mardi 31 juillet 2012

Un enkroumage avant congé


La longue histoire de Sainte-Sophie de Trébizonde
Construite par l'empereur byzantin Manuel Ier Comnène dit le Grand entre 1238 et 1263, l'église Sainte Sophie fut convertie en mosquée après la prise de Trébizonde par le sultan Mehmed II en 1461, et l'intérieur fut passé au blanc de chaux. On lui attacha une fondation charitable et pendant quatre siècles cet édifice remarquable a suscité l'intérêt de voyageurs et chercheurs si l'on en croit les relations de voyage d'auteurs connus (Çelebi, Pitton de Tournefort, Hamilton par exemple). Les intempéries et l'usure du temps ruinèrent l'église admirablement située sur un promontoire dominant la Mer Noire. Sur les encouragements de Rıza, Efendi de Brousse, elles furent relevées en 1864. Pendant la Grande Guerre elle servit d'entrepôt, de dispensaire pour les cholériques de l'armée russe, et à nouveau de mosquée à la fin des hostilités. De 1958 à 1962, la restauration fut parachevée par la collaboration de la Direction Générale des Fondations de Turquie et l'Université d'Edinburgh qui retrouva les fresques sous le badigeon, pour rouvrir finalement comme musée (ou plutôt comme témoignage d'une époque révolue) en 1964.


Avec son plan sur croix carrée surmontée d'un dôme haut, l'église est un bel exemple d'architecture de la dernière époque byzantine ; il n'en reste plus beaucoup en Turquie. Le narthex qui supporte une chapelle ouvre sur trois nefs. La nef médiane s'achève par une abside pentagonale et les deux nefs latérales par une abside semi-circulaire. L'édifice dispose de trois porches d'accès au nord, à l'ouest et au sud.
Les fresques qui sont la décoration majeure de Sainte Sophie ont été exécutées vers 1260 et présentent des thèmes bibliques. Sur le dôme trône un Christ pantocrator magnifiant l'essence divine de Jésus. Inscriptions pieuses, frises d'anges, vie du Sauveur, son agonie, ses apôtres et diverses compositions en état moyen ornent l'ouvrage intérieur. Les mosaïques au sol sont très effacées par les divers usages du lieu. Au tympan du porche principal, se déploie un bas-relief figurant la vie d'Adam et Eve, très usé par la pluie. L'église a disposé tardivement d'un campanile séparé s'élevant à 40 mètres qui fut érigé en 1463 à la mode italienne. Il est toujours là, orné de fresques à l'intérieur. L'ensemble au centre d'un agréable jardin est répertorié dans les guides touristiques comme un but de ballade à trois kilomètres seulement du centre-ville. (une source parmi la douzaine)
Nous en étions là jusqu'à hier, enfin jusqu'au 23 juillet.


L'Affaire
Lors de la réouverture au culte après rénovation de la "Mosquée des Arabes" à Karaköy (Istanbul), mosquée créée il y a longtemps de la conversion de l'église gothique Saint-Dominique qui avait été restaurée déjà par les Ottomans en 1913, le vice-premier ministre Bülent Arınç déclara que la Direction générale des Fondations en ferait de même bientôt de la "mosquée" Hagia Sophia de Trabzon (c'est notre Sainte Sophie). Et de rajouter qu'elle était à l'origine un lieu de prière plus qu'un musée et que la réactiver était préférable. Il n'en fallut pas moins pour que le site orthodoxe russe Pravoslavie hurle au charron, en cyrillique, repris en français par le site cousin Orthodoxie.com qui lance le titre de sa réprobation : Après l’église de Nicée, les autorités turques ont l’intention de transformer l’église Sainte-Sophie à Trébizonde en mosquée. Malheur à moi !

Je trouve ignoble que la belle église de Trébizonde soit donnée au culte musulman, d'autant que le bruit court que les mosquées sont vides en ville. Et de m'imaginer déjà les peintres turcs affairés comme les trois Ripolins à couvrir les fresques admirables à la glycérophtalique, sans parler d'Adam et Eve à poil sur le tympan qui seront burinés ! Mon sang wisigoth ne fait qu'un tour et je porte le pèt sur Newsring aussi sec, dans le fil d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Non mais des fois !
Contré par un turc aussi peu informé que moi mais dubitatif, j'écoute le tilt de mon oreille droite et je plonge : c'est quoi réellement cette affaire ? Il faut toujours commencer par là, mais bon, la paresse et l'urgence de la dénonciation d'une calamité prochaine.... l'urgence prime la forme !


