vendredi 30 janvier 2009

In memoriam Alphonse de Bourbon

Alphonse e Bourbon30 janvier 1989.- Il y a vingt ans aujourd'hui, mourait au Colorado sur les pistes de Beaver Creek, Alphonse de Bourbon, 52 ans, l'aîné des capétiens. A pleine vitesse, il heurta de la nuque un câble tiré en travers de la piste, alors qu'il l'ouvrait pour le Championnat du monde de ski alpin. Sut-on jamais pourquoi et qui avait tendu ce câble si bas ? De cette interrogation naquirent les pires doutes comme il en va à chaque mort injuste. L'enquête fut d'ailleurs ouverte pour homicide avant de conclure au tragique accident. Les festivités nocturnes habituelles des championnats furent annulées et les drapeaux de la station mis en berne...
Il repose à Madrid en la chapelle de Las Descalzas Reales à côté de son fils aîné.

Lui succéda à la tête de la maison de Bourbon son fils cadet Louis-Alphonse, popularisé en France par le livre de Thierry Ardisson, Louis XX (Folio n°1912). Dès avant sa titulature d'aîné des Bourbons, la cour d'Espagne avait en 1987 décrété non héréditaire le titre de "duc de Cadix" que portait son père, au motif qu'il appartenait à la couronne d'Espagne à laquelle celui-ci avait renoncé. Le prédicat d'altesse royale porté sur l'acte de naissance de Louis-Alphonse ni aucun titre de courtoisie ne furent maintenus, exilant de ce fait l'aîné des capétiens de l'almanach royal espagnol.
Pour marquer le coup, aucun membre de la Casa Real n'alla en République dominicaine en 2004 au mariage du jeune duc d'Anjou, appelé, quand l'occasion y oblige, simplement : excelentísimo. Est-ce une piste pour Beaver Creek ? La clef de ce bannissement est-elle dans la photo ci-dessous ?

mariage d'Alphonse de Bourbon et de Carmen Martinez-Bordiu
La Cour d'Espagne voulut-elle estomper la "souillure" franquiste pour fédérer plus largement les cœurs hispaniques, d'autant que la reine Sophie de Grèce ne doit pas apprécier les juntes militaires, comme celle des colonels qui a déposé son frère Constantin. L'histoire ne le dira pas, puisqu'on n'a jamais pu retrouver l'employé de piste qui a tiré le câble, et l'abaissa avant de partir.

La biographie du prince Alphonse de Bourbon est dans la Wikipedia. Il fut un prince européen dans la grande tradition des Bourbons. Financier averti et sportif avéré - il fut champion universitaire de ski - il exerça ses dons d'avocat au barreau de Madrid, puis fut nommé ambassadeur d'Espagne à Stockholm à partir de 1969, DGA du Banesto et du Banco Exterior, et président du Comité olympique espagnol. Il savait son destin français depuis l'accueil chaleureux qu'il avait reçu en France lors du Millénaire capétien proclamé par le président Mitterrand en 1987. C'est cette année-là que les Français découvrirent une option royaliste nouvelle sans trop connaître les tenants et aboutissants de la question dynastique. Jusque là ils suivaient la saga d'Orléans dans la presse mondaine, sans savoir qu'il existait aussi une saga Borbón y Dampierre dans la presse espagnole. Sa disparition prématurée ne permit pas d'exploiter le filon populaire autant que possible pour acclimater l'idée royaliste, son fils Louis-Alphonse n'ayant alors que 15 ans.

C'est l'ancien chancelier légitimiste, Hervé Pinoteau, qui parle avec le plus de naturel du prince Alphonse. Nous vous adressons à une communication qu'il a faite sur Vexilla Regis : Le prince que j'ai servi.
Aujourd'hui nous aurons une pensée en prière pour le repos de l'âme d'un prince de qualité qui aimait la France.

armes d'anjou-cadix

Notice historique
Cet anniversaire est l'occasion d'évoquer les origines de la maison de Bourbon. Le fief d'origine est à Bourbon l'Archambault (département français de l'Allier). Les chroniques signalent un sire de Bourbon, Aymar, fondateur de l'abbaye de Souvigny (03210) où se trouvent les gisants des derniers ducs de Bourbon, et qui aurait commencé le château dont on voit encore certaines ruines. Il serait mort vers 921. La sirerie devient seigneurie et le château réellement fort, avant que le bourg ne se transforme ensuite en une véritable forteresse armée de 15 tours de défense.
Les seigneurs agrandissant leur fief jusqu'à Montluçon se déclarent vassaux du roi de France, et le roi Charles IV éleve leurs possessions en duché en 1327.
Le raccord avec la couronne de France s'opère par Robert de France (1256-1317), comte de Clermont, 6° fils de saint Louis, qui épouse Béatrice de Bourbon (de la maison de Bourgogne) et dont la lignée aboutira en 1584 à Henri III de Navarre, devenu Henri IV de France.
Le plus connu des ducs est Charles III (1490-1527), Connétable de Bourbon, dont la mère du roi François Ier, Louise de Savoie, capte l'héritage, le jetant de dépit sous la bannière de Charles-Quint.
La branche espagnole des Bourbons actuels descend du second fils du Grand Dauphin (fils aîné de Louis XIV), Philippe, duc d'Anjou. La cascade est la suivante : Philippe V d'Espagne, Charles III, son fils, Charles IV son fils, Ferdinand VII son fils, Isabelle II sa fille mariée à l'infant François, lui-même fils du frère cadet de Ferdinand VII, François de Paule, puis Alphonse XII leur fils, Alphonse XIII son fils, dernier roi en primogéniture. Le roi Juan Carlos désigné par Franco procède de la branche cadette issue d'Alphonse XIII. Il prône le retour aux Partidas de 1265, ce qui abolirait la loi salique franque au bénéfice de la progéniture féminine de son fils, Felipe. Le prince Louis de Bourbon est l'arrière-petit-fils en ligne directe d'Alphonse XIII, et descend donc tranquillement de saint Louis.



Compléments apportés lors du trentenaire de la mort d'Alphonse de Bourbon

Témoignage de *Gérard* sur le site Noblesse & Royautés en date du 1er février 2019 @ 17:29 (lien N&R)

Ce soir-là peu avant 16h, le prince, excellent skieur et amateur de vitesse, vérifiait les pistes de Beaver Creek avec son ami le champion autrichien Toni Sailer, sa première épouse Gabi et l’agent de sécurité des championnats, le canadien Ken Read et peut-être le golfeur Gaby Rummeny, avant les épreuves.

Sailer vit qu’un câble d’acier tressé de quatre millimètres de diamètre, qui était destiné à soutenir un panneau publicitaire annonçant la nouvelle ligne d’arrivée, plus proche que la précédente, était placé trop bas et voulut avertir les autres skieurs du danger.
Le prince le suivait à quelques mètres et il lui dit en allemand, que le prince comprenait : « Alfonso, fais attention aux gens qui travaillent en dessous ! », Alfonso passa à sa gauche et heurta le câble de la poitrine ce qui sous le choc le déplaça et l’aurait fait tomber sur sa nuque.

Des personnes sur le bord de la piste avaient crié à Don Alfonso pour lui signaler l’obstacle, il les aurait vues et entendues et aurait fait un geste pour montrer qu’il l’avait remarqué et il aurait effectivement essayé de l’éviter.

On mit en cause le responsable du câble Daniel Conway qui était sur les lieux et n’avait pas signalé le danger. Il aurait semble-t-il remonté le câble à 1,65 m juste avant le passage d’Alfonso qui mesurait 1,85 m. On dit que peu après Conway disparut. Peut-être que cette vérification n’avait pas été signalée au personnel alors qu’en principe la piste était fermée.

On considéra après l’enquête que c’était un homicide involontaire à la suite sans doute d’un manque de coordination. Il y eut ensuite une transaction avec les assurances au profit du fils de la victime représenté par sa mère. Le dossier de l’enquête aurait depuis été détruit.

Le prince respirait encore et quand on l’emporta, on pouvait a-t-on dit encore sentir son pouls. Mais à l’arrivée tardive au centre médical on constata le décès et le rapport d’autopsie conclut au décès immédiat. On l’aurait d’ailleurs laissé sur la neige assez longtemps. L’autopsie fut longue au Tomford Mortuary d’Idaho Springs. Elle montra en tout cas que le prince n’avait pas consommé d’alcool ni de stupéfiant. L’autopsie précise qu’il présentait une blessure très profonde formant un demi-cercle dans le cou. Il ne fut pas décapité. Le câble s’était brisé en heurtant les cervicales.

Ce n’était pas semble-t-il le premier accident mortel sur cette piste mal balisée selon Hervé Pinoteau. Il était plus de minuit en Espagne quand le roi fut prévenu, il appela Don Gonzalo son cousin qui téléphona à sa mère à Rome puis partit sur un avion militaire que le roi avait demandé, en compagnie du marquis de Villaverde le beau-père du défunt.

