanité"; c'est donc un crime contre l'humanité. Fallait oser ! No problem, puisque c'est contre le pape.
Note (2): ... l'Allemagne paiera ! Sinon le Sidaction.




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jeudi 19 mars 2009

Cassez le doute !

L'affaire Cassez arrive à point pour relayer les SDF au Pipoland qui voit avec angoisse revenir les beaux jours. Il est loin le tohu bohu betancouriste qui avait meublé les longues soirées de l'hiver 2007 à attendre en vain que meure la martyre colombienne. Dieu (à ses dires) s'était mis en tête de la sauver des griffes de la Révolution à moitié incinérée par un président-marteau.
"On" nous dit depuis qu'elle ne fut jamais en détention la victime suppliante, mais un joli brin de kapo capable de mettre en péril ses voisins américains pour faire carrière dans la jongle. Chacun se démerde comme il peut pour survivre chez les Comanches. Elle en est sortie... et demande le divorce !

Cassez, c'est du sérieux et facile en plus. Plus question de mélanger la Révolution bolivarienne et les Contras étatisés. Les méchants c'est eux, tous ensemble; les gentils c'est nous ! Même un enfant de CM1 peut gober la fable.

On l’a accusée de participer à des enlèvements. Le parti de Cassez nous signale que l'accusation a été montée de toutes pièces et qu'elle obéit à d’obscures motivations ; alors que Mlle Cassez clame son innocence depuis le début. Comme nul ne voit à qui profiterait le malheur de la Française il faut gratter un peu.

L'obscure motivation est bien celle qui a conduit l'ex-otage du gang du Zodiaque, la señora Rios Valladoras, à charger la fiancée du pirate qu'elle n'a jamais vue (au dire de la condamnée). Pourquoi plomber la belle "inconnue" alors que la police détenait déjà le meneur de jeu Israel Vallarta Cisneros, organisateur du séquestre. Ca vaut le coup de lire son témoignage livré à La Jornada le 13 juin 2008, dont bien sûr pas un mot n'est vrai :
(Original espagnol long à charger aquí)

Mon nom est Cristina Rios Valladares et j’ai été la victime d’une prise d’otage, au coté de mon époux Raul (libéré quelques heures plus tard pour réussir le sauvetage) et mon fils qui avait 11 ans. Depuis ce jour notre vie a totalement changé. Aujourd’hui nous souffrons d’un exil forcé par la peur et l’insécurité. Ma famille est détruite. Ce que mon fils et moi avons vécu du 19 octobre 2005 au 9 décembre de la même année, est indescriptible. 52 jours de captivité pendant lesquelles je fus victime d’abus sexuel et, les trois d’une torture psychologique. Le 9 décembre nous avons été libérés lors d’une opération de l’Agence Fédérale de Recherche (AFI). Israel Vallarta et Florence Cassez furent accusé de nous avoir pris en otage, puis ils furent arrêtés, cette dernière d’origine française, se présente maintenant comme la victime et non pas comme complice du jugement.

« Depuis notre libération, ma famille et moi nous vivons à l’étranger. Nous ne pouvons pas revenir à cause de la peur, car le reste de la bande n’a pas été arrêté. Depuis notre refuge, car on ne peut pas appeler maison un lieu où nous avons été forcé de vivre (à cause de l’insécurité), nous avons appris la nouvelle de la peine de 96 ans de prison que Florence Cassez méritait, cette femme dont j’avais écouté la voix à de maintes reprises pendant ma captivité…la même voix d’origine française qui bourdonne encore aujourd’hui dans mes oreilles, la même voix que mon fils reconnaît comme celle de la femme qui lui prit du sang pour l’envoyer à mon époux avec une oreille qui lui ferait penser qu’elle appartenait à son fils.

Maintenant j’apprends que Florence réclame justice et clame son innocence. Et moi j’entends dans ses cris la voix de la femme qui, jalouse et furieuse, criait sur Israel Vallarta, son petit ami et chef de la bande, que s’il recommençait à s’approcher de moi (elle entra par surprise dans la pièce et elle le vit m’embrasser) elle se vengerait sur moi. Florence raconte « le calvaire » de la prison, mais elle voit sa famille dans le pénitencier, elle fait des appels téléphoniques, elle réalise des interviews pour la presse et elle ne craint pas chaque seconde pour sa vie. Je ne détaillerai pas ce qu’est un véritable enfer, c’est-à-dire, une prise d’otage.

