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dimanche 9 juillet 2023

Esquisse d'une reconstituante

François Hollande
Sollicité de son commentaire sur les émeutes parties de Nanterre, M. Hollande, ancien président de la République qu'on va finir par regretter, a jugé que le problème n'était pas dans l'immigration mais dans l'inégalité de destins. Il a raison et ça me troue le c*l d'en convenir. Bien sûr l'immigration à la française est un problème en soi mais demeure à la périphérie de l'émeute comme le papier peint qui tapisse une chambre ; un décor ! Si elle était la cause première des maux endurés par la république, il suffirait de la stopper pour qu'à échéance rapprochée les feux de la révolte des quartiers s'éteignent et que du lait coule des fontaines. Même si depuis quarante ans, la population d'origine extérieure a toujours été sur-représentée parmi les émeutiers, la tension latente des "cités" n'est pas due à l'immigration actuelle. Le bouton "on-off" n'agira pas, c'est trop tard ; les naturalisations en masse sont passées par là. Et M. Hollande de renchérir au micro de Radio-France : « La grande affaire des quartiers, c'est de savoir si les enfants pourront être encadrés, instruits et capables de trouver leur destin dans des conditions qui soient équivalentes ou, au moins, moins inégalitaires que ce que l'on connaît aujourd'hui.» Après quoi on pourrait commencer à travailler sur des solutions, neuves !

Pendant le temps d'élaboration d'un nouveau paradigme social, la réforme de l'application d'une autorité légitime devra aller au bout des dysfonctionnements constatées plusieurs fois dans le contrôle des villes, qui nourrissent le discours de l'anarchie payée au mois comme celui des singes savants des préaux médiatiques. Et le même de continuer : « Donner une espérance commune tout en étant extrêmement clairs sur l'autorité. L'autorité, ce n'est pas un mot qui doit heurter. Elle doit être légitime et assumée. Elle doit être sans doute respectueuse mais respectée. Et ce, c'est la question de l'autorité qui est forcément posée. Mais pour qu'il y ait de l'autorité, il faut qu'il y ait de la justice et de l'égalité. C'est ainsi qu'elle trouve toute sa force.» Je pense qu'il a tout dit, même s'il aurait pu insister sur l'inapplication aujourd'hui du principe fondateur des sociétés modernes : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Et non, pas chez nous, selon que vous serez blanc, noir, riche ou misérable, le baqueux dégainera ou pas.
Ne serait-il pas utile d'expédier déjà aux quatre coins du monde des enquêteurs capables d'appréhender l'organisation sociale de pays comparables au nôtre, en débarrassant leur esprit de toutes les foutaises sociologiques qui ont abouti à ce que l'on voit. Comment font déjà tous nos grands voisins ; puis plus largement, les pays compliqués bien plus grands que le nôtre ? Peut-être briserons-nous le carcan des idées toutes faites qui n'arrivent nulle part !

Si depuis l'émeute, la Gauche a pris le beau rôle de la distribution de la pièce (égalité, fraternité et vivre ensemble patin-couffin), la Droite n'a pas manqué de prendre le pire comme à l'accoutumée. Il se résume en un slogan éculé : la présomption d'innocence. Pas de chance pour les soutiers de l'Ordre, on a cette fois côté parties civiles, deux vidéos, une prise de son et deux témoins oculaires du moment fatidique. Le policier a déjà l'arme de service à la main alors qu'il n'y a aucun péril imminent à stopper et contrôler le véhicule en fuite ; il met en joue à un demi-mètre de sa tête le conducteur en infraction. Et le doigt étant déjà sur la queue de détente (c'est anormal), le coup part sur mouvement de la voiture. Fin de Nahel Merzouk.

La séquence violente est connue de tous dès le lendemain du drame, ce qui n'empêche pas le directeur narcissique de l'Institut Apollon de lancer illico une cagnotte pour secourir la famille du mis en cause, comme on le fit jadis du boxeur-gitan de Massy qui avait tenu tête à des gendarmes excédant leur pouvoir sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor en janvier 2019. Obscène est le mot. Plus obscène est la déclaration de l'avocat du prévenu à qui la Justice a refusé une mise en liberté, niant tout fait de délinquance de la part de son client présumé innocent, alors qu'il a tué un gosse à bout portant et sans raison (selon le Parquet) quelques jours avant ! Je ne me suis pas levé ce matin pour faire le procès du policier qui fait un métier ingrat, mais j'ai noté la circonstance aggravante de son passage par le 35è RI de Belfort qui l'avait familiarisé avec les armes, d'autant qu'il était parti avec lui en Afghanistan. Est-ce son passage dans des unités de police réputées toxiques qui a modifié sa perception de l'instant présent ? Son historique judiciaire interroge aussi (16 citations comme victime). Sa réaction fébrile n'est pas celle d'un Gaillard du 35. Houston ? on a un problème avec le brigadier Florian.

En attendant la fin des bouchons sur la route des vacances, on pourrait faire la liste des mesures nécessaires à établir progressivement une paix civile, laissant à d'autres son classement par priorités. Ces deux blocs s'ajoutent à la description du pays réel criblé de dettes, proposé dans l'article de la Bavure (ici).
En vrac :

- Destruction rock-bottom du ministère de l'Education nationale. Dispersion des agents sur toute la ZEE et transformation des locaux en internats d'excellence tous niveaux avec plateaux de sport intégrés - Autonomisation des établissements scolaires de métropole et d'outremer, et renforcement des rectorats pour les questions de discipline et de cohésion dans un conseil des recteurs - Contrôle physique (ou par portiques) des frontières y compris en montagne - Enseignement de deux langues vivantes de la sixième à la terminale assuré par des locuteurs étrangers d'origine (anglais, espagnol, mandarin, arabe littéral) - Restauration de l'apprentissage des langues structurantes au collège en commençant en ZEP (voir le Nonagone de RA) - Construction de commissariats permanents en zone d'autre droit et déploiement d'une police de proximité partout, pas seulement en cité (voir avec les polices municipales) - Restauration des brigades cantonales de gendarmerie en zone gendarmerie et réaffectation de l'arme au ministère des Armées - Suppression du juge d'application des peines et transfert de la fonction en préfecture - Suppression des unités spéciales de police de la voie publique à l'exception des BACs de nuit - Suppression des possibilités de sursis dans les condamnations touchant le personnel politique dans l'exercice de ses fonctions - Assèchement des "fours à came" par la criminalisation des clients par publicité ou par la légalisation des produits, au choix - Suppression des syndicats de magistrats pour implémenter la séparation des pouvoirs - Suppression du droit de grève pour tous les fonctionnaires du domaine régalien (comme dans des pays voisins) - Interdiction aux fonctionnaires d'Etat de candidater aux élections politiques (tous niveaux) avant d'avoir démissionné - Restauration du CPE simplifiant drastiquement l'embauche des jeunes - Rapporter la loi de regroupement familial - Rétablissement de l'expulsion des criminels étrangers en fin de peine - Externalisation des peines judiciaires dans les pays d'origine (voir le Nonagone de RA) - Régularisation des étrangers travaillant à plein temps - STO agricole des abrutis du RSA - Etablissement de statistiques démographiques à l'haplogroupe des habitants de la République - Destruction du système d'enregistrement des créations d'entreprise (faire le voyage de Rotterdam pour comprendre qu'une simple déclaration à la chambre de commerce du coin doit suffire) - Refonte du système de formation professionnelle (30 mds€ par an) avec ou en dehors des partenaires sociaux habituels et destruction des bureaux-suceurs - Revalorisation des emplois délaissés nécessaires au pays - Réécriture de la carte sanitaire en adéquation besoins/ressources, en commençant par l'outremer. Remonter un réseau national de dispensaires gratuits - Interdiction stricte d'artificialisation des sols pour éviter l'extension indéfinie du zonage - Salaire des élèves des lycées professionnels (un demi-smic à prendre sur la formation professionnelle) - Salaire étudiant adossé au succès du parcours (ditto à deux-tiers) - Salaire de base des médecins généralistes s'installant dans des cantons désertés - à votre idée...

Financements (au hasard) :
- Réduction drastique du train de vie de l'Etat (l'énumération ferait vingt pages) à commencer pour l'exemple par le train de vie des anciens présidents de la République et des premiers ministres qui retomberaient au SMIC - Lutte à mort contre la fraude aux prestations sociales sous le principe que "dans le doute, on coupe" - Lutte à mort contre la fraude fiscale (d'abord la TVA d'importation avant l'externalisation des bénéfices) - Suppression des allocations de confort qui font monter le prix des services dont elles facilitent l'accès (typique de l'allocation logement qui fait mécaniquement monter les loyers) - Révision de l'AME sur les pathologies lourdes ou dangereuses - Retourner à la retraite à 65 ans (modifiée par Mitterrand) - Suppression de toutes les aides publiques à la presse - Remise à l'équilibre de la Sécurité Sociale par interruption des versements au jour du premier déficit - Suppression des subventions culturelles sauf aux institutions emblématiques - Fermeture des agences d'aides à la création d'activité, avec déploiement d'une seule banque publique de lancement ou développement des projets d'entreprise - Cessation des subventions aux syndicats professionnels ou salariés à financer sur cotisations obligatoires (comme en Allemagne) - Cessation des subventions aux fromages de la République (agences, fondations, instituts, bureaux, hauts-commissariats, postes réservés...) - Réduction drastique du personnel ministériel par concentration des ministères et défaisance des domaines inutiles accaparés par l'Etat - Suppression des doublons ou triplons de connivence dans l'administration du pays et des régions - Autonomisation financière et fiscale des régions pour contraindre à la détaxation de la décentralisation - Retour à l'IRPP universel au premier franc - à votre idée...