L’actrice argentine Mirta Miller, qui a été l’amie du prince pendant de nombreuses années et en parle toujours avec émotion, ne croit pas, a-t-elle dit ces jours-ci, que Don Alfonso devait épouser l’archiduchesse Constance, même si elle pensait que s’il se remariait un jour ce serait avec une aristocrate. Elle insiste aussi sur le drame qu’il avait vécu du fait de la mort de Francisco son fils aîné dont il ne se remit jamais.





caveau du prince Alphonse
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mercredi 28 janvier 2009

Les 69 de jeudi

sculpture EntropaLe pourcentage érotique fait la Une de la presse parisienne alors que Pfizer, créateur du Viagra, va licencier 8000 personnes pour cause de mévente de la pilule bleue !
Le peuple approuve la Grève nationale à 69%. Le peuple marchera contre la Crise, contre la Banque, contre les Spéculateurs, contre le Cyclone et contre les Grévistes qui lui pourrissent la vie. Le peuple est en marche ! Le peuple est souverain ! Le peuple va montrer de quel bois il se chauffe, en cas de panne EDF ! Qui pourrait l'arrêter ?
Le prochain match OM-PSG !

Un peuple, abonné au 35 heures hebdomadaires, aux cinq semaines de congés payés, aux salaires garantis, aux pensions de retraites à compte d'enfants, aux avantages acquis de haute lutte par les grand-parents, un peuple, disposant d'un patrimoine foncier de 4 trillions d'euros, assis sur un bas de laine de 3 trillions¹, un tel peuple qui fait grève, est ... un peuple mort dans sa tête, que le reste de la planète montre du doigt en pouffant !
La sculpture moqueuse du Tchèque David Cerny labelisant la France comme Pays de la Grève nous change un peu de la revendication de pays des Droits de l'homme que nous agitons par le monde entier et qui fait rire autant puisqu'il ne nous reste que ça !
Le peuple des veaux gras plébiscite demain la démocratie de cohue, et décroche la palme du peuple le plus con, réservé jadis aux grands enfants du Midwest !

Et vous voulez lui mettre un roi !
Il n'y comprendra rien !
Un régime monarchiste n'est, dans son esprit perverti par deux cents ans de bourrage de crâne, qu'un régime fort, autoritaire, celui-là même qu'il acclame dès qu'il se sent perdu. Napoléon, Boulanger, Pétain, De Gaulle, Sarkozy ... Bayrou (non, c'est une blague). C'est bien pourquoi il a choisi en 2007 le chef de la police pour nettoyer au kärcher les écuries d'Augias qu'il encombrait de ses propres déjections. Hélas, le fumier croît plus vite que la pression du nettoyeur, et deux ans bientôt après, le pays n'est pas désoviétisé, et décroche parce qu'il n'est pas préparé à soutenir une tempête économique d'ampleur, tous ses déficits étant soigneusement creusés pour plaire à l'électorat depuis trente ans.
Une monarchie est un régime de complications aboutissant au désordre des libertés, à la quasi-anarchie, exactement ce que le Français jacobinisé ne peut plus comprendre, tant il est "égaux" ! Faisons simple, foutons-lui un dictateur, il préfère !

manif nantes
Français, l'an prochain le premier poste de dépenses que vos impôts et taxes financeront sera le service stérile de la Dette. Comme n'importe quel pays d'Afrique ! A la différence près que certains de ceux-là ont de l'uranium, des diamants, du coltane, du cuivre, de l'or, du fer ou du charbon pour asseoir leur solvabilité, à défaut travaillent sans regarder aux avantages acquis. Au contraire de nous qui perdont de la substance industrielle chaque semaine depuis des lustres, sans compenser cette hémorragie par la construction d'une hégémonie au moins continentale dans les secteurs nouveaux.

A moins de taper dans le "bas de laine" des gogos, la République ne s'en tirera pas car elle n'a aucune rente en caution, hormis celle de l'arrogance dialectique aux pupitres internationaux. Ca tombe bien, s'ouvre Davos ce tantôt, où vont accourir nos crânes d'oeuf, ruinés mais bavards qui vont "refonder²" le capitalisme ! Occasion de rencontrer à la machine à café³ le premier ministre chinois Wen Jiabao qui a schunté la France dans son périple européen de signatures de contrats. Qu'en avait-il besoin d'ailleurs, notre diplomatie étant en position de levrette.

album martine grève
Le pays demain sera divisé comme toujours entre ceux-ci qui ne peuvent faire autrement que de travailler, par tous moyens d'accès possibles et à des conditions que ceux-là qui marchent ne supporteraient pas tant ils sont intoxiqués par l'Etat, providence des clientèles. Et on appellera demain à solidarité les couillons qui contre vents et marées ont fait de la valeur ajoutée le 29 janvier 2009.

"Foutez-leur la République, c'est ce qui les divisera le plus" faisait dire Bismarck en 1870 à ses visiteurs constipés venus avenue de Villeneuve l'Etang quérir l'oracle du vainqueur sur le régime qui aurait ses faveurs. Un roi, ça se mérite un peu. Pas plus demain qu'en 1870, nous ne le mériterons !

Note (1): C'est cette épargne qui justifie la notation AAA des agences internationales, ce qui en creux gage d'avance les emprunts extérieurs de l'Etat sur le bas de laine des ménages.
Note (2): dixit Guaino
Note (3): Expression de Jacques Attali qui qualifie Davos de « machine à café mondiale où des gens se recontrent, bavardent, se serrent la main, échangent des tuyaux et s'en vont ».




poing de grève-rêve
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lundi 26 janvier 2009

Ponter la Querelle dynastique

lettrine QLes Assises du royalisme se tiendront du 8 au 9 mai 2009 à l'initiative de Gérard Leclerc du Groupe de Liaison Royaliste (GLR) pour tenter d'aboutir à une « déclaration fondamentale » reconnue par toutes les composantes de la galaxie royaliste. Le site de La Nation Française s'est impliqué depuis le mois d'octobre dans la mise en ligne de déclarations, commentaires et projets, assez rares jusqu'ici. Il semblerait, vu de loin mais l'affaire est discrète, que seules une ou deux, voire trois, composantes de la mouvance royaliste se soient mises en route vers l'étoile de la Réconciliation. Il est bien plus de chapelles en l'Eglise du Roi.
Modérateur d'un forum royaliste, j'observe que la querelle dynastique surgit dans beaucoup de rubriques et détourne les débats d'idées vers une confrontation des principes et lois fondamentaux, chacun des polémistes ayant exclusivement les bons. Les Assises n'y échapperont pas, sauf à ne réunir que le parti d'Orléans, à ce que pourrait montrer la liste des participants déclarés maintenant. Tenté de me faire une religion au travers des arcanes disponibles, j'en suis venu à la conclusion qu'il n'y en avait pas ... de conclusion. Les deux traditions royalistes françaises sont irréconciliables, ceux qui passent de l'une à l'autre, quelque part trahissent leurs convictions à divers motifs dont le plus fréquent est une immense lassitude, mais le plus souvent ils quittent le mouvement sur la pointe des pieds, ayant synthétisé sa vanité.
Pour les civils, rappelons brièvement les positions antagonistes :...

écu d'anjouLes légitimistes¹ considèrent que la royauté française est dans la main de Dieu, successible dans l'ordre de primogéniture mâle hors de toute emprise des princes. Aussi, les déclarations ou renonciations des titulaires de la charge suprême ne gardent qu'un intérêt historique mais n'influent pas sur le choix transcendé, la monarchie étant de droit divin. Drapeau blanc. Lire aussi le Manifeste.

écu d'orléansLes orléanistes² revendiquent la modernisation de la monarchie classique française enrichie des avancées procurées par les Lumières et obtenues sous la période révolutionnaire et impériale, et ils actent les déclarations et renonciations des titulaires successifs de la couronne (sauf celles de Philippe-Egalité qui n'était pas en charge). Ils ont appliqué leurs principes libéraux de gouvernement sous la Monarchie de Juillet, et après ce "stage", se sentent les seuls français de tous les Capétiens pour avoir résidé en France plus longtemps que tous les autres. Ce qui est vrai. Drapeau tricolore. Lire aussi l'édito de Michel Acosta sur le site de l'IMRF.

charles XOn voit bien qu'il y a deux traditions distinctes. Les caricatures de l'époque charnière - usurpation de 1830 - montrent que l'opinion faisait bien la distinction, suggérée d'ailleurs par la presse d'alors, qui voyait dans le Bourbon l'alliance du trône et l'autel pour l'exploitation des classes laborieuses, et en Orléans le développement économique dans un faisceau de libertés individuelles au profit de tout le peuple. On oubliait que le comte d'Artois devenu Charles X avait été un défenseur des réformes institutionnelles de Calonne dès 1786 (fin des 3 ordres), réformes audacieuses inspirée par Turgot, qui auraient vidé la Révolution de ses motifs.
L'avenir fera déchanter peuples et sponsors : la grande bourgeoisie d'affaires avalera tout cru les régimes successifs et mettra dans ses sweetshops des générations de travailleurs, travailleuses, sur le modèle anglais d'exploitation sans frein de la classe ouvrière, jusqu'au front populaire de 1936.

