lundi 31 juillet 2006

Défense et perspectives (1)

Dans l'AF2000 du 20 juillet M. Pierre Pujo appelait la France à plus d'ardeur dans la défense du Liban et terminait ainsi :
"On souhaite que la France trouve les appuis diplomatiques nécessaires pour faire entendre la voix de la raison ; mais elle doit aussi accroître sa puissance militaire : c’est la seule qui compte en cas de conflit. Dire que certains chez nous, à l’occasion du Quatorze-Juillet, ont demandé une réduction du budget des Armées. Les insensés !"

la Duquesne
C'est l'occasion de mettre la question militaire sur la table. Une armée pour quoi faire, avec et contre qui. Selon le faisceau de réponses on obtient un format d'armée assez bien défini. Il manquerait un paramètre sérieux : une armée pour combien d'euros. Car on peut soutenir que l'accroissement des crédits militaires n’augure en rien d'une meilleure utilisation de la force. Raisonner en quantités ou en crédits marque une régression vers l'offensive à outrance du général Nivelle. Si vous ne prenez pas la cote avec dix mille goumiers, mettez-en donc vingt mille.

Premier volet de notre aimable harcèlement (teasing).

Une armée pour quoi faire ?


- Participer à la défense de l'Europe occidentale
- Défendre nos intérêts spécifiques à l'Outremer

Europe occidentale.
Nous avons beaucoup d'amis en Europe, et pas moins de contempteurs. La défense de notre territoire, à moins de vouloir gagner encore une fois la guerre chez nous avec les dévastations que nous savons, nous oblige à nous projeter en avant de nos frontières sur le territoire de nos amis, pour affronter la menace. Nos amis étant au même niveau de développement que nous et enfermés aussi dans les mêmes contraintes budgétaires, il tombe sous le sens que cette défense de la France, finisterre de la péninsule européenne, doit se faire dans une alliance militaire, avec si possible un commandement intégré permanent.

Remarquons en outre que la position géographique de la France l'oblige moralement à faire vivre une telle alliance, sauf à adopter une posture noiseuse de défiance, amoindrissant ce faisant les capacités de réaction de ses propres voisins. Le dispositif atlantique est une bonne solution, éprouvée et bénéficiant d'une réputation d'efficacité qui accroît la crainte qu'il inspire, ce qui est le premier effet recherché par une alliance. La position bizarre de la France "dedans-dehors" est parfaitement ridicule, dès lors que depuis 1966, année de la grosse colère gaullienne, la France n'est jamais intervenue de son propre mouvement en périphérie du dispositif atlantique pour défendre des intérêts particuliers. Les projections opérées le furent toutes au-delà de la zone d'effort atlantique, Tibesti, Katanga, Somalie, Liban et maintenant Côte d'Ivoire. Ce qui prouve en creux que l'intégration atlantique ne nous aurait en rien privé de cette liberté d'intervention. L'Angleterre est allé aux Malouines sans demander la permission à Norfolk.

Les missions européennes, au-delà d'une improbable menace sur la ligne Oder-Neisse, sont de deux ordres :
- Sûreté du territoire (terrorisme)
- Défense des couloirs d'énergie

La première implique une étroite coopération internationale entre services de confiance au plus loin possible, et au-delà en fonction des intérêts tiers. La seconde est également d'exécution commune, puisque les atterrages sont transnationaux, et ces couloirs très dispersés. Une marine nationale d'une puissance moyenne n'y peut suffire sauf à ne couvrir que le dernier tronçon, le moins menacé.
Nous considérons que la posture française à l'OTAN est une arrogance de coq et ne correspond pas aux réalités. Elle est en plus pénalisante pour nos industries.

Outremer.
Oui, nous avons des intérêts lointains pour la simple raison que nous avons éparpillé des possessions sur toutes les mers du monde, et que nous devons notre protection à nos ressortissants. A moins de nous retirer carrément de ces territoires, nous devons affecter des moyens conséquents à leur sûreté, articulant les points d'appui permanents que l'on qualifiait autrefois de bases, et les moyens mobiles d'intimidation/intervention.

La distribution internationale de la souveraineté économique sur les océans nous laissent d'immenses superficies maritimes qu'il faut pouvoir surveiller quand nécessaire, surtout pour en gérer les richesses halieutiques au moment où la ressource disparaît au large de la Métropole.
On voit déjà que par leur désignation même ces territoires passent sous la responsabilité de notre armée de mer.

Dans un second volet nous détaillerons les moyens nécessaires à toutes ces missions. Dans un troisième, l'environnement allié et le format français qui en découle.


Post scriptum : Dissuasion.
Avant de tourner la page, il faut faire un sort à l'arme nucléaire. La dissuasion choisie par la France visait à la sanctuarisation de son territoire par la menace de représailles chez l'agresseur sans commune mesure avec le gain stratégique visé par lui en nous attaquant. On peut débattre des heures sur la validité du concept, à défaut de ne l'avoir jamais vu en oeuvre (heureusement). On ne peut non plus décréter que la menace a disparu parce que les délais de développement sont longs et que nul ne sait ce qu'il adviendra sur notre planète surchauffée dans tous les sens du terme.

Incidemment se pose la question de la mise à niveau de cette dissuasion. Bien que de rester en pointe dans ce domaine spécial flatte l'orgueil national, il conviendra de peser le coût de l'actualisation rapporté au principe même de ce déploiement. On dissuade ou pas. Le Hezbollah nous démontre qu'avec des boîtes de conserve emmanchées à la cuisine, on peut terroriser la population d'un agresseur !

Deux choses sont certaines : compte tenu de l'ancienneté des investissements et de la réduction du format dissuasif qui a été durci, l'arsenal atomique est notre arme la moins chère par rapport à l'effet produit. En outre, malgré nos revers économiques et notre situation financière précarisée, il nous garantit le siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU.
Son inclusion ou son exclusion dans le schéma militaire français est donc un choix de politique étrangère. Il semble qu'il y ait consensus dans la nation pour l'y maintenir.

samedi 29 juillet 2006

Israël, nation sans dessein

Aussi loin que je remonte dans mes entretiens avec des Juifs de Palestine, de France ou d'ailleurs, je ne peux me rappeler d'avoir entendu l'exposé d'une politique régionale d'Israël au sein du Moyen-Orient. Par contre on m'a déroulé tous les aspects d'une politique de sécurité active par la domination des voisins, séparés ou imbriqués, le parangon étant - il y a quelques années quand même - Eretz Israël de la mer au Jourdain, les populations aborigènes étant déplacées et recueillies le moins mal commodément possible sur crédits internationaux, au Sinaï et en Transjordanie. Et après ? Il ne me fut jamais répondu à cet "et après ?".

Sans doute était-il rêvé quelque "par après" retranché sur le ruisseau de l'Est, derrière un fossé stratégique et incinérateur des imprudents, derrière une ligne Maginot, mais automatique, du Golan à la Méditerranée, et à l’ombre des bunkers alignés ensuite jusqu'en Egypte dans le cas bien improbable où les vaincus voudraient reprendre pied. Et toute la frontière Sud derrière une ligne électrique Challe infranchissable. Et après ?

