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Articles

Affichage des articles du mai, 2017

Fin d'un cycle souverainiste

Premier Edouard Philippe On le sentait venir dès l'intronisation sans en avoir la certitude ou l'espoir selon l'opinion de chacun, le jeune président allait ringardiser la classe politique malgré le renfort des gérontes et la feuille de route paternaliste de monsieur Fabius. Les "gens", comme nous appelle Jean-Luc Mélenchon - le grand battu de l'élection présidentielle - en ont ras-le-bol, et du désordre général de la société française et de l'invocation incessante aux mânes des ancêtres, fondateurs et autres statues de bronze verdi de la République en soins palliatifs. En langage de djeune on dit : soûlant ! Droite, gauche, les mots-valises sont vides de sens, sans valeurs, et les porteurs de valise inaudibles. On refuse de les écouter. Les incantations gaulliennes de certains le disputent à la mesquinerie programmatique des autres, la mobilisation de classe tentée une dernière fois par les partis de la gabegie menacés ne parvient pas à coaguler les op

Flotte stratégique

Sommes-nous devenus intelligents ? Le jour de son départ de Matignon, l'ancien maire de Cherbourg, Bernard Cazeneuve, a signé le décret* de la flotte stratégique. Non, non, ce ne sont pas les sous-marins nucléaires construits aux arsenaux de Cherbourg justement, ni le groupe aéronaval que nous promenons au bord des zones de conflits pour nous conserver le fauteuil au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Ce sont les chaînons de nos filières logistiques salées qui jusqu'ici n'étaient pas gérés autrement que par la mobilisation générale de moyens affectés (plus ou moins) à des besoins à naître du conflit en préparation. Autant dire le grand flou. Le décret* définit ainsi le pool concerné : La flotte à caractère stratégique instituée à l’article L. 2213-9 du code de la défense comprend : – Les navires et emplois y afférents susceptibles d’assurer, dans une logique de filières stratégiques et aux fins de préserver l’intégrité de celles-ci, la sécurité et la continuité : 1°

Aux commandes d'AirForceOne

Le grand Gamin tout beauf au chien de prairie mort sur la tête fait un sans-fautes dans le vieux monde, à savoir qu'il n'a encore insulté personne qui ne s'y attendait pas, sauf un peu, le président réélu de l'éternel Iran. Mis à part ce raidissement que nous estimons contre-productif*, le Commander in Chief se couche comme un roseau sous le vent de la realpolitik à mesure qu'il avance dans sa tournée promotionnelle d'une diplomatie en anglais facile. Aussi, l'inquiétude des chancelleries commence-t-elle à se dissiper et le sera tout à fait quand Air Force One décollera de Sicile pour retourner à la Maison Blanche soigner son hyperactivité chronique. Lire avec profit le brûlot mi-amusé mi-angoissé de David Brooks dans le New York Times (15 mai), When the World is Led by a Child . Note : (*) La République islamiste sera plus facilement abattue par les Levi's 501, les réseaux sociaux US ou chinois et le Coca Cola que par le confinement ou l'embargo.

Les licornes de fer de l'empire céleste

OBOR, c'est le grand projet impérial du China Dream de XI Jinping, One Belt, One Road , appelé à structurer la diplomatie chinoise sur toute l'Eurasie en structurant des axes de développement lourd : on parle infrastructures logistiques, centrales électriques, urbanisation... Des variantes plus ambitieuses encore sont diffusées par les agences d'influence pour ajouter un peu de "romantisme" au projet mais aujourd'hui nous nous en tiendrons aux segments parfaitement concrets. Les acquis chinois sont déjà nombreux sur la zone d'effort et formatent les relations diplomatiques avec les deux autres empires, Fédération de Russie et par ricochet les Etats-Unis. Une carte d'abord, prêtée par le MERICS de Berlin (The Mercator Institute for China Studies) pour cerner le projet. Le pivot historique de la Route de la Soie est en Iran. Les échanges entre le Cathay et la Perse remontent à l'époque des Parthes et il y a du respect mutuel entre les deux natio

