vendredi 30 novembre 2012

Parasélite (suite)

Âne Parisot
J'entendais hier matin à la radio Mme Parisot, qui est à l'industrie ce que l'IFOP est aux idées, monter sur ses grands principes contre la nationalisation Montebourg. Droit de propriété, autonomie de la stratégie industrielle, scandale... Ça ne le faisait pas. Défendre l'autonomie stratégique des entrepreneurs était mal venu dans le cas d'ArcelorMittal quand on connaît le bilan comptable de la holding ; sa stratégie perdante croise à 90° celle de notre pays et l'optimisation à outrance du tycoon londonien détruit des emplois à foison. Sa liberté revendiquée est délétère et le droit de propriété qu'avance la présidente du MEDEF n'est pas le droit romain de vie et de mort sur la force de travail. Et pourtant il est pour elle sacré ! Existe-t-il une morale supérieure à ce droit ? Mme Parisot va consulter pour nous répondre.

D'un autre côté, il faut préciser que les avantages du libéralisme économique défendus ardemment sur ce blogue, diminuent autant que croissent les oligopoles et s'éteint complètement en situations de monopole. Sauf Alzheimer, c'est du von Mises. Or l'acier européen, héritier de la CECA, est pour la filière chaude en situation d'oligopole, et de duopole en France (Saint-Gobain à Pont-à-Mousson et ArcelorMittal à Dunkerque et Fos). Va-t-on se résoudre à perdre le peu de sidérurgie qui nous reste comd'hab, ou dire un « merde » franc et massif aux experts qui se répandent sur les ondes pour nous expliquer pourquoi nationaliser en transition c'est mal ? Et si malgré tout nous le faisions !

Camaro 2012 - 400cv - 40000€
Quant saint Obama fait la courte échelle à la General Motors en prenant 60% du capital pour se porter caution explicite vis à vis de ses fournisseurs, c'est bien vu ici. En campagne électorale pour son second mandat il déclare à Colorado Springs au mois d'août dernier : “So now I want to say that what we did with the auto industry, we can do in manufacturing across America. Let’s make sure advanced, high-tech manufacturing jobs take root here, not in China. Let’s have them here in Colorado. And that means supporting investment here.” Un vrai communiste ! Mais qui détient encore un quart du capital de la GM en attendant que le cours remonte. Ce sauvetage avant banqueroute est autorisé par Madame Parisot aux Etats-Unis, mais serait scandaleux en France. Au fait, quand M. Sarkozy a préempté 25% du capital des Chantiers navals de l'Atlantique chez Alsthom et a acheté 9% de plus au propriétaire coréen pour accompagner le plan de charge à St Nazaire, on n'a pas entendu Mme Parisot crier au scandale. Qu'elle retourne à la machine à trouer les cartes IBM et laisse sa place à un industriel ; nous sommes submergés de diplômés des sciences molles à baver ci et là. Sortez l'IFOP du MEDEF, ça en devient ridicule.

S'il n'y avait qu'elle pour représenter les Nuls de France nous serions heureux, mais le dilettantisme s'acharne sur notre beau pays. Sans s'étendre sur le suicide collectif du grand syndicat politique populaire – ce scénario aurait été partout refusé comme invraisemblable - passons directement à la transition énergétique. Delphine Batho et ses six sages vont conduire le grand bavardage promis. Avec les 7 nains ç'aurait été plus marrant et Duflot en méchante sorcière. On va tableronder avec des associations de consommateurs (pour faire quoi ?), des organisations syndicales, des élus locaux, des parlementaires incontournables pour la télé, des industriels et aussi des ONG ayant la fibre écologique. Greenpeace boude parce qu'ils ne sont pas chefs de table. Plusieurs mois de débats à bailler, puis à la fin, une grande loi de programmation pour 2013-3013. Au menu, le gaz de schiste de M. Montebourg (décidément!), les centrales nucléaires et l'EPR, les ventilateurs à courant qui coûtent plus cher qu'ils ne produisent, et l'énergie solaire de l'empire pharaonique revenu.
Toutes les énergies renouvelables abordées ont un bilan énergétique inversé, aucune ne produira jamais assez de courant pour effacer l'empreinte laissée par sa fabrication, son installation et son entretien. Sans subventions, tout s'écroule. Or, à quoi se résumeront ces « travaux » ? A calculer au plus juste les subventions exigées par les Diafoirus des ligues vertes, dans un pays en phase de récession confirmée, croulant sous les dettes et fabriquant des déficits comme un cancer des métastases.

une microcentrale sur la Loire
On ne peut pas être contre une réflexion générale sur l'énergie, mais au moins devrait-elle partir sur des fondamentaux sains. Aucune énergie renouvelable sauf l'hydroélectricité n'est capable de servir l'industrie de puissance. Dont acte. Préservons donc notre parc nucléaire. Regardons plutôt du côté des ménages. Il y a certainement quelque chose d'intelligent à faire au niveau de l'habitat individuel (parce qu'il maîtrise le mieux ses consommations). Trois sources d'énergie alternative existent : l'éolien, le solaire, les micro-centrales au fil de l'eau. Couplés au réseau non pour le fournir, ce qui est proprement stupide, mais pour suppléer aux insuffisances temporaires, ces dispositifs conduisent leurs utilisateurs à une certaine autarcie, et donc les responsabilisent. Carrément répréhensible pour un Etat aussi « organisé » que le nôtre et qui a l'ambition de s'occuper de tout, du berceau à la tombe. Casser le monopole de l'EDF c'est donner les clefs de la liberté. Il n'y a plus qu'à forer jusqu'à la nappe phréatique pour s'affranchir du réseau d'eau et demander l'indépendance quant à y être. Impensable en pays jacobin. Voudrait-on aussi qu'un jour les gens pensent par eux-mêmes, télé coupée ? Rassurez-moi ! Il est interdit d'être intelligent, ça pourrait déteindre ! Que deviendrait l'élite ?


jeudi 29 novembre 2012

Good morning Kaboul !

Cliquez pour la météo de KaboulL'ISAF pliant les gaules, c'est une nouvelle ère qui se lève en Afghanistan. Les chaînes d'information comme France24 ou France2 nous ont proposé des reportages sur le retrait, plutôt bien faits. Trois mille soldats français seront rentrés à la Noël. Trente mille soldats américains seront rentrés à la Noël. Ceci dit pour ne pas jeter la pierre injustement à notre gouvernement qui ne peut être plus royaliste que le roi. C'est après la déclaration fracassante de Nicolas Sarkozy de retirer ses billes du bac à sable que Barack Obama, un instant surpris, prit la même décision. François Hollande a accéléré le mouvement et l'a sans doute rendu plus cher.

En apprenant la décision de l'ISAF de terminer sa mission en 2014, le secrétaire général de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), Nikolaï Bordiouja, a déclaré : « A l'heure actuelle, le facteur afghan détermine un large éventail de menaces dans la région eurasienne, l'Afghanistan constitue une source de prolifération de stupéfiants, d'armes et d'idées islamistes dans la région. Nous estimons que le retrait envisagé de la Force internationale d'assistance à la sécurité ne tardera pas à aggraver la situation: les structures radicales et nationalistes intensifieront leurs activités visant à encourager les tendances contestataires et à accentuer les contradictions inter-ethniques et inter-confessionnelles dans les pays membres de l'OTSC (Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan) ». L'Ouzbekistan s'est retiré de l'OTSC pour l'orgueil de son président autocrate Nazarbaïev, et a bloqué la voie d'issue septentrionale par pur caprice, nous obligeant à louer des Antonov à l'Ukraine ou à la Russie.

L'affaire afghane est un échec si on s'en tient à la feuille de route des néocons du Pentagone de jadis qui avaient prévu d'établir une démocratie du modèle de Westminster dans un pays tribal ou tripal (pareil). Si l'on s'en tient à celle de Barack Obama, dévoilée en son temps par Joe Biden, c'est un demi-succès : «Clear-Hold-Build-Transfer» tel était l'ordre du jour. La protection des Afghans priorisée par le général Stanley McChrystal a plutôt bien réussi, malgré les kamikazes qui signalent le pessimisme accru de donneurs d'ordres pareils. Malgré la mauvaise volonté des unités de l'ANA à faire leur part du job - les engagements sont majoritairement alimentaires - la Coalition a fait la démonstration que les Talibans n'étaient pas invincibles sauf à se faire sauter comme des bombes humaines, vocation somme toute peu fréquente. Les troupes afghanes tiendront tant que la solde tombera. Les cadres militaires afghans déplorent un transfert de responsabilités sans appui aérien ni artillerie lourde ; faudrait-il encore qu'ils soient capables d'articuler ces appuis avec le combat d'infanterie qui apparemment se limite encore à des patrouilles de reconnaissance, au mieux à la manoeuvre de niveau section avec ses appuis organiques. C'est d'ailleurs le format de leurs adversaires. Nul doute que si la nouvelle infanterie afghane avait montré plus de mordant dans les OMLT (Equipe de liaison et de tutorat opérationnel = compagnie d'instruction), l'ISAF aurait détaché des moyens tactiques de niveau bataillon pour surclasser définitivement ses adversaires. Toutefois l'affaire n'est pas finie, les Américains observent la transition car ils y ont intérêts au sens pluriel.

