mercredi 31 décembre 2008

Billet de la Saint-Sylvestre

Ce billet est le 512° publié sur Royal-Artillerie depuis février 2005 et le dernier de 2008, sauf désintégration du noyau atomique d'ici minuit qui nous obligerait à poster ! Le nombre de billets n'est pas un exploit en soi, sauf à témoigner d'une certaine régularité d'édition. Quelques réflexions au hasard ...

jardin botanique enneigé
Je signale qu'un moteur de recherche a été ajouté en bas de la page d'accueil. Ce moteur privilégie le blogue Royal-Artillerie et permet donc de retrouver un article plus commodément que les archives déroulantes de Blogger classées par mois, qui ne sont pas pratiques ...

Entre le début et la fin de l'année 2008 la fréquentation du blogue a augmenté de 20% en moyenne ; sa courbe est affectée par la cadence d'édition : une semaine pleine de billets, si elle compte évidemment plus de "hits", accroche aussi plus de visiteurs uniques absolus.
Le référencement des billets sur Google est beaucoup plus rapide depuis que le bloc "Meta" a été optimisé sur le squelette.

La nouvelle charte graphique (fond noir, bannière épurée, lis brodé cliquable sur le profil, montre B&R) semble bien acceptée par le lectorat qui du moins ne l'a pas critiquée. Le fond de la page d'édition étant de couleur claire, certains billets anciens comprenant des passages en caractères dorés ou jaune clair sont plus difficiles à lire. Quand nous le pouvons, au hasard d'une recherche, nous modifions la couleur.

La page "Roycoland" est tenue à jour, mais je peine parfois à suivre le nombre d'attritions des sites royalistes et assimilés. Trop de créations éphémères, de sites obsolètes ou inachevés. Glissons ... ne vexons personne.
Une mention particulière pour le blogue de l'AFE : ils tiennent la cadence avec des sujets polémiques, ce qui n'est pas facile à construire, modérer et maintenir. Les autres blogues roycos remarqués pour leur régularité sont celui de l'URBVM, celui de JP Chauvin (attention le fil de syndication Atom/RSS est souvent en panne) et La Faute à Rousseau. D'autres sites m'ont déçu en 2008, sans doute parce que j'en attendais trop.

Si l'on exige de moi que je livre l'évènement royaliste le plus marquant de l'année 2008, sous la torture j'avouerai que la réunion des ducs d'Anjou et de Vendôme à la messe pontificale des Invalides à côté des bancs du gouvernement, m'a vraiment rempli de joie. Deux traditions monarchistes bien distinctes prennent langue aujourd'hui. L'époque des "royaumes combattants" serait-elle finie ? A cause des doubles ducs, je n'ose souhaiter une "réunion de famille" à l'occasion du mariage du prince Jean d'Orléans à Amboise le 2 mai prochain. Dommage !
Si l'on peut cesser la terrible joute antérieure, désastreuse en terme d'image, le mouvement monarchiste s'en portera mieux et surtout prêtera moins le flanc à une critique meurtrière de ses adversaires, au cas où.

les deux ducs
Avec tout le respect qu'on leur doit mais avec toute l'affection qu'on leur porte, il est attendu des princes qu'ils daignent en leur bon plaisir préférer les valeurs essentielles de la charge qu'ils prétendent assumer de leur propre chef (nul n'y est contraint), à leurs humeurs, peines et désirs discrets qui restent personnels et subalternes rapportés à l'enjeu. Que l'action inlassable de propagande des manants, gueux, piétons, camelots et autres ribauds du roi ne soit pas entravée par des déclarations "hors de cause", voire impolitiques. Merci pour les colleurs, tracteurs, blogueurs et tous défileurs qui mettent leur cœur au bout de la brosse, sur leur sourire, au clavier ou dans leurs semelles. Laissons la pusillanimité aux diables forumeurs :) !

Pour terminer ce billet de clôture annuelle, une citation de Louis de Bonald qui m'a amusée, applicable au temps de police des opinions que nous traversons, puisque le peuple a choisi (sur recommandation expresse) le chef de la police comme président :

« La liberté absolue de la presse est un impôt sur ceux qui lisent : aussi n'est-il demandé en général que par ceux qui écrivent. ».

Bon réveillon !


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mardi 30 décembre 2008

Annapolis - Gaza

carte de Gaza
Dernier jour de la présidence française de l'Union européenne, consacré à la guerre extérieure. Le semestre va clôturer notre gloire planétaire - M. Sarkozy est troisième à la distribution des prix de Time Magazine - sur un appel urgent à cesser le feu à Gaza. Donc, réunion des ministres d'Europe à 18h30 au Quai d'Orsay, qui nous fait savoir que « notre priorité immédiate est l'arrêt des violences et le retour à la trêve », ...réunion suivie d'un gueuleton d'adieu. Pour faire quoi est bien la question ...

Des trois partenaires en conflit, aucun ne veut de paix sauf à ses conditions, évidemment irréconciliables. Des sponsors qui financent la dispute sous couvert de rabibochage, aucun n'est capable de forcer les trois, ni de converger sur une pression synchronisée. Le Hamas s'appuie sur l'Iran, la Syrie et les fondations wahhabites de la péninsule arabique ; le Fatah a la sympathie de tout le monde s'il n'exige rien et reçoit pour cela les fonds de l'Union européenne qu'il redistribue ... en Suisse ; Israël est le 51ème "Etat de l'Union" et bénéficie du soutien total de l'Amérique juive et baptiste dès qu'il parvient à instrumentaliser le terrorisme de ses adversaires.

Deux spectateurs s'inquiètent plus que d'autres : L'Egypte et la Jordanie ne peuvent ni cautionner la pluie de roquettes palestiniennes sur le territoire reconnu d'Israël, ni les dommages collatéraux subis par les populations civiles de leur race, forcément impliquées dans le conflit par la fâcheuse habitude des guerriers à se planquer dans les jupes des femmes !

académie de marine d'Annapolis
L'année 2008 devait être celle de l'aboutissement du processus d'Annapolis (27.11.2007). Le Premier ministre israélien Ehud Olmert s'était déclaré prêt à un « compromis douloureux » pour parvenir à la paix, et le président de l'autorité palestiniennne Abou Mazen avait parlé d'une opportunité qui « ne se répéterait pas » : caricature du horsetrading !
Sur le billard à trois bandes, le Hamas qui ne pouvait être convoqué à l'Ecole Navale l'an dernier dès lors qu'il prône l'incinération d'Israël et le menace officiellement d'attaquer avec ses kamikazes (des gamins pour la plupart), a tout fait pour briser une éventuelle sortie de crise à l'issue du délai imparti, malgré les doutes exprimés publiquement par le négociateur palestinien Ahmed Qoreï qui n'y croyait pas lui-même il y a 15 jours.

Israël ne veut pas démanteler les quatre blocs de colonies qui tiennent les captages d'eau de Cisjordanie, ne peut pas mettre sur la table le tabou de Jérusalem (Titus 0070) et dans une politique au jour le jour digne des boutiquiers du Sentier¹, laisse pourrir la situation en espérant que la putréfaction ne touche que les Arabes ! L'attitude palestinienne est symétrique et s'y ajoute le retour des exilés de 48.

