mercredi 28 février 2018

Parkland never again ?

Pistolet des Ateliers Nationaux de France ca. 1790 - shooté par Rama — CC BY-SA 2.0-fr

Tout le monde entend parler du Second amendement de la Constitution des Etats-Unis d'Amérique sans l'avoir lu, et pourtant il ne s'agit que d'une phrase, la voici :
"A well regulated Militia, being necessary to the security of a free State, the right of the people to keep and bear Arms, shall not be infringed."
Il y a quatre mots dans ce texte qui est parfaitement clair, et pourtant l'esprit chicanier américain est parvenu à créer une jurisprudence. On s'en imprégnera en lisant l'article ad hoc chez Cornell en cliquant ici.

1) Militia : la sûreté publique peut être confiée à une milice ; ce qui est une excellente garantie de bon emploi, la hiérarchie surveillant ses effectifs dans les règles d'usage ;
2) State : C'est une affaire sérieuse qui concerne la sécurité de l'État, du comté, de la ville ;
3) People : Ce sont les civils par opposition aux soldats ;
4) Arms : A l'époque de sa rédaction (1791) les constitutionnalistes connaissaient les fusils à poudre noire rechargeable par le canon. Le texte dit aussi que les miliciens conservent l'arme chez eux et sont autorisés à sortir avec elle. Leurs enfants ne vont pas en cours avec un soufflant.

D'interprétations en exégèses savantes, on se retrouve en 2018, pour les meilleurs bénéfices du Rifle Business, avec un gamin perturbé de 19 ans qui achète librement des armes et va défourailler dans son ancien lycée avec un fusil automatique AR-15 faisant dix-sept morts !

Nous n'entrerons pas dans la dispute américaine entre le gros business et la corruption institutionnelle des parlementaires qualifiée de lobbying¹, ce sont leurs problèmes, ce sont leurs morts ! Mais nous ne nous privons pas de dire à nos lecteurs américains que dans cette affaire après bien d'autres (je pense au carnage de Colombine en 1999) l'American Way of Life en a pris un sacré coup.
L'insécurité réelle dans nos pays européens doit être combattue en rehaussant les capacités de police en voirie et en adoptant des lois plus dures contre la violence, avec des peines planchers interdisant la "compréhension" dans l'intime conviction des juges. Sans doute pas en ouvrant un rayon d'armement chez Lidl !
Note (1): On peut fouiller OpenSecrets.org par exemple pour 2017

Le mouvement lycéen Never Again qui grandit aux Etats-Unis a tout mon soutien, ce qui ne l'aidera pas beaucoup, mais par principe, nous devons dénoncer en mémoire des victimes l'usurpation constitutionnelle de la National Rifle Association. Les gros sponsors qui la fuient ont anticipé une issue défavorable à leurs intérêts ; et l'intérêt c'est important aux States. Peut-être que finalement, en tapant au portefeuille, les gosses viendront à bout des gros cons !


Postscriptum
Royal-Artillerie parlait déjà du Second Amendement au moment de la tuerie de Newton en décembre 2012 : De la milice et des armes à feu.


mardi 27 février 2018

Nature et paysans


« Le paysan [...] n'est plus l'artisan universel qu'il était autrefois ; il renonce à façonner ses outils, il les achète, ainsi que ses vêtements, les meubles, les semences, toutes sortes d'ingrédients. La machine remplace l'outil. L'agriculture devient en partie une industrie détachée de la nature, imposée à la nature comme les autres industries. Dès lors, étant perdu, comment le paysan pourrait-il sauver l'homme de la ville ? » (Drieu La Rochelle dans ses "Notes pour comprendre le siècle" (1940).

La nature reconquiert ses droits, et si elle avait une âme comme le veulent les romantiques, on dirait qu'elle se venge. La surexploitation des sols par le sous-solage et la chimie les stérilise ; dans l'esprit des exploitants, ils deviennent de simples supports de culture auxquels il faut apporter tous les nutriments pour produire et même l'eau. Le ciel est presque un handicap puisqu'il est devenu une variable imprévisible du résultat futur. Des cultures entières en Espagne ou aux Pays-Bas sont entrées sous serres sur des milliers d'hectares, la Frise n'a pas osé la banane mais ça viendra.

