mardi 31 janvier 2012

L'Alliance royale et la question nucléaire



Le 13 janvier dernier fut la journée atomique du parti politique royaliste. Patrick de Villenoisy, candidat à la présidentielle de l'Alliance royale, est allé voir la centrale d'Avoine implantée au coeur du parc naturel régional de Loire-Anjou-Touraine. La centrale nucléaire dite de Chinon rassemble les développements successifs de la filière française, depuis le premier réacteur historique de la technologie graphite-gaz transformé en musée, jusqu'au quatre gros réacteurs à eau pressurisée qui débitent 900MW chacun et allument la moitié nord-ouest de la France.

La question nucléaire n'est pas un enjeu sociétal mais vital, encore moins un conte de sorcières. Il était urgent que le parti royaliste, génétiquement écologiste, prenne une position claire dans le débat stratégique en termes de sûreté des approvisionnements énergétiques après les doutes qui ont surgi par tout l'Occident à l'annonce de la fonte des réacteurs de Fukushima. Le coup de pouce donné aux énergies renouvelables est-il au fond si judicieux ?

Les énergies renouvelables existent depuis toujours car il fallait bien mouvoir les masses dès qu'on eut la mauvaise idée d'affranchir les ânes tournants. Moulins à eau, moulins à vent, étaient assez puissants pour couvrir la demande locale des meuniers, scieurs, foulons, pressoirs, pompes, norias, tours à forer et même marteaux-pilons, mais ces principes furent déclassés par l'explosion des besoins de la révolution industrielle. On passa à la vapeur et on y est toujours. Les centrales nucléaires sont des machines à vapeur. Chaque réacteur de Chinon délivre une puissance vapeur équivalente à 1266 locomotives Mikado, les dernières en service à la SNCF. On ne va pas ferrailler une pareille puissance sur un froncement de sourcils de monsieur Mamère parce que sa maman a raté son voyage organisé à Hiroshima en 45 !


Les énergies substitutives au courant de réseau n'ont pas disparu du paysage économique ; elles perdurèrent par endroit et cherchèrent à (re)conquérir la production domestique dans le mouvement de 68. Ainsi vit-on revenir près des rivières les roues Pelton, les Poncelet, les turbines Kaplan, capables de fournir le courant à une exploitation ; sauf que le sacrosaint monopole de l'EDF vous obligeait, et vous oblige toujours, à livrer le courant pour que l'EDF vous le revende. Vive L'Etat bête,  toi dont le règne est méconnu. Dans cette renaissance, le moulin à vent fut moins prisé pour la raison simple qu'il faut du vent. On a le même problème avec les éoliennes sophistiquées ; le vent ! Et qu'en pense Monsieur de Villenoisy venu observer la centrale trapue d'Avoine ?

La France dépend environ à 80 % du nu­cléaire pour ses approvisionnements en électricité. C’est une filière d’excellence dans laquelle notre pays est parvenu au plus haut degré de savoir-faire et de compétence au niveau mondial. Les énergies de substitution que sont l’éolien ou le photovoltaï­que ne sont pas prêtes. Elles représenteraient une augmentation considérable du coût de production en électricité. Si, notamment, nous considérons le coût de construction de l’éolien par rapport au nucléaire qui est déjà tout construit, nous arrivons à des rapports inimaginables de l’ordre de quatre fois le nucléaire pour l’éolien terrestre et de huit fois le nucléaire pour l’éolien offshore. Il faut bien préciser que ces coûts sont ceux calculés par rapport au fait que le nucléaire est déjà construit alors que l’éolien est à construire. Évidemment, l’éolien une fois construit, il faudrait diviser le rapport par deux ou même trois en sorte que l’éolien offshore, par exemple, ne représenterait plus que trois fois le coût du nucléaire.
Il faut aussi considérer les aspects écologiques et esthétiques, sans parler du fait qu’au moment où nos besoins en énergie sont les plus forts, l’éolien ne fonctionne pas, car en plein hiver nous sommes en période anticyclonale et il n’y a pas de vent. On sait que l’éolien fonctionne à 30 % de ses capacités potentielles et que la durée de vie de ses matériels n’excèdent pas pour l’instant une quinzaine d’années.
La différence est encore plus grande avec le photovoltaïque qui représenterait un coût comparatif considérable qui disqualifie, en l’état de nos connaissances, cette énergie.

L’Alliance royale tient aussi à rappeler que le désengagement par rapport au nucléaire représenterait un risque important. En effet, la filière nucléaire, qui attire à elle nos meilleurs ingénieurs, ne le ferait plus à l’ave­nir dans l’hypothèse où nous programmerions son démantèlement à terme. Nos ingénieurs se détourneraient ainsi d’une carrière condamnée. Il en résulterait un risque lié à la baisse de compétence qui rendrait cette filière dan­gereuse et lui ferait perdre son niveau d’ex­cellence. Dans la conjoncture économique actuelle de notre pays, cela relève de la plus grande impéritie que de préconiser ces mutations qui compromettraient nos approvisionnements stratégiques en énergie.

L’Alliance royale propose donc de main­tenir le nucléaire qui procure aux Français l’énergie la moins chère du monde. Nous ne considérons les autres énergies que comme des voies de recherche dans lesquelles nous préco­nisons d’investir pour trouver d’autres sources d’énergie et pour maintenir notre niveau de recherche. (BPO 67 - Bulletin périodique officiel de l'Alliance Royale n°67)

Les Français aimeraient bien que tous les candidats à la présidentielle soient aussi clairs que le comte de Villenoisy. La dispute y gagnerait en intelligence. Sans doute aucun il est judicieux de pousser les énergies renouvelables au niveau domestique pour les petites structures de production bien placées, mais en privilégiant la liberté d'installation de préférence aux subventions étatiques qui faussent le jeu. Qu'adviendra-t-il de tous ces ventilateurs quand ils ne seront plus favorisés par un prix d'achat extravagant du courant produit ? Libérons l'accès aux rivières en accord avec les usagers locaux, regroupés en syndic de l'eau comme dans l'ancien temps, et multiplions les moulins de rivière, partout branchés directement sur le circuit domestique de force et lumière de la maison ou du hameau. Nous y gagnerons globalement une réduction de l'appel aux centrales, et nous obtiendrons localement une sûreté de fourniture. Et laissons au génie nucléaire la mission de fournir tous les autres à bon compte. Comme le dit le candidat, nous avons un niveau d'excellence en nucléaire. Ne gâchons pas nos chances dans la guerre économique.





NB: Le Bulletin périodique officiel de l'Alliance royale (BPO) n'est pas réservé aux militants du parti. Vous pouvez vous y abonner en remplissant la fiche ci-jointe avec un chèque de 12€ ou un virement bancaire.



Mise à jour du 1er février 2012
Le Cour des Comptes vient de publier un rapport thématique sur la filière nucléaire. Ce rapport est très intéressant et complet. Une version visuelle abrégée prémâchée est disponible pour les journalistes !! Produit par la Cour des Comptes, il ne disparaîtra pas des écrans de sitôt. La synthèse est accessible par ici.
On en retiendra que le coût courant économique du parc nucléaire français ressort à 49,5 euros par mégawattheure. C'est déjà 7,5€ plus cher que le prix de cession Arenh sur le marché inter-négoce et 73% de plus que le prix (HT) facturé aux consommateurs de la première tranche horaire, 28,63€.

Commentaire : s'attendre à des hausses de tarif pour provisionner maintenance et démantèlement des réacteurs selon leur âge, est avisé. Mais même avec une hausse drastique des prix de l'électricité pour combler l'écart, la filière reste la plus économique.
Les 49,5€/MWh du rapport s'opposent aux coûts suivants des filières concurrentes :
20 à 50€/MWh pour l'hydraulique
60 à 90€/MWh pour le gaz
80 à 115€/MWh pour l'éolien ancré à terre
160 à 300€/MWh pour le photovoltaïque

samedi 28 janvier 2012

Place Tahrir ou des Cocus

 

Que pense le maréchal Tantawi, embaumé vivant derrière son bureau reverni ? Qu'ils pendent le raïs et me foutent la paix ! Il a pris ses assurances auprès des Frères musulmans vainqueurs des élections, à charge pour eux de laisser l'état-major venir à une retraite tranquille, à charge pour lui de leur prêter main forte dans la pacification des naïfs. L'humour cairotte, redoutable de précision et acidité, aura-t-il raison du pacte de non-agression mutuelle ? J'en doute si les salafistes s'en mêlent. Demandons-le à Tariq Ramadan, grand enfumeur de gaouris devant l'Eternel. Il est courageux.

Islam, pluralisme, démocratie dans ses fondements plutôt que dans ses pratiques, deviennent un amalgame possible de la nouvelle alchimie islamique. La non-représentation des niais de la Place est un vrai problème d'autant qu'ils se sont dressés contre sans trop savoir ce pour quoi ils se battaient, plus loin que la liberté individuelle à l'occidentale. Sont-ils adaptables à l'Etat des Frères ? A l'évidence ils n'ont pas combattu la religion et accepteront peut-être les finalités d'une charia dépouillée des règles néandertaliennes. L'Islam littéral du Coran ânonné est très minoritaire et cantonné au monde arabe. Wahhabites et salafistes sont l'exception culturelle fondée sur l'illettrisme et le lavage de cerveaux des madrasas. Le centre de gravité de l'Islam est quelque part entre la Turquie, la Malaisie et l'Indonésie où cohabitent, avec quelques accrochages sanglants parfois, les valeurs occidentales et celles de l'islam réformé.

