mardi 28 septembre 2010

Agathon à d'Ormesson

Nous publions ci-dessous une lettre ouverte adressée par Agathon du forum Vive Le Roi à Monsieur Jean d'Ormesson, de l'Académie Française. Les intertitres sont de Royal-Artillerie.

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Monsieur,

Vous avez déclaré, reprenant les propos du Président Obama, voici quelques jours, sur un plateau de télévision (émission "On n’est pas couché") : « Nous ne sommes pas en guerre contre l’Islam ».

Permettez- moi de m’adresser à l’homme d’esprit que vous êtes pour vous dire que, vous commettez, hélas, l’erreur de fermer les yeux sur les leçons que nous donne l’histoire. Vous commettez aussi la seconde erreur de croire que le Coran a deux lectures.

Nous sommes en guerre de fait contre l’Islam parce que l’Islam est, de fait, en guerre contre nous. Cette guerre est déja sur notre sol.

L'histoire se répète

Historiquement, on ne peut en effet que comparer la situation d’aujourd’hui vis-à-vis des peuples musulmans à celle qui fut le prélude en Allemagne de la montée du nazisme, puis du conflit génocidaire dont seul Jacques Bainville, dès 1920, prévoyait l’inéluctabilité.

D’autant disaient comme vous, que nous n’étions pas en guerre contre l’Allemagne nazie, quand notre pacifisme ambiant entretenu par une politique étrangère molle, accepta l’invasion de la Rhénanie en1936 (approuvée par les attachés militaires américains Truman et le commandant Crockert.)

Parce que nous n’étions pas en guerre contre l’Allemagne nazie, le deuxième Front populaire accepta passivement l’Anschluss de 1938 qui fut l’élément essentiel de la nazification de l’Autriche.

Parce que Nerville Chamberlain et Edouard Daladier voulaient sauver la paix à Munich, face au nazisme, la Troisième République scella le démembrement de la Tchécoslovaquie à Hitler. On connaît l’issue de cette succession d’inconscience politique : Dantzig, l’invasion de la Pologne, cinq ans de guerre, près de 60 millions de morts.

Pourtant, dès 1933, des voix s’élevaient pour faire prendre conscience aux Français du danger que représentait le nazisme au-delà même de la simple et pervers idéologie.

Dans l'Avertissement des éditeurs , Fernand Sorlot, soutenu par la LICA et proche de l’Action Française, éditant « Mein Kampf » en français, révélait pourtant les menaces très lourdes à l'endroit de la France et soulignait : « ce livre qui, répandu en Allemagne à plus d'un million d'exemplaires, a eu sur l'orientation soudaine de tout un peuple une influence telle, qu'il faut, pour en trouver l'analogue, remonter au Coran ».

Aujourd’hui, l’autisme, ou simplement la peur de subir ou de faire subir à nos jeunes générations les conséquences prévisibles d’une politique imbécile, nous masquent l’émergence du drame à venir. Il y a également la peur de regarder nos faiblesses et de nous remettre en cause.

« Dieu rit de ceux qui déplorant les effets, en chérissent les causes » (Bossuet)

Oui, Monsieur d’Ormesson, nous nous retrouvons en guerre contre l'Islam parce que M. Sarkozy, au passeport américain, nous a mis dans une logique de guerre avec le monde arabe par le revirement de notre politique traditionnelle méditerranéenne.

Celle de la fuite en avant, de l’arrogance ; celle de l’Amérique autiste à tous les avertissements de l’histoire et dont les propres armes se retournent contre elle : Ben Laden, onze-septembre, guerre d’Irak ; autant d’échecs meurtriers - celle de la négociation et du troc avec le n’importe quoi (voyage de Kadhafi). Celle du camp qui va perdre.

Comme dans les années 30, nous ne sommes plus maîtres de notre politique extérieure, faite désormais du « court terme » de l’échéance électorale, qui ne correspond plus à la défense de nos intérêts nationaux ni même à notre ligne politique.

Peut-on garder son sérieux en osant dire que nous ne sommes pas en guerre contre l’Islam pendant que des enfants de France meurent dans un conflit qui n’est pas le nôtre ? Nous nous y sommes embourbés aux côtés d’une politique atlantiste dont nous ne sommes que le maillon faible.

Un alignement atlantique arrogant

Cet alignement était prévisible dès l’instant que M. Sarkozy plaçait, dans le poste si important des affaires étrangères, l’atlantiste sulfureux Kouchner, seul défenseur officiel de l’intervention américaine en Irak (il faut d’ailleurs rappeler que M. Sarkozy s’était engagé, en son temps, à ne choisir comme ministre que des hommes ayant obtenu un mandat électif) Pourquoi donc un non élu ?
C’est que l’intouchable ex-médecin, antimilitariste, quand il s’agit de l’armée de son pays, défend le droit d’ingérence. L’implication croissante de nos troupes en Afghanistan en appui de la politique américaine n’est que l’illustration de cette rupture dans l’indépendance de notre diplomatie.

On ne peut pas soutenir le non-état de guerre quand on installe une base militaire aux portes de la République islamique d’Iran.

On aurait pu comprendre l’inquiétude du monde industrialisé quant à la garantie de ses approvisionnements ; on aurait pu admettre que les pays industrialisés, parlant d’une seule voix, décident de la mise en place d’une force opérationnelle de protection d’une zone dans laquelle transite la quasi-totalité de l’énergie mondiale. Cette solution eût pu faire fléchir les éventuelles velléités de l’Iran sur cette partie du Monde en associant à ce dispositif préventif, son allié russe. Le dispositif eut été plus dissuasif qu’une compromission sans poids.