Olmert et Abbas
Que veut faire ce soir le ministre Kouchner ? Appuyer son injonction à rompre les chiens d'un transfert d'argent vers les comptes poreux de l'Autorité palestinienne, voire même de payer le Hamas pour qu'on l'exfiltre de Gaza avant que Tsahal ne les pende par les glaouis ! Il aurait raison puisque les dirigeants palestiniens n'attendent que des crédits, pas des contraintes. Quant à lui, Israël n'attend que l'exode de ses adversaires, qu'il réimportera ensuite comme main d'œuvre corvéable à merci. L'Egypte l'a très bien vu qui ferme sa frontière blindée.
Et ça fait 15 ans (accords d'Oslo le 13.09.93) que dure ce cirque. La dernière représentation finira sur la mort du dernier enfant palestinien lancé comme une boule dans le jeu de quilles diplomatiques.

Qu'allons-nous faire, Monsieur Kouchner, dans cette galère barbaresque ? A moins de déclarer la guerre à Israël (humour), je ne vois pas d'effet plus que médiatique ; mais puisque c'est cela qui compte sans doute pour passer à l'Histoire ...!

Note (1) : je suis médisant car les familles juives du Sentier ont bonne réputation en affaires et en mœurs extra-bancaires, sauf dans le milieu chinois bien sûr qui les jalouse.


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lundi 29 décembre 2008

Salaud d'automobiliste !

dessin Chappatte
Le capitalisme de marché se purge automatiquement dès lors que les Etats ne contrent pas cette auto-médication par un acharnement thérapeutique visant à préserver les secteurs obsolètes. C'est le cas de l'industrie automobile complètement dépassée par les évolutions planétaires, tant celle de la démographie globale que celle des ressources énergétiques. A propager l'american way of life au monde entier, il faut conquérir une seconde planète exploitable au profit de la première, sans traîner en route. L'infarctus financier et économique actuel retarde l'aventure spatiale de mise en valeur du cosmos, mais pas les objectifs de "niveaux de vie" de l'espèce humaine qui persiste à vouloir dévorer son propre milieu au meilleur motif possible, celui de son irrésistible expansion. Le Créateur aura-t-il la sagesse de balancer une douzaine de bombes thermonucléaires pour améliorer l'arithmétique de l'Evolution ? Revenons à l'auto ...

SmartLes gens ne sont pas encore réellement privés d'argent, mais ils n'achètent plus de voitures neuves. Aux Etats-Unis on accuse l'étranglement du crédit, mais en Europe on n'ose trop dire et pour cause : le pigeon-conducteur vient de mettre en balance l'usage qu'il tire d'un véhicule à lui et les contraintes et vexations de tous ordres qu'on lui impose à ce titre, pour conclure au double racket public et professionnel. Droits et taxes, amendes, points de permis, parcmètres, primes d'assurance démesurées, obligations de toutes sortes, verrous techniques des fabricants, contrôles, culpabilisation par les médias,... raz le bol ! La vieille caisse durera jusqu'à l'embellie et tant pis pour les pneus lisses et le nouveau GPS qui dit "papa-maman" en vous brossant les dents sur le trajet-travail !

GhosnSi les constructeurs français ont souvent tiré la sonnette d'alarme à l'occasion de nouveaux décrets contraignant l'automobiliste à sortir encore et toujours son portefeuille, ils ont agi surtout en bons capitalistes privilégiant le résultat d'exploitation qui dégage du dividende pour leurs actionnaires en laissant de côté quelques restes pour la recherche et développement ; du moins la vraie ! Le pouvoir a été donné aux "cost-killers" comme Carlos Ghosn, mais à l'évidence ils ne sont pas au niveau de l'enjeu : sorti du mécano industriel où ils excellent, ils n'innovent pas. Renault n'a fait qu'améliorer ses marges mais n'a rien lancé de significatif sous la houlette de ce génie cosmopolite. Pire, ses voitures sont douteuses en fiabilité et ne passent qu'au tarif, encore que certains concurrents comme VW aient décidé de lui tailler des croupières sur le premier segment d'accès. On peut en dire autant de Christian Streiff de PSA. Si Automobiles Citroën arrive à se démarquer de sa concurrence, Automobiles Peugeot rame derrière les tendances du marché depuis dix ans et jette un SUV japonais en concessions au moment où ce segment glouton en carburant se rétracte.
StreiffOn se plait à se souvenir des anciens : le marché automobile attendait-il en 1956 une voiture tout hydraulique profilée comme une raie manta capable de soutenir des trajets de mille kilomètres dans le confort ? Ce fut la DS Citroën ! La même marque produisait à côté d'elle un véhicule économique, véritable nid d'astuces techniques, qui motorisa après la guerre tout le pays en attendant que l'épargne des ménages se reconstitue : la 2cv.
Les créateurs n'ont pas disparu, il en sort régulièrement dans les pages techniques de la presse spécialisée ou régionale, mais les constructeurs en place tiennent le milieu de la fabrication, la fonderie, les approvisionnements primaires, la sous-traitance, les normes et les réseaux de distribution ; et s'ils font tourner des bureaux d'études, on attend toujours que leurs chercheurs trouvent ! Si leurs usines de production sont fermées ces semaines-ci faute de places sur parc, les bureaux devraient être déhiérarchisés, dégraissés des executives et passés au 3x8 ! On en est loin, ... tous au ski !

wagonerDans le même espace de temps que celui de l'histoire automobile, nous avons vu l'évolution de l'industrie musicale : sommes passés du cylindre de gramophone au disque de cire, puis au microsillon de bakélite, vinyle, puis au ruban magnétique en réa et cassette, ensuite au compact disc, puis VCD et maintenant au DVD. Ce dernier est menacé par le téléchargement quasi-instantané d'une séquence numérique électronique depuis le stock central mondial directement au lecteur final. Tout le monde s'est adapté malgré les cris des positions établies et les jobs ont suivi.
Il serait temps que les géants de l'automobile comprennent qu'un temps est révolu. Le discours de Rick Wagoner du 4 décembre 2008 au Sénat des Etats-Unis est riche ... d'aveux : le voici en version GM sous format .pdf en cliquant ici.

Il faut faire innover les ingénieurs au lieu de céder à la facilité de taper dans la caisse des contribuables, en même temps qu'on méprise les automobilistes. Ce sont les mêmes ! Et c'est bien là que réside le "foutage de gueule géant":
Le consommateur rechigne-t-il à acheter des voitures dont les deux-tiers des fonctions ne lui servent à rien d'essentiel ? Qu'à cela ne tienne, on va le taxer et ce qu'il ne donnera pas volontairement, on le lui extorquera d'une manière ou l'autre, et s'il rechigne encore, on mettra la survie des mammouths au débit de ses enfants à naître. Salaud d'automobiliste ! L'Etat va s'en occuper sérieusement car ses commanditaires paniquent !


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samedi 27 décembre 2008

In memoriam Charles-Edmond

charles-edmond de bourbon-naundorffLe 21 décembre s'est éteint à 79 ans Charles-Edmond de Bourbon, plus connu dans le "civil" sous le nom de Naundorff. Il laisse le souvenir d'un homme affable et droit, intimement convaincu de la justesse de son combat et habité de certaines responsabilités propres à sa fonction comme nous le montraient chaque année ses vœux de nouvel an. Ce sont certainement ses qualités humaines et sa force de persuasion qui feront converger autour de lui un cercle de fidèles.
Il n'aura pas eu le temps ni peut-être tous les moyens de résoudre l'énigme de ses ascendances qui, s'il avait abouti, aurait mis en porte-à-faux hoirs, prétendants et tous usurpateurs de la charge royale ...

