Ce qui est intéressant dans la Tribune des vingt généraux en colère est moins le texte de la lettre très convenu mais intéressant à plus d'un titre (clic), que la nature des réactions déclenchées. La lettre, signée par onze cents soldats de tous grades, exprime aujourd'hui le mécontentement d'un corps constitué dans sa section "Pensionnés", après le soulèvement du peuple en anarchie que furent les Gilets Jaunes, soulèvement qui fut éteint par dilution politicienne et découragement à hauteur d'yeux. La méthode Castaner n'est pas applicable à des officiers et sous-officiers de l'armée, sauf à prendre un pari dangereux sur l'avenir. C'est sans doute ce qui a fait peur à certains membres du pouvoir, peu doués pour les analyses socio-politiques, qui en sont même venus à utiliser la logorrhée gaullienne du Quarteron en souvenir du putsch des généraux de 1961 qui, lui, n'était pas de la frime. Agnès Pannier-Runacher s'est ainsi inscrite dans la page d'histoire du jour avec un quarteron de généraux en charentaises (pas si mal trouvé), défaisant par cette saillie bien des efforts à maintenir l'artisanat de la pantoufle en Périgord. Ministre agitée des fermetures d'usines, elle avait un creux dans l'agenda pourtant fourni en ces temps de crise. Mais c'est plutôt la réaction de la ministre de tutelle Florence Parly qui pose problème :
Elle dégaine d'entrée pour incitation à l'insurrection ! C'est beaucoup ! En ces circonstances, il aurait mieux valu prendre la peine de lire le texte soigneusement, aussi soigneusement qu'il a été rédigé par Jean-Pierre Fabre-Bernadac pour publication dans Valeurs Actuelles. Pourquoi VA ? Peut-être que la presse subventionnée aurait refusé de mettre en péril ses subsides d'Etat ? Les signataires dénoncent une sécurité générale très détériorée et expriment leur écœurement sur les conditions de vie faites à des populations françaises abandonnées par les pouvoirs publics. Rien qui justifie une assignation, sur la base de quelle loi d'ailleurs ? Encore moins une insulte à la face des militaires d'active, comme le proclame la ministre qui cherche l'élément de langage qui ira bien, en vain. Mme Parly aurait pu s'évader de la bulle technocratique et réfléchir à une réponse plus "maternaliste", faisant part de son émotion, manifestant l'injustice de ces assertions à l'endroit d'un gouvernement qui ne cesse d'augmenter les moyens affectés à la guerre, expliquant etc... etc... etc. Non ! Arrogance type SNCF. Elle a joué petit jeu. Et ce n'était même pas son département de pouvoir qui était attaqué.
Jean Castex s'est méfié du bâton merdeux plus facile à prendre qu'à lâcher, du moins en public, et son collègue de l'Intérieur, confronté chaque matin au caillassage de ses forces de police, a pris le parti d'ignorer. Les carences de l'Exécutif, ils les vivent quotidiennement et ne seraient pas loin d'approuver la lettre ouverte des généraux s'ils ne mettaient pas en danger de fragiles équilibres politiques en année électorale. Des réticences il y en d'autres. A commencer par les généraux qui dénoncent ces choses depuis longtemps mais qui n'ont pas signé ; même si on devine qu'ils furent sollicités. Bertrand Soubelet, général de la Gendarmerie sanctionné par le ministre Valls, aujourd'hui vice-président du parti Objectif France (Rafik Smati) ; Didier Tauzin, général parachutiste entré en politique sous son mouvement Rebâtir la France ; l'ancien chef d'état-major Pierre de Villiers, attendu comme Godot, mais qui à la fin ne viendra pas, quoiqu'en pense son frère Philippe. Deux képis "politiques" ont malgré tout fait un pas en avant : Antoine Martinez (en photo), général d'aviation, président des Volontaires Pour la France, et Christian Piquemal, général de la Légion, dont on ne parle plus depuis qu'il s'est fait embarqué par la BAC de Calais sur ordre de la sous-préfecture. Mais quand on sait la pyramide hiérarchique de l'armée mexicaine française, cela fait au bout du compte peu d'étoiles sur la piste aux reproches !
Côté opposition, c'est l'effroi ! surjoué par Mélenchon le chaviste, Hamon le dhimmi, Cocquerel l'insoumis payé au mois, et jusqu'à Pierre Laurent (PCF) qui, abandonnant toute mesure, appelle à ce que "les vingt généraux, signataires d'un appel à une intervention militaire, soient poursuivis et condamnés par la Justice". On ne se refait pas, la condamnation serait inéluctable avec le Parti au pouvoir. De son côté, Marine Le Pen fait une offre de service légitime, même si M. Fabre-Bernadac s'en irrite, dès lors qu'elle sait qu'une forte proportion de cadres subalternes des armées votent pour le Front national - RN. Sur le fond, la sémantique, ce blogue n'a rien à ajouter, n'étant pas un fanzine de l'indignation. Ses lecteurs sont mieux au courant que le Piéton des vicissitudes de ces temps complètement républicains. Aussi briserons-nous là, sauf à prévenir les enthousiastes que rien ne viendra de nos généraux. A-t-on déjà vu un coup d'Etat téléphonné ? En attendant l'active, restera en mémoire l'honneur sauvegardé de ceux qui, il y a soixante ans ce mois-ci, n'ont pas envoyé une lettre de remontrances : Jouhaud, Challe, Zeller, Salan, mais surtout les chefs de corps des unités d'engagés qui refusèrent la grande braderie gaulliste.
