lundi 29 juillet 2019

En roue libre (2) bateaux

Je suis là-dedans depuis hier. Offert au Musée de la Marine en 1965 par l'Association des amis des musées de la Marine, cet album, destiné au Duc d'Orléans (mais lequel ?), reproduit vingt-trois aquarelles de Frédéric Roux (1805-1870), peintre de marine marseillais formé dans l'atelier d'Horace Vernet à Paris, et dont la famille s'était fait une forte réputation dans les portraits de navires.
Ils ont ceci de remarquable que les détails nautiques les plus insignifiants y sont représentés, ce qui donne toute la matière dont a besoin Jacques Vichot pour présenter son analyse éclairée de chaque aquarelle. Saviez-vous que la voile latine tire son nom de l'italien a la trina qui signifie "voile à trois pointes" et nullement d'une origine méditerranéenne.

Liste des portraits :
1.- Vaisseau de premier rang au mouillage, voiles au sec
2.- Vaisseau de second rang au mouillage, voiles serrées
3.- Frégate de premier rang au mouillage, pavoisée
4.- Frégate de second rang sous huniers
5.- Corvette affourchée par gros temps
6.- Brick de guerre en panne
7.- Goëlette-brig au grand largue
8.- Goëlette sous huniers, large
9.- Lougre au grand largue
10.- Cutter anglais, largue
11.- Chébec sarde encalminé
12.- Misticque espagnol au mouillage
13.- Tartane, grand largue
14.- Balancelle espagnole au grand largue
15.- Allège d'Arles, grand largue
16.- Flûte norvégienne, vent de travers
17.- Gaillotte au plus près, bon plein
18.- Brig de commerce à la cape par gros temps
19.- Bombarde de commerce
20.- Balaou américain, vent de travers
21.- Charbonnier sarde au plus près, bon plein
22.- Chasse-marée, grand largue
23.- Bateau à vapeur

Les vingt-trois planches de Frédéric Roux sont assorties de textes repris de la revue Neptunia de 1975 avec trente-deux lithos et croquis explicatifs, et in fine, de notes complémentaires plus techniques encore où l'on s'enfonce dans les mystères de la navigation du XIXè siècle.
Sont décrits dans ces notes complémentaires plusieurs bateaux expliquant les divers types de navires à voile et leur évolution (incrustation d'images et dessins).
24- Felouque de la marine de guerre espagnole (F. Roux, 1835)
25- Felouque italienne (Morel-Fatio, 1850)
26- Felouque de Gênes (Guéroult du Pas, 1710)
27- Felouque maltaise devant Sète (Joseph Vernet, 1757)
28- Felouque corsaire Payan La Tour (Antoine Roux, 1811)
29- Felouque vent arrière coupant la ligne de l'escadre française (Sébille, 1930)
30- Yacht de course bermudien (Léon Haffner)
31- Le Nordenskjold, trois-mâts barque de l'école marine marchande danoise (Léon Haffner)
32- Deux navires de charge à livarde (Léon Haffner)
33- Goélette de course aurique (Léon Haffner)
Et quelques croquis didactiques de voilures

Deux aquarelles pour vous allécher, les autres sont accessibles dans cette recollection des portraits de Jack Spurling, Antoine Roux et ses trois fils :

- n°8 -

- n°15 -

Carrément superbe pour qui doit tout lire ! On trouve encore des exemplaires de cet album sur Internet entre 26 et 33 euros selon l'état. C'est un bon investissement pour la section maritime de votre bibliothèque. Je promeus en passant la très belle revue de marine Le Chasse-Marée qui publie neuf fois par an depuis 1981 des articles de grande qualité avec une iconographie soignée.

mercredi 24 juillet 2019

Typhon politique à Hong Kong

Li Peng vient de mourir à 90 ans. Les bouchers font de vieux os. On attend le départ pour l'équarissage de Hu Jintao, le boucher de Lhassa. Il faut dire que le budget de Deng Xiaoping sur Tian An Men était de deux cent mille morts (texto!). C'était la valeur de l'avantage marxiste-léniniste que la Chine trimillénaire devait acquitter. Le vertige d'un développement accéléré par la génétique han qui se défonce pour faire fortune a prévalu et le vieux Yoda a commencé sa série d'aphorismes. Hélas, ses successeurs n'ont pas sa finesse de jugement. De commémorations en humiliations, les peuples chinois encore libres n'acceptent plus le joug communiste promis ou déjà subi.

Si à Taïwan, la défiance est traduite par l'élection de plus en plus sûre d'indépendantistes, à Hong Kong, l'expression bridée de la démocratie est convertie en une agitation qui, pour une raison inexpliquée, tourne à l'insurrection générale contre le modèle communiste continental. Notons qu'au début des manifestations contre le gouvernement, les banques avaient fermé pour que les employés puissent y participer ! Cinq parties sont prises dans ce tumulte :

Victoria Park le 21 juillet 2019 ©Chine Magazine


- le gouvernement de Carrie Lam qui a eu l'imprudence de vouloir plaire au Central par sa loi d'extradition dont les dispositions juridiques sont justifiés et doivent éviter les exfiltrations sauvages (comme celle des libraires) mais dont l'esprit d'application reste douteux. Il m'étonnerait que Xi Jinping laisse longtemps Carrie Lam à son poste, parce qu'en laissant lever la révolte, elle lui fait perdre la face après la parade militaire de 2017 qui signalait à tous que l'Armée rouge aurait libre pratique dans le territoire. Carrie Lam est anglaise, sa famille est en Grande Bretagne... etc. Elle va avoir le "mal du pays".

- Le gouvernement central affronte une guerre économique impitoyable et fait feu de tout bois pour rallier à lui des pays en délicatesse avec les Etats-Unis. Tout le gouvernement de Li Keqiang est absorbé par les problèmes créés en interne, qui vont du ralentissement industriel à l'explosion du chômage créant des poches de mécontentement parfois violent. Comme si ça n'était pas suffisant, Xi Jinping relance la dispute sino-taïwanaise et conforte les indépendantistes dans leur posture de défiance absolue. Le désordre à Hong Kong est mauvais dans tous les compartiments du jeu diplomatique, même si l'ex-colonie anglaise n'est qu'un pôle d'investisseurs pour Pékin. Mais au moment où la répression sauvage des Ouighours commence à faire surface dans la conscience internationale, une répression normale devient impossible, surtout au lendemain de la mort de Li Peng qui ravive un passé oublié par ordre supérieur.

- Le gouvernement indépendantiste de Taïwan saisit l'occasion pour dénoncer la supercherie du slogan "un pays, deux systèmes", renforcé par la coopération militaire de Donald Trump qui envoie du matériel pour tenir tête à la République populaire. Laquelle entame des manœuvres grandioses et puériles dans le Détroit, sans doute pour que le renseignement américain, formosan et japonais décode tout le combat d'escadre afin de juger du niveau atteint par la flotte communiste, jusqu'ici assez faible dans ce segment d'exploitation du tonnage.