Nous sommes quand même arrivés au bout du modèle productiviste, tout nous le montre, et les paysans broyés par la "machine" et ses chiffres, se tuent. Il y a d'autres modèles d'agriculture, des modèles responsables, pérennes, mais qui heurtent les intérêts des puissances établies sur les terres et les filières, sans parler des producteurs d'intrants et des semenciers. Rien ne prouve qu'une alternative écologique soit capable de se substituer au productivisme pour nourrir les villes mais les rares occasions d'essayer un nouveau modèle doivent être saisies afin de le faire avancer, de le faire mûrir. Notre-Dame des Landes est une occasion. Elle a ceci de particulier que le gel des terres les a préservées du Génie Rural de Loire-Atlantique et du fameux remembrement destructeur des haies, des mares et des rus. Le bocage ancien est généralement intact.

Cliché Loïc Venance/AFP

La ZAD n'est pas encore évacuée que la FNSEA hurle, le Conseil départemental hurle. Toute expérience est niée. Ce bocage méprisé que l'on voulait bétonner jadis pour en tirer quelque chose, voilà qu'il devient intéressant. Les responsables locaux veulent démembrer les mille six cents hectares de l'aéroport pour les remettre en circuit dans la SAFER sous la patte de la Chambre d'agriculture (FNSEA). Le Conseil départemental (PS), humilié par la décision d'abandon de l'aéroport de Pharaon, veut récupérer les neuf cents hectares dont il était propriétaire auparavant, mais pour en faire quoi ? Il n'a pas vocation à cultiver. Peut-être une base de loisirs humides avec un lac en ciment ? D'autres propriétaires expropriés dans les règles veulent maintenant revenir sur leurs terres. Dans l'expérience ? Le préfet de Nantes doit établir les règles de revitalisation de l'espace sous la pression des élus locaux, mais c'est Matignon qui va impulser le cadre. Attendons.

La Confédération paysanne a de bonnes idées qui ont été testées au Larzac. De jeunes artisans se sont formés sur la ZAD aux métiers de la ruralité, qui veulent continuer sur toute la zone de chalandise du projet. Les apports extérieurs, anarchistes pour la plupart, ne resteront pas au sein de communautés paysannes qui ne demandent qu'à s'organiser. Il faut demain laisser un peu de temps à la décantation, procéder à l'amalgame des propositions nouvelles, favoriser les conditions de démarrage pour ensuite laisser faire. Si d'aventure il fallait durant des années accompagner financièrement le projet pour le viabiliser, on devrait considérer qu'il a échoué. Mais d'ici là, tentons le coup ! Restera à peaufiner des modes alternatifs de distribution bi-passant les trois ou quatre centrales d'achats qui font la loi et les prix en pesant sur la qualité. C'est un autre sujet dans lequel on parlera des lanternes.



dimanche 25 février 2018

JO de Pyeongchang, chapeau Séoul !


Célébrons la clôture des Jeux olympiques d'hiver en Corée du Sud magnifiquement organisés et qui nous ont fait croire à quinze jours de paix dans la péninsule. La détente était à l'agenda du tyran qui suit soigneusement le plan de dissuasion stratégique de son père et de son grand-père, mais des fois le temps échappe au décideur et la main passe... Acceptons-en l'augure !



La chanteuse la plus connue de K-pop CL a performé de manière percutante pour la cérémonie, mais la bande son télé était si mauvaise que nous vous proposons la version studio de sa maison de disques. Si vous entendez parler du "quartier Saint-Lazare" dans la chanson, sachez que vous êtes mauvais en coréen. Succès phénoménal, ce qui peut surprendre ou nous faire comprendre que les Coréens sont d'un autre monde, clinquant et compliqué à la fois, trop compliqué déjà pour le locataire de la Maison blanche qui profite de l'ambiance pour durcir les représailles économiques américaines.




vendredi 23 février 2018

MMLP à la CPAC 2018



Par courtoisie du Washington Post

Tout est dit mais on y reviendra. Marion Maréchal-Le Pen a réussi son examen de passage à la Conservative Political Action Conference de 2018 au Gaylord Convention Center de National Harbor (Maryland). Même si elle ne fut pas le clou du spectacle comme le suggèrent les commentaires de la presse de Washington (soixante-six intervenants étaient inscrits), Time Magazine en a fait néanmoins un titre (clic) avant d'incruster dans l'article la vidéo du vice-président de la NRA, sujet sensible s'il en est cette semaine aux Etats-Unis.

Avec son projet français d'académie de sciences politiques et managériales, La petite-fille du Pirate sort complètement du jeu politicien sclérosé et attaque le Mont Blanc par la face culturelle. Ça sert à ça, la jeunesse !



Postscriptum du soir

Pour vos archives, original français du texte ayant été délivré en anglais à la CPAC 2018 par Marion Maréchal-Le Pen le 22 février 2018, repiqué de sa propre page Facebook, avec seulement deux ou trois retouches cosmétiques :

[...]