Renaissance de la mosquée Hagia Sophia
Les dernières photos glanées dans des albums de touristes montre que l'église Sainte Sophie, si elle est toujours debout et régulièrement balayée à l'intérieur, souffre des outrages habituels du temps sur l'appareil de briques et de pierres tendres qui la constitue. Les fresques sont très usées et les bas-reliefs méconnaissables. On peut croire que la ville n'ait pas les moyens de prioriser sa restauration, n'en voyant pas l'usage plus loin qu'un but de promenade, et l'idée du vice-premier ministre de la mettre au catalogue de l'AKP - parti islamique modéré mais actif - comme subterfuge pour la restaurer, part peut-être d'un bon sentiment. Les termes de l'allocution s'appliquaient plus à la conservation d'un patrimoine qu'au dernier avatar de La Conquête.
Je le dis tout net, le site Orthodoxie.com s'est ridiculisé dans ce battage, et moi, pas moins.

L'utilisation comme mosquée a quatre siècles d'âge. Certes mon contradicteur sur Newsring, prétendûment journaliste, n'a pas eu l'intelligence de pousser son enquête, et j'aurais pu sortir l'arme dialectique imparable "à quelque chose malheur est bon", lui démontrant que cette contribution ne pouvait que l'éclairer sur la perception de la politique intérieure turque en Occident, mais c'était biaiser. Il s'est enferré dans la non-implication du régime dans les assassinats de prêtres et, pendu au piton mis à dessein, il y a perdu son temps de parole car c'était évident que le pouvoir turc n'avait aucun intérêt à laisser courir des spadassins incontrôlables (même si le procureur de Matalya était limite grotesque en offrant des circonstances atténuantes parce que les victimes imprimaient des bibles). Ces désordres ciblés sont-ils un effet de la subversion du réseau Ergenekon ? On le saura. Mais au départ, sur Sainte Sophie, on s'est fait enfumer.

Dernier message avant clôture estivale : méfions-nous donc des idéologues et parmi eux surtout les religionnaires, en se gardant bien d'entrer dans leur querelle. La vérité n'est pas leur raison.





dimanche 29 juillet 2012

Le cigare polémologique

C'est l'été. Relaxez-vous. Les guerres se gagnent-elles en fumant, voire se commandent-elles mieux à travers la fumée d'un cigare ? Au cinéma certainement, mais c'est aussi ce que pensait sans le dire Sir Winston, roulant un Romeo y Julieta cubain entre ses doigts.
Hélas, cette façon d'estomper l'horreur des affaires est de moins en moins acceptée par les tyrans sanitaires qui obligent les traîneurs de sabre à humer le sang tiède des tripes puantes sans en bloquer les effluves par le tabac. Défense de fumer. A la salle de commandement, ça peut déclencher les sprinklers et noyer la tactique. Aussi ne compte-t-on plus les guerres conduites par des abstinents - le précédent chef des armées ne buvait ni fumait, on a vu les résultats ; guerres expurgées des vices du commandement à n'en plus finir de se terminer, puisqu'il leur manque le dernier coup de rein qu'apporterait la molécule. La liste est longue : Corée (les sudistes ne fument pas), Afghanistan (ce n'est pas ça qu'ils fument), Congo (ils n'ont pas le rond pour fumer), Azawad (la clope est haram), partout la loi Évin !

Dans un essai théologique (mais si!), Clive Lewis (1898-1963) stigmatisait à sa façon ce nouveau carcan qui menait à l'inaboutissement de l'entreprise :
« De toutes les tyrannies, celle exercée pour le bien de ses victimes peut être la plus opprimante. Aussi vaut-il mieux vivre sous la coupe d'un reître voyou¹ que sous la férule d'activistes moraux tout-puissants. La cruauté du reître médiéval pouvait s'assoupir parfois, sa cupidité être rassasiée au-delà d'un certain point, tandis que ceux qui nous tourmentent pour notre bien le feront sans relâche avec l'approbation de leur propre conscience. Ils auront d'autant plus de chances de gagner le Paradis qu'il auront réussi un Enfer sur terre. Leur vraie gentillesse vous brûle d'une insulte intolérable : pour nous guérir de notre penchant maladif que nous ne savons reconnaître comme tel, nous sommes ramenés au niveau d'avant l'âge de raison ou à celui de ceux qui jamais n'y parviendront, pour être reclassés parmi les bébés, les imbéciles et les animaux domestiques.»