Louis-Philippe IerLa querelle dynastique vient de ce que ces positions doctrinales assez tranchées ont bougé en 1883 à la mort sans postérité du comte de Chambord par la décision de la famille d'Orléans d'embrasser toute la succession. Bien que le roi Louis-Philippe ait rompu le fil dynastique en brisant le pacte familial et en se proclamant roi constitutionnel des Français au lieu de "roi de France et de Navarre", il y eut de la part de ses héritiers un geste hégémonique visant à "encaisser" la tradition légitimiste, dans le but louable certes de fédérer tous les cercles royalistes et, sans doute aucun, d'exiler les prétentions éventuelles de la seconde branche aînée dite des Blancs d'Espagne suffisamment occupés, à leurs yeux, par la chicaya carliste. Bien que cette attitude contrevînt aux lois fondamentales stricto sensu du royaume, royaume alors fermé pour cause de surdité depuis 35 ans, elle eut pu être comprise de chacun dans le but d'une restauration prochaine si elle ne s'était ensuite assortie de provocations, à mon sens inutiles, visant à établir et consolider la primauté de la branche cadette "par tous moyens même légaux". Les procès postérieurs au Millénaire Capétien de 1987 n'améliorèrent pas l'image du royalisme, la primauté d'une simple prétendance sur ses concurrentes étant puérile dans l'état de désintérêt manifeste de notre population à l'endroit de la royauté depuis, disons, la guerre de 14.

armes de France
Cent vingt-cinq ans de sédimentation aboutissent aujourd'hui à la mise en cause dynastique de la famille de France par près de la moitié des royalistes français. Les griefs sont une longue liste et je vous en fais grâce tant ils sont destructeurs, mais recevables. C'est pour moi, un échec en France du "parti du roi", du même tonneau que celui qui a fait avorter la restauration de 1873 par la dispute des deux groupes royalistes, comptant chacun le même nombre de sièges, et majoritaires ensemble à la Chambre des députés. En 2009, nous en sommes toujours dans un rapport de 50-50 mais les effectifs ont fondu ; et comment !

Si les Assises du royalisme ne constatent pas la situation d'échec centennaire, elles ne sauront promouvoir les voies et moyens de la renaissance de l'idée monarchique au XXI° siècle en France. Mais deux jours suffiront-ils ? Le résultat des assises du GLR 2008 de Sommières ne laissent d'inquiéter puisqu'elles n'ont pas dépassé le jeu de chaises musicales au sein de l'AF en crise. On ose croire que la RN viendra avec ses organisations vivantes comme la FRP et l'URBVM. Les organisations légitimistes convergeront-elles sur les Assises de mai ? Si les cercles de l'UCLF, si l'Institut de Bourbon, Lys de France, la Charte de Fontevrault et j'en passe une douzaine, ne viennent pas, c'est la moitié du paysage royaliste français qui manquera. Et je ne parle pas des sites de référence comme Maurras.net, ViveleRoy.fr, les Amis de Guy Augé, l'Institut des sciences historiques, qui n'apparaissent pas encore dans ce rallye³ bien qu'ils aient des intentions de promotion de l'idée royaliste, pas non plus des sites personnels actifs comme Le Trône & l'Autel, ou des publications de qualité comme Le Lien Légitimiste.

Pourtant dans le faisceau d'espérances royalistes il y a place pour deux projets, deux schémas, un choix. La solution décantera d'elle-même. L'élu sera non pas le premier à Reims mais le dernier à Paris. Dans cette attente, il ne s'agit que de revenir aux traditions divergentes identifiées au début de ce billet :

Au Bourbon, le drapeau blanc, le droit divin, la charte, la doctrine sociale du comte de Chambord, la publicité de l'exercice de la religion, les valeurs traditionnelles naturelles, le renfort d'un second ordre rénové en attendant le ralliement du premier, la bénédiction du saint siège ... et on prend l'écu d'Anjou en attendant l'embellie ...

A Orléans, le drapeau tricolore, la constitution actuelle amendée dans ses dispositions concernant le chef d'Etat (comme l'avait accepté le défunt comte de Paris), les valeurs sociétales couramment admises, la laïcité fraternelle, la privatisation de l'exercice princier d'une éventuelle foi religieuse, le renfort du Capital, ... et on remet le lambel sur les armes de famille ...

Jean d'OrléansDonnons à chacun sa chance pour le moment. Ce n'est au jour de l'accession que l'élu pourra se prévaloir "de France" et prendre les pleines armes qui vont avec. Est-ce si grave ces questions de blason qu'il faille assigner l'autre devant les cours de justice ? Ces titres d'attente sont-ils si précieux ? La vanité porte des œillères.
C'est l'état futur de décrépitude de notre pays qui dictera le choix d'un prince au moment décisif sans tenir compte des postures : certains y verront le doigt du Tout-puissant, d'autres la queue de trajectoire du Complot ; le pire sera favorable à celui des princes qui pourra assumer alors sur son seul caractère la charge de roi, souverain d'une nation ruinée et sans doute déchirée par l'insécurité intérieure. Les prétendants sauront dès ce moment que la fonction peut devenir un "malheur", comme le ressentait Louis XVI dans son testament de décembre 1792.
Celui qui résistera jusqu'au bout parmi le tumulte de Paris distancera tout contempteur et pourra envisager le voyage de Reims. Souhaitons que celui qui n'aura su accéder prenne alors bure et tonsure et prie pour le "gagnant".
Haut les cœurs, pour l'honneur, en avant pour souffrir !

Louis de BourbonEn résumé, pour ceux qui ne lisent que les conclusions, deux offres monarchistes devraient cohabiter pacifiquement sur le marché politique en soignant d'abord leur notoriété. Par exemple : l'une voulant rétablir la charte de Louis XVIII et ressuscitant le royaume de France et de Navarre - on ne peut pas reculer plus loin sauf désintégration du noyau atomique ; l'autre actualisant la monarchie de Juillet sur le modèle des monarchies du Nord. Un code de bonne conduite règlerait** les questions intestines et l'axe de propagande en direction des cœurs à conquérir à l'extérieur de la mouvance des convaincus, en évitant les provocations internes qui nous ridiculisent. Les circonstances, certainement dramatiques de l'accession, feront plus tard le tri. D'ici là, les armes de France restent au roi ; les princes seraient bien inspirés d'attendre l'aboutissement de leurs ardeurs pour s'en saisir.



Note (1): Institut de la Maison de Bourbon
Note (2): Maison d'Orléans
Note (3): La Nation Française a listé les organisations suivantes :
- les Manants du roi
- la Nouvelle Action Royaliste
- le Centre Royaliste d’Action Française et l'AFE
- la revue « Les Epées »
- France Royaliste
- l'Alliance Royale
- la communauté « Monarchiste.com »
Note (*): la fantaisie étant cousine de la pacotille, nos Maisons seraient avisées, en attendant de régner en pleine possession des titulatures, de daigner faire le ménage dans les titres de courtoisie (ou d'attente) distribués comme des cadeaux en baril Bonux. Cette mascarade bourgeoise donne prise à nos adversaires qui n'en manquent par ailleurs pas.
Note (**): On pourrait confier la justice de paix royaliste à la Charte de Fontevrault qui est le seul pont entre les deux projets.



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samedi 24 janvier 2009

Le duc d'Anjou aux royalistes

le Duc d'Anjou et Madame
Le Duc d'Anjou Louis de Bourbon a publié un communiqué à l'occasion des cérémonies commémoratives de la mort de Louis XVI. En voici le texte que nous commentons par après :


Mon Cousin *
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis.

Les années passent et ne se ressemblent pas. Certaines sont plus joyeuses que d’autres. Le monde change mais certaines fidélités demeurent, telles que celle qui nous réunit aujourd’hui pour le 216ème anniversaire de la mort du Roi Louis XVI ...
Dans l’époque de crise que nous vivons, où beaucoup de fausses certitudes d’hier sont en train d’être remises en cause, quel beau symbole de voir que nous savons encore nous retrouver autour de valeurs. En effet au-delà de la personnalité si attachante de Louis XVI, notre premier devoir est un devoir de mémoire et de fidélité aux valeurs et aux principes incarnés par la royauté française. Telle est aussi la mission que se donnent toutes les associations, groupes et organismes qui, comme l’Institut de la Maison de Bourbon se sont voués à cet objectif et que je tiens à remercier pour leur inlassable activité.

Louis XVI par son sacrifice, mais aussi par sa vie qu’il a essayé de consacrer totalement au bonheur de son peuple reste pour nous tous un exemple. La lecture de son testament à la fois spirituel et politique doit toujours nous servir de méditation.

Rappelons nous ses ultimes paroles, invitation à la bienveillance et au pardon. Par delà la douleur et la solitude qui furent les compagnes de ses derniers jours, il nous a fermement invité, comme son fils à qui il s’adressait, à « oublier toute haine et tout ressentiment ». Nous devons méditer ses paroles empreintes de respect humain et de tolérance. Dans le monde si dur et souvent si plein de pessimisme dans lequel nous vivons, ce message nous éclaire et nous renforce.

Il doit nous encourager à conserver les repères que nous ont laissés nos aïeux, repères qui deviennent si importants au moment où le monde semble en manquer. Notre chance n’est elle pas de posséder une tradition vieille de mille cinq cents ans sur laquelle notre pays est construit ? Tradition qui s’incarne dans une famille dont j’assume actuellement les devoirs.