Aujourd’hui, je suis venue honorer deux cent quarante ans d’amitié. Notre amitié a commencé il y a longtemps, avant les plages de Normandie et les tranchées de Belleauwood, où l’écho de la bravoure de vos soldats résonne encore. Notre alliance est formée par la quête commune de la liberté. Mon pays, la France, fut la première à reconnaître votre indépendance. Ce fut avec le sang français, répandu sur le sol américain, que commença notre amitié. Aujourd’hui, plus de deux siècles plus tard, ici à la CPAC, nous nous tenons à nouveau côte à côte dans une autre bataille pour la liberté.

Cette liberté est un bienfait. Libertés économiques et politiques, liberté d’expression, liberté de conscience sont nos trésors communs. Après quinze cents ans d’existence, c’est nous, Français, qui devons à présent nous battre pour notre indépendance. Non, la France n’est aujourd’hui plus libre. Les Français ne sont pas libres de choisir leur politique, qu’elle soit économique, monétaire, migratoire ou même diplomatique. Notre liberté est dans les mains de l’Union européenne.

Cette Union européenne n’est pas l’Europe. C’est une idéologique qui ne sait que regarder vers l’avenir tout en souffrant d’amnésie historique. Une idéologie hors-sol, sans peuple, sans racines, sans âme et sans civilisation. L’UE est en train de lentement tuer des nations millénaires. Je vis dans un pays où 80% – oui, vous avez bien entendu – 80% des lois sont imposées par l’UE. La seule fonction de notre Assemblée est aujourd’hui de valider des lois faites par d’autres.

Que je sois claire : je ne suis pas offensée lorsque j’entends le président Trump dire « America First ». En fait, je veux que l’Amérique passe en premier pour les Américains. Je veux l’Angleterre pour les Anglais. Et je veux la France pour les Français !

C’est pourquoi je me bats pour que la diplomatie française conserve son rôle unique, de lien entre l’Est et l’Ouest. Une longue histoire nous a permis de former des liens privilégiés avec l’Afrique, la Russie, l’Asie et le Moyen-Orient. Nous devons être capables de garder les capacités de décider pour nous-mêmes sur les sujets militaires et diplomatiques. Nos forces sont complémentaires.

Comme vous, si nous voulons que la France redevienne grande, nous devons défendre nos intérêts économiques dans la globalisation. L’UE nous soumet à une concurrence déloyale face au reste du monde. Nous ne pouvons accepter un modèle qui produit des esclaves dans les pays en voie de développement et des chômeurs en Occident.

Je refuse le monde standardisé proposé par l’UE. Je considère que les peuples ont le droit à une continuité historique.
Ce que je veux, c’est la survie de ma nation, être capable de transmettre, pas seulement mon héritage matériel mais aussi mon patrimoine immatériel.

Les jeunes Français ne sont pas encouragés à découvrir et à aimer cet héritage culturel. On leur fait subir un lavage de cerveaux, à base de culpabilité et de honte de leur pays.

Le résultat, c’est le développement d’une contre-société islamiste en France.

Après quarante ans d’immigration massive, de lobbies islamiques et de politiquement correct, la France est en train de passer de fille aînée de l’Église à petite nièce de l’islam. Et le terrorisme n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ce n’est pas la France pour laquelle nos grands-parents se sont battus.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Parce que l’UE et la France ont oublié un point crucial : « pour s’ouvrir à l’autre, il faut un cœur ferme ; pour accueillir, il faut rester, et pour partager il faut avoir quelque-chose à offrir ».

Dans cette perspective, le modèle de société que nous portons est basé sur une conception de l’humain enraciné dans sa mémoire collective et sa culture partagée.

Sans nation et sans famille, le bien commun, la loi naturelle et la morale collective disparaissent cependant que perdure le règne de l’égoïsme.

Même les enfants sont devenus une marchandise ! Nous entendons dans le débat public « nous avons le droit de commander un enfant sur catalogue ». « Nous avons le droit de louer le ventre d’une femme ». « Nous avons le droit de priver un enfant de mère ou de père ». Non, vous ne l’avez pas ! Un enfant n’est pas un droit.

Est-ce cela, la liberté que nous désirons ? Non, nous ne voulons pas de ce monde atomisé de l’individu sans genre, sans père, sans mère et sans nation.

Que voulons-nous alors ?
Comme vous, je veux retrouver mon pays !