- Quatrième partie prenante : les indépendantistes hongkongais qui veulent une application mot à mot des accords de rétrocession de 1997 et jugent toutes les dispositions du pouvoir continental comme sournoises. En particulier sa volonté affichée de transfuser démographiquement le territoire en injectant du sang continental par tous moyens y compris la discrimination positive et le forçage du mandarin dans les écoles comme au Guangdong. Ces indépendantistes représentent les trois-cinquièmes des Hongkongais.

- Les collaborateurs hongkongais qui estiment normal que Pékin gouverne à sa manière un pays qui lui appartient et qui sont à la fois impressionnés par le développement fulgurant de la Chine - il faut dire que le pont de la conurbation Shenzhen-HKSAR-Zuhaï fait réfléchir - et perméables à la propagande basique d'un pouvoir communiste, comme celle voyant la main de la CIA dans l'émeute. Cette population fait les deux-cinquièmes de l'effectif. Les tycoons hongkongais quant à eux, se partagent entre les deux groupes, les banques également. La solution du problème est dans la triangulation de ces cinq pôles.

On voit mal le Central tolérer un désordre qui nuit à son prestige, son économie, sa réputation modernisée et aux Routes de la Soie. Donc avant la langue au chat, nous donnons Carrie Lam partante... à l'insu de son plein gré !

mardi 23 juillet 2019

Hotel Del Luna

Vous en avez assez des boudins sénégalais à la une ? C'est l'été, alors on continue, en beauté. La chanteuse Taeyeon a cramé les bacs avec la bande-son de Hotel Del Luna. Dimanche dernier, la chanteuse du groupe de K-Pop Girls' Generation a sorti "A Poem Titled You", la troisième bande-son du mélodrame qui fait un carton. Autant en profiter sans avoir besoin de comprendre le coréen. Belle histoire d'un amour tragique qui doit finir à l'hôtel !



Plus sur The Korea Times avec Lee Han-na (clic) ; et puisqu'il y a de la place, la rédaction vous offre une chanson intimiste d'Eve Ai, une belle personne de Formose.





Légalisation

C'est l'été, on continue ! Une chanson comme It's All Going to Pot n'est qu'un appel à la liberté individuelle. Que cessent les hommes de l'Etat de régler nos vies avant qu'on ne se fâche pour de vrai ! Beaucoup ont intégré l'idée que l'espèce humaine est mortelle et qu'il y a grande vanité à vouloir l'élever dans la ouate des conventions bourgeoises sur lesquelles se fondent les multiples coercitions des pouvoirs publics au motif simpliste du vivre en société. Tout est bon à contraindre les gens ! Les pouvoirs actuels et leurs relais d'opinion sont les pires que nous ayons connus ; ils s'infiltrent partout en diffusant la mauvaise conscience à traverser hors des clous. Du berceau à la tombe, ils veulent nous piloter. Qu'ils aillent se faire foutre et déjà légalisons ! Vive l'anarchie. Ces vieux chenapans de Willie Nelson et Merle Haggard nous le disent mieux que ça en trois minutes :


Well, it’s all going to pot
Whether we like it or not
Best I can tell
The world’s gone to hell
And we’re sure gonna miss it a lot

All of the whiskey in Lynchburg, Tennessee
Just couldn't hit the spot
I gotta hundred dollar bill, friend
You can keep your pills
Cause it’s all going to pot

That cackle-bobble-head-in-a-box
Must think I'm dumb as a rock
Readin' daily news
While I'm kickin' off my shoes
It's scarin' me outta my socks

The Red Headed Stranger I'm not
But buddy, let me tell you what
If ysk ol' Will
He'll tell ya here's the deal
Friends, it's all goin' to pot

Well, it’s all going to pot
Whether we like it or not
Best I can tell
The world’s gone to hell
And we’re all gonna miss it a lot

All the whiskey in Lynchburg, Tennessee
Just couldn't hit the spot
I gotta hundred dollar bill
You can keep your pills, friend
Cause it’s all goin' to pot

Well I thought I had found me a girl
Sweetest little thing in the world
But all my jokes went up in smoke
When I caught her makin eyes at Merle

He said, sweet little honey
With her eye on your money
She's gonna take every penny you got
I said she's never gonna get it
Cause I've already spent it
Merle, It's all goin' to pot

It’s all going to pot
Whether we like it or not
Best I can tell
The world’s gone to hell
And we’re all gonna miss it a lot

All the whiskey in Lynchburg, Tennessee
Just couldn't hit the spot
I gotta hundred dollar bill
You can keep your pills, friend
It’s all going to pot
I gotta hundred dollar bill
You can keep your pills, friend
Cause it’s all goin' to pot
(Auteurs (2015): Buddy CANNON, Jamey JOHNSON and Larry SHELL)


lundi 22 juillet 2019

Défense européenne 2019

Passage de témoin chez la Brigade franco-allemande

L'organisation du défilé militaire du 14 juillet à Paris a déployé tous les signes de la volonté française d'une défense européenne. Si les détachements espagnol, allemand, portugais, finlandais et peut-être d'autres ont été remarqués en tête de la prestation fort bien réussie d'ailleurs, si la proportion de responsables européens en tribune d'honneur fut forte, avec même la présence d'acteurs importants comme la ministre de la défense espagnole Margarita Robles ou le vice-Premier ministre britannique David Lidington, rien n'indique - du moins nul n'a pris le micro pour l'annoncer - que l'intégration militaire européenne soit en marche. Et même si la brigade franco-allemande trentenaire (BFA) a fait bonne figure, elle nous a signalé en creux qu'elle est toujours dans son format originel de 1989 et qu'elle sert d'alibi pour maintenir cette chimère française dans l'actualité stratégique, jusqu'à ce qu'elle soit engagée un jour comme grande unité ouvrant les hostilités en entrant en premier sur tout théâtre d'opérations extérieures. C'est le brevet Warproof des Anglais. En attendant cette confirmation, l'exercice est académique dans un service de garnisons avec quelques escapades qui font tourner les états-majors tactiques. Faute d'emploi probant, la BFA a été versée dans l'Eurocorps dont elle forme le fer de lance. Qui tient le manche ?

Les difficultés à transformer l'idée originelle de la BFA en forces de combat éprouvées annoncent celles qu'on fait semblant (en France) de ne pas voir chez tous les pays européens qui sont convoqués à la formation d'une vraie défense européenne. Il y a deux motifs principaux à ces réticences : la défense européenne existe déjà dans le format atlantique. Deuxièmement, les budgets militaires ne sont pas extensibles et nul ne paiera deux fois sa garantie de sûreté. On va s'appesantir sur ces deux points en commençant pas passer les pays en revue.