Après ? Cela aurait pu être le nouveau jardin d'Eden, vert et opulent. Les Arabes déportés sous les tentes parmi leurs chèvres, les fils de Sion auraient eu enfin toute l'eau de la Cisjordanie, jusqu'à pouvoir mettre les bas vallons en rizières, et profiter enfin sans intrus de la Terre Promise ! Les lieux saints auraient été la cerise sur le clafoutis par le tourisme mondial qu'ils auraient attiré. C'était un rêve d'enfant suprémaciste. Irréalisable, jamais !

L'Israël sur Chenilles est capable de vaincre chacun de ses ennemis actuels ou futurs qu'il ne fera qu'accroître le nombre de ceux qui entendent lui résister par tous moyens, y compris les pires. Le dilemme est de n'avoir aucune politique d'insertion pacifique dans sa région, et pas d'alternative philosophique à la Mécanique qui accumule les victoires nourrissant automatiquement la guerre. A continuer ainsi, des esprits avisés lui prédisent le destin de la France en Algérie. L'affaire s'est terminée par un exode ! D'autres esprits moins spéculatifs oeuvrent à cela sans interruption qualifiant cet Etat de tumeur.

Une philosophie politique d'insertion doit englober tous les atouts disponibles. Ils sont nombreux. Le génie développeur israélite ne peut se déployer complètement sans le recours à la main d’œuvre palestinienne. En retour le haut niveau d’éducation des Palestiniens, comparativement à celui de leurs cousins de la zone, tirera tout bénéfice d’une saine compétition sur les marchés, a fortiori d’alliances d’entreprises de pointe.

Mais une politique d’insertion ne peut que se fonder sur la justice d'abord, même s'il est convenu de ne pouvoir y atteindre universellement du premier coup dans un dispositif de paix, et de parfaire les premières approximations au fur et à mesure. A partir de la justice, il faut créer la confiance dans l'environnement existant.

Dans le passé, on a pu voir Israël entrer en négociation avec ses adversaires mais n'avoir aucun interlocuteur de bonne foi et se refermer comme une huître. A un autre moment ce fut la Ligue Arabe au seuil d'une négociation globale très bien préparée dont la démarche fut dynamitée par des actes terroristes. On a surtout vu descendre le raïs d'Egypte d'un avion de la RAU sur le tarmac de Tel Aviv pour venir faire la paix. En vain. La plus grosse occasion manquée par les boutiquiers de Tel Aviv.
On sait d'expérience que les protagonistes ne se prêtent aucune confiance. Il faudra donc intercaler des tiers de bonne volonté non impliqués dans la région et soutenus indéfectiblement par des puissances qui comptent. Il y en a. Mais il faut revenir au préalable incontournable : l'insertion juste de la Nation juive constituée en Etat au Proche Orient.

Epargnons-nous le feu des décisions et complaisances malheureuses du départ, les délires sionistes et ce postulat de terres vacantes au retrait de l'Empire ottoman. Laissons également de côté la Feuille de Route du président Bush qui a la curiosité d'être une route sans aucune destination, sauf à longer un Mur !

Israël a le droit d'être là, non par le droit historique au retour - quels massacres si on l'appliquait globalement au monde entier - mais par le droit du plus fort au moment de la négociation, principe éternel n'en déplaise aux Lumières, et aux ligues qui les étouffent comme du lierre.
Nonobstant, le droit de toute nation de se constituer en Etat est limité par le droit identique et réciproque de toute nation voisine. Il y a donc forcément guerre ou partage. A commencer par la terre nourricière et l'eau. Tant qu'Israël n'aura pas consenti à partager les nappes phréatiques qu'il capte, il n'y aura pas d'issue. La question étant essentiellement technique et non une posture de gloire ou d'honneur, on peut raisonnablement croire aboutir sur ce chapitre. Ce partage sera aussi la preuve tangible qu'Israël a le projet de terminer son insertion dans la région pacifiquement.

La terre nourricière porte des hommes et ne sert qu'à cela. L'espace en débat est vraiment limité et ne pourra satisfaire toutes les ambitions, que ce soit pour les Juifs de coloniser chaque lieu dit dans Bible, pour les Palestiniens de ramener tous les leurs, réfugiés dans des camps autour d'eux, encore moins pour reprendre le foncier qui leur appartenait il y a plus de cinquante ans. Même si de chaque bord on laisse de côté les hystéries religieuses, c'est sur la répartition de l'espace que la négociation se fragilisera. Certes on aboutira à des compromis bancals permettant de signer un texte in fine, mais l'exiguïté de la terre promise à chacun sera la braise chaude d'un futur incendie. Nous parjurant de la promesse de ne point remonter aux débuts de la Question juive, il est quand même utile de revenir à la Palestine britannique d'avant-guerre. Et l'on s'aperçoit qu'elle a tout pour réussir, et d'abord l'espace. En voici la carte:
Palestine historique
Du moins n'en gardons-nous que la partie utile puisque nous n'avons pas l'intention de "contenir" l'empire mésopotamien en pleine débandade, ni le royaume séoudien des sables en situation précaire. La carte de la vraie Palestine correspond à la terre promise historique ! Youppie ! (c'est involontaire)
Elle déborde sur la Transjordanie ? Certes, mais ce nom est récent, et le Cis/Trans une création du Foreign Office pour administrer plus commodément des districts déparés par la faille du Jourdain. Si l'on comble le Jourdain, on obtient l'espace nécessaire. Finalement cela revient à retourner la Cisjordanie pour sa plus grande partie au royaume hachémite, et annuler le lâche abandon du roi Hussein à qui personne n'en demandait tant. Mais à condition que le royaume veuille bien se transformer en monarchie réellement parlementaire afin de prendre en compte les intérêts et surtout les espérances de la population la plus nombreuse, les Palestiniens. La reine est déjà palestinienne.

Armes de JordanieLe roi Abdallah II est donc la clef, et ce faisant il se constituera une légitimité historique bien supérieure à la couronne de fer blanc qui avait été vendue à son grand-père par le Bureau indien de sa gracieuse Majesté.
Sachant l'extension territoriale possible, on pourrait dès lors soulager certains pays de leurs camps de réfugiés, permettre des ajustements de frontière à l'Ouest pour contenter certaines communautés juives, et partager l'eau équitablement. S'il y a un peu plus de place, tout devient possible. Ce n'est pas de bon vouloir qu'il est ici question, mais de vouloir forcer le destin. Le concours terrorisme aveugle-représailles massives ne peut durer plus longtemps.

L'histoire peut convoquer des désastres par obstination.
Il ne resterait plus alors que la Carinthie !!!

Une bonne synthèse de la "création" du pouvoir arabe sur les restes de l'épopée turque : http://www.solidariteetprogres.org/spip/article.php3?id_article=2111

jeudi 27 juillet 2006

Derniers jours pour l'université d'été

aux armes de Parme
Venez vous instruire au coeur de l'Histoire !
Aux armes du prince hôte !