Je suis venu vous dire qu’il y a aujourd’hui une jeunesse prête pour cette bataille en Europe : une jeunesse qui croit au dur labeur, qui croit que ses drapeaux signifient quelque-chose, qui veut défendre les libertés individuelles et la propriété privée. Une jeunesse conservatrice qui veut protéger ses enfants de l’eugénisme et des délires de la théorie du genre. Une jeunesse qui veut protéger ses parents de l’euthanasie et l’humanité du transhumanisme.

Comme la jeunesse américaine, la jeunesse française est héritière d’une grande nation. À qui beaucoup est donné, et de qui beaucoup est attendu.

Notre combat ne doit pas être seulement électoral : nous devons diffuser nos idées dans les médias, la culture et l’éducation, afin de stopper la domination des libéraux et des socialistes.

C’est pourquoi j’ai récemment lancé une école de management et de sciences politiques. Le but ? Former les chefs de demain. Ceux qui auront le courage, le discernement et les techniques pour défendre les intérêts de leur peuple.

Le défi est gigantesque, mais les deux années qui viennent de s’écouler ont montré une chose : ne sous-estimez jamais le peuple ! Une bataille qui n’est pas menée est déjà perdue.

Le Brexit au Royaume-Uni, Manif-pour-tous en France, et, bien sûr, l’élection de Donald Trump prouvent une chose : quand les peuples ont l’opportunité de reprendre leur pays, ils la saisissent !

Par votre action et votre talent, vous avez réussi à remettre le conservatisme en priorité dans l’agenda politique. Construisons sur ce que vous avez accompli ici, afin que des deux côtés de l’Atlantique un agenda conservateur domine.

Je termine par une citation de Malher que j’aime particulièrement. Une citation qui résume le conservatisme moderne : « La Tradition n’est pas la vénération des cendres, mais la transmission de la flamme ». Vous fûtes l’étincelle. C’est maintenant à nous de nourrir la flamme conservatrice dans notre pays.

Vivent les nations libres, vivent les peuples libres et longue vie à l’amitié franco-américaine.

Merci.


lundi 19 février 2018

Un service en chantier


Moralement je suis contre le service militaire. Faire combattre les laboureurs en lieu et place des hoplites heurte ma vision d'une société classique. Chaque chose à sa place ! La conscription militaire rejoint le concept si meurtrier du citoyen-soldat fournissant son budget de morts aux états-majors libérés du souci d'économies en hommes. Aussi pour plusieurs raisons, le projet présidentiel de service national évite-t-il la version militaire qui a prévalu depuis la "Levée en masse" de 1793 jusqu'aux années Chirac. Mais les difficultés de tous ordres apparaissant à mesure que l'on construit ce machin, le pronostic vital du truc est engagé : soit le projet amalgame plusieurs missions qui satisferont les opinions diverses et éclairées jusqu'à devenir l'usine à gaz habituelle, notre spécialité française ; soit il sera remisé sine die jusqu'au retour à bonne fortune, car en plus ça coûte un bras. Il y a pourtant un problème à résoudre dans notre société et particulièrement dans notre jeunesse : l'égoïsme et la parcellisation.

Contrairement à jadis, les différentes classes jeunes coexistent sans se traverser, les sas de décompression fonctionnant très mal. Au sein de chaque classe, l'ascenseur social est le plus souvent en panne. Nous avons une société jeune bloquée au sein de laquelle montent les antagonismes et qui en plus se territorialise. On peut laisser les choses ainsi, à l'américaine, et c'est le communautarisme général qui n'a pas que des inconvénients (on sait où taper) ; on peut aussi avoir l'ambition de précipiter la mosaïque ethnique en une "nation". Auquel cas le SNU est un bon outil. Qu'en faire alors ?

Gal de La Porte du Theil
D'expérience, la cohésion la plus probable est obtenue dans le "faire-ensemble" plus que dans les grands discours ou les ateliers d'expression citoyenne. Aussi devrait-on creuser les domaines civiques les plus utiles où la réunion de main d'œuvre et de compétences est possible en grand nombre. Le premier domaine qui me vient à l'esprit est le secourisme. On peut dépasser la position latérale de sécurité et le bouche-à-bouche pour former la jeunesse à secourir son prochain immédiatement, et le sauver parfois. Les gestes appris, les connaissances assimilées ne s'oublieront pas et fourniront la reconnaissance réciproque dans chaque classe d'âge.