L'énigme Naundorff dite de Delft, abondamment documentée¹, continuera de passionner historiens et amateurs tans sa charge émotive est forte. On l'a vu lors de la translation à Saint-Denis du cœur supposé être celui de l'enfant du Temple, en 2004.

hughes-charles de BourbonHugues-Charles de Bourbon, fils du défunt, relèvera-t-il le flambeau de cette quête du graal familial pour continuer l'histoire ? Nous ne pouvons que le souhaiter, car parler de Naundorff et du Dauphin, c'est d'abord infuser le souvenir d'une autre époque, tragique et glorieuse, qui précéda la décadence morale du pays jusqu'au stade de putréfaction actuel. Le survivantisme est aussi un puissant moteur d'espérance pour certains royalistes déçus des faiblesses humaines des descendants de nos rois.
Ce qui nous reste de vernis provient de ces temps. Parlons-en !

Les obsèques de Mgr Charles-Louis-Edmond de Bourbon seront célébrées par l'abbé Legrand à Saint-Nicolas du Chardonnet ce mardi 30 décembre à 10h30.

80 oeillets
Qu'il repose en paix désormais


Note (1) : Plus de 3000 ouvrages ont été écrits sur Louis XVII et parmi eux nombreux furent ceux attachés à l'énigme Naundorff. Les sites français intéressants traitant la question sont les suivants :
- Institut Louis XVII (pour Naundorff)
- Naundorffisme (pour N.)
- Agathe de Rambaud (wikipedia)
- "Z" (contre N.)
- Delorme (contre N.)
- Louis XVII (site dédié au Dauphin)
- Musée Louis XVII (iconographie, recherches, archives)


PS du 16.07.2014 : Hugues de Bourbon-Naundorff est confirmé "Bourbon" par le Pr Lucotte, à l'examen du chromosome Y comparé à l'haplotype des Bourbons établi par le Pr Cassiman. Il est libraire en livres anciens et rares en Touraine, et ne "prétend" pas. Il a déjà un métier. Nous avons une explication non étayée qui nous suffit, mais qui n'est donc pas divulgable. Son père était au moins de bonne foi.


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vendredi 26 décembre 2008

LLL vers l'avenir

3 lysLe Père Noël qui se gausse de mon agnosticisme radical a mis dans mes souliers une boîte de chocolats suisses de Kansas City, une bouteille de merlot californien, une oeuf de Fabergé en fonte de plomb dorée à l'acide et le 24° numéro du Lien Légitimiste, Vive le roi, quand même !
J'ai reposé mon quatrième chocolat du Missouri pour feuilleter la livraison de Touraine et apprendre l'inappris. Pas déçu, j'en ai retiré deux vérités, [1] que les Blancs d'Espagne convoqués par l'extinction de la lignée de Louis XV à Goritz, considéraient en 1883 la charge de la couronne de France comme un devoir et non comme un droit (Carlistes pur sucre), [2] que Baudouin de Belgique fut un saint homme et un pauvre roi, la Belgique étant aujourd'hui à l'encan, sans prix de réserve ...

Long éditorial de Jacques Rolain "Vers l'avenir" qui nous en confie un peu plus sur les mondanités "politiques" du couple princier. On devine que le travail se fait, avec intelligence.

Suivent les "Mélanges à propos de choses qui courent ici ou là" de Gérard de Villèle : superbe photo de Mgr Louis de Bourbon adressant son salut radieux au Grand Maître de l'Ordre souverain de Malte dont il est bailli grand croix d'honneur et dévotion. Un détour par les kooneries de Versailles qui ne méritent peut-être pas qu'on se rompe l'anévrisme, puis jusqu'en Georgie : on y voudrait un roi en lieu et place du freluquet valet de Dick Cheney qui a jeté le pays dans la guerre à l'Ours. Retour par le Luxembourg où le Grand-Duc a montré les serres. Le Lien légitime le prix « Âne du Roi 2008 » décerné par Royal-Artillerie à M. Juncker.

Charles XICommence alors une série de Gérard Guillotel sur le règne d'Alphonse II (1933-1975-1989). Nous reviendrons sur ce prince exceptionnel vers la fin janvier en commémorant le vingtième anniversaire de sa mort à Beaver Creek.
Les bases jetées sont celles de la transition entre les branches aînées, quand le duc de Madrid (Charles XI (1848-1887-1909) fit éconduire le conseiller d'Etat Bellomayre, fondé de pouvoir d'Orléans, qui venait réclamer à son père (Jean III), la veille de l'enterrement de Chambord, la réitération des clauses dynastiques de la paix d'Utrecht : « Je ne sais pas encore si nous avons des droits à la couronne de France ; si nous n'en avons pas , il est ridicule de signer cette déclaration et, si nous en avons, ces droits sont des devoirs ; ces devoirs, on ne peut les abdiquer. » Ces messieurs d'Orléans ne participeront pas le lendemain au cortège funèbre d'Henri V !

Important : LLL éditera début 2009 un numéro hors-série recensant les articles de Michel Josseaume sous le titre La renaissance du légitimisme.

le couple princier
On tourne la page. Histoire belge, du moins continue-t-on l'analyse de cette jeune monarchie par les règnes de Baudouin et d'Albert II, pour ouvrir sur l'Europe des Länder qui selon Gérard de Villèle est l'achèvement fédéraliste de l'Union européenne. Nous partageons ce pronostic avec quelques nuances quant aux "nations sans état" qui nous semblent moins incarnées dans des peuples identifiables que ne le veulent les universitaires en charge du détricottage pour la promotion des satrapies de division 2 ; mais de cela M. de Villèle ne parle pas.

Le 24° numéro s'achève sur le complot maçonnique du XIX° siècle, non tant dans la chronique des ventes carbonara et convents que dans la mise en perspective du travail de sape de la Secte, et je dois le dire : c'est assez bien fait ; par Luc Boisnard.

Abonnez-vous !

Le Lien Légitimite (bimestriel)

M. Gérard de Villèle
10 place Foire-le-Roi
37000 Tours


20€ la version papier livrée par La Poste française
10€ la version électronique (pdf) livrée dans votre mailbox (c'est donné).
Ecrivez à gerard@villele.com



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mercredi 24 décembre 2008

Joyeux Noël !

Santa Claus
En hommage aux chapelles chères à nos coeurs, Xmas songs suite, avec les jingle bells de convenance.

Prime Deezer

Découvrez Dean Martin !



houx de noel

lundi 22 décembre 2008

Le roi du solstice

Au lendemain du solstice d'Hiver, au tréfonds des ténèbres - nous sommes à 100 milliards de déficit public pour 2009 - changeons un peu d'humeur avec le roi des aulnes de Goethe. Il sera bien temps de lever le nez demain vers l'étoile de Bethléem, après la renaissance du soleil invaincu.


Qui chevauche si tard à travers la nuit et le vent ?
C'est le père avec son enfant.
Il porte l'enfant dans ses bras,
Il le tient ferme, il le réchauffe ...