Il est moins compréhensible qu’un Président n’ait pas évalué l’état de la force armée qu’il démantèle progressivement. La Fontaine raillerait que la grenouille franco-hongroise veuille se faire plus grosse que le bœuf américain. On se souvient comment la grenouille du fabuliste a fini…

Des conséquences sous-estimées

Cette politique guerrière, impulsive du revirement a ou aura deux conséquences catastrophiques pour l’équilibre du vieux continent :
- La première est d’engager la France à court terme et l’Europe à moyen terme dans un rapport de force dont elles sont les maillons faibles ;
- La seconde sera de réanimer des tensions entre une Russie à nouveau présente sur l’échiquier politique et une Europe occidentalisée sans maturité politique et aux intérêts divergents.

Comme en 1939, la France maillon faible, parce que son armée est sous dotée budgétairement, sous dotée matériellement, en sous-effectif quantitatif et qualitatif.

Comme en 1939, la France maillon faible, parce qu’elle est incapable de régler ses divergences intérieures ni même d’assumer sa propre sécurité (on le voit désormais quotidiennement sur tout le territoire).

Aujourd’hui , la France maillon faible car elle n’a pas le courage de s’attaquer au fond du problème créé par une immigration, en mal d’un eldorado inexistant, disponible au recrutement des réseaux fondamentalistes et terroristes qui infiltrent le pays.

La stratégie de l’infiltration islmamique s’est pratiquée depuis plusieurs décennies en Afghanistan, (via le Pakistan, grâce à la complaisance des services secrets américains), en Afrique de l’Est, dans les archipels d’Extrême-Orient : ces pays sont maintenant soumis à des situations de guerre ou de guérilla. L’Afrique est islamisée par l’installation d’écoles coraniques qui préparent des enfants d’aujourd’hui à être les soldats de l’Islam, demain. Demain où l’euro-atlantisme aura introduit le ver dans le fruit : je parle de la Turquie, qui soutint le Reich allemand.

Une subversion palpable

Est-il vain de comparer ces deux déclarations dont la tonalité révèle une étrange similitude de résonnance :

« Ces résultats ne seront atteints ni par des prières au Seigneur, ni par des discours, ni par des négociations à Genève. Ils doivent l'être par une guerre sanglante » (Adolf Hitler).

« Un jour viendra où les peuples du sud envahiront les peuples du Nord et cela ne se fera ni amicalement ni pacifiquement » (Boumediene).

Les Français ont découvert, hélas, douloureusement le visage du terrorisme comme ils ont découvert voici quelques années, non sans stupeur, qu’un ouvrier modèle, discret, bon travailleur intégré chez Renault, était responsable de la tuerie de la rue de Rennes.

« Dieu aime les patients » enseigne le Coran. Or « la guerre, c’est la ruse » : parole de prophète.

La France est le maillon faible parce qu’elle refuse d’admettre que l’immigration est l’agence de voyage qu’emploie aussi le terrorisme. Elle est aujourd’hui infiltrée politiquement et militairement par le djihad qui n’hésite même plus à faire des provocations de rue (Limoges le 19 septembre 2010, dernière en date), dans les universités (Houria Bouteldja, Saïd Bouamama).

Economie souterraine par trafic de stupéfiants, casses à l’arme de guerre.
Elle est infiltrée par une économie mise en place par Madame Lagarde ou par la compromission officielle de l’Etat républicain avec des établissements à sources de financements communautaires (cf :la multiplication de la distribution de nourriture hallal).
Plus de 400 institutions financières gèrent des actifs d’une valeur globale de l’ordre de 800 milliards à un billion de dollars sous une juridiction compatible avec la charia. L’économie islamique prend une ampleur de plus en plus importante grâce à une augmentation de portefeuilles d’exportateurs de pétrole et une multiplication d’instruments financiers islamiques.

La France maillon faible parce que la détermination nationale est sapée depuis des décennies par l’idéologie du repentir, de l’anti-France, (« La France n’est ni un peuple, ni une Langue, ni un territoire » déclarait Luc Besson) et par la démotivation de la jeunesse préparée au fatalisme de la régression.

L’Amérique a besoin de ce maillon faible pour asseoir sans partage son hégémonisme sur le Monde. L’implication de la France n’est donc que le fusible à court terme de la politique va-t-en-guerre d’une présidence américaine soutenue par de puissants lobbies ( think tanks parmi lesquels on peut citer l’American Israel Public Affairs Committee, le Council on Foreign Relations).

Votre seconde erreur

Votre autre erreur est de croire, comme bien de nos concitoyens, qu’il y a deux lectures du Coran. Ainsi ne serions-nous pas en guerre contre l’Islam mais contre les « islamistes ». Il y aurait ainsi un amalgame à ne pas faire entre la religion musulmane et le radicalisme d’un « intégrisme ».

Vous êtes agnostique ; mais croyant ou non, nous possédons en nous une morale, un formatage de pensée (pour employer, sans arrière pensée péjorative, un terme barbare), qui ont envahi notre inconscient.

Notre culture, empreinte de deux mille ans de christianisme que nous soyons agnostique, croyant ou non, nous a imprégné de codes d’honneur, de valeurs fondamentales autour desquelles tournent nos sensations tant reptiliennes, que socio-culturelles.

Ainsi, par exemple, une répulsion naturelle nous saisit à l’idée de devoir manger de la viande humaine, alors que, dans certaines tribus guerrières nomades, l’hommage au chef réside dans l’offrande, après le combat, des abats de l’adversaire pour consommation.