On ne peut jouir d'un cigare à mi-chemin d'une cause à gagner. C'est une récompense qui se savoure lentement au crépuscule de l'action. On ne fume pas à midi. Comment s'y abandonner si tout reste à faire ? Comprendra-t-on maintenant pourquoi les castristes ont gagné ? Ils fumaient au bivouac, pas au carnage, et leur cerveau était une formule enrichie à la nicotine. Faut pas être normal pour attaquer le train blindé de la légende et gagner.

Une icône chasse ŀ'autre, l'affaire syrienne est en bonne voie si le général Tlass prend les commandes à la caisse à sable. Il fume, c'est aussi simple que cela. En plus il a la gueule d'un vainqueur ! Mais les mauvaises langues de la diaspora le taxent déjà de cousinerie, télégénéité, népotitude, orchotomisie et fatuitude, pour ne pas lui obéir (traduction libre de l'arabe dialectal de l'avenue Foch).
Quand on vous dit qu'il ne suffit plus d'être riche et beau pour ne pas être con, ou de fumer un partagas pour refaire le monde !




(1) pour un Américain, le "robber knight" du Rhin est le type même de la brute indépassable.

samedi 28 juillet 2012

Françafrique hollandienne


"Un nègre à la traverse", disait-on en sifflant l'anisette. Le chemin de fer Congo-Océan consomma vingt mille travailleurs contraints, mais la ligne existe toujours sur les cinq cents kilomètres du parcours. Albert Londres et André Gide firent des relations saisissantes de ce chantier adjugé aux Constructions des Batignolles, la même société qui avait fait le chemin de fer vertigineux du Yunnan, de Lao-Kay à Yunnanfou. Si l'on consomma également du coolie au Tonkin, on le soldait en piastres au régime de 14 tonnes métalliques par mois et on occupait 8000 bêtes de somme sur le chantier doté d'engins, ce qui ne fut jamais le cas au Congo où c'était le bagne, à se demander si le noir avait une âme en plus de ses bras et jambes ! Il faudra attendre l'après-guerre pour que la rafle de main d'oeuvre gratuite soit interdite aux colonies du temps béni. En souvenir des tirailleurs sans doute. C'était mon introduction.

Notre nouveau président veut se défaire de la Françafrique, un peu forcé par l'idéologie socialiste du moment qui est de prendre le contrepied du pouvoir sortant et aussi par les nécessités géopolitiques, les pays africains aimant à diriger le continent entre eux, sans y parvenir vraiment, mais ce n'est pas le principal. Leur prise en compte des crises en cours fait pitié, que ce soit le Nord-Mali, le Nord-Kivu, le Sud-Soudan, le Sahara atlantique ou la Somalie, et si vous en voulez plus, ajoutez l'Erythrée, l'Ouganda, la Côte d'Ivoire et même la Libye. Mais bon, ils jouent à faire l'ONU entre eux, se passant des mémoires, rapports et minutes, et des photos de groupe comme les grands. Bien sûr, tellement qu'on on a la Chine au cul (dirait Lenain) qu'on n'ose pas le dire, des fois qu'ils nous fassent péter un contrat vital chez eux. Que gouverne-t-on finalement au-delà du Perthus ? Rien ! Et monsieur Fabius a beaucoup de mérite à faire semblant.

Alors nous existons par gestes. Nous remettons des dettes à des pays incapables de nous rembourser, nous faisons des réunions à Paris avec des distractions huppées et éternellement blondes, et des photos devant la Garde, beaucoup de photos, nous envoyons même mademoiselle Royal au pays natal, revoir sa nounou ! Non pas à Dakar, mais au Cap : "Je pars le 23 août pour le Cap en Afrique du Sud préparer, en tant que vice-présidente de l'Internationale socialiste, le congrès de cette organisation", écrit-elle, nous précisant le scoop de l'année (pour une photo encore) : "j'ai demandé à rencontrer Nelson Mendela si son état de santé le permet". On serait morts de l'ignorer. Si Nelson est mort d'ici là, au moins pourra-telle rencontrer le brillant président de l'Internationale, Georges Papandréou, celui qui a pu enfumer les experts allemands pendant un an. Un crack, ça la changera.

