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Articles

Affichage des articles du octobre, 2005

Turgot trop en avance

Préambule Le futur roi fut-il influencé par cette conception idyllique, inspirée de Bossuet, d’une monarchie patriarcale, bienveillante et pacifique, clef de voûte de l’harmonie sociale. Ainsi, malgré un apprentissage scientifique hors pair qui lui laissa d’excellentes connaissances en mathématiques, physique, cartographie, marine, anglais, espagnol, italien, le jeune prince fut, malgré les avertissements du détesté mais lucide Choiseul, éduqué suivant le credo politique idéaliste des dévots, autrement dit, mal préparé au métier de roi. Malgré cela, Louis XVI n’était pas resté fermé à l’esprit des Lumières, comme en témoigne l’entrée de Turgot et de Malesherbes au gouvernement, saluée par le parti philosophique. Précipitées et audacieuses, les réformes de Turgot touchaient aux fondements mêmes de la société d’Ancien Régime, prenaient le parti du peuple contre les privilégiés, mais elles recevaient le soutien ferme du roi contre une opposition parlementaire qui dénonçait le despotisme

Monarchie 21

"Qui inscrira le royalisme dans le XXI° siècle ?" dit un jour la tortue, lassée d'avancer à son pas vers la concrétisation de ses espérances qui à chaque mètre gagné reculait d'autant. Elle résume complètement mon angoisse métaphysique des années qui passent "en vain", et aussi mon exaspération tant le royalisme de témoignage occupe le maigre espace médiatique arraché aux barons de presse, cachant soigneusement comme mal honteux le royalisme doctrinal du combat politique. Mais pour répondre à la tortue faut-il encore apprécier le siècle nouveau pour ce qu'il est vraiment. Sont-ce les Royalistes de coeur les mieux placés ? Je doute. Ne faudrait-il pas commencer par étudier et deviner le marché politique réel des trois premières décennies de ce siècle ? Beaucoup d'études et ouvrages traitent de mouvements structurants et déstructurants pour notre monde global, et des bienfaits et dommages collatéraux sur notre quotidien. Essayons les sérier en vrac san

L'Affaire de Quiberon

Préambule Au moment où le mouvement royaliste s'ébranle vers une exposition médiatique dans la joute politique républicaine qu'il compte bien enrôler dans sa course à la restauration, il nous a paru pertinent de relater une des premières tentatives contre-révolutionnaires. L'affaire de Quiberon. La Maison du patrimoine de Quiberon présente une version de cette expédition appuyée sur un article de Mme Verstraete publié par le Télégramme de Brest dans sa série "Les histoires de Bretagne". Mme Verstraete ayant succombé à une émotivité romantique dans sa relation des faits, qui dénigre systématiquement tout le commandement émigré à l'exception du marquis de Sombreuil dont la fin tragique embellit la chute de l'histoire, il nous a paru utile de remonter à des sources plus historiques même s'il s'agit de s'appuyer sur Adolphe Thiers. Au lieu de contrer le récit du Télégramme, pied-à-pied, ce qui serait ennuyeux, nous en agrègerons les parties sai

Godoy, l'énigme.

Godoy est un inconnu en France et pourtant. Présence de l'absence, ce nom se murmure parfois, et parfois se crie comme une insulte. C'est un sésame de dispute dans la querelle dynastique française. On vous explique ici pourquoi. Emmanuel de Godoy y Alvarez de Faria naquit à Badajoz le 12 mai 1767. On ne rapporte aucun phénomène cosmologique ou sismique. C'était le fils d'un colonel de l'armée espagnole, à l'éducation soignée. Plusieurs ancêtres de Godoy appartinrent aux ordres militaires de Santiago et de Calatrava , comme deux de ses frères ensuite, l'un devenant même "Maître" de ces deux ordres. A 17 ans, Emmanuel de Godoy fut nommé dans les Gardes du Corps à Madrid comme son frère; celui-là même que le roi Charles III exilera de la cour pour ses avances exagérées à la princesse des Asturies, Marie-Louise. Un jour d'escorte de la sérénissime princesse sur le chemin de Ségovie, le cheval de Manuel se cabre et le jette au sol. Après une sainte