Notre humanisme développé autour de l’homme nous masque que l’homme dans le Coran n’a de place sur terre que par Dieu. Être chrétien peut être une croyance et un comportement de reconnaissance dans le sacrifice du Christ. Islam est dérivé du verbe « asmala » qui veut dire « se soumettre ».Musulman est celui qui se soumet à Dieu.

Or, et je cite les musulmans, « il est dit au sujet du « Christianisme qu’il a la distinction de ne pas avoir de loi administrant la guerre ». « Nous disons, d’autre part, que l’islam a la distinction d’avoir la loi du djihad ». Si nous observons minutieusement, nous remarquons que dans le Christianisme, il n’y a pas de djihad car il n’y a rien du tout. Par cela, je veux dire qu’il n’y a pas de structure chrétienne de la société, pas de système chrétien légal, et pas de lois chrétiennes sur la manière dont une société doit être formée pour qu’elles puissent contenir une loi de djihad. Il n’y a pas de matière dans le Christianisme ; il ne contient pas plus que quelques enseignements moraux qui forment une collection de conseils comme « Dis la vérité », « Ne dis pas de mensonges », « Ne t’empare pas de la richesse des autres », et ainsi de suite. De telles choses n’appellent pas au djihad. L’islam, cependant, est une religion qui le considère comme son devoir et son obligation pour former un état islamique. »

« L’islam vint pour réformer la société et pour former une nation et un gouvernement. Son mandat est la réforme du monde entier. Une telle religion ne peut être indifférente. Elle ne peut être sans une loi de djihad. De la même façon, son gouvernement ne peut exister sans une armée. Alors que la portée du Christianisme est extrêmement limitée, celle de l’Islam est extrêmement large. Tandis que le Christianisme ne dépasse pas les frontières du conseil, l’islam est une religion qui recouvre toutes les activités de la vie humaine. Il a des lois qui gouvernent la société, des lois économiques, et des lois politiques. Il vint pour organiser un état, pour organiser un gouvernement. Une fois ceci réalisé, comment peut-il rester sans une armée ? Comment peut-il exister sans une loi de djihad ? »
(source http://www.al-imane.org)

Cela veut dire qu’à chaque fois qu’une mosquée est construite, l’emprise de son terrain est devenue terre d’Islam. A chaque fois qu’un repas Hallal est servi, ou qu’une fille porte le voile, c’est un pas en avant dans la conquête de la Loi coranique. Dès l’instant qu’au nom de la préservation de notre socio-culture nous énoncons un retour à nos coutumes séculaires, alors nous nous trouverons qualifié d’oppresseur puisque que « l’islam est paix et tolérance » par dogme.

Aux réserves sur le port du voile ou de la burqa, il sera répondu que « Combattre est permis à ceux qui sont lésés, lorsqu’ils sont attaqués » (Le Coran : Sourate 22, Verset 39).

Les menaces perpétrées contre les musulmans dits modérés, sont légitimées car « Les associateurs ne sont qu’impureté : qu’ils ne s’approchent plus de la Mosquée sacrée (Masjid-ul-Haram) » (Le Coran : Sourate 9, Verset 28).

« Et si Dieu ne neutralisait pas une partie des hommes par une autre, la terre serait certainement corrompue. » (Le Coran : Sourate 2, Verset 251).
« Si Dieu ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom de Dieu est beaucoup invoqué. » (Le Coran : Sourate 22, Verset 40).
« Et préparez contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi de Dieu et votre ennemi » (Le Coran : Sourate 8, Verset 60).


Monsieur D’Ormesson, vous qui écrivez dans un journal dont le nom est associé à la devise de Beaumarchais: « Sans la liberté de blâmer, il n’est pas d’éloges flatteurs », jusqu’où êtes-vous prêt à défendre votre esprit pour qu’il soit transmis intact aux générations futures ?...Et cela contre les écritures :

« Combattez les infidèles et soyez dur envers eux » (IX-123)
« Egorgez les non-musulmans où vous les trouverez, attrapez-les, assiégez-les, tendez-leurs les pièges » (IX-5)

Oui, nous sommes de fait en opposition, de par notre culture française, contre toute forme de pensée, religieuse ou idéologique, que ce soient le judaïsme, l’islam, le communisme ou le nazisme, dont les fondements reposent sur les interdits. Nous sommes, de fait, en guerre contre tout communautarisme qui imposerait sur le sol de nos père des ghettos vestimentaires, culinaires, matrimoniaux, sépulcraux. L'Islam est de fait en guerre contre nous car il veut nous imposer des valeurs incompatibles avec les nôtres, sans respect du devoir du sol que nos pères défendirent par le sang.

L'histoire peut repasser le plat

Monsieur d’Ormesson, nous sommes en guerre contre l’occultisme de l’anti-France qui, dévoyant liberté et spiritualité, sur une terre de lumière, adresse un message de mort et bâtit son fond de commerce sur la haine en reprenant à son compte la déclaration d’Adolf Hitler : « Notre objectif primordial est d’écraser la France. Il faut rassembler d’abord toute notre énergie contre ce peuple qui nous hait. Dans l’anéantissement de la France, nous voyons le moyen de donner à notre peuple sur un autre théâtre toute l’extension dont il est capable ».

Devons nous attendre, dans l’aveuglement de nos pères des dizaines de millions de morts, pour comprendre notre cupidité et notre autisme ?