Sans doute Tariq Ramadan dévoile-t-il sans y toucher la ruse des Frères musulmans, dont son grand-père fut le fondateur, assassiné par la police du roi Farouk. Un Etat, civil d'abord, reconnaissant l'expression de tous et affichant à tous les carrefours de l'opinion la liberté de dire et faire jusqu'à la limite non franchie de ne pas agresser la liberté d'autrui. C'est cette frontière qui va devenir mobile, avec la mise en pression de cette liberté d'opposition aux nouvelles valeurs ; en même temps que seront nommés aux postes-clés de tous niveaux, du quartier aux ministères, des Frères et des idiots utiles. Sera établi plus tard un Etat islamique adapté aux mœurs égyptiennes passablement corrodées par le canal de Suez, quand la société aura été patiemment verrouillée.

Les chancelleries européennes ne croient pas aux assurances des Frères Musulmans la main sur le coeur, même s'ils enfreignent en s'en vantant un principe majeur de la charia: ils vont lancer des emprunts à intérêts sur le marché international des capitaux pour faire vivre le pays. Les Américains du Département d'Etat restent très prudents, se contentant d'émettre des avis sans frais, mais David Pollock, une pointure du Washington Intitute for Near-East Policy (clic), expliquait hier soir le double langage de la confrérie en se fondant sur des exemples concrets, faciles à trouver entre leurs deux sites, anglais et arabe. On peut lire son article ici. Nous ne nous y attardons pas, chacun devine.

crédit Shawn Baldwin, NYTimes
La fin de l'histoire risque de ne pas être celle attendue. Au-delà des questions "fondamentales" sur la préséance des valeurs, va surgir le retour de bâton économique. Si les Frères musulmans ont prospéré indéniablement sur la misère bien réelle des laissés-pour-compte de la société égyptienne en politisant leurs œuvres caritatives, il leur était utile de dénoncer le système, un des plus pourri de la région. Il n'y a aucune raison aujourd'hui de prédire aucune embellie économique pour l'Egypte "crasseuse", d'autant que le tourisme s'est effondré et qu'il n'a jamais nourri tout le monde. Trouveront-ils des fonds islamiques pour donner le change en endettant la nation jusqu'au cou ? Les bailleurs ont eux-aussi leurs limites et leurs sûretés, et il est peu probable qu'ils pontent à fonds perdus. Reviendront un jour place Tahrir les cocus d'hier en bien plus grand nombre et le peuple immense des bidonvilles derrière eux, voulant monnayer leur espérance disparue*.

Liberté, égalité, tolérance ne sont pas inscrits dans la Charia. C'est là que se croisent à quatre-vingt-dix degrés les valeurs de la place Tahrir et celles du nouveau parlement. C'est ce sac de nœuds le bout de l'histoire.


(*) addendum postérieur : c'est exactement ce qu'il s'est passé avec l'appel à Abdel Fattah al-Sissi le 3 juillet 2013.

jeudi 26 janvier 2012

La Dystopie* de Davos

*
Ce n'est pas nouveau mais ça vient de sortir : angliscisme désignant l'utopie en noir opposée aux lendemains qui chantent



Tel la famille Lion au bout du wharf sans solution, le monde globalisé semble avoir atteint la dernière frontière de ses idées. Ce n'est pas le dernier gourou du Ladakh qui nous le suggère mais la très capable équipe du Forum économique mondial de Davos. Pessimistes est faible, même s'ils y mettent les gants pour annoncer l'apocalypse à des "forumeurs" surtaxés, qui ont payé 55000 euros pour entrer se faire engueuler. Etat des lieux de la Planète bleue :

Lee Howell, directeur exécutif du WEF souligne que « pour la première fois depuis des générations, de nombreuses personnes ont cessé de penser que leurs enfants auront un meilleur niveau de vie qu’elles-mêmes » mais qui pis est « le sentiment de malaise est particulièrement prégnant dans les pays industrialisés qui, historiquement, ont été une source de grande confiance et d’idées audacieuses.» Autrement dit, la marche du monde est à front renversé, les pays de l'OCDE ont troqué la camisole du pendu des pays émergents ; leur déclin est inexorable. Pourquoi ? C'est finalement très simple et le constat est peu rémunérateur en termes d'économie politique puisqu'on n'y peut fonder aucune autre science que celle du bon sens. On y va ?

D'abord la démographie. Le louable combat pour la vie humaine a complètement déséquilibré la population de la planète. La moitié de la population mondiale a moins de 27 ans et les perspectives de débouchés sur une planète finie se sont resserrées. La population de vieux s'accroît proportionnellemnt plus vite dans des pays dont les Etats sont criblés de dettes, pays dont les ressources sont englouties à faire vieillir les inactifs. Ceci est le constat global. Mais si on observe des segments significatifs du globe on s'aperçoit que c'est encore pire. Trois moteurs du monde : Japon, Chine, Allemagne. Le premier pays a la population la plus âgée du monde, et la dette publique intérieure la plus forte. Ses effectifs décroissent régulièrement, diminuant le réservoir de main d'oeuvre et le stock de consommateurs. Ses caisses sociales sont renflouées en permanence ; il n'y a pas d'avenir autre que morose.
La Chine (20% de la population mondiale) a maîtrisé sa croissance démographique par la politique de l'enfant forcément unique, au prix d'un déséquilibre des générations, compliqué par une sélection des genres (on avorte en priorité les foetus féminins). Le vieillissement inéluctable de sa population va lui poser, dès 2030 selon les experts, des problèmes considérables, comme au Japon mais avec un coefficient 10 (1360 millions d'habitants contre 127).
L'Allemagne vieillit et diminue. La France aura plus d'habitants que l'Allemagne en 2050¹ avec un âge médian plus jeune, mais une carnation plus mate. Le vieux Frankreich deviendra le Frankistan. Ce sont des tendances lourdes et qui ne peuvent être dévoyées en seulement dix ans. D'où la difficulté à y remédier quand on laisse la main à des régimes électoralistes.

Parlant du rapport 2012 (Global Risks - 7° édition, 2012), le directeur général de Oliver Wyman Group signale que « pour bénéficier d’une retraite sûre et accéder à des soins de qualité, les individus sont de plus en plus appelés à assumer des risques qui incombaient précédemment aux gouvernements et aux entreprises ». Adieu donc la solidarité intrinsèque aux sociétés modernes, place au sauve-qui-peut, fini les schémas par répartition et fracture sociale de plus en plus grande, un véritable continent de riches s'élevant au-dessus d'un magma de pauvres.


Les codes du XX° siècle sont obsolètes. Mais pieusement défendus. Leurs sauvegardes sont inadaptées au monde imbriqué et dangereux d'aujourd'hui qu'il faut quand même affronter. La constitutionnalisation du principe couard de précaution n'y supplée pas. Deux exemples : suréaction au nuage éruptif de l'Eyjafjöll en 2010, sous-réaction au krach hypothécaire des subprimes. La crise de l'euro montre qu'on n'a pas les outils pour la stopper. Les procédures réactives sont dépassées, il faut de la proactivité, de la souplesse, de l'autorité et du bon sens, pas des textes ! Dit en passant, c'est la définition d'une société monarchique gouvernée par un cabinet de talents comme nous en connûmes.

Le plus grave défi au genre humain, aux yeux des experts, est l'interconnectivité absolue. Nos vies dépendent maintenant de la "connexion". Que ce soit dans les activités professionnelles ou dans la sûreté personnelle, nous sommes à la merci du Réseau. L'interconnectivité est à la fois indispensable pour les entreprises et un gage certain de résilience en cas d'agression ou de catastrophe, les cellules filles pouvant palier l'absence de la cellule mère, utile aux administrations dans l'exploitation des données et la production de résultats préalables à la prise de décisions, agréable aux communautés d'individus qui facilement se retrouvent, mais en revanche extrêmement plastique dans l'organisation de la désorganisation comme l'ont montrées les émeutes de Seattle, Londres, Rome et les révoltes arabes devenues le prototype opératoire d'une révolution, redouté aujourd'hui par tous les régimes de force.

 Le rapport au WEF sélectionne cinquante risques majeurs et concrets, pas des concepts ; nous en reprenons neuf et adressons notre distingué lectorat à l'original du rapport 2012 :

Les neufs dangers majeurs :

(i) Déséquilibres fiscaux chroniques des Etats nourrissant le pronostic de krach systémique de l'interbancaire et la destruction du régime de devises. Le creusement de dettes publiques n'est pas tenable aux niveaux atteints.

(ii) Disparité sévère des revenus couplée à une gestion désastreuse des populations hors-d'âge. Inégalités criantes et injustice évidente sont plus que le ferment de grands désordres, mais l'étoupe de la mise à feu de nos sociétés.

(iii) L'augmentation des gaz à effet de serre et l'échec patent de la gouvernance énergétique mondiale qui va transformer la planète en four et stériliser d'immenses terres agricoles au moment du pic démographique.