Aucun de nous ne sait ce que sera demain, mais nous savons, en revanche, tous que cet avenir sera ce que nous en ferons, sans place à la fatalité. Il est ce que notre volonté voudra qu’il soit. Tel était bien aussi le message de Louis XVI qui, en dernier ressort, s’en est remis à la France dont il souhaitait qu’elle retrouve le sens de ses valeurs et de sa tradition.

En ce début d’année, la princesse Marie Marguerite, notre fille la princesse Eugénie, et moi-même, nous vous assurons de tous nos souhaits pour notre pays, pour vos familles et pour tous les Français dont nombreux sont éprouvés par les temps instables que nous traversons.

Que tous les saints de France, que saint Louis, continuent à protéger la France afin qu’elle demeure la grande et puissante nation édifiée par la sagesse et la patience des Capétiens.

Louis de Bourbon
Duc d’Anjou
18 janvier 2009


croix du St Esprit

Remerciement de Royal-Artillerie

lis brodé RAC'est un texte de la maturité qui dépasse (j'allais dire : enfin) la revendication de légitimité. Etant "celui qui est", le prince a déjà assimilé son destin à son état pour n'avoir point à en parler encore, en prenant ses distances avec le rédactionnel répétitif antérieur qu'on lui imposait ; et passe à autre chose de plus intéressant
Par son métier, Il est au balcon du théâtre des Finances pour observer la ruine des fausses certitudes de la créativité financière dans laquelle on lui reconnaît du talent, et pour saluer la refondation de notre société sur les principes et valeurs qui ont fait leurs preuves. Il me plaît qu'il n'évoque pas leur actualisation. C'est un prince "brick and mortar" et il correspond à la "demande".

Raccord avec le crypto-quiétisme de Louis XVI dont le testament reste pour moi terrible, le prince expose le bonheur du peuple en exigence à laquelle le saint roi se sacrifia dans la grande tradition de transcendance de la royauté française. Les révolutionnaires qui ne savaient pas ce qu'ils faisaient ont immolé l'agneau royal, lieutenant du Christ sur terre, incarnation du divin dans son corps de roi. Plus de trente semaines d'années après, nous expions toujours sans savoir quand le Ciel passera l'éponge.

Suivant le vœu de Louis XVI, apprenons à tolérer autrui parmi les repères de la tradition française. Le prince nous donne la plus courte et meilleure synthèse de l'attitude que les royalistes doivent privilégier face au brassage ethnique de la mondialisation. Pour tout le reste, et dans mon esprit pour le retour du roi, s'en remettre à la France. C'est un écho à l'édit du Régent de juillet 1717 confirmé par Louis XV en 1723, qui faisait de la Nation l'ultima ratio en cas de vacance du pouvoir. Même si la Nation ne doit pas obligatoirement s'exprimer par un référendum universel, le peuple en ses Etats est quand même réputé compétent.

Ainsi prime l'exigence d'une réacclimatation de la royauté dans l'affect populaire, au-delà de l'admirable propagande qui est déployée aujourd'hui dans les cercles intellectuels. Je reste persuadé que la timidité qui freine les royalistes en poste à haut niveau de faire leur "coming out" est la singularité de la posture dans l'imaginaire collectif encore fortement lestée d'hypothèques anciennes pour la plupart indues. Dans ce monde d'images, celle que donne la monarchie française est de première importance par les effets induits. Travaillons l'image d'aussi belle manière que le fait le duc d'Anjou avec sa jeune famille.



Note (*): le duc de Bauffremont
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jeudi 22 janvier 2009

Quelle paix sans justice ?

caricature George MitchellLe président Obama a nommé son envoyé spécial au Moyen Orient, George Mitchell (de mère libanaise et de père irlandais), ancien chef de file de la majorité démocrate au Sénat et négociateur de l’accord de Belfast qui mit fin à la guerre civile irlandaise sous la présidence Clinton. Il a 75 ans, il est catholique et du genre "à qui on ne la fait pas". Vient-il transformer le cessez-le-feu en paix durable pour complaire à l'opinion internationale, ou cherche-t-il les voies de la justice pour régler la question judéo-palestinienne une bonne fois ?
Crier "la paix, la paix!" en sautant comme des cabris, soulage le téléspectateur qui n'a pas la résistance émotionnelle suffisante pour supporter le carnage (expurgé) dans les lucarnes bleues de son salon. Mais "la paix, la paix!" ne peut être que la conséquence de la justice et non le fruit de négociations de souk qui datent l'instant, sanctionnent un rapport de forces, précèdent un communiqué glorieux qui annule et remplace le précédent. L'histoire n'en finit pas de repasser ce plat ; même les Allemands des Sudètes attaquent aujourd'hui les décrets Beneš de 1945 qui les exproprièrent injustement de leurs terres (un bon article des Manants ici), avec quelque chance d'aboutir dans le nouveau cadre de la Charte des Droits Fondamentaux que le Traité de Lisbonne activera. La paix sans justice est un leurre démocratique qui s'apparente à un grand "taisez-vous" quand les cimetières sont bourrés !

Le crime ne fait pas jurisprudence. La reconnaissance onusienne de l'Etat hébreu en 1949 dans ses conquêtes de 1948, si elle fondait en droit la légalité d'une renaissance juive en Palestine, ne procèdait pas de la justice élémentaire qui est due aux peuples. D'où soixante ans de guerre ! Comment dès lors bâtir la paix sur un déni de justice, quelque sorte de péché originel ? Impossible ! L'URSS qui fut le premier état à reconnaître l'Etat hébreu ne s'y trompa pas car il enfonçait un pieu planté dans le cœur pétrolier de l'Occident, ferment de longs désordres. Génial Staline, un coup d'avance, toujours.

BalfourArguer de signatures, de textes d'armistice, d'articles de traités, de décrets, de résolutions internationales, fait gonfler la paperasse du conflit mais ne garantit aucune justice, si toutes les parties en cause n'en reconnaissent pas. Seul Salomon règlerait le dossier de Palestine car au bout du bout, la moindre division signifierait la mort du pays lui-même, tant les cousins sont imbriqués . Il n'est partout de cohabitation pérenne des peuples que fondée sur la justice, à distinguer d'ailleurs d'une égalité de conditions, même si existent des différences de tous ordres qui marquent les caractères propres à chacun. La force n'y supplée pas. L'apartheid qui se dessine sous les auspices internationaux pas plus !
On ne peut contraindre autrui à la paix sur la base de positions injustes sauf à le mettre au joug pour qu'il courbe l'échine ; mais in petto sa haine recuit et sa volonté de vengeance l'emplit tout entier jusqu'à le rendre aveugle. La force brute diffère un règlement juste jusqu'au jour où son exigence devient imparable. Le pays qui exemplifia la force brute jusqu'à lui faire primer le droit s'est suicidé par deux guerres mondiales : la Prusse, née en 1701, a été rayée de la carte, quelques dizaines de millions de morts et 244 ans plus tard. On parle maintenant du détricotage de l'Allemagne par ländérisation de l'Europe. Bismarck, connais pas, connais plus !

Loin de nous l'idée ridicule de vouloir repartir de la Déclaration Balfour et de refaire les choses autrement que le Foreign Office ne les guida. Il laissa partout l'endroit plus sale en sortant qu'il ne l'avait trouvé en entrant, lâchant la Palestine du mandat SDN en plein tumulte. Il vaudrait mieux faire table rase du passé qui pèse comme un géant mort sur la carte et considérer les réalités d'aujourd'hui sans plus chercher à comprendre le pourquoi et comment. Chaque partie dispose d'une tonne de "pourquois et comments" dans ses archives, qu'il utilise à mitraille. Que voit-on de la lune ?

Proche Orient nocturne : Un monde habité, avec des taches de prospérité, de grands déserts, des zones intermédiaires moins éclairées, et ci et là on devine en imagination des concentrations de réfugiés en camps qui ont fait souche comme des plantes en pot et vivent de la charité internationale.

carte nocturne du moyen orient
La région dispose des ressources nécessaires à son autonomie économique, pour aujourd'hui et pour demain, même s'il n'y a pas de terres nouvelles à défricher, car il y a des solutions techniques au développement. On constate simplement que les ressources existantes sont captés par les entités nouvellement apparues au détriment des autres, et que la richesse des nouveaux est fondée sur l'exploitation forcée de leurs voisins, ou carrément sur leur banissement des terres de rapport. Il faut être aveugle pour ne pas comprendre qu'il y a colonisation en mouvement de l'espace par les derniers entrants, qui pousse à la paupérisation des premiers résidents pour les contraindre à partir ; un rapport de Régis Debray pour le président Chirac en faisait l'énième démonstration en 2007. On peut le consulter ici. A quel titre laisse-t-on faire est un mystère !

régis debrayExtrait du rapport Debray :
Que montrent ces cartes ? Que les bases physiques, économiques et humaines d’un « Etat palestinien viable » sont en voie de disparition, en sorte que la « solution des deux Etats », le « divorce juste et équitable » (Amos Oz), le territoire partagé entre deux foyers nationaux, l’un plus petit que l’autre, démilitarisé, mais souverain, viable et continu, ressemblent désormais à des mots creux, à écrire au futur antérieur. On pourra contester que le point de non-retour soit atteint, en faisant valoir que, si les Israéliens ont gagné la bataille territoriale (seulement 22 % du territoire palestinien au moment du mandat britannique échappe encore à leur contrôle), les Palestiniens gagneront la bataille démographique. On pourra opposer la stupéfiante « résilience » des populations locales au calme rouleau compresseur qui, se hâtant lentement, met à exécution le plan Allon de 1968 (fin de l'extrait).