D'abord les pays au contact des intérêts russes (c'est le nom du chat) :

1/ Norvège : courte frontière terrestre de Kirkenès et mitoyennetés dans l'Océan arctique
2/ Suède : première puissance scandinave face à l'enclave de Kaliningrad
3/ Finlande : longue frontière russe de 1340 km
4-5-6/ Pays baltes (3) : frontières orientales au contact direct ou indirect (Biélorussie)
7/ Pologne : frontière de l'enclave de Kalinigrad
8/ Roumanie : puissance de la Mer noire faisant face à la presqu'île de Crimée et à l'escadre russe
9/ Bulgarie : idem
Ces neuf pays ne prendront pas le risque de lâcher la garantie OTAN quoiqu'on leur promette à Paris. Ils passent leur temps à acheter des primes de réassurance auprès des Etats-Unis, comme la Bulgarie qui vient de renouveler huit Mig-29 par des F-16 américains dernière génération.

Insigne Eurocorps
Parmi les sceptiques, on peut compter tous les autres pays de l'Est, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie et les six pays yougoslaves. Pour d'autres raisons diamétralement opposées, on peut sortir du projet d'intégration la Grande Bretagne, le Danemark (avec le Groënland), l'Irlande, qui ont des intérêts stratégiques avec les Etats Unis, et finalement la Belgique qui est le pays hôte des sièges OTAN et vole sur F-16. A noter que si la Grande Bretagne coopère avec la France dans le cadre d'accords explicites, elle le fait surtout et d'abord pour protéger son industrie d'armement. Collaborer oui, s'intégrer, jamais ! D'ailleurs sa force de dissuasion nucléaire est sous double clef, et l'autre est à Washington.

Sans préjuger de la position des Pays-Bas - ce pays a voté non en 2005 - mais en sachant que ses F-16 sont renouvelés par des F-35, il ne reste de candidats à la discussion que quatre pays, certes importants, mais qui n'emporteront pas de majorité dans les institutions européennes : France, Allemagne, Espagne, Italie. Les coopérations industrielles sont concrètes et bénéfiques, les manœuvres conjointes existent, les états-majors se connaissent. Reste à se battre !

On peut tester leurs velléités en observant qui nous épaule au Sahel. Selon Le Figaro, « une vingtaine d'armées européennes sont présentes au Sahel, certaines au sein de la force de maintien de la paix des Nations unies (Minusma) ou dans le cadre de la mission de formation de l'armée malienne EUTM Mali, et d'autres aux côtés de l'opération anti-jihadiste française Barkhane, qui mobilise 4.500 militaires dont quelques centaines de forces spéciales (TF Sabre)». Ce sont celles de Barkhane qui nous intéressent :
Les Anglais assurent la logistique avec des hélicoptères lourds Chinook que nous n'avons pas, les Américains se chargent du renseignement avec une forte présence au Niger... épicétou ! Les militaires européens se sont investis dans la "formation" des unités africaines qu'on espère un jour faire précipiter en forces armées, capables de se défendre seules (le rêve passe...). Il y a aussi un appui européen à la MINUSMA onusienne qui distribue des tablettes de chocolat. Certains parlent de forces spéciales mais on peut douter que d'autres gouvernements européens engagent des groupes d'acquisition/neutralisation en pays totalement francophones.

Ceci pour dire qu'au pied du mur, la belle chimère se dissipe dans les vapeurs du petit matin. Et les excuses des Européens à ne pas s'engager plus avant sont si nombreuses qu'on vous en fera grâce, sauf à comprendre que "sans le latin, sans le latin, les nègres nous emmerdent !".

Alors que va-t-il se passer en matière de défense européenne ?

Pour ne pas humilier le président français, les trois pays voisins et quelques autres en soutien peut-être, vont renforcer la coopération au sein de l'état-major intégré d'un Eurocorps sans troupes pour apprendre à travailler ensemble mais en anglais comme à la BFA. Cette formation est d'un ridicule achevé puisque tout le logiciel OTAN est fondé sur le principe d'interopérabilité, et que ça marche très bien déjà, avec ou sans la France, en dehors de toute sujétion européenne.

Force réaction rapide OTAN
Pour finir, avouons que l'idée d'une défense européenne commandée par la France excite les appétits de notre classe politique et ceux de la piste aux étoiles à court d'emplois, mais que parfois aussi, on fait de grandes choses par simple vanité. M. Macron aura-t-il de la chance pour cette fois ? Sauf que vouloir entraîner dans l'aventure les vingt-sept pays de l'Union est une gageure qui se heurte à des impondérables autrement dangereux que notre lecture stratégique gaullienne. Il reste un non-dit : certains pays de l'Est sont hérissés à l'idée de voir leurs forces armées commandées par des Français, à cause de la Débâcle de 40 qui les a précipités dans le malheur, sans parler même des accords de Munich bien présents dans les esprits.

Le vrai réceptacle de la coopération militaire européenne est l'OTAN. Nous pouvons tout à fait rééquilibrer le poids de l'Europe dans l'organisation atlantique, d'autant plus que le président actuel des Etats-Unis est preneur de contributions augmentées en contrepartie de la diminution des siennes. Alors, soyons pragmatiques, qui veut parler plus doit payer plus. Le petit bal masqué de monsieur Macron ne trompe personne : une folle ambition personnelle. L'Europe peut obtenir la parité dans les commandements OTAN, il suffit d'y mettre le prix.

Reste l'épreuve écrite : comment conjuguer l'effet des réalités géostratégiques avec le souverainisme prôné par les droites françaises en optimisant l'autonomie de nos décisions ? Vous avez quatre heures.
Pas sûr que ça suffise.



Postscriptum du 24 juillet 2019
L'Institut Montaigne nous propose un entretien géostratégique très éclairant de Soli Özel et Stephen Walt qui mérite une lecture attentive. On peut cliquer ici.


dimanche 21 juillet 2019

Break Soul

Le meurtre à Rouen de l'universitaire guinéen par un crouille avant la finale de la CAN 2019 me révulse. Je ne mélange pas les supporters algériens avec cette canaille sans foi ni loi qui serait mieux ailleurs, en enfer par exemple, parce que je les connais assez pour faire la différence, contrairement à d'autres éditorialistes de droite qui s'excitent à mal escient, et puis il y eut la cohabitation avec les anciens du 7°RTA, un adjoint des compagnies sahariennes et de formidables caporaux-chefs qui m'ont appris tant de choses ... ! Mes pensées vont à sa veuve. Ce doit être atroce de voir son homme lynché à mort sous ses yeux par des brutes !

Avant que je ne la ramène pour expliquer ce qu'il faut faire pour sortir de l'impasse des violences inter-ethniques et me retrouver en garde-à-vue avant demain soir dans ce pays de libertés contrôlées, je vais entrer dans le tunnel du blues, de la pop, de la soul, et ce soir c'est du Ray Charles.