(iv) L'urbanisation débridée écrasant tout, prolétarisant les peuples et asséchant les ressources en eau accessibles par les moyens modernes de captage. Les dégats à attendre de ces concentrations de misère sont plus désastreux que ceux des calamités naturelles aléatoires.

(v) Extrême volatilité des prix des matières et denrées ruinant les producteurs au bénéfice d'une spéculation illimitée dans ses mises.

(vi) Prolifération atomique incontrôlée, donnant des moyens de destruction massive à des Etats immatures ou exagérément spéculateurs des pressions induites.

(vii) Crise de l'eau et crise alimentaire provoquées par l'effet de ciseau de la hausse spéculative des prix et du défaut de productions vivrières de proximité (effet direct de la mondialisation) ; sans parler de l'hiver volcanique que pressentent les vulcanologues et qui est hors de l'épure politique puisque imparable.

(viii) Guerre cybernétique déclenchée en dehors des Etats par des groupes intéressés au chaos (le rêve de l'anarchiste historique) ou privilégiant le néotribalisme qui endommagerait, voire détruirait par endroit le Réseau cité plus haut, éteignant à proprement parler nos sociétés sophistiquées.

(ix) Modification du génôme humain par l'impact de produits consommés ou d'expériences assimilées ouvrant le champ de nouveaux risques pour l'espèce. Ce risque s'applique aussi à tout le règne vivant, animal et végétal.


Et après ?
A la fin du catalogue se pose une seule question qui appelle une seule réponse. Les décideurs de l'espèce humaine sont-ils aux manettes et affrontent-ils tous ces défis systémiques ? Pour plusieurs raisons, dont la moindre n'est pas l'éphémérité des pouvoirs gouvernant les grandes nations ou leur corruption profonde au bénéfice des dirigeants, le niveau de réponse est estimé inadapté et le demeurera parce qu'il n'a pas suffi jusqu'ici de gérer les crises. Il faut gouverner ! 
Gouverner, ce n'est pas godiller de la queue tel le chien crevé au fil de l'eau, mais prendre et faire appliquer à tous prix les décisions qui conviennent dans chaque domaine identifié, dans le cadre d'un accord global qui n'a pas besoin d'être formalisé mais exécuté avec courage, chacun allant à sa vitesse, mais dans le même sens.
Les yeux sur le compteur de leurs chances de réélection, nos gouvernants en sont bien loin !
Qui prendra la tête à Davos ?

Le truc du piéton : équilibrer son moral en lisant Le Fanatisme de l'Apocalypse de Pascal Bruckner (Grasset 2011, 20€)

mercredi 25 janvier 2012

Analyse et commentaire du discours sur l'Union


Si nous avons choisi de publier hier le discours d'Obama sur l'état de l'Union, c'est bien sûr qu'il impacte nos moeurs économiques et politiques. Sans vous infliger un article en lasagne, citation-commentaire, nous y relèverons les points qui touchent à notre destin directement, même si toute action de l'Administration américaine aux Etats-Unis induit des répliques sismiques en Europe et partout ailleurs. Après les généralités d'usage, un paragraphe donne l'axe :

« Pensez à l'Amérique possible : un pays qui guide le monde en éduquant son peuple. Une Amérique qui attire une nouvelle génération d'emplois de haute technologie bien payés. Un futur où nous contrôlerons notre propre énergie, et où notre sécurité et notre prospérité ne seront pas aussi liées aux régions instables du monde. Une économie bâtie pour durer, où l'on paie le dur travail et où l'on récompense la prise de responsabilité. Nous pouvons le faire. Je sais que nous le pouvons, parce que nous l'avons déjà fait auparavant. Et plus loin... Ce qui est en jeu, ce ne sont pas les valeurs démocrates ou les valeurs républicaines, mais les valeurs américaines !»

SPHERE FINANCIÈRE ET ÉCONOMIQUE
Quid de la crise financière qui est la base de notre problème à nous ? Après avoir parfaitement diagnostiqué l'origine du mal dans la distribution extravagante de crédits hypothécaires à des gens incapables de les honorer voire même de les comprendre, il pointe du doigt les établissements financiers qui se sont goinfrés dans une économie de casino jusqu'à l'effondrement du château de cartes. Ceci annonce la régulation forcée de la profession bancaire par l'installation d'une Financial Crimes Unit, et le retour du Glass-Steagall Act de 1933, séparant banques de dépôt et banques d'investissement, au grand dam de la City. Nous suivrons.

Mais « le plan commence par l'industrie de fabrication américaine ». Aussi demande-t-il aux entrepreneurs de bien faire leurs comptes et de rapatrier le plus d'emplois possibles au bénéfice desquels l'Administration créera un environnement favorable par un nouveau code de taxes tournant le dos à une imposition exagérée des sociétés :
1.- Si dans votre bizness vous délocalisez, vous n'aurez aucune réduction d'impôt sur les sociétés, cet argent sera dépensé pour les frais de rapatriement d'emplois engagés par d'autres compagnies.
2.- Aucune société n'échappera à l'impôt en délocalisant ses jobs et bénéfices outremer, elle sera taxé au forfait. L'argent ainsi collecté sera utilisé jusqu'au dernier centime à réduire les taxes des entreprises qui choisissent de rester sur le sol américain et d'y embaucher.
3.- Si vous êtes un fabricant américain, vous aurez une plus grande réduction d'impôts. Si vous produisez de la haute technologie, nous doublerons la déduction pour la production domestique. Et si vous voulez vous transférer sur un territoire touché durement par le départ d'une usine, vous serez aidé pour financer une nouvelle usine, des machines ou la formation d'ouvriers.
Nous suivrons.

Le deuxième axe d'effort est de revivifier le commerce d'exportation dans des accords bilatéraux (ndc: donc sans passer par aucune organisation internationale) et de contrer la concurrence faussée en créant une Trade Enforcement Unit chargée d'enquêter sur les pratiques déloyales, de la Chine par exemple, trois fois citée. Nous ne suivrons pas (Kow Tow).

ÉNERGIE
Nous zappons les mesures de politique intérieure sur l'éducation, l'emploi, la formation, la recherche fondamentale et appliquée, la justice fiscale, la sûreté des dépôts bancaires particuliers, qui n'ont pas d'impact immédiat chez nous, pour aller à l'autarcie énergétique. C'est le grand challenge. Toute énergie est bonne à prendre, qui améliorera les termes de l'échange et créera des emplois, pourvu que les modes d'exploitation soient propres. Pétrole, gaz naturel, gaz de schiste, énergie renouvelable, tout est bon, mais l'argent du contribuable ira vers le soutien aux énergies nouvelles pour ne pas laisser partir la technologie en Allemagne ou en Chine ; l'objectif est 600.000 emplois. A terme, la pression de la demande américaine d'hydrocarbures fléchira sur les marchés, et nous verrons arriver en Europe des équipements énergétiques américains, subventionnés sans complexe par un soutien gouvernemental au marché domestique.

Nous zappons aussi les longues remontrances aux Républicains qui mènent une guerre de tranchées à Washington, coupant la capitale fédérale du reste du pays et de ses problèmes. Elles sont méritées à notre avis ; reportez-vous au troisième quart du texte d'hier. Dès votre retour, nous partons au Moyen-Orient.

MOYEN-ORIENT
La chasse à al-Qaïda bat son plein du Pakistan au Yémen avec des résultats. Ce qui justifie de lever le pied en Afghanistan où la restauration d'un état démocratique cède le pas à une collaboration non définie. Après le retrait accompli de de 10.000 soldats, ce sont 23.000 autres qui rentreront à la fin de l'été 2012. Nous suivrons.
La révolution arabe est aussi un enjeu pour les Etats-Unis. « L'issue de cette incroyable transformation est incertaine. Mais nous y avons gros jeu. Et si c'est aux peuples de la région que revient la décision ultime de leur destin, nous serons l'avocat des valeurs qui ont si bien servi notre pays. Nous nous opposerons à la violence et à l'intimidation. Nous signifierons les droits et dignité de tous êtres humains - homme et femme; chrétiens, musulmans et juifs. Nous soutiendrons les politiques qui conduiront à des démocraties fortes et stables et à des marchés ouverts, parce que la tyrannie ne peut lutter contre la liberté.» On peut dès lors penser que les Etats-Unis continueront à oeuvrer en sous-main, mais de manière plus puissante qu'au début de la révolution. D'autant que le danger iranien est clairement identifié, autant que la volonté inébranlable d'y faire face pour le réduire. C'est le point dur du discours : « Qu'il n'y ait aucun doute. L'Amérique est déterminée à empêcher l'Iran d'obtenir l'arme nucléaire, et je n'écarterai aucune option de la table pour atteindre ce but.» Vu la fuite en avant du régime islamique en proie à la liquéfaction de son économie et de sa monnaie, on peut s'attendre à tout. Nous suivrons.

Et le discours s'achève sur un long hommage aux forces armées et spécialement aux forces spéciales de l'US Navy. Nous ne savons pas faire.





