dimanche 27 janvier 2019

My Gallant Hero

Nous sortons d'une semaine triste, émaillée de désordres bruyants mais inoffensifs, sauf pour ceux que frappe la force légale qui vise à les mater, les effrayer, les blesser. Nous allons nous remonter le moral avec My Gallant Hero, "Mo Ghile Mear" en gaélique.

Jacques II d'Angleterre
Mo Ghile Mear est une chanson du poète irlandais Seán Clárach Mac Domhnaill (1691-1754) qui écrivit beaucoup pour renverser les réalités historiques de son île natale livrée définitivement à la couronne protestante après la défaite de la Boyne (Drogheda) qui en 1690 chassa le roi catholique Jacques II vers la France où Louis XIV l'avait accueilli, ouvrant la porte à une répression qui peine à mourir encore aujourd'hui.

Le poème fut écrit exactement après la bataille écossaise de Culloden (1746), la défaite finale de Bonnie Prince Charlie et l'enterrement de la cause jacobite contre les Huns, les rois hanovriens. Il y a une finesse dans cet opus : Mac Domhnaill a composé son Mo Ghile Mear selon la convention poétique appelée Aisling dans laquelle l'Irlande hante les rêves du poète, sous la forme d'une femme, principalement pour déplorer son état, mais aussi pour prédire des temps meilleurs. Mo Ghile Mear dévie de cette forme Aisling en un point : la plainte n'est pas racontée par le poète, mais l'Éire est supposée être le poète elle-même [Belle infidèle d'un article de Tripsavvy]. Vous savez tout.
Theresa May va remonter le mur, les catholiques des comtés du nord vont se révolter, et ça repartira jusqu'à la mort. Les voyageurs qui sont rentrés d'Irlande cet été rapportent que les braises de l'affrontement restent chaudes, des murs infranchissables dans tous les sens du terme séparent les communautés de l'Ulster qui attendent l'occasion d'en découdre.



Traduction anglaise :

He is my hero, my dashing darling
He is my Caesar, dashing darling.
I've had no rest from forebodings
Since he went far away my darling.

Every day I am constantly sad
Weeping bitterly and shedding tears
Because our lively lad has left us
And no news from him is heard alas.

The cuckoo sings not pleasantly at noon
And the sound of hounds is not heard in nut-filled woods,
Nor summer morning in misty glen
Since he went away from me, my lively boy.

Noble, proud young horseman
Warrior unsaddened, of most pleasant countenace
A swift-moving hand, quick in a fight,
Slaying the enemy and smiting the strong.

Let a strain be played on musical harps
And let many quarts be filled
With high spirit without fault or mist
For life and health to toast my lion.

Dashing darling for a while under sorrow
And all Ireland under black cloaks
Rest or pleasure I did not get
Since he went far away my dashing darling.

For a while I was a gentle maiden
And now a spent worn-out widow
My spouse ploughing the waves strongly
Over the hills and far away.

Soyons chacun demain le "gallant hero" de quelqu'un !

jeudi 24 janvier 2019

In memoriam Henri d'Orléans

Courtoise Paris-Match 2019
Feu le comte de Paris a laissé un entretien avec Camille Chen sur Radio La Chine en Français peu de temps avant ce mois de janvier qui a vu sa disparition. On y croise un artiste délicat et distingué, mais finissant doucement. Ceux qui connaissent sa vie* retrouveront dans ces quelques minutes le souvenir d'un prince au destin encombré, élevé mais bien mal par un père absent et autoritaire à la fois, et une mère un peu tumultueuse accaparée par des grossesses à répétition. De la fratrie de onze enfants, nul ne réussira vraiment, aucun ne fit de hautes études, et les cicatrices de l'enfance, dans les turbulences politiques que l'on sait, déchaîneront à la mort du patriarche en 1999 la bataille des hoirs tant attendue.
Henri d'Orléans, un prince dont je n'ai jamais vraiment percé le projet politique s'il en eut, apparaît finalement comme un gaucher contrarié qui révèlera ses talents sur le tard, dans la chaleur d'un foyer simplifié et aimant. Bien que l'aîné des garçons, il n'était pas fait pour être le prétendant que son père voulait voir après lui, du moins joua-t-il le jeu convenablement sur le registre imposé, même en se fourvoyant parfois dans les ordres de chevalerie et les titulatures, mais de bonne foi. Grâce au site Noblesse & Royautés nous découvrons un homme attachant et sensible. Gardons cette belle image de lui et oublions beaucoup.