Derniers jours pour réserver au Camp Maxime Real Del Sarte du 17 août 2006 à Lignières
Il reste quelques places mais cette édition est déjà un succès par le niveau d'inscriptions.

Rappel des objectifs du CMRDS

1/ Dispenser une formation d'Action française et royaliste.

* D'Action française en ce qu'elle veut contribuer à l'instauration d'une monarchie traditionnelle, héréditaire, anti-parlementaire et décentralisée en France.

* Royaliste en ce qu'elle entend promouvoir une société conforme aux principes du catholicisme social et défendre l'héritage culturel capétien.

2/ Etre un lieu de rencontre et de débats entre les acteurs du royalisme contemporain, par l'enseignement ou par la confrontation d'expériences.

3/ Former les futurs cadres du royalisme mais aussi de la société française de demain : élus lycéens et étudiants, syndicalistes, élus locaux... En cela, le CMRDS vise à être une véritable école de l'engagement politique et civique.



Outre cela et compte-tenu de la diversité des angles d'approche de la cause monarchiste, cette université d'été de dix jours permet aussi de se situer soi-même dans le Mouvement, et de se faire des amis royalistes de qualité AOC.

cmrds lignières

Retardataires, inscrivez-vous sur le site http://cmrds.canalblog.com
sinon au 01 40 39 92 06.


CMRDS-2006

mardi 25 juillet 2006

Recoudre les Sykes-Picot

On parle ces jours-ci d'une force d'interposition musclée entre Israël et le Sud Liban, ce qui indiquerait une préférence pour un groupement OTAN, plutôt qu'une ou deux divisions onusiennes formées de bric et de broc ou de biélorusses.
Le groupement OTAN serait - sous toute réserve - constitué par la Grande Bretagne, la France, l'Allemagne, la Turquie et l'Italie. Si l'on excepte cette dernière, on retrouvera tous les acteurs du dépeçage de l'Empire ottoman.

D'où ils nous observent François Georges-Picot et sir Mark Sykes doivent parler du bon vieux temps et de l'impéritie de leurs successeurs, incapables en quatrevingt-dix ans tout juste, de stabiliser une région qu'ils avaient dominée complètement.
Ce 16 mai 1916 à Londres, les provinces arabes de l'empire vermoulu sont découpées discrètement en cinq zones avec beaucoup de présomption. Du nord au sud, on trouve une zone française exclusive formée du Liban d'aujourd'hui, de la côte syrienne au nord et de la Cilicie turque ou sandjak d'Alexandrette. Une langue territoriale s'étire vers l'est sur le pays kurde. A l'évidence, ni Sykes ni Picot n'étaient allés voir sur place. Ce pays kurde sera investi plus tard par le Lawrence d'Arabie français que fut Pierre Rondot, le père du maître-espion qui a défrayé la chronique politique dans l'affaire Clearstream.


Au-dessous d'elle la Haute Mésopotamie est partagée entre une Zone arabe A sous influence française comportant le nord de la Syrie et le vilayet de Mossoul; et une Zone arabe B sous influence anglaise, comprenant le sud de la Syrie, et la grande Palestine (Cis et Transjordanie).
Les Anglais prennent sous leur administration directe la Basse Mésopotamie avec le futur Koweït, et toute la Côte des Pirates qui le prolonge le long du Golfe persique jusqu'à Oman.
Reste sans doute un désaccord sur la côte palestinienne (zone brune de la carte) puisque elle tombe sous administration internationale, preuve d'appétits inassouvis. Peut-être commençait-on à parler d'un point d'ancrage au retour de la Diaspora juive, ou d'un cheminement ferroviaire entre le Levant et l'Egypte par l'ancienne Philistie. Les villes dominantes alors sont Saint-Jean-d'Acre, Haïfa et Jérusalem.

Les effets de l'accord Sykes-Picot se sont éteints successivement comme suit :
Le vilayet de Mossoul rendu aux Turcs par le traité de Lausanne fut confisqué par l'Angleterre qui l'incorpora à l'Irak. La France fut chassée de Cilicie par délibération du parlement local d'Alexandrette en 1939. Le mandat français sur la Syrie imposé par la force aux Arabes qui, libérés des Ottomans n'entendaient passer sous le joug français, débouchera sur l'indépendance effective du pays en 1946, divisé de part et d'autre de l'Anti-Liban au profit des Chrétiens. Les Syriens nous en gardent une dent jusqu'à maintenant.

La Palestine sous contrôle anglais où se développera le Foyer Juif de lord Balfour, sera évacuée en novembre 1947 après avoir connu de grandes émeutes anti-juives en 1920, 1929, 1935 et 1939. La guerre judéo-arabe de 1948 et le partage qui s'ensuivra, présideront à la situation inextricable que l'on connaît aujourd'hui, qui ne se règlera que par un chacun chez soi, bien que réputé incompatible avec les valeurs onusiennes d'universalité en toutes choses, sinon par un grand malheur dont nous avons régulièrement un avant-goût, au principe que tout finit par s'arranger, même mal.

Pour faire savant, disons que les Britanniques fondèrent entretemps sur leur zone B deux royaumes tenus par la même maison hachémite. Seul a survécu le royaume bédouin de Jordanie qui est devenu majoritairement palestinien. La reine est d'ailleurs palestinienne. L'Irak a quitté l'influence anglaise en 1958, après le coup d'état républicain de Kassem pour se rapprocher de la France et de l'URSS. Les émirats de la Côte des Pirates ont été lâchés par Londres plus tardivement, entre 1968 et 1971.

Quand on regarde la situation de la région en 2006, on peut dire que l'Occident aurait mieux fait de s'abstenir au sortir de la Première Guerre mondiale quoiqu'il ait pu advenir de l'Empire ottoman, rongé de l'intérieur et incapable de se maintenir sur ses possessions historiques. La civilisation arabe était suffisamment riche et ancienne pour qu'elle trouve seule ses équilibres entre divers intérêts même antagonistes et laisse dans le flou - comme elle sait si bien le faire - les recoins ingérables de sa planète verte. Malheureusement pour cette région, on y découvrit du pétrole ; presque partout sauf sous la Terre Promise, Dieu est un farceur. Le Moyen Orient changea de maîtres.
Les maîtres habitaient loin et les peuples arabes ne les intéressaient pas. Paradoxalement, la plupart des magnats pétroliers lancèrent des fondations charitables dans leurs pays d'origine, au même moment qu'ils suscitaient des tyrans pour mieux tenir leurs concessions ; et de l'or noir extrait firent des gratte-ciels ! On peut superposer à ce paradoxe l'image des Twin Towers ardentes du Onze Septembre.

Quatreving-dix ans après la bataille des Dardanelles, on va supplier les Turcs de venir patrouiller la montagne libanaise pour mettre au pas les Shias qui à leur époque n'auraient pas osé lever les yeux, mais qui sont devenus maintenant de vaillants martyrs de la Résistance arabe !