Conclusion du piéton
Puisse cette analyse objective vous convaincre que les Etats-Unis sont de retour dans le Grand Jeu grâce à leur adaptabilité et à leur force intrinsèque. Tout plan géopolitique doit les prendre en compte, et cela déplaît à une puissance moyenne comme la France, revenue d'une grande histoire. Mais on ne peut pas se tromper tout le temps sans conséquences un jour. Le déclin a peut-être commencé à Sedan en 1870. Charles De Gaulle proclamait le refus pour la France d'accomplir le destin du Portugal, immense nation qui inventa la mondialisation, ramenée à un finistère stérile. Mais il n'avait pas reçu l'éducation convenable qui lui aurait suggéré que l'économique prime tout car la puissance en procède. Nous péférâmes la grandiloquence.
J'attends maintenant avec intérêt le décodage d'Hubert Védrine.




mardi 24 janvier 2012

Quoi de neuf à Rome, Asterix ?


DISCOURS SUR L'ETAT DE L'UNION
QUI SERA PRONONCÉ CE SOIR
PAR LE PRÉSIDENT DES ETATS-UNIS BARACK OBAMA

Mr. Speaker, Mr. Vice President, members of Congress, distinguished guests, and fellow Americans:

Last month, I went to Andrews Air Force Base and welcomed home some of our last troops to serve in Iraq. Together, we offered a final, proud salute to the colors under which more than a million of our fellow citizens fought – and several thousand gave their lives.

We gather tonight knowing that this generation of heroes has made the United States safer and more respected around the world. For the first time in nine years, there are no Americans fighting in Iraq. For the first time in two decades, Osama bin Laden is not a threat to this country. Most of al Qaeda’s top lieutenants have been defeated. The Taliban’s momentum has been broken, and some troops in Afghanistan have begun to come home.

These achievements are a testament to the courage, selflessness, and teamwork of America’s Armed Forces. At a time when too many of our institutions have let us down, they exceed all expectations. They’re not consumed with personal ambition. They don’t obsess over their differences. They focus on the mission at hand. They work together.

Imagine what we could accomplish if we followed their example. Think about the America within our reach: A country that leads the world in educating its people. An America that attracts a new generation of high-tech manufacturing and high-paying jobs. A future where we’re in control of our own energy, and our security and prosperity aren’t so tied to unstable parts of the world. An economy built to last, where hard work pays off, and responsibility is rewarded.

We can do this. I know we can, because we’ve done it before. At the end of World War II, when another generation of heroes returned home from combat, they built the strongest economy and middle class the world has ever known. My grandfather, a veteran of Patton’s Army, got the chance to go to college on the GI Bill. My grandmother, who worked on a bomber assembly line, was part of a workforce that turned out the best products on Earth.

The two of them shared the optimism of a Nation that had triumphed over a depression and fascism. They understood they were part of something larger; that they were contributing to a story of success that every American had a chance to share – the basic American promise that if you worked hard, you could do well enough to raise a family, own a home, send your kids to college, and put a little away for retirement.

The defining issue of our time is how to keep that promise alive. No challenge is more urgent. No debate is more important. We can either settle for a country where a shrinking number of people do really well, while a growing number of Americans barely get by. Or we can restore an economy where everyone gets a fair shot, everyone does their fair share, and everyone plays by the same set of rules. What’s at stake are not Democratic values or Republican values, but American values. We have to reclaim them.

Let’s remember how we got here. Long before the recession, jobs and manufacturing began leaving our shores. Technology made businesses more efficient, but also made some jobs obsolete. Folks at the top saw their incomes rise like never before, but most hardworking Americans struggled with costs that were growing, paychecks that weren’t, and personal debt that kept piling up.

In 2008, the house of cards collapsed. We learned that mortgages had been sold to people who couldn’t afford or understand them. Banks had made huge bets and bonuses with other people’s money. Regulators had looked the other way, or didn’t have the authority to stop the bad behavior.

It was wrong. It was irresponsible. And it plunged our economy into a crisis that put millions out of work, saddled us with more debt, and left innocent, hard-working Americans holding the bag. In the six months before I took office, we lost nearly four million jobs. And we lost another four million before our policies were in full effect.

Those are the facts. But so are these. In the last 22 months, businesses have created more than three million jobs. Last year, they created the most jobs since 2005. American manufacturers are hiring again, creating jobs for the first time since the late 1990s. Together, we’ve agreed to cut the deficit by more than $2 trillion. And we’ve put in place new rules to hold Wall Street accountable, so a crisis like that never happens again.

The state of our Union is getting stronger. And we’ve come too far to turn back now. As long as I’m President, I will work with anyone in this chamber to build on this momentum. But I intend to fight obstruction with action, and I will oppose any effort to return to the very same policies that brought on this economic crisis in the first place.

No, we will not go back to an economy weakened by outsourcing, bad debt, and phony financial profits. Tonight, I want to speak about how we move forward, and lay out a blueprint for an economy that’s built to last – an economy built on American manufacturing, American energy, skills for American workers, and a renewal of American values.

This blueprint begins with American manufacturing.

On the day I took office, our auto industry was on the verge of collapse. Some even said we should let it die. With a million jobs at stake, I refused to let that happen. In exchange for help, we demanded responsibility. We got workers and automakers to settle their differences. We got the industry to retool and restructure. Today, General Motors is back on top as the world’s number one automaker. Chrysler has grown faster in the U.S. than any major car company. Ford is investing billions in U.S. plants and factories. And together, the entire industry added nearly 160,000 jobs.

We bet on American workers. We bet on American ingenuity. And tonight, the American auto industry is back.

What’s happening in Detroit can happen in other industries. It can happen in Cleveland and Pittsburgh and Raleigh. We can’t bring back every job that’s left our shores. But right now, it’s getting more expensive to do business in places like China. Meanwhile, America is more productive. A few weeks ago, the CEO of Master Lock told me that it now makes business sense for him to bring jobs back home. Today, for the first time in fifteen years, Master Lock’s unionized plant in Milwaukee is running at full capacity.

So we have a huge opportunity, at this moment, to bring manufacturing back. But we have to seize it. Tonight, my message to business leaders is simple: Ask yourselves what you can do to bring jobs back to your country, and your country will do everything we can to help you succeed.

We should start with our tax code. Right now, companies get tax breaks for moving jobs and profits overseas. Meanwhile, companies that choose to stay in America get hit with one of the highest tax rates in the world. It makes no sense, and everyone knows it.

So let’s change it. First, if you’re a business that wants to outsource jobs, you shouldn’t get a tax deduction for doing it. That money should be used to cover moving expenses for companies like Master Lock that decide to bring jobs home.

Second, no American company should be able to avoid paying its fair share of taxes by moving jobs and profits overseas. From now on, every multinational company should have to pay a basic minimum tax. And every penny should go towards lowering taxes for companies that choose to stay here and hire here.

Third, if you’re an American manufacturer, you should get a bigger tax cut. If you’re a high-tech manufacturer, we should double the tax deduction you get for making products here. And if you want to relocate in a community that was hit hard when a factory left town, you should get help financing a new plant, equipment, or training for new workers.

My message is simple. It’s time to stop rewarding businesses that ship jobs overseas, and start rewarding companies that create jobs right here in America. Send me these tax reforms, and I’ll sign them right away.

We’re also making it easier for American businesses to sell products all over the world. Two years ago, I set a goal of doubling U.S. exports over five years. With the bipartisan trade agreements I signed into law, we are on track to meet that goal – ahead of schedule. Soon, there will be millions of new customers for American goods in Panama, Colombia, and South Korea. Soon, there will be new cars on the streets of Seoul imported from Detroit, and Toledo, and Chicago.

I will go anywhere in the world to open new markets for American products. And I will not stand by when our competitors don’t play by the rules. We’ve brought trade cases against China at nearly twice the rate as the last administration – and it’s made a difference. Over a thousand Americans are working today because we stopped a surge in Chinese tires. But we need to do more. It’s not right when another country lets our movies, music, and software be pirated. It’s not fair when foreign manufacturers have a leg up on ours only because they’re heavily subsidized.

Tonight, I’m announcing the creation of a Trade Enforcement Unit that will be charged with investigating unfair trade practices in countries like China. There will be more inspections to prevent counterfeit or unsafe goods from crossing our borders. And this Congress should make sure that no foreign company has an advantage over American manufacturing when it comes to accessing finance or new markets like Russia. Our workers are the most productive on Earth, and if the playing field is level, I promise you – America will always win.

I also hear from many business leaders who want to hire in the United States but can’t find workers with the right skills. Growing industries in science and technology have twice as many openings as we have workers who can do the job. Think about that – openings at a time when millions of Americans are looking for work.

That’s inexcusable. And we know how to fix it.

Jackie Bray is a single mom from North Carolina who was laid off from her job as a mechanic. Then Siemens opened a gas turbine factory in Charlotte, and formed a partnership with Central Piedmont Community College. The company helped the college design courses in laser and robotics training. It paid Jackie’s tuition, then hired her to help operate their plant.

I want every American looking for work to have the same opportunity as Jackie did. Join me in a national commitment to train two million Americans with skills that will lead directly to a job. My Administration has already lined up more companies that want to help. Model partnerships between businesses like Siemens and community colleges in places like Charlotte, Orlando, and Louisville are up and running. Now you need to give more community colleges the resources they need to become community career centers – places that teach people skills that local businesses are looking for right now, from data management to high-tech manufacturing.

And I want to cut through the maze of confusing training programs, so that from now on, people like Jackie have one program, one website, and one place to go for all the information and help they need. It’s time to turn our unemployment system into a reemployment system that puts people to work.