Pour terminer "classe", nous finissons sur cette citation du Dr Robert Lascaux :
« Si la Terreur n'est pas un système normal de gouvernement (le docteur Lascaux n'était pas un comique), elle est le fatal aboutissement d'un Etat faible tel celui de Louis XVI, qui laisse partis et factions se dresser contre son autorité. Et c'est pourquoi un Etat, s'il ne veut pas être balayé un jour et ses membres martyrisés, a le devoir de rester rigoureusement souverain.» (Biologie..., Ed. Revue mondiale p.286)
Depuis la mort de Georges Pompidou, le régime actuel est dans la même situation que le royaume de Louis XVI alors que les communautés résidentes exigent de l'Etat qu'il mette son autorité à leur service pour combattre les autres, d'ordre et pour compte. Aussi longtemps qu'il résistera à cette exigence, la situation sera stable, pourrie mais stable. Quand il inclinera vers l'un des partis pressé d'en découdre, les prodromes de l'insurrection générale seront sûrs. La "cagnotte" chez GoFundMe parle d'elle-même.

jeudi 1 décembre 2016

Hollande bâché


SIC VOLVENDA ÆTAS COMMUTAT TEMPORA RERUM
QUOD FUIT IN PRETIO FIT NULLO DENIQUE HONORE¹
(1) Ainsi le temps aux biens donne et reprend leur prix / Ce qui fut honoré rentre dans le mépris


Le président Hollande qui fut éduqué chez les Frères des Ecoles Chrétiennes a pu méditer ces beaux vers de Lucrèce en ce funeste jour de sa résignation. Sépulcral, mais digne et au besoin, émouvant, il a réussi l'examen de sortie... de la vie politique qui fut toute la sienne, ne sachant rien faire d'autre, affairé depuis toujours à la manœuvre et aux combinaisons d'appareil. Cela ne pouvait suffire dans l'éminente fonction qu'il avait visée et le livre assassin² de Davet et Lhomme nous l'avait démontré.


- cliché Lionel Bonaventure/Pool/AFP -


Bon administrateur de profession, François Hollande va expédier les affaires courantes délivré du stress de sa réélection et libéré des soucis d'image qui littéralement le bouffaient. Sans doute va-t-il tranquillement peaufiner son grand discours de départ du palais de l'Elysée en mai 2017, ce que nos présidents savent faire le mieux finalement !

La décision ne balançait qu'avec une autre, celle de démissionner tout de suite pour provoquer une élection anticipée. Il n'a pas voulu se venger de son parti et a préféré jeter l'éponge. Les socialistes devraient le remercier. Le calcul était si simple pourtant : s'inscrire à une élection primaire de sélection du parti malgré sa qualité de président de la République était une humiliation insupportable à la limite du grotesque. Sauter la primaire pour se représenter directement à l'élection du mois d'avril ne l'assurait de rien plus qu'une autre humiliation : ne pas passer le premier tour comme Jospin en 2002. Acter du "désastre" maintenant était moins risqué pour sa signature dans les livres d'histoire, il y aura gagné un peu de hauteur et son discours était carrément bien !

La démagogie va pouvoir maintenant s'exprimer dans toute sa puissance, les tribuns se prendront à la gorge, ce sera la foire d'empoigne comme la France en a tant connues. La chasse est ouverte, les calibres chargés, les yeux s'injectent de sang, le peuple paiera ! Entre-temps la passerelle sera occupée par un commandant résigné et serein, ce qui ne sera pas plus mal au milieu des dangers qui nous guettent.


(1) De Rerum Natura (Lucretius)
(2) Un président ne devrait pas dire ça... chez Stock

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lundi 19 septembre 2016

Profiteroles

Il n'y a rien d'important d'ici au débat Clinton-Trump du 26 septembre. Ce billet sera donc pur remplissage. Tout est de savoir si le magnat newyorkais va tuer politiquement le fondé de pouvoir de l'autre establishment, ce qui ne serait pas une bonne idée pour lui car elle est une proie facile. Va-t-il dégager ce faisant la voie d'accès à la Maison blanche pour le chien de prairie mort qu'il porte sur le crâne ?

Si l'élection du 8 novembre amène Donald Trump au pouvoir suprême de l'Occident, nous entrerons dans une ère nouvelle où tout reste à écrire. 2017, année première en arithmétique, année zéro de la reconquista apocalyptique ? A défaut de quoi nous connaîtrions l'amateurisme de la dinde cupide de l'Arkansas, sous influence et médicaments spéciaux inscrits au tableau B, une agonie dans le droit fil du déclin obamesque.



Pendant ce temps, celui qui nous sert de tête de Turc dans la brume crépusculaire d'un quinquennat raté, a décidé de jouer au musée Grévin lors de la journée nationale du patrimoine. Renouant avec le Grand Lever du Roi-Soleil, Le Flan a pris la pose pour "animer" le bureau présidentiel devant les badauds incrédules. La serviette d'huissier posée près de la table signale qu'il ne fait que passer. Quatre heures de queue ! Les communicants infernaux de François Hollande nous ont épargné la contemplation populaire du couple présidentiel en action dans la chambre à coucher de la Pompadour.

Cliché diffusé par les Services de l'Elysée


On savait que le peuple estime avant tout la considération qu'on lui porte. L'accueil du locataire au bas du perron devant la foule des curieux pour singer l'accueil des hauts personnages étrangers peut être pris pour une moquerie, et la mise en scène de sa propre nullité en fonction enfonce le clou : tout ceci n'a réellement aucune importance, semble-t-il expliquer.

Pas plus que le carrousel des prétendants à sa succession qui nourrit en continu les chaînes d'information éponyme.


Vous reprendrez bien des profiteroles ?



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lundi 22 août 2016

La banqueroute planquée sous le beurkini

« Mettez deux électrodes dans une poche de gélatine de veau ça ne fera jamais une batterie de voiture ». C'est ce que me disait ce vendredi matin mon coiffeur à vingt euros - finition rasoir, à la lecture des extraits de la somme éphémère de François Padebol parue chez Albin Michel sous le titre accrocheur : "Conversations privées avec le président". Accrocheur mais décevant parce qu'à la fin il n'est pas félixfaurisé par la Pompe funèbre ! « Quel con, ce type !» conclua l'artisan payé au clic, ne sachant pas pour qui j'avais voté jadis.
Et tandis que je repliais le Midi Libre, j'aperçois l'entrefilet signalant que Benoît Hamon - mais si, il est connu jusqu'à Palavas-les-Flots - monte dans le manège aux connards*. L'élite, la vraie, ayant déserté la politique, les médiocres se ruent !

On ne parle aujourd'hui que du sac à bain de Shéhérazade et de tout ce qui est islamique jusqu'à la nausée. En ce dernier jour de sérénité estivale, laissons tomber les sectateurs du prophète et revenons aux fondamentaux : nous entrerons demain dans la période électorale de tous les dangers pour les finances publiques - s'il en reste : les programmes des candidats ne brandissent que des dépenses à découvert sauf à enfumer parfois l'électeur de projets de recettes impopulaires impossibles à décréter, qui le feront fuir. Or Les caisses sont vides et le pays n’est en rien réformé dans les sources de l'hémorragie financière qui draine toute son énergie, à commencer par l'Etat tétraplégique hérité de l'Empire, baleine échouée en soins palliatifs éternels dont on ne sait qui la débranchera. La croissance de remploi de l'expansion démographique est nulle ou epsilonique, à la limite de la fabrication statistique. La Dette soutenue par des taux d'intérêts bas ou nuls doit quand même être servie en principal et nous coûte horriblement cher ; et au-delà de nos déficits structurels, nous importons abrutis** et crevards par palanquées complètes derrière l'Allemagne ! Qu'importe à la fin ! Le cirque des primaires amusera le peuple et lui cachera la misère du régime. Pendant ce temps, se glissent discrètement vers un ailleurs meilleur nos chances pour des lendemains qui chantent : ceux qui ont réussi partent, ceux qui réussiront partent plus vite encore (clic).