On comprend vite que l'Opinion internationale, si elle s'émeut parfois dans les enceintes internationales jusqu'à numéroter des résolutions inutiles, est complice de la conquête juive à des motifs que nous refusons aujourd'hui d'examiner. Ainsi la justice est-elle bafouée en continu depuis 1949. Dans le cas présent de l'affaire de Gaza, tout consentement de cessez-le-feu déplace le curseur de l'injustice vers une position nouvelle acquise par la force ; en espérant le laisser tel quel jusqu'aux élections du 10 février en Israël. Le cessez-le-feu ne résout rien au fond, même s'il allège la pression sur les populations terrorisées par la supériorité mécanique.
Les progrès (médiatiques) de la conférence franco-égyptienne de Charm el-Cheikh ont permis de figer le curseur de l'injustice sur la règle des inconvénients réciproques à un instant T, jusqu'à ce que les Américains viennent y poser leur doigt et le meuve d'un côté ou de l'autre ; mais de justice il n'est pas question. Il ne fut jamais question de laisser au peuple palestinien d'espace vital. Les diplomaties occidentale et arabe l'ont bougnoulisé dès le début !

Flyer No Justice No peace
La confiscation européenne de la Palestine au bénéfice des survivants de l'holocauste allemand est une tragédie irréparable si l'Occident ne fait pas aujourd'hui leur place aux premiers résidents, soit sur les terres encore disponibles soit dans les états voisins. L'établissement d'un Etat palestinien est moins important que l'espace vital. De cette justice naîtra la paix.
Mais peut-être, si l'on continue cette hypocrisie, l'invoquera-t-on à grands cris dans trente ans, lorsque la bascule démographique aura mis en péril Eretz Israël, et que la chimiothérapie naturelle palestinienne et bédouine qui l'entoure, seront venue à bout du cancer de la colonisation sioniste.
Patience, mourrez tranquilles, la lumière est au bout du tunnel, vous verrez d'en haut les fils de Sion crier "justice, justice !" en sautant comme des cabris ...



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mardi 20 janvier 2009

Requiem pour le Roi

le roi Louis XVI
Demain sera jour de deuil. Nous commémorerons la mort du Roi. Cette année nous reproduisons un article du London Times publié à Londres le 25 Janvier 1793 [traduction RA].

EXECUTION DE LOUIS XVI


Par une dépêche arrivée hier matin de chez Fector et Cie à Douvres, nous avons appris les circonstances de la mort du Roi.

Lundi matin à six heures, le Roi alla faire ses adieux à la reine et à la famille royale. Après être resté quelques moments avec eux et emporté d'eux toute leur affection, le Roi descendit de la tour du Temple et monta dans la voiture du maire avec son confesseur et deux membres de la Municipalité. Il passa lentement sur les boulevards menant du Temple au lieu de l'exécution. Les femmes avaient été interdites de rassemblement sur le parcours et toute personne d'apparaître à sa fenêtre. Une forte garde précédait le cortège...

Le plus grand calme prévalut dans chaque rue qu'emprunta le cortège. Vers neuf heures et demie, le Roi arriva au lieu de l'exécution qui était la Place Louis XV, entre le piédestal qui portait antérieurement la statue de son grand-père et la promenade des Champs Elysées. Louis monta à l'échafaud avec calme et l'intrépidité modeste propre à l'innocence opprimée, les trompettes sonnant et les tambours battants tout le temps. Il signala d'un geste qu'il voulait faire une dernière déclaration à la foule, et quand les tambours cessèrent, Louis prononça ces quelques mots : « Je meurs innocent ; je pardonne à mes ennemis ; je n'ai sanctionné la Constitution civile du Clergé que contraint, ... » Il allait continuer quand le roulement des tambours couvrit sa voix. Ses bourreaux le saisirent et le couchèrent, et un instant après, sa tête était séparée de son corps ; il était près de dix heures et quart.

Après l'exécution le peuple lança ses chapeaux en l'air au cri de "Vive la Nation". Quelques-uns entreprirent de se saisir du corps, mais il fut retiré par une forte garde vers le Temple, et les restes sans vie du Roi furent exemptés des outrages que sa majesté avaient endurés durant sa vie.

Le Roi avait été assisté sur l'échafaud par un prêtre irlandais, son confesseur, par le refus d'être accompagné d'un de ceux qui avait juré. Il était habillé d'un grand manteau brun, gilet blanc sur culottes noires, et ses cheveux étaient poudrés.

Quand M. de Malesherbes avait annoncé à Louis la sentence de mort, "Ah!, s'était-il exclamé, je serai enfin délivré de ce cruel suspense".

Le décret stipulait que Louis serait décapité en Place du Carrousel, mais pour des raisons de sécurité publique, le Conseil lui préféra la Place de la Révolution, anciennement Place Louis XV.

Dès l'annonce du décret, une consternation générale avait prévalu dans tout Paris, les Sans-Culottes étant les seuls à s'en réjouir. Les honnêtes citoyens, enfermés à l'intérieur de leurs logis , ne pouvaient réprimer le chagrin de leur cœur, et pleuraient en privé avec leurs familles le meurtre de leur souverain bien-aimé.

Les dernières volontés de l'infortuné Louis respirent la magnanimité de son âme et un esprit illuminé par les plus belles idées de la vertu humaine. Il apparaît ne pas être cet homme que ses ennemis ont décrit. Son cœur était sain - sa tête claire - et il aurait régné avec gloire s'il n'avait eu que les défauts dont ses assassins lui firent grief. Son esprit possédait la sagesse, et même à ses derniers instants, quand l'esprit de vie prit son envol pour un autre monde, ses lèvres la laissèrent passer ; il parla avec fermeté et résignation.
Ainsi se termina la vie de LOUIS XVI.

On ne sait comment les lecteurs du Times prirent la dépêche, les Anglais ayant décapité leur roi 144 ans plus tôt.

bouquet

Des messes sont dites un peu partout en France mais le plus souvent dans des églises retirées ou des chapelles de couvent, sauf à Marseille où Mgr Ellul officiera en la basilique du Sacré-Coeur et à Paris où l'archevêché ouvre St Germain l'Auxerrois au Cercle de l'Oeillet Blanc, la basilique de St Denis au Mémorial de France et la Chapelle Expiatoire à l'Institut de Bourbon ; place de la Concorde, l’abbé Néri célébrera une messe tridentine le dimanche 25 janvier à 15 heures à l'endroit du supplice. A 19 heures, marche au flambeaux organisée par l'Action française depuis la Madeleine.

Que ceux dont l'esprit participa naguère au sacrilège restent chez eux et se couvrent la tête de cendres, Dieu leur en tiendra compte !


gerbe de lis
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lundi 19 janvier 2009

Au travail familles pour la patrie !

ObamaLes plumes à fion de la gauche caviar serrent l'anus, le Grand nègre est peut-être un affreux fachiste. Il appelle à l'effort national pour reconstruire le projet patrio-trique de puissance de l'Union, urbi et orbi, sous le regard de Dieu, en plus ! « Entrer dans une ère de responsabilité après ce qui fut pendant trop longtemps une culture du laisser-faire !» fait écho maréchalien à l'ancien « nous avons trop revendiqué, nous n'avons pas assez servi ! ».
Du pur Reagan, camarade !
Son cœur de cible est la classe honnie par les fat cats socialistes : la classe moyenne appauvrie, celle qui n'a pas le CAP social mais sert de moteur universel à l'économie et à ce titre, de vache laitière aux états impécunieux ! Qui pis est, le nouveau veut protéger les familles contre la bureaucratie démocrate.
S'est-il au moins enquis des espérances levées par sa campagne présidentielle dans les pays étrangers et plus particulièrement dans cette empire mondial de l'esprit qu'est la République française ?
Apparemment non ! Nous attendions ...
...l'objection de conscience obligatoire, l'avortement sans peine en dix leçons par Assimil, les mariages en cage, le RMI américain, les fleurs hippies, la discrimination raciale positive, les bornes à euthanasier en libre-service chez WallMart, le shit au jardin d'enfants, l'amnistie des ennemis combattants, la visite de Raoul Castro à Guantanamo, la paternité de Zohra Dati, l'abandon des naphtes d'Irak et la vitrification des FATAs pakistanaises pour protéger Tel Aviv et New York de la Pieuvre.

De la "gauche" du programme du nouveau président ne restent qu'une politique de grands travaux mussoliniens, le passage aux 3x8 de la planche à billets, et sous réserve de pourvoir aux salaires en fin de mois, l'embauche massive dans les secteurs de l'éducation et de la santé publique.
Le reste est vent démocratique.