These reforms will help people get jobs that are open today. But to prepare for the jobs of tomorrow, our commitment to skills and education has to start earlier.

For less than one percent of what our Nation spends on education each year, we’ve convinced nearly every State in the country to raise their standards for teaching and learning – the first time that’s happened in a generation.

But challenges remain. And we know how to solve them.

At a time when other countries are doubling down on education, tight budgets have forced States to lay off thousands of teachers. We know a good teacher can increase the lifetime income of a classroom by over $250,000. A great teacher can offer an escape from poverty to the child who dreams beyond his circumstance. Every person in this chamber can point to a teacher who changed the trajectory of their lives. Most teachers work tirelessly, with modest pay, sometimes digging into their own pocket for school supplies – just to make a difference.

Teachers matter. So instead of bashing them, or defending the status quo, let’s offer schools a deal. Give them the resources to keep good teachers on the job, and reward the best ones. In return, grant schools flexibility: To teach with creativity and passion; to stop teaching to the test; and to replace teachers who just aren’t helping kids learn.

We also know that when students aren’t allowed to walk away from their education, more of them walk the stage to get their diploma. So tonight, I call on every State to require that all students stay in high school until they graduate or turn eighteen.

When kids do graduate, the most daunting challenge can be the cost of college. At a time when Americans owe more in tuition debt than credit card debt, this Congress needs to stop the interest rates on student loans from doubling in July. Extend the tuition tax credit we started that saves middle-class families thousands of dollars. And give more young people the chance to earn their way through college by doubling the number of work-study jobs in the next five years.

Of course, it’s not enough for us to increase student aid. We can’t just keep subsidizing skyrocketing tuition; we’ll run out of money. States also need to do their part, by making higher education a higher priority in their budgets. And colleges and universities have to do their part by working to keep costs down. Recently, I spoke with a group of college presidents who’ve done just that. Some schools re-design courses to help students finish more quickly. Some use better technology. The point is, it’s possible. So let me put colleges and universities on notice: If you can’t stop tuition from going up, the funding you get from taxpayers will go down. Higher education can’t be a luxury – it’s an economic imperative that every family in America should be able to afford.

Let’s also remember that hundreds of thousands of talented, hardworking students in this country face another challenge: The fact that they aren’t yet American citizens. Many were brought here as small children, are American through and through, yet they live every day with the threat of deportation. Others came more recently, to study business and science and engineering, but as soon as they get their degree, we send them home to invent new products and create new jobs somewhere else.

That doesn’t make sense.

I believe as strongly as ever that we should take on illegal immigration. That’s why my Administration has put more boots on the border than ever before. That’s why there are fewer illegal crossings than when I took office.

The opponents of action are out of excuses. We should be working on comprehensive immigration reform right now. But if election-year politics keeps Congress from acting on a comprehensive plan, let’s at least agree to stop expelling responsible young people who want to staff our labs, start new businesses, and defend this country. Send me a law that gives them the chance to earn their citizenship. I will sign it right away.

You see, an economy built to last is one where we encourage the talent and ingenuity of every person in this country. That means women should earn equal pay for equal work. It means we should support everyone who’s willing to work; and every risk-taker and entrepreneur who aspires to become the next Steve Jobs.

After all, innovation is what America has always been about. Most new jobs are created in start-ups and small businesses. So let’s pass an agenda that helps them succeed. Tear down regulations that prevent aspiring entrepreneurs from getting the financing to grow. Expand tax relief to small businesses that are raising wages and creating good jobs. Both parties agree on these ideas. So put them in a bill, and get it on my desk this year.

Innovation also demands basic research. Today, the discoveries taking place in our federally-financed labs and universities could lead to new treatments that kill cancer cells but leave healthy ones untouched. New lightweight vests for cops and soldiers that can stop any bullet. Don’t gut these investments in our budget. Don’t let other countries win the race for the future. Support the same kind of research and innovation that led to the computer chip and the Internet; to new American jobs and new American industries.

Nowhere is the promise of innovation greater than in American-made energy. Over the last three years, we’ve opened millions of new acres for oil and gas exploration, and tonight, I’m directing my Administration to open more than 75 percent of our potential offshore oil and gas resources. Right now, American oil production is the highest that it’s been in eight years. That’s right – eight years. Not only that – last year, we relied less on foreign oil than in any of the past sixteen years.

But with only 2 percent of the world’s oil reserves, oil isn’t enough. This country needs an all-out, all-of-the-above strategy that develops every available source of American energy – a strategy that’s cleaner, cheaper, and full of new jobs.

We have a supply of natural gas that can last America nearly one hundred years, and my Administration will take every possible action to safely develop this energy. Experts believe this will support more than 600,000 jobs by the end of the decade. And I’m requiring all companies that drill for gas on public lands to disclose the chemicals they use. America will develop this resource without putting the health and safety of our citizens at risk.

The development of natural gas will create jobs and power trucks and factories that are cleaner and cheaper, proving that we don’t have to choose between our environment and our economy. And by the way, it was public research dollars, over the course of thirty years, that helped develop the technologies to extract all this natural gas out of shale rock – reminding us that Government support is critical in helping businesses get new energy ideas off the ground.

What’s true for natural gas is true for clean energy. In three years, our partnership with the private sector has already positioned America to be the world’s leading manufacturer of high-tech batteries. Because of federal investments, renewable energy use has nearly doubled. And thousands of Americans have jobs because of it.

When Bryan Ritterby was laid off from his job making furniture, he said he worried that at 55, no one would give him a second chance. But he found work at Energetx, a wind turbine manufacturer in Michigan. Before the recession, the factory only made luxury yachts. Today, it’s hiring workers like Bryan, who said, “I’m proud to be working in the industry of the future.”

Our experience with shale gas shows us that the payoffs on these public investments don’t always come right away. Some technologies don’t pan out; some companies fail. But I will not walk away from the promise of clean energy. I will not walk away from workers like Bryan. I will not cede the wind or solar or battery industry to China or Germany because we refuse to make the same commitment here. We have subsidized oil companies for a century. That’s long enough. It’s time to end the taxpayer giveaways to an industry that’s rarely been more profitable, and double-down on a clean energy industry that’s never been more promising. Pass clean energy tax credits and create these jobs.

We can also spur energy innovation with new incentives. The differences in this chamber may be too deep right now to pass a comprehensive plan to fight climate change. But there’s no reason why Congress shouldn’t at least set a clean energy standard that creates a market for innovation. So far, you haven’t acted. Well tonight, I will. I’m directing my Administration to allow the development of clean energy on enough public land to power three million homes. And I’m proud to announce that the Department of Defense, the world’s largest consumer of energy, will make one of the largest commitments to clean energy in history – with the Navy purchasing enough capacity to power a quarter of a million homes a year.

Of course, the easiest way to save money is to waste less energy. So here’s another proposal: Help manufacturers eliminate energy waste in their factories and give businesses incentives to upgrade their buildings. Their energy bills will be $100 billion lower over the next decade, and America will have less pollution, more manufacturing, and more jobs for construction workers who need them. Send me a bill that creates these jobs.

Building this new energy future should be just one part of a broader agenda to repair America’s infrastructure. So much of America needs to be rebuilt. We’ve got crumbling roads and bridges. A power grid that wastes too much energy. An incomplete high-speed broadband network that prevents a small business owner in rural America from selling her products all over the world.

During the Great Depression, America built the Hoover Dam and the Golden Gate Bridge. After World War II, we connected our States with a system of highways. Democratic and Republican administrations invested in great projects that benefited everybody, from the workers who built them to the businesses that still use them today.

In the next few weeks, I will sign an Executive Order clearing away the red tape that slows down too many construction projects. But you need to fund these projects. Take the money we’re no longer spending at war, use half of it to pay down our debt, and use the rest to do some nation-building right here at home.

There’s never been a better time to build, especially since the construction industry was one of the hardest-hit when the housing bubble burst. Of course, construction workers weren’t the only ones hurt. So were millions of innocent Americans who’ve seen their home values decline. And while Government can’t fix the problem on its own, responsible homeowners shouldn’t have to sit and wait for the housing market to hit bottom to get some relief.

That’s why I’m sending this Congress a plan that gives every responsible homeowner the chance to save about $3,000 a year on their mortgage, by refinancing at historically low interest rates. No more red tape. No more runaround from the banks. A small fee on the largest financial institutions will ensure that it won’t add to the deficit, and will give banks that were rescued by taxpayers a chance to repay a deficit of trust.

Let’s never forget: Millions of Americans who work hard and play by the rules every day deserve a Government and a financial system that do the same. It’s time to apply the same rules from top to bottom: No bailouts, no handouts, and no copouts. An America built to last insists on responsibility from everybody.

We’ve all paid the price for lenders who sold mortgages to people who couldn’t afford them, and buyers who knew they couldn’t afford them. That’s why we need smart regulations to prevent irresponsible behavior. Rules to prevent financial fraud, or toxic dumping, or faulty medical devices, don’t destroy the free market. They make the free market work better.

There is no question that some regulations are outdated, unnecessary, or too costly. In fact, I’ve approved fewer regulations in the first three years of my presidency than my Republican predecessor did in his. I’ve ordered every federal agency to eliminate rules that don’t make sense. We’ve already announced over 500 reforms, and just a fraction of them will save business and citizens more than $10 billion over the next five years. We got rid of one rule from 40 years ago that could have forced some dairy farmers to spend $10,000 a year proving that they could contain a spill – because milk was somehow classified as an oil. With a rule like that, I guess it was worth crying over spilled milk.