Rendre les Turcs indispensables n'est-ce pas faire l'erreur en sens inverse ? Ils représentent déjà le mâle dominant de la région et depuis l'effondrement de l'Irak baassiste leurs ambitions sont affichées. Pourquoi ne pas leur rendre aussi le vilayet de Mossoul confisqué injustement malgré les accords de Lausanne de 1923 ? Cela ferait un morceau de moins à recoudre en Irak ! On pourrait aussi les laisser se rapprocher du Kurdistan irakien qu'ils ont déjà investi économiquement, et qui défiant les lois de la géographie, regarde vers l'Anatolie occidentale, les Echelles et par-delà vers l'Europe.
Ne resterait que la basse Mésopotamie à partager entre Sunnites et Chiites irakiens. Facile, chacun ses puits. Et les boys qui commencent à péter les plombs rentreraient enfin au Kansas !
Est-ce dans le plan de Condoleezza Rice pour faire du neuf ?

Dans la foulée, on reprend nos Juifs à qui on offrira la verte Carinthie qui regorge d'eau, leur retirant ce faisant tout motif hydraulique d'expansion chez leurs voisins.

Royaume Judaïque de Carinthie


On me dit dans l'oreillette qu'il y a déjà du monde en Carinthie, un demi-million de chapeaux verts et culottes en peau, et que c'est l'horrible Jörg Haider qui préside. Ca tombe bien, ça fait déjà dix fois moins que les Palestiniens, et les Juifs ont l'habitude de s'installer chez les autres. Et de plus le vilain Haider sera bien puni de ses rotomontades !

Mettez sur cale les Exodus !
AlstOm !

mercredi 19 juillet 2006

Le cèdre brûle

nuit d'artillerie navale
Dans L'Orient-Le Jour de ce matin je lisais l'éditorial de Issa Goraïeb dénonçant les enfantillages de la classe politique libanaise qui libérée de la tutelle syrienne est retournée à ses vomissements. Que penser à côté de cela de la collusion du vieux général Aoun avec le Hizbollah ?
Lisez l'édito complet en cliquant ici

Extrait:
" Comment diable Israël a-t-il fait pour convaincre le monde qu’il était le mieux désigné pour mettre en application la résolution 1559 de l’ONU ? Nous l’y avons tout simplement aidé par une incroyable accumulation d’erreurs, par nos inhibitions, nos contradictions et nos divisions, par notre incapacité de saisir la chance historique d’édifier un Liban nouveau que nous offrait la fin de l’occupation syrienne. Erreur générale, pour commencer, que tout ce temps perdu en vaines discussions, en manœuvres, en finasseries politiciennes, à la recherche de cette formule magique qui eût permis de désarmer le Hezbollah sans le désarmer tout à fait, en le désarmant absolument. Erreur, que l’ambiguïté érigée en règle de gouvernement sous couvert de consensus national, sans souci de la lassitude croissante des puissances ou des énormes périls que recelait l’entrée en éruption du volcan palestinien."

Mais je partage sa conclusion :
" Ce n’est pas en le cassant purement et simplement que l’on peut régler la complexe question du Liban."

Au-delà de l'autodéfense légitime et de la lutte internationale contre le terrorisme, on peut être surpris qu'un peuple qui se dit "choisi" et réputé parmi les plus fins et les plus intelligents du monde après les Chinois, ait choisi la dialectique guerrière de l'administration évangélique Bush, qui détient de pompon de la simplification.
La conduite de l'Affaire irakienne depuis le début est manichéenne, binaire. Elle aboutit au désastre actuel que ne masque même plus la manipulation de la communication. Des analyses de presse menées par des reporters chevronnés viennent de démontrer que les dommages subis cette année par les populations civiles sont au décuple - oui, décuple - de ce qui est annoncé par les Autorités qui n'en ont plus que le nom, protégées qu'elles sont dans les bunkers américains de la Zone Verte et que tous ignorent.

L'Irak aussi est un prototype - anglais celui-là - d'état multicommunautaire complexe. On n'imagine aucun mémoire futur d'ancien combattant américain cherchant à le décoder. Ils n'y comprennent toujours rien. Mais le Missouri ou le Kansas sont si loin ! Alors qu'Israël et le Liban se touchent. Et la même bêtise semble s'y donner rendez-vous.

Leurs hommes d'affaires juifs et libanais se croisent et se parlent dans les enceintes mercantiles et sur tous les comptoirs de négoce du monde. Ils ont de plus quelques communautés cousines de part et d'autre de la frontière. Et trois mille ans d'histoire commune !
Malgré cela, Ehoud Olmert qui paraissait si pénétré de son destin paisible saccage le pays d'une manière plus brutale encore que Rumsfeld ne le fit à Bagdad. Le marteau juif déborde tant la taille de l'enclume qu'on est en droit d'y voir une vengeance. Sentiment généralement désastreux pour celui qui le subit en son coeur car il lui ôte l'indispensable mesure dans son débat polémique.
Est-ce par dépit de voir le plan Sharon réduit en miettes ? Déteste-t-il être réveillé dans son premier sommeil par l'Etat-Major ? Quelque chose cloche dans le comportement du Premier ministre israélien. Ce gouvernement semble paniqué par la brièveté de la fenêtre de tir que lui a autorisée l'Occident

Qu'aura obtenu Israël en détruisant les Echelles du Levant et leur arrière-pays ? Un désert économique et commercial. Le Liban resuscité risquait-il de faire de l'ombre à la puissance économique du voisin ? Qui le sait ? Mais pour sûr, un supplément d'ennemis farouches et in fine une résurgence générale de l'antisémitisme, bien que cette folie destructrice n'ait rien à voir avec les Fils de Sion !
Quand le pasdaran Amahdinejad réclamait hier l'éradication d'Israël, on parlait de propos de tribune ; aujourd'hui c'est le grand ayatollah Khamenei qui parle de tumeur cancéreuse à extraire du Moyen-Orient ! Ils finiront par convaincre les indécis.

Qui pis est, le but affiché sera manqué ; les organisations terroristes se déplaceront plus loin mais toujours à portée de nuisance, soutenue inlassablement par les puissances qui les arment aujourd'hui.

Le chef de la Maison de France a exprimé sa douleur de voir le Liban à ce point pilonné.



Armes de la Maison Royale de France


Paris, le 17 juillet 2006


Les trois spiritualités monothéistes se rencontrent, s’imbriquent en un point géographique précis, car toutes sont issues d’un même point commun.
Salam, Shalom, la paix soit avec toi disait Melchisédech, Prince de Salem, Cité de la Paix.
Et le diable alors s’en mêle, la loi du talion revient sur le devant de la scène avec toutes ses horreurs dignes des dernières immondices des guerres d’il y a peu… 39-40, Afghanistan, Irak, Guantanamo, Pol Pot, Rwanda…
Dans l’escalade du talion pourquoi ne pas annihiler les sanctuaires de terroristes et leurs soutiens, pense-t-on tout bas ?
Folie des gouvernants, orgueil de l’homme qui croit détenir le pouvoir et ne peut utiliser sa puissance que par des armes pour détruire la vie.
Honte à cette humanité inhumaine de quelque côté qu’elle puisse se situer, prête à supprimer la beauté de la vie alors qu’il suffirait de tendre la main, Salam, Shalom, et que la paix demeure entre nous.