Au sax s'il vous plaît...

Sometimes when I'm sad and all alone, O baby,
Just like a child without a home
The love you give me keeps me hangin' on, oh God, yeah,
All I ever need is you now
Your my first love, your my last and
Your my future, your my past
Loving you is all I ask, ohh
All I ever need is you, baby
Winters come and then they go
And we watch the melting snow
Sure as summer follows spring, all the things you do
Give me a reason to build my world around you
Some men follow rainbows I am told
Some men search for silver, some for gold
I found my treasures in your soul, yeah
All I ever need is you baby
Without love I'd never find the way
Through ups and downs of every day, O baby
I won't sleep at night until you say
Ohh Babe, all I ever need is you

Sax Solo

Some men follow rainbows I am told
Some men search for silver, some for gold
I found my treasures in your soul
All I ever need is you baby
Without love I'd never find the way, oh no
Through ups and downs of every day, oh yeah
I won't sleep at night until you say
Ohh, all I ever need is you
I wanna hear you say
All I ever need is you babe
All I ever need is you


Puis les deux plus beaux slow...... :

[Chorus 1]
(I can't stop loving you)
I've made up my mind
To live in memory of the lonesome times
(I can't stop wanting you)
It's useless to say
So I'll just live my life in dreams of yesterday
(Dreams of yesterday)
[Chorus 2]
Those happy hours that we once knew
Tho' long ago, they still make me blue
They say that time heals a broken heart
But time has stood still since we've been apart
[Chorus 1]
(I can't stop loving you)
I've made up my mind
To live in memory of the lonesome times
(I can't stop wanting you)
It's useless to say
So I'll just live my life in dreams of yesterday
[Chorus 2]
Those happy hours that we once knew
Tho' long ago, they still make me blue
They say that time heals a broken heart
But time has stood still since we've been apart
Since we've been apart
[Chorus 1]
(I can't stop loving you)
I said I've made up my mind
To live in memory of the lonesome times
(I can't stop wanting you)
It's useless to say
So I'll just live my life of dreams of yesterday
(of yesterday)


Terminé pour moi.

samedi 20 juillet 2019

Les Algériens champions d'Afrique... de foot !


La finale française de la Coupe africaine des nations aura appris à certains égyptiens que la France n'a pas encore disparu malgré les efforts louables de sa classe politique, à incinérer d'urgence après la théorie de scandales qui la souille.

Un tiers des joueurs sur la pelouse et les bancs étaient français, les sélectionneurs de l'Algérie et du Sénégal sont de Champigny-sur-Marne et l'arbitre ; nommé au dernier moment en remplacement d'un Sud-africain trop intègre, parle aussi la langue de Molière. C'est vrai qu'il incarnait parfaitement la Justice de nos frontons, les yeux bandés et la balance bien penchée !

L'Algérie a gagné logiquement en conclusion d'un parcours en coupe meilleur que celui des autres. Le Sénégal a montré de beaux talents individuels mais une fébrilité mortelle au moment de conclure. Le match ne fut intéressant que par les duels et les dribles. Entachée de nombreuses fautes, l'attention s'évaporait parfois.

Cette deuxième étoile arrive à point nommé sur un pays en révolution qui a décidé de faire appliquer sa devise nationale à la nouvelle classe dirigeante : « Un seul héros : le peuple !» Après un bon demi-siècle de gabegie et pillages familiaux, ces anciens départements français, qui avaient tout pour réussir, ont été confisqués par la hiérarchie du FLN victorieux qui les a mis en coupe réglée, bas ! Renverser les pouvoirs en place fut facilité par la débilité du président en exercice, mais quand le processus de purge démocratique sera achevé, se lèveront à l'horizon les terribles contraintes nées des désavantages acquis depuis l'indépendance.

La démographie d'abord. Trente pour cent (30%) de la population n'a pas quinze ans ! Les chiffres forcément bidonnés du chômage sont quand même à douze pour cent, et ne sont contenus que par l'émigration.

L'économie, tributaire des hydrocarbures ne sait pas fournir le nécessaire à une population de 42,8 millions d'habitants (clic).
Le commerce extérieur est celui d'un émirat désertique du Golfe persique mais ne correspond pas à un pays aussi grand et aussi peuplé. Il est complètement déséquilibré par le pétrole et ses dérivés et le pays subit les terribles secousses des cours mondiaux. Voir la fiche risque de la Société Générale en cliquant ici.

Pour aller dans le détail des problèmes algériens, il faut revenir à la liste des cinquante vœux émis par la Chambre de commerce d'Alger lors du cinquantenaire de la république. Royal-Artillerie avait été un des rares blogues à s'y intéresser. L'article de 2012 est toujours en ligne ici.

Le plus grand danger qui guette ce pays, avec lequel nos liens ne pourront se défaire jamais, est paradoxalement celui de la démocratie du modèle occidental. Parce que l'Algérie est très divisée, en ethnies, en classes sociales, en régions d'intérêts divergents, et surplombant le tout, la menace subversive de l'islamisme rural régnant sur une terre plate.

Il lui faudrait un pouvoir fort mais intègre. Sortant d'en prendre, il est peu probable que le peuple ne verse pas dans le vertige de la démocratie, confondue comme toujours avec la liberté. Mais quand on a dit cela, on doit admettre que depuis le grand Abd el-Kader il n'y a plus de solution !
Quoique, sait-on jamais !

jeudi 18 juillet 2019

CMRDS moins 30


Tarif pour paiement en juillet : 120 euros, nourri, logé, blanchi. Adhérent : 100 euros !
Tarif en août : 150 euros, s'il reste des places.






CAMP MAXIME REAL DEL SARTE
Château d'Ailly
42120 Parigny (6 km de Roanne)

Inscriptions:
RN - Centre Royaliste d’Action française
10 rue Croix-des-Petits-Champs
75001 Paris
ou
contactarobaseactionfrancaisedotnet


mardi 16 juillet 2019

Sonny Boy Williamson (2)

Apparemment, beaucoup de lecteurs découvrent Sonny Boy Williamson et le Delta Blues. Aussi vous est-il proposé ce soir une compilation d'une heure trente réalisée par Mr German Tubes que je remercie, à partir d'extraits choisis sur "The American Folk Blues Festival European Tour 1963-1964" i.e:

- I´m Tryin´ To Make London My Home (audio) en support de sa bio abrégée
- Bye bye Bird
- In My Younger Days
- Keep It To Yourself
- Gettin´ Out Of Town
- Nine Below Zero
- Got My Mojo Working par Muddy Waters (exceptionnel) avec SBW à l'harmonica
- Black Snake Blues par Victoria Spivey avec SBW à l'harmonica
- Careless Love par Mae Mercer dont la voix de mezzo-soprano fit la fortune de Memphis Slim dans les cabarets parisiens (avec SBW à l'harmonica)
- My One Room Little Cabin
- I´m A Lonely Man
- Your Funeral, My Trial
- What Will Happen When I´m Gone
- You´re My Baby
- Goin´ Home... It´s Only A TV Show (version improvisée)
- Bye Bye Baby, Good Bye
- Tous en scène... avec entre autres Willie Dixon à la basse et Memphis Slim aux ivoires !
- Trying to make London my Home (audio) avec les paroles
- Dernière rencontre de Robbie Robertson avec Sonny Boy Wiliamson peu de temps avant sa disparition.