I’m confident a farmer can contain a milk spill without a federal agency looking over his shoulder. But I will not back down from making sure an oil company can contain the kind of oil spill we saw in the Gulf two years ago. I will not back down from protecting our kids from mercury pollution, or making sure that our food is safe and our water is clean. I will not go back to the days when health insurance companies had unchecked power to cancel your policy, deny you coverage, or charge women differently from men.

And I will not go back to the days when Wall Street was allowed to play by its own set of rules. The new rules we passed restore what should be any financial system’s core purpose: Getting funding to entrepreneurs with the best ideas, and getting loans to responsible families who want to buy a home, start a business, or send a kid to college.

So if you’re a big bank or financial institution, you are no longer allowed to make risky bets with your customers’ deposits. You’re required to write out a “living will” that details exactly how you’ll pay the bills if you fail – because the rest of us aren’t bailing you out ever again. And if you’re a mortgage lender or a payday lender or a credit card company, the days of signing people up for products they can’t afford with confusing forms and deceptive practices are over. Today, American consumers finally have a watchdog in Richard Cordray with one job: To look out for them.

We will also establish a Financial Crimes Unit of highly trained investigators to crack down on large-scale fraud and protect people’s investments. Some financial firms violate major anti-fraud laws because there’s no real penalty for being a repeat offender. That’s bad for consumers, and it’s bad for the vast majority of bankers and financial service professionals who do the right thing. So pass legislation that makes the penalties for fraud count.

And tonight, I am asking my Attorney General to create a special unit of federal prosecutors and leading state attorneys general to expand our investigations into the abusive lending and packaging of risky mortgages that led to the housing crisis. This new unit will hold accountable those who broke the law, speed assistance to homeowners, and help turn the page on an era of recklessness that hurt so many Americans.

A return to the American values of fair play and shared responsibility will help us protect our people and our economy. But it should also guide us as we look to pay down our debt and invest in our future.

Right now, our most immediate priority is stopping a tax hike on 160 million working Americans while the recovery is still fragile. People cannot afford losing $40 out of each paycheck this year. There are plenty of ways to get this done. So let’s agree right here, right now: No side issues. No drama. Pass the payroll tax cut without delay.

When it comes to the deficit, we’ve already agreed to more than $2 trillion in cuts and savings. But we need to do more, and that means making choices. Right now, we’re poised to spend nearly $1 trillion more on what was supposed to be a temporary tax break for the wealthiest 2 percent of Americans. Right now, because of loopholes and shelters in the tax code, a quarter of all millionaires pay lower tax rates than millions of middle-class households. Right now, Warren Buffett pays a lower tax rate than his secretary.

Do we want to keep these tax cuts for the wealthiest Americans? Or do we want to keep our investments in everything else – like education and medical research; a strong military and care for our veterans? Because if we’re serious about paying down our debt, we can’t do both.

The American people know what the right choice is. So do I. As I told the Speaker this summer, I’m prepared to make more reforms that rein in the long term costs of Medicare and Medicaid, and strengthen Social Security, so long as those programs remain a guarantee of security for seniors.

But in return, we need to change our tax code so that people like me, and an awful lot of Members of Congress, pay our fair share of taxes. Tax reform should follow the Buffett rule: If you make more than $1 million a year, you should not pay less than 30 percent in taxes. And my Republican friend Tom Coburn is right: Washington should stop subsidizing millionaires. In fact, if you’re earning a million dollars a year, you shouldn’t get special tax subsidies or deductions. On the other hand, if you make under $250,000 a year, like 98 percent of American families, your taxes shouldn’t go up. You’re the ones struggling with rising costs and stagnant wages. You’re the ones who need relief.

Now, you can call this class warfare all you want. But asking a billionaire to pay at least as much as his secretary in taxes? Most Americans would call that common sense.

We don’t begrudge financial success in this country. We admire it. When Americans talk about folks like me paying my fair share of taxes, it’s not because they envy the rich. It’s because they understand that when I get tax breaks I don’t need and the country can’t afford, it either adds to the deficit, or somebody else has to make up the difference – like a senior on a fixed income; or a student trying to get through school; or a family trying to make ends meet. That’s not right. Americans know it’s not right. They know that this generation’s success is only possible because past generations felt a responsibility to each other, and to their country’s future, and they know our way of life will only endure if we feel that same sense of shared responsibility. That’s how we’ll reduce our deficit. That’s an America built to last.

I recognize that people watching tonight have differing views about taxes and debt; energy and health care. But no matter what party they belong to, I bet most Americans are thinking the same thing right now: Nothing will get done this year, or next year, or maybe even the year after that, because Washington is broken.

Can you blame them for feeling a little cynical?

The greatest blow to confidence in our economy last year didn’t come from events beyond our control. It came from a debate in Washington over whether the United States would pay its bills or not. Who benefited from that fiasco?

I’ve talked tonight about the deficit of trust between Main Street and Wall Street. But the divide between this city and the rest of the country is at least as bad – and it seems to get worse every year.

Some of this has to do with the corrosive influence of money in politics. So together, let’s take some steps to fix that. Send me a bill that bans insider trading by Members of Congress, and I will sign it tomorrow. Let’s limit any elected official from owning stocks in industries they impact. Let’s make sure people who bundle campaign contributions for Congress can’t lobby Congress, and vice versa – an idea that has bipartisan support, at least outside of Washington.

Some of what’s broken has to do with the way Congress does its business these days. A simple majority is no longer enough to get anything – even routine business – passed through the Senate. Neither party has been blameless in these tactics. Now both parties should put an end to it. For starters, I ask the Senate to pass a rule that all judicial and public service nominations receive a simple up or down vote within 90 days.

The executive branch also needs to change. Too often, it’s inefficient, outdated and remote. That’s why I’ve asked this Congress to grant me the authority to consolidate the federal bureaucracy so that our Government is leaner, quicker, and more responsive to the needs of the American people.

Finally, none of these reforms can happen unless we also lower the temperature in this town. We need to end the notion that the two parties must be locked in a perpetual campaign of mutual destruction; that politics is about clinging to rigid ideologies instead of building consensus around common sense ideas.

I’m a Democrat. But I believe what Republican Abraham Lincoln believed: That Government should do for people only what they cannot do better by themselves, and no more. That’s why my education reform offers more competition, and more control for schools and States. That’s why we’re getting rid of regulations that don’t work. That’s why our health care law relies on a reformed private market, not a Government program.

On the other hand, even my Republican friends who complain the most about Government spending have supported federally-financed roads, and clean energy projects, and federal offices for the folks back home.

The point is, we should all want a smarter, more effective Government. And while we may not be able to bridge our biggest philosophical differences this year, we can make real progress. With or without this Congress, I will keep taking actions that help the economy grow. But I can do a whole lot more with your help. Because when we act together, there is nothing the United States of America can’t achieve.

That is the lesson we’ve learned from our actions abroad over the last few years.

Ending the Iraq war has allowed us to strike decisive blows against our enemies. From Pakistan to Yemen, the al Qaeda operatives who remain are scrambling, knowing that they can’t escape the reach of the United States of America.

From this position of strength, we’ve begun to wind down the war in Afghanistan. Ten thousand of our troops have come home. Twenty-three thousand more will leave by the end of this summer. This transition to Afghan lead will continue, and we will build an enduring partnership with Afghanistan, so that it is never again a source of attacks against America.

As the tide of war recedes, a wave of change has washed across the Middle East and North Africa, from Tunis to Cairo; from Sana’a to Tripoli. A year ago, Qadhafi was one of the world’s longest-serving dictators – a murderer with American blood on his hands. Today, he is gone. And in Syria, I have no doubt that the Assad regime will soon discover that the forces of change can’t be reversed, and that human dignity can’t be denied.

How this incredible transformation will end remains uncertain. But we have a huge stake in the outcome. And while it is ultimately up to the people of the region to decide their fate, we will advocate for those values that have served our own country so well. We will stand against violence and intimidation. We will stand for the rights and dignity of all human beings – men and women; Christians, Muslims, and Jews. We will support policies that lead to strong and stable democracies and open markets, because tyranny is no match for liberty.

And we will safeguard America’s own security against those who threaten our citizens, our friends, and our interests. Look at Iran. Through the power of our diplomacy, a world that was once divided about how to deal with Iran’s nuclear program now stands as one. The regime is more isolated than ever before; its leaders are faced with crippling sanctions, and as long as they shirk their responsibilities, this pressure will not relent. Let there be no doubt: America is determined to prevent Iran from getting a nuclear weapon, and I will take no options off the table to achieve that goal. But a peaceful resolution of this issue is still possible, and far better, and if Iran changes course and meets its obligations, it can rejoin the community of nations.

The renewal of American leadership can be felt across the globe. Our oldest alliances in Europe and Asia are stronger than ever. Our ties to the Americas are deeper. Our iron-clad commitment to Israel’s security has meant the closest military cooperation between our two countries in history. We’ve made it clear that America is a Pacific power, and a new beginning in Burma has lit a new hope. From the coalitions we’ve built to secure nuclear materials, to the missions we’ve led against hunger and disease; from the blows we’ve dealt to our enemies; to the enduring power of our moral example, America is back.