Henri
Comte de Paris
Duc de France

mardi 11 juillet 2006

La Toison d'or expliquée aux enfants

le moutonMon jeune fils qui parfois feuillette les grimoires m'a demandé quelle était cette breloque agricole que portent certains rois en sautoir et qui représente un mouton crevé pattes pendantes. Pas facile. Le plus simple est chronologique, n'en déplaise aux Modernes. En trois actes.

Acte 1.
Il était donc une fois un roi de la Grèce antique qui avait deux beaux enfants blonds, un garçon nommé Phrixos et une fille Hellê. Mais il s'ennuyait tant qu'il décida de renvoyer son épouse de race divine pour prendre une femme de la race des hommes un peu plus délurée. Elle lui donna deux enfants sombres et frisés qu'elle n'eut de cesse d'avantager en tous domaines au détriment des premiers enfants du roi. Ne parvenant pas à entamer l'amour du roi à leur égard elle monta une machination.
Elle ordonna aux semeuses de son royaume de faire griller les graines avant de les semer, ce qui provoqua la disette puisqu'à la date des moissons rien n'avait poussé. Elle embaucha alors un messager à prix d'or qui devait aller officiellement à Delphes consulter la fameuse Pythie sur les malheurs du royaume, mais qui devait en fait se cacher dans les bois tout le temps du voyage aller-retour et rapporter un soi-disant oracle demandant le sacrifice de Phrixos et de Hellê pour apaiser la colère des dieux agricoles.
Le roi n'y voulut consentir mais la foule du peuple affamé s'ameuta devant le palais et obtint que leur souverain exécute le terrible oracle, ce qu'il fit pour conserver son trône. Ce n'est pas bien.

Au matin du sacrifice les deux enfants furent conduits à l'autel pour l'égorgement. Phrixos leva la tête pour regarder une dernière fois le bleu du ciel avant de descendre aux noirs Enfers quand il aperçut une nuée dorée qui accourait vers eux pour bientôt les envelopper complètement.
Un gros bélier d'or s'était posé devant eux. La voix de leur déesse de mère qu'ils reconnurent leur enjoignit de grimper sur le bélier magique qu'elle envoyait exprès pour les sauver. Phrixos grimpa le premier, Hellê derrière lui, tous les deux cramponnés à la toison abondante. Et ils partirent dans le ciel.
Au-dessus de la mer Hellê voulut regarder en bas, ce que lui avait défendu son frère qui la savait sujette aux vertiges, et bien sûr la pauvre tomba et se noya. Depuis ce jour tragique on appelle cette mer l'Hellespont en souvenir de la petite princesse.
Phrixos malgré ses pleurs continua le voyage et le bélier d'or atterrit dans un endroit magnifique. C'était le royaume de la Colchide. Le bélier illuminait si fort le paysage tant le jour que la nuit, que le roi du coin décida de venir voir le prodige en personne. Il rencontra Phrixos qui lui raconta tous ses malheurs. Le bélier fut sacrifié en hommage au patron des dieux, Zeus, et Phrixos offrit la toison dorée au roi qui en fut enchanté et pria notre jeune héros de venir vivre au palais comme s'il était un de ses enfants.
Ce roi, Aiétès, avait une fille sorcière, Médée, qui fit clouer la toison d'or sur un des chênes géants du royaume, et convoqua des Enfers un dragon terrible pour la garder. On n'a pas tenu le compte de tous ceux qui périrent en venant voler cette toison,mais ils furent très nombreux que la nouvelle se répandit par le monde entier, qui a l'époque était plus petit qu'aujourd'hui. Il faut dire que pareil dragon furieux ne court pas la campagne et qu'on ne peut s'entraîner à le combattre. Fin de l'acte 1.

Acte 2.
C'est une affaire de vol de couronne par un cadet. On la connaît sous le nom de Jason et les Argonautes.
Bien des années plus tard dans ce royaume d'où s'était échappé Phrixos, le roi en charge, du nom de Pélias, avait volé le trône à son frère aîné dès la mort de leur père. L'aîné qui avait un jeune fils, Jason, destiné à lui succéder sur le trône, l'envoya dans les forêts se cacher chez un centaure qui fit son éducation, loin de la haine de Pélias. Ce centaure était un sage précepteur du nom de Chiron. Avec lui Jason apprit la philosophie et toutes les techniques de combat.
A l'âge de vingt ans, Jason mit une peau de panthère sur son dos, prit deux lances et partit de sa grotte en route vers le palais du roi Pélias pour lui demander de lui rendre son royaume. En chemin il fit un gué passer à pied sec à une très vieille femme sans savoir qu'il rendait un service à la déesse Héra, la femme de Zeus ! Arrivé fier comme Artaban devant le roi, quelle ne fut pas sa surprise d'entendre Pélias lui proposer un marché ! C'était la couronne royale contre le retour de la toison d'or de Phrixos. Le roi espérait bien que ce jeune fougueux périrait dans l'aventure.

Jason convoqua le meilleur architecte naval pour lui construire un navire capable d'affronter la grosse mer, et Héra qui surveillait de loin, lui fit engager dans l'équipage Hercule, celui des douze travaux, et Thésée qui avait déjà tué un monstre à lui tout seul en Crête. Le bateau s'appela l'Argo. Il partit avec cinquante rameurs, et les gens nommèrent ces courageux, les Argonautes.
L'aventure maritime sera très périlleuse. Il faudrait cinquante pages de blogue pour la conter en détail. Ils franchirent au moins cent périls, comme quand ils passaient trop près de certaines îles, et que des géants leur lançaient des rocs aussi gros que des maisons pour les éloigner. Une fois il descendirent sur une île pour faire de l'eau douce et rencontrèrent le vieux Phrinée qui était tourmenté par les Harpies qui lui volaient ses maigres repas ; ils le sauvèrent et Phrinée leur donna de précieuses informations pour la suite :
"Vous atteindrez bientôt deux énormes rochers. Ce sont les Cyanées, des roches bleues. Elles ne sont pas fixées au fond de la mer et dérivent en se heurtant fréquemment. Entre elles, vous seriez écrasés comme des grains de blé. Ne passez pas entre elles avant d'avoir lâché une colombe. Si elle passe au milieu, tirez sur les rames et suivez-la rapidement. Puis dirigez-vous droit vers l'Est: c'est là qu'est la Colchide. Vous reconnaîtrez facilement le palais d'Aiétès : il est couronné par plusieurs tours. Près de ce palais vous trouverez un bosquet dédié au dieu de la guerre Arès, et dans le bosquet vous verrez le gardien du trésor : le dragon qui ne dort jamais. Votre tâche sera périlleuse, mais la déesse Héra vous protège, et, si le pire survenait, Aphrodite, la déesse de l'amour, vous aidera."