« Mon fils, pourquoi cette peur, pourquoi te cacher ainsi le visage ?
Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes,
Le Roi des Aulnes, avec sa couronne et ses longs cheveux ?
- Mon fils, c'est un brouillard qui traîne.

- Viens, cher enfant, viens avec moi !
Nous jouerons ensemble à de si jolis jeux !
Maintes fleurs émaillées brillent sur la rive ;
Ma mère a maintes robes d'or.

- Mon père, mon père, et tu n'entends pas
Ce que le Roi des Aulnes doucement me promet ?
- Sois tranquille, reste tranquille, mon enfant :
C'est le vent qui murmure dans les feuilles sèches.

- Gentil enfant, veux-tu me suivre ?
Mes filles auront grand soin de toi ;
Mes filles mènent la danse nocturne.
Elles te berceront, elles t'endormiront, à leur danse, à leur chant.

peinture du roi des aulnes
- Mon père, mon père, et ne vois-tu pas là-bas
Les filles du Roi des Aulnes à cette place sombre ?
- Mon fils, mon fils, je le vois bien :
Ce sont les vieux saules qui paraissent grisâtres.

- Je t'aime, ta beauté me charme,
Et, si tu ne veux pas céder, j'userai de violence.
- Mon père, mon père, voilà qu'il me saisit !
Le Roi des Aulnes m'a fait mal ! »

Le père frémit, il presse son cheval,
Il tient dans ses bras l'enfant qui gémit ;
Il arrive à sa maison avec peine, avec angoisse :
L'enfant dans ses bras était mort.

(poème de Goethe (1815), traduit par Porchat)


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vendredi 19 décembre 2008

Envoyez la tornade !

tornade et éclairQuand je vois courir notre formidable président au chevet des campagnes, des usines et du Monde tout simplement (ré-écouter le discours de Québec), se dessine l'image du voyageur multicarte, encombré de lourdes valises d'échantillons qu'il charge et décharge sans cesse, et jamais plus d'une heure au même endroit. Le succès de son entreprise tient à la qualité de l'empathie qu'il crée entre lui, la firme qu'il représente et ses clients.
L'analogie entre la présidence en 3D de M. Sarkozy et le VRP prolétaire s'arrête à la souffrance de la charge : M. Sarkozy a des porte-valises et bidons qui le dispensent de suer, lui laissant juste le moment de gloire du camelot convaincant :
« approchez, mesdames et messieurs, approchez ...ça va commencer... » ...

Quand il va faire le chanoine à St Jean du Latran, on le soupçonne d'intégrisme fraternital ; à l'archevêché de Paris, il promeut Don Camillo contre Peponne pour l'éducation ; chez les ouvriers il parle de Jean Jaurès et de Léon Blum ; il pique Guy Môquet aux communistes qui n'ont plus grand chose à eux (quel salaud !); chez les israélites français, il invente le tamagouchi de chambre à gaz pour le cours préparatoire ; sans respirer, il passe à la promotion des centres commerciaux dominicaux, enseigne Darty comprise (merci Siné); puis il enlève la publicité mercantile aux chaînes de télé socialistes qui concurrencent son ami d'enfance, ce que le PS ne peut pas comprendre tant il est obsédé de nullité ; et pour finir (jusqu'ici du moins) il lance le métissage républicain par la discrimination positive (clic) afin de relancer la chaudière médiatique qui pourrait s'essouffler à l'issue de sa parade européenne. Et comme à chaque fois, il nomme un visage pour incarner l'idée. C'est de meilleure communication.

Rama YadeIl n'est pas étonnant que la tornade aspire ensuite les têtes qui ont fait leur temps, ceux dont l'effet sur la notoriété du gouvernement est amorti. On pense à Rama Yade que Claude Estrosi trop impulsif a dématérialisé¹ dans une "immobilisation corporelle" du cabinet Fillon. Quel sera son prix de cession ? Son ministre, Bernard Kouchner, a calculé sa valeur résiduelle à zéro. Va-t-on taxer sa valeur ajoutée en lui mettant des bâtons dans les roues dans une prochaine consultation électorale ? Cette femme a toutes les qualités pour réussir une carrière politique au-delà d'un simple siège d'élu ; elle suscite pour cela les contre-feux de ses concurrents. Un retour d'ouverture ou de flamme pourrait la rapprocher de ... son socialiste de mari ! Mais il n'y a pas qu'elle de démodé.

Sont menacés par le défilement de l'actualité et en conséquence par l'obsolescence de leur profil politique tous les membres du gouvernement "hors-G7", donc étrangers à cette task force que le président réunit chaque semaine à l'Elysée avec son "conseil privé". Le Conseil de l'Elysée supplée aux absences sur ses propres effectifs. Les rassurés G7 sont :
- ministre du Travail, Xavier Bertrand
- ministre de l'Education, Xavier Darcos
- ministre du Budget, Eric Woerth
- ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux
- ministre de l'Emploi, Laurent Wauquiez
- secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel
- secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano

On dit que Claude Guéant traite les questions de police en lieu et place de Mme Alliot-Marie et que Jean-David Levitte remplace avantageusement M. Kouchner du Quai. Parlent plus qu'à leur tour laissant ainsi penser qu'ils ont un pouvoir décisif : le maurrassien Henri Guaino, Catherine Pégard en charge des médias et de l'image ; ont de l'avenir : Franck Louvrier, conseiller communication en charge de la presse et Cécile Fontaine, conseiller défense ; l'in-secticide Emmanuelle Mignon a été reclassée aux archives ; Georges-Marc Benamou a été viré pour insuffisance et suffisance. Mais le chiffre total et secret des conseillers en soupentes rue du faubourg St Honoré avoisinerait la centaine, afin de "gouverner autrement" ! Chirac n'en avait que 58 à la fin !
La liste officielle est publiée sur le site de l'Elysée ici
Pourrai-je avoir un verre d'eau svp ?

Sarkozy joggingLe cabinet noir fabrique une idée neuve par jour, deux projets de loi par semaine et des centaines de décrets.
Alain Juppé disait cet automne ne rien plus comprendre dans ce foisonnement en tous sens, Edouard Balladur réclamait au printemps du sérieux. La locomotive emballée ne répond plus, va falloir faire sauter le pont sur la rivière Kwaï. Où va-t-on, est bien la question qui court les rues.
L'activité hystérique du président de la République n'inspire pas confiance, encore moins lorsqu'on met en perspective ses caprices législatifs, la gravité de la situation économique et l'insécurité générale du pays. Ce matin, le directeur de l'INSEE à qui on opposait les chiffres rassurants du ministre Lagarde qui contredisaient les siens pour 2009, a répondu sèchement un "no comments !" qui en dit long à la question précise :" les 26 milliards du plan de relance sont-ils suffisants ? (pour atteindre le dixième de croissance garanti par Bercy)". L'économie française sans fondamentaux solides, va au fossé et nous avec.