Le team entrant à la Maison Blanche n'a-t-il pas déjà créé une "bulle Obama" d'une puissance détonante équivalant celle de la bulle des subprimes ? Les caisses des Etats sont vides - la Californie pourrait déclarer sa banqueroute ce mois-ci -, les caisses fédérales sont vides, les patrimoines de la classe contributive par le nombre se sont effondrés, annulant toute tentative d'en sortir par l'impôt, l'économie est au seuil non encore franchi des morts en série, et le système bancaire cherche à se sauver seul.
Face à cela, les attentes populaires sont immenses, bien au-delà des limes de l'empire yankee. Le CRAN de France attend le succès d'outre-atlantique pour promouvoir la négritude dans toutes les niches fiscales et sociales.

meeting Obama
Souhaitons pour nous tous que le discours d'investiture de demain, s'il sacrifie au rite grandiose habituel, soit prudent dans ses promesses, car aux Etats-Unis à la différence de chez nous, elles engagent un peu le déclamateur. Le slogan churchillien "Du sang et des larmes" serait le bon slogan pour le premier mandat de BHO. Cultiver la version sacrificielle de l'emploi serait avisé.


A moins qu'il ne nous f...... la guerre pour effacer l'ardoise !
!


pub potion Obama
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dimanche 18 janvier 2009

La Marche sur Bruxelles

manif palestinienneC'est ce que font les militants des causes palestiniennes et israéliennes sans que nous n'y comprenions quelque chose de prime abord. Les manifestations qui n'en finissent plus d'encombrer les avenues françaises au motif de hurler contre les atrocités de la guerre de Palestine apparaissent tellement "organisées" qu'elles n'émeuvent plus personne et encore moins semble-t-il le pouvoir sionisant qui les observe. Les Français ne peuvent comprendre leur implication dans cette douloureuse affaire dont les protagonistes étrangers jouent sur la corde sensible. Je voyais hier sur ma télé, un manifestant arabe portant dans ses bras un ballot de linge voulant représenter un enfant mort serré dans son petit linceul. ILYS a montré une manifestante tragédienne portant deux poupées barbouillées de sauce tomate. Où vont-ils chercher tout ça ? Dans le manuel de décrédibilisation ? La cause palestinienne est bien mal défendue par les hystéries qu'elle provoque et encore pire par ces mascarades à la limite de la moquerie...

la djanbiaJ'ai pris langue avec un taliban du club de karaté de mon gamin pour savoir ce qu'il pensait de la culture de mort qui semble submerger le Proche Orient, sans aller jusqu'à lui passer un tiré-à-part du billet (en arabe) de Wafa Sultan, dès fois qu'il porte la djanbia sous la veste. Sa réponse est claire :...
- « Nous essayons depuis 60 ans de rejeter Israël à la mer et seuls nous n'y parvenons pas, ni même avec l'appui des armées arabes. Seule la dramatisation à outrance de notre situation couplée à la menace d'exportation de nos menaces peuvent agréger à la cause palestinienne suffisamment de soutien international, jusqu'à confiner Israël au lazaret des pestiférés. L'Intifada a démontré cela. »
Lui faisant remarquer que la bombe démographique serait plus puissante à échéance de 15 ans que le combat de rue perdu d'avance, ou que les kamikazes qui "pestifèrent" aussi les organisations palestiniennes, ou que les roquettes Qassam de mauvais goût si on veut faire la victime, il me répondit :
- « Israël le sait aussi, et ne nous laissera pas atteindre le point de basculement démographique !»

C'est donc la guerre totale dans son esprit, et sans doute aussi dans l'esprit d'une grande majorité de Palestiniens qui ont vu défiler toutes les promesses imaginables proférées par les mufti, raïs, rois, attilas et présidents, sans jamais voir le début du commencement d'une pacification vraie de leur pays, et qui sont réduits chez eux à une misère dont nul ne sait les extraire sauf à les dépêcher au Ciel !

manifestation pour IsraelEn quoi cela nous concerne-t-il qu'Ariel Sharon ait évacué Gaza en 2005 ?
Comme nous vivons dans une démocratie de voirie, multiplier les manifestations doit logiquement inciter les pouvoirs publics à faire pression sur l'agresseur du jour aux niveaux décisionnels utiles qui, s'ils ne sont pas à Paris-même, n'en sont pas si loin ; à Bruxelles où nous nous flattons d'avoir retrouvé une certaine influence depuis la présidence ronflante de M. Sarkozy, et au Conseil de Sécurité de l'ONU dont nous sommes membre permanent à veto. Si au Conseil la cause palestinienne se heurte au bouclier américain, du moins jusqu'au 20 janvier, il n'en va pas de même à Bruxelles où les relations économiques des 27 pays européens avec Israël vont être réglées par un traité associatif qui prévoit des clauses de privilèges plus ou moins liées aux droits de l'homme.
Ce traité, dit de rehaussement, améliore les accords commerciaux précédents jusqu'à faire penser à une intégration de facto d'Israël dans l'Union. C'est le prototype d'un traité proposable à la Turquie. Il a été négocié par la présidence française et devrait intervenir en avril 2009 ainsi qu'en ont décidé les 27 ministres des affaires étrangères en décembre 2008. Il prévoit un partenariat stratégique (y compris dans le domaine de la défense) et au moins une grand messe médiatique par an. Mais déjà le parlement européen, interpelé par les manifestations de soutien au Hamâs dans les grandes villes d'Europe, l'a fait ajourné au motif attendu de la conclusion de l'affaire de Gaza dans un sens heureux pour la paix.

Qu'en pensent les Cohn-Bendit, Kouchner, Strauss-Kahn, Badinter, Fabius, Lang, tous du camp antifachiste ? Qu'en pensent les faiseurs d'opinion comme Daniel Schneidermann, Gérard Miller, Serge July, Serge Moati, Paul Amar, Routh Elkrief... et cent autres qui comptent dans les médias ? Sacré dilemme ! Il ne s'agit maintenant pour la Commission que de contourner le Parlement, as usual, ce à quoi doit s'employer la présidence tchèque qui est un soutien sûr de l'Etat hébreu, à ce qu'on me dit dans l'oreillette !

eurodéputé DeKeyserImpliqués dans la dispute sémite par la repentance allemande qui a déteint sur eux, les pays de l'Union voisins de la RFA ont été circonvenus par la Commission européenne qui a investi énormément d'argent sur les Territoires sans jamais rien demander de significatif en échange, Israël ayant toujours l'ultima ratio en ruinant "nos" infrastructures. Peut-être vient-il avec la Crise le jour de faire publiquement les comptes ; et de défalquer des transferts futurs vers l'Etat hébreu le prix des immobilisations européennes détruites sciemment par l'artillerie et l'aviation de Tsahal. Les peuples européens en seront doublement abasourdis ! D'un, par les montants injectés, de deux, par l'étendue des ruines.
Il n'est donc pas surprenant que les parties ennemies prennent possession des chaussées d'Europe puisque chacune espère que l'Union européenne et son Trésor boycotte l'autre ! Nos institutions disposent à l'insu des peuples européens de beaucoup de leviers de pression sur les protagonistes, qu'au motif du "soft power" et de l'empathie obligatoire avec Israël, elles n'utilisent pas.
Actionnons donc les leviers, marchons, marchons ! Qu'un sang impur ... !

Hors Union, la France a par elle-même un intérêt historique à la sauvegarde des lieux saints et à protéger les communautés chrétiennes du Levant. Elle aurait mieux fait de s'y cantonner et de montrer plus d'intransigeance sur ses principes plus souvent, au lieu d'embrasser large et mal étreindre. Au lieu de quoi, l'usurpation diplomatique européenne, consentie par des gouvernements inférieurs au niveau requis et exécutée par des nains de jardin, convoque chez nous la dispute sémite dans sa barbarie essentielle.


le Mur
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samedi 17 janvier 2009

Avis de tempête en Aveyron

affiche mad cow coréenneLes Etats-Unis surtaxent le roquefort en représailles au blocus empêchant l'importation du bœuf aux hormones américain en Europe. Le ministre permanenté de l'agriculture française Barnier va saisir l'Organisation Mondiale du Commerce à Genève où nous espérons être accueilli avec commisération par "notre" directeur général Pascal Lamy, qui n'a, l'on s'en doute, point de fromage en son bec. Comme toujours, l'important est plus de dire que de réussir. Notre gouvernement y excelle, à le venir voir faire de partout. Paysans du Larzac et de ses limes caussenardes, ne vous y fiez pas, ce sont des couflanti !
La mesure détaillée par La Dépêche du Midi est une provocation délibérée envers la France et son meilleur département qu'est l'Aveyron, en ce sens que si le bœuf douteux est interdit par tout le Marché commun, le roquefort n'est produit qu'en un seul endroit : 12250 Roquefort-sur-Soulzon ...

A 100% de surtaxe, José Bové et la Confédération Paysanne avait démonté un seul McDonald dans la côte de Millau. A 300% faut-il en brûler trente après l'investiture de BHO à Washington ?

Quand en mai 2008, le gouvernement coréen leva le blocus du bœuf hormoné sur l'insistance des Etats-Unis, le peuple entra en fureur et attaqua les pouvoirs publics déjà coupables de vache folle aggravée, dans la grande tradition des émeutes terribles qui distraient le pays depuis cinquante ans. La photo ci-dessous est prise lors d'un break entre deux assauts ; la police se relaxe ! Dans ces pays de labeur, à la manif comme à l'usine, c'est du 24/24 !