C'est bien ce qui arriva. Mais le vieux roi Aiétès n'entendait pas donner la toison d'or car on lui avait prédit qu'il mourrait par après s'il la perdait. Cependant comme c'était un roi dur mais honnête, il lança un défi à Jason, celui de combattre deux formidables taureaux aux sabots d'airain que lui-même avait soumis plus d'une fois. Finalement c'est Médée la sorcière qui emporta la victoire pour Jason parce qu'elle en était tombée amoureuse dès qu'elle l'avait vu, bel éphèbe si courageux, bronzé et musclé, et tout et tout. Elle le protégea de la fureur des taureaux par un onguent spécial-fauves, et plus tard endormit le dragon par quelques gouttes de parfum magique.
Elle rembarqua avec Jason et la toison d'or qu'ils venaient de voler. Aiétès les fit poursuivre par toute sa flotte de guerre et les coinça. Médée fut jugée par un roi tiers qui fut attendri et finalement leur accorda le passage. Il s'en fallu d'un cheveu que ça ne finisse mal ; des Sirènes aux longues chevelures bouclées avaient décidé d'attirer les rameurs par leurs chants mélodieux et leurs oeillades ; ils se seraient fracassés sur les rochers les malheureux. Depuis, on sait tous cela, mais à l'époque c'était surprenant.

Bref, revenus chez le roi Pélias, ce fut encore Médée qui se chargea du problème, car bien sûr le roi cruel ne les attendait pas de sitôt. Elle le fit fondre dans un bain de feu auquel elle avait donné l'apparence d'un bain de jouvence en plongeant un vieux bélier qui en était ressorti apparemment en jeune agneau bêlant. Le roi ne se méfia pas, voulut rajeunir lui-aussi, plongea et disparut laissant le trône à Jason.
Médée qui s'ennuyait ferme dans ce pays étranger, surtout du fait que le beau Jason avait choisi une femme plus jeune, quitta le royaume. Comme quoi la magie ne sert pas à tout. Personne n'entendit jamais plus parler d'elle. Fin de l'acte 2.

Acte 3.
Au quinzième siècle, le duc de Bourgogne, Philippe III le Bon, décide de rehausser le prestige de son mariage avec l'infante du Portugal à Bruges (1430). Il crée le même jour l'Ordre de la Toison d'Or. C'était aussi un ordre concurrent de l'Ordre de la Jarretière anglais, fondé cent ans plus tôt sur le mythe des chevaliers de la Table Ronde. Le mythe grec valait bien le mythe breton puisqu'il exaltait lui-aussi les valeurs chevaleresques qu'avait montré en son temps Jason, et comme alors déjà on aimait beaucoup enraciner les nouveautés dans le plus lointain passé, le duc et son conseil avaient choisi le chevalier le plus antique, élevé par un centaure-savant, Jason le plus courageux, le plus beau, le plus séduisant et qui, comme saint George, patron de la Jarretière, avait terrassé un dragon ainsi qu'il en va chaque vendredi dans tous les romans de chevalerie du Moyen Age. De Médée on avait fait hélas peu de cas. Cette ingratitude poursuivit la maison de Bourgogne qui s'éteignit peu de temps après avec Charles le Téméraire.

L'église enfourcha l'innovation et un evêque du nom de Fillastre, grand esthète et chancelier de l'Ordre, récupéra si bien le mythe grec qu'il le christianisa complètement en faisant l'impeccable démonstration qu'en leur temps biblique, Gédéon, Jacob, Job et David avaient eux-aussi gagné leur toison d'or, tout autant que le beau Jason ! Tous ces chevaliers étaient cousins au courage.

En 1469 le roi de France Louis XI qui ne voulait pas être distancé, créa de son côté l'Ordre de Saint-Michel dans le même esprit. Saint Michel a lui aussi son dragon ; mais seule la Toison d'Or a le mouton.

L'Ordre de la Toison d'Or est parvenu jusqu'à nous. Depuis la mort de Charles II de Habsbourg, il y en a deux, l'un en Espagne par la maison d'Anjou, l'autre en Autriche, mais le "canal historique" est l’ordre habsbourgeois qui a conservé le caractère religieux et aristocratique que lui avait donné Philippe le Bon. Son rituel d’admission demeure intact, avec adoubement par l’épée et serment solennel. Le français est resté sa langue officielle.
La République française reconnaît l'ordre espagnol.

Armorial de Philippe III, duc de Bourgogne

armorial de Philippe le Bon

lundi 10 juillet 2006

Appel aux royalistes

Faites circuler ! – Faites circuler ! – Faites circuler ! – Faites circuler !

COORDINATION ROYALISTE POUR UN REFERENDUM INSTITUTIONNEL

Centre Royaliste d’Action Française - A.F.2000
Groupe de Liaison Royaliste - Les Manants du Roi
Alliance Royale



APPEL A CANDIDATURE



Chers amis,

Un certain nombre de réactions plutôt bienveillantes à notre lettre* aux royalistes, diffusée antérieurement sur la toile, nous incitent à continuer dans la voie tracée par la Coordination Royaliste.

Depuis, des réunions et des échanges parfois âpres mais toujours constructifs ont eu lieu. Une coordination a été créée et un « comité provisoire de pilotage » mis en place.
Ce comité est composé de représentants des mouvements et organisations cités. Nous espérons être rejoints sous peu par d’autres royalistes parmi lesquels les représentants de nos belles provinces !

L’objet de cette « Coordination » est de mobiliser les royalistes, tous mouvements confondus, à l’occasion des prochaines campagnes électorales sur le thème précis de la revendication d’un référendum national pour une réforme institutionnelle : la monarchie ou la république ?

Nous pensons, en effet, que le moment est bien choisi pour remettre en cause la pertinence républicaine, étant donné l’effondrement de l’autorité de l’état, les discours sur la rupture et les appels à une sixième république.
Nous mettons en place, dans le même temps, un site Internet « Changeons de régime » auquel la Nouvelle Action Royaliste apportera sa participation critique.

Objectif : atteindre le 1% aux élections législatives qui permettrait d’obtenir un financement politique public des mouvements engagés dans cette Aventure.

Tandis qu’il travaille à la sélection d’un porte-parole national pour animer la campagne dans les media nationaux, le comité de pilotage a jugé nécessaire, pour poursuivre plus avant, de mesurer l’intérêt de ce projet auprès des royalistes.

C’est pourquoi, sans plus tarder, nous lançons un appel à TOUS les royalistes de France, pour leur demander s’ils sont prêts à s’engager et se présenter sur une circonscription législative en 2007 ! Nous devons trouver 70 candidats sur 18 départements !