Ni ma famille ni moi n’avons l’envie ni la force de faire une campagne médiatique, diplomatique et politique (comme celle que sa famille est en train de réaliser), pour permettre au gouvernement français, à la presse nationale et internationale d’écouter l’autre version, c’est-à-dire, celle de la parole des victimes de la bande à laquelle appartenait Mademoiselle Cassez. Florence qui est une preneuse d’otage et non pas seulement la petite amie d’un preneur d’otage (avec lequel elle vivait dans un ranch au moment de la captivité de mon fils et moi), l’idée qu’elle puisse apparaître comme une victime et qu’elle lutte pour qu’on modifie sa condamnation. Si elle y arrive ou non, ce n’est pas à nous d’en juger, bien que cela continue à nous blesser.

Cette lettre est uniquement pour nous soulager. L’affaire est aux mains de la justice mexicaine. Nous n’interviendront plus publiquement, nous ne donnerons plus d’interviews à la presse (notre indignation nous a poussés à en concéder quelques unes), nous utilisons et utiliserons toute notre énergie pour protéger l’intégrité de notre famille et dans le but de nous guérir du mal qu’ils nous ont fait. La nouvelle effervescence que ravive l’appel de la condamnation et le remous médiatique qu’il provoque nous met de nouveau en danger.

Merci pour votre attention.
Cristina Rios Valladares »


Cette lettre a été reproduite sur plusieurs blogues (dont Rue89) mais curieusement n'a fait l'objet d'aucun rebond dans la presse "mainstreet". A ce témoignage accablant, le génie du barreau, Me Berton, n'oppose que des viols ... de procédure, des fautes de dates dans les dossiers et finalement, dénonce le bordel judiciaire mexicain, mais ne conteste pas la matérialité du témoignage ci-dessus, sauf en mettant en avant la rédaction d'une page de l'instruction qui délocaliserait le lieu de séquestration loin du ranch.

Cassez est condamnée pour quatre enlèvements, alors que son avocat conteste le quatrième. Il aura gain de cause puisque un jugement d'appel enlèvera 20 ans sur 96¹ le 3 mars 2009, de même pour les peines accessoires mal fagottées (b, c et d de la note 1). Il en reste 60 pour 3 enlèvements qui, semble-t-il, ne peuvent être contestés faute de moyens d'attaque, et malgré le désordre inimaginable de la procédure !

Flore,ce et Israel
Le président des Droits de l'homme et protecteur de l'irréprochable justice française a-t-il fait la leçon à son homologue mexicain ? Cela m'étonnerait de la part de l'ancien chef de la police qui fit face à ce genre de "démontage" quand il était place Beauvau. Il est probable que l'on s'est contenté de gérer la question médiatique et que Mlle Cassez rentrera en France purger la moitié de sa peine ramenée sans doute à 20 ans par confusion des deux autres, même si ce n'est pas orthodoxe. De toute façon le public mexicain n'en a cure au milieu de la rafale de rapts en tous genres qui ponctue ses semaines !

Comme tous les gens impliqués en France malgré eux par les médias hexagonaux, je juge sur les pièces diffusées, pas sur une audience privée de la plaignante ! Pour moi le témoignage de Mme Rios Valladeros - La Jordana n'a pas été assignée pour l'avoir fabriqué - contredit la thèse "familiale" de la blanche caille jetée aux chiens. Quant au foutoir exotique ... il n'est que de prononcer "Outreau" ou "Villemin" pour s'en affranchir.

Mlle Cassez va rentrer faire ses 10 ans. Peu de chances que son fiancé Israel l'accueille à la sortie, il n'est pas encore jugé. M. Delanoë va-t-il déployer le calicot au balcon de l'Hôtel de Ville, car au fond c'est sans doute un chic type ?