Connaissant son caractère insupportable et querelleur, j'aime bien Nine Below Zero (en farenheit) où il se moque de lui-même d'une certaine façon. Sinon, tous les musiciens sont au top ! Régalez-vous...







En prime, Pinetop Perkins au piano-garage à 95 balais, clope au bec... il tiendra encore deux ans et jouera jusqu'au bout. Il mourra en laissant un stock de concerts impayés ! Il était né en plantation comme tous les autres.



Sonny Boy Williamson II

Certains lecteurs avaient découvert l'harmoniciste Sonny Boy Willianson II sur le blog mort Steppique Hebdo. En français, la meilleure "entrée" est la Wikipedia en cliquant ici sinon il y a plus maniable, la bio de Linda Davis par ici !

Voici une prestation suédoise (©GazellRecords AB) qui le résume assez bien.



Youtube propose aussi un disque complet en ligne de lui, plus jeune dans sa carrière. Je ne sais s'il restera longtemps accessible sans payer de droits. Alors enjoy !
Cliquez là !

Au fait ! Va peut-être falloir parler de la défense européenne dans quelques jours, ou pas !

lundi 15 juillet 2019

Missie Mizik

Avec le départ de Laurence Sailliet chez Cyril Hanouna, nous pouvons raisonnablement penser que le fond de la piscine politique est atteint !
Aussi, en attendant les rappels CMRDS de la série torride Bikes & Girls, le blogue Royal-Artillerie vous offre de la musique choisie. Pour commencer, un fond de guitare Delta Blues sur lequel vous pouvez chanter les paroles de votre composition. A vos plumes, vos casques, et lancez-vous :



A suivre un classique de Muddy Waters, tout simplement :




Puis Sonny Boy Williamson II tout en finesse :




Et avant de mourir ce soir.... "Dedicated to Cherry"



Busted flat in Baton Rouge, waiting for a train And I's feeling nearly as faded as my jeans. Bobby thumbed a diesel down just before it rained, It rode us all the way to New Orleans. I pulled my harpoon out of my dirty red bandanna, I was playing soft while Bobby sang the blues. Windshield wipers slapping time, I was holding Bobby's hand in mine, We sang every song that driver knew. Freedom is just another word for nothing left to lose, Nothing don't mean nothing honey if it ain't free, now now. And feeling good was easy, Lord, when he sang the blues, You know feeling good was good enough for me, Good enough for me and my Bobby McGee. From the Kentucky coal mines to the California sun, Hey, Bobby shared the secrets of my soul. Through all kinds of weather, through everything that we done, Hey Bobby baby kept me from the cold. One day up near Salinas, Lord, I let him slip away, He's looking for that home and I hope he finds it, But I'd trade all of my tomorrows for one single yesterday To be holding Bobby's body next to mine. Freedom is just another word for nothing left to lose, Nothing, that's all that Bobby left me, yeah, But feeling good was easy, Lord, when he sang the blues, Hey, feeling good was good enough for me, hmm hmm, Good enough for me and my Bobby McGee. La la la, la la la la, la la la, la la la la La la la la la Bobby McGee. La la la la la, la la la la la La la la la la, Bobby McGee, la. La La la, la la la la la la, La La la la la la la la la, hey now Bobby now Bobby McGee yeah. Na na na na na na na na, na na na na na na na na na na na Hey now Bobby now, Bobby McGee, yeah. Lord, I'm calling my lover, calling my man, I said I'm calling my lover just the best I can, C'mon, where is Bobby now, where is Bobby McGee, yeah, Lordy Lordy Lordy Lordy Lordy Lordy Lordy Lord Hey, hey, hey, Bobby McGee, Lord! Yeah! Whew! Lordy Lordy Lordy Lordy Lordy Lordy Lordy Lord Hey, hey, hey, Bobby McGee.

vendredi 12 juillet 2019

Le 14-juillet de Lucy Dillon

Lucy Dillon (1770-1853), de sang irlandais, marquise de La Tour du Pin, était dame d'honneur de la reine Marie-Antoinette. Mariée au comte de Gouvernet (1759-1837), diplomate lui-même et fils du dernier ministre de la guerre de Louis XVI, elle traversa la Révolution française au balcon de la société de cour, puis dans l'exil en Amérique sous la Terreur. Par son père, Arthur Dillon, elle participe de la légende de la guerre d'Amérique où il servit sous les ordres de la Motte Piquet à la tête de son régiment, le Dillon. Au sortir de la Révolution, les Gouvernet s'appuieront sur les relations antillaises d'Arthur Dillon (Tascher de la Pagerie) qui leur permettront de remonter en selle jusqu'à l'Usurpation de 1830 que le marquis de La Tour du Pin refusa et qui lui coûta trois mois de fort.

Dans son Journal d'un femme de cinquante ans elle raconte son 14-juillet 1789. Il est toujours intéressant de connaître le témoignage de gens impliqués, a fortiori quand ils ne le sont pas dans la séquence, ce qui prouve en creux l'éloignement du pouvoir des réalités. Ce sont ces pages que Royal-Artillerie propose à son distingué lectorat aujourd'hui, grâce au fonds de la Gallica.
En juillet 1789, Lucy a dix-neuf ans, elle mène sa maison d'une main ferme jusqu'au train d'équipages, malgré des relevailles difficiles de sa première grossesse. Aujourd'hui, ce serait un modèle de femme de tête, ce qu'elle montrera plus encore pendant l'exil. Et jolie en plus, au point que les anciennes lui recommandaient de ne pas avancer dans la lumière au service de la reine.



jeudi 11 juillet 2019

Levée d'écrou pour Vincent Lambert





Dans un souffle, tout doucement, Vincent Lambert a pris la route du Ciel. Comme on le lui enseignait aux Carmes, il va accéder à la vie éternelle dans la communion des fidèles du Christ. Le monde imparfait d'où il procède aura retenu son âme pendant dix ans au seul bénéfice de l'émotion des bien-portants qui, au fond de leur cœur, doutent de l'au-delà au point de la maintenir de toutes leurs forces, immobile dans sa prison de chair et d'os.