Il suffit d’entrer en contact avec nous par COURRIEL et de donner votre nom et votre adresse, votre profession, votre appartenance éventuelle à un mouvement et le nom d’une personne qui se porte garante avec ses coordonnées.
Si nous obtenons un chiffre significatif de candidatures potentielles avant le 28 juillet, date d’ouverture de la session du GLR, alors nous prendrons la décision de continuer. Sinon, nous reconsidèrerons le projet.

Il s’agit d’une déclaration de principe, en forme de sondage, et non, pour l’instant, d’un engagement solennel. Nous contacterons chaque candidat potentiel pour lui présenter la charte, le règlement intérieur et les conditions matérielles. C’est seulement à partir de là et après accord du comité de pilotage, qu’il lui sera demandé de s’engager.


Contact : bd@changeonsderegime.org

Faites circuler ! – Faites circuler ! – Faites circuler ! – Faites circuler !


(*) La lettre aux royalistes d'Olivier de Jouy est reproduite ci-dessous. Elle a été commentée dans un billet de Royal-Artillerie titré "Convergeons !"


Lettre aux Royalistes

Chers amis,
Nous sommes un certain nombre de royalistes, appartenant à des organisations diverses ou bien totalement indépendants, à nous interroger sur les crises que vit la France depuis quelques temps. Si il y avait lieu de s’inquiéter, ce serait bien tard, car cela fait bien quelques décennies, pour ne pas dire quelques siècles, que les luttes pour le pouvoir s’intensifient entre nos toujours nouvelles « élites » tandis que la majorité des Français a le sentiment récurrent d’être dupé.
Fallait-il vraiment une révolution sanglante pour en arriver à ce constat ?
Laissons cependant cette question aux historiens, pour nous préoccuper ici et maintenant, de ce que nous vivons avec nos contemporains.
Précisément, nous sommes quelques uns à penser que toutes les expériences constitutionnelles ayant été effectuées sans grand succès, du moins dans la durée, il convient aujourd’hui de proposer une réforme institutionnelle.
Sommes-nous en effet prêts à prolonger la cinquième République par acharnement thérapeutique ? Ou bien envisageons-nous une sixième, qui ressemblerait plutôt à la quatrième, connue pour son instabilité, ou à la troisième célèbre par sa corruption ?
Nous pensons que les royalistes peuvent apporter une proposition originale pour sortir de cette spirale de l’échec.
Certes nous savons qu’il existe autant de royalismes que de royalistes. Pour autant, nous faisons le pari que sur un dénominateur commun, le changement de régime institutionnel, sans présumer des options plus approfondies des uns et des autres qui font les délices de nos débats internes, nous pourrons faire ensemble un bout de chemin.
Sommes-nous capable en effet de proposer d’une seule voix, en unissant nos faibles forces le temps d’une campagne, une alternative forte aux Français ?

Voici l’argumentaire que nous pourrions développer ensemble si vous acceptiez de vous joindre à nous :
Hors le principe monarchique qui pérennise l'unité Politique de la communauté, les constitutions vivent des cycles qui les rendent plus ou moins efficientes au regard des attentes des citoyens.
De toute évidence la cinquième république cumule des inadaptations (malgré les tentatives de modernisation) qui finissent par légitimer un débat constitutionnel pour les adeptes de la rénovation de la République et, pourquoi pas, un débat institutionnel pour les partisans de l'instauration d'une monarchie démocratique.
Rappelons que le président de la République actuel n'a recueilli que 5 600 000 voix au premier tour sur 41 200 000 inscrits (13,5 %) et 29 500 000 exprimés (19 %) ; une légitimité forcément en question ! Le quinquennat, qui accélère le retour des campagnes électorales, et le cumul des mandats font des dépositaires de l'arbitrage des candidats quasi permanents.
Un slogan: Pour vraiment changer, changeons d’institutions politiques !
Un objectif: L'organisation d'un référendum institutionnel.
Les élections législatives de 2007, conformément à la loi actuelle, seront la référence pour les cinq prochaines années en matière de financement des partis politiques (aujourd’hui: 1.66 euros par voix obtenues au premier tour par les candidats ayant obtenus plus de 1% et rassemblés au sein de partis ayant présentés plus de 50 candidats dans différentes circonscriptions)
Pouvons-nous réussir cela et ainsi financer un mouvement pour un référendum institutionnel
Quelques réunions se sont déjà tenues et des groupes de travail sont en cours de constitution.
Pour travailler ensemble il faut des règles, une charte est en cours de rédaction, nous vous en livrons en extrait le premier article qui dit bien l’esprit qui nous anime.
La monarchie est un principe d’organisation institutionnel qui répond à des besoins d’une société moderne ; de nombreux pays d’Europe bénéficient d’un tel régime et profitent d’une démocratie vivante, d’une croissance active et d’un rayonnement international.

1.1. L’élection présidentielle est un quiproquo qui semble instituer le mensonge en règle d’or de la vie politique nationale. Les Français très attachés à l’élection présidentielle expriment implicitement leur désir d’un chef d’état indépendant, garant de la sécurité, représentant à l’étranger, arbitre du droit et recours en justice, mais ils ne sont pas dupes sur la réalité d’un Président élu au premier tour sur des promesses et au second tour pour éviter le pire par une minorité. (« Je suis désigné par une minorité sur des engagements forts pour gagner le premier tour, je suis élu par une faible majorité sur des objectifs flous pour rassembler au second tour, je me prétends le Président de tous les français le soir de l’élection et je relance ma campagne électorale le lendemain pour assurer ma réélection… suis-je le garant et le référent nécessaire au principe de l’unité nationale ? »

Peut être pourrions nous commencer à débrancher les tuyaux de cette république finissante en posant à nos compatriotes la seule question qui vaille : Le roi pourquoi pas ?
Si cette démarche vous intéresse, n’hésitez pas à nous faire part de vos réactions : olivier.dejouy@voilà.fr

samedi 8 juillet 2006

P U B !


CHEZ UN PRINCE

chez le marquis de Carabas ?

10 JOURS QUI MARQUERONT TA VIE

Demandez le programme

DISCUTE AVEC DES POINTURES

Studieux

CHOUAN ?

Incontournable

REFLECHIS !

le miroir des douves

REFLECHIS !

A tous les coups ...?


Les nouvelles contraintes politiques nécessitent plus que jamais une formation irréprochable. Depuis cinquante ans, le Camp Maxime Real del Sarte se donne pour objectif de former la jeunesse patriotique, nationaliste, royaliste et les cadres politiques de demain. Loin de la médiocrité ou des insuffisances des innombrables universités d’été, le CMRDS dispense une formation polyvalente, directement applicable au sein d’une structure politique éprouvée. (AFE)

INSCRIS-TOI EN CLIQUANT SUR CE LIS

minilis
de la part de Royal-Artillerie

Petit empire

Charles II empereur d'Occident malgré le serment de Strasbourg
La France aura 70 millions d'habitants en 2050. Lozère et Corrèze refleuriront, et le Zambèze nous en donnera presque 5 millions, d'après une savante étude du solde des migrants publiée par l'institut national de démographie. Nous aurons 22 millions de vieux, 15 millions de jeunes et 32 millions d'actifs (+/-) pour payer tout ça : 22+15+32 = 70 selon l'Ined ; on ne va pas chipoter sur le million manquant, des clandestins sans doute ou des refuzniks du fisc car les redistributions seront sévères. Combien d'effectif aura le "camp des saints" de Raspail n'est pas la vraie question. La question qui nous préoccupe dans ce blogue de calibre est d'appréhender le futur pays réel, puisqu'il prime tout dans le choix des institutions. Et laissons le pays rêvé aux poètes.