Anyone who tells you otherwise, anyone who tells you that America is in decline or that our influence has waned, doesn’t know what they’re talking about. That’s not the message we get from leaders around the world, all of whom are eager to work with us. That’s not how people feel from Tokyo to Berlin; from Cape Town to Rio; where opinions of America are higher than they’ve been in years. Yes, the world is changing; no, we can’t control every event. But America remains the one indispensable nation in world affairs – and as long as I’m President, I intend to keep it that way.

That’s why, working with our military leaders, I have proposed a new defense strategy that ensures we maintain the finest military in the world, while saving nearly half a trillion dollars in our budget. To stay one step ahead of our adversaries, I have already sent this Congress legislation that will secure our country from the growing danger of cyber-threats.

Above all, our freedom endures because of the men and women in uniform who defend it. As they come home, we must serve them as well as they served us. That includes giving them the care and benefits they have earned – which is why we’ve increased annual VA spending every year I’ve been President. And it means enlisting our veterans in the work of rebuilding our Nation.

With the bipartisan support of this Congress, we are providing new tax credits to companies that hire vets. Michelle and Jill Biden have worked with American businesses to secure a pledge of 135,000 jobs for veterans and their families. And tonight, I’m proposing a Veterans Job Corps that will help our communities hire veterans as cops and firefighters, so that America is as strong as those who defend her.

Which brings me back to where I began. Those of us who’ve been sent here to serve can learn from the service of our troops. When you put on that uniform, it doesn’t matter if you’re black or white; Asian or Latino; conservative or liberal; rich or poor; gay or straight. When you’re marching into battle, you look out for the person next to you, or the mission fails. When you’re in the thick of the fight, you rise or fall as one unit, serving one Nation, leaving no one behind.

One of my proudest possessions is the flag that the SEAL Team took with them on the mission to get bin Laden. On it are each of their names. Some may be Democrats. Some may be Republicans. But that doesn’t matter. Just like it didn’t matter that day in the Situation Room, when I sat next to Bob Gates – a man who was George Bush’s defense secretary; and Hillary Clinton, a woman who ran against me for president.

All that mattered that day was the mission. No one thought about politics. No one thought about themselves. One of the young men involved in the raid later told me that he didn’t deserve credit for the mission. It only succeeded, he said, because every single member of that unit did their job – the pilot who landed the helicopter that spun out of control; the translator who kept others from entering the compound; the troops who separated the women and children from the fight; the SEALs who charged up the stairs. More than that, the mission only succeeded because every member of that unit trusted each other – because you can’t charge up those stairs, into darkness and danger, unless you know that there’s someone behind you, watching your back.

So it is with America. Each time I look at that flag, I’m reminded that our destiny is stitched together like those fifty stars and those thirteen stripes. No one built this country on their own. This Nation is great because we built it together. This Nation is great because we worked as a team. This Nation is great because we get each other’s backs. And if we hold fast to that truth, in this moment of trial, there is no challenge too great; no mission too hard. As long as we’re joined in common purpose, as long as we maintain our common resolve, our journey moves forward, our future is hopeful, and the state of our Union will always be strong.

Thank you, God bless you, and may God bless the United States of America.





Courtoisie spécifique The Washington Post Company





lundi 23 janvier 2012

L'Œillet fané

 

Fondé par André Becq de Fouquières (†1959) au début des années 90 - le jeune dandy n'avait pas vingt-ans - le Cercle de l'Oeillet Blanc dînait chaque mercredi chez Durand à la Madeleine dans un salon particulier pour affûter sa propagande artistique. Est-ce le joli titre de la pièce d'Alphonse Daudet et d'Ernest Lépine qui inspira son fondateur ? Il ne l'a pas dit. Tissant un réseau aristocratique à mailles larges, Fouquières fréquenta le salon de la comtesse de Rohan-Chabot où il croisera Charles Maurras et Jacques Bainville. Son esprit fin et un naturel sympathique feront de lui l'arbitre des élégances parisiennes en la meilleure compagnie, la marquise de Chabrillan, Amédée de Broglie et Blanche de Clermont-Tonnerre seront de ses intimes. L'histoire en a retenu sa brillance, même s'il n'eut pas tout l'éclat qu'il attendait du soleil monarchiste :

« Fouquières était le meneur de jeu de tous les bals. C'était une sorte de dandy raisonnable, considéré comme un arbitre mondain. Les maîtresses de maison le consultaient aussi bien sur les préséances des invités que sur la tenue du buffet ou sur le programme de l'orchestre. [...] Je m'attendais à un très bel homme bien tourné avec l'allure d'un chevalier dans un habit d'une coupe impeccable. Je fus déçue de constater qu'il était petit, assez laid, que son smoking était un peu râpé et l'éternel œillet qu'il portait à la boutonnière n'ajoutait rien à sa distinction. Plus tard, dans ma vie, je suis revenue sur cette première impression. C'était au fond un excellent homme très généreux qui prenait trop au sérieux son rôle de beau.»
(Pauline de Broglie, Comment j'ai vu 1900 chez Grasset, tome III, 1968).

Sa vie attira l'attention des historiens et dans la revue du Centre de Recherches Historiques, Bruno Goyet nous livre une clef d'accès à ses ambitions de professionnel de l'élégance :
« Fouquières est le type parfait du mondain. Lié aux princes d'Orléans, au point d'avoir été invité au mariage du duc d'Orléans avec l'archiduchesse Marie-Dorothée de Habsbourg à Vienne, militant royaliste, compagnon de la camarilla des ducs (Luynes, Uzès, Decazes, …), il est fondateur de l'Œillet Blanc, cercle très sélect de royalistes mondains qui pratiquent une propagande artistique et qui se sont organisés sur le modèle du Jockey Club. Son frère, Pierre de Fouquières, lui, est chef du protocole au Quai d'Orsay et introducteur des ambassadeurs à l'Élysée. Ils sont donc symboliques du monde aristocratique qui préserve son capital social et le fait prospérer dans la République ». (Bruno Goyet, Le XVIIe siècle de Charles Maurras entre salons et bohème, Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 28-29 -2002)

L'histoire de l'Oeillet Blanc reste à écrire. Cercle mondain qui voulut un temps prendre la cape de chevalerie et la croix de poitrine de l'Ordre de Saint-Lazare derrière son président-chancelier Coutant dit de Saisseval, il est reconnu dans le milieu royaliste comme la comète du 21-janvier, quand cesse l'éclipse le temps d'une messe à Saint-Germain-l'Auxerrois, paroisse des rois de France. Son actuel président, Patrick Haizet, a perpétué la tradition de soutien indéfectible à la Maison d'Orléans, jusqu'à samedi dernier. On l'avait vu sur son trente-et-un à l'intronisation de Charles-Philippe d'Orléans à la maîtrise de l'Ordre ressuscité, le 12 septembre 2004 aux côtés de LLAARR Henri et Micaela d'Orléans. Le duc d'Anjou Rive Nord est depuis lors le 49° Grand Maître de l’Ordre hospitalier et militaire des Chevaliers de Saint Lazare de Jérusalem, accomplissant le rêve secret de Fouquières.

Quelle mouche a piqué ces messieurs du cénacle assoupi pour refuser la présence de la nouvelle comtesse de Paris à la messe pour Louis XVI ? Pour faire court, sont-ils au-dessus de la Rote romaine ? Sont-ce les barons de 987 qui firent Capet ? Sans doute le pensent-ils, mais ils se sont déconsidérés, définitivement et l'oeillet a fané d'un coup.
La déclaration du comte de Paris sur le parvis, à la sortie de messe, est d'une grande dignité (transcription littérale de Royal-Artillerie):
« Quelques mots, et je profite que tout le monde soit présent pour vous dire ce que j'ai à vous dire. Vous vous souvenez, vous vous souvenez pendant sept ans, j'ai fait dire une messe, sur les instances de la Princesse, que le Vatican m'a permis d'épouser. Pendant sept ans, de concert avec elle, nous avons fait des prières pour la famille royale assassinée et pour mon ancêtre. Nous étions présents, nous étions à genoux, et nous demandions pardon, nous demandions la paix.
Aujourd'hui, la princesse, mon épouse devant Dieu, vient d'être refusée à assister à cette messe, aujourd'hui. J'en prends acte, pour ceux qui en ont été les responsables. Dorénavant, la famille de France fera dire une messe en la Chapelle de la Compassion, Porte des Ternes. Tous les 21 janvier, et vous y êtes tous invités, vous serez tous accueillis par vos princes, comme il se doit.
Merci de m'avoir écouté.»

Le royalisme ne cesse de se diviser, c'est sa malédiction. Les deux branches dynastiques sont déjà partagées chacune en deux obédiences, mais cela ne suffisait pas. Il faudrait maintenant que la sainte inquisition traditionaliste s'en mêle, et arrache son morceau. Elle ne fait pas le poids et l'esclandre ne passera pas l'hiver, ces gens sont trop petits. Que vienne le chevalier Casse-tête qui règlera ce désordre de la seule manière qui vaille, la prompte !