Les nôtres ont fait une campagne impeccable, hormis la triste embuscade d'Uzbin qui relève de la faute de commandement (défaut d'éclairage). Les résultats obtenus sur nos zones d'effort sont là. Les insurgés n'y sont pas tranquilles puisque la tactique de base fut de les harceler sans cesse et de ne pas les attendre (comme le faisaient les Italiens qui nous y avaient précédés). C'est le chasseur inlassable qui peut gagner une guerre asymétrique de basse intensité, pas la sentinelle du désert des Tartares. Nos tactiques de chasse sont éprouvées, elles datent de la guerre d'Indochine. Si l'ANA se convertit à l'offensive permanente, avec un peu de renseignement électronique, quels que soient les moyens alignés, elle finira par pulvériser les réseaux de commandement talibans qui débanderont leurs effectifs ou les expatrieront chez les voisins, comme l'armée française y était parvenue à la fin des opérations d'Algérie sur les deux frontières.

Nous retirons de cette expédition une mise à niveau du règlement de combat et un aguerrissement certain de nos troupes, trop longtemps confinées dans la gendarmerie coloniale où elles avaient perdu pugnacité et coordination réflexe interarmes ; et parfois la morale du combat. Le raid aérien ivoirien à l'heure de l'anisette sur la position française de Bouaké (6.11.04) nous avait convaincu d'une certaine indolence du corps expéditionnaire Licorne. Le travail en Afghanistan a été intense, complexe, continu en 7/24 et stressant dès qu'il s'est avéré que l'ennemi avait infiltré les rangs de l'ANA. Mené en coalition, il ne souffrait pas d'excuses ou le camouflage des insuffisances car il n'y avait rien à "expliquer" à quelque supérieur hiérarchique ayant la main sur la carrière. Tout se sait, immédiatement, à haut niveau, se corrige immédiatement (en théorie). Le résultat obtenu est un réhaussement qualitatif sensible des aptitudes au combat, et parallèlement une remise en question d'une idéologie de sophistication de nos armes, finalement moins adaptées à la guerre de longue haleine que ne le promettaient les démonstrations au camp de Satory. La réduction du format de nos armées que l'impéritie de la République exige maintenant doit prendre en compte les leçons de cette guerre à tous points de vue utile. On y reviendra au prochain "livre blanc" de la Rue Saint-Dominique.

Reste le peuple afghan. Usé, abusé par des décennies de guerre, il n'aspire qu'à la tranquillité. Se nourrir de sa besogne, élever ses enfants, vivre en paix et sécurité. Mais le socle tribal, la vendetta d'honneur, la prégnance d'un islam rustique, la coutume virilisée à outrance, sont des défis qu'aucune armée occidentale peut relever avec succès. Quoique ! A l'est, la prise de conscience du peuple pakistanais qu'il réchauffait en son sein des monstres au prétexte du fondamentalisme islamique, change la donne. La sauvagerie intégriste à l'endroit de la jeune Malala Yousufzai, une petite Jeanne d'Arc de la vallée de Swat, n'est plus excusée. Les pithécanthropes lubriques se réclamant d'Allah auront de moins en moins leur place dans les villes pakistanaises. Il faut souhaiter que cette répulsion gagne les villes afghanes, même si la religion comme partout est un ferment de disputes sérieuses, ainsi que l'a montré la dernière rixe sanglante sunno-chiite à l'université de Kaboul. Mais le meilleur succès est côté filles.
Les femmes et jeunes filles afghanes des villes ont eu le courage de prendre le progrès à bras le corps et d'investir des métiers ou occupations "non conformes aux rites". Des reportages édifiants sur leurs accomplissements - il y a même des écoles de boxe pour les filles - se sont succédés, qui rassurent sur le genre humain, et toujours serrent le coeur au chaos annoncé par les oiseaux de malheur auquel nous ne voulons pas croire. Il faut que le pouvoir afghan protège cette libération des moeurs féminines par tous moyens, car elle est sa vraie richesse.

Hommage aujourd'hui à nos soldats qui furent à la peine pour avoir permis ces avancées décisives pour le peuple afghan. Le stress de l'insécurité retombé, ils verront bientôt les fruits de leur travail.


Elaha, future Afghan Star





Postscriptum: on lira avec profit sur le site de la Légion étrangère le coup de gueule d'Anne Moyat qui caractérise le comportement de gorets de Ghesquière et Taponier en Afghanistan, et l'arrogance du premier qui sort un livre ces jours-ci sur sa captivité en chargeant d'opprobre les autorités militaires françaises : La Chroniquetamère du 26.09.2012.
Relire aussi l'article de Jean-Dominique Merchet dans Secret Défense du 21.11.2011.

mardi 27 novembre 2012

Sans peur, pas sans reproches

Au premier abord, j'ai eu une érection mentale : que nous fait encore le bellâtre bandant ? Au second rabord, j'ai débandé. Il y a quelque chose de vrai et donc sincère dans le sort jeté à Lakshmi Mittal par Me Arnaud Montebourg. Le jetsetter plein aux as semble être sur l'orbite d'un projet de classement personnel au palmarès de Forbes, plus que dans l'ambition irrépressible d'un leadership mondial de l'acier. Riche à milliards (30 de mémoire), sa holding est endettée à milliards (23 de mémoire) et les agences de notation la classent en catégorie "spéculative". La faute à pas de chance, le capitalisme, chère médème, c'est aussi prendre des risques. Acheter des mines qui finiront en canettes c'est de l'intégration verticale. Sauf que la mine vaut ce que vaut sa matière, et rien que cela ! En période de récession, l'intégration verticale congèle la structure et les réglages ne se font pas. Le produit fini se rétreint, à l'autre bout le minerai ne paie plus la mine. Alors on bricole ; Mr Mittal qui appartient à la caste mercantile des Marwaris, a une formation commerciale et n'est pas ingénieur, il bricole ses chiffres. Il me fait penser furieusement à Bernard Tapie, fameux redresseur d'industries à dépecer.

Même s'il est désavoué implicitement par son président qui reçoit ce cher Lakshmi au château, Me Montebourg aura eu le mérite de faire exploser le consensus libéral d'auto-régulation des marchés, présentement celui de l'acier, régulation dévoyée par la capacité de nuisance de gestionnaires trop courts ou mal-intentionnés. Nulle valeur ne monte jusqu'au ciel et la croissance ne se mesure pas sur l'échelle ouverte de Richter. Aussi, capturer des coulées de fonte et des laminoirs en Europe occidentale, sur le marché le moins prometteur de la planète, comme l'a fait Mittal par une OPA hostile sur Arcelor en 2006, peut se juger comme une intention de détruire à terme un concurrent des sidérurgies low-cost émergentes, à la faveur du premier retournement de conjoncture ; nous y sommes. Et c'est ce que dit Montebourg à Mittal quand il lance : "le problème des hauts-fourneaux de Florange, ce n'est pas les hauts-fourneaux de Florange, c'est Mittal".

Dans un billet précédent, nous avions montré pourquoi le site de Florange est une "entité sidérurgique" qu'il est malaisé de découper en appartements, les uns rentables, les autres moins ou pas du tout : Le site de Florange est intégré. On entre du charbon et du fer d'un côté, on sort des bobines de tole et des canettes de l'autre. Mittal arrête seulement une partie du site, celui de la coulée à chaud. Bercy a 60 jours pour présenter à Mittal un acheteur du process ; le prix de cession sera négocié avec le repreneur présenté par M. Montebourg ! Mais quel industriel peut vendre à son conseil d'administration l'achat d'une coulée à chaud, avec deux vieux hauts fourneaux, dont le client de cette production contrôlerait le train de laminage des brames en aval ? Qui ferait le prix à qui ? Il faut être un grand dépendeur d'andouilles pour y croire. En l'état, Mittal garderait la cokerie pour approvisionner ses trois hauts fourneaux de Dunkerque qui lui retourneront des brames pour le train à chaud et laminoir de Florange. S'il cède la cokerie, à quel prix achèterait-il ce coke pour Dunkerque ? Il mettrait évidemment ces brames en concurrence avec celles que le repreneur de la coulée à chaud distraira de ses ventes, repreneur qui cherchera raisonnablement à récupérer un peu des six ou sept cents millions d'euros que lui aura coûté la mise à niveau de son achat... (source).
Il n'est pas étonnant que le nouvel acheteur (russe ?) ne puisse s'engager que sur la totalité du site, aux fins de quoi l'expropriation par l'Etat est à mon sens justifiée, même si en droit on pourra se disputer longtemps. N'oublions pas qu'il n'y a pas de capitalisme français digne de ce nom capable de suppléer l'Etat et que la nationalisation est l'arme des pays faibles, mais c'est ainsi. Il suffira de payer Mittal en bons grecs ! Notre Trésor en a plein.
"Rentable, le site de Florange est un établissement inscrit au greffe du tribunal de commerce de Nancy que l'Etat peut reprendre sans l'aval de son propriétaire moyennant indemnisation. L'idée serait une association avec un opérateur industriel, minoritaire dans le capital le temps de stabiliser l'activité. Mais l'Etat est particulièrement impécunieux. Le prix éventuel du site de Florange demeure un mystère. Sollicités, ni le ministre ni ArcelorMittal ne s'avancent sur la question. Mais la mauvaise conjoncture pousse les prix à la baisse, indique un expert" (Les Echos).