émeutes coréennes
Toute la différence des peuples à couilles et des peuples sans.
Pourquoi attendre qu'une organisation internationale repue nous fasse la grâce de son attention ? Boycottons déjà les produits américains, même ceux qui se cachent :
chez Procter & Gamble : Action - Always - Ariel - Biactol - Bonux - Bounty - Camay - Clearasil - Crest - Dash - Flash - Head & Shoulders - Mr. Propre - Oil of Olaz - Pampers - Pantene Pro-V - Petrole Hahn - Pringles - Roger Cavailles - Sunny Delight - Tampax - Viakal - Vidal Sassoon - Vizir - Yes - Zest ...
chez Coca Cola Co. et Pepsi Co : Aquarius - Cherry Coke - Coca Cola - Fanta - Mix Minute Maid - Nestea - Sprite - Tropical - ...
chez Sara Lee Corp. : Bénénuts - Bravo - Chesterfield - Cochonou - Maison du Café - Monsavon - Playtex - Sanex - Brossard - Justin Bridou - Jambon Aoste - Dim - Chesterfield - Cacharel - ...
chez KraftFoods International : Champion - Wonderbra - Adams - Kiwi - Catch - Vapona - Williams - eau de toilette Savane - Suchard - Carambar - Carte Noire - Côte d'or - Daim - Grand'Mère - Jacques Vabre - Kiss Cool - Kréma - La Vosgienne - Lila Pause - Malabar - Milka - Polo - Stimorol - Suchard - Velours Noir
chez Colgate-Palmolive : Axion - Cadum - Cleopatra - Colgate - Gama - La Croix - Mennen - Palmolive - Soupline - Tahiti Douche - Tonigencyl - Ultra Brite - ajax ... et sans mollir :

Kodak - Compaq - IBM - Nokia - Gateway - Dell - Apple - Hewlett-Packard - Motorola - Levi Strauss - Calvin Klein - Lou - Celio - Tati(?) - Nike - Reebok - Buena Vista International - Columbia TriStar Film Distributors International - Metro Goldwyn Mayer - Paramount Pictures Corporation - Twentieth Century Fox International Corporation - Universal International Films - Warner Bros. - Microsoft - Chevrolet - Boeing - Disneyland - McDonald - Citibank - tous les vins californiens - Estée Lauder - Esso - Cadillac (surtout Cadillac), ... et on me dit dans l'oreillette que j'en ai oublié.


roquefort
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vendredi 16 janvier 2009

Le Musulman et la Mort

Wafa Sultan¹ remet les pendules à l'heure à propos du conflit de Gaza. Dénonçant la violence intrisèque à l'islam, elle fait écho au fameux discours de Ratisbonne² de Benoît XVI. L'intelligence de l'analyse est comme une douche chaude au sortir d'un bain de poussière gazaouie qui puerait la cheddite. Pour une fois, nous disposons de son texte original auquel nous renvoyons nos lecteurs arabisants.

الإخوان المسلمون: بلغ نفاقهم حدّ إرهابهم!
استطاع بعض قراصنة الإنترنيت، من حيث لا أدري ولا يدرون، أن يخدموني خدمة جليلة لمدة عدّة أسابيع. استولوا على ايميلي، وبذلكاستطاع بعض قراصنة الإنترنيت، من حيث لا أدري ولا يدرون، أن يخدموني خدمة جليلة لمدة عدّة أسابيع. استولوا على ايميلي، وبذلك أعطوني وقتا كافيا لأن أخلد إلى راحة كنت بأمس الحاجة اليها. طلقت الإنترنيت وغرقت في بحر من الكتب الذي طالما استهواني الإبحار فيه.
غيّروا كلمة السر وبروفايلي، وبذلك لم أتمكن من الدخول ريثما تمّ إقناع العاملين في "ياهو" على صحة هويتي.
لم يكن في الإيميل ما يثير قلقي ولكن أثار الأمر امتعاضي لأنه قطع الإتصال بيني وبين قرّائي الذين أكنّ لهم كلّ الحبّ والودّ وأعترف لو رسائلهم ـ بحلوها ومرّها ـ لتوقفت عن الكتابة منذ أن بدأت.

... la suite en langue arabe sur Aafaq en cliquant ici
Inutile de bavarder, on va directement au texte de Wafa Sultan dont les extraits les plus significatifs ont été traduit en français à Beyrouth par Chawki Freïha (copyright MediArabe.info³ obtenu pour RA)...

Mrs Wafa Sultan[...] Puisqu’il m’importe peu de satisfaire les uns, de défendre les autres ou d’éviter la colère des troisièmes, je peux dire que le Hamâs n’est qu’une sécrétion islamique terroriste dont le comportement irresponsable à l’égard de sa population l’empêche de se hisser au niveau du gouvernement. Mais ceci est conforme à l’habitude, puisque, à travers l’histoire de l’islam, jamais une bande de criminels islamistes n’a respecté ses administrés.
[...] Je ne prétends pas défendre Israël, puisque les Juifs ne m’ont pas demandé mon avis quant à leur terre promise. S’ils me demandent mon avis, je leur conseille de brûler leurs livres sacrés et de quitter la région et de sauver leur peau. Car les Musulmans constituent une nation rigide exempte de cerveau. Et c’est contagieux. Tous ceux qui les fréquentent perdent la cervelle ... Avant la création de l’Etat d’Israël, l’histoire n’a jamais mentionné une guerre impliquant les Juifs, ni qu’un Juif ait commandé une armée ou mené une conquête. Mais les Musulmans sont des combattants, des conquérants et leur histoire ne manque pas d’exemples et de récits de conquêtes, de morts, de tueries, de razzia ... Pour les Musulmans, tuer est un loisir. Et s’ils ne trouvent pas un ennemi à tuer, ils s’entretuent entre eux.

Il est impossible pour une nation qui pour plaire à son créateur éduque ses enfants à la mort et au martyre, d’enseigner en même temps l’amour de la vie. La vie a-t-elle une valeur pour une société qui inculque à ses enfants qu’ils doivent tuer ou être tués pour aller au Paradis ?

[...] Depuis le début de l’opération israélienne contre Gaza, je suis bombardée de courriers électroniques venant de lecteurs musulmans qui me demandent mon avis sur ce qui se déroule à Gaza. Je ne suis pas impliquée par ce qui s’y passe, mais je suis intéressée par les motivations qui animent ceux qui m’écrivent. Je suis convaincue que ce qui les motive n’est pas la condamnation de l’horreur, ni la condamnation de la mort qui sévit à Gaza ; car, si la motivation était réellement la condamnation de la mort, ces mêmes lecteurs se seraient manifestés à d’autres occasions où la vie était menacée.

Ceux qui condamnent le massacre de Gaza, par défense de la vie en tant de valeur, doivent m’interroger sur mon avis à chaque fois que cette vie-valeur était menacée.
Plus de 200.000 Musulmans algériens ont été massacrés par d’autres Musulmans algériens ces quinze dernières années, sans qu’aucun Musulman ne s’en émeuve. Des femmes algériennes violées par les islamistes ont témoigné et raconté que leurs violeurs priaient Allah et imploraient son Prophète avant qu’ils ne violent leurs victimes. Mais personne ne m’a demandé mon avis.
Plus de 20.000 citoyens syriens musulmans avaient été massacrés par les autorités (Hama en 1983) sans qu’aucun musulman ne réagisse et sans qu’aucun ne me demande mon avis sur ces massacres d'état.
Des Musulmans se sont fait exploser dans des hôtels jordaniens tuant des musulmans innocents qui célébraient des mariages, symboles de la vie-valeur, sans qu’aucune manifestation ne soit organisée à travers le monde, et sans qu’on ne me demande mon avis.
En Egypte, des Islamistes ont récemment attaqué un village copte et ont massacré 21 paysans, sans qu’un seul musulman ne dénonce ce crime.
Saddam Hussein a enterré vivants plus de 300.000 Chiites et Kurdes, et en a gazé beaucoup plus, sans qu’un seul Musulman n’ose réagir et dénoncer ces crimes.

Au plus fort des bombardements de Gaza, une femme musulmane, fidèle et pieuse, s’est fait exploser en Irak dans une mosquée chiite, tuant une trentaine d’innocents, sans que les médias ou les Musulmans ne s’en émeuvent.
Il y a quelques mois, le Hamâs avait aussi tué onze personnes d’une même famille palestinienne, accusés d’appartenir au Fatah, sans que des manifestations ne soient organisées en Europe ou dans le monde arabe, et sans qu’aucun lecteur ne m’écrive et ne m’envoie ses protestations.