L'autre champ d'exercice en commun est le chantier. On pense en premier lieu aux chantiers de restauration du patrimoine, mais on pourrait aller jusqu'aux fouilles archéologiques. On peut pousser jusqu'à l'absurde et faire le canal Seine-Nord. Il se crée une vraie camaraderie dans ces espaces. On peut aussi profiter de la période de service national pour faire des présentations en immersion dans nos armées à ceux que tenteraient un engagement militaire. Cette possibilité serait plus sûre pour tester la motivation de l'engagé et réduire le coefficient d'abandons qui oblige à une coûteuse remonte des TED. L'Etat y regagnerait largement le prix.

Bref ! Les idées ne manquent pas et le succès est à portée, si les organisateurs parviennent à éloigner la bureaucratie qui ne manquera pas de compliquer à l'extrême le fonctionnement du schmilblick afin de garder la main sur le nouveau domaine.

Cela va sans dire, mais mieux en le disant, ces chantiers sont créateurs d'emplois dans les compétences recherchées d'encadrement et transmission de savoirs non scolaires. Finalement, nous vivrons le retour des Chantiers de Jeunesse. Gag ! Terminons sur un hymne de saison provenant de cette armée d'Afrique avec laquelle nous finirons un billet d'avenir.




Durée de la période ?
Je lance le dé : c'est le "4" qui sort. Quatre mois donc !
Plus besoin de débats au parlement.


jeudi 15 février 2018

Ouah ouah !


Les natifs du Klebs sont des gens bien avec tous les défauts de l'espèce, une agressivité génétique sans la stabilité de leur environnement et une fidélité sans bornes. Les caractères distinctifs détaillés sont à consulter chez votre voyante horoscopique habituelle que nous vous conseillons de croiser avec les prédications d'un géomancien de feng-shui (prononcez fantchoye).
Les plus beaux chiens sont les primitifs. On les reconnaît à ce qu'ils ne sont pas inhibés et peuvent chasser le loup. Nous en citerons le chow-chow, l'akita-inu et les grands spitz. Si vous avez des loups dans le quartier n'hésitez pas sur cette précaution utile ; et les bergers feraient bien d'y penser aussi pour les troupeaux qu'ils abandonnent à l'alpage, sauf à préférer toucher la prime. Bonne année lunaire à tous, même à ceux qui ne sont ni chiens ni chiants. L'année prochaine sera haram : celle du porc !




Gong Hey Fat Choy !


Elégance, force et courage du dobermann


lundi 12 février 2018

Une semaine pour (presque) rien !

Les sujets ne manquaient pas cette semaine qui sollicitaient nos avis autorisés (par qui, me dit-on dans l'oreillette) au premier chef desquels l'affaire du turban luciférien de The Voice. L'éditocrate que je déteste le plus et à la raie duquel je pisse avec le plus d'entrain a résumé parfaitement ma pensée en un seul tweet, comme quoi, il ne faut jamais dire fontaine...


La gamine ira loin, même peut-être jusqu'en Syrie quand le vacarme de la guerre aura cessé. Ce qui nous amène aux réactions grotesques du gouvernement Netanyahou sur «l'inadmissible violation» de l'espace aérien d'Israël par un drone des forces iraniennes stationnées en Syrie. De la part d'une équipe habituée à pénétrer les espaces aériens contigus au sien quand bon lui chante, ça ne manque pas de culot. Mais cette fois - comme nous le prédisions dans un billet resté fameux que l'on peut consulter ici - les forces aériennes israéliennes ont tapé dans le mur de la DCA syro-russe. Bilan, un F-16 désintégré et son pilote avec. On ne saura jamais si les autres sont rentrés avec des trous dans la carlingue, mais l'exagération de la réaction gouvernementale laisse croire qu'il y a de l'entretien programmé. A observer la séquence de représailles réciproques depuis trois mois, on note que le cliquet de rehausse est du côté israélien dans l'intention d'intimider le corps expéditionnaire iranien en Syrie. Rallumer le front au Sud-Liban, est-ce l'intention de Netanyahou pour laver la cagade de 2006 contre le Hezbollah ? La Galilée aux abris ? La saisine du Conseil de Sécurité ? La pièce est écrite d'avance.