Au 2 rue de l'Elysée, le chargé d'affaires "Afrique" de M. Normal est une dame cette fois, Hélène Le Gal, ce qui devrait rompre avec la tradition des "exécuteurs" ou des idiots. Contrairement à ce que sa nature plus qu'avenante laisserait supposer, Mme Le Gal a été initiée très tôt aux "mystères du bois sacré" pour avoir commencé sa carrière au ministère des Affaires étrangères par deux années à l'ambassade de France à Ouagadougou. Elle est retournée se remettre à niveau à la direction Afrique de Paris, puis fut nommée conseillère pour les questions de défense à la représentation de la France auprès de l'Union Européenne, ce qui l'a propulsée à la sous-direction Afrique centrale et orientale du Quai jusqu'en 2009. Nommée ensuite consul général de France au Québec, elle fait son chemin et renoue maintenant avec ses premières amours africaines. Elle n'aura pas de ministre de la Coopération dans les pattes.

L’Afrique doit-elle être traitée comme n’importe quel autre continent, tel l’Asie ou l’Amérique latine ? Si seulement ! Aucun des présidents de la décolonisation n'y est parvenu. Même le plus réticent à la canonnière, François Mitterrand, s'est laissé tenter de nommer son fils proconsul du Cameroun ! François Hollande proclame les bondieuseries d'usage : dialogue exigeant sur les questions de gouvernance, lutte contre la corruption, souci du pluralisme démocratique ; mais les intérêts économiques français sont autres et nombreux, et la pierre de touche de l'implication française va être l'Azawad.
Quand le Premier ministre assure la représentation nationale de sa "détermination totale à empêcher Al-Qaïda au Maghreb islamique de constituer au Nord-Mali des bastions du terrorisme international", on s'incline et attend. Le temps de faire rentrer les spécialistes et les drones d'Afghanistan ? Gao ou Tombouctou, c'est Kolwezi en plus simple.

Un mars et ça repart



jeudi 26 juillet 2012

Bachar et après ?

Le piéton du roi n'a publié aucun billet sur l'affaire syrienne depuis le mois de février, trop admiratif des explicateurs patentés du CSA qui vendent partout des analyses définitives sur ce sac de noeuds. Avouons que la posture est confortable, les évènements du lendemain chassant les prévisions du jour dans les ouatères du ridicule. Aussi nous en tiendrons-nous aux apparences. Le billet de février recensait les communautés, elles n'ont pas changé à l'exception notable de l'entrée en campagne d'al-Qaïda, et elles se sont comporté comme prévu jusqu'à l'explosion du ministre chrétien de la Défense, le général Daoud Rajha, avec trois compères dans les bureaux de la Sécurité Nationale le 18 juillet. L'état-major de crise étant décapité, que peut/veut faire Bachar el-Assad ?
Jusqu'ici il jouait au ping-pong avec l'avantage d'une raquette plus grande que celle des insurgés. Les Américains (en campagne électorale), lassés de l'indulgence montrée par Moscou à l'égard du tyran alaouite, ont décidé de leur passer une raquette plus grande, sous la forme d'armement léger, de moyens sophistiqués de communication et d'une surveillance satellitaire des mouvements des troupes régulières. Le reste est à prendre sur place, ça déserte pas mal.
En écho de quoi, la Ligue arabe a depuis le Qatar offert une échappatoire sûre au raïs syrien s'il quittait le pouvoir maintenant, à s'installer dans un émirat du Golfe et y profiter de ses économies ! Tout indique dans l'entourage de Kofi Annan qu'il ne se sentirait vraiment en sécurité qu'en Russie ou en Chine. On en est là : il part !



Si nous le voyons depuis cet écran, nul doute que les états-majors syriens aux premières loges du théâtre s'y préparent. Aussi peut-on s'attendre à ce que les Etats-Unis achètent les officiers généraux aux commandes, comme ils l'ont fait en Irak des armées de Saddam Hussein, qui se sont liquéfiées dans les sables mouvants au fur et à mesure de l'avancée des brigades coalisées, pour renaître plus tard, mais cette fois sans qu'un proconsul américain ne les débande comme le fit cette andouille de Paul Bremer, renvoyant dans leurs foyers des cadres et soldats armés jusqu'aux dents !
Ainsi verrait-on les groupes insurgés plus ou moins réunis porter au pouvoir à Damas, sans autre forme de combats, le gouvernement de transition unifiée qui est demandé instamment par la France et le Qatar ; Bachar el-Assad devenant le clou de l'épilogue avant le baisser de rideau. L'armée régulière syrienne convertirait son offensive en maintien de l'ordre, après élimination des milices chabbihas qui auront bien mérité de la patrie leur incinération. Reste à tuer al-Qaïda et à contenir le Hezbollah. C'est faisable, le second, habitué à se "battre" planqué dans les jupes de la population civile, a choisi le camp de la peste, l'Iran, dont tout le monde veut se désinfecter avant traitement spécial. Au moindre soupçon de détention d'armes chimiques syriennes, le Sud-Liban sera vitrifié par Israël.
Quant à al-Qaïda, il est probable que les marionnettistes de la franchise levantine devront être approchés par les agents sunnites qui iront lui mettre le marché en main. On est entre Arabes. Un dernier acteur vient de prendre des gages sur l'avenir, le PKK, au grand dam de la Turquie qui le voit s'installer en frontière, ruinant, et c'est normal, le précédent consensus anti-kurde des autorités syro-turques.