L'Oeillet blanc légal
Déclarations en préfecture du Cercle de l'Oeillet Blanc (Journal Officiel Associations)
Date de parution : 01/11/2003
Numéro de parution : 20030044
Date d'insertion : 2011-02-04
Date de déclaration :9 OCTOBRE 2003
Numéro de page : 1298
Departement : Paris (Ile-de-france)
Lieu de parution : police.
Type de parution : - -
Waldec :
Adresse : 33 avenue du Maréchal-Maunoury
Code postal : 75016
Ville : Paris.
Activité déclarée : Etre un organe de contact et de liaison entre ses membres qui doivent défendre les droits historiques de la Maison de France - elle a aussi un rôle de propagande collective particulièrement dans les domaines artistique, littéraire et dans la société française.
Le 29 février 2008, la référence orléaniste disparaît de l'association, et le Cercle perd le cercle, comme nous le dit le JO de l'époque :
No d'annonce : 1402
Paru le : 29/03/2008
Association : L'OEILLET BLANC.
No de parution : 20080013
Département (Région) : Paris (Île-de-France)
Lieu parution : Déclaration à la préfecture de police.
Type d'annonce : ASSOCIATION/MODIFICATION
Déclaration à la préfecture de police. Ancien titre : CERCLE DE L’ŒILLET BLANC. Nouveau titre : L’ŒILLET BLANC. Nouvel objet : réunir des personnes qui s’engagent personnellement sur les objectifs définis à l’article 1er et suscitent dans cet esprit toutes initiatives et propositions ; est indépendant de toute organisation politique, et est soumis, en ce qui concerne sa composition et son activité organique, à la direction de son conseil d’administration ; l’association exerce son activité de façon totalement désintéressée et ne peut, en aucun cas, partager des bénéfices. Siège social : 33, avenue du Maréchal-Maunoury, 75016 Paris. Transféré ; nouvelle adresse : 3, avenue Bosquet, 75007 Paris. Date de la déclaration : 29 février 2008.


Bonne année du Dragon

 


Aujourd'hui premier jour de l'année du Dragon de l'eau
Steppique hebdo vous en dit plus...

en attendant la Saint-Michel



samedi 21 janvier 2012

"Cyberwar" première


Qui trouverait normal de payer un centime la page pour la consultation d'ouvrages à la bibliothèque municipale ? Que faites-vous sur la photo sinon copier des idées d'autrui dans votre mémoire. Ce "pillage" n'est apparemment pas encore décelé par la police des esprits, quoique le Patriot Act américain s'y soit intéressé, en faisant obligation aux bibliothécaires de remettre les fiches de consultation sur demande des services, voire de signaler les requêtes déviantes de leur propre initiative s'il veulent concourir au "bibliothécaire patriote du mois".
Ce que l'on accepte à la lecture, on le refuse à l'ouïe. Vous avez le droit de transférer gratuitement de la connaissance dans votre cerveau sur une base papier à travers le nerf optique, vous n'avez pas celui de transférer à l'oeil la même connaissance par le nerf auditif. Votre nerf optique sera néammoins coupable si cette connaissance qu'il lit a été produite sur une machine de cinématographie au lieu de la banale presse d'imprimerie. Et on en vient à la production et au droit d'auteur associé.

La diffusion mondiale de la connaissance et des idées, images, obsessions, cauchemars fabriqués par le cerveau humain, au moyen d'un simple clic de souris, a bouleversé le mode de production et celui de réception. On peut faire cent lignes de punition pour expliquer cela, mais on peut aussi ramasser cette révolution en quelques mots. Les clés du moteur production-réception ont changé. La monétisation du transfert cède le pas au flux gratuit de grand débit. Le schéma de la cascade d'acteurs économiques est obsolète dans toutes les activités humaines virtuelles, dont font partie les activités intellectuelles. Cela peut aller très loin, comme on le voit dans les batailles de brevets entre les géants de l'informatique où l'on dépose des bouts de codes de programmation en prévision d'une attaque judiciaire lancée à partir du vieux droit, dans le seul but de freiner ou de tuer le concurrent. La vieille industrie en vient même à attaquer l'intention non concrétisée, comme on l'a vu au combat logiciel entre la Communauté du Libre (GNU-Linux... etc) et Microsoft.
HADOPI, PIPA, SOPA sont de la même veine. Ces lois antipirates au motif impeccable pédagogisent le respect de la propriété intellectuelle (sans réfléchir à son incongruité récente). Toute pédagogie est une propagande, en l'espèce, celle des fabricants de l'ancien monde des lampes à huile. Un aspect moins reluisant de ces organisations est le bureaucratisme caporalisant qui soutient mordicus que n'est légal que ce qui est autorisé. La première réaction de la présidente de la HADOPI au premier coup de canon du FBI sur MegaUpload est explicite : « Ce qui s'est passé aux Etats-Unis est une bonne chose. Megaupload est un site qui offre des services pour lesquels il n'a jamais eu d'autorisation ». Tout le problème est là, dans le meilleur des mondes, ce qui n'est pas autorisé est interdit. Chine, Corée, Iran, France, Etats-Unis demain?, même combat. Il semblerait toutefois que la Maison Blanche ait entraperçu le faisandage des maisons de disques et des majors de cinéma prétendant détenir un monopole de production ; on ne gagnera pas la guerre de novembre avec des morts-vivants. En France, le gouvernement en fin de piste est le fondé de pouvoir des agonisants. Que sera le prochain ? Syndic des artistes engagés ?


Le monde nouveau c'est l'encyclopédie WIKIPEDIA (sauvée récemment par ses utilisateurs et contributeurs) et tous ses dérivés en "wiki", ce sont les moteurs de recherche dans la production humaine universelle comme Google, Bing, Yahoo, Baïdu, Exalead, Altavista, Ask Jeeves..., les fonds d'archives numérisés des universités du monde entier, et maintenant tous les livres libres de droits mis en ligne par scanner ; mais aussi les modes d'emploi de n'importe quoi en libre service sur son écran domestique et tous les services imaginables, jusqu'à la livraison chez soi d'une laitue sur simple clic. Il y a abondance de possibilités. Proprement insupportable pour les tenants du rationnement monétisé.
La limite à cette liberté nouvelle de diffusion reste par contre la marchandisation des copies, même si le copisme est enregistré comme religion au royaume de Suède. La copie gracieuse n'est pas le vol. Voler c'est soustraire, copier c'est multiplier. Mais les artistes meurent-ils ?

Justement non. L'année 2011 a vu le box-office exploser en France avec 215.590.000 entrées en salles, soit 4% de plus qu’en 2010 (206,8 millions d’entrées), résultat nettement supérieur à la moyenne des dix dernières années qui était de 191 millions. Et cette année fut celle où l'on a le plus téléchargé de films. Pourquoi ? Parce que spectateurs et chargeurs sont souvent les mêmes. C'est pareil pour le spectacle vivant sur scène. Les théâtres et music halls sont pleins (si l'artiste est bon), les tournées marchent bien, et le téléchargement aussi. Même constat, c'est le même public. Par contre, ceux qui ne touchent pas autant qu'avant sont les maisons de conserves, les PicardSurgelés du showbiz qui voient le succès se faire sans eux. Le public va au rayon frais ! C'est tout le logiciel de la filière qu'il faut rénover et se dire peut-être que dans notre civilisation, on ne fera plus fortune avec des ritournelles moulinées à la console de mixage.

Revenons à l'affaire MegaUpload. La presse nous compte tout ça par le menu, à l'affût d'une guerre cybernétique qu'elle va suivre avec gourmandise, en apprenant les codes à mesure du récit. Les services américains ont sous-estimé la réaction universelle. MegaUpload est aussi un hébergeur de gros fichiers et la fermeture de cette bibliothèque pénalise des centaines de milliers d'internautes, y compris des thésards, des scientifiques, même des professionnels qui ont archivés à bon compte. Les blocages de rétorsion ne font que commencer, et pour une fois ce ne seront pas les hackers américains qui prendront la tête du mouvement mais tous les autres. La raison est le Patriot Act promulgué contre le terrorisme islamiste. Par le Patriot Act le prévenu connaît l'infraction qui motive son arrestation après inculpation. Les services administratifs ont toute liberté pour appréhender qui bon leur semble avant même un constat d'infraction pour "trouver" l'infraction, avant de le déferrer à la justice. C'est un schéma semblable à celui de la HADOPI française qui prend à son bon plaisir un pouvoir judiciaire remis à sa bureaucratie. Contrairement à notre service de police dépassé, les autorités américaines sont bien outillées avec la NSA (National Security Agency) qui a accès à toutes les communications sur son territoire mais déploie en plus un bataillon de hackers trentenaires retournés à son profit avant jugement - c'est avec nous ou bien c'est 30 ans - et qui vont mener la vie dure aux Anonymous, donc les effectifs sont faits de jeunes geeks très doués certes mais moins expérimentés dans le "crime". Les revers qu'ils essuieront déclencheront-ils le soutien de hackers plus affûtés, capables de mettre en l'air toute la communication gouvernementale des Etats associés contre les pirates ? Ce sera plus intéressant que notre misérable campagne électorale.
En attendant, le sites d'hébergement lourd et de partage vont se multiplier avec des logiciels d'exploitation plus sophistiqués et des localisations plus difficiles à attaquer. Les "pirates" quitte le côtre de Jean Bart pour le sous-marin. Combien de satellites militaires faudra-t-il mobiliser pour les réduire ?



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