Note (1): Les 96 ans se décomposent ainsi :
(a)- 4 enlèvements (20 ans chacun)
(b)- association de malfaiteurs : 8 ans (l'avocat dénie l'association puisque aucun complice n'a été arrêté et que la loi mexicaine fixe une association à trois membres)
(c)- possession d'armes : 4 ans (aucune arme n'aurait été retrouvée au ranch)
(d)- possession de munitions : 4 ans (ça va avec sinon le pistolet est un simple outil contondant)






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mercredi 18 mars 2009

La marche de jeudi

Demain nous marcherons contre la Crise, les nains de jardin et la hausse du boeuf ! Mme Parizot parle de "facilité", elle est trop bien élevée. Nous ne dirons pas encore le ridicule de ce pays dont le secteur protégé défile sans arrêt, renforcé cette fois des victimes de la vieille industrie, mais aussi des embusqués et oisifs de tous types, sans compter les fêtards à capuche qui fermeront les cortèges pour se faire des souvenirs. Notre élan compassionnel de commande nous porte vers l'histoire et ce texte fondateur d'une certaine syndication du labeur que fut la Lettre sur les ouvriers du 20 avril 1865 publiée par le comte de Chambord, lettre qui est présentée par Nicolas Chotard des Lys de France dans son bulletin que nous avons le plaisir de reprendre ici.

L'ouvriérisme, valeur princière

En cette fin du XIX° siècle, le peuple comprit ce que le mot "liberté" signifiait pour un révolutionnaire. Après la nuit du 4 août 1789 et la loi Le Chapelier¹ de 1791, l'esprit des Lumières acquit la norme législative et on entra sans le savoir encore, dans "le monde de Zola". Un régime libéral était instauré, mais comme l'a si bien enseigné le professeur Rouast, il ne pouvait conduire qu'à un régime anarchique, un état de choses dans lequel chacun cherche à se débrouiller, fût-ce au détriment des autres ; c'est le régime dans lequel les plus forts triomphent des plus faibles. Socialement, cette législation libérale supprima sept siècles de fondement de l'organisation du travail².

ChambordLe comte de Chambord dans sa lettre sur les ouvriers, constatait les méfaits de cet individualisme révolutionnaire : « La liberté du travail fut proclamée mais la liberté d'association fut détruite du même coup. De là cet individualisme dont l'ouvrier est encore aujourd'hui la victime (ndlr: 1865, que dire alors en 2009?). Condamné à être seul, la loi le frappe s’il veut s’entendre avec ses compagnons, s’il veut former pour se défendre, pour se protéger, pour se faire représenter, une de ces unions qui sont de droit naturel, que commande la force des choses, et que la société devrait encourager en les réglant.
Aussi cet isolement contre nature n’a pu durer. Malgré les lois, des associations, des compagnonnages, des corporations, se sont ou rétablies ou maintenues. On les a poursuivies, on n’a pu les anéantir. On n’a réussi qu’à les forcer de se réfugier dans l’ombre du mystère, et l’individualisme proscrit a produit les sociétés secrètes³, double péril dont soixante ans d’expérience ont révélé toute l’étendue.
L'individu, demeuré sans bouclier pour ses intérêts, a été de plus livré en proie à une concurrence sans limite, contre laquelle il n'a eu d'autre ressource que la coalition et les grèves ».
Et Chambord d'indiquer comme élément essentiel de la réorganisation politique et sociale, la constitution volontaire et réglée des corporations libres.

Comme le précise le professeur Georges Lescuyer, « le corporatisme s'oppose non seulement au droit révolutionnaire républicain, mais au droit parlementaire anglais et à la monarchie orléaniste que représente alors le comte de Paris. L'autorité politique ne s'exprime pas par un élu. Elle s'incarne dans un prince, en vertu du droit divin providentiel selon la thèse de Bossuet rajeunie par Maistre, et conformément au droit historique de la succession héréditaire ».