« Le refus de la mort naît de la déchristianisation »

Laissons vibrer quelques jours encore les partis catholiques qui voulaient contenir ce garçon dans les fers d'une tétraplégie achevée* pour soutenir leurs justes revendications sociétales. Au lieu d'aller au fond des choses pour une fois (quid de l'espace "vie", sacralité de la vie terrestre ?), ils se sont égarés dans une sensiblerie de mauvais aloi aux dépens d'un condamné à perpétuité dont ils niaient tout avenir paisible vers lequel on pouvait dépêcher ce malheureux.
Il est libre maintenant, c'est un grand jour, celui de sa naissance à l'éternité ; merci à ceux qui ont surmonté le déluge de pathos pour faire cesser l'emprisonnement de Vincent Lambert dans son propre corps. Qu'il repose en paix désormais !
(*) Evolution médicale de Vincent Lambert en cliquant ici


Délivre-moi, Seigneur, de la mort éternelle, en ce jour redoutable où le ciel et la terre seront ébranlés, quand tu viendras éprouver le monde par le feu.
Voici que je tremble et que j'ai peur, devant le jugement qui approche et la colère qui doit venir.
Ce jour-là doit être jour de colère, jour de calamité et de misère, jour mémorable et très amer.
Donne-leur le repos éternel, Seigneur, et que la lumière brille à jamais sur eux.






vendredi 5 juillet 2019

Break ! Debarre !


En souvenir de Stéphane Grapelli (1965 - Hôtel Saint-Jean) et Django Reinhardt...






jeudi 4 juillet 2019

Journée de l'indépendance

Aujourd'hui c'est Independence Day, la fête nationale américaine du barbecue. Même si nous n'avons pas tout fait - La Fayette le laissait croire à Paris - nous avons donné le coup d'épaule décisif que notre brave roi Louis XVI accorda aux idées nouvelles, celles-là même qui lui couperaient la tête plus tard. Quand ça veut pas... !


L'histoire de la Révolution américaine mérite plus qu'un coup d'œil, et sa lecture facilite la compréhension des actualités de l'Union. Pour ma part, j'avais approfondi la question il y a quelques années à travers un roman biographique écrit par Gore Vidal sur un des principaux héros de l'époque, Aaron Burr (Belfond, Paris). Truculence et méchanceté avait noté Belfond dans sa quatrième de couverture. On ne présente plus Gore Vidal.
Burr (1756-1836) est resté dans l'imaginaire collectif comme un héros de l'expédition du Canada et comme l'assassin en duel d'Alexander Hamilton, l'un des pères fondateurs de la jeune république de planteurs. Mais de ce bouquin j'avais retenu deux choses moins connues, l'une signalait que lorsque le roi de France confirma son soutien, le gouvernement des Insurgents diminua à proportion la levée de taxes finançant la guerre contre Georges III, fallait pas gâcher.
L'autre est le penchant patrimonial des dits-planteurs qui ne manquaient jamais une occasion d'accroître leur cheptel vif en troussant leurs esclaves à fond, Washington le premier.

Tout l'ouvrage est une peinture réaliste de la vie sociale et politique d'une époque très agitée qui explique bien l'Amérique d'aujourd'hui. Pour marquer cette journée, voici une parade d'une rare excentricité qui n'a pas besoin d'explications, même si elle nous offre une Sambre & Meuse endiablée, rapportée outre-atlantique par les Sammies de 1916. Enjoy !



lundi 1 juillet 2019

Chances pour la France

Allée du Château d'Ailly à Parigny


Le programme du Camp Maxime Real del Sarte 2019 (18-25 août) tournera autour de cinq thèmes réunis sous le titre général de Chances pour la France.

Il est tentant de développer chacun d'eux pour "cadrer" l'éventuel débat dans le but de nourrir un début de buzz, mais il est aussi possible d'approfondir le titre en soi, globalement ! Ce à quoi nous nous résignerons faute de temps et de courage peut-être sous ces chaleurs. L'avenir d'un pays se dessine toujours dans la zone d'intersection de trois faisceaux de paramètres que l'on pourrait appeler : atouts, contraintes et handicaps. Comme cet article n'est pas un thèse universitaire pour impressionner les gueux, disons tout de suite que le premier défi français est que les atouts de la France sont des restes, à la notable exception de la francophonie !

Pour changer des autres fois, commençons donc par nos atouts, d'où qu'ils viennent. C'est majoritairement l'héritage de l'ancien imperium mondial qui nous les a procurés :



NOS ATOUTS

Siège permanent au Conseil de sécurité des Nations-Unies, qui permet d'être au cœur du réacteur de la gouvernance mondiale même si nous n'y avons qu'un levier à notre mesure ; mais au moins nous savons ce qu'il s'y passe avant d'autres. Et s'y attache du prestige malgré tout que l'Allemagne, l'Inde et le Japon nous envient.

Direction générale du Fonds monétaire international avec les mêmes avantages que notre position onusienne, sauf que notre nomination est un gentleman agreement, donc précaire.

Pays-hôte de l'UNESCO, pays-hôte de l'Institut du monde arabe, choix qui assoient notre majorat dans toutes les affaires culturelles du monde. Disons que nous nous en sortons pas si mal après un passé colonial intense...

Troisièmes ou deuxièmes forces armées atlantiques, classement disputé avec le Royaume-Uni. On nous dit capables d'entrer en premiers sur tout théâtre d'opérations. Acceptons-en l'augure, même si jusqu'à ce jour nous n'avons pu donner de preuves ailleurs que dans le contexte d'opérations de gendarmerie coloniale. Il faudrait le tester contre des chars, des missiles et des canons. Toutes les interventions antérieures l'ont été au sein d'une coalition occidentale, nous permettant de profiter d'une mutualisation de la logistique et du renseignement. Cet atout, quand même réel autant que les autres armées nous le reconnaissent, affronte directement la contrainte budgétaire qui est le sujet primordial de dispute quand on veut améliorer un pays socialiste.

Aéronautique où le conglomérat franco-européen que nous avons construit avec les Allemands restera pour longtemps le succès du siècle. Airbus ne cesse d'étonner outre-Atlantique, mais ses patrons ont eu la bonne idée de construire des usines aux Etats-Unis et d'y acheter des moteurs.

Astronautique, même configuration qu'Airbus mais sur crédits publics, ce qui signale les limites de l'exercice au moment où de grosses start-up anglo-américaines privées s'emparent d'une partie non négligeable du marché spatial de proximité. L'ESA avec ses patrons d'Etat pourra-t-elle remonter au vent ? Les conséquences sont grandes pour nos industries de pointe.