(*) Plusieurs sites proposent une biographie d'Henri d'Orléans mais nous avons choisi ces deux-là :

* Une vie en quête d'amour (clic) de Jerôme Carron sur Point de Vue ;
* Adieux Monseigneur (clic) de Julien Auroux & Matthias Samyn, un article très illustré sur le site de La Couronne.

Par ailleurs, Royal-Artillerie avait publié un article sur l'appétence ésotérique du prince en 2007 : Le prince et la gnose (clic)




Nous renouvelons nos condoléances à ses épouses et ses enfants. Les obsèques du comte de Paris auront lieu le samedi 2 février 2019 à 15 heures, en la chapelle royale Saint-Louis de Dreux. Une chapelle ardente sera accessible au public les deux jours précédents. R.I.P.

dimanche 20 janvier 2019

Louis Auguste de France (1754-1793)

Pourquoi commémorer ce week-end la mort du roi Louis XVI ? C'est un moment capital dans l'histoire de notre pays. Elle coupe le continuum français entre un avant et un après. Cesse le 21 janvier 1793 la vieille monarchie de droit davidique qui remontait aux rois chevelus. Triomphe le désordre du Nombre souverain. Nous y sommes encore, à la réserve près que le peuple n'est désormais souverain que dans les compartiments laissés libres par les élites interconnectées dans le grand jeu de la mondialisation. Le modèle actuel est fragile mais régénéré en permanence par la démagogie. Plus grave, il est en défaut sur la stratégie à long terme d'une nation aussi compliquée que la nation française. En fait nous descendons les marches par saccades depuis juin 40, avec parfois quelques paliers d'accumulation de capitaux qui redonnent espoir jusqu'à ce qu'ils soient dévorés dans les périodes de libération populaire. Ce pays irraisonnable vit au rythme des élections, presque au jour le jour. Il s'auto-détruit (dette, déficits, abandons) et ne veut rien comprendre à ses voisins qui s'en sortent bien mieux tant l'orgueil le gouverne.... L'ancien régime des vieux rois, comme disait Sarkozy, fut-il meilleur ? A la fin pas vraiment, il se détruisit lui-même, comme arrivé au bout d'un cycle.

Avant cette rupture de 1793 nous avions été régis pendant plus de mille ans par un système féodal de complications extrêmes qui, foisonnant d'injustices, s'avéra irréformable à la fin. Les remontrances incessantes d'esprits éclairés ne parvinrent jamais à décider la Cour et le roi à redessiner l'épure institutionnelle et fiscale du pays, même en leur montrant les lueurs d'un avenir funeste. Vauban, Boisguilbert, Quesnay, Gournay, Turgot et bien d'autres avaient analysé le grand foutoir qu'était devenu le royaume et préconisaient des remèdes drastiques. On ne le dira jamais assez, les grandes réformes de la Constituante étaient dans les tiroirs de la monarchie. La vue basse des trois derniers rois de plein exercice finit par embourber le char de l'Etat qui à la fin fut immobilisé sur bris d'essieux, ce fameux tiers-état qui portait les deux autres. Certes Louis XV, parvenu à l'andropause, avait commencé à réformer, mais son règne s'achevait et son successeur s'empressa de plaire aux mécontents en défaisant un travail qui avait demandé beaucoup d'efforts. On pense à la bataille parlementaire de Maupeou. Les contempteurs de la couronne eurent gain de cause avec un Louis XVI trop sensible aux acclamations, et la guerre d'Amérique, si elle humilia l'Angleterre, précarisa les finances royales, obligeant le roi à convoquer les Etats Généraux pour les rétablir ; etc... on sait la suite.