L’immortalité de notre culture, comme celle des académiciens qui vous entourent et dont vous êtes, a le prix de la détermination de la résistance à entreprendre et du combat à mener afin que l’Islam comprenne qu’il n’y a pas d’autre solution que de « caresser la main qu’il ne peut châtier. »

Si la diplomatie française ne reprend pas le langage rationnel qui lui permit pendant des décennies d’imposer la négociation à l’affrontement, si le peuple est rejeté de la démocratie, la paix en Europe et en France sera menacée.
La seule différence entre Chamberlain en 1938 et Sarkozy aujourd’hui, c’est que le premier croyait avoir sauvé la paix et que le second est en train de sauver la guerre que nous perdrons. Mais de toute façon, comme en 1945, la France et son peuple mais aussi l’idéal de paix qu’ils représentent seront les mutilés de l’histoire.
Puissent les Français être plus lucides que leurs parents en relisant cette conclusion, d’actualité flagrante, qu’ André Calmettes écrivait dans le Journal de l'École Polytechnique du 25/02/34:
« Je n’ai pas traduit Mein Kampf sans but ni raison. Ce pensum de huit cents pages, je me le suis infligé de bon cœur pour les miens et pour mes amis, mais aussi pour tous les hommes et pour toutes des femmes de bonne volonté, surtout pour les jeunes.
Je n’ai pas l’intention d’indiquer ici les conclusions que chacun doit tirer du livre ; autrement je l’aurais analysé et commenté, non pas traduit. Mais il ne me convient pas de laisser à la critique seule le soin de présenter mon travail ; je ne veux pas de malentendu sur mes intentions, ni les choisir après parmi toutes celles que l’on me prêtera.
Certes, cet ouvrage qui fut livré au public allemand en 1926-1928 jette une clarté singulière sur la politique allemande de l’après-guerre. En l’ignorant, nous satisfaisant de manière bien facile de révélations au compte-gouttes, nous étions ridicules et stupides ; nous découvrions des fragments minimes d’une vérité que l’on nous jetait au visage en huit cents pages serrées. Certes aussi, les prophéties de cet ouvrage engagent l’avenir. La doctrine d’action politique, complaisamment développée, demeure actuelle. Le livre constitue le dogme du parti qui mène l’Allemagne actuelle, dogme d’une agissante majorité, dogme demain de l’Allemagne entière. Je dis bien dogme, et je pense au Coran.
Mais il faut bien se garder de restreindre la portée du présent ouvrage. Il ne faut pas suivre Hitler polémiste qui dit quelque part d’un livre qu’il juge révélateur de l’esprit des juifs : « quand cet ouvrage sera devenu le livre de chevet d’un peuple, le péril Juif sera conjuré ». Il ne faut pas lire Mein Kampf en se plaçant au point de vue d’un « péril allemand » ou au point de vue de notre seule mitoyenneté.
Il faut se mettre sur un plan largement humain. L’ouvrage même autorise à le faire. Il s’agit d’un document ample, tiré à près d’un million d’exemplaires en Allemagne, traduit dans plusieurs pays. Il a été écrit par un Allemand pour les Allemands, mais il touche des problèmes politiques, sociaux, et de morale, qui se posent à tous les peuples. La traduction en est intégrale : on n’a pas le droit, sur quinze ou sur cent versets du Coran, de parler de l’islamisme, ni, sur dix pages de Mein Kampf de parler de l’hitlérisme ; et la lecture des passages secondaires sera aussi féconde que celle des passages réputés essentiels.


Ainsi lu, cet ouvrage aidera à pénétrer la mentalité allemande, une des faces de cette mentalité anglo-saxonne que nous ne daignons pas étudier et comprendre, mais dont nous ne pouvons nous défendre de subir les manifestations ; attitude bornée et dangereuse : que l’on apprécie ce que nous a coûté depuis quinze ans notre incompréhension de l’Angleterre, des États-Unis, de l’Allemagne.
Mon travail aurait atteint son but dernier s’il tournait les Français vers ce problème.


Mais on me parlera de la guerre : elle naît bien souvent de l’avidité de quelques-uns et de la peur d’une multitude ; elle ne saurait trouver de terrain plus favorable que celui de l’ignorance et de l’incompréhension mutuelle que j’ai voulu combattre. »

Je vous prie de croire, Monsieur, en l’expression de mes respectueuses salutations.

Il n’y de plus grande liberté humaine que l’indépendance de la patrie.


Agathon

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NDLR :
Bien que nous ne fassions pas nôtre toute l'analyse de l'auteur, spécialement sur la létalité de l'atlantisme, sur la guerre d'Afghanistan et sur l'américanité du président Sarkozy, nous avons estimé que cette lettre ouverte rassemblait beaucoup d'arguments, et que la mise en perspective du Mein Keimpf et du Coran valait le coup, du moins pour les promesses que l'un et l'autre nous fit et nous fait.
Même si je connais des musulmans de bonne compagnie -et je ne parle pas des musulmanes, inimitables ! - j'ai un doute sur leur résistance au moment où ils seront harcelés voire menacés dans leur famille par ceux qui ont un agenda. On l'a déjà vu en Afrique du nord et particulièrement en Algérie, les meilleurs collaborateurs indigènes ont "dû" se retourner bon gré mal gré, les indécis finirent mal.


Certains responsables musulmans anticipent cette confrontation dont parle Agathon et choisissent la francisation de leur convictions. Je pense à l'imam de Drancy. L'écho de leurs déclarations et le sort que leur réservera la communauté musulmane seront un marqueur important de la maturité du "projet" salafiste. Souvenons-nous qu'une petite minorité agissante et organisée peut emporter la décision du plus grand nombre si elle est préparée, volontaire, et à l'heure.
Qu'en est-il réellement aujourd'hui est une autre histoire.