Complexe agro-alimentaire. Si nous sommes un acteur mondial sur le marché des denrées agricoles et des vins fins, nous sommes d'abord et surtout "le" pays référent en termes de qualité, diversité et goût (en dépit du pilonnage d'Elise Lucet). C'est comme ça que nous sommes perçus chez les nations populeuses d'Asie qui cherchent même à produire en terre française pour importer directement chez elles. Et nous publions le livre le plus attendu dans le monde chaque année, le Guide Michelin ! Gérons mieux l'espace productif et cessons une bonne fois pour toutes l'artificialisation des sols. Stop au béton communal !

Complexe de la mode et du luxe, c'est l'emblème au chef du blason français. Inégalés, jalousés, nous sommes hors-concours. La disparition récente de Karl Lagerfeld a montré du doigt l'inatteignable étoile selon l'expression de Jacques Brel ! Le premier des suivants est l'Italie. Mais on est consacré à Paris.

Francophonie. Avec des hauts et des bas, la langue française gagne du terrain régulièrement pour deux motifs importants : elle est la langue véhiculaire (et civilisationnelle) de nombreuses ethnies africaines ; elle est une langue difficile, précise, mathématique, le grec moderne disent les Chinois éduqués, qui rehausse l'intelligence et le prestige du locuteur. Les familles de la haute poussent partout leurs gosses vers le français, au moins en deuxième langue, autant pour la formation de l'esprit que pour appréhender la littérature française. Elle a ses chances devant le pidgin-english qui envahit les slums. Dit en passant, écoutez sur RFi le matin le français accentué à la tronçonneuse des locuteurs africains, vous entendrez un vocabulaire bien plus riche que celui de leurs homologues français et des gens qui savent conjuguer au subjonctif. Quelle leçon pour notre Education nationale et nos écoles de journalisme !


Il y a bien d'autres atouts français mais aucun n'établit notre domination de secteur autant que ceux précités. On ne peut quitter ce chapitre sans signaler quand même le Bigh Pharma français, l'industrie et recherche nucléaire (ITER), la filière automobile, la chimie, la bancassurance, l'agronomie, mais nos contempteurs augmentent en capacités et savoirs, ils se rapprochent de nous.
Parmi les atouts secondaires, très nombreux depuis l'artisanat d'art jusqu'au développement numérique, on doit citer aussi la diaspora française qui multiplie les succès dans les coins les plus reculés du monde comme dans les mégapoles modernes. Des Français, il y en a partout. Sait-on que la distribution de produits alimentaires en Nouvelle-Guinée est assurée par un Français ? L'hôtellerie de grand luxe est souvent française sous les cocotiers. Reste à savoir pourquoi sont-ils partis, la question mériterait un article à soi-seul.



NOS CONTRAINTES & HANDICAPS

Les contraintes sont les paramètres que nous devons optimiser pour augmenter notre souveraineté dans un monde globalisé. A ne pas confondre avec nos handicaps que nous sommes condamnés à réduire si nous ne voulons pas devenir à terme une réserve d'indiens ! Commençons par le plus facile et le moins connu : la Z.E.E.


La Zone économique exclusive de la France, au sens des dispositions de la Convention ONU de Montego Bay en 1982, est la deuxième du monde, sur le papier. La Wikipedia a fait un bon article sur ça. Ces zones de souveraineté jusqu'à deux cents milles nautiques du trait de côte sont des sujets de disputes permanents et parfois de conflits, quand il y a quelque chose à valoriser, halieutique ou hydrocarbures. Par ses possessions de l'Océan pacifique et divers archipels ci et là, la France a une surface considérable du monde maritime. Malgré des distances énormes, elle y protège la pêche autant que possible en attendant que la pression sur les ressources limitées ne transforme les poissons sauvages en gisements aurifères, auquel cas sa flotte de surveillance n'y suffira plus. Au moment des ZEE, on a beaucoup parlé des nodules métalliques, et les institutions publiques de recherche faisaient des animations sur les haveuses des abysses qui récoltaient de précieux nodules remontés dans des cargos géants. Depuis, l'exploration de la faisabilité a beaucoup progressé et les nodules sont confirmés comme ressource "potentielle" exigeant d'énormes capitaux. Malgré ses unités de recherche en mer, on voit mal la France exploiter seule sa ZEE de nodules polymétalliques. Nul n'a commencé vraiment.

Par contre, le patrimoine maritime peut virer à la contrainte si la guerre à l'inversion climatique et à la pollution marine met en tension la responsabilité du "propriétaire". Certes la pollution suit les courants vagabonds mais n'est-il pas plus simple de se partager le monde dans les frontières reconnues des ZEE et chacun de nettoyer son lot ? Vu les surfaces engagées et les moyens disponibles pour un Etat failli, le défi est insurmontable. Viendra alors le temps des mises en "concession" ; les lots abandonnés par les incapables seront offerts dans des adjudications internationales qui feront fi des tracés en pointillé sur les cartes marines. En résumé, l'avenir des ZEE coûtera très cher à valoriser et à entretenir, et la France n'a plus les épaules.

Industrie touristique. C'est une contrainte autant qu'un atout. La richesse du patrimoine français associé à une culture que le monde entier nous envie (ce n'est pas pour ce coup une formule) est un atout économique majeur autant qu'un vecteur de prestige. Il vient de loin et nos révolutions en ont laissé beaucoup. Mais comme d'autres domaines, la galoche patrimoniale est bien plus grande en pointure que le pied petit qui s'y engage. Après que Rockfeller ait payé les toits du Château de Versailles en 1925, on ne compte plus les interventions du mécénat étranger et privé pour maintenir à flot notre capital touristique. Le régime, rongé par le clientélisme et l'assistance sociale, n'y parvient plus (Loto du patrimoine...) et le désastre de Notre-Dame de Paris signale les insuffisances tragiques d'une administration cooptée, nonchalante et impécunieuse.

Il n'est pas innocent que les pouvoirs publics laissent fuiter le projet d'aménagement international de l'Ile de la Cité de Paris, sachant bien au fond que seules les grandes marques trouveront l'argent de la rénovation urbaine allant de pair avec la contemporanéité de la nouvelle cathédrale de Victor Hugo.

Modèle socialiste et périmètre de l'Etat. Puisque nous venons de l'évoquer, le régime politique et social de ce pays, imposé par le Conseil national de résistance de 1945 à un peuple battu, est tout simplement inadapté aux enjeux et défis d'aujourd'hui. Il ne s'agit pas de réformer des dispositifs à bout de souffle - même si l'Allemagne, la Suède, la Canada, le Danemark l'ont réussi - mais de décaper à l'acide les effets d'une idéologie de division permanente de la société politique française qui jette les vainqueurs minoritaires du jour sur les avoirs des vaincus encore plus minoritaires du moment, à charge de revanche la prochaine fois. Ce qui marche ailleurs ne marche pas chez nous. A preuve, on truque les scrutins pour pouvoir gouverner sur leurs résultats.