général AlcazarTravail du dimanche, réforme de la classe de seconde, réforme de la pub sur France Télévision, ne méritent pas d'accaparer tout le débat national. Par contre il n'est dit mot du doublement de notre déficit budgétaire qui jette la relance économique dans la dette à défaut de faire simultanément des économies substantielles. Un gouvernement honnête, qui ne reporte pas les conséquences de sa gestion sur ses successeurs, aurait profité du séisme de la crise pour initier les réformes de fonds de cet Etat qui grève ce pays plus qu'il ne lui sert. Quelques pistes ?
Suppression du Sénat, suppression de 277 sièges de députés sur 577, suppression des conseils généraux, suppression des ministères ayant décentralisé leurs pouvoirs en régions, retour aux 40 heures légales et cessation des compensations aux entreprises, décapage à l'acide du Code du travail, transfert de la formation professionnelle aux entreprises et à leurs chambres consulaires qui chercheront par elles-mêmes leurs financements², cessation des subventions aux syndicats qui se financeront par leurs cotisations, destruction des niches fiscales, suppression de tous subsides publics préalable au réexamen de leur pertinence par la Cour des Comptes, etc... avec à chaque fois mise à la retraite d'office des effectifs participants, vous connaissez la chanson ... il faudrait un coup d'Etat ! Qui veut laisser une empreinte durable dans l'Histoire doit s'y mettre. Faut-il encore trouver un général Alcazar risquant sa pension dans l'affaire ! M. Sarkozy n'y a-t'il jamais songé ?
Dès lors qu'il servirait à quelque chose de grand, pourquoi attendre ? Même si le nouveau régime crée à son tour sa propre bureaucratie, il faudra du temps pour retrouver le niveau extravagant d'effectifs actuels. Et nos enfants pourront renouveler la purge puisque nous leur aurons montré que le grand nettoyage était du domaine du possible.

Note (1): C.E.: "Elle existe parce que Nicolas Sarkozy l'a fabriquée. On fait un placement, on le fait fructifier et, au moment où on veut en tirer les bénéfices, voilà..." (elle refuse d'aller aux Européennes comme tête de liste francilienne)
Note (2) : Fonds collectés et dépenses déductibles en entreprises (Les Echos)


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jeudi 18 décembre 2008

Eau de Chine

bassin du jardin chinoisLe président de la République à l’Union réunie n’ayant eu d’autre choix que d’aller à Gdansk pour féliciter le 14° Océan de Sagesse au pow wow des Nobel de la Paix, le XI° sommet sino-européen prévu originellement dans la capitale immortelle des Gaules fut annulé par les successeurs de Kūbilaï Khān et attendra la présidence tchèque de 2009 ou plus sûrement la présidence suédoise qui lui succèdera. Rien de grave bien sûr, le partenariat stratégique dont on a plein la bouche au Conseil de Bruxelles, n'est-il finalement qu'un buzz médiatique pour ces messieurs de l'Europe ? Le partenaire chinois a décidé de sauter la case "Sarkozy". Nous avons méjugé les enjeux en embrouillant tout.
Ce billet est la version bloguerisée de l’article paru dans de n°2760 de l’Action Française 2000 sous le titre « La Chine snobe l’Union européenne »...

C'est un empire de quatre mille ans¹ qu'affronte la jeune confédération européenne en devenir. Tiraillée par des intérêts nationaux, par des valeurs humanitaires divergentes et des intérêts catégoriels transnationaux, elle est commandée jusqu'à ces jours-ci par un « jeune chien » qui fait laborieusement ses cent lignes d’Histoire.
Par chance pour nous, l'empire céleste a quelques mauvaises années devant lui et nous nous proposons de cerner ici quelques réalités, en attendant le président eurosceptique Václav Klaus.

Un milliard deux cents millions de chinois hans forment ...
- le sel de la Terre, une certitude intrinsèque qui est vendue dans le bébé ;
- une nation solidaire dont le liant premier est un patriotisme que l'on a pu jauger cet été à l'occasion des Jeux olympiques et du séisme au Sichuan ;
- un marché unique équivalent au nôtre en terme de pouvoir d’achat, marché tout aussi réglementé, dont les contraintes sont adoucies par la corruption et rappelées périodiquement par quelques balles dans la nuque de caciques.
S'y agglomèrent des dizaines de millions de ouïgours, mandchous, thibétains, mongols et minorités protégées. A l'exception des provinces occidentales travaillées par la territorialisation de leur gouvernement voire par la sécession, règne partout la pax sinica. Aucun autre espace de la planète n'est organisé ainsi, depuis aussi longtemps.

ShenyangOn pourrait donc considérer l'empire tout d'un bloc. Dans la réalité, l'Etat central compose avec les gouvernorats provinciaux qui détiennent le pouvoir réel au quotidien. Cette délégation remonte à la nuit des temps et fut renforcée dans les périodes de basse pression politique, pendant l'agonie de la dynastie Qing (+1912) et après la Révolution maoïste dite culturelle.
C'est tout l'art politique de Zhongnanhai (la Cité du Pouvoir) que de mettre en mouvement les engrenages, poulies et courroies de l'administration chinoise. Un patron de Corporation me disait un jour : qui peut conduire un char attelé de cent chevaux fous ? On a multiplié les cochers, mais dans la salle de conférence étrangère, le pouvoir diplomatique central parlera au nom de Shanghai, Canton, Nankin, Chongqinq, Wuhan, Xi'an, Tianjin, Shenyang et bien sûr Pékin sans les citer, quitte à négocier par la suite avec eux et à adapter les mesures d'application au résultat des accords intérieurs, ce qui laisse croire parfois à leurs interlocuteurs que les Chinois ne sont pas de parole, ce qui est faux ; les accords sont valides jusqu'au prochain lever du soleil.

Nanking Road ShanghaiN'ayant pas de souveraineté distincte de celles de ses membres, l'Union européenne ne peut aller aussi loin que l'empire dans les décisions régaliennes, mais lorsqu'elle s'y essaie, elle travaille avec ses propres complications. Le président semestriel européen ne peut user la patience céleste, et aucun autre gouvernement européen non plus, à cause de l'éphémère démocratique. Bien qu'élu, le président chinois est l'empereur à temps d'un système de pouvoir pérennisé sur un axe unique quasiment éternel. C'est leur projet capétien à la réserve près qu'ils ont atteint leurs frontières naturelles depuis des siècles malgré la béance septentrionale, et ne visent que la première place, qui leur revient de droit. En face d'eux se succèdent les politiciens d'un jour qui réinventent en continu l'eau chaude de la gouvernance avant de disparaître du balcon comme les bonshommes de l'horloge astronomique de Prague.