- général Manaf Tlass -
Entretemps, les tractations ont quitté le Conseil de sécurité de l'ONU à New-York et se poursuivent au sein du groupe fabusien des Amis de la Syrie. Bravo quand même à notre ministre, bien qu'il soit plus facile pour lui de gérer les divisions depuis Paris où sont installés la plupart des caciques du régime, à commencer par l'oncle paternel de l'Occuliste, Rifaat el-Assad, et le général sunnite Tlass de la Garde républicaine (en photo) qui prépare un véritable état-major de l'ASL incluant les autres généraux dissidents et des colonels commandants de brigade, afin de "régler" la lutte et de préparer la transition dans un ordre relatif.
On me dit dans l'oreillette qu'il n'est pas fait mention de la base russe de Tartous. C'est une question traitée directement entre la Russie et les Etats-Unis, à preuve, aucune des parties à l'affaire syrienne n'a émis le moindre avis sur la question. Notons que les Russes ont 30000 ressortissants en Syrie, souvent mariés à des Syrien(ne)s, et que l'église orthodoxe locale compte beaucoup sur le Kremlin.

A brève échéance, je m'avance un peu mais je verrais bien une datcha confortable pied dans l'eau face à la chaîne de la Tauride. "Son climat délicieux, sa riche végétation rappellent le littoral de la Provence ou du golfe de Gênes. Les vignes, les bois d'olivier, les plantations de lauriers et de figuiers y abondent", dit le dépliant touristique. Le couple le plus glamour de l'Enfer, Asma et Bachar, y finira tranquillement ses jours, sans avoir à marcher sur les ossements de 17000 cadavres avec ce bruit insupportable de verre pilé qui vous gâche l'existence. Misons sur la mer d'Azov :) A défaut, et par sa menace voilée de gazer les mécontents, il terminera pendu comme Saddam Hussein.




Se rend-on assez compte que dix-sept mille morts (c'est le décompte au jour de rédaction) seront passés par pertes et profits de la realpolitik ? Qui parle d'amitié en diplomatie ? Il n'y a que les intérêts vitaux qui meuvent les Etats, le tandem Poutine-Medvedev, grand niveleur de cimetières, nous l'aura montré tout à l'heure.

mercredi 25 juillet 2012

Les agences, entre morale et réalité


La mise sous surveillance négative du "triple A" des pays vertueux au motif de leur solidarité forcée est dénoncée par la morale économique. L'Allemagne, les Pays-Bas et le Grand Duché sont "punis" de renforcer la zone euro par leurs interventions monétaires, zone qui sans eux se fracturerait en deux ou plusieurs parties, la partie sud se soudant à l'Afrique. Si la zone euro se brise, l'onde de choc se propagera au reste du monde et les répliques du séisme seront nombreuses. C'est bien le motif du soutien mesuré certes mais effectif des trois pays visés à leurs voisins méridionaux. On ne peut vouloir une chose et son contraire, et pourtant c'est bien ce que font les gnomes de Moody's. Qui sont-ils à se prévaloir du principe de réalités antagonistes en fonction du temps ? Des gens qui analysent les risques encourus en plaçant votre argent dans du papier émis par celui-ci ou celui-là, entreprises ou Etats. Avec quarante pour cent du marché de gestion des risques, l'agence, deuxième au classement des casse-couilles derrière S&P, n'est pas un nain ; son bilan total tutoie les 3 milliards de dollars, pas mal pour une firme de matière grise.

Dans le même élan où elle "dégrade" la vertu du Nord, Moody's confirme celle de la Finlande qui a exigé un traitement de faveur de la part des GIPSIs et se trouve un peu mieux protégée de leur banqueroute. Allons au communiqué de leur bureau de Canary Wharf. Accrochez vos ceintures, ce n'est pas un articulet de La Tribune, Open Office a décompté cinq mille mots. Au prix du papier, la presse ne s'est pas embarrassée de détails noiseux. Royal-Artillerie vous le résume, car la France est impactée de par son exposition aux bons toxiques des amis du Sud.