Aparté : on peut imaginer que ces jeunes filles soient afghanes (ou iraniennes) et promettent le meilleur aux fondamentalistes destinataires des ogives. Quelquefois "war is peace".

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jeudi 23 septembre 2010

Sinbad de la Hanse

- Motoryacht Nobiskrug 68 -
Ce billet est paru dans l'Action Française 2000 datée du 16 septembre 2010. Il entre en archives RA.
Le consortium Abu Dhabi MAR, constructeur de super-yachts en France, en Allemagne et aux Emirats, vient d'entrer dans la cour des grands en rachetant les activités civiles de ThyssenKrupp dans les deux chantiers historiques que sont Blohm+Voss (Bismark, Seydlitz...) et surtout Howaldt (U-Boot).
Le groupe arabe est déjà propriétaire des Constructions Mécaniques de Normandie à Cherbourg célèbres pour leurs vedettes, du chantier Nobiskrug avec une cale sèche de 227 mètres à Kiel, et bien sûr de son chantier de construction intégrale aux Emirats, qui sort des yachts de 140 mètres équipage compris. Abu Dhabi MAR Group est une holding contrôlée par le franco-libanais Safa (Privinvest) à 30 % et à 70% par Al Ain International qui est dans la mouvance du fonds souverain Emirates Investment Authority.
En outre le groupe est sur le point de reprendre les grands chantiers grecs Hellenic Shipyards de Skaramangas, également à ThyssenKrupp qui, empêtré dans un contrat de sous-marins, solderait l'affaire à un bon prix. Ces chantiers grecs ont les plus grandes cales sèches de méditerranée orientale et savent faire aussi des sous-marins.
En quoi cela nous intéresse-t-il ? Dans le paquet négocié et approuvé par la Direction de la Concurrence de la Commission européenne, il y a la promesse de collaboration future dans les domaines militaires, et les chantiers Howaldt savent tout faire en conventionnel. Leurs derniers sous-marins sont équipés de piles à combustible. Or la France est sur les mêmes créneaux avec Thalès et la DCN à tel point qu'il fut un temps envisagé de s'associer avec Howaldt dans quelque sorte d'EADS navale. Trop tard. Les Emirats investissent massivement dans l'industrie allemande qui leur inspire confiance, surtout depuis qu'ils ont vu des banques s'évaporer en l'espace d'un week-end. Il est probable qu'Iskandar Safa¹ accèdera un jour au marché militaire européen et sera notre concurrent direct, car les fonds arabes ne misent plus au casino mais pèsent sur les leviers du développement industriel. A preuve et pour l'exemple la construction d'une usine de camions en Algérie par le fonds Aabar qui contrôle MAN Ferrostaal, chef de file d'un projet unissant Daimler, Rheinmetall et les motoristes Deutz et MTU. La prise d'intérêts initiale s'est transformée en ingénierie.

On comprend mieux l'émoi de la classe dirigeante et surtout celui du grand capital allemand, à l'écho des "dénonciations" de Thilo Sarrazin sur l'impossible intégration des musulmans. L'imprécateur n'est-il pas directeur à la Bundesbank ? Aussitôt la Chancelière coincée entre l'empathie historique de la Prusse avec le monde musulman et les turqueries d'Erdogan qui nie l'assimilation comme un crime culturel (discours de Cologne le 10/2/08), se voit-elle obligée de faire taire le vociférateur car il brouille sa diplomatie déjà compliquée, mais surtout parce que l'industrie veut capturer les fonds arabes pour en priver ses concurrents. L'Allemagne libérée de ses démons est une économie extravertie à l'écoute du monde. Elle n'a pas d'ennemis, que des clients. Thilo Sarrazin², même porté par 95% de l'opinion, est imprudent de n'en point tenir compte.

Note (1): un long entretien avec M. Safa a été publié par BOAT International. On peut le télécharger ici.
Postscriptum du 17 septembre sur le forum Vive Le Roi :
Dans l'article sur Abou Dhabi (p.9) on parle de M. Iskandar Safa patron du groupe naval AD MAR qui détient les CMN de Cherbourg et acquiert le chantier Howaldt. Le manque d'espace prive le lecteur du CV de l'impétrant, proche jadis des "services" français. On peut mieux le connaître sur Wikimanche. La question qui trotte est de savoir s'il peut construire des bateaux militaires en Europe occidentale, corvettes à Cherbourg, frégates à Hambourg, où s'il va pomper le savoir-faire vers des chantiers grecs voire du Golfe persique. La commande en cours aux CMN de 6 corvettes s'exécute pour une unité à Cherbourg et les cinq autres chez Abu Dhabi Ship Yard.
Note (2): Herr Sarrazin a présenté sa démission du directoire de la Bundesbank à la Présidence de la République fédérale le 10 septembre 2010.