Le système féodal ayant été éradiqué lors de la fameuse nuit du Quatre-août, le roi en charge de la reconversion (il était l'exécutif) aurait dû prendre à bras le corps la conduite de la réforme du pays. Au lieu de quoi, il persista à mettre une certaine distance entre lui et la chose politique, et s'abandonna aux influences d'un entourage qui ne voyait que les privilèges perdus. Le désintérêt voire l'incompétence du titulaire sont la véritable origine de la ruine de la monarchie capétienne, bien plus que la fuite à Varennes, réaction tout à fait bourgeoise aux menaces du temps.

L'Ancien régime ne pouvait être réformé que d'en haut tant il fallait produire d'autorité pour vaincre le désordre des privilèges et passe-droits dans toutes les classes sociales. La sélection des lois fondamentales est à ce stade mise en cause, tout au moins le défaut d'éducation dans l'emploi qui est le premier pilier de la monarchie. Ce jeune roi n'en fut pas un. Bon père de famille, très instruit et adroit de ses mains, il préférait la chasse aux conseils et la chère à la chair. Le principe qu'il incarnait n'y résista pas ! C'est le régime césarien et brutal de Napoléon Bonaparte qui, profitant du spectacle de l'échec capétien, se chargera d'aboutir et laissera à sa chute un pays convenablement administré que ses successeurs eurent la sagesse de continuer.

Demain, Louis XVI sera tué pour la 227ème fois. C'était cher payé, mais la fonction de roi n'était pas une position ordinaire. Le verdict de son procès se chargea de le lui rappeler. Il est mort à 38 ans, à l'âge où notre Emmanuel Macron s'est lancé à la conquête du pouvoir. Il repose en paix. Pas nous...



Des messes sont dites partout en France pour le roi Louis XVI (cliquer sur la gerbe)


mercredi 16 janvier 2019

Jan Palach ♰1969

Bel article de Radio France internationale commémorant l'immolation par le feu de Jan Palach (1948-1969), il y a cinquante ans, pour braver l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie sous commandement soviétique, et pour secouer une population trop vite résignée qui se laissait abrutir par le communisme. Jan Palach sera suivi par Jan Zajíc (1950-1969) au mois de février et par un ouvrier Evžen Plocek (1929-1969) au mois d'avril. Dans la nuit du 28 au 29 mars 1969, 500000 Pragois, ivres de haine, attaquèrent spontanément une vingtaine de garnisons soviétiques.
En France, il y a peu d'échos de ce moment terrible pour un peuple écrasé et debout tout à la fois, peut-être pour ne pas désespérer quelques dinosaures communistes qui ont vécu cette époque "globalement positive" comme disait alors le Politburo français. Je me souviens de la sidération qui fut la mienne à la nouvelle de cette tragique protestation. RFi nous offre cet article libre de droits, profitons-en. Merci à Anya Stroganova :




samedi 12 janvier 2019

My Chemical Romance

"Desolation Row" (2009) pour rester dans le ton de cette journée mémorable de l'Acte IX du soulèvement des Gilets jaunes...





vendredi 11 janvier 2019

Philippe Barbarin et les trois singes

Il faut bien en parler puisqu'on m'en parle ! J'aurais volontiers zappé ce sujet qui plombe l'internationale de l'ordre moral que fut l'Eglise catholique mais les affaires de pédophilie et d'homosexualité qui courent depuis la nuit des temps (relire Roger Peyrefitte) prennent le pas sur le message évangélique qui est à la base de toutes les révolutions populaires, même chez ceux qui ne l'ont jamais entendu.

Le cardinal Barbarin est condamné à ne pas l'être. L'inertie du diocèse dans les dénonciations de prédation sexuelle du "père" Preynat participe de cette alchimie de la rédemption terrestre conduite par la prière et la pénitence, sauf que chez certains plus gravement atteints elles ne sont d'aucun effet. Le scandale était ancien, il avait promis de ne pas recommencer, on le promut ! Et c'est bien là le vrai scandale, conforté par les dénégations et atermoiements de l'équipe diocésaine lors des audiences de cette semaine au tribunal correctionnel de Lyon.