Moralement, le coup de sang du ministre est juste : couler une usine pour qu'elle n'en concurrence pas une autre en refusant de la vendre est faire peu de cas des ouvriers et de la stratégie globale industrielle du pays-hôte. Quand le libéralisme tourne au capitalisme sauvage - on y est en plein - il ne sert pas la société où il s'exerce, la seule finalité qui vaille. Seule est à prendre en compte la viabilité de l'activité sur un cycle conjoncturel, c'est oui ou c'est non. Il semblerait qu'à Florange ce soit oui (mais pas assez pour ces messieurs à gros cigares). Quant à la menace d'impact sur les vingt mille salariés français du groupe, elle est risible. Si les produits plats de Dunkerque et de Fos sont touchés par la nationalisation de Florange (on se demande comment Mittal fera ce lien), la valeur des sites diminuerait sensiblement. Leur valeur de rachat serait dès lors plus abordable et il y aurait bien plus de repreneurs intéressés par ces deux sidérurgies sur l'eau qu'on en a trouvés pour l'usine lorraine enclavée.

Pour une fois qu'un ministre français se bat, on peut tirer son chapeau. Non ?

Le point faible du projet montebourgeois est que les "managers" de son côté n'en sont pas. Les socialistes sont l'espèce la plus éloignée de la "production" qui soit. La ruse technocratique ne suffira pas, il faut aussi de réelles compétences industrielles de classe internationale pour arracher la sidérurgie française à l'ornière hindoue. Langue au chat !

Mais le vrai maillon faible c'est le volet politique qui peut faire foirer le projet d'Arnaud. Et les syndicats s'y attendent, qui n'ont aucune confiance dans la fermeté d'un président aussi irrésolu que M. Hollande. "Iront-ils au bout ?" est la seule question qui court les vestiaires. Il est parfois bon d'aller au clash, à chaud, en toute mauvaise foi si nécessaire, sans oublier les menaces collatérales déloyales. Seule la victoire est belle, elle nettoie les noirceurs car ce sont les vainqueurs qui l'écrivent. C'est hélas le contraire du tempérament temporisateur de M. Normal, son goût du consensus, ce compromis a minima dont le Ciel nous a punis.
Si les choses s'étaient arrangées ce soir à l'Elysée, sur le dos des ouvriers comme à Gandrange, on aurait pu prévoir de grandes secousses politiques attisées par la énième reculade socialiste ; les communistes y sont prêts, capitalisant sur le mécontentement général et sur la cure d'austérité prussienne. Les écologistes ne pourraient pas se laisser distancer et l'aile gauche du PS se détacherait de chacun des deux groupes parlementaires au Sénat et à l'Assemblée nationale. Il faudrait beaucoup de bagout corrézien pour rattraper ça. Ce n'est pas fini, il reste encore trois jours.


Postscriptum: Sapin (ministre du travail) juge la nationalisation hors de saison. Ca le ferait vraiment ch... que le chien fou Montebourg règle un dossier social pourrissant dans ses tiroirs mais qui lui appartient. Les ouvriers ? C'est secondaire, a dit Terra Nova.

Terminons sur la provocation du maire de Londres, Boris Johnson. En tournée de promotion à New Delhi, sans son coiffeur, il a appelé les Indiens à rejoindre sa capitale économique et financière plutôt que de perdre leur temps en France, oubliant que ce ne sont pas les états-majors qui coulent l'acier mais des ouvriers et que la sidérurgie anglaise est au main des Indiens de la Tata Steel qui ont le même logiciel prédateur que Mittal Steel. Le reste est aux Séoudiens de l'Al-Tuwairqi Group (Thamesteel) qui ont fait un coup d'accordéon en janvier dernier pour éponger leurs pertes à moindre prix. Si d'appeler ces chiens est patriote, alors M. Johnson est inégalable en humour


lundi 26 novembre 2012

Guerre au désert ?

La guerre ce sont des cartes d'abord. Nous présentons la zone d'intérêt qui nous occupe ce matin, celle d'un immense désert libre de traits-points-traits, un territoire tel qu'il apparaît au sol, de la mer à la mer, sans frontières naturelles. C'est sur cette épure que planchent certains états-majors occidentaux dans l'intention louable de faire gagner les armées de droit contre les rezzous islamistes enkystés au Nord-Mali.


Qui sont-ils ?

En vrac...

AQMI (al-Qaïda au Maghreb islamique),
avatar du Groupe algérien pour la prédication et le combat, repoussé au désert par les services algériens.
En mouvement perpétuel à la lisière du Sahel, le groupe s'est financé par les rançons et le "convoyage" de drogue. Armé sur les stocks lybiens, il déploie quatre katibas dont trois arabes et une targuie commandée par un cousin d'Iyad ag Ghaly, patron d'Ansar Dine. Les katibas sont en concurrence sur le marché du pillage et du trafic mais solidaires en cas d'attaque.
Effectif d'automne : 1000 combattants actifs dont la moitié sur zone d'intérêt, le reste en Algérie dans les Aurès (source Lepac)

ANSAR DINE (Les Partisans de la Religion),
groupe targui dérivé du MNLA historique qui s'est radicalisé après le séjour de son chef en Arabie séoudite sur un poste diplomatique malien. Iyad ag Ghaly est un combattant réputé des "guerres" de 1990 qui dispose maintenant des soutiens financiers du Golfe persique. L'accès aux stocks lybiens et l'argent lui permettent de recruter en profondeur dans les républiques noires pour gonfler ses effectifs et compter lors de la phase finale. Son pivot est Kidal. A noter qu'il est entré en négociations avec le président burkinabé et a envoyé des émissaires à Alger. Il est dans une logique de "paix des braves" avec quelques postes politiques pour ses cadres.
Effectif d'automne : 400 combattants aguerris (source pifométrée)

MUJAO (Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest ),
groupe arabe algérien dérivé d'AQMI, a fait son trou par des rançons et des attentats au Sahara algérien. Apparaît très mouillé dans le narco-trafic qui reste sa première source de revenus. Le noyau de départ étant maigre en effectifs (moins d'une centaine de combattants), il recrute lui-aussi sur les républiques noires jusqu'au Nigéria chez Boko Haram, mais aussi des Songhaïs et des Peuls pour "naturaliser" son combat. Groupe maintenant à 50% noir. Deux pivots, Gao et Tombouctou.
Effectif : 2000 combattants, en progression mais beaucoup d'enrôlements alimentaires

MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad),
en quelque sorte les "résidents" touaregs. En lutte depuis toujours contre le pouvoir noir de Bamako, il est dirigé par Bilal Ag Acherif. Ils ont repris du poil de la bête quand un chef de tribu au service de Kadhafi est rentré de Lybie à la tête d'une colonne de tacticals lourdement armés. Ils ont chassé l'armée régulière malienne du Nord du pays mais, peu capables de tenir leurs positions (au moins sur une ville), ont été à leur tour chassés par les trois mouvement islamistes. Ils sont déployés en repli à la frontière mauritanienne et dans l'Adrar, attendant... savent-ils seulement quoi ? Ils viennent de prendre une râclée du MUJAO à Ménéka, mais 60 tacticals font depuis peu le siège de Gao pour donner au MNLA son pivot avant les négociations finales. Une délégation sera reçue au Quai d'Orsay jeudi 29 à la St Saturnin.
Effectif à ce jour : 1000 combattants aguerris mais en clans





Les trois "villes" du désert :

GAO (87 000 hab)
C'est un carrefour caravanier d'origine songhaï, mais surtout un pont sur le fleuve Niger.
C'est la capitale de l'Azawad oriental utile ; elle vivait du tourisme et de sa fonction de marché régional.

KIDAL (26 000 hab)
C'est une ville de montagne (alt. 525m) de l'Adrar des Ifoghas, en plein pays targui.
Sa position en fait le "château d'eau" du quartier, même si la ressource hydrique n'arrivait plus à suivre le développement économique.
C'est un carrefour tribal et un centre artisanal de services. Le tourisme est son avenir.

TOMBOUCTOU (55 000 hab)
Elle aussi sur le fleuve Niger par un canal remis en eau sur crédits libyens, plus qu'une ville, une légende.
Targuie ou songhaïe selon les époques, c'est la capitale du brassage nord-sud et surtout celle de toute la région Nord. Elle abritait les sièges des ONG investies au Nord-Mali et tous les services régionaux de l'Etat malien. Sa perte par l'armée malienne est inexcusable et il est trop tôt pour lui demander des comptes. Les touristes y reviendront certainement.