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vendredi 17 septembre 2010

Assises Seconde Chance


« Il est temps que les royalistes, désireux d’affronter le monde contemporain en vue d’adapter leur projet politique aux aspirations de leurs concitoyens, soient également capables de se confronter à la réalité qu’ils constituent ».
La formule en dit plus que l'aphorisme de Bernanos qui orne la page d'accueil du site des Manants du Roi qui appelle à cultiver l'affect populaire : "Que la Monarchie Française soit utile ou même nécessaire, cela se prouve et ne convainc personne. Il faut d'abord qu'elle soit aimée !" Ce sont les mêmes qui parlent dans les deux cas, réunis au sein du Groupe de Liaison Royaliste, pour relancer les Assises du royalisme tombées en déshérence par suite de l'inappétence des chapelles à se remettre en cause, mais aussi de l'errance un peu désespérée des royalistes isolés. Mais qui a vu jamais quelqu'un mener un troupeau de chats ? C'est l'incroyable défi des gens du roi regroupés à Sommières cet été. Voici le texte intégral du communiqué de ce GLR de juillet 2010, simplement compacté :

COMMUNIQUÉ DU GROUPE DE LIAISON ROYALISTE SUR LES PREMIÈRES RENCONTRES ROYALISTES AU PRINTEMPS 2011
Le projet de la tenue de premières Assises du Royalisme français est né lors de la session d’été 2008 du Groupe de Liaison Royaliste à la suite d’une interrogation posée par l’un de ses membres :
« Le temps n’est-il pas venu de voir les royalistes se rencontrer et être capables de débattre sur le monde contemporain ? Le temps n’est-il pas venu, compte tenu de l’état du royalisme en France, de solder les comptes et de dégager ensemble une prospective politique ?»
Ce débat devant intéresser le public royaliste le plus large - militants politiques et royalistes isolés -, l’idée d’une enquête auprès des royalistes est aussitôt née, enquête à laquelle SYLM s’est attelé, ce qui a donné à la fin de l’automne 2009 ce document irremplaçable : « Le royalisme en France, État des lieux, 2009 ».
Initialement, l'idée fut d'associer à l'organisation de ce projet les royalistes organisés, à savoir les états-majors des mouvements politiques, les Assises ayant pour objectif de réunir, sur deux jours, aux côtés des militants politiques, les royalistes isolés, des intellectuels et des représentants de la société civile. Il s'agissait de débattre sur une thématique contemporaine intéressant au premier chef les Français en vue de replacer les royalistes dans le paysage politique français et de poser le royalisme dans la perspective de la France actuelle. Il est temps en effet que les royalistes, désireux d’affronter le monde contemporain en vue d’adapter leur projet politique aux aspirations de leurs concitoyens, soient également capables de se confronter à la réalité qu’ils constituent.
Or, c’est un fait : le projet des Assises du royalisme n’a pas, en tant que tel, rencontré l’écho espéré auprès de certains états-majors politiques, même si les organisations se sont rencontrées et ont dialogué entre elles.

IL APPARTENAIT DONC AU GROUPE DE LIAISON ROYALISTE DE REPRENDRE LA MAIN.
C’est ce qu’il a décidé de faire lors de sa session d’été 2010, réunie à Sommières du 29 juillet au 1er août, afin de répondre à l’attente réelle des royalistes, impliqués ou non dans une action militante au sein d’une organisation.
À l’heure où nos princes posent les jalons d’une renaissance face aux incertitudes pesant sur l’avenir du pays, les royalistes ne peuvent se contenter de déplorer la situation inquiétante à laquelle le régime républicain paraît condamner le peuple français.
C’est pourquoi le Groupe de Liaison Royaliste appelle à la tenue des

PREMIÈRES RENCONTRES ROYALISTES qui se tiendront sur un week-end, au printemps 2011, à Paris, sur le thème « POURQUOI AIMER LA FRANCE ? LES ROYALISTES PRENNENT LA PAROLE. »
Ces premières rencontres seront librement ouvertes à tous les royalistes, organisés ou isolés, et, par-delà, à tous les Français soucieux de l’avenir de leur pays. Les organisations royalistes y sont d’ores et déjà cordialement invitées. Des forums, tables rondes et débats ponctueront les deux journées. De nombreux stands permettront à l’assistance de mieux faire connaissance avec les royalistes français dans toute leur diversité.

D’ICI QUELQUES JOURS, nos lecteurs [ndlr : ceux du site des Manants] seront informés de la date choisie et des détails pratiques relatifs à ces premières rencontres, auxquelles un site en ligne sera dédié. Ce site permettra à chacun de connaître le programme et de s’inscrire.
À très bientôt, donc,
Pour le Groupe de Liaison Royaliste,
Blandine Dejouy, Portemont, Axel Tisserand

Partir du réel, du pays réel, est une démarche assez innovante pour la mouvante royaliste car rien ne se construit sur les mirages et le sable. Et du sable, il y a pléthore ! Quant aux mirages...
Il existe de belles études récentes de la société française (cf. EHESS) mais elles la décrivent à un instant T d'un passé récent ou moins récent. Il nous faudra faire l'effort de la prospective, qui est celui de tout think tank voire parti politique ayant vocation à gouverner, afin de mettre en perspective les réalités du moment où nous serons susceptibles d'accéder aux affaires. En l'état, ce moment est assez éloigné (quinte de toux) et cette distance justifie une démarche professionnelle de qualité. Mais nous pouvons nous aider du travail d'autrui. Si les recettes d'un Jacques Attali pour notre Risorgimento sont discutables, les éclairages en avant qui les fondent sont utiles. Il y en a d'autres.

Qui des royalistes peut s'inscrire dans cette démarche d'analyses et synthèse unique ? Tous ceux qui accepteront de mettre dans la boîte à bijoux leur nostalgie d'un monde disparu qui ne renaîtra jamais par le chagrin de son évocation pathologique, mais dont nous pourrions avoir un jour l'avatar moderne : une société juste, simplement juste, et aimable en prime comme s'en plaignait le Diable boîteux : "Ceux qui n'ont pas vécu avant 1789 ne connaissent pas la douceur de vivre".