S.E. Barbarin invoque l'obéissance au Saint Siège qui avait demandé de la discrétion, mais l'évêque est empereur en son diocèse et le pape n'est que le premier de ses pairs ! Le cardinal n'avait pas à obéir dans ce qui ne relève pas du champ canonique. Au contraire, il aurait dû crever l'abcès et déferrer le pervers à la justice. Mais une autre restriction mentale le prévenait sans doute d'agir.
Elle fut exprimée par le cardinal Vingt-Trois lors de l'affaire Anatrella quand on lui reprochait de n'avoir pas saqué le prêtre. Il répondit que l'Eglise était le dernier refuge du pécheur et qu'il ne voyait pas comment l'en expulser. Finalement Mgr Tony Anatrella, psychothérapeute de l'adolescence et consulteur de conseils pontificaux, a été rayé des cadres par le nouvel archevêque de Paris, Mgr Aupetit, dès sa prise de fonction.
N'ayant pas le goût pour un inventaire des turpitudes cléricales, nous n'évoquerons pas les immenses scandales du Nouveau Monde mais si les monsignori demandaient conseil à la base, elle leur suggèrerait de sauver l'institution par des mesures simples, comprises facilement par la communion des fidèles qui pourrait offrir son concours :

- Marier les prêtres du bas-clergé. La chose est suffisamment documentée pour repousser toutes les préventions et excuses qui ne font plus rire personne. Au moins la mesure si souvent réclamée par l'opinion disparaîtrait-elle du catalogue revendicatif !
- Sortir du siècle les prêtres tentés par leur libido et leur offrir de continuer leur vocation dans un monastère, à défaut, les expulser sans mollir.
- Surveiller les activités de jeunesse, en cas d'impossibilité, en adapter l'encadrement sinon les suspendre.

S.E. Barbarin croit aux effets de la prière. Grand bien lui fasse. Que les fidèles appellent au Ciel des bénédictions sur sa tête, largement dépassée par les évènements. Jugement en délibéré, verdict le 7 mars. Amen.



mardi 8 janvier 2019

Gilets jaunes - rapport d'étape 8½

Du karaté-dansant au fromage républicain
à 14 plaques par mois !
Même si je ne crois pas à la sincérité des gnomes du Château dans l'organisation et l'issue du Grand Débat national, j'ai participé au niveau communal pour saluer la montée en ligne du maire qui a décidé de jouer le jeu démocratique. C'est du travail et je l'en félicite en inscrivant mes doléances dans le cahier municipal.

Comme dit et répété sur ce blogue, le président pouvait rafler la blinde en étalant les cartes que lui offre la Constitution de la Vè République. Pour résumer, faire lui-même le coup d'Etat. Dissoudre la chambre basse, appeler un référendum constitutionnel pour remettre le paysage politique d'équerre, et décentraliser le domaine public non régalien afin de le rapprocher du citoyen, consultable par des "RIC".

Resterait à choisir la circonscription consultative et exécutive. Il doit bien y avoir un énarque à 15000 euros par mois capable de distraire deux jours de son oisiveté à trouver ce territoire.

S'il faut désamorcer l'insurrection mentale des Gilets jaunes avec des mesures appropriées, il faut aussi aller à la racine du problème sans attendre. C'est pour ça qu'il faut pousser les feux de la réforme en se départant de cette gestion de tapis-roulant qui règle un problème et attend le suivant qu'on règlera à son tour au vu des réactions obtenues sur le précédent. C'est stupide mais bien dans les cordes des pieds nickelés aux manettes. Aucune vista.

Je pense que l'équipe actuelle a fait le tour de ses compétences limitées et devrait être débarquée, quitte à ce que le Château reprenne les rênes le temps de l'apaisement. Entendre chaque jour la litanie d'âneries proférées par les Schiappa, Griveaux, Damartin, Pénicaud est le plus sûr moyen de transformer l'insurrection mentale en insurrection sanglante. Ces gens et leurs relais médiatiques n'ont aucune perception des réalités. Ils s'offusquent de réactions parfaitement naturelles comme la cagnotte Dettinger, alors qu'ils devraient analyser à fond les raisons profondes de ces réactions inédites et cesser leur jérémiades indignes d'un "pouvoir".