L’empereur de quoi, Son Excellence Hu Jintao ?
D'abord d'une classe moyenne comparable à la classe moyenne de notre Europe occidentale ! Selon le curseur (China Statistical Yearbook 2007), elle représente entre 105 millions de consommateurs aisés selon des critères fiscaux, et 295 millions moins favorisés décomptés sur des critères arithmétiques de train de vie rapportés au niveau moyen de la masse démographique. La classe supérieure n'est pas dénombrée fiscalement - on est toujours en pays communiste mais sans ISF ! – sinon Merrill Lynch l’estime à 415.000 millionnaires en dollars US (2007) et "The Hurun Rich List" de la même année identifie 106 milliardaires. Tous font la fierté de la Chine qui mesure ses victoires en comptant les Ferrari importées.

moissonneurs
Mais le président chinois est aussi l'empereur d'un milliard de gueux qui font peur aux précités, jusqu’à les préparer à l’émigration. La presse française ne parle pas des milliers d’émeutes populaires qui secouent le pays. C'est l'inquiétude première du pouvoir chinois : l’entrée en ébullition des zones rurales et péri-urbaines par la précarisation à outrance des travailleurs, et qui pis est, par l'accélération des fermetures d'usines exportatrices. Les friches industrielles n'ont pas attendu la chute de Lehman Brothers pour grignoter les provinces maritimes. La concurrence effrénée entre usines du Guandong par exemple, exacerbée par une pression démente des importateurs occidentaux sur l'appareil de production, a détruit les compagnies les moins solides et déclenche des cascades d'impayés qui ruinent les autres. Les laissés-pour-compte subissant l'injustice du chômage en l'absence de filet social, deviennent violents, extrêmement violents. Les charges de la police anti-émeute ne sont pas toujours décisives comme nous l'a montré un reportage récent sur une émeute au Gansu.
Or pour maintenir le degré d'insatisfaction populaire à un niveau gérable, l'économie globale doit créer environ douze millions d'emplois par an. Au dessous de 8 millions, les think-tanks (IFRI) prédisent de gros problèmes ; à zéro c'est la révolution.

Xi'anVu la gravité de la crise du commerce extérieur, on ne peut écarter l'hypothèse "zéro". On comprend mieux pourquoi Pékin lance en urgence un plan de relance de sa consommation intérieure de 4000 milliards de renminbis (560 Mds$). Nul ne sait sur quoi se fonde ce chiffre sauf à le rapprocher de l’encaisse de 585 Mds$ de bons du Trésor américain qui jouent à "je te tiens tu me tiens par la barbichette" entre les deux concurrents majeurs de ce Monde.
L'Europe peut-elle gagner en Chine quelque chose en temps de crise ?
Jusqu'à hier elle y poussait ses lignes de production, ses avions, ses techniques d'ultra-pointe ; l'autre négociait pied-à-pied les savoir-faire pour un jour s'en passer. L'une pousse encore son ingénierie bancaire et les techniques d’assurance, l'autre se méfie maintenant de leur toxicité et découvre le principe de précaution. Mais le vrai marché n’est pas là : le marché juteux, c'est … « la révolution » :

Après les pillages éhontés des cadres locaux, on sait que le détonateur est de nature sanitaire. Les pires désordres observés sont provoqués par les carences de l'Administration en matière d’hygiène. La vie chinoise la plus humble déroule un échange confucéen entre l'homme ici-bas tourmenté et le Ciel, cosmos immobile qui gouverne sa Nature. La santé physique et mentale est donc importante. Le Chinois y consacre beaucoup de temps. Or les excès de la révolution industrielle gouvernée par la productivité et la cupidité de tous ont détruit l'environnement des zones de production et des bassins drainants : l'eau en Chine est "dégueulasse". Tout le monde la bout, même claire.

fleuve jaune
L’eau est traitée comme une commodité inépuisable (elle descend de l’Himalaya) et capricieuse : quand il n’en manque, il y en a trop et mauvaise de surcroît !
L'amélioration de la qualité de l'eau serait un facteur d'apaisement, mais au stade de déliquescence des infrastructures, c'est véritablement un plan Marshall qui serait nécessaire. Le Yang-Tsé-Kiang ne chasse plus ses limons à cause des Trois-Gorges. Le Huang Ho n’atteint plus la mer ! Tous les fleuves, quand ils ne charrient pas des eaux usées brutes, des jus d'usines ou des boues d'épandage ravinées par la pluie, diffusent des nitrates, des pesticides, des métaux lourds en quantités supputées phénoménales.

Un programme de grands travaux de régénération hydraulique sur tout le territoire aurait trois avantages :
(1)- il montrerait à la population qu'on prend soin d'elle. Pour l'instant ce n'est nulle part le cas ; on l'exploite et la méprise derrière les vitres fumées de la Benzie ;
(2)- les travaux créeraient des postes de travail peu qualifiés en nombre et détendrait le marché de l'emploi en région ;
(3)- nos entreprises françaises sont appréciées dans le domaine de l'eau ; même si nous ne fournissons plus la planification, ni les pompes ni les tubes, nous pouvons offrir les logiciels, les pupitres, les télétransmissions, les alarmes et les moyens de sûreté des ouvrages techniques ; ceci sur des milliers de sites.

Charles Philippe d'OrléansL’un des princes français les plus en vue se dit très préoccupé par la question mondiale de l'eau, jusqu'à soutenir la Fondation Chirac qui organisait à l'Unesco une grande conférence sur l'eau à laquelle participèrent des autorités venues des quatre coins du monde.
Son discours fut remarqué. Son expertise mise à disposition du Plan marshall chinois l'associerait dans le cas d'espèce à la réhabilitation d’un cinquième de l'humanité pour pas cher. L'éventuel succès de ce Plan délivrerait un brevet universel à ses acteurs pour continuer la lutte de l'accès à l'eau propre dans le reste du Monde.


Cf. les déclarations successives du prince Charles-Philippe d'Orléans :
- Eau, source de conflit entre les nations
- Le risque mondial de pénurie d'eau
- Vers un marché mondial de l'eau



Note (1) : 4000 ans si l'on remonte à la période Xia (-2205 à -1767), sinon l'empire du Milieu ne s'est constitué en puissance et administrativement "que" sous la première dynastie des Qing (-256 à -206)


logos dégremont-saur-sogreah
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mercredi 17 décembre 2008

Déclaration de Québec

abou dioufLa francophonie a tenu son XII° sommet à Québec au mois d'octobre lors des fêtes du 400°anniversaire de la fondation de la ville. Il a accouché d'une déclaration dite Déclaration de Québec que je vous invite à parcourir en cliquant ici. Ça vaut la peine. J'en retiens la réaffirmation de l'usage du français dans les enceintes de pouvoir, par l'application effective du "Vade-mecum relatif à l’usage de la langue française dans les organisations internationales" publié lors du XI° sommet de Bucarest. Les articles 10 à 15 sont décisifs : ...

[...]
Nous nous engageons à :
10. Renforcer la place de la langue française dans nos systèmes éducatifs tout en développant un enseignement public et privé de qualité et en tenant compte de la répartition des compétences au sein
des États dans ce domaine ;
11. Prendre les mesures nécessaires, à l’application effective des dispositions nationales et internationales relatives à l’usage du français dans la vie internationale ;
12. Veiller à faciliter la diffusion et l’accessibilité de TV5 Monde, aux côtés de nos chaînes publiques et privées, en prenant les dispositions appropriées. Par là même, nous réaffirmons notre attachement à la chaîne multilatérale francophone, à son rôle essentiel pour le rayonnement international et l’apprentissage du français, et comme illustration de la diversité culturelle ;
13. Prendre des mesures adaptées à nos moyens respectifs, pour valoriser le statut et l’usage de la langue française, langue vivante et utile, dans les domaines économique, social, culturel, touristique et scientifique de nos sociétés ;
Nous demandons à l’OIF¹ et aux opérateurs :
14. De se donner une véritable politique de promotion du français qui intègre et met en synergie les actions de l’OIF, des opérateurs et de tous les acteurs concernés de la société civile ;
15. D’accroître leurs ressources humaines et financières consacrées à la langue française et de mener des actions énergiques en vue de mettre en oeuvre la résolution jointe à la présente déclaration.
[...]


mapemonde de la francophonie
Le ministre français de l'enseignement supérieur Valérie Pécresse a reçu entretemps le prix 2008 de la carpette anglaise pour avoir promu le frankfurter english en lieu et place du français prétendu déclinant dans les institutions bruxelloises. N'importe qui fait l'ENA !

