Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du avril, 2012

Depuis le bord de mer

Le cycle Pescaïre du dimanche continue. La pêche du bord s'appelle aujourd'hui surfcasting puisqu'on prend le poisson sur la crête de la vague quand il fait l'hawaien ! Elle se pratique en général les jours de gros temps, et en Méditerranée, quand la mer "ramène" si le vent est tombé. Le ciel est généralement gris de plomb, mais on peut toujours faire le coquet par beau temps pour engager la conversation avec les oiseux qui passent, sauf qu'en ce cas on passe chez le poissonnier en rentrant. Il est toujours impressionnant de se voir lancer la ligne à près de cent mètres. On ressent sous le grain un sentiment de puissance face aux éléments. J'ai vu sortir un dauphin au Grau du Roi, et des thons plus longs qu'un homme est haut à Palavas. Mais l'ordinaire peut heureusement entrer dans la poêle ovale : daurade, loup, marbré, sole et parfois un congre perdu qu'il est sympa de remettre à l'eau. Outre l'aisance d'un lancer énergi

Mgr Henri d'Orléans pour une « France forte »

&nbsp Dans son dernier billet publié sur le site de la Maison Royale de France , le comte de Paris, Henri d'Orléans, fustige les prélats et politiques qui passent sous silence les valeurs qui ont fondé la France : Notre époque qui a tant besoin de signes pour espérer, ne reçoit de ceux qui, par essence, devraient nous réconforter, que des réponses pieusement et souvent sans rapport avec la réalité vécue au quotidien. Quel est le prélat en chaire ou l'homme politique qui ose encore parler d'amour et sur notre terre de France de bonheur? Or la France n'a pu se bâtir que dans un acte de foi et d'amour et dans le respect des valeurs qui la fondent. Puis dans deux tweets successifs - Monseigneur semble assez actif sur ce média - il se déclare pour le président candidat au motif de l'expérience : @SARcomtedeParis « En ces temps troublés autant qu’opaques la France a besoin d’un capitaine compétent parce qu’expérimenté pour redevenir une France forte. »

Rêveries du pêcheur solitaire

Notre cycle politique piscicole s'ouvre par un éloge de la pêche au coup. Il y a quelque chose d'hypnotique dans la pêche au coup. Suivre des yeux le bouchon dansant jusqu'à ce qu'il plonge enfin ou disparaisse dans un moment d'apnée de la conscience participe de la focalisation intense procurant l'hypnose. Combien de pêcheurs au coup s'évadent ainsi bien calés sur le pliant et voyagent en songe ? Presque tous, et les quelques-uns qui ne voyagent pas rêvent autrement, d'un bon repas, d'un bon film, aux cuisses chaudes de leur belle, tout ce que l'imagination humaine leur sert en cerveau. Que vous pêchiez en Chanel, en short italien, en Vieux Campeur ou dans votre vieux treillis d'infanterie, c'est valable, à condition que l'esche soit fraîche et goûteuse et que vous sachiez manier le brin. Il a disparu ! D'un coup. Et la ligne se tend. Sans aucun délai de décompression, le rêve est éjecté, le pêcheur cherche à ferrer de tout

Lettre ouverte d'un travailleur

La lettre ouverte (et donc libre de droits) d'un « exilé » libre à Jean-Luc Mélenchon, publié par Les Echos avant le premier tour de l'élection présidentielle (le 17 avril exactement) mérite qu'on s'y arrête. M. Paul Dubrule est co-Président/Fondateur d'ACCOR, premier opérateur hôtelier mondial, leader en Europe, présent dans 92 pays avec plus de 4 400 hôtels et 530 000 chambres ! Pas un miquet. Il a optimisé sa gestion patrimoniale en habitant en Suisse, dans un pays qui traque les gaspillages et a besoin de prélever bien moins d'argent de ses contribuables que son grand voisin occidental en faillite chronique. Il ne fait pas mystère d'économiser deux millions de contributions sur les revenus retirés de son activité économique et des rentes qu'il s'est créées par le travail. Il s'adresse à l'apparatchik hispano-marocain qui n'a jamais bossé que deux ans dans sa vie, comme professeur de français au lycée technique de Lons-le Saunier, m

Les deux candidats et leurs promesses

La question à la cantonade était de savoir qui de M. Hollande ou de M. Sarkozy pourrait mettre en oeuvre son programme électoral. La contribution d'entre-deux-tours au forum Newsring est divisée en deux sujets. Le fusible de la croissance M. Hollande a placé d'entrée un fusible sur le circuit des réformes promises, fusible qui s'appelle le taux de croissance. S'il n'obtient pas le taux programmé, il passe en mode pédalo-zen à la Chirac. Or ses "intentions" de croissance - il y a quelque chose de stupide dans l'expression - sont hors de portée immédiatement pour sûr, et à moyen terme sans doute, sauf à engager un plan européen de reprise économique. Notons qu'un plan franco-français est impossible à réussir dans le piteux état de nos comptes publics et compte tenu de la haute pression fiscale actuelle, et sans parler de la fuite probable d'assiette (sujet déjà traité sur Newsring). Deux raisons au moins me laissent penser que tout plan