« De Dunkerque à Tamanrasset... » qu'ils disaient ! Ça avait une autre gueule !
Elle dégaine d'entrée pour incitation à l'insurrection ! C'est beaucoup ! En ces circonstances, il aurait mieux valu prendre la peine de lire le texte soigneusement, aussi soigneusement qu'il a été rédigé par Jean-Pierre Fabre-Bernadac pour publication dans Valeurs Actuelles. Pourquoi VA ? Peut-être que la presse subventionnée aurait refusé de mettre en péril ses subsides d'Etat ? Les signataires dénoncent une sécurité générale très détériorée et expriment leur écœurement sur les conditions de vie faites à des populations françaises abandonnées par les pouvoirs publics. Rien qui justifie une assignation, sur la base de quelle loi d'ailleurs ? Encore moins une insulte à la face des militaires d'active, comme le proclame la ministre qui cherche l'élément de langage qui ira bien, en vain. Mme Parly aurait pu s'évader de la bulle technocratique et réfléchir à une réponse plus "maternaliste", faisant part de son émotion, manifestant l'injustice de ces assertions à l'endroit d'un gouvernement qui ne cesse d'augmenter les moyens affectés à la guerre, expliquant etc... etc... etc. Non ! Arrogance type SNCF. Elle a joué petit jeu. Et ce n'était même pas son département de pouvoir qui était attaqué.
Jean Castex s'est méfié du bâton merdeux plus facile à prendre qu'à lâcher, du moins en public, et son collègue de l'Intérieur, confronté chaque matin au caillassage de ses forces de police, a pris le parti d'ignorer. Les carences de l'Exécutif, ils les vivent quotidiennement et ne seraient pas loin d'approuver la lettre ouverte des généraux s'ils ne mettaient pas en danger de fragiles équilibres politiques en année électorale. Des réticences il y en d'autres. A commencer par les généraux qui dénoncent ces choses depuis longtemps mais qui n'ont pas signé ; même si on devine qu'ils furent sollicités. Bertrand Soubelet, général de la Gendarmerie sanctionné par le ministre Valls, aujourd'hui vice-président du parti Objectif France (Rafik Smati) ; Didier Tauzin, général parachutiste entré en politique sous son mouvement Rebâtir la France ; l'ancien chef d'état-major Pierre de Villiers, attendu comme Godot, mais qui à la fin ne viendra pas, quoiqu'en pense son frère Philippe. Deux képis "politiques" ont malgré tout fait un pas en avant : Antoine Martinez (en photo), général d'aviation, président des Volontaires Pour la France, et Christian Piquemal, général de la Légion, dont on ne parle plus depuis qu'il s'est fait embarqué par la BAC de Calais sur ordre de la sous-préfecture. Mais quand on sait la pyramide hiérarchique de l'armée mexicaine française, cela fait au bout du compte peu d'étoiles sur la piste aux reproches !
Côté opposition, c'est l'effroi ! surjoué par Mélenchon le chaviste, Hamon le dhimmi, Cocquerel l'insoumis payé au mois, et jusqu'à Pierre Laurent (PCF) qui, abandonnant toute mesure, appelle à ce que "les vingt généraux, signataires d'un appel à une intervention militaire, soient poursuivis et condamnés par la Justice". On ne se refait pas, la condamnation serait inéluctable avec le Parti au pouvoir. De son côté, Marine Le Pen fait une offre de service légitime, même si M. Fabre-Bernadac s'en irrite, dès lors qu'elle sait qu'une forte proportion de cadres subalternes des armées votent pour le Front national - RN. Sur le fond, la sémantique, ce blogue n'a rien à ajouter, n'étant pas un fanzine de l'indignation. Ses lecteurs sont mieux au courant que le Piéton des vicissitudes de ces temps complètement républicains. Aussi briserons-nous là, sauf à prévenir les enthousiastes que rien ne viendra de nos généraux. A-t-on déjà vu un coup d'Etat téléphonné ? En attendant l'active, restera en mémoire l'honneur sauvegardé de ceux qui, il y a soixante ans ce mois-ci, n'ont pas envoyé une lettre de remontrances : Jouhaud, Challe, Zeller, Salan, mais surtout les chefs de corps des unités d'engagés qui refusèrent la grande braderie gaulliste.
« De Dunkerque à Tamanrasset... » qu'ils disaient ! Ça avait une autre gueule !