Le spectacle des violences policières abondamment documentées sur les chaînes d'infox et sur les réseaux sociaux ont suscité un grand émoi en faveur d'un gitan qui a pété les plombs au bout de huit samedis de manifestation et s'en est pris avec brutalité à ceux qu'il a jugé pour brutes. Que valent les coups portés rapportés au trombinoscope des éborgnés, gueules cassées et autres mutilés des manifestations ? Il n'y a pas de réponses officielles. Sauf à seriner que les manifestations n'étant pas déclarées, chacun y allait à ses risques et périls, risques et périls instrumentalisés par les forces de l'ordre comme en Amérique centrale.

Quand au coup de menton du premier ministre hier soir sur TF1, on aurait aimé l'entendre pour le rétablissement de l'ordre dans les quartiers de non-droit qui enserrent toutes nos villes maintenant. S'il veut des idées, qu'il demande. C'est François Pupponi (député de Sarcelles) qui expliquait hier également que si le renseignement marche bien dans son département, la prise en compte des données et la mise en action sont complètement déficientes. En fait il ne se passe rien du tout ! Il n'a pas prononcé le mot "complicité" mais tout un chacun l'a entendu. Alors qu'on cesse les violons à Beauvau et à Matignon et qu'on vide ces putains de tours de toute la vermine accumulée ! On me dit dans l'oreillette qu'ils sont armés. Qui est armé ? Les autres ? Ah merde alors. Je comprends tout.

Un Premier ministre inquiet qui s'abandonne au flicage des mécontents

Pour terminer, je reprendrais deux formules d'Alain Duhamel chez Apolline de Malherbe (ce ne sont pas les mots exacts) : (1) la nouveauté sociale de la situation actuelle est la diffusion de la haine de tous les bords, dans toutes les classes. (2) l'intelligence du candidat Macron n'augurait pas de son savoir-faire, le président élu est nul en "politique".

Et Bernard Tapie de conclure : « qu'il démissionne et se représente, il gagnera au premier tour tant les autres sont mauvais !» M. Macron n'aura jamais l'estomac de jeter les dés de sa réélection.

Postscriptum de ce jour 21h : Chantal Jouanno, éreintée par les réseaux sociaux pour sa cupidité, a démissionné de son poste de direction du Grand Débat national. Dont acte.


vendredi 4 janvier 2019

Le Grand Débat en question ?

(©François Guillot/AFP)


« Qu'ils viennent me chercher !» restera dans les Annales républicaines au même titre que la brioche de Marie-Antoinette, la marque d'une inconséquence. Ils viennent, sire, et chaque jour plus près. Dans quinze jours nous commémorons la décollation du roi, n'y voyez aucune prémonition.

Comme tous ses prédécesseurs en crise, le pouvoir réagit en biaisant, par subterfuges afin de se dédouaner par avance des décisions à suivre qui pourraient être difficiles à vivre, le plus grotesque étant ce grand débat national encadré qui ne vise qu'à noyer le mécontentement général sous les formes démocratiques d'une procédure usée jusqu'à la corde. Comme dans les conférences internationales où le communiqué final est mis en forme dès le premier matin, le pouvoir a signalé qu'il continuerait comme avant quoiqu'on en dise, avec quelques ajustements à la marge pour adoucir les effets collatéraux du programme 2017. "Nous ne détricoterons pas le Quinquennat", s'est aventuré à dire le porte-parole Griveaux. Et bien évidemment, les sujets sensibles comme l'immigration sont retirés de l'agenda alors qu'elle est le premier souci de l'opinion, à ce que disent les derniers sondages IFOP du 26 novembre et BVA du 6 décembre 2018 après le dernier Eurobaromètre standard 90 de la Commission européenne de l'automne 2018. En faut-il encore ?

D'un côté, la bienpensance trie les sujets que le peuple "peut comprendre" en éliminant la peine de mort, le mariage des folles, la PMA des vierges, le lancer de nain, d'un autre côté, elle demande au même peuple de lui donner les clefs de sa propre perpétuation. Enfumage total. Qui s'y prête ? Sans doute pas les royalistes, même s'ils ne sont pas convoqués es-qualité par l'histoire immédiate à défaut d'avoir le plan de sortir de crise avec une queue de trajectoire praticable. Mais cela n'empêche pas d'y réfléchir tout de suite car tout va se passer hors-débat, maintenant.