De Charybde en Scylla

La petite Union soviétique occidentale a achevé hier soir le premier secteur du cycle électoral - cirque électoral - lancé aux primaires socialistes de 2011. Bien des investisseurs et de très nombreux consommateurs ont suspendu leur décision d'achat jusqu'à ce que retombe l'écume de cette tempête médiatique. Il reste deux secteurs de la roue à tourner, le second tour de la présidentielle et les élections législatives à deux tours ! Les affaires reprendront donc plus tard. Ce bordel magnifique, qui nous aura fait goûter à l'empire du monde comme au bon vieux temps, puisque nous allons plier la Prusse, la City et toute l'Europe du Nord en deux coups de menton, ne cessera donc qu'au matin du 18 juin, juste à temps pour prendre l'Eurostar. Le président laisse en sortant le pays dans un état bien pire que celui dans lequel il l'a trouvé en entrant, comme il est interdit de faire dans aucun chiotte de café français. L'impétrant est moqué in petto par

Bisou de la campagne

Attendu que l'élection d'un président chef d'Etat au suffrage universel est l'incarnation du fabliau ésopien des grenouilles demandant un roi , mais avec le ridicule d'un combat éructif ramenant la procédure au niveau de la mare où coassent les connes du Portique, j'enfreins la solidarité de la lutte groupusculaire appelant au moindre mal (DA) ou au pire détonnateur de crise (MLP) pour que chantent enfin de royalistes lendemains - rires sur les bancs - et je donne mon choix. Aucun des candidats sélectionnés par le régime, pas plus d'ailleurs que ceux qui prétendirent s'aligner avant d'être rejetés par la nomenklatura, n'est en mesure d'arracher le pays à l'ornière de la social-démocratie mafieuse, si tant est que nous ne soyons pas déjà au bord de l'abîme comme nos soeurs latines méditerranéennes ! Quand bien même un seul aurait-il les idées claires sur l'état de décrépitude de notre société génétiquement ratée et sur l'extr

Démocratie lamentable

La démocratie d'étage national n'était jusqu'ici qu'une mauvaise plaisanterie, elle devient une escroquerie lamentable, littéralement ; car nous allons bientôt pleurer. Quelque soit le gagnant du sweepstake, et même compte tenu de la loi de niaiserie qui n'engage que les andouilles aux promesses des candidats, le carburant du pouvoir restera la récompense des "clients" par la taxation de tous peut-être, mais plus sûrement des perdants et des pauvres. La remise en ordre de comptes publics du modèle africain étant reportée aux calendes, même si nous pouvons attendre la création du comité théodule ad hoc pour réfreiner la gabegie endémique au régime, la précipitation à reformer dans les Cent jours visera à établir cette récompense, les temps qui suivent étant plus qu'incertains. Les rapports abondent, comme celui du banquier Pébereau , qui dénoncent avec précision les manquements graves à une gouvernance responsable, en écho d'ailleurs aux rapports

La belle histoire du chevalier Tristan

Il est des familles de chevalerie innée, par le sang, l'éducation et l'exaltation de la généalogie à la veillée. Celle connue sous le nom d'Estaing procède du dernier roi Wisigoth Roderic et s'achève par l'amiral de France Jean-Baptiste-Charles-Henri, héros des mers d'Asie et d'Amérique, guillotiné en 1794 comme témoin à décharge au procès de la reine Marie-Antoinette. La suite... il n'y a pas de suite. Dans cette illustre lignée d'évêques et grands capitaines on retiendra trois autres noms, mais on pourrait en prendre dix et le cardinal d'Estaing, "pacificateur" de l'Italie en prime. Guillaume d'Estaing, dit Lestang à la guerre, compagnon du roi Richard Coeur de Lion à la Troisième Croisade, qui fit des prodiges de valeur au siège de Joppé en 1192 ; Dieudonné d'Estaing, dit Tristan, qui fut décisif à Bouvines (1214) ; et le grand François d'Estaing (+1529), comte de Lyon, 52ème évêque de Rodez, sacré à Blois en prés

Un roi est mort

Bien meilleure que celle-ci, Point de Vue & Images du Monde publie une photo saisissante du catafalque royal de SM Tupou V porté par ses sujets tongiens jusqu'aux tombes royales de Nuku'alofa, capitale de l'archipel. Les rois de Tonga ont une âme qui les prédispose à la conversation des dieux et sont donc éternels, mais ailleurs. Leurs sujets en sont dépourvus malgré deux siècles d'ensemencement chrétien qui n'a pu les déraciner et restent donc parmi nous. Heureux peuple qui communie dans le chagrin de la disparition de son roi et se réjouit bientôt de l'avènement de son successeur. A Tonga le roi est sacré par essence, son destin est celui du pays, le roi est mort et tous meurent, vive le roi et c'est l'embrasement du renouveau. Dans notre belle république de pantins, le peuple qui se prend pour le plus intelligent de la Terre versera une larme... à la mort de Johnny Halliday.

Paysannerie, des projets à taille humaine

Le congrès d'Aicirits n'a certainement pas convaincu la gent paysanne que sa situation empirera plus avec tel candidat qu'avec tel autre, puisqu'elle empirera de toute façon. La PAC de Bruxelles coûte cher à certains pays qui ne font pas de l'agriculture une priorité. Pensons à l'Angleterre mais elle n'est pas la seule. On peut dire aussi que la mise à niveau du secteur primaire des pays de l'Est après celle des pays du Sud a englouti beaucoup d'argent et les aides européennes faibliront indubitablement. La paysannerie française n'a plus grand chose à attendre de Paris dès lors que la politique agricole et le développement qui l'encadre sont une affaire euro-régionale, voire transrégionale. D'où le désenchantement palpable et cette vague de suicides des petits cultivateurs ou éleveurs. Le congrès de la FNSEA a montré aussi que les gros bataillons de la profession sont peu à peu remplacés par les gros paysans tout court qui ont acquis un