Il n'est besoin d'aucun groupe de travail pour envisager à l'observation de la situation présente que la France de 2050, sauf désintégration du noyau atomique comme le prévoit les polices d'assurances en petits caractères, sera devenu un empire hexagonal décoré de quelques îles françaises jusqu'au plus loin de son ancienne influence, mais un petit empire tout de même, plus proche de ce que fut l'Autriche-Hongrie que de la France napoléonienne. Tout l'y pousse.
Et en premier lieu, la régionalisation et la communautarisation.

La régionalisation est une tendance lourde. Elle est activée par deux facteurs apparemment contradictoires mais qui ont le même axe d'effort. L'administration jacobine appartient à un Etat ruiné et ne peut donc plus être maintenue longtemps dans ses effectifs, ses arrogances et suffisances. C'est une question d'argent. Qui peut payer encore longtemps ses effectifs pléthoriques, et moins efficaces comparativement à ce que l'on observe chez nos voisins européens ? L'Etat va continuer à se défausser sur les régions parce qu'il n'en peut plus. Cet essor budgétaire des régions conforte dans leur course au pouvoir les satrapes locaux qui entendent se constituer des fiefs dans un pays en déliquescence. Cette quête de différenciation utile pour les acteurs politiques de division II, s'alimente d'une résurgence des "valeurs" régionales, voire des langues minoritaires, même si dans ce domaine pseudo-culturel, les générations montantes préfèrent parler couramment l'anglais ou le chinois plutôt que le patois de leurs trisaïeux.

Ce faïençage de la Nation est encouragé par la possibilité d'accès direct des régions au pouvoir central, c'est-à-dire à la nouvelle Rome telle qu'est devenue Bruxelles. Lorsque les subsides européens seront discutés et contrôlés par la Commission et les assemblées ou préfectures régionales, on pourra considérer que l'état jacobin a vécu.

La communautarisation est également une tendance lourde. Elle procède moins de l'échec de l'utopie intégrationniste que du besoin intime des étrangers de ressentir au fond d'eux-mêmes les tressaillements de leurs origines parfois même lointaines. D'ailleurs les amicales de solidarité régionale de souche française n'ont jamais été montrées du doigt, alors qu'elles oeuvraient à communautariser les provinciaux expatriés à Paris. L'amicale aveyronnaise d'Ile de France a eu ses heures de gloire et une certaine puissance. Aujourd'hui un peu moins dès lors que leurs enfants à l'ADN bosseur partent plutôt en Angleterre ou aux Etats-Unis.
On ne peut manquer de relever dans le même temps une communautarisation transversale des cultures ou moeurs minoritaires, fortement encouragée par ceux qui de ces communautés ont accédé à des fonctions de pouvoir. La dérive gay de la marie de Paris est assez démonstrative de cette discrimination positive volontaire, jusqu'au confins du ridicule parfois. Mais il est bien d'autres communautés d'importance qui veulent exister en tant que telles.
Le dernier volet communautaire est celui de la manifestation publique des croyances religieuses. Même si les émeutes de novembre 2005 ont freiné l'érection de minarets, on ne pourra pas longtemps refuser à la communauté musulmane la construction de mosquées de toutes tailles pour abriter dignement ses fidèles.

Tous les membres de ces communautés en tous ordres ont bien assimilé une chose à défaut pour certains de vouloir s'assimiler aux premiers occupants, c'est la nécessité de s'inscrire sur les listes électorales et de voter pour protéger leurs différences. Et en démocratie la dé&marche est intelligente et imparable. Voir le racolage exprès des homosexuels par les deux candidats pour le second tour des présidentielles.

L'identité nationale que l'on assimile faussement à l'uniformité, va succomber à l'assaut inéluctable de la diversité. Et le roi dans tout ça ?
Ses prétentions devraient s'en trouver confortées au moins pour deux motifs.
L'Etat central, sans attendre sa déclaration de banqueroute, sera dégonflé et ramassé plus ou moins vite sur ses pouvoirs essentiels. Le dispositif de pouvoir compact sied tout à fait à l'exercice de la charge de roi, ce secrétaire perpétuel de la Nation, des nations, ou des peuples de France et de plus loin. Une certaine permanence dans les fonctions de justice, sécurité intérieure et extérieure, intelligence du renseignement, conservation des sceaux, mise en oeuvre des lois, éventuellement diplomatie, serait assurée par un système à clef de voûte immanente donnant leur cohérence aux pouvoirs régaliens. Le roi et ses conseils seraient parfaits dans ce schéma inéluctable.
L'activisme politique, le débat démocratique, les combinaisons d'appareils, seraient reportés aux étages "vivants": régions, communautés de pays, agglomérations ...

Que deviennent les "Français" dans tout ça ?
Ils continuent à fondre du moment qu'ils persistent à avoir l'aiguillette improductive.
Sauf à incanter en pure perte ou chercher le destin de la Corée du Nord, l'évolution semble inéluctable ; autant faire avec. La France de 2050 aurait 3,5 fois plus de population que celle de Louis XIV, le bond étant effectué en seulement 3,5 siècles. Ce n'est pas neutre.

La monarchie capétienne eut longtemps le dessein d'agréger des nations très diverses en leur conservant leurs spécificités, avant que de verser dans le centralisme étatique et l'assimilation juridique forcée qui, uniformisant les (mauvaises)conditions dans l'espace, permirent le succès de la Révolution. Finalement ce serait un retour aux sources, à l'objection près que ces nations proviendraient de plus loin. Il faudra attendre les élans libertaires conjugués au chômage de masse pour apercevoir une coagulation des intérêts particuliers des provinces et la marche en avant d'une Nation. Jusque là le Languedocien ne partageait pas plus d'intérêts avec son voisin rouergat qu'il n'en avait pour le Catalan, sauf à acheter les vaches à l'un et les chevaux à l'autre. Et la liste est sans fin surtout si on convoque au débat les sensibilités religieuses divergentes dans le royaume et à sa périphérie.

Finalement la Nation au sens où certains veulent la défendre aujourd'hui, est une parenthèse de deux cents ans dans l'histoire de France. Celle-ci défendra une identité pérenne si le pouvoir de Paris, dense et intègre, défend la cohésion des nations françaises auxquelles il présidera, et suscite le rayonnement, le foisonnement de toutes nos valeurs, déchargeant les provinces du souci de cohésion extérieure à elles. Un roi est idéal dans ce rôle.

Encore faudrait-il que la France survive au fédéralisme européen.

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