Reste le Veau national, qui persévère dans une épargne soutenue de ses disponibilités ne consommant que le nécessaire. Le taux d’épargne est presque un record mondial. Ce qui peut s’expliquer d’une bien curieuse façon ; du moins commence-t’on à l’expliquer ainsi dans les couloirs des ministères où circule l'épouvantable idée d'un amalgame de la nation et de l'Etat, la première devant assurer la survie du second quoiqu'il en coûte. Ouvrez vos oreilles :

Les Français ont une capacité d’épargne plus importante parce qu’ils bénéficient de prestations sociales de tous ordres bien plus élevées que les autres. Les prélèvements sur la richesse nationale que l’on dit rédhibitoires pour la santé économique du pays seraient donc compensés par des bas de laine énormes. Plus simplement, les déficits budgétaires et sociaux alimenteraient certes la consommation mais surtout l’épargne privée en bout de tuyau. Il faut être demeuré pour ne pas comprendre qu’il faudra inverser le flux pour sauver le pays et surtout le régime socialiste, et que l’épargne privée sera confisquée d’une manière ou l’autre pour boucher les trous. Comme en Argentine jadis ? Le FMI est déjà d'accord***, nous dit son directeur général français, Christine Lagarde : on commencera à taxer l'épargne des ménages à dix pour cent. Qu'en disent les candidats au pompon ?
Salut les c… !

* Sobriquet donné par Dominique de Villepin aux députés français qui lui reprochaient de ne pas être des leurs.
** Qualificatif utilisé par le ministre de l'Intérieur du land de Berlin pour les "réfugiés" de Mme Merkel.
*** cf. Business Bourse (clic) d'il y a un an.

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lundi 25 mai 2015

Miscellanées de Mai


Il m'est difficile de comprendre comment les Français de ce temps arrivent à supporter l'odeur et le bruit de notre régime politique. A moins qu'ils ne s'en foutent carrément, ce qui serait peut-être sage précaution pour lui survivre malgré tout. Car il va tomber. Tomber comme l'Ancien régime bouffé aux mîtes, comme la monarchie de Juillet vampirisée par ses commettants, comme la III° République noyée dans le purin du Front populaire, comme la IV° emprisonnée dans les petits jeux de couloirs.

Le gavage toujours pas interdit en France

La directrice de l'Institut national de l'audiovisuel, congédiée comme un domestique malhonnête pour avoir gratté plus que de raison sur les notes de frais, vient d'être récupérée au sein de la même mouvance par Mme Pellerin et occupera un poste de gestion des emplois créé spécialement pour asseoir ses compétences et continuer sa carrière juteuse. La liste est trop longue des postes de gavage d'oies créés par la République pour nourrir ses thuriféraires, on trouve sous ses ors les maris, compagnes ou compagnons, fils et filles de la parasélite régnante. Même le mari de Mme Belkacem, Boris Vallaud, est sur le payroll de l'Elysée comme secrétaire général adjoint, grâce à son réseau de la Promotion Senghor de l'ENA. Chaque promotion de la fabrique des robots-pensants tourne au gang ! Dans cette époque si difficile pour le pays, les gorets démocratiquement élus se vautrent dans la bauge comme jamais. Le roi des cochons roses prend même l'avion pour aller voter dans une circonscription où il n'habite pas, qui ne l'a pas vu naître non plus, juste pour serrer des mains reconnaissantes à son endroit ! C'est cher le bain de foule. On pourrait en faire dix pages...

 

Palmyre serait tombée, la belle affaire

Palmyre 1910
Avec le mosquée des Omeyyades, la cité de Palmyre, excavée par les Français du Mandat est le diamant de Syrie. D'après ses ennemis, l'armée du tyran alaouite a calté ! D'après la propagande du régime, la vermine est tenue en respect aux portes de Palmyre (source). Quoiqu'il en soit, s'ils sont là, c'est bien que l'armée de l'air syrienne n'a pu ou voulu attaquer les colonnes de l'Etat Islamique progressant à découvert en plein désert ; gardant le kérozène pour bombarder sa population civile au baril de dynamite ? Fiers guerriers qui ont anéanti deux cent mille compatriotes et fuient maintenant comme des lions ! Des cinq frontières du pays, le régime ne contrôle plus que celle du Liban et les ports (source).
Ceux qui, comme ce pauvre monsieur Myard, veulent surfer sur la planche pourrie d'el-Assad, vont-ils comprendre enfin que ce type ne défend que lui-même et son clan ; et que la sûreté toute relative des zones gouvernementales est aux mains des Pasdarans iraniens et du Hezbollah libanais ? Les Alaouites du peuple ne font plus bloc, ils ont compris qu'ils mourront jusqu'au dernier pour le président-oculiste et sa Marie-Antoinette. On devrait d'ailleurs se demander pourquoi Vladimir Poutine ne fournit pas au régime ami la couverture aérienne dont il aurait besoin pour casser l'Etat Islamique, alors qu'il la propose au régime de Bagdad dans l'affaire de Ramadi ! À voir reculer son allié partout, la Russie n'y croit pas. Ces infanteries arabes ne valent pas grand chose, laissant derrière elles leurs stocks d'armes et munitions pour courir plus vite. Aucune n'a tenu le choc, à l'exception notable du Hezb sous le pilonnage israélien de 2006, mais il ne manœuvrait pas.

 

... c'est ma cousine !

Les historiens se demanderont pourquoi dans des postes clés comme l'Education nationale et la Justice, le président Normal a mis l'Imcompétence majuscule aux manettes. Pour avoir l'occasion d'arbitrer les âneries dans le plus pur style de la Synthèse solférinesque ? Concernant Christiane Taubira cela reste un mystère, tant le ministère résonne de ses hystéries imprévisibles qui font défiler ses collaborateurs à grande vitesse. Pour madame Belkacem, que rien ne destinait à l'emploi - elle n'a pas le bagage, loin s'en faut - on peut la dédouaner en partie au débit du staff de pédagogistes fous qui règnent en maîtres rue de Grenelle et qui parviennent chaque fois à imposer leurs délires. Le tintamarre que provoque la réforme du collège dans les rangs de l'UMP ne portera pas à conséquence si ces gens revenaient au pouvoir, ils arrondiront les angles et ne changeront rien aux dispositions retenues, comme il en fut des funestes 35 heures. Il est vain de compter sur un détricotage post-électoral de l'aventure socialiste, le programme de la droite n'a aucune colonne vertébrale et si peu de convictions !

 

Trading sacré

Les géostratèges que le monde nous envie établissent aujourd'hui l'Etat islamique entre l'Euphrate et le Tigre, lui reconnaissant les bénéfices d'exploitation de champ pétrolifères et gaziers. Tous les revenus de l'EI proviendraient de là et sont affectés majoritairement aux dépenses de fonctionnement. La Défense n'est pas abondée depuis que Daech a récupéré tout l'équipement militaire de la province de Ninive que les Américains avaient donné à l'armée de fonctionnaires chiites d'Al-Maliki, le désastreux président de Bagdad, viré non sans difficultés en 2014. Question : qui achète les produits et comment sont-ils livrés ? La carte nous indique que s'ils ne sont pas consommés sur place, ils passent obligatoirement la frontière turque, même si la Turquie n'est pas impliquée par elle-même. La chaîne de contrebande est tout ce qu'il y a de classique, collection des quantités, passage physique de la frontière, livraisons aux grossistes qui détaillent. On en sait un peu plus par ici. Le contenant privilégié sont les fûts et bidons, roulables, portables et même discrets ; le camion-citerne rarement en dehors du territoire de l'EI. Sans bases de calcul très sûres, on pense néanmoins que l'EI collecte ainsi un million de dollars quotidiennement.
Intercepter le trafic convoquerait des moyens de police et douane bien plus utiles ailleurs - on est en pays kurde. Les autorités turques qui sont parfaitement au courant, considèrent cyniquement que ses ressortissants s'approvisionnent à moindre frais et que le débouché, vital pour les Freux, les protège.

 

Rohingya et Bengalis

Comptage de Rohingya par la Marine thaïe
La bonne conscience occidentale est choquée de la gestion des migrants dérivant en Mer d'Adaman. Les marines birmane, indonésienne, thaïe et malaisienne défendent leur côtes jusqu'à envoyer par le fond des bateaux vides au canon. Elles ont "oublié" de demander la permission aux Nations-Unies et on ne voit pas qui viendrait le leur reprocher. Le principe appliqué est de refouler en haute mer les bateaux non déchargés vers les eaux territoriales de départ, sinon vers le voisin, en fournissant des bouteilles d'eau aux gens. Noyades et maladies n'attendrissent pas les coeurs sauf peut-être ceux de pêcheurs-pirates du Détroit de Malacca qui volent au secours des malheureux pour en tirer ce qui peut représenter encore quelque valeur. La vie est en Asie une fenêtre d'opportunités des espèces animales dont la nôtre, et certainement pas un "sacrement". S'y ajoute l'aspect présentable de la personne, l'habit faisant là-bas le moine ! Aussi leur approche est-elle bien différente de la nôtre, compassée et faux-cul. Je pense que M. Bernard-Henri Lévy devrait faire une mission d'intermédiation entre la crasse et le cynisme, ou faire un selfie avec Aung San Suu Kyi, prix Nobel anti-muzz de la Paix. Bonne chance.

 

Addendum

En ce mois de mai, la Chine communiste a réitéré ses menaces d'expulsion des forces américaines de "sa" Mer de Chine méridionale pour régionaliser les conflits de souveraineté qu'elle attise, et ce faisant accroître son poids de négociation non négociable. Mais cela mérite un billet à soi seul... au premier coup de canon.