Motif global retenu par l'agence
Les décisions de l'Eurogroupe ont paradoxalement obscurci le pronostic, la Grèce étant plus susceptible de sortir qu'hier, au détriment du soutien chichement mesuré déjà à l'Italie et à l'Espagne. Si les réformes institutionnelles appliquées bientôt à l'Eurogroupe sont effectivement capables de régler la plupart des problèmes, il est moins sûr qu'elles interviennent à temps. Les quatre pays étudiés font office de prêteurs en dernier ressort et la masse des enjeux financiers les déséquilibrera.

Motif spécifique allemand
L'Allemagne ne peut résister à l'accroissement de ses engagements dans le cadre européen actuel et son système bancaire est mouillé en profondeur dans les systèmes bancaires malades grecs, italiens et espagnols. Se chargeant progressivement de la dette des autres, elle accroît la sienne propre, sans gages sûrs. La banqueroute éventuelle de ses débiteurs ne terrassera pas l'Allemagne mais, si sa situation actuelle est saine, la perspective ne l'est plus puisque l'avenir est entre les mains de décisionnaires espagnols et italiens attelés à couper leurs dépenses publiques afin de réduire leur exposition aux marchés et soulager le niveau global de solidarité qui pèse directement sur l'Allemagne. Donc AAA maintenu mais avenir douteux.

Motif spécifique néerlandais
IDEM plus :
...une croissance atone et l'éclatement probable d'une bulle immobilière entre un surendettement des ménages et la chute des prix gageant les crédits, éclatement qui pompera le pouvoir d'achat jusqu'à effondrer la demande intérieure. Un relâchement de la discipline fiscale est aussi redouté.

Motif spécifique luxembourgeois
Comme les deux précédents, mais aggravé par le fait que le Grand Duché n'est plus qu'une énorme banque dont il tire tous ses revenus, l'emploi et ses impôts. Tout séisme bancaire en Europe mais aussi ailleurs affectera gravement le pays. Les actifs bancaires couvre deux fois le PIB du grand Duché, mais les actifs offshore représentent vingt fois ce PIB et les actifs non-bancaires offshore gérés depuis le Luxembourg représentent, eux, cinquante fois ce PIB ! Même si les pare-feu interbancaire limitent à 40% la part offshore du bilan consolidé du système, le "colosse paradisiaque" a des pieds d'argile, mais aussi beaucoup de savoir-faire. Cette surexposition à la crise mondiale rapportée à la taille du pays justifie le doute de l'analyste.

Motif finlandais
Le pays est créditeur net. Son business bancaire est régional et de taille modérée. Small is beautiful.


Finalement...
Il est intéressant de savoir ce qu'attend Moody's pour changer d'idées. Ils le répètent trois fois : « Conversely, the rating outlook could return to stable if a benign outlook for the euro area, reduced stress in non-core countries and less adverse macroeconomic conditions in Europe in general were to ease medium-term uncertainties with regard to the country's debt trajectory. »
En fait, ils attendent la météo des marchés et ne font aucune recommandation qui serait d'ailleurs mal acceptée des pouvoirs nationaux, même s'il se dit partout que seule une fédération politique rapide de l'Eurogroupe décramponnera les spéculateurs des basques gitanes.
En résumé, un futur meilleur n'est pas écrit, on s'en doutait. Quand vont-ils noter la France ?

mardi 24 juillet 2012

Par la France en France !


En 1942, les autorités du III° Reich avaient demandé aux pays occupés de récupérer les juifs apatrides pour les leur remettre, mais à d'autres demandes le gouvernement de Vichy avait tenu tête. La formule qui fait titre est de M. Hollande lors de la commémoration de la Rafle du Vélodrome d'hiver. Impliquant délibérément la nation française, elle n'est pas heureuse, mais nous ne l'analyserons pas au niveau sémantique. L'abomination n'en fut pas moins française, n'en déplaise à M. Guaino qui lui dispute la légitimité de pouvoirs concurrents, l'un à Vichy, l'autre à Londres, en oubliant Paris.

Décider de la légitimité d'un pouvoir en temps de guerre est particulièrement scabreux, à moins qu'il n'en sorte victorieux. Si l'on part du principe que la guerre fut déclarée par un gouvernement légitime (évidemment légal), qui le remplaça