Démarche que je me suis permis de marquer d'une formule provocante à souhait, qui a déclenché la fureur de certains docteurs de la légitimité : Se salir les idées !
Descendons de l'Aventin confortable de nos dénonciations inaudibles, de nos certitudes anachroniques, de nos postures inaperçues et salissons-nous un peu les idées, mais bien plus encore les mains.

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dimanche 12 septembre 2010

L'industrie, c'est ailleurs

Ce billet a paru dans les colonnes de l'AF2000 datée du 2 septembre 2010 (n°2800). Il est archivé maintenant sur Royal-Artillerie.

Christian EstrosiL'investissement industriel repart. Plutôt, les prévisions ! L'Insee publie la confiance des patrons dans l'avenir, mais après un effondrement de 21% en 2009, le petit 5% de 2010 est le minimum syndical et ne sert que d'indicateur de tendance. Certes, ces chiffres sont des moyennes et couvrent d'énormes disparités. Les filières de l'agriculture et de sa transformation aval continuent de dévisser (-3%) quand les filières électriques et électroniques à cycle court rebondissent plus haut (+11%). Et pourtant l'odeur du doute persiste dans les bureaux directoriaux, parce que les performances d'ensemble de l'économie française régulièrement révisées en baisse sont insignifiantes et que le partenariat noué entre l'industrie et le nouveau pouvoir s'est avéré stérile, voire futile sinon encombrant.
Le locataire du poste a la fibre chicanière et les naseaux d'un Fouché, mais s'y connaît peu en mécanique ou en élevage bovin. Trois ans et trois mois ont montré à l'envi un comportement de parvenu, obsédé par la communication et un panache impossible, au point d'éclipser tous les vrais sujets qui sont le plus souvent laissés dans le tiroir des intentions. Qui gouverne ? Les spin doctors¹ de l'Elysée, les conseillers du cabinet Guéant ? Les ministres et leur premier sûrement pas !

éclaté de centrale nucléaire
Or nos industriels savent que les défis auxquels ils font face sont compliqués, souvent risqués et exigent des décisions qui impliquent le tissu économique français et engagent des fonds importants. Le pouvoir qui est en face d'eux n'est pas capable de les accompagner même s'il fait mine de se mêler de tout. Combien nous coûtent les fanfaronnades sarkoziennes qui annoncent des contrats faramineux avant de les signer, donnant au client un puissant levier de chantage ? Ne parlons pas des Rafales brésiliens prévendus soi-disant, qui ont fragilisé la position politique du président Lula. Non plus des BPC² Mistral, prévendus eux-aussi et promis, croix de bois, croix de fer, aux ouvriers des Chantiers de l'Atlantique par le président en visite. Les Russes viennent de nous attraper sous le ventre et serrent à deux mains. Les quatre centrales nucléaires d'Abou Dhabi, c'était du tout cuit, et le consortium français "EDF-GDF Suez-Total-Areva-Vinci-Alstom" n'avait pas même besoin de se concerter. Vingt milliards de perdus ! La faute à Domenech ! Il faut reconstruire une Equipe France clame l'ancien patron d'EDF, François Roussely, qui brosse le colbertisme endémique du ministère Estrosi (!) dans le sens des facilités budgétaires. GDF-Suez est bien le seul à avoir tiré la leçon du fiasco du mécano industriel français sur le Golfe en sortant de ses marques par l'achat du britannique International Power. Il acquiert d'un coup la parité de production d'EDF, répartie qui plus est sur des pays émergents comme le Brésil ! Et sur ses marchés, monsieur Mestrallet prendra l'exploitant qui lui conviendra le mieux au moment, Areva pourquoi pas, mais n'importe qui d'autre.

Samsung-Renault Latitude
Comme nous le montre le groupe franco-belge avec beaucoup de réalisme, les bonnes nouvelles pour l'industrie sont ailleurs. Dernier en date, Renault, qui brise le tabou des hauts de gamme rémunérateurs conservés dans l'hexagone pour laisser partir les modèles de camelote dans les pays à bas coûts. Son haut de gamme 2010 sort déjà des chaînes Samsung de Bushan (Corée) et le nouveau bas de gamme 2011 sortira des chaînes Avtovaz de Togliatti en sus des Logans. L'usine de Sandouville est-elle dédiée maintenant à la production du nouveau fourgon Renault comme l'a rêvé notre président lors d'une visite de compassion fin 2008 ? De quoi je me mêle ? Carlos Ghosn ne dit rien. Son avenir c'est Nissan sur les grands marchés du monde et pas la communication de l'ancien chef de la police parisienne.
Je lisais ce matin que notre omni-président avait choisi d'aligner le mode de négociation des droits de diffusion de la musique en ligne entre les producteurs de contenu et les plateformes sur le schéma recentré adopté par les webradios. Ca vous la coupe ! Giscard d'Estaing s'était limité à la Marseillaise en si bémol et au nombre de boutons de la tunique de la Garde républicaine à pied. Je plaisante, il fixait aussi le prix du ticket de métro.
Cette implication du pouvoir dans les rouages industriels est d'un ridicule achevé depuis qu'elle a prouvé sa propension à fabriquer des monstres inviables ; mais le réflexe est très gaulliste, donc aujourd'hui encore, tabou. Entretemps, l'Oréal patiente en attendant Nestlé qui la délestera des hypothèques politiques nauséabondes.
La seule bonne nouvelle concrète en France vient de Toulouse. Louis Gallois qui ne téléphone pas à l'Elysée mais à Daimler, augmente ses cadences des modèles A320 et A330 après avoir définitivement maîtrisé la production du jumbo A380. L'horloger angevin Bodet donne l'heure solaire pile à La Mecque ! Soyons cinq minutes contents.

cockpit d'un A350

Notes :
(1) en français on pourrait inventer "mousseurs de nouvelles", ceux qui font tout un plat de pas grand chose.
(2) BPC, bâtiment de projection et de commandement dont le tranfert de technologie était exigé par la Russie dans un premier temps, puis la construction navale elle-même depuis peu.