♫ Joli mois de mai,
Quand reviendras-tu
M'apporter des feuilles, m'apporter des feuilles ?
♫ Joli mois de mai,
Quand reviendras-tu
M'apporter des feuilles pour tala tutu ♫


vendredi 21 mars 2014

Staatssicherheit Ersatz

Ce billet a-normal était destiné au Crapouillot mais on me dit dans l'oreillette que ce canard de combat a de longtemps fondu les plombs et que je devrais demander une mise à jour des lobes temporaux. Il entre donc frais et moulu en archives Royal-Artillerie dans la catégorie des astrakans.

- la vie passionnante des autres -
Oui, le mot, l'injure, l'insulte étaient à dessein trop forts. Non tant par ce qu'il évoque dans l'imagination populaire, quasiment rien, mais parce qu'il rime avec "nazi". Le "S" est en plus majuscule, ce qui signale l'avatar, le duplicatum, la renaissance. Avec une minuscule, peut-être serait-il mieux passé. Pour être honnête, on doit quand même balayer d'un coup de projecteur la belle France des Droits, qui à la vérité se révèle être une franquisie en peine d'agonir. Sans remonter à la Barbouzeraie de la para-France gaulliste, on notera en marge du papelard les écoutes antiterroristes privées de la cellule élyséenne sous François Mitterrand, un type bien sous tout rapport, élevé à l'ombre portée de la Cagoule. Ce n'était pas la Stasi, Carole Bouquet, feu Jean Edern-Hallier, Edwy Plenel (déjà!) pouvaient en témoigner. Tout au plus un succédané, quelque sorte de Staatssicherheit Ersatz.

On n'imagine pas les successeurs du grand florentin s'en priver, pas même le Petit Reître qui balance avec quelque talent son pamphlet dans Le Figaro de ce matin, dont la meilleure critique au moment est celle inattendue de Bernard Tapie. Qu'un roi de la combinazione comme François Normal de Tulle s'en tienne loin, personne n'y croit. La facilité est carrément irrésistible : « Sarkozy, je le surveille, je sais tout ce qu'il fait » (FH, Elysée - 17.2.14). D'ailleurs je conseillerais amicalement au Crétin de Solférino de passer son bureau au magnétomètre pour chasser le bip ; son portable, lui, est déjà plombé.

Dans notre jour de bonté, nous conseillons également à ceux qui admirent dans le miroir de leur salle de bains le reflet d'une position nationale au sein du gouvernement remanié d'apprendre le langage des fanions de marine dont nous reproduisons ci-dessous la table alphabétique afin de communiquer sans bruit. Inutile bien sûr pour qui connaît le langage des sourds.



Sans minorer le "coup d'Etat verbal" de M. Sapin (faut oser!), Staatssicherheit Ersatz il y a quand même un peu :

  1. Quand les Compagnons républicains de la sécurité sociale bloquent les manifestants du Jour de Colère au moment de la dispersion pour en rafler 250, c'est de la Staatssicherheit Ersatz ;
  2. Quand la police politique (antenne de Viroflay) met le marché en main taupe-passeport à une étudiante russe requérant sa naturalisation, c'est de la Staatssicherheit Ersatz ;
  3. Quand La DGSE a table ouverte chez France-Télécom-Orange pour pénétrer jusqu'à point d'heure les armoires de stockages des données téléphoniques de tous les abonnés, c'est de la Staatssicherheit Ersatz ;
  4. Et quand pour finir, ne parvenant pas à saisir ou salir suffisamment l'ancien président de la République (qui n'est pas ma tasse de thé, loin s'en faut) on met à la mer un système de chalutage des soupçons comme à l'époque de François Mitterrand, on se dit que la boucle est bouclée et que c'est bien là de la Staatssicherheit Ersatz.

Alors les cris de pucelles de la Gauche morale ressemblent de plus en plus aux crécelles des lépreux.


samedi 2 février 2013

Hollande au pied du mur

Pays touareg
C'est au pied de l'archipel des Iforas que l'histoire jugera François Normal. On arrive au cœur du sujet et l'implication des Français semble moins obligatoire, sinon annulons cinquante ans d'histoire et remettons les pendules à l'heure du temps béni des colonies. La crise malienne est antérieure à l'indépendance puisque le contentieux nord-sud est séculaire. Au Nord, les nomades touaregs et leurs alliés maures ou songhaïs on vécu de razzia et de traite nègre aux dépens des noirs du sud. Au sud et sur le fleuve Niger, les Bambaras ont accumulé la mémoire de cette époque où ils étaient la "ressource à capturer". La croissance démographique et la politique des restes dans le découpage post-colonial ont renversé les moutons sur les loups. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) revendique la constitution d’un Etat touareg depuis 1958. Pour Mossa Ag Attaher, chargé de communication du mouvement, ce groupe insurgé est "l'émanation des aspirations des Touaregs et d'une bonne partie des Songhaï, Peuls et Maures de l'Azawad". Pour lui, le territoire de l'Azawad au Mali se compose des cercles de Tombouctou, de Gao et de Kidal. Son but : l’autodétermination de ces peuples avec droit à l’indépendance s'ils le souhaitent.

On a pu penser un moment que, sans transiger sur Gao et Tombouctou, les Maliens (noirs) finiraient par abandonner le cercle de Kidal aux nomades qui joueraient au peuple souverain aussi longtemps qu'on leur porterait à manger. Mais la recherche minière poursuivie après le départ des Français par des équipes de prospection canadienne et sud-africaine rapporte des possibilités de richesses prometteuses. Aussi, la première exigence des gens de Bamako est-elle devenue l'intégrité territoriale du Mali, point-barre ! Les Touaregs et leurs alliés doivent trouver une autre angle d'attaque sinon ils vont être attaqués par tout le monde une fois la France partie, pour la simple et bonne raison que leur revendication autonomiste découpe aussi du territoire en Algérie (gaz), au Niger (uranium) et jusqu'en Libye (pétrole). C'était d'ailleurs Mouammar Kadhafi qui s'était proclamé "Guide des sultans touaregs du Grand Sahara" en 2006. Pour survivre dignement, le MNLA doit négocier sur un autre terrain que l'appropriation des sols. A défaut, c'est le bagne à perpétuité dans l'Adrar des Iforas.

Touareg en mode pause


Les peuples du Mali ont tous de grands efforts à faire, mais les Touaregs particulièrement. Il ne peuvent pas maintenir un mode de vie pastoral agrémenté d'aubaines et petits trafics et exiger en même temps le niveau de vie des citadins impliqués dans une économie réelle. S'ils veulent participer de plein pied au développement promis par les agences internationales, ils doivent envisager de... travailler. Réciproquement, le pouvoir noir doit partager un peu et surtout former les enfants nomades et les qualifier autant que possible afin de les insérer dans le futur prometteur du pays. Il n'y a aucune échappatoire.

La France peut-elle jouer au médiateur dans la querelle ? A mon avis, non ! Ce qui ne l'empêche pas de laisser une feuille de route diplomatique qui déroulerait les voies et moyens d'un accord de coexistence. Mais à partir du moment où les rebelles sont neutralisés, le job est fait. Le temps qu'une armée malienne soit reconstituée - paraît-il que les Européens vont s'y mettre un jour !- les Africains doivent occuper le pays utile pour le pacifier et pour redémarrer les activités économiques, tout en contenant les freux dans la montagne en attendant la chasse à courre sous commandement Africom US. Vu le sans-faute jusqu'ici, on peut raisonnablement penser que le président Hollande est parti pour Bamako dire aux autorités locales et régionales qu'elles sont maintenant dans les buts !
Déjà la presse de Bamako commence à hurler que les Français ont épargné les MNLA de Kidal (qui pour eux sont les assassins d'Aguel'hok) et vont les protéger de l'assaut de la vaillante infanterie malienne, tout ça pour maintenir l'abcès purulent qui nous autoriserait à rester au Mali. Il n'aura pas fallu longtemps pour que les félicitations s'éteignent : les ONG de protection des droits, Amnesty en tête, demandent des enquêtes sur des prétendus massacres ou des dommages collatéraux aux bombardements, en impliquant ouvertement l'armée française.
Si les chefs d'Etat de la CEDEAO sont pour un maintien de notre présence qui masque leur incapacité à prendre rapidement le relais, les opinions nationales sont beaucoup plus va-t-en-guerre et veulent en découdre avec ou sans nous. C'est le moment de rentrer en bon ordre après une phase de transition qui laissera la main au Tchadiens, seuls capables en l'état de travailler efficacement au nord de la boucle du Niger.
Attendons.


Tchadien en mode pause


mardi 29 janvier 2013

Jusqu'à Tombouctou, le sans-faute

Vitesse avec un poil de précipitation fait mieux qu'une résolution onusienne, et nous ne serons pas cruels envers les états-majors chamarrés de la CEDEAO qui n'en peuvent plus de se réunir dans les grands hôtels ; leur foie y survivra-t-il ? Sans qu'il soit besoin de connaître les plans du ministère de la Défense, le mouvement en tenaille épousant la boucle du fleuve Niger, la séquence de capture des pistes d'aérodrome, le chargement en sac à dos d'unités africaines relativement plus motivées que celles qui errent dans Bamako et surtout la cadence des opérations successives, tout démontre la parfaite maîtrise tactique avec des moyens somme toute limités, certains obsolètes (comme les tankers C135 de 40 ans d'âge).