En fait, c'est le régime lui-même qui est sur défaut, en panne "machine arrêtée" ; et tout le régalien trinque. Sans entrer dans le détail des nouveaux moyens de cohésion sociale qu'exige notre situation - les profs du CMRDS feront ça bien mieux - il faut convertir la population à la Justice et à la démocratie directe, et c'est d'ailleurs ce que réclamaient les Gilets jaunes d'origine sur les ronds-points. Fini les passe-droits, les régimes spéciaux, les emplois bunkérisés, la vie éternelle. Rendre aux gens leur quotidien, arracher le régalien à la dispute gauloise. Quand ?

Cela ne devrait pas se négocier, et sous la menace d'une insurrection de la technocratie qui enrôlerait toute la fonction publique, la révolution nécessaire devrait être tranchée par référendum. Mais bon, le pouvoir étant ré-électif, on peut toujours rêver. Le Bien commun ne sera pas tiré de ce tonneau démocratique, et il faut l'expliquer chaque jour un peu plus. Et en passant, rompre l'amalgame démocratie et libertés que brandissent les tenants de la pérennisation des positions juteuses (caste politique, médiats, ligues, loges...).

Recherche & développement et capitalisme hexagonal. C'est aussi grave que l'asphyxie des innovateurs par l'Etat, ses codes, ses règles, ses obsessions idéologiques. Le monde d'aujourd'hui convoque d'énormes moyens financiers et de compétences pour résoudre les problèmes de bientôt huit milliards d'humains. Que ce soit dans l'intelligence artificielle, les télécommunications, la mobilité, l'énergie propre, l'alimentation mondiale etc... l'unité de compte est le milliard de dollars. Par parenthèse, dans les tours de table chinois de la vie des affaires courantes la plaque est au demi-million de yuans, soit 64000 euros.

Le défi français est que ses capitalistes sont depuis longtemps partis. Ne restent que quelques noms emblématiques sur les doigts d'une main qui font toujours honneur à la nation, et quelques grosses sociétés anonymes mondiales ; mais on parle ici d'individus. Qui de chez nous, sort le carnet de chèques à son nom à la fin du tour de table et dit : « D'accord, je viens pour trois milliards !» Qui ? On sait les noms d'Américains, d'Australiens, d'Allemands, de Japonais ou de Chinois capables de signer. Les Français (et quelques autres) doivent "en parler avec la banque". L'épisode Fiat-Chrysler-Renault est l'illustration de ce décalage culturel : d'un côté on décide avec son propre argent, de l'autre on consulte. Et la danse du quadrille macronien qui se mêle de tout ne va pas encourager l'argent français à se découvrir.

Sous-industrialisation européenne. Handicap majeur, dévastateur de la richesse nationale et de la cohésion sociale mais qui n'est pas définitif. L'économie moderne induit de plus en plus de complexité et d'imbrications des process. Si la vieille nation chinoise habitée par une race exceptionnelle - qu'on dit avoir tout inventé jadis - montre ses capacités à surmonter la complexité croissante de son développement, il n'est pas dit que tous les pays émergents en soient capables. Parmi ceux-ci le Katanga russe, le Brésil chaotique et l'Afrique du Sud ségrégationniste ne se pavaneront pas longtemps si la mer monte. Le gros point d'interrogation est l'Inde qui touche aux étoiles d'un côté, construit une industrie mécanique énorme de l'autre, mais chez qui neuf cents millions d'habitants se lèvent avec une seule question en tête : "Où vais-je chier ce matin ?".

L'Europe est la mère de la révolution industrielle. Elle a de beaux restes et des réflexes anciens qui retrouveront de la valeur à mesure que la complexité des économies croîtra. Nous n'avons pas dit notre dernier mot. La France, l'Italie, l'Angleterre et les héritiers du Saint-Empire pourraient bien revenir au cœur du défi mondial en matière d'industrie intelligente. En attendant, protégeons nos bases et nos savoirs autant que possible, en nous méfiant des banques et des conseils internationaux.

Sur-immigration d'illettrés et fuite des compétences. C'est le grand débat. Le vieillissement européen ne peut pas être le prétexte à importer des populations en déshérence, même au prétexte de les former pour les employer ensuite. Il y a un décalage civilisationnel très important qui ne peut être résorbé sans leur assentiment. Surtout quand ces populations sont communautarisés à destination par un islamisme rural fait d'exclusion d'autrui, d'asservissement des femmes et de conquête d'un espace en propre ! Inutile d'épiloguer dans cet article. La dérive islamiste doit être rejetée comme toxique pour nos sociétés ; et l'intégration des hommes de bonne volonté encouragée en les sortant des ghettos.

La fuite des compétences qui en fait n'a jamais cessé - l'empire colonial de la vieille monarchie était déjà le déversoir démographique des plus courageux des cadets - n'est pas liée à l'immigration même si elle participe au calcul du solde négatif. Elle tient à la mondialisation et à la couleur de l'herbe plus verte ailleurs. La seule parade est de recréer ici les mêmes chances que celles existant au loin. Favoriser l'initiative et le succès en France et faire taire les médiocres et les jaloux. Ce qui nous amène au dernier handicap.

Le principe constitutionnel de précaution. Cette disposition castratrice qui privilégie la ouate à tout autre environnement est évidemment stupide pour une aussi vieille nation que la nôtre. Tuer le risque, c'est tuer l'audace, c'est casser l'élan, c'est passer tout le monde sous le joug des normateurs. Mais ce ne sont pas les guerriers de la fonction publique qui y verront à redire. L'Etat sait tout mieux que quiconque pour conduire la vie de chaque individu, du berceau à la tombe, subventionné, à crédit sur la tête de ses propres gosses ! Le libre-arbitre d'intelligences informées des dangers courus est annulé. Les raisons en sont la couardise promue au niveau de la prudence et le caprice d'un président inutile et néfaste qui a infantilisé les Français au point que tous lui veulent maintenant du bien dans l'agonie de sa vie.


Nous terminons donc en dénonçant l'excessive précaution d'un Etat invasif qui est peut-être le poison le plus insidieux instillé dans l'âme française et qui met en péril tout projet de restauration du pays au niveau qui doit être le sien. Si l'irrépressible envie des hommes de l'Etat de tout régler ne peut être contenue, se posera alors la question de maintenir l'Etat lui-même. Sur tous ces sujets, il y a matière à débat autour d'un jus de cornouilles sous les ombrages du Château d'Ailly. Mais on arrivera toujours à la même conclusion : c'est de régime qu'il faut changer !






CAMP MAXIME REAL DEL SARTE
Château d'Ailly
42120 Parigny (6 km de Roanne)

Inscriptions:
RN - Centre Royaliste d’Action française
10 rue Croix-des-Petits-Champs
75001 Paris
ou
contactarobaseactionfrancaisedotnet

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