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lundi 6 septembre 2010

Un peuple imbécile¹

La danse de la pluie, c'est reparti. Tels les Hébreux au désert espérant la manne, le Peuple imbécile attend des rogations syndicales le miracle de la multiplication des sous ! Je marche, tu marches, ils marcheront derrière les calicots de l'école primaire du citoyen, réclamant plus d'amour à leur endroit pour une vie facile jusqu'à la crémation finale ! Ils ne veulent pas croire que le pays qui les porte ne peut pas faire vivre autant de loisirs et d'avantages multiples ou catégoriels tout en perdant son industrie, en subventionnant à fonds perdus son agriculture et sa sécurité sociale, et en sauvant de leur misère endémique des millions de oisifs arrivés dans le même wagon que les vrais bosseurs ! Ceux qui nettoient les chiottes de la grande nation qui ne peut plus se torcher elle-même.


Il est un parfum fétide de bas-empire en Europe occidentale, et particulièrement en France où la subversion est la plus forte de par la moindre résistance d'un peuple battu d'avance qui a constitutionnalisé le principe de précaution. Faut-il relire Montesquieu (ou Gibbon) ? Disons simplement que les comptes impériaux étaient gravement déficitaires (le budget n'y existait pas) et que la vertu d'une économie gérée - le fut-elle jamais - était inconnue. Au bout du cycle, l'empire était devenu creux et Odoacre racheta une ombre. C'est bien parti. Les limes de l'empire ne sont plus au nord mais au sud, et la pression est plus forte que celle des Barbares antiques dès lors qu'elle se ressource dans une idéologie de conquête religieuse, donc morale. Mon Dieu est plus fort que le tien, qui n'en a plus !

Et ceci est le second volet de notre déclin. L'avachissement moral de notre société, que l'on résume complètement par le droit de mort aux deux extrémités du segment vital afin de ne garder que la section utile, est irrémédiable. On ne voit pas comment dans l'état de putréfaction actuel on pourrait faire l'économie d'une dictature étrangère d'assainissement, puisque les lemmings que nous sommes devenus repoussent de toutes leurs forces résiduelles une dictature endogène, ne célébrant qu'un dogme, celui de la souveraineté populaire. Autant dire la connerie en barre.

Il y aurait bien le roi, le principe² et son prince. Il chercherait une issue équitable pour tous en ses conseils, mais depuis deux siècles nous avons tellement exalté la capacité de chacun à commander à tous, que les masses se contentent d'y croire tant elles en sont flattées. Les caisses de retraite se vident rapidement depuis l'inversion démographique, certaines sont carrément des tonneaux percés qu'il faut abonder mois après mois, les chiffres existent, mais l'alarme (bien tardive) de nos gouvernants est refusée par l'opinion car ces chiffres n'ont pas été approuvés par tout un chacun. Comment faire, sinon démissionner le peuple !

La démocratie est une punition. On va s'apercevoir bien plus tôt que ne le prévoient les cartomanciennes de la rue de Solférino que le consensus du mieux-faire et laisser-aller se brise sur le mur des réalités. On fera son profit de l'animation créée par The Economist en cliquant ici.
A ce train et compte-tenu du renchérissement inévitable du service de notre Dette faramineuse, les pensions seront amputées, à commencer par les plus grosses mais il n'y suffira pas et les petites y viendront aussi. Puis ce sera le tour des traitements des fonctionnaires. Les agents économiques du pays ne doutant plus de la banqueroute générale, immergeront leurs résultats, le troc et les paiements en numéraires deviendront la règle pour échapper au Fisc affamé. Une partie importante de l'activité générale, si elle se maintient, disparaitra des statistiques comme il en va depuis longtemps en Italie ou en Grèce, et in fine l'Etat rendra l'âme et le territoire - res nullius - sera placé sous la tutelle du FMI, chargé de distraire les lemmings de la marche à la falaise.

Peut-être alors, la démocratie de voirie ayant répété en de nombreux pays la même ruine, se souviendra-t-on d'une gestion des sociétés "en bon père de famille" sur des bases saines et compréhensibles par chacun - après tout il restera quelque chose de notre intérêt pour la chose publique - et le principe monarchique reprendra des couleurs. Attention ! Pour autant qu'il assure aux rescapés une justice implacable du haut en bas de la pyramide sociale à reconstituer, dans une intégrité morale de fer.

Faudra-t-il en passer par le régime des oulémas ?
Bien sûr que non, si nous accomplissons déjà le travail de "remoralisation" de notre société. Pour ce faire, il faut retrancher du corps social les pourrisseurs en les dénonçant inlassablement.

Le roi ne peut régner sur du fumier,
il n'est pas un coq !

- danse de la pluie -

Note (1): Un imbécile, une imbécile, celui, celle qui a les facultés intellectuelles trop faibles pour se conduire (Littré)
Note (2): Découplé des luttes démagogiques de la République et de son calendrier d'agitation, il recherche en tout lieu de son domaine régalien le bien commun et pérennise le régime et le royaume qu'il sert. Tout le contraire de l'arrivisme actuel des prétentieux, parfois vulgaires.
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