La petite sœur du Tyran Kim
à l'ouverture des jeux olympiques
L'autre sujet intéressant est le rapprochement des Corées. Même s'il ne s'agit pas d'un renversement d'alliance, on ne peut ignorer la bonne volonté réciproque du retour au dialogue en dépit du bruit de ferraille militaire. Bien sûr, la Corée du nord suit son agenda dans lequel est prévue une pause dialectique pendant les jeux olympiques de Peyongchang, mais parfois les trêves créent des opportunités de détente et tous les protagonistes voisins l'ont bien compris, Russie, Chine, Japon. On ne peut savoir l'opinion des Etats-Unis tant que le président Trump n'a pas donné l'axe d'effort intellectuel de sa diplomatie par tweet ! La Corée du sud est tentée d'acheter la paix à mesure que se précise la menace atomique de sa sœur communiste. Dur, dur pour le Département d'Etat à nouveau pris à contre-pied. Rex Tillerson doit être saturé de jouer au clown blanc sur la piste du cirque Trump !


Plus intéressant est l'abandon définitif du projet d'aéroport en Loire atlantique. Les édiles régionaux avaient fabriqué un concept unique au monde dans lequel l'accroissement des capacités aéroportuaires d'une zone de chalandise apporterait un surcroît de développement économique. Partout ailleurs (où l'on compte les deniers publics) les capacités de trafic d'une zone considérée sont ajustées aux besoins exprimés et aux anticipations sûres, comme à Montréal ou à Hong Kong. L'aéroport de Château-Bougon est bien suffisant pour l'agglomération nantaise qui restera longtemps une région périphérique de l'Union européenne. Le doubler n'aurait rien apporté de plus, sauf des rubans à couper et des neveux à placer. Mais c'est plutôt le "programme écologique" de mise en valeur du bocage libéré qui excite l'imagination. Va-t-on prouver quelque chose à base d'anarchie créatrice ? C'est le défi.

Reste quelques sujets morts que nous allons économiser, comme les autonomies corse et catalane, le délire logique de Tabarnia, l'impossible coordination du G5-Sahel et les anciennes pulsions de monsieur Hulot en vacances.

Quittons-nous sur un coup de chapeau à Perrine Laffont, bosseuse de la belle race pyrénéenne de courage et de volonté, qui, à dix-neuf ans, rentre en Ariège avec la médaille d'or olympique.

Perrine Laffont
championne de ski de bosses





mardi 6 février 2018

Hommage à Claude Érignac

 

- Hommage au préfet Erignac abattu par des pleutres le 6 février 1998 à Ajaccio -




L'histoire d'une lâcheté collective, c'est par ici !

 


lundi 5 février 2018

En 34 avec Céline

Gallimard ayant fait un refus à l'obstacle devant les cris d'orfraie des ligues "anti-anti" et des Klarsfeld, nous publions du Céline en relation avec l'émeute du 6 février 34. Il s'agit d'une lettre à Elie Faure écrite le 18 mars sur un bloc du Pigall's Tabac, répondant à la demande d'engagement de l'auteur auprès des Surréalistes pour contrer la montée du péril fasciste en France. Elie Faure est un médecin comme Destouches, et écrivain comme lui, avec lequel il entretiendra une correspondance suivie et spontanée.
On verra que s'il est réquisitionné par ses pairs, il n'est pas aisément disponible et réfractaire à l'embrigadement. C'est moins l'idée à défendre que la compagnie qui le rebute, le Voyage au bout de la nuit ayant été reçu diversement par les littérateurs du temps. L'émeute dont tout le monde parle ne l'a pas impressionné. Près du peuple qu'il soigne au dispensaire de Clichy, il a fait le tour de la question du personnel politique mais aussi des chefs des ligues offensives que l'on a peu vus sous la mitraille. Le ton est direct, sincère, c'est un anarchiste de talent.

Dans cette lettre Céline ne parle pas de juifs ? Comment se fait-ce ? Qu'allons-nous devenir dans nos petits commerces à l'encaustique si le Céline honni ne bave plus sur nous ? C'était de l'humour. Les pamphlets "Gallimard" sont vraiment dégueulasses et dépassent la haine ordinaire des Juifs sous la IIIè République. On les gardera pour des études universitaires car diffusés dans les Cités de la Peur, ils feraient un sacré carton. On fait quoi au fait de la haine arabo-musulmane des Juifs en banlieue ?
On en parle, on en débat, on fait des plateaux télé. Avec qui ? Des mecs payés au cachet qui font vendre plus de Nutella que d'autres ! D'où vient cette haine viscérale soixante-quinze ans après la vaporisation de la moitié de la nation israélite en Europe ? De nulle part ! Ex-nihilo ! C'est interdit, nazi, tabou, verboten, les Juifs sont des saints depuis 1945. Et les autres... bon ! des goyim, des khmar, nakes chouia, la vie continue quoi !