Il faut reconnaître que les officiels français se montrèrent cette année peu excités par la francophonie puisque le président Sarkozy qui a parlé surtout au nom de l'Europe, s'est dédouané en coup de vent du XII° sommet de l'OIF par un discours hors-sujet du modèle le plus bateau qui soit (texte de compilation typique des bureaux) avant de partir faire le coq en crise à Washington : la vidéo du 17 octobre est en ligne sur le site de l'Elysée (discours Monde). Jugez par vous-mêmes :
« ... changer le Monde, changer les institutions du Monde, changer le système financier du Monde, changer l'opportunité pour des régions comme l'Afrique notamment de se développer ... bla bla bla...»
Le "problème pour le Monde" est qu'à bref délai l'orateur redevient le chef d'un Etat très moyen sans projet autre que de vieillir, et que personne n'écoute en vérité.

Cette même année 2008 a émergé la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (Clic), qui peut permettre d'attaquer la langue française par le petit bout de l'ethno-régionalisme, foutaise en vogue dans bien des compartiments politiques anti-français. Est-ce, comme le croient beaucoup, un des missiles de la charte (allemande) des nations sans états camouflée dans le Traité de Lisbonne ? Qu'importe finalement l'aspect patrimonial de ces langues quasi-mortes - désolé, mais l'occitan et le basque ne font pas le poids -, c'est la puissance résiduelle de la France qui est en cause pour maintenir, et dans le futur accroître, l'usage et l'influence de cette langue mathématique unique en son genre qu'est le français. Sans le Brésil, qui apprendrait encore le portugais ?

AF Papouasie
Même si l'on peut espérer que la langue française survive malgré la France et les cuistres qui la gouvernent, il faut comprendre qu'une langue pérenne a d'abord la puissance infuse. L'anglais de Byron ou de Keats est plus mal en point que le français à cause de la période d'extinction britannique consécutive à l'effort phénoménal de guerre et à la gabegie travailliste, même si lui survit par le monde entier un patois de basse communication, nouveau malais qui tuera tous ses concurrents.
Tant pis, à vaincre sans péril ... En avant la France, le reste nous sera donné de surcroît.

Note (1) Organisation internationale de la francophonie - 13 quai André Citroën 75015 Paris - www.francophonie.org



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mardi 16 décembre 2008

Occides

Pompicide¹ du commandeur
al ZaïdiJ'en vois d'aucuns, l'oeil égrillard, anticiper un billet sur notre Félix Faure national. Nous n'oserions pas, tant de lycées portent son nom.
Il ne s'agit aujourd'hui que de l'autopromotion d'un journaliste va-nu-pied d'al-Baghdadia, Mountazer al-Zaïdi, qui a passé ses nerfs sur le président des Etats-Unis d'Amérique en conférence de presse à Bagdad, en lui jetant ses chaussures au cri de "chien", l'injure suprême.
L'affaire est plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord car nous sommes en Orient au royaume des susceptibles. Si la godasse est l'outil de l'insulte arabe et sa semelle une marque de mépris, la perte de face est double : George Bush était l'hôte de Nouri al-Maliki, même si le Pentagone pense encore le contraire, et l'insulte rejaillit sur le Premier ministre irakien qui a laissé humilier son invité ...

Ce qu'ont très bien saisi les services de la sûreté irakienne qui lui ont mis une trempe lors de son transfert - des traces de sang étaient visibles à l'endroit où il a été remis aux autorités irakiennes - et ensuite dans les locaux de garde à vue. Il a un bras et des côtes cassées, et il est blessé à l'oeil et à une jambe (source AFP). Détenu par Mouaffak al-Roubaie, conseiller à la sécurité nationale, son pronostic peut être réservé.
La présidence Bush se termine piteusement.

Daticide du garde
Mme DatiSemaine des "cides". La presse people et la presse politique convergent au daticide du garde des Sceaux. Celle à qui l'on trouvait hier de l'allant, du caractère et la pointe de caprice féminin qu'il faut, est devenue frivole, avide de bijoux et toilettes, méprisante et bientôt presque "marie-couche-toi-là". Si elle a accumulé les fautes, c'est surtout dans le domaine de la Communication qui fait 50% des occupations de ce pouvoir surmédiatisé. Car après tout, Rachida Dati, quoiqu'on en dise personnellement, se tape les réformes les plus difficiles à appliquer : Le corps de la magistrature n'est pas celui de la préfectorale ; on ne le commande pas à la baguette par mutations, son corporatisme est très fort, sa prétention à tout mieux savoir est légendaire. La chancellerie l'oriente par la construction du projet budgétaire qui détruit des moyens ici, en crée de nouveaux là. Les juges en sont agacés et attaquent ad hominem.
L'audimat la tuera.

Fondicide juif
Le plus gros de la semaine est le fondicide perpétré par la Madoff Investment Securities LLC de New York : 50 milliards de vent ! Cavalerie classique des fonds pyramidaux à laquelle se sont laissé prendre les pointures de la banque française, mais pas qu'elles. Madoff a monté un gigantesque et classique "Ponzi" dans lequel les investisseurs les plus anciens sont rémunérés avec l'argent apporté par les nouveaux et non avec le produit des investissements réalisés. La crise financière ayant tari les entrées d'argent frais, Madoff Investment s'est retrouvé tout nu à marée basse.
Curieusement sauf exception à venir, les banques américaines ne se retrouvent pas sur la liste des pigeons ; on murmure sur Wall Street que Madoff Investment puait la combine ! Ce qui n'a pas alerté la SEC qui certainement en mourra !

Mr MadoffOn dit aussi que l'accès des particuliers (privés ou fondations) à Madoff Investment était "réservé" à la communauté de l'étoile à six branches, et que le cannibalisme financier est notoire au sein de cette communauté. Son sobriquet dans les milieux financiers new-yorkais était d'ailleurs le « Bon du Trésor juif ».
C'est en Europe, en Suisse et en Asie qu'on râle le plus, mais ce sont bien les fondations privées américaines d'origine juive qui paient la note la plus lourde, rapportée à leurs fonds propres :
North Shore-Long Island Jewish Health System perd 5 milliards, la Foundation's Common Investment Pool (LA) perd 17 millions, la Robert Lappin Foundation perd 8 millions et ferme, la Fondation Elie Wiesel pour l'Humanité risque de couler comme Mort Zuckerman, propriétaire du New York Daily News et du US News & World Report ; une fondation² de Steven Spielberg est aussi coulée mais ce n'est apparemment pas, grâce à Dieu, sa Fondation des Survivants de la Shoah qu'il avait créée après La Liste de Schindler.
Le système de Ponzi de la Madoff était approvisionné par des "fonds-conseils" comme le fund of funds familial Fairfield Greenwich Advisors qui est à la périphérie de la communauté. Il aurait rabattu des milliards sur Madoff par sa société Fairfield Sentry Fund et serait pris de 7 milliards ; au même titre que Tremont Group Holdings Inc. (3,1 Mds$ coincés chez Madoff). Leur rémunération était de 1% sur les actifs placés et de 10 à 20% sur les profits. D'autres advisors comme Access International Advisors (coincé pour 1,4 Mds$) ont rabattu des fonds mais pour le moment, on (Bloomberg) fouille car personne ne se vante d'avoir alimenté la pompe Madoff. L'affaire tombe à point pour détourner l'attention des fraudes commises par ailleurs chez Citigroup et AIG !

