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lundi 3 octobre 2022

Stopper le toboggan russe

Au Donbass, après Koupiansk, Lyman est tombée. Le chemin de croix continue pour l'infanterie et la cavalerie russes, premiers fournisseurs de chars et blindés aux Ukrainiens. La retraite désordonnée ne va pas rehausser le moral de troupes épuisées, mal équipées, mal commandées, mal nourries, russes quoi !
Lyssytchansk et Sievierodonetsk sont à portée d'assaut. L'état-major russe va-t-il jeter demain vingt, trente, quarante mille mobilisés dans le four du Donbass comme des poulets à frire ?

char d'assaut ukrainien
Recyclage d'un char russe par les Ukrainiens

Dans son billet des âmes mortes à propos du format réduit des armées russes, le colonel Goya dit que « l’opération militaire spéciale était condamnée à réussir tout de suite sous peine de se retrouver en grande difficulté. Elle n’a pas réussi tout de suite.» Elle est donc en grande difficulté puisque la professionalisation est insuffisante à fournir la masse requise pour tenir un front chaud de mille kilomètres ; et que la mise en ligne d'amateurs en bouche-trous ne servira qu'à savoir où les Ukrainiens ont percé. Petit résultat, faible satisfaction. Combien de temps le troufion acceptera-t-il de faire au froc pour sauver la Sainte Russie des illusions perfides du riche occident ?

Après son discours mussolinien du vendredi 30 septembre devant les chambres rassemblées et son gouvernement au complet, Poutine entre sans le savoir dans l'entonnoir maléfique à l'intérieur duquel il n'aura plus assez d'espace pour opérer un retournement. N'écoutant que son délire uchronique, dans un réflexe de survie personnelle, il déclare une guerre à mort à l'Occident décadent qui pervertit l'âme slave. On sait où ça peut nous conduire sous effet de cliquet : à l'apocalypse ! Brisons là.

Y a-t-il une perspective raisonnable ?

Quand les Ukrainiens seront revenus aux frontières disputées de 2021 et auront récupéré toute la coupure du Dniepr, un cessez-le-feu sous l'égide de l'OSCE devrait ouvrir une phase de pacification de la zone occupée afin d'organiser la libre circulation des résidents actuels et passés. S'y appliqueraient sans retenue les Accords de Minsk (on n'a pas mieux) qui prévoyaient une large autonomie civile des territoires russophones dans le cadre de la République d'Ukraine. Une neutralisation (finlandisation) de l'Ukraine garantie par les cinq membres du Conseil de sécurité serait actée et Kiev s'y résignerait. Mais la condition sine qua non est que le fûhrer Poutine et les Siloviki aient préalablement disparu du gouvernement de la Fédération de Russie, car il est impensable de croire en leur signature. Est-ce trop demander ? A priori oui, mais il semblerait qu'au spectacle de la ruine lente du pays, l'idée de « regrets éternels » commence à affleurer dans les cercles du pouvoir moscovite, après l'annonce de fournitures militaires accrues de la part des pays de l'OTAN à l'Ukraine, geste ajoutant du moment au moment. Sans une redistribution des cartes politiques, il faudra atteindre la frontière internationale après beaucoup de morts et de dévastations. Seules les révolutions de palais fonctionnent depuis la grande révolution de 1917, et peut-être qu'une vérité à propos du saccage de Marioupol pourrait en être le déclencheur : quarante jours de bombardements indiscriminés, une estimation de vingt mille victimes, 90% des logements détruits, usage de gaz de combat dans les assauts d'Azovstal. Tout est prêt pour La Haye.

Crimée

A supposer que ce protocole de sortie de guerre réussisse (buvons frais !), il faudrait l'appliquer ensuite à la Crimée dans un délai raisonnable et négocié. La libre circulation serait rétablie sur toute la presqu'île, et compte tenu des spécificités de la ville-état de Sébastopol et de la Crimée intérieure de Simféropol, des référendums internationaux de rattachement à l'Ukraine ou à la Russie seraient organisés dans ces deux circonscriptions, sinon sur la presqu'île d'un seul bloc. Mais la bonne idée (puisqu'elle vient de moi) serait que la Crimée se constitue en principauté indépendante de toutes les parties et se développe comme la Singapour de la Mer Noire. Un grand port en eau profonde avec une belle rade d'attente, une grande zone franche de transformation de valeur ajoutée et de réexportation, des zones touristiques populaires, églises à oignons, hôtels pour tour-operators, marinas, casinos, pubs et claques à marin. Penser à remplacer l'arche centrale du pont de Kertch par un pont-basculant ou levant permettant l'accès des panamax à la mer d'Azov.

Baltique

Dans un autre registre l'image du jour fait la couverture du Spiegel. L'article du jour concerne la sûreté des communications immergées, dont je vous passe le lien de la version anglaise en cliquant ici. L'allemand est accessible en pied d'article et on peut traduire en 40 langues par Google Translate. Ma perception est que Gazprom a saboté les tubes sur ordre, par introduction des piglets explosibles dans les gares de racleurs. On saura après plongée (les fuites de méthane vont cesser) si les moignons de tube se sont ouverts de l'intérieur ou de l'extérieur. C'est tout pour aujourd'hui.
Tchao !

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