Bien cher Ami,

Vous savez combien j'admire, je m'enthousiasme, je vénère tout ce que vous avez pensé, donné, écrit. Je me suis servi énormément de votre œuvre. J'ai pillé, appris, épelé dans votre texte. Je le fais encore, je le ferai toujours. Vous êtes un de mes rares maîtres – et sans doute le plus intime, le plus direct. Alors ? La question n'est pas là, quand je m'insurge contre vos directives actuelles. Je me refuse absolument, tout à fait à me ranger ici ou là. Je suis anarchiste, jusqu'aux poils. Je l'ai toujours été, je ne serai jamais rien d'autre. Tous m'ont vomi, depuis les Inveszias jusqu'aux nazis officiels.

Mr de Régnier, Comœdia, Stavinsky, le président Dullin, tous m'ont déclaré imbuvable, immonde, et dans des termes à peu près identiques. Je ne l'ai pas fait exprès mais c'est un fait. Je me trouve bien ainsi parce que j'ai raison.

Tout système politique est une entreprise de narcissisme hypocrite qui consiste à rejeter l'ignominie personnelle de ses adhérents sur un système ou sur les "autres". Je vis très bien, j'avoue, je proclame haut, émotivement et fort toute notre dégueulasserie commune, de droite et de gauche d'Homme. Cela, on ne me le pardonnera jamais. Depuis que les curés sont morts, le monde n'est plus que démagogie, on flagorne la merde sans arrêt. On repousse la responsabilité par un artifice d'idéologie et de phrases. Il n'y a plus de contrition, il n'y a plus que des chants de révolte et d'espérances? Espérer quoi? Que la merde va se mettre à sentir bon ? Mon bon ami, je ne trahis personne, je ne demande rien à personne. On me fusillera peut-être (on prendra des numéros, alors !).

Lénine aussi bien que Napoléon ont raté leur affaire. Ils ont fait des pointes de feu et hurlent à la guérison. Nenni. Tout ce système révolutionnaire (pas le vôtre) n'est que vulgaire, éternel égoïsme, armé de nouveaux subterfuges. Qu'il s'organise dans le communisme vous en avez de belles ! Plus sordide que l'ancien, vous dis-je ! Je les connais bien les apôtres et les héros, de droite, de gauche. Depuis 30 ans je vis jour et nuit avec eux. Révolution. Tout de suite. Mais d'eux-mêmes d'abord. Pas ces fainéants d'âmes et d'esprits, cocktail ou Picon ? Pourquoi choisir.

Bien affectueusement...

LF Céline
(in "Lettres" Ed. de La Pléiade 2009)


L'ami Céline est un personnage complexe qu'une simple lettre au premier jet (l'autographe est passé en salle des ventes) ne peut pas cerner. On doit le prendre dans sa totalité avec ses haines et son génie sémantique, sa misère affective et ses obsessions, ses erreurs graves, ses injures, ses faiblesses alimentaires (il a beaucoup écrit des trucs inintéressants pour vivre).
Je peux aussi bémoliser mon enthousiasme au plan littéraire et avouer que pour moi, un bon auteur est toujours bon. Prenez Marcel Proust - je l'ai fait cent fois - ouvrez un livre n'importe où, lisez à haute voix sans précipitation, c'est toujours excellent, la magie fonctionne à tout coup ! C'est lui le grand génie du siècle. Je n'ai pas cette révélation en ouvrant un Céline, même si le choc est toujours possible. Ecrire est-il choquer ? C'est pourquoi j'aime bien D'un Château l'autre où il économise les effets rhétoriques dans la partie narrative de l'exode, pour nous raconter en toute verdeur la cocasserie du quotidien des "pouvoirs" français déportés par les Boches à Sigmaringen. Faire "voir" au lecteur les symboles* pitoyables de l'agonie grotesque d'un gouvernement de théâtre courant jusqu'à l'absurde, convoque un indéniable talent.

Aux dires des résidents (Rebatet, Bonnard, son épouse Lucette Almansor, le Dr Schillemans), Destouches y fut d'abord et surtout l'excellent médecin de dispensaire que l'on savait, adroit, attentif, bon ami. Il y distribuait les arrêts de complaisance aux gosses de la Légion Charlemagne qui perdaient ainsi la chance de mourir sur le front russe. Mais il restait quand bien même le pamphlétaire explosif qui n'avait plus rien à foutre des funérailles de l'Etat Français et s'inquiétait du tomber de rideau, au point de demander un visa aux autorités suisses ; qu'il n'eut pas ! C'est le Royaume de Danemark où tout n'était pas si pourri, qui l'accueillit dans un autre château, d'où le titre du bouquin.