Au grand étonnement des alarmistes de profession (toute la presse mainstream) les vaillantes colonnes de narco-terroristes-islamisés ont abandonné le projet de "libérer" un pays grand comme le Texas avec de l'armement de récupération dont on disait tant de bien dans les salons parisiens. Mais c'est Sarkozy, chère médème, qui a armé Al Qaïda au Maghreb islamique en foutant le feu en Libye ! Sans démentir un trafic d'armes, on ne peut que constater que les affûts russes quadruples de 23, les mitrailleuses russes de 14.5 et les SAM7 n'ont pas souvent aboyé. Il faut dire aux benêts qu'il ne suffit pas de tirer sur tout ce qui vole, faut-il encore pouvoir recommencer derrière, ce qui est déjà moins sûr quand on se démasque aux yeux de l'équipier en seconde passe. La discrétion devenant la règle numéro un de survie, et par pénurie d'essence aussi, les pick-ups ont été abandonnés pour fuir de nuit sans le marqueur thermique du moteur chaud.

Le plus déçu est sans doute "l'explicateur en chef" Tariq Ramadan qui avait islamisé le conflit pour pouvoir philosopher dessus et nous dire combien nous étions téméraires. Il a retourné sa thèse pour décrire aujourd'hui la ruée vers l'Or noir du Sahel (clic!). C'est évidemment plus vendable à l'opinion internationale que d'appeler à résipiscence les bandits qui écrivent des versets du coran sur le turban pour faire chic et maltraitent physiquement jusqu'à la mort les populations en défaut de piété, après les avoir outragées par le saccage de leurs lieux saints. Au vu et su de tout le monde, cela nécessite une petite restriction mentale en tête de la déclaration précitée dont la rédaction faux-cul est impayable : « L’idéologie et les pratiques des réseaux et groupuscules salafi jihadistes et extrémistes sont à condamner de la façon la plus ferme...». Il en fait tout un paragraphe et l'on ne peut que lui conseiller de vendre sa condamnation définitive au gouvernement islamiste de Tunis ou à celui du Caire ! C'est plutôt là qu'il y a matière à sévir. Peut-être que, comme à l'accoutumée, la version arabe est moins radicale !

ERC90 Panhard-Sagaie
Reste l'affaire de Kidal (voir la carte). Le MNLA touareg (Mouvement national de libération de l'Azawad) est entré dans la ville désertée par les freux d'Ansar Dine, leur cousins du chameau, ainsi que dans les villes de Tessalit et d'In Khalil plus au nord. Fortifiant leurs positions de négociation ils acceptent de participer à la chasse mais refusent d'ouvrir la porte aux forces maliennes, coupables d'exactions antérieures. On a effectivement noté des "dérapages" dans les villes libérées ces jours-ci. Tenant compte qu'une partie des sections d'Ansar Dine a changé de camp choisissant les vainqueurs, Kidal peut devenir rapidement un abcès de fixation de nos forces, non par une résistance inconsidérée des nouveaux propriétaires qui ne tiendront pas deux jours, mais plutôt par l'implication même involontaire des unités au contact en faveur de l'une ou l'autre des parties montées sur leurs ergots. Les Touaregs n'ont pas laissé tomber la revendication d'indépendance qu'ils pourraient maintenant rétrograder au niveau d'une simple autonomie, vu le "bordel" qu'ils ont mis en attaquant les postes maliens l'an dernier. Secondement, ces gens aussi beaux soient-ils sous l'objectif, n'ont jamais été capables de tenir à distance les colonnes terroristes avec lesquelles ils ont fait une alliance d'aubaine comme de vulgaires receleurs. On entre donc là dans la dispute régionale indémerdable. Il faut rentrer !

Nous avons démontré trois choses entre vingt :

(1) les terroristes islamisés n'ont pas la peau plus épaisse que le soldat lambda et quand ils ne peuvent plus montrer leur courage à battre des populations sans défense, ils détalent comme des péteux, quitte à se venger plus loin sur d'innocents nomades. Insaisissables, on ne peut les finir que par la technique du Waziristan, le drone armé. Que les pays voisins y réfléchissent !

(2) l'armée malienne est à reconstruire de fond en comble. Incapable de conserver aucun point d'appui dans le Nord, elle y retourne dans nos chariots passer ses nerfs sur des suspects, jusqu'à faire des exemples. Ceci n'augure rien de bon pour l'administration prochaine des chefs-lieux de cercle (préfectures) si la population se sent menacée. On se demande jusqu'à quel point cette armée pourra profiter de la formation militaire promise par nos alliés européens si en plus elle prend le melon de la "victoire".

(3) les armées voisines, sauf du Tchad et du Niger, sont de parade ; moins peut-être les troupes de l'avant que les états-majors, parce que la situation les met au pied du mur aux yeux de leur gouvernement. L'accumulation des réunions préparatoires, les atermoiements techniques cachent mal le défaut d'enthousiasme. Le travail offert n'est pas glorieux ; il ne s'agit que de tenir les villes, de patrouiller les pistes et de faire du renseignement de base auprès des populations dispersées pour prévenir la réinfestation du territoire par les freux ; si tant est qu'il en reste. Ce qui pose des responsabilités sur les épaules de l'Algérie et de la Mauritanie qui doivent impérativement fermer l'étau.





Fin de partie
Passant le commandement des places aux unités de la CEDEAO, nous n'avons plus rien à faire au Mali. A la CEDEAO de demander maintenant des appuis-feu aux pays africains convenablement équipés, mais ce serait normalement à l'Algérie de faire ça, sortir de son stupide autisme quand il s'agit de sa frontière sud. Certains en Afrique noire ont de l'artillerie puissante¹, d'autres de vrais avions². Pour la surveillance du territoire en altitude il est probable que les Etats-Unis laisseront leur satellite allumé et que les Bréguet Atlantic2 de l'OTAN se relaieront.
Ramenons donc nos gens sur nos bases de départ, renvoyons les moyens lourds en métropole et observons la traduction en actes des résolutions courageuses et définitives de la CEDEAO et de l'Union africaine.

A ce compte seulement, le président Hollande aura réussi un coup de maître, ce qui nous aidera un peu pour rénover la collaboration franco-africaine car il ne passera plus pour le bleu-bite de la réunion.


(1) l'Ethiopie ou l'Angola par exemple
(2) l'Afrique du Sud a des Gripen suédois

mercredi 23 janvier 2013

François l'Africain

Il court, il court, François Normal. A fond les manettes ! Plein nord, chef ! Pendant que les oracles débitent des thèses au mètre sur les délicats équilibres de la sous-région, il se fout du tiers comme du quart de leur avis et avait prévenu tout le monde : ce ne sont pas des islamistes, mec ! Des terroristes ! Des tueurs, a-t-on répété au Quai d'Orsay, peu friand de franchise. On ne capture pas ces animaux car aucun zoo ne les prendra ; alors on les chasse au Tigre, au Caracal, au drone, on les zigouille, les incinère, on les carbonise. Et tant pis pour les émirs du Golfe qui ne reconnaissent plus la douce France molle de la couille et souple des reins ! Il a quatre mille kilomètres de safari devant lui, le pied ! Ça change du petit bureau de Solférino... mais rino c'est rosse, mec ! ...quand il fallait recevoir les satrapes pleureurs des fédérations départementales venus quémander les investitures, les places, les prébendes sous un horizon fini.
Là-bas, pas d'horizon, il recule à mesure que tu avances, vrai de chez sûr, mec ! Je casse sans jacasser, j'efface, j'érode, je pulvérise et je ne parle pas aux cons, ça les instruit ! Ecrasé le Sarkoléon avec ses idées en jabot, ses fracasseries préparées, les piaillements de sa basse-cour aux abois médiatiques ! J'élimine et parle ensuite. Traînent-ils leurs pieds noirs que je n'attends personne, j'ai de l'essence et des cartouches, bon pied, bon oeil grâce à l'électronique, je sais où dévaster le banc de cons quand j'allume le sonar ! Sous le sable, sous le soleil, exactement !

Surprenante métamorphose d'un président de Corrèze plutôt terne, d'un secrétaire national magouilleur et moqué, d'un chef d'Etat indécis au départ. La fonction crée l'organe. Dans l'affaire malienne, le président Hollande y voit clair et prend ou laisse prendre les bonnes décisions. Le secret de la réussite au désert c'est la vitesse. On n'attend personne, on rattrape et on coxe les cibles en provoquant de la résistance car il n'y a nulle part où les mettre après. Il ne s'agit pas de repousser, mais de détruire, et les voisins du Mali sont désormais rassurés, qui vont donner la main à leur frontière, faire la mâchoire fixe de l'étau.