Marché de Gao (Mali)



La guerre annoncée
Sont convoqués à réfléchir et à agir parfois ceux dont les noms suivent :
- La Mauritanie, le Maroc, les Sahraouis de Tindouf, l'Algérie, le Fezzan lybien, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso et le Sénégal (en gras ceux qui se battront, le voulant ou pas).

La CEDEAO sous mandat de l'ONU a convoqué des bataillons de la valeur d'une brigade de 3300 hommes provenant des armées régulières noires, supposée épauler une armée malienne renvoyée à l'instruction et remise à niveau par des conseillers européens. La France fournira les Atlantics de recherche et poursuite, et sans doute des "facilitateurs" au sol, plus les moyens classiques d'écoute. Reste à savoir comment sera traîté le renseignement et sous quel délai au niveau des états-majors tactiques. Il est à prédire que les groupes islamistes (les Touaregs du MLNA et d'Ansar Dine s'étant ralliés aux vainqueurs) n'attendront pas l'arme au pied l'assaut de leurs villes-pivots. Les katibas vont essaimer par sections dans toute la région, récupérant au passage vivres et munitions disposés sur le territoire à l'effet de mener une guerre longue (DOT Basique). C'est l'hypothèse guerrière, mais il se pourrait tout autant que les chefs de katiba disparaissent avec le pognon tout simplement, laissant derrière eux les tapis de prière et les kalashnikovs aux fidèles-djihadistes qui se feront massacrés par les drones.

Dans le premier cas, l'Algérie est indispensable au projet puisqu'elle forme le mur d'écrasement des groupes islamistes. Ceux-ci ne pouvant s'échapper par la mer à l'ouest, tâcheront de forcer les lignes tchadiennes à l'est vers le Soudan intégriste. Mais il n'est pas dit qu'ils y parviennent, les unités tchadiennes étant fort aguerries au combat dans les cailloux. AQMI et MUJAO peuvent être éradiqués au Tibesti sauf à passer au Fezzan, en payant cher la douane. L'Algérie bloquera-t-elle ? Elle en a les moyens militaires mais aucune volonté politique. Son gouvernement de pleutres privilégie encore le "retournement" des groupes islamistes. On dit même que ses services instrumentalisent le MUJAO à des fins inexplicables comme toujours. Certains observateurs résidents affirment même que l'Algérie, menacée dans son identité arabo-musulmane par sa propre imagination, a complètement occulté son "patrimoine" berbère et saharien qu'elle découvre à chaque période de tensions. Elle y a pourtant des obligations qu'elle n'a jamais remplies. Mais c'est une autre histoire.


Mise à jour :les Touaregs du MNLA ne sont plus dans les villes



A suivre !
La guerre n'est heureusement pas sûre si les "résidents" rebellés viennent sous l'arbre à palabres. Les autres, les "étrangers", seront le gibier de distraction de colonnes sahéliennes pour une fois bien équipées, éclairées et soutenues par des feux d'appui. Une grande manoeuvre multinationale, de quoi flatter l'orgueil des colonels en campagne.

Comme le fait remarquer Bernard Lugan, il ne sert à rien de pacifier le Nord-Mali s'il n'est pas possible d'aboutir sur le plan politique à un gentlemen agreement entre les Touaregs de l'Azawad et le gouvernement de Bamako. La balle est dans chaque camp des parties en cause, chacune ayant explicitement un don de mauvaise foi.
Quoiqu'il en soit, les dés sont jetés, l'ONU donnera le top-départ avant la Noël. Quant à l'armée malienne, il lui est conseillé de bien observer... pour plus tard se mettre au niveau exigé par la défense des prétentions souveraines de son (trop) grand pays.




Postscriptum du 28.11.12:
A lire sans hésiter le reportage de Muriel Steinmetz à Bamako dans L'Huma du 27 novembre.

Mars, ça repart !

Mars, mon jardin. Le travail de renseignement du robot "Curiosity" est d'une précision bluffante. Il y a de l'eau et par conséquent des martiens, même s'il sont encore au stade unicellulaire. Il faut un commencement à tout. Il faut une fin aussi. C'est ce que nous dira le prochain télescope terrien que nous installerons sur la planète rouge un jour, n'en doutons pas, par l'observation de la planète bleue en direction de Paris, qui remontant l'espace-temps nous montrera comment mourut le plus fier parti politique de la V° République. De bêtise virale ! D'une bataille d'adjudants ! Qu'importe, quand le jour vient, c'est l'heure !

La guerre civile de l'UMP n'aura pas lieu si c'est un cul de singe, aurait pu dire Jean Giraudoux. C'est un cul de singe et elle fait rage. Le billard est à quatre bandes : Sarkozy, Juppé, Fillon et Copé qui ont en tête une vocation exclusive de sauveur national lors de l'échéance présidentielle à venir, gagnée d'avance sur le Mou de Tulle, parangon de l'indécision pathologique et proie ridicule d'une panthère impulsive. Chacun déduit des informations déversées à torrent par les journaux que la publicité faite à autrui à tout motif le pénalise et qu'il doit remonter son score en surmontant le bruit d'autrui. Même Alain Juppé a cru bon de passer chez les radios expliquer son impuissance sereine au lieu d'envoyer simplement un communiqué à l'AFP : «n'en doutons pas, "ils" osent tout !». Reste que le juge de paix risque bien d'être un juge, puisque M. Fillon va ester, si personne ne le retient. L'immense rigolade du décompte des voix assumé par le sénateur en lustrines Gélard, spécialiste de droit soviétique (ça ne s'invente pas), va égayer le Tribunal de grande instance de Paris qui n'avait jamais accès à ce genre de distractions, dépaysées en Corse.

Odalisque emblématique du parti
Aucun des rivaux de la bande des quatre n'étant autre chose à ce jour que député lambda ou rien sinon conférencier, l'ouragan devrait passer en mode "petite averse" à la reprise des travaux parlementaires aujourd'hui à 16 heures : trop de fric en jeu. A l'euro et soixante-huit centimes par an pendant cinq ans à la voix comptée aux législatives (11822951€/an pour le clan du président UMP), il faut ajouter l'aide publique pour chaque parlementaire inscrit au parti, 42228€/tête pour l'exercice 2012 ; s'en déduit l'amende pour défaut de parité (autour de 4M€). Si le 1,68€ est sécurisé dans les caisses de l'UMP, l'aide publique par tête de pipe change chaque année et les désinscrits draineront autant de fois le per capita en 2013 et suivantes. Les déclarations d'inscription pour 2013 seront closes le 30 novembre prochain. Il y a du chantage dans l'air.

Derrière les proclamations définitives, il y a donc la question de la matérielle inhérente au régime des partis qui nous gouverne ou tente de le faire croire. Résultat positif à ce jour : comme la grosse tempête bouleverse l'estran, sont apparus sous les cailloux retournés de furieux connards. A l'exercice M. Guaino n'est pas dernier, juste avant Pécresse, il a tant fait pour en être.

Côté PS, on fait semblant d'être aux cent coups par l'impact d'une éventuelle implosion de l'UMP qui grossirait fortement les rangs du Front National, alors que ce ne sont pas quelques milliers de militants passés chez Le Pen qui changeront quoique ce soit. Les députés révoltés créeront un nouveau parti, iront chez Borloo ou dans une microstructure d'accueil, il y en a plein, mais n'iront pas s'exposer au feu roulant des médias contre l'extrême droite. Mourir pour des idées d'accord mais de mort lente, siéger d'abord, canner au pupitre en votant "non", entrer dans l'histoire.

Retour vers le futur

Vraiment peinard en villégiature

L'UMP est une fabrication à dessein électoral. Aucune idéologie, un syndicat de sortants venus d'horizons divers. Les défis auxquels est confrontée la social-démocratie européenne sont d'une telle ampleur - c'est notre civilisation qui se joue - qu'ils ne pourront pas être relevés par de l'activisme, du courage ou par la force de persuasion ; ils convoquent des idées, de l'imagination et un niveau d'exécution intellectuellement élevé. Tout ce dont manque la fabrication de MM. Juppé et Sarkozy qui reste une machine de campagne. Le champ d'action d'un parti de gouvernement n'est pas non plus en libre pratique car c'est celui de l'économie et que ce domaine est imbriqué mondialement. Une fois parvenu aux affaires, agir dans les centres de décision extérieurs sans maîtriser un "projet" national est stérile. L'inverse n'est pas mieux. On peut souhaiter la disparition de cette coalition bunkerisée et assez bête, pour laisser place à de vraies idées. Finalement Mario Monti fait la démonstration d'un gouvernement en dépit des partis, ça marche. UMP dégage !

samedi 24 novembre 2012

Force restera à la loi


Les squatts ont été cassés hier. Le bétonnage du bocage se fera, ainsi l'a proclamé M. Normal du haut de ses hésitations définitives, au motif de la virilité bafouée du Premier ministre en charge et conjointement promoteur de cette connerie majuscule : l'aéroport Notre Dame des Landes. Notre distingué lectorat, rebuté sans doute par le détail des chicayas d'aménagement technocratique du territoire qui datent de cinquante ans déjà (1965), mérite une synthèse : Les 1650 hectares, condamnés à flatter l'orgueil de M. Ayrault pour les deux générations qui viennent, permettent d'abord de libérer 600 hectares de promotion immobilière en périphérie immédiate de la grande ville de Nantes, occupés par l'aéroport actuel sous-utilisé : Gatwick¹ trafique dix fois plus d'avions sur la même emprise au sol ! Mais qu'importe ! Les élus de terrain vont y gagner deux fois, sur les travaux du nouvel aéroport et ses accès, sur les travaux d'urbanisation. Dans "urbanisation" il y a "urba", un savoir-faire certain.