H. des HouxGuy Augé lui-aussi l'avait bien vu en soulignant que « légitimisme et orléanisme se heurtaient encore sur ce qu'on commençait à appeler la Question sociale. Tandis que le régime louis-philippart exaltait les "classes moyennes", c'est à dire principalement la haute bourgeoisie, et entretenait les meilleurs rapports avec le monde des affaires en faisant montre de la plus complète inconscience en face de la dégradation du prolétariat urbain, les légitimistes qui ne pouvaient en tant que chrétiens convaincus demeurer indifférents à cet état de choses, réclamaient une amélioration du sort des classes laborieuses. Ce sont les fidèles d'Henri V qui se retrouvent parmi les tout premiers catholiques sociaux. Ces gentilshommes, souvent retournés à la terre après 1830, n'avaient en tous cas jamais perdu le contact avec les milieux populaires, paysans et artisanaux, et ils étaient beaucoup mieux préparés à comprendre leurs problèmes que les notables orléanistes ».

- ©Nicolas Chotard -


A la mort de Chambord en 1883, on vit ainsi certains légitimistes épris de justice sociale rallier la République qui dans le droit fil de 1848 prenait la Question sociale à bras le corps, plutôt que rejoindre le parti d'Orléans inféodé alors aux possédants et à la Forge. Le profil type du transfuge sincère est celui du journaliste Henri des Houx qui se distinguera dans la querelle ultramontaine sur les associations cultuelles gallicanes postérieures aux lois de séparation de 1905 ; ces associations visaient à séparer le dogme et le foncier (clic ici) pour récupérer les lieux de culte. Rédacteur en chef du Journal de Rome, il ira jusqu'à combattre la dérive libérale du pape Léon XIII traitant son entourage de "jésuites allemands".

sidérurgiste
De ces temps nous reste un paragraphe de l'encyclique Rerum Novarum de Léon XIII sur la condition des ouvriers qui pourrait orner la page d'accueil de tout syndicat, mise à part l'atomisation des forces de production qu'elle ne traite pas : « Que le patron et l'ouvrier fassent tant et de telles conventions qu'il leur plaira, qu'ils tombent d'accord notamment sur le chiffre du salaire. Au-dessus de leur libre volonté, il est une loi de justice naturelle plus élevée et plus ancienne, à savoir que le salaire ne doit pas être insuffisant à faire subsister l'ouvrier sobre et honnête. Si, contraint par la nécessité ou poussé par la crainte d'un mal plus grand, l'ouvrier accepte des conditions dures, que d'ailleurs il ne peut refuser parce qu'elles lui sont imposées par le patron ou par celui qui fait l'offre du travail, il subit une violence contre laquelle la justice proteste. ».

C'est le marxisme qui aura raison du désordre créé par la Révolution française en codifiant la lutte des classes et en légitimant la dictature du prolétariat, aujourd'hui vieilles lunes qui ont encore leurs adorateurs.

Marchons, marchons !



Note (1): la loi Le Chapelier, dans ses articles 4 et 8, punit l'entente collective formée pour refuser le travail ou ,ne l'accepter que sous certaines conditions, et condamna tout attroupement provoqué dans le but d'entraver la liberté de travail. Si ce n'est une disposition bourgeoise, qu'est-ce donc?

Note (2): un des premiers syndicats ouvriers organisés de l'extérieur sous une forme moderne est celui des ouvriers métallurgistes du Creusot, le SOM créé le 31 mai 1899.

Note (3): il évoque les franc-maçonneries, précurseurs des trade-unions anglaises qui allaient plus tard se fédérer en syndicats nationaux outre-manche.






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mardi 17 mars 2009

Que d'eau !

tubS'est ouvert hier à Istanbul le V° Forum mondial de l'Eau. Quinze mille responsables passeront dans les travées pour exprimer leur inquiétude, dénoncer le gaspillage et le pillage, montrer du doigt des hyper-consommateurs que sont les nord-américains, et pour beaucoup, trouver ou consolider leur job. Le prince Charles-Philippe d'Orléans qui n'est pas rationnaire d'une ONG hydraulique, est très en pointe sur la question de l'eau et nous vous adressons à son blogue pour vous en convaincre et profiter de ses synthèses très bien faites, en cliquant ici et .
C'est une obsession louable qu'il partage avec Jacques Chirac dont le discours du 13 novembre dernier à l'UNESCO résonne encore à nos oreilles :...