Goulard, une européiste aux Armées

Le ministre des armées parle allemand. Conseiller de Romano Prodi à la Commission européenne, chargée du suivi des travaux constitutionnels de Valéry Giscard d'Estaing, l'énarque fut avant cela et pendant dix ans dans la direction des affaires juridiques du Quai d'Orsay, au sein d'une cellule chargée de suivre la réunification allemande d'Helmut Kohl. A ces titres divers, elle a la Bundesverdienstkreuz (Croix du Mérite fédéral). Elle est ce qu'il est convenu d'appeler une pointure. Son mari étant conseiller d'Etat, elle fait partie de la noblesse républicaine. Entre deux rapports et trois bouquins, elle publia un pamphlet assez corrosif Le Grand Turc et la République de Venise signalant son peu d'engouement pour les ambitions européennes de la Sublime Porte. Sylvie Goulard et Jean-Yves Le Drian sont les deux poids lourds de ce gouvernement Philippe I. Il n'est pas innocent qu'ils prennent deux domaines réputés appartenir au domaine réserv

Macron royaliste ?

Emmanuel Macron n'est pas royaliste mais il n'a pas la haine des rois comme on la croise souvent dans la mouvance de gauche. Par trois fois, il a inscrit son action politique dans une continuité que tous ses prédécesseurs limitaient au quatorze juillet 1789. saint Louis IX Dans le droit fil d'une idée exprimée jadis par Jack Lang qui n'objectait pas à l'incarnation de l'Etat par un roi au lieu d'un président élu, Emmanuel Macron relevait en juillet 2015 dans un entretien au journal d'Eric Fottorino et Henry Hermand, Le 1 , l'absence du roi en des termes explicites : « La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif :

Rétro Flash !!!

Treize-mai ! Ce jour restera pour les gens de ma génération celui du coup d'Etat d'Alger pour sauver l'Algérie alors française. Que n'avons-nous réussi ! Quelqu'aurait été son statut aujourd'hui, l'Algérie serait à parité avec l'Espagne ou pas loin. Au lieu de quoi, elle a perdu soixante ans dans le non-développement et l'assèchement de la rente saharienne, pour finir maintenant fracturée en tous sens par une ploutocratie de parvenus sans aveu. Dans mon entourage, à l'école, dans ma ville, les réactions étaient favorables au putsch, le régime ultra-parlementaire ayant montré une usure rapide au seuil de la supercherie démocratique : plus personne ne faisait confiance à la classe politique, suppléée heureusement par la haute administration qui avait ramassé le pouvoir dans le ruisseau ! L'opinion ne se divisa que lorsque apparut le général De Gaulle dont on se souvenait non pas du rôle historique à Londres mais de la remise aux communistes

Jeanne 2017

  Marcher dimanche en souvenir de Jeanne d'Arc pour le salut de la France nous rappellera que la fortune sourit aux audacieux (Chinon, Orléans) et qu' aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années ! Jeanne d'Arc n'a pas dix-huit ans quand elle monte à l'échelle de la barbacane des Tourelles. Dunois, le bâtard d'Orléans qui commande à l'armée a 26 ans et déjà des victoires. L'histoire de France est saturée de jeunesse, les rois bien sûr (sauf les derniers au profil de notaires), et bon nombre d'acteurs politiques importants. A titre d'exemple, le 14 juillet 1789, Saint-Just a 21 ans, Danton 29 ans, Robespierre 31 ans, Louis XVI 34 ans, Marie-Antoinette 33 et Louis-Philippe d'Orléans 42 ! Le 10 août 1792, le lieutenant d'artillerie qui devise à la taverne en contemplant l'émeute des Tuileries n'a pas encore 23 ans ! C'est la République embourgeoisée qui nous a apporté la gérontocratie, la République débi

Marion s'en va !

Il y avait cent raisons de voter Macron, et autant de ne pas le faire mais ce qui a déterminé beaucoup d'électeurs se résume à la maxime gaullienne : au premier tour on choisit, on second tour on élimine . J'ai éliminé le programme crypto-bolivarien de monsieur Philippot, le corneculage sur l'euro et le gudisme rampant. Pour le reste (sécurité, identité, immigration, préférence nationale) je me serais laissé tenter si quelqu'un d'autre que Marine Le Pen m'avait proposé du gâteau. Je n'ai jamais cru ni en ses capacités de rassemblement, ni en son niveau intellectuel, sans parler de sa vulgarité et de son dilettantisme - elle ne bosse pas ses dossiers ! Eut-elle été moins paresseuse qu'elle aurait emporté la région Nord-Picardie. Gagner un malheureux point entre les deux tours des régionales n'a jamais été critiqué, la faiblesse était pourtant prémonitoire. Le "débat" fut accablant pour tout spectateur et pour sa nièce d'abord (elle n