Mais le temps qui passe est aussi celui où naîtront les déconvenues, où viendront au jour de dures vérités. Au moins deux déjà : en dehors de la production de textes, rapports, projets, conférences en tout genre, l'Europe n'existe pas, Mme Ashton n'existe pas, M. Barroso n'existe pas, M. Van Rompuy n'existe pas. Plus embêtant, les armées de l'Afrique de l'ouest sont des gendarmeries rurales, des soupapes au chômage, des cantines à galons. Elles ne vainquent que contre des civils mal organisés. C'est leur première vraie guerre hors de la sphère nègre, comme au temps béni des ... tirailleurs. Vont-elles apprendre en marchant comme cela arrive parfois ? Sinon elles vont vite devenir encombrantes. Un rayon d'espoir, l'engagement de bataillons tchadiens plus aguerris qui combattront de nuit.

Bien sûr, à la fin, les tendances lourdes de la géopolitique auront le dernier mot, mais n'en déplaise aux experts qui voyaient tomber nos avions comme des mouches à cause des Sam7 pris chez Kadhafi, la vérité du moment au Sahara se rencontre derrière la dune pas sur les rayonnages ou derrière le clavier. Les aéronefs français volent et tirent, les hélicos algériens volent et tirent, les gros porteurs anglais, américains, danois, volent et se posent.
Alors, du néocolonialisme, de la françafrique, de la croisade revenue, les populations enfin libérées des pitécanthropes islamisés s'en foutent. Merci la France, bravo la France ! Allez en entendre l'écho en banlieue parisienne, c'est édifiant, pour une fois.



Ces peuples en valent la peine





Pour ceux qui ont le temps, je signale un travail fouillé d'Aymeric Chauprade (clic) sur la question, même si ne partage pas toujours ses analyses, et un avis autorisé de Bernard Lugan (clac) que je propose avec les mêmes réserves.

mercredi 16 janvier 2013

Un voyage aux EAU pour quoi faire ?

la cambrure est un peu surjouée, mais bon...
M. le Président et son ministre des Affaires étrangères, le ministre de la Guerre empêché s'excusant, sont allés aux EAU. Abou-Dhabi et Dubaï étaient au menu des quêtes. Il ne s'agissait pas moins que de lever des fonds auprès des émirs du Golfe pour exterminer leurs clients, empêtrés désormais dans une guerre ingagnable, malgré l'avis tranché de M. de Villepin. Le projet de prendre un Etat du Sahel, comme al-Qaïda l'avait réussi en Afghanistan, est pour le moins ensablé depuis que la France a dit "non, je t'emm..." aux narco-islamistes. Ce d'autant plus que les résidents complices ont débouclé brêlages et cartouchières pour se remettre à la vaine pâture et soigner leurs chameaux. Les guerriers touaregs qui ne sont pas passés en Mauritanie se sont ralliés aux successeurs de l'Escadron Blanc ! Taratata, c'est le clairon qui sonne...

Les "experts", s'ils décrivent très bien les canaux sunnites de soutien à la "fratrie salafiste" dans sa globalité¹, y compris les enfants terribles du terrorisme, ont du mal à emboîter cette vérité dans la diplomatie pro-occidentale de tous les gouvernements du Golfe, coincés entre un royaume wahhabite soupçonneux de toute contradiction le mettant en péril sur la Péninsule heureuse et un Iran chiite qui cuisine une bombe atomique à leur mettre sur la serviette² au premier coup de vent d'est. Il est reconnu au salafisme une réelle capacité d'entraînement des communautés sunnites contre l'hégémonie chiite. Les émirs étant au coeur de cet affrontement tant comme cibles que comme acteurs, une certaine promiscuité est "naturelle" entre ces pouvoirs despotiques qui ne boivent que de l'eau et la préconisation de rites absolus auxquels ils font semblant d'abonder pour prévenir de sales réactions chez eux. Quand il leur faut s'arracher à la tenaille cléricale et respirer un peu de Famous Grouse, ils prennent l'avion ! Humer n'est pas pécher.

Des Mirage 2000 à la base française d'Abou Dhabi



Le voyage aux Émirats était depuis longtemps prévu d'affaires. Les industriels français rencontraient les hommes d'affaires du Golfe et d'ailleurs à l'occasion du Sommet international sur les Energies du futur. Il est devenu l'occasion unique de vérifier l'état de préparation de notre base aéro-navale d'Abou-Dhabi et de parler de lutte anti-terroriste, ce qui est toujours scabreux en pays arabe tant la logique est en désordre dans le maillage oriental des relations et des intérêts. On peut néanmoins penser que le constat d'échec de l'Islam coincé, qui a débondé l'esprit entrepreneurial des anciens pirates de la Côte éponyme, les poussera à nous comprendre, jusqu'à prendre le train géopolitique qui va bien au teint et au porte-monnaie, le train occidental.
Laurent Fabius semble jouer à pile ou face les effets de son voyage en souhaitant la présence nombreuse des émirs à la Conférence des donateurs qui aura lieu fin janvier à Addis-Abeba en marge du sommet de l’Union africaine, afin de discuter du financement de l’opération militaire lancée contre les terroristes qui occupent le nord du Mali. Il est bien évident que les armées africaines n'ont pas le moindre peso à mettre sur la nourriture et les munitions de leurs soldats et qu'autant leur sera apporté d'Europe, d'Afrique et du Moyen-Orient, autant de moins sera fourni par le budget français en capilotade.


Ce billet est l'occasion de faire un sort par pure justice à la légende du mou du genou attachée à François Hollande. Quand il fut appelé avec sa classe d'âge aux "trois-jours" il fut réformé ! Très déçu, il demanda un contre-examen médical et fut déclaré bon pour le service. Sursitaire, il fit les EOR à Coëtquidan et son application à l'Ecole du Génie à Angers, puis son temps d'aspirant au 71è Régiment du Génie à Oissel (77). A la même époque, son prédécesseur tuait son temps de bidasse à la caserne Balard du 15è arrondissement de Paris ! Ceci étant dit, notre président a quand même les bases, au moins les éléments de langage puisqu'il a poursuivi dans la réserve jusqu'au grade de lieutenant-colonel. Le reste s'appréciera en temps utile. Pour le moment RAS. GO !



(1) "Le salafisme est une vision de l’islam qui privilégie le Coran, la sunna et l’imitation des pieux ancêtres (salaf sâlih) assimilés aux compagnons du Prophète Muhammad dans la période idéalisée de la première communauté de Médine (622-661). Il s’agit donc d’une lecture fondamentaliste, voire littéraliste des textes de l’Islam, hostile à l’intervention de la raison dans l’interprétation du message divin” (François Burgat & Mu‘hammad Sbitli)
(2) allusion fine à l'accoutrement officiel des "towel-heads".

dimanche 13 janvier 2013

No Gas no War !

L'opération Serval - minou-minou - est orienté techniquement vers la destruction des stocks d'essence et des véhicules utilisés par les freux du désert. Les colonnes d'islamistes montées sur pick-up Toyota sont faciles à détecter en mouvement par le satellite ou le Bréguet Atlantic. Elles peuvent être traitées par les Mirage d'attaque au sol, les Caracal ou les Tigre, ou les drones armés (Harfang) sans qu'il soit nécessaire de s'y confronter. Les Rafale posés au Tchad s'y sont mis aussi. Nos troupes vont occuper les positions libérées en attendant la présence statique des bataillons africains en cours de constitution. Elles pourront être également parachutées sur les arrières de l'ennemi pour compliquer sa retraite, voire la diriger sur un azimut favorable à sa destruction. La guerre au désert étant une guerre de mouvement, on sait déjà que les Mujao, Ansar-Dine et autre Aqmi n'auront pas la part belle. Reste pour eux à se retrancher dans les montagnes arides, et partant de se fixer. Ce qui devient vite dangereux comme nous le montre le travail d'éradication continue mené par la CIA au sud-Waziristan. Quid des stocks de nourriture, d'eau et de munitions, après avoir fait la croix sur l'essence ?


D'aucuns, habitués à critiquer tout ce que la France peut faire de force, commencent à parler du bourbier malien et il est vraiment surprenant d'entendre le Setter Fou déclarer qu'au Mali, aucune des conditions de la réussite n'est réunie. Nous nous battrons à l'aveuglette, faute de but de guerre. Arrêter la progression des djihadistes vers le sud, reconquérir le nord du pays, éradiquer les bases d'AQMI sont autant de guerres différentes (Dominique de Villepin au JDD ce matin). Pour qu'il y ait bourbier, il faudrait un peu plus de "couvert" et d'humidité, mais ceci dit, nous n'avons pas à affronter une hostilité déclarée des populations maliennes à notre endroit, qui, à l'exception peut-être terminée à l'heure où nous écrivons, des Touaregs, est à l'unanimité pour notre intervention et la libération du territoire envahi de dangereux psychopathes. La destruction des mausolés islamo-animistes a finit par convaincre ceux qui doutaient ! Nous n'ajouterons rien sur les fractures ethniques entre noirs et berbères du désert qui fragilisent la coalition d'intérêts qui a tenu tant qu'elle était triomphante à bon compte et sans pertes !