Le Grenelle de l'environnement avait décidé le gel de tous aéroports en France, ce qui se justifiait entre autres considérations écologiques par une anticipation de croissance faible dans un pays saigné à blanc par la mondialisation qu'il n'a jamais su affronter. Dont acte, à l'exception notable de la dérogation que M. Fillon, prédécesseur de M. Ayrault à Matignon, avait donné à ce dernier par solidarité régionale puisque le morne et le triste sont tous deux des Pays de Loire. Place dès lors aux bulldozers ! Et qu'on ne vienne pas dire que les crédits pour les infrastructures d'approche n'existent pas, et n'existeront sans doute pas si l'on compte sur un soutien européen à budget fixe, parce que ce n'est pas le sujet. Ne pas tout mélanger non plus !


Dans un pays très décrié pour sa politique sociale, on tire d'abord les routes, les trains et les bus vers le grand chantier de la ville nouvelle, après avoir enfoui les câbles d'énergie et de communications, ce qui en permet l'accès facile aux ouvriers, aux camions et tous engins pendant les travaux, puis aux habitants qui vont y venir ! C'est la Chine, beurk ! ND des Landes est un projet de 580 millions d'euros au départ (source Le Figaro). Les approches (voie rapide à grand débit, train-tram et/ou LGV vers Rennes) coûteraient dans les trois milliards en plus. Les génies de la Loire n'en ont pas la queue d'un.

Il est proprement sidérant de voir des infrastructures de développement lourd et pérenne comme le canal Seine-Nord et le port logistique au confluent de l'Oise (clic), annulées au profit d'un sursaut d'orgueil dans un cul-de-sac. L'avenir est sur l'eau, plus besoin de transporter la viande qui contient les idées comme avant, il y a maintenant Internet pour échanger intelligence et sympathie, même si la chaleur humaine n'est pas encore électronique. Le monde est en révolution et donc en désordre ; il faut privilégier la cohérence d'une politique nationale, et ce gouvernement à juste titre veut ré-industrialiser notre pays d'ingénieurs. Alors faisons-le avec les moyens disponibles et cessons les dépenses somptuaires à la gloire d'édiles sous-calibrés. Apparemment notre petit prof d'allemand n'est pas branché au bon voltage ; mais de ça nous n'avions plus de doutes au bout de six mois d'une besogne laborieuse et stérile à la fin.




(1) Que dire de Kai Tak, l'ancien aéroport de Hong Kong sur 350ha (mais avec la piste réclamée en plus sur la baie, d'accord) qui deux ans avant son transfert à Chek Lap Kok (6/7/98) passait 29,5 millions de passagers et 1,56 millions de tonnes de fret commercial. Certes, ce n'étaient pas des miquets dans la tour de contrôle et tout au sol s'évacuait à grand débit faute d'espace de stockage. Avec seulement 3246112 passagers (2011), Nantes-Atlantique a encore de la marge si on veut bien travailler plus.

vendredi 23 novembre 2012

Le Czar au pied petit

la lippe du tyran ?
A l'occasion du billet sur le rapport OTAN d'Hubert Védrine, a été abordée en commentaires la sympathie d'une frange intellectuelle française pour le pouvoir russe, dans le cadre plus vaste de l'Eurasisme prôné par Alexandre Douguine en Russie et sous couvert d'anti-américanisme par Alain de Benoist chez nous, entre autres. Etait évoquée la théorie de l'encerclement qu'un lecteur a réfutée. Pourtant, les relations que j'ai pu entretenir avec les Russes au zinc des lounges ont souvent fait apparaître leur crainte de voir leur pays menacé, dépossédé de quelque chose. N'ayant pas une impatience particulière pour démontrer l'encerclement, les choses en seraient restées là quand surgit samedi soir sur mon desk Simon Shuster, correspondant de Time Magazine à Moscou. Il est d'accord. Puis à l'inverse lundi dernier, Bertrand Renouvin (NAr) dénonçait l'occidentalisme de Védrine après sa supposée apostasie. Qu'en est-il finalement du nouveau czar de toutes les Russies ?


Dans un speech délivré à la Douma le 12 septembre dernier, Vladimir Poutine argumenta l'encerclement en affirmant que la Russie menait ouvertement bataille contre des pouvoirs étrangers pour les valeurs morales et spirituelles de la nation. Les armes utilisées étaient une propagande bien orchestrée depuis l'extérieur, qui, si elle n'était pas contrée, pouvait conduire le pays au collapsus, à la perte de souveraineté et aux guerres civiles "frères contre frères". C'était à l'occasion du vote de l'amendement soupçonnant tout contact entre un Russe et un étranger d'être une éventuelle trahison. Désolés, chers lecteurs, mais le Kremlin est réellement mû par une paranoïa aggravée. Parce que ses acteurs en vivent, as usual. Les Russes, pas de chance !

Avec un président issu des cadres subalternes du KGB, promu par son avatar démocratique le FSB, et entouré majoritairement de conseillers issus des "organes" (80% sont passés par le KGB, le FSB, le GRU ou le SVR), la Russie a renouée avec la Tcheka de sinistre mémoire, et ce ne sont pas que les opposants au régime qui l'affirment, mais tous ceux qui ont bien voulu dessiller leurs yeux. Carl Bildt, ministre suédois des Affaires étrangères, se dit épié, enregistré partout dès qu'il sort. A tel point que l'audiotape d'une conversation à table avec un opposant, Alexei Navalny, a été passée aux tabloïds russes pour l'enfoncer, dévoilant l'intrusion de l'appareil d'Etat dans une affaire somme toute privée, et signalant aux autres diplomates que les "organes" n'avaient cure qu'on le sache. Tout citoyen de la Fédération de Russie est désormais ouvertement "surveillable" puisque l'amendement est passé à l'unanimité des voix à la Douma le 24 octobre. Alexei Kudrin, ancien ministre des Finances admet que la Russie retourne à ses démons, la répression.
Dormez, je le veux !
Il est jugé par tous que l'expulsion de l'agence USAID, après plus de deux milliards d'euros de dons en vingt ans, est une insulte ad hominem de Poutine à Obama. N'a-t-on pas entendu Poutine dénoncer Hilary Clinton dans le timing du déclenchement des manifestations contre lui pendant la campagne électorale ?
L'ambassadeur américain Michael McFault dit savoir qu'on lit ses emails et qu'on écoute son téléphone puisque les autorités réagissent immédiatement. Un autre leader de l'opposition, Sergei Udaltsov, a pu voir sur son écran télé une réunion de travail avec ses camarades filmée par les services et entendre la voix-off du reportage le soupçonner de monter un attentat ! Et puis c'est un syndicaliste de la patrie des travailleurs, Leonid Razvozzhayev, qui sentant la chaleur de la rafle, s'enfuit à Kiev pour se réfugier dans une agence de l'ONU. Sauvé, croit-il, sort dehors fumer un clop. Enlevé par quatre agents à la barbe des passants puis renaissant trois jours plus tard à la prison de Lefortovo à Moscou tenant sa confession à la main. Il a sauvé sa femme et sa fille d'un passage clouté. Vous connaissez Vladimir Ryzhkov ? Pas moi. Ancien législateur et politicien de métier, il est passé à l'opposition l'hiver dernier. Une réunion avec un autre opposant, Gennady Gudkov, a été filmée dans un café où ils s'étaient donné rendez-vous juste une demi-heure auparavant, preuve qu'ils étaient sur écoute d'une part, et qu'il existe des équipes mobiles prêtes partout à capter des images à la commande. Bien que les interceptions de données soient soumises à la loi en théorie, le système d'écoute baptisé SORM travaille en dehors d'elle, de l'aveu même d'un Lt-colonel du FSB. Ils ont même filmé les valseuses de l'oligarque Alexander Lebedev en train de sauter deux radeuses à l'hôtel Ukraina de Kiev et l'ont diffusé sur Internet ! Il a depuis liquidé toutes ses positions en Russie et est parti loin.