Pour la petite histoire, Bernie Madoff faisait tenir la comptabilité de son énorme trust comme une épicerie arabe par deux copains comptables en Floride ! Le film est en préparation à Hollywood.

Note (1): french translation of "shoe-icide" in familiar tongue
Note (2): il s'agit de la Wunderkind Foundation (source Le Temps, Genève)



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lundi 15 décembre 2008

Nos chasseurs en Afghanistan

défilé du 27 en grand blancJ'aurais dit à mon chasseur alpin de grand père que le 27°BCA avait débarqué en Afghanistan, il m'aurait répondu : « épèle ! ». Le plus loin qu'on les lui eût signalés fut à Narvik en 40. Des troupes de montagne dans l'Hindou Kouch enneigé est somme toute logique. Reste à savoir pourquoi.
Rappel des fondamentaux : L'irruption de l'Occident décadent en Afghanistan avait pour but de détruire l'Etat barbare et de capturer Ben Laden et sa horde de freux. Au son du canon, les Talibans s'égaillèrent et disparurent parmi les riantes collines, et leur chef Mollah Omar enfourcha sa moto vers Quetta. Après avoir démonté pierre par pierre les montagnes de Tora Bora, il est apparu que notre pire ennemi avait passé le chas de l'aiguille et n'était plus en Afghanistan. Par contre nous, nous y sommes encore ...

hindou kouchLe motif inventé le plus crédible fut d'instaurer une démocratie à la pointe des baïonnettes sur les ruines du régime fondamentaliste afin de combattre le terrorisme par le développement, et si cet objectif est remis en question aujourd'hui par l'administration élue, on n'entendit alors aucune remontrance parmi les Occidentaux quand nous fîmes attaquer Kaboul par l'Alliance du Nord du défunt commandant Massoud (la femme de son assassin vient d'être capturée en Belgique).
Passée la gloire éphémère d'une victoire facile, il nous a fallu du temps pour comprendre que l'Afghanistan était irréformable pour la simple raison qu'il n'existe pas. En temps normal, il n'y a pas d'Afghanistan en Asie centrale ; entre les Tadjiks, Ouzbeks et Turkmènes du Nord et les Baloutches du Sud, il y a les Pachtounes avec les Hazaras de l'ouest ; les uns et les autres n'étant pas contenus, il s'en faut de beaucoup, dans les frontières internationales du Foreign Office. L'Afghanistan n'est recréé par les Afghans que lorsque la terre des Pachtounes est envahie : les féodaux congruent à former l'Ost. La guerre "internationale" terminée, ils retournent à leur occupation favorite, s'entre-égorger pour le commerce de l'opium et les octrois.

gouverneur AkhunzadaQuand le général allemand Egon Ramms, de l'Allied Joint Force Command (Brunssum-NL), dit carrément à Joe Klein, reporter de Time Magazine, être empêtré au Helmand parce qu'il ne peut poursuivre les moudjahidine talibans jusqu'à Quetta où Mollah Omar tient sa cour, et qu'il n'existe aucun Etat crédible en Afghanistan pour mettre au pas l'administration civile et sa police d'agents doubles, on est tenté de creuser.

Le lieutenant-colonel anglais Graeme Armour stationné à Lashkar Gah (Helmand) demande en souriant pourquoi le gouverneur Sher Mohammed Akhunzada, trouvé en possession de 9000 kg d'opium, n'a jamais été poursuivi mais seulement relevé de ses fonctions ? A-t-il conservé son butin ou celui-ci a-t-il été confisqué par la famille Karzaï, parmi laquelle un certain Ahmed Walid Karzaï, narco-trafiquant notoire qui contrôle aujourd'hui la province frontalière de Kandahar avec notre cher Akhunzada ?
Et de se poser une autre question : combien de temps le gouverneur ex-taliban de l'Helmand-Nord qui contrôle la route de Kaboul, sera-t-il l'allié de la Coalition ? Donnera-t-il son préavis s'il change de camp ?

poppyLa guerre à laquelle participe l'ISAF¹ obéit à 3 ressorts : opium, tribalisme et djihad, chaque soldat s'investissant tout à tour ou en même temps dans les trois domaines, quand il n'y ajoute pas sa participation à la police nationale. Pour le malheur des populations civiles, le développement financé par la communauté internationale est combattu par le dynamitage d'édifices nouveaux ou les meurtres nocturnes des agents honnêtes. La conviction court les popotes que la démocratie ne naîtra pas en Afghanistan et qu'il est inutile de maintenir à bout de bras à Kaboul la gravure de mode qui leur sert de président dans les enceintes internationales, mais qui ne commande rien ni personne chez lui. En ce sens, la conférence "régionale" organisée hier par Bernard Kouchner à la Celle-St-Cloud est de l'argent jeté par les fenêtres, les bons interlocuteurs ne s'y sont pas présentés.

bouquion de MerchetJean-Dominique Merchet de Libération, qui sans le savoir a souvent participé à ma réflexion sur l'affaire afghane, publie un essai : " Mourir pour l'Afghanistan" (190p. chez Jacob-Duvernet, 19,90€). Je ne l'ai pas encore lu. Mais si l'on acte la liquéfaction de l'Etat central et si l'on veut quand même aboutir à l'incinération de la Pieuvre, il faut sortir du schéma traditionnel d'ingérence et s'intéresser aux fiefs provinciaux qui nous importent pour atteindre al-Qaïda, avec ou sans prime à la démocratie.

L'administration Obama a un regard neuf. Elle retourne au but premier de l'expédition : détruire le foyer terroriste. Pour ce faire, elle prend en compte le Pachtounistan dans sa globalité en faisant abstraction de la frontière entre l'Afghanistan international et les FATAs². Soit le Pakistan, dont on va sérieusement vérifier l'utilisation qu'il fait des crédits de guerre accrus versés par les Etats-Unis, investit les zones tribales et casse les Moudjahidine, soit il renonce, et la communauté internationale conclura au "no man's land", c'est à dire que la souveraineté du Pakistan sera temporairement suspendue sur les zones frontalières.

Il est probable que la région sera dès lors napalmisée et les districts douteux retournés par les bombardements du nouveau Commander in Chief Obama qui ne voudra pas ouvrir un nouveau Vietnam en engageant des troupes au sol, quelques mois seulement après s'être extirpé d'Irak. Si le Pakistan se cabre et compte tenu qu'il possède l'arme atomique, il n'est pas à exclure que le tabou du "jamais plus ça" soit levé et que le motif de conflagration régionale soit saisi pour le réduire ... à rien ! L'ange noir des médias se révèlerait être alors un cavalier ... de l'Apocalypse.

Note (1): ISAF, mission OTAN de pacification de l'Afghanistan
Note (2): FATA, zone tribales incontrôlées au nord-ouest du Pakistan



pucelle du 27
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