Le troisième point soulevé en France est la mise en danger de nos otages. C'est certainement le volet le plus pénible de l'opération. Nous sommes entrés en guerre mentalement le jour de la prise d'otages à la mine d'Arlit (Niger) quand il s'est avéré qu'il ne s'agissait que de rançon. Je ne parle pas du grand malade parti seul de Mauritanie pour se jeter dans la gueule du loup sans sa boîte de médicaments ; il fait partie de ceux qui osent tout ! La vie des otages étant vendue fort cher par leurs détenteurs, on peut considérer que ce prix les protège. Mais d'autres arguent que dans la tourmente ils peuvent aussi bien être exécutés dans l'effervescence de la guerre psychologique ou tout simplement en cours d'opération ne visant pas spécialement à les libérer. Il est éprouvant pour les familles des otages de les savoir menacés et l'incertitude quant à leur sort est insupportable. En l'absence de négociations (au Burkina-Faso) - absence invérifiable par définition - on a du mal à accepter qu'ils soient reclassés aujourd'hui en "dommages collatéraux" par l'état-major.






Derrière le clavier, nous ne pouvons souhaiter que trois choses :
- que l'affaire aille vite
- que les pays entourant la zone d'effort tiennent leurs frontières fermées du mieux possible (avec l'aide du satellite américain)
- que les colonnes soient éradiquées en totalité quand elles sont traitées




Pour suivre l'opération depuis son écran
un seul site crédible : 
Le Mamouth
(Jean-Marc Tanguy)





vendredi 11 janvier 2013

L'État proxo

Vendredi, jour du poisson et des morues. L'intérêt que portent les nouveaux maîtres du pays à nous peser fiscalement sous toutes les coutures a quelque analogie avec l'orgueil du propriétaire, courant les champs de coton monté sur son grand cheval noir, à mesurer l'ampleur du présage. Une classe politique que nous avons créée nous a mis en culture. La force avec laquelle elle défend ses positions retranchées des réalités qu'elle compte pérenniser en tirant le sang des pierres, s'apparente à du proxénétisme. La remise en perspective de la loi des 75% en est la preuve. On prend souvent la facilité de dire qu'au-delà de cinquante pour cent d'impôt sur le revenu des ménages, on entre dans un régime de type communiste. La soviétisation avérée de la République française depuis la Libération l'autorise. Le prédécesseur de François Normal, qui penchait plutôt pour les néo-cons, s'en était ému au point de limiter les contributions directes de chacun à la moitié de ses revenus. Le chiffre se calculant après clôture de l'année fiscale, il arrivait que certains contribuables se voient rembourser un trop-perçu, ce qui enrageait tous ceux qui ne heurtaient pas le dit-bouclier, se gardant bien d'expliquer aux "pauvres" que le "riche contribuable" avait quand même donné la moitié de ce qu'il avait gagné. Qui se souvient que l'impôt sur le revenu fut décrété en 1914 pour améliorer les finances d'un Etat qui faisait face à l'accumulation des périls mais que sa progressivité fut contestée alors au motif qu'elle risquait de rétablir au bas de l'échelle sociale les privilèges supprimés en haut lors de la réforme fiscale de la Révolution (Marcel Marion¹). Nous y sommes en plein. Comme le disait JC Maitrot, « le contribuable veut que l'État lui épargne des charges financières trop lourdes, mais de manière paradoxale, le citoyen (qui est aussi contribuable) entend voir accroître les prestations dont il pourra bénéficier, prestations fournies par les personnes publiques et financées par l'impôt ». Tant que le citoyen reste contribuable direct, ce paradoxe demeure un frein à la pression fiscale de l'Assemblée nationale. Quand il ne l'est plus - et la moitié des ménages ne contribue pas à l'IRPP - la population en jachère met en coupe réglée la population en culture par la simple règle démocratique, un homme, une voix.

Les perspectives financières de l'année commencée sont mauvaises d'où qu'on les tire. Les anticipations du gouvernement qui ont servi à établir le taux de prédation de l'Etat pour l'exercice budgétaire sont fausses, et les rentrées fiscales insuffisantes à dépenses constantes. S'ajoute à ce constat comptable, le drainage nié des contribuables les plus riches vers l'étranger et celui, moins effectif en termes de rôle, des jeunes entrepreneurs qui partent abriter leurs espérances sous des cieux accueillants. Fureur des proxénètes qui voient le trottoir s'éclaircir. Faudra-t-il se résoudre à terminer les subventions, les fromages, les niches, les privilèges et exonérations, et tout ce qui s'apparente à du vol légal ? On prend au travail les disponibilités nécessaires à l'entretien des oisifs et des assistés qui représentent un capital électoral considérable qu'il est avisé de transformer en clientèle. Ce capital ne diminue pas - on pensait même l'accroître par le vote étranger - et le disponible rétrécit en conséquence d'une politique hostile à la valeur ajoutée. Alors que faire ? Fermer les frontières ? Lancer la police fiscale dans les présumés paradis fiscaux pour y débusquer les émigrés ? Saisir leurs biens et les vendre à l'encan comme biens nationaux ? Ce serait loger la classe politique en châteaux comme les métayers de l'Ancien régime. Déchoir les absents de leur nationalité française ? Idiot, c'est impossible, même pour la pourriture carcérale. Reste à séquestrer l'épargne résidente. Nul n'y songe ? Alors qu'on entend régulièrement tel haut-fonctionnaire, tel ministre mettre en face de la Dette la masse épargnée par les ménages ?

On pense aussi taxer à l'américaine toute l'assiette fiscale où qu'elle se trouve au taux national, sous déduction des contributions versées à résidence selon convention bilatérale ad hoc. Pour éviter la capitation universelle des ressortissants français, il serait avisé au-delà d'un certain niveau de réussite de laisser tomber sa nationalité française ou d'en prendre une seconde. Certains l'ont fait avant Gérard Depardieu, l'idée est en chemin dans le milieu expatrié et la défaisance serait générale si une telle mesure de rétorsion passait au Palais Bourbon. Bon vent et réciproquement, la patrie s'emporte dans son coeur ; outre le fait que ses contours peuvent ne pas coïncider avec les limites de l'Etat qui l'exploite, il n'est pas besoin d'un passeport pour s'en assurer. Quand donc les hommes politiques s'exileront-ils à leur tour, laissant derrière eux leurs prébendes et l'appel à l'impôt qui les finance ? On pourrait peut-être s'en occuper ! Aux Kerguelen toujours ! L'État-nation n'a plus grand avenir quand il dévore son peuple. Toute l'histoire nous le montre.


(1) «La progressivité épargne des millions de citoyens pour en accabler quelques milliers». Cette progressivité risquait de rétablir au bas de l'échelle sociale les privilèges supprimés en haut et de rompre alors avec l'esprit révolutionnaire de 1789 (l'article excellent et complet sur l'impôt de 1914 ici).


vendredi 4 janvier 2013

Au ridicule nul n'est tenu !

massacre de cerf
La charnière du nouvel an grince pour le gouvernement français. Après la paire de claques du Conseil constitutionnel qui a fait marrer la Planète - la simple idée de taxer à 75% les revenus dépassant un million de dollars (c'est ce qui fut retenu de la loi à l'étranger) frisait le grotesque marxiste, tendance Groucho. Sur ces entrefaites, le Csar de toutes les Russies prend un oukaze de naturalisation d'Obélix Depardieu, son pote à lui, une façon tudesque d'envoyer ch... le Muet du Quai sur les affaires en cours, Syrie d'abord. La mèche lente du complot international avait fusé quand apparut sur les planches de la soirée Miss France, célébrant l'éternelle beauté française, le parrain des fuyards fiscaux fêté comme un messie ; Alain Delon réapparaissant à la soirée de la Saint-Sylvestre chez le délicat Patrick Sébastien en protecteur attendri des arts et cuisses du cirque, ôtait le doute sur une déstabilisation rampante. La loi des séries a voulu que la promotion dans l'Ordre National du Mérite décore au premier de l'an deux évadés du fisc notoires, Tsonga et Gasquet, pour vol à la raquette ! A faire se rouler par terre nos lointains expatriés français. Le cabinet Ayrault avait commencé l'Avent dans les inconvénients d'une communication boiteuse, il le termine au massacre, comme on dit en vènerie !

Chaque semaine apporte son pain au bouffon. A tel point que les patrons des médias ne vont pas tarder à réduire fortement les salaires des échotiers politiques tant le travail est devenu facile ; à la portée du premier stagiaire venu. En souhaitez-vous l'augure ?