A partir de 1934 les six-février sont devenus des jours remarquables dans l'histoire de France, comme le quatorze-juillet, le quinze-août ou le onze-novembre. Le six-février, c'est aussi l'exécution en 1945 de Robert Brasillach au fort de Montrouge ; en 1951, naissait ce jour-là Jacques Villeret, comédien exquis qui marquera pour toujours le Dîner de Con ; mais on ne peut éviter de citer le décès à Rome en ce même jour de 726 du roi Ine de Wessex, grand législateur saxon devant l'Éternel. Avec lui s'achève pour cette année le devoir du 6-Février sur Royal-Artillerie.

jeudi 1 février 2018

Cessation de l'AF2000

Clap de fin pour le bimensuel Action Française 2000. L'aventure s'achève au moment où Charles Maurras est radié du livre des commémorations 2018 au Ministère de la Culture (voir notre billet du 29 janvier). Dans cette unité de temps et de lieu s'opposent trois mouvements de société : la bronca de la bien-pensance en cour, prétextant de l'antisémitisme ordinaire du Martégal pour barrer la réédition de son œuvre poétique, littéraire et de sa physique sociale, ainsi qu'il nommait les sciences politiques ; lui répondant, un mouvement pas moins indigné mais plus intellectuel condamnant la condamnation, au motif de l'influence écrasante de Charles Maurras sur le débat politique de la première moitié du XX° siècle ; signant l'échec des idées portées jadis par l'Action française, le naufrage en toute dignité de son organe de presse, à sec.

Ce billet ne fera pas l'autopsie du concept journalistique ayant présidé à la continuation de l'AF2000. Les gens du journal, libérés aujourd'hui des tabous, sont parfaitement capables de la faire et d'en tirer d'utiles conclusions après avoir constaté qu'il n'y a pas le lectorat pour ce modèle intermédiaire d'un bimensuel d'actualité. Nous nous contenterons d'ouvrir (ou rouvrir) quelques pistes de communication pour l'avenir, déjà dessinées sur le site du Million du Roi.

La communication est professionnelle ou rien. Les survivors créent de l'information, car la presse ne peut pas vivre des commentaires qu'elle produit sur le travail des concurrents. C'est pourquoi, une agence de presse royaliste doit produire du matériau qui nourrisse ses vecteurs, pure-player, magazine, édition du fonds.

Comme nous l'avions chiffré à la création de ce site du Million dédié à la communication royaliste, le tour de table dépasse le million d'euros.

- Newsring avait levé 3 millions avant de mourir ;
- Rue89 fut racheté 7 millions d'euros à ses actionnaires par le groupe du Nouvel Obs ;
- Atlantico fut lancé avec 1 million d'euros et lèva rapidement 2 millions de plus. Un système d'abonnement renforce la viabilité du produit ;
- Contrepoints, expression du courant libéral, se finance sur cotisations des associations libertariennes, dons et legs, plus la pub. Son système est assez hermétique mais la production est active et variée ;
- Agoravox est devenu une grosse plateforme éditoriale ouverte à tout blogueur talentueux ou lanceur d'alerte, donc impropre à une communication ciblée. Financée au départ par une fondation belge éponyme qui collecte en permanence des dons comme une ONG ;
- Le Média (Parti des Insoumis) se lance avec 20000 sociétaires et 2 millions d'euros.

Il y en a d'autres plus riches comme le Huffington Post, mais en moyenne la mise de fonds est entre deux et trois millions d'euros. S'ajoutent tous les sites web des médias mainstream subventionnés. C'est l'inondation numérique, presque le vacarme. Tous sont co-financés par de la publicité. Les timidités de rosières à l'endroit de la pub n'ont que faire dans le monde de la communication. Les petits sites ronchons (pas de nom mais chacun sait le sien) sont peu efficaces parce qu'ils ne captent pas au-dehors de la fachosphère ; juste le plaisir (bien réel) de l'entre-soi.

Ceci pour dire que, si la restauration est encore à l'ordre du jour, la propagande royaliste de demain doit non seulement attirer des lecteurs en nombre en promouvant une épure politique claire et compréhensible par tous, ouvrir le champ de conscience propre à notre époque, enquêter par elle-même et sortir de temps en temps le scoop, valoriser les recherches actuelles du monde futur qui vont dans son sens plutôt que de s'en remettre toujours à l'histoire. Mais aussi convoquer un tour de table financier.
Qu'en pensent les princes ? Pour continuer, il y a bien sûr le crowdfunding. Qui va construire le business plan attrayant qui fera affluer les sous ?


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