« Il faut consacrer l’accès à l’eau comme un droit humain universel. Il faut que chaque homme, chaque femme, chaque enfant, se voie effectivement reconnu dans son droit imprescriptible à pouvoir boire et à pouvoir se laver sans risquer sa vie. En 2008, la dignité la plus fondamentale de la personne humaine est ainsi toujours niée, en silence, sans bruit, car il est malséant d’en parler : en Afrique, un enfant peut encore mourir d’une simple diarrhée. »

le bain de Bridgman
Iront-il chez les Turcs bras dessus bras dessous ? Ils ne nous en ont pas prévenus. Une question géopolitique qui leur plairait de débattre publiquement sera très certainement soulevée lors de ce forum : Quand sera donc créée l'agence régionale de bassin qui gouvernera les deux fleuves majeurs de Mésopotamie, le Tigre et l'Euphrate ? Cent dix millions de gens sont tributaires des ressources hydriques anatoliennes, la Turquie d'Asie, la Syrie et l'Irak.
L'unité de bassin a été brisée par la dissolution de l'Empire ottoman au profit des puissances occidentales qui ont déstabilisé toute la zone en laissant s'affronter les nouveaux gouvernements consommateurs en compétition démographique forte sur une ressource limitée.

Quand fut déclenchée la deuxième guerre d'Irak par la coalition anglo-américaine, tous les occidentaux y virent l'intrusion de TEXACO sur les champs de naphte, quand tous les Arabes y virent eux, l'intrusion des infidèles au pays de l'eau douce. Car si tous leurs pays ont du pétrole (ou des phosphates), à l'exception de l'Egypte seul¹ l'Irak a de l'eau, turque d'accord, mais de l'eau douce, abondante... jadis.
Remarquons en passant qu'Israël n'a ni pétrole ni eau en propre depuis que le Jourdain n'atteint plus la Mer morte, ce qui explique bien des choses à commencer par la frontière zigzagante entre l'Etat hébreu et les Palestiniens, ou sa résistance à évacuer le réservoir du Golan.

la mare de l'oasis
Mieux organisée, L'ancienne puissance tutélaire sut valoriser son capital hydrique anatolien dans les années 70 en développant barrages hydroélectriques et irrigation agricole, au détriment des pays en aval. Si la puissance militaire turque exclut du schéma polémique un conflit ouvert, il est de tradition dans ces contrées de passer par d'autres voies pour marquer son irritation, et la question kurde est aussi une histoire d'eau.
La Turquie comme l'Irak ne veulent d'aucune indépendance d'un Sud-Kurdistan revanchard qui tient les eaux de fonte indispensables pour compenser la salinisation du Tigre.
L'Irak est par contre en dispute ouverte avec la Syrie qui par son grand barrage (Taqba) sur l'Euphrate la prive d'une ressource essentielle.
La carte ci-dessous en dit plus long qu'un paragraphe :

carte hydrologique du Moyen Orient
Si le forum d'Istanbul faisait progresser la question mésopotamienne, ce serait un signal fort pour les autres conflits hydrologiques dans le monde, bassin nilotique, Syr-Daria, mer d'Aral, Lac du siècle d'or au Turkménistan, Cachemire, rio Paraná etc... Jusqu'ici, l'eau était un paramètre polémique accessoire d'une guerre potentielle. Bientôt l'eau deviendra un risque majeur de guerre. Après la guerre du feu, la guerre de l'eau ?
Notre corps est fait à 86% d'eau. C'est un souci essentiel de temps long qui va bien aux monarchies. Saurons-nous l'accaparer ?

PS : On ne peut évoquer l'or bleu sans citer les monstres asiatiques que sont d'une part la canalisation du terrible Yang Tsé Kiang en Chine (barrage des 3 Gorges) et la connexion des deux fleuves chinois, et d'autre part l'interconnexion des fleuves himalayens de la péninsule indienne, un projet gigantesque de 120 milliards de dollars exigé du gouvernement par la Cour suprême de New Delhi. Ces projets heurtent les projections écologiques dans leur hiérarchisation des espèces.


Note (1): l'autre château d'eau, plus modeste, est le Liban, d'où l'intérêt soutenu que lui porte la Syrie déficitaire.



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