Passons voir PI (Politique internationale) un think-tank tout ce qu'il y a de sérieux. On y appprend qu'une théorie très populaire est celle de l'« eau morte », inventée dans les années 1990 par des militaires. Selon cette théorie, dans l'Antiquité, la civilisation judéo-chrétienne s'est emparée de la Russie par la ruse. La Russie doit se réveiller, rejeter le joug judéo-chrétien et revenir à ses racines païennes. Pour cela, il lui faut utiliser l'« eau morte » (un motif récurrent des contes russes) et se débarrasser du « prêcheur satanique », un centre situé aux États-Unis qui décide de l'avenir de la Russie. Cette vision du monde semble délirante ? Eh bien, figurez-vous que sur Youtube on peut trouver l'enregistrement d'une conférence sur la « conception de l'eau morte » donnée à la très officielle académie du FSB de Saint-Petersbourg ! Pour les officiers de rang inférieur ou moyen, cette théorie explique pourquoi la Russie, entourée d'ennemis, doit résister à toute influence extérieure. Dans la Russie profonde, des théories encore plus saugrenues et plus mystiques ont cours. Parmi les officiers du FSB des rumeurs insistantes affirment que l'ancien patron du Service, Nikolaï Patrouchev, aurait participé à une ascension de l'Elbrouz (le principal sommet du Caucase) en suivant exactement le chemin des détachements SS d'Hitler qui y avaient cherché des connaissances secrètes...


Certains beaux esprits de notre Petite Union soviétique, libres dans leur tête mais fortement intoxiqués par le marxisme organisateur de leur jeunesse, argueront qu'un Etat doit se défendre par tous moyens. Ils ont raison et tort. Ce n'est pas l'Etat que Poutine et ses flics à épaulettes défendent, il n'est d'ailleurs pas attaqué, l'Etat russe est en complète capilotade hors des grandes villes. L'enjeu est un pouvoir pour le plaisir de soumettre autrui à sa loi, quelque choses d'apparenté à une tyrannie. Il n'est pas dès lors surprenant que le Kremlin suive d'un oeil amusé la résistance de Bachar el-Assad au prix de la destruction de villes entières. Ils ont déjà rasé Grosny et n'ont jamais mieux dormi.
Qui veut s'allier avec ces gens ?

mercredi 21 novembre 2012

Areva ==> Chine, danger !

C'est à juste raison que les syndicats du groupe français Areva redoutent leur submersion par la China Guangdong Nuclear Power Holding Co. Ltd. Selon Challenges, le protocole d'accord préliminaire entre cette entité publique chinoise, qui exploite déjà des réacteurs français, et les groupes EDF et Areva prévoit des transferts de savoir-faire des segments chauds, puisque c'est ce qui intéresse d'abord les patrons chinois. La chaudronnerie et le béton nucléaires, ils connaissent.
Sauf si le réacteur de troisième génération dont la technologie sera transférée était construit sous licence domestique exclusive de territoires extérieurs (voir ci-dessous l'état du marché), il est presque sûr que nous nous trouverons dans dix ou quinze ans en concurrence avec des sociétés nucléaires chinoises dans les appels d'offres internationaux émis par l'Amérique latine, l'Afrique, voire même dans la zone OCDE, comme on l'a vu déjà sur le Golfe persique avec les Sud-coréens. Nonobstant le fait que d'autres peuvent aussi leur transférer de la technologie chaude, et sans tenir compte d'un lâchage d'EDF de l'industrie française faisant avec CGNPC le coup de Serge Tchuruk chez Alcatel, qui décida d'expatrier toute la fabrication. Des détails indispensables dans La Tribune du 29/05/2012 (Marie-Caroline Lopez).

AP1000 n°1 de Sanmen
Certes, le marché domestique chinois est énorme, à la hauteur des besoins exprimés et anticipés par la deuxième économie mondiale, et n'en déplaise à nos écologistes de croisière, l'énergie nucléaire est la seule à relever le défi. Ce qui n'empêche nullement les pays des piémonts himalayens d'équiper leurs pentes de centrales hydrauliques et de couvrir leurs déserts de fermes solaires, mais ça ne suffit pas. Au plan stratégique - vu que les questions de terreur atomique sont déjà actées pour la Chine et l'Inde - la future production nucléaire d'électricité soulagera la demande excédentaire sur les autres sources d'énergie et contribuera fortement à la réduction de la pollution atmosphérique de ces empires à charbon.
En 2007, un contrat a été signé entre Areva et la CGNPC pour deux EPR à la centrale de Taishan. Mais à la centrale de Xianning, CGNPC construira deux réacteurs AP1000 de Toshiba-Westinghouse (génération III+) avec un fort coefficient d'intégration locale. Quatre AP1000 sont déjà en construction à Sanmen et Haiyang pour CNNC et CPI respectivement (deux autres sociétés chinoises). Au moins huit autres AP1000 sur quatre sites suivront ; et derrière eux s'en planifient trente de plus, en améliorant chaque fois le coefficient d'intégration.
Les Chinois jouent à la perfection des attentes concurrentes de leurs partenaires obligés, surtout quand l'un d'eux est sensiblement en désordre. Il s'agit bien sûr du club infernal EDF-GDF-Suez-Areva-Vinci qui a fait des "étincelles" à Abou-Dhabi.

Dans dix ou quinze ans, M. Montebourg ne sera plus aux affaires, aussi la perte d'avantage de la filière française et le contrecoup submersif attendu ne l'empêchent-ils pas de dormir, puisqu'on ne l'entend pas sur ce dossier qui est en négociation depuis un an, nous dit le président d'Areva, Luc Oursel. C'est qu'à sa décharge, il vient de se faire larguer par sa copine qui ne le supporte plus après tant d'années de lutte pour l'indépendance. Il doit ranger le désordre de son coeur. A moins que dans ce dossier comme dans celui de Peugeot, d'Arcelor-Mittal ou de Sanofi, M. Montebourg, qui ferait un mauvais coiffeur, n'y comprenne toujours rien.

La France dispose encore d'atouts, avant qu'elle n'en crée d'autres par la recherche fondamentale et appliquée indispensable à notre survie, et parmi ces atouts - aéronautique, astronautique, missiles, ferroviaire, agro-alimentaire, luxe, télécoms, biochimie, bancassurance... - il y a la technologie nucléaire "maison" qui affronte les meilleurs. C'est un diamant plus gros que le Youkounkoun. Parler de patriotisme industriel et laisser négocier pareils échanges sans contrôle d'une intelligence supérieure serait stupéfiant. Malheureusement c'est déjà arrivé !

un EPR de Flamanville



Sans préjuger des réponses adroites que la direction d'Areva prépare, je conseillerais humblement aux délégués syndicaux de l'assigner en justice immédiatement en déposant un recours en référé devant le Tribunal de grande instance de Paris, parce que les textes officiels sont toujours en retard sur les décisions verbales actées dans des memorandum of understanding séparés, établis au fil des négociations. Faudra-t-il encore comprendre le texte du protocole actuel qui peut être limpide, ou réserver les précisions "ennuyeuses" dans des annexes pas toujours disponibles ou finies. C'est un travail de professionnel des contrats d'ingénierie. Si les Chinois négocient le transfert de l'EPR depuis un an, les syndicats sont déjà en retard, pour ne parler que d'eux. Le ministère en remorque de la bandaison industrielle, c'est sans intérêt ! Sur les quinze réacteurs en production en Chine, six sont français (source AIEA compilée Wiki pour la suite).

mardi 20 novembre 2012

Nouvelles du front, le vrai

La Grèce attend son argent, titre la presse. Les caisses sont vides et les quarante milliards promis seraient les bienvenus (44,5Mds€ exactement = T2: 31,2 + T3: 5,0 + T4: 8,3). Le FMI n'y croit pas et demande de saquer 22000 bouches inutiles, en plus des 27000 prévues d'ici à 2014. Le total à rayer des cadres s'élevait déjà à 125.000 pour fin 2016, il passerait à 147.000. La Grèce répond "non".