Ainsi, la vie n’a pas de valeur pour le Musulman. Sinon, ils auraient dénoncé toute atteinte à la vie, quelle qu’en soit la victime. Les Palestiniens et leurs soutiens dénoncent les massacres de Gaza, non pas par amour de la vie, mais pour dénoncer l’identité des tueurs. Si le tueur était musulman, appartenant au Hamâs ou au Fatah, aucune manifestation n’aurait eu lieu.

mere et enfants morts ensemble[...] CNN a diffusé un documentaire sur Gaza montrant une femme palestinienne qui se lamente et crie : "mais qu’on fait nos enfants pour être tués comme ça ?" Qui sait ? Peut-être s’agit-il de la même Palestinienne qui se réjouissait il y a deux ans quand l’un de ses fils s’était fait exploser dans un restaurant de Tel-Aviv et qui disait souhaiter que ses autres enfants suivent le même exemple et deviennent martyrs à leur tour ?
Quand l’idéologie et l’endoctrinement sont d’une telle bassesse, il devient normal que cette Palestinienne perde toute valeur de la vie. Sinon, elle pleurerait ses enfants de la même façon, qu’ils se tuent dans un attentat suicide à Tel-Aviv ou qu'ils le soient sous les bombes israéliennes. Car la mort est la même qu’elles qu’en soient les circonstances, et elle demeure rejetée ; la vie mérite au contraire d’être vécue et pleurée.

Dans ce cas, comment puis-je me solidariser avec une femme qui lance les youyous de joie quand l’un de ses enfants se fait exploser contre les Juifs, et qui pleure quand les Juifs tuent ses autres enfants ? Mais l’idéologie enseigne aux Musulmans que tuer ou être tué permet au fidèle de gagner le paradis. Dans ce cas, pourquoi pleurer les Gazaouis alors qu’ils n’ont pas bougé le petit doigt pour les Irakiens, les Algériens, les Egyptiens ou les Syriens, pourtant musulmans ?

[...] Après ce qui précède, je suis certaine que ceux qui m’écrivent et me demandent mon avis sur ce qui se passe à Gaza cherchent à me faire dire ce qu’ils peuvent utiliser pour m’incriminer et me condamner, voire me faire dire ce qu’ils ne peuvent exprimer eux-mêmes.

[...] Borhane, un jeune Palestinien de 14 ans, a perdu il y a une dizaine d’années ses bras, ses jambes et la vue dans l’explosion d’une mine en Cisjordanie. La communauté palestinienne aux Etats-Unis s’est mobilisée pour lui venir en aide et financer son hospitalisation dans l’espoir de sauver ce qui pouvait l’être. Lors d’un dîner de bienfaisance organisé à son profit en Californie, la plus riche palestinienne des Etats-Unis s’est présentée en grande fourrure et a qualifié Borhane de héros. Elle s’est adressée à ce bout de chair immobile et inerte : "Borhane, tu es notre héros. Le pays a besoin de toi. Tu dois retourner dans le pays pour empêcher les Sionistes de le confisquer"… Mais l’hypocrisie de la Palestinienne la plus riche des Etats-Unis l’empêche d’envoyer ses propres enfants défendre la Palestine contre les Sionistes. Exactement à l’image des chefs du Hamâs qui demandent des sacrifices à Gaza, mais restent bien à l’abri à Damas et à Beyrouth.

[...] La guerre contre Gaza est certes une horreur mais elle a le mérite de dévoiler une hypocrisie inégalée dans l’histoire récente de l’humanité. Une hypocrisie qui distingue les Frères Musulmans syriens qui annoncent abandonner leurs activités d’opposition pour mieux serrer les rangs contre les Sionistes. Mais ces Frères musulmans ont-ils le droit d’oublier les crimes du régime commis contre les leurs à Hama, Homs et Alep ? Avant de se réconcilier avec le régime pour lutter contre les Sionistes, ces Frères Musulmans ont-ils dénoncé les crimes commis par leurs alliés et partenaires (dans la confrérie) en Algérie et en Irak ? Ont-ils dénoncé la mort de centaines de milliers de Chiites en Irak sur le Pont des Oulémas à Bagdad, pulvérisé par l’un des vôtres conformément aux enseignements de votre religion de paix et de miséricorde ? Avez-vous une seule fois dénoncé les exactions contre les Chrétiens en Irak ? Ou contre les Coptes en Egypte ? Votre hypocrisie nous empêche de croire vos sentiments à l’égard des enfants de Gaza, puisque vous êtes responsables du pire.

[...] Essayons d’imaginer ce que le Hamâs aurait fait du Fatah et des autres, s’il possédait la technologie et les armes d’Israël ? Essayons d’imaginer ce que l’Iran aurait fait des Sunnites de la région, s’il détenait les armes modernes que possède Israël ? Ce serait sans doute aucun le massacre garanti.

[...] J’ai récemment rencontré un religieux hindou en marge d’une conférence consacrée à la guerre contre le terrorisme. Il m’a dit : « toutes les guerres se sont déroulées entre le Bien et le Mal. Sauf la prochaine, elle doit se dérouler entre le Mal et le Mal ». N’ayant pas compris ses propos, je lui ai demandé des explications. Il m’a dit : « Je suis contre la présence américaine en Irak et en Afghanistan. Si les Etats-Unis veulent gagner la guerre contre les Islamistes, ils doivent se retirer et laisser les deux pôles du Mal s’entretuer. Les Sunnites et les Chiites étant nourris de haine, vont se battre et se neutraliser ».

fille pleurant son pèreTirant la conclusion de ces mots pleins de sagesse, on peut dire qu’Israël contribue aujourd’hui, inconsciemment, au succès de l’islam. En s’attaquant à Gaza, Israël pousse les musulmans à se solidariser et à surmonter leurs divergences. En Jordanie, Septembre noir est encore dans tous les esprits [...] Les exactions dont sont capables les Arabes et les Musulmans dépassent l'imagination : un char jordanien ayant écrasé alors un Palestinien, le conducteur du char descendit du blindé et bourra la bouche de sa victime avec un journal… Un comportement qu’aucun militaire israélien n’a eu à Gaza. De même pendant les massacres de Hama en Syrie, des militants de la confrérie des Frères Musulmans trempaient leurs mains dans le sang des victimes pour écrire sur les murs : Allah Akbar, gloire à l’islam. Je n’ai jamais entendu qu’un Juif ait écrit avec le sang d’un autre Juif des slogans à la gloire du judaïsme. Je le dis avec un pincement au cœur : pour sauver l’humanité du terrorisme, il faut que le monde libre se retire et qu’il laisse les Musulmans s’entretuer.

[...] Je me souviens quand j’étais étudiante à l’université d’Alep, que l’ancien ministre syrien de la défense Mustapha Tlass était venu nous rencontrer. Dans un élan d’hypocrisie, Tlass nous avait dit qu’« Israël craint la mort et la perte d’un de ses soldats lui fait peur et mal. Mais nous, nous avons beaucoup d’hommes et nos hommes ne craignent pas la mort ». Là réside la différence entre les deux conceptions et les deux camps, et le témoignage de Tlass semble avoir inspiré les dirigeants du Hamâs aujourd’hui.
Ainsi, l’extermination de tous les enfants de Gaza importe peu aux dirigeants islamistes et du Hamâs, la vie n’ayant aucune valeur pour eux. Ils se réjouissent simplement de la mort de quelques soldats israéliens. Pour les Islamistes, l’objectif de la vie est de tuer ou de se faire tuer pour gagner le paradis. La vie n’a donc aucune valeur.

[...] Les Musulmans doivent commencer par changer eux-mêmes avant de prétendre changer la vie. Ils doivent rejeter la culture de mort enseignée et véhiculée par leurs livres. C’est seulement quand ils y parviendront qu’ils n’auront plus d’ennemis. Car, celui qui apprend à aimer son fils plus qu’à haïr son ennemi appréciera mieux la vie. Jamais la terre ne vaut la vie des gens, et les Arabes sont le peuple qui a le moins besoin de terres. Mais paradoxalement, c’est le peuple qui déteste le plus la vie. Quand les Arabes comprendront-ils cette équation et commenceront-ils à aimer la vie ?


لا يمكن أن تعادل الأرض قيمة الحياة، والعرب أقل البشر حاجة للأرض وأكثرهم انتهاكا للحياة! فمتى تصبح الحياة كقيمة ضالة المسلم، ومتى يُدرك ذلك المخلوق المغيّب عن العقل بأن الإنسان، أي إنسان، لا يملك من الأرض مساحة أكبر من موقع قدميه؟!!


Ce texte est de la veine de ceux qui conduisent le combat de nombreuses femmes musulmanes pour la Vie. Sur le blogue Wafa Sultan, on en rencontre quelques unes, qui commencent à être soutenues par des "théologiens" comme Abdelwahab Meddeb4.
Dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, on doit dire quand même que la justice n'est plus celle du talion : La morticulture arabe n'excuse pas les crimes de guerre de Tsahal. Finalement aucun des deux belligérants ne veut la paix au moment, et les Palestiniens ont intérêt à jouer la montre. Nous y reviendrons.


Note (1): Mrs Wafa Sultan est une Syrienne alaouite de 50 ans qui sévit aux Etats-Unis comme psychiatre et occasionnellement sur la chaîne qatari Al-Jézira pour dénoncer la violence islamique. En fait, son refus des enfants-dynamite déclencha un esclandre sur la chaîne arabe.
Note (2): Discours en ligne sur le site du saint siège
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Note (4): A lire Enjeux et controverses de la Conférence de Ratisbonne par d'Abdelwahab Meddeb, Christian Jambet, Jean Bollack, chez Bayard (128p., 13.80€)



fillette de camp Gaza
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