Le retour de ma concubine au manche du pouvoir ? Aucune allusion vaseuse permise. Le silence de Thomas H. sur Madame de Maintenant sera-il acquis par un commandement prestigieux au sein des forces judiciaires ? Fera-t-on taire le fougueux Mélenchon en l'envoyant ambassader à Caracas pour y superviser la transition chaviste ? Hamon à la Havane ? La galette des rois de l'Elysée sera-t-elle remplacée par un clafoutis aux cerises en mémoire de la Commune ? Faudra-t-il exhumer l'abbé Pierre pour contrer les revendications en paternité de X, Y ou Z, surtout Z. ? La marche contre le mariage gay et ses avancées collatérales s'annonce-t-elle fournie qu'on va remanier la chancellerie coupable d'avoir mésestimé la vague de fond, et nommer le Garde des Sceaux, gouverneur de Wallis & Futuna, elle en a déjà le fond d'écran total ! Et tant qu'à faire, Montebourg en ambassadeur extraordinaire des Terres australes et antarctiques pour faire contrepoids à Michel Rocard arctiquisé par Nicolas Sarkozy ! Il y a beaucoup de spinning en vue pour nous voiler l'inquiétant.
Nous courons à l'Espagne. Tous nos chiffres 2013 sont archi-faux. On ne pourra maquiller longtemps les réalités, amuser le tapis par des dépenses clientélistes non-financées en contrepartie d'annonces de contention budgétaire non exécutées. A tirer le diable par la queue, au plus mauvais moment il se retourne et vous mord !

Ce pays doute terriblement. Aucun homme politique n'a la cote, et quand le chancelier Merkel reste le personnage préféré des Allemands, où se trouve notre président dans la liste ? Les Français attendaient le réenchantement en quittant le vulgaire, et qu'on leur récite le projet de la France, celui qu'ils aiment entendre. On leur parle de pissotières pagnolesques, d'outrages coloniaux, d'abominables riches des neiges, d'obéissance au roi de Prusse. Malgré la pose, reins cambrés, torse bombé, menton voulant, manche juste et cravate droite, nous n'avons pas Vladimir Poutine à l'Elysée.
Séquence explicative ci-dessous ou comment Mittal aurait pu être traité dans l'affaire de Florange. C'est du Poutine, dit le commentaire. Effectivement je ne vois aucun de nos apparatchiks dans le rôle. Il en a de la chance le Depardieu (on me dit dans l'oreillette que le Monténégro l'a aussi réclamé !) :



Dreuz Info communique la liste des Emigrés les mieux connus:

- Jean Alesi, réside en Suisse
- Marion Bartoli, réside en Suisse
- Julien Benneteau, réside en Suisse
- Arnaud Boetsch, réside en Suisse
- Arnaud Clement, réside en Suisse
- Nicolas Escudé, réside en Suisse
- Guy Forget, réside en Suisse
- Richard Gasquet, réside en Suisse
- Jean-Claude Killy, réside en Suisse
- Henri Leconte, réside en Suisse
- Sébastien Loeb, réside en Suisse
- Paul-Henri Mathieu, réside en Suisse
- Gaël Monfils, réside en Suisse
- Christophe Moreau, réside en Suisse
- Amélie Mauresmo, réside à Genève en Suisse
- Stéphane Peterhansel, réside en Suisse
- Cédric Pioline, réside en Suisse
- Alain Prost, réside en Suisse
- Fabrice Santoro, réside en Suisse
- Florent Serra, réside en Suisse
- Gilles Simon, réside en Suisse
- Jo-Wilfried Tsonga, réside en Suisse
- Vincent Rives, réside en Irlande
- Jean-Philippe Gatien , réside au Delaware aux Etats Unis
- Charles Aznavour, réside en Suisse
- David Hallyday, réside en Suisse
- Johnny Hallyday, réside à Gstaad en Suisse
- Patricia Kaas, réside en Suisse
- Florent Pagny, réside en Patagonie argentine
- Michel Polnareff, réside aux Etats-Unis
- Marie Laforêt, résidente et citoyenne suisse
- Renaud réside à Londres
- Yannick Noah, réside aux USA (le « personnage préféré des français…!!!)
- Daniel Auteuil, réside en Belgique
- Emmanuelle Béart réside en Belgique (la donneuse de leçons pour les « sans papiers en France »)
- Laetitia Casta, réside au Royaume-Uni
- José Garcia, réside en Belgique
- David Habibi, réside au Canada
- Alain Delon, résident et citoyen suisse
- Anne-Marie Mitterrand, réside en Belgique
- Christian Jacq, réside en Suisse
- Marc Levy, réside au Royaume-Uni
- Michel Houellebecq, réside en Espagne (en Irlande auparavant)
- Jacques Badin (Carrefour) réside à Bruxelles
- Thomas Bata (marque de chaussures Bata) réside en Suisse
- Famille Baud (dont Jean Baud), (marques Franprix et Leader Price), résident en Suisse
- Lotfi Belhassine, (président d’Air Liberté), réside en Belgique. Il a fui la France car l’ISF représentait 93% de ses revenus
- Claude Berda (AB Groupe), réside à Cologny en Suisse
- Des membres de la famille Bich (Groupe Bic) résident en Suisse
- Michèle Bleustein-Blanchet, une des héritières de Publicis, réside à Cologny en Suisse
- Corinne Bouygues, réside à Genève en Suisse
- Pierre Castel, PDG du groupe Castel Frères (Cristalline, Thonon, Vichy-Célestins, 33Export, Saint-Yorre) réside près du Lac Leman en Suisse
- Des membres de la famille Mulliez (Auchan, Décathlon, Mondial Moquette, Norauto et Kiabi), résident en Belgique
- Georges Cohen, groupe Sogeti (informatique et armement), réside en Suisse
- Bernard Darty, fondateur de Darty, réside en Belgique
- Jean-Louis David, fondateur des salons de coiffure, réside en Suisse.
- Des membres de la famille Defforey, à l’origine de la société Carrefour, résident en Belgique
- Des membres de la famille Despature, dont Paul-Georges Despature, propriétaire des marques Damart et Somfy, résident en Suisse et en Belgique
- Paul Dubrulle, (co-créateur du Groupe Accor) et ancien sénateur-maire de Fontainebleau, réside à Cologny en Suisse
- Des membres de la famille Ducros résident à Cologny en Suisse
- Pierre-François Grimaldi (iBazar), réside en Belgique
- Eric Guerlain (Groupe Christian Dior), réside en Grande-Bretagne
- Daniel Hechter, créateur de mode, réside en Suisse
- Philippe Hersant (groupe Hersant presse) réside en Belgique
- Robert Louis-Dreyfus et des héritiers Louis-Dreyfus (Groupe Louis-Dreyfus, Olympique de Marseille) résident à Zurich en Suisse
- Des membres de la famille Mimram, dont Jean-Claude Mimram, (Compagnie sucrière sénégalaise…) résident à Gstaad en Suisse
- Alexandra Pereyre de Nonancourt et des membres de la famille, (propriétaire des champagnes Laurent-Perrier), résident en Suisse
- Denis Payre, (fondateur de Business Objects), réside en Belgique ou il a démarré une nouvelle société, Kiala, qui a embauché 100 personnes
- Des membres de la famille Peugeot, (Groupe PSA), résident en Suisse
- Jean Pigozzi, (héritier des voitures Simca), réside en Suisse
- Michel Reybier, (ancien PDG de Justin Bridou, Cochonou, Aoste), réside en Suisse
- Jacques Tajan, (ancien premier commissaire-priseur de France), réside en Belgique
- Des membres de la famille Wertheimer, (Chanel), résident à Cologny en Suisse
- Antoine Zacharias, (ancien PDG de Vinci), réside à Genève en Suisse
- Roger Zannier, (Kookaï, Z, Kenzo, Oxbow, Chipie et Absorba), réside à Cologny en Suisse
- Alain Ducasse, cuisinier, a troqué sa nationalité française pour rejoindre Monaco
- Famille Primat (Schlumberger Limited)
- Benjamin de Rothschild (Groupe financier Edmond de Rotschild)
- Famille Lescure (Seb, Tefal, Rowenta, Krups, Moulinex, Calor… )
- Famille Murray
- Nicolas Puech (Hermès…)
- Famille Zorbibe (Lancel)
- Famille Lejeune (SEITA…)
- Philippe Jabre (Jabre Capital Partners)
- Famille Harari (laboratoire Negma)
- Famille Taittinger (Champagne Taittinger)
- Denis Dumont (Enseigne Grand Frais)
- Michel Lacoste (Vêtements Lacoste)
- Nicole Bru-Magniez (Laboratoire UPSA)
- Alain Duménil (Acanthe Développement)
- Bruno Moineville (Réseaux câblés de France)
- Hugues de Montfalcon de Flaxieu (Maxiris)
- Christian Picart (Buffalo Grill)
- Thierry Roussel (Carat Group, SGFC, Onassis)
- Paul Dubrule (Accor)
- Maurice et David Giraud (Pierre et Vacances)
- Jérôme De Witt (Horlogerie De Witt)
- Dominique Frémont (Mauboussin)
- Philippe Jaffré, ancien président d'Elf-Aquitaine, (décédé)

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour www.Dreuz.info

S'y ajouterait Edouard de Rothschild, actionnaire de référence de Libération qui a pris la nationalité israélienne au moment où Michèle Laroque, compagne de F. Baroin, rentrait d'exil fiscal au Delaware ; aucun rapport ! Il ne faut pas oublier Loïk Le Floch-Prigent, exilé en préventive au Togo pour escroquerie en bande organisée (sa spécialité). Brigitte Bardot menace l'Elysée de demander la nationalité russe si M. Hollande ne guérit par les éléphantes lyonnaises de leur phtisie.
Et tant d'autres moins connus qui connaissent par coeur les horaires des TGV.

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