Stournaras, ministre des finances héllènes
La Grèce attend "notre" argent, et celui du Tiers-monde car les disponibilités du Fonds monétaire international sont d'ordinaire réservées aux pays faibles en décalage dans leur développement. Ce qui n'est pas le cas de la Grèce qui, à part bronzer, ne semble pas vraiment vouloir se développer. En attendant l'embellie, le Trésor héllène lève des fonds à 4% sur le marché, ce qui n'est pas catastrophique pour un pays insolvable hors-perfusion.
Le gouvernement d'Athènes a pris deux décrets au début du mois (source Le Parisien) : Le premier, plutôt humiliant, met en place un "mécanisme de contrôle budgétaire automatique" exigé par les créanciers, qui vise surtout les finances jusque là largement incontrôlées des collectivités locales et des grandes entreprises publiques (ndlr: les tricheries étaient généralisées, les fonctionnaires d'Etat licenciés étant réembauchés par les villes ou les fromages républicains). Il prévoit également un suivi mensuel assorti de corrections (augmentation des impôts locaux, mutations obligatoires de personnel...).
Ce décret, que la constitution prévoit dans "des situations d'urgence", impose aussi que les recettes des privatisations soient versées "sur le compte spécial de l'Etat consacré au paiement du service de la dette". Sous la pression de l'UE et du FMI, la Grèce doit procéder à des privatisations et concessions de patrimoine foncier et immobilier censées lui rapporter 9,5 milliards d'euros d'ici à 2016, dont 2,5 milliards en 2013.
Le second décret précise des modalités de réduction des dépenses de santé et d'ouvertures de professions à la concurrence. Il aligne sur le régime général des fonctionnaires les retraites des employés du parlement, et prévoit des coupes de 20% dans les pensions de plus de 3.000 euros.
Quand on sait la gabegie éhontée de l'Etat grec, il n'y a pas de quoi hurler au loup !
L'euro ne pouvant profiter qu'aux peuples qui travaillent, le pays des fonctionnaires doit pouvoir dévaluer sa monnaie pour pouvoir les payer en monnaie de singe (Nebout chez Bilger). Donc, sortir de l'euro et montrer aux europhobes combien on s'en sort mieux tout seul !
Hasta la vista, baby !


Pour nous, c'est Moody's qui fait des siennes, depuis Francfort en plus ! .
Richard Cantor, patron "risque" de Moody's
Ils déclassent notre note de confiance (le fameux AAA), avec perspective négative, ce qui est doublement vache pour le gouvernement Ayrault, car c'est bien le pronostic (donc l'avenir) qui est fait et non la notation du bilan clôturé le 5 mai 2012, comme le prétend M. Moscovici. Moody's prétexte « une perte de compétitivité graduelle mais continue, des rigidités des marchés du travail, des biens et des services et des perspectives budgétaires incertaines en raison de la dégradation des perspectives économiques. De plus, la capacité de la France à résister à d'éventuels nouveaux chocs futurs de la zone euro diminue d'autant plus que son exposition aux pays fragiles de l'Union monétaire, via les liens commerciaux ou bancaires, est beaucoup trop importante ». Standard & Poor's avait fait ce pronostic il y a dix mois pour enlever le AAA à la France ; Fitch va y venir en janvier, mais c'est une agence moins importante et possédée par le groupe français Fimalac, donc douteuse dans son jugement soumis à d'éventuels conflits d'intérêts.
Le seul point positif devrait être une remise en cause par le gouvernement de la dépense publique qui tue toutes ses bonnes intentions ; mais déjà s'élèvent des rangs de la Gauche les clameurs d'une classe dissipée contre le prof qui a donné des notes trop sévères. Et l'inimitable Jean-Luc Mélenchon, jamais en retard d'une vocifération stérile, de hurler à l'attaque du pays par la Finance. Il va bientôt aboutir à la fortune anonyme et vagabonde, prélude à la dénonciation des trois confédérations !


Plus grave est la falaise fiscale américaine.
Eric Cantor chef du GOP à la Chambre
Ce sont des décrets à effets automatiques qui découlent de la Loi de Finances 2011 et qui entreront en vigueur à des dates prévues en 2013. Ils visent à réduire le déficit public de près de 50 pour cent. Parmi ces lois, on trouve la cessation des allègements fiscaux Bush et la fin de certaines dépenses budgétaires courantes. Si les grands programmes fédéraux ne sont pas touchés, sécurité sociale, pensions fédérales de retraite, primes aux anciens combattants, le fonctionnement de beaucoup d'agences et services fédéraux sera perturbé par les coupes et les séquestres conservatoires de crédits. Même si à long terme on peut attendre un redémarrage puissant de l'économie américaine (bientôt auto-suffisante en énergie), on en prédit quand même une forte récession immédiate, désastreuse en termes d'emploi, et dangereuse pour la finance mondiale par l'onde de propagation, dixit le FMI. Républicains et Démocrates en discutent maintenant sous la pression de l'administration Obama II. S'il n'en sort rien, nous sentirons le vent de la déflagration plus fort qu'à la Noël 1999. On me dit dans l'oreillette qu'on s'en fout puisque la fin du Monde est annoncée pour le 23 décembre ! Finalement tout finit toujours par s'arranger, même mal !





Crevure, nf. Fissure provoquée par...

CREVURE, nf. Fissure qui est provoquée par le fait de crever. Personne abjecte, individu qui a des sentiments bas et est capable des pires actions.

CREVURE (amis de la), nm. pluriel, Individus capables d'obscurcir leur propre jugement pour coller à l'idéologie de groupe afin de préserver le mirage des délires et les chances d'un proscrit.

And the Winners are
(selon M. Philippe Bilger, ex-avocat général près la Cour d'appel de Paris) :
Au titre de la première définition :
BATTISTI CESARE,
né le 18 décembre 1954 à Cisterna di Latina
Assassin du surveillant-chef de prison Antonio Santoro à Udine le 6 juin 1978
Assassin du boucher Lino Sabbadin à Santa Maria di Sala le 16 février 1979
Complice des assassins du bijoutier Pierluigi Torregiani à Milan le 16 février 1979
Assassin de l'agent de police Andrea Campagna à Milan, le 19 avril 1979
Condamné en première instance et en appel, en cavale par la France au Brésil
Au titre de la seconde définition :
AUDOUIN-ROUZEAU Frédérique, archéo-zoologue spécialiste des rats au CNRS, défenseur(e) indéfectible de l'assassin sur "pièces" et "sur place" (Brésil)
BAYROU François, agriculteur-agrégé, qui refuse les condamnations par contumace des prévenus en fuite
COCHET Yves, politicien vert au bras long comme l'Atlantique qui aida l'assassin au Brésil
HOLLANDE François, Premier secrétaire du Parti socialiste qui visita l'assassin à Fresnes en 2004 pour ampliation de la doctrine Mitterrand des "trois-singes"
LEVY Bernard-Henri, marchand de bois-philosophe qui visita l'assassin à la prison de Papuna (Brésil) pour un soutien humanitaire
STRAUSS-KAHN Dominique, professeur d'économie en disponibilité qui infirma la décision de Solférino d'extrader l'assassin
Il manque à la liste Guy Bedos, Bertrand Delanoë, Marie-Georges Buffet, Noël Mamère, Philippe Sollers, les soeurs Bruni-Tedeschi, cent autres et un défunt abusé, l'abbé Pierre.

A l'exception notable du garde des Sceaux Robert Badinter qui avait parfaitement jugé la petite frappe passée à l'assassinat et recommandé son extradition, la classe politique française s'est vautrée derrière le président Mitterrand dans le déni et l'insulte à l'endroit d'un pays ami, avant de se fracasser sur les évidences (voir plus bas). Le proscrit est un étron qui porte bonheur tant qu'on l'écrase du pied gauche.
Si le morphopsychologue Robert Lascaux était toujours de ce monde, il nous dirait qu'à voir sa tronche, ça sautait pourtant aux yeux :


1954 - quand?

Le dernier clou dans le cercueil en attente de Cesare Battisti a été enfoncé par le journaliste d'investigation Karl Laske dans son dernier grand reportage La Mémoire du plomb, chez Stock 480 p. 22€ (critique JDM-Marianne n°811). Les tribunaux italiens y sont réhabilités. Le fuyard est une crapule. Nul doute que les autorités brésiliennes apprécieront maintenant le cadeau que leur a fait l'ancien président Lula da Silva, dont le directeur de cabinet José Dirceu vient d'être condamné par la Cour suprême de Brasilia à dix ans de prison pour corruption électorale aggravée. Du beau linge partout. A étendre !

lundi 19 novembre 2012

GIs de France

Le reportage de Canal+ sur les Zids annoncé par le site Nissa Rebella est passé dimanche midi dans le segment du "Supplément" dirigé de main de maître par Maïtena Biraben. On se doute un peu qu'il n'y a pas d'empathie entre eux et les journalistes de Canal+, ce qui se fait de plus formaté sur la planète Médias ; néanmoins 8 minutes et 17 secondes in situ ont été diffusées, reprenant les déclarations des militants sans hachage grossier et ces jeunes gens ont dit ce qu'ils avaient sur le coeur. Pour fermer le sujet, fut appelé sur le plateau M. Martin Weill, reporter en hijab qui a fait son coming out. Il a pris 1 minute et 9 sec à démonter toute sympathie malencontreuse qu'aurait suscité son travail, en débinant le groupe observé, supplétifs bannis du Front mariniste, et incidemment en réduisant à rien la petite agence Novopress qui bien sûr parle d'eux plus souvent que ne le font les grandes. Malgré l'ostracisme dont font preuve les journalistes diplômés à son endroit, la pseudo-agence Novopress a fait son trou dans la sphère médiatique de réinformation et elle est citée souvent car elle brasse beaucoup de matériau sur le bon axe.

Après le chahut de la mosquée de Poitiers, Poitiers qui reste quand même un symbole pour tous ceux qui ont usé leur patience en classe d'histoire non expurgée, le reportage adroitement reçu par les Zids niçois et honnêtement monté par les studios de Canal, a montré un certain savoir-faire en communication dont on peut s'inspirer. Les suites données à l'affaire de Poitiers par un pouvoir pavlovien antiraciste peuvent, malgré le déroulement pacifique de la manifestation, aboutir à quelques incarcérations qui ne manqueront pas de surprendre nos voisins de plus en plus étonnés de ce qu'ils découvrent ici derrière la gastronomie et les cosmétiques de luxe. Il suffira à la Chancellerie de bien choisir la procédure et d'éviter les Pieds nickelés comme dans celle de Tarnac. S'il se trouve un juge pour envoyer ces garçons en prison dans un procès carrément politique, souhaitons que le confinement soit propice à l'édification de leurs compagnons de cellule quant à la fierté d'être soi-même, entièrement et sans complexes. Ces quelques semaines désagréables ne seront alors pas perdues.

Nous allons maintenant laisser la parole à Arnaud Delrieux qui s'exprimait à la Convention identitaire 2012 à Orange.


Il y a deux semaines, Génération Identitaire occupait le toit de la future mosquée de Poitiers.
Il y a deux semaines, les médias et le gouvernement socialiste étaient pris de panique à l’idée de ne pas pouvoir maîtriser l’ensemble du débat politique français.
Il y a deux semaines, Génération Identitaire faisait une entrée fracassante dans la vie politique française.
Depuis deux semaines, les reportages sur notre mouvement vont bon train. Tout le monde y va de son analyse, de son commentaire.
Qu’est-ce que Génération Identitaire ? C’est de cela dont je vais vous parler maintenant.
Génération Identitaire est née de la volonté de doter les jeunes activistes identitaires, jusque là organisés au sein du réseau de l’Autre Jeunesse, d’un outil unifié sur le plan national. Même nom, même couleur, mêmes méthodes. Cela va nous permettre de renforcer notre influence, et de bénéficier d’une vraie dynamique nationale. Pilier de l’activité du mouvement identitaire dans son ensemble, la jeunesse a trouvé l’outil adapté pour faire entendre pleinement sa voix.
Génération Identitaire est plus qu’un simple mouvement politique. Génération Identitaire est une communauté de combat au service de la défense de notre identité, par la Reconquête.
Une communauté, car ses membres sont animés par une forte volonté d’entraide et de solidarité, qui ont généralement déserté notre société actuelle. Une communauté, car nous sommes conscients que notre destin est étroitement lié à notre capacité à gagner le combat politique que nous avons engagé. Une communauté dont le but est d’éveiller les nôtres, et de les guider vers la Reconquête, avant qu’il ne soit trop tard.
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Une communauté de combat, car pour nous la vie est un combat. Nous sommes la première génération à avoir été livrée à elle-même dans nos banlieues, gangrenées par la racaille et le racisme anti-blanc. Nous avons également constaté que la justice ne nous ferait pas de cadeau. Elle a assigné nos porte-parole à résidence, allant même jusqu’à leur interdire toutes participations à des activités politiques identitaires. Belle leçon de démocratie.
L’action politique au service de la Reconquête est un combat. C’est la raison pour laquelle, dès septembre, nous avons déclaré la guerre à nos élites politiques qui, depuis 30 ans, œuvrent à la destruction de notre identité.
Notre ambition est de faire de Génération Identitaire un mouvement majoritaire auprès des jeunes français. Majoritaire car nous savons que nos idées sont dans toutes les têtes. Nous savons que les questions d’immigration et d’islamisation sont des sujets de préoccupations légitimes pour les jeunes. Un récent sondage indique que 76% des français pensent que l’Islam est une menace, et 56% pensent qu’il y a trop d’immigration en France. Cela prouve bien l’importance et la légitimité de notre combat.
Génération Identitaire est le porte-parole de la jeunesse qui résiste face à l’invasion, alors que les politiques n’en ont que pour les néo-français et les racailles, auxquels on réserve les emplois d’avenir.
Pour doter la jeunesse d’un vrai mouvement politique efficace, Génération Identitaire ne se posera aucune limite. Le combat pour la Reconquête est partout, et nous voulons être partout maîtres chez nous. C’est la raison pour laquelle, en plus du militantisme classique dans la rue ou dans nos maisons de l’identité, nous investirons le combat culturel à travers la musique ou le sport. Nous serons également présents dans les facs et dans les lycées. Je peux d’ores et déjà vous annoncer que nous aurons prochainement des élus dans le milieu universitaire.
Depuis l’occupation symbolique du chantier de la mosquée de Poitiers, notre secrétariat est submergé de demandes d’adhésions. Notre mouvement se développe. La jeunesse attendait un signal fort, et elle l’a eu.
Communauté de combat, optique majoritaire, Génération Identitaire est également force de proposition. L’exemple de la mosquée de Poitiers en est le révélateur. Jamais la proposition d’organiser un référendum n’aura suscité autant de réactions.
L’une de nos grandes forces a été, en plus d’imposer les thèmes du débat (l’islamisation et l’immigration), d’imposer les termes du débat, chose beaucoup plus difficile. En règle générale, les débats sur l’immigration sont menés avec les termes suivants: « intégration », « diversité », « tolérance ». Grâce à notre action, pour la première fois en France, le débat sur l’immigration a été traité avec un vocabulaire favorable aux Français: «Reconquête», «Charles Martel», «732». Quelle bouffée d’air frais, et quel revers pour les médias adeptes de la désinformation.
Il est certain qu’avec ce gouvernement anti-identitaire, nous aurons de nombreuses autres occasions d’être une force de proposition. L’emploi des jeunes, la législation sur la consommation de drogues, le mariage, la famille, sont également des sujets sur lesquels nous nous sentons le devoir d’intervenir. Génération Identitaire est le bouclier des jeunes en faveur de la promotion d’un mode de vie identitaire et enraciné.
Je vous parlais tout à l’heure de «communauté de combat». Je vais donc appeler tous les membres de cette communauté de combat, qui étaient présents sur le toit de la future mosquée de Poitiers à me rejoindre sur la scène. Je vous demande de leur faire l’ovation qu’ils méritent. Nous avons également une forte pensée pour nos quatre camarades que le système a décidé de cibler: Alban, Benoit, Julien, Maxime. Leur contrôle judiciaire leur interdisant de sortir de leur département, de rentrer en contact avec nous et de participer à n’importe quel évènement identitaire, est la cause de leur absence. Néanmoins, nous savons qu’ils sont ici avec nous par la pensée.

Nous sommes la Génération Identitaire. Nous sommes de cette génération à qui l’on a tout volé: mémoire, fierté, courage. Contrairement à certains de nos concitoyens, nous avons fait le choix de ne plus reculer. Nous avons fait le choix du sursaut, du réveil. Nous avons retrouvé la mémoire de notre passé, et donc la possibilité d’un avenir, conscient que l’homme du futur est celui qui aura la plus longue mémoire.
Nous avons réactualisé nos modèles. Les valeureux guerriers des Thermopyles, ceux de Poitiers en 732, ceux des remparts de Vienne ou encore les héros de la Sainte Ligue lors de la bataille de Lépante sont nos références.
Nous avons fait le choix de la Reconquête de notre identité, et de déclarer la guerre à ses ennemis. À l’immigration-invasion, et aux lobbys de la guerre culturelle qui nous est déclarée, nous disons ceci : assez de soumissions, assez de compromissions.
Nous sommes conscients de nous engager dans un combat à mort. Le mondialisme tuera l’identité, ou l’identité tuera le mondialisme. Il n’y a pas d’autres issue possible.
J’appelle donc tous les jeunes français et européens de moins de 25 ans à nous rejoindre. Nous avons le courage des résistants, et l’insouciance de la jeunesse. L’engagement militant est l’une des dernières aventures qui vaille vraiment la peine d’être vécu aujourd’hui.
Ensemble vers la Reconquête de notre identité, de nos patries, de nos vies.
Ensemble, déclarons la guerre à nos élites politiques soumises. Nous pouvons sereinement leur dire: Nous sommes demain, vous êtes hier: nous sommes la Génération Identitaire.
Merci.
Arnaud Delrieux

Le Piéton du Roi signale le Projet Apache des Zids franciliens. Certains royalistes, sans doute fatigués des disputes dynastiques stériles entre chapelains, ont jeté la perruque poudrée et rejoint les rangs des GIs pour embrasser une stratégie de lutte nationale qu'ils n'ont pas trouvée dans nos structures vieillissantes. Les GIs ont des résultats, leurs chefs y veillent, qui se savent jugés par leur troupes dont ils tirent leur seule légitimité.

Extrait du Qui-sommes-nous de Génération Identitaire :
« Chez nous, la jeunesse commande à la jeunesse. Nous sommes des camarades, des amis, des frères, un clan. Plus qu’un mouvement de jeunesse, nous sommes la jeunesse en mouvement. »







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