Le site RoyautéNews abat ses cartes en trois applications concrètes de la thèse maurrassienne (l'autorité en haut, les libertés en bas), que l'on pourra lire en détails en cliquant ici et que nous résumons ci-dessous :

(a) Etablir localement le socle "Gilets jaunes" en bombardant maires et députés de demandes de corrections d'injustices et tous sujets de mécontentement.

(b) Propager sur les réseaux sociaux les insuffisances d'un Etat qui se protège derrière le mur d'une République "antédiluvienne". Exiger une réforme profonde des institutions qui explicite de vrais contre-pouvoirs autonomes et le contrôle de l'exécutif (ndlr : la Constitution a été complètement dévoyée par le césarisme).

(c) Cesser le cycle des réflexions en petits comités, observatoires, think-tanks et agir concrètement pour faire reculer l'Etat jusqu'au seuil de son domaine essentiel en détruisant ses empiètements.

Ce n'est pas une réforme mais une révolution. Et les parlementaires de la majorité présidentielle le ressentent bien, eux qui crient au charron en se proclamant élus pour cinq ans au jeu du chat perché. Pathétique d'aveuglement.

J'ai souvent sur ce blogue reproché à Louis XVI d'avoir subi la Révolution française, vautré dans le char du roi fainéant, alors qu'il aurait dû jeter le cocher au ravin et prendre les rênes pour conduire le changement (afin que rien ne change, dira-t-on plus tard). Il en avait toutes les capacités intellectuelles et cognitives - le prince le plus instruit de son temps - mais il n'avait aucune intuition politique ni la trempe de caractère voulue. Emmanuel Macron est dans le même cas. Intelligent, il ne voit rien au-delà des rapports d'étape produits dans les soupentes du Château. Le 31 décembre, si l'on ne pouvait attendre raisonnablement sa démission, il aurait pu jouer la tour et le fou avec la dissolution de la chambre basse et un référendum constitutionnel pour réformer le parlement en y insérant le référendum d'initiative citoyenne réclamé par les trois-quart des Français. Dès le 2 janvier, le pays n'aurait parlé que de ça, tout l'espace politique et médiatique aurait été submergé par les campagnes politiques initiées par la présidence ; les Gilets jaunes rentraient chez eux. Chapeau, aurait-on dit ! Mais pour ça, il faut des couilles de bison !


Nous souhaitons que RoyautéNews creuse la question de l'agit'prop à la base. Pour notre part, nous diffusons notre absolue défiance à l'endroit du grand débat national encadré et nous privilégions la multiplication des actions de terrain dans les cellules politiques de base, communes et cantons. Mais il faut faire masse et que la limaille de fer s'oriente dans le champ de l'aimant. On en reparle...... d'ici là, Michel Fugain remastérisé par les Gilets jaunes :



mardi 1 janvier 2019

Vœux 2019 du Piéton du roi


L'histoire passe, le royco pense mais ne rompt point... son jeûne contemplatif ! Aussi, est-ce à dessein que les vœux de saison évitent de se perdre dans le mince filet de l'adoration perpétuelle d'une époque disparue. Cette année, nous avons à cœur de présenter nos meilleurs vœux aux Armées de France et plus particulièrement à l'infanterie, reine des batailles depuis la légion romaine. Outre l'affichage rassurant d'escouades déambulant en métropole dans le plan Vigipirate, dispositif qui a fait des scores comme récemment à Strasbourg, nos gars sont projetés partout dans le monde, qu'on en juge à la carte du MinDef ci-dessous :


Nos vœux les plus sincères aux troupes d'assaut que sont les Marsouins, Chasseurs, Légionnaires, Tirailleurs et Biffins, exposés au loin pour notre tranquillité. Qu'ils sachent ce que nous leur devons quand nous les croisons dans la rue en les saluant d'un coup de tête ou d'un signe amical de la main. Que l'an neuf leur apporte le succès des armes et un commandement sans failles, intelligent et économe. Vive l'Infanterie française, avec le soutien des autres armes qui en partagent la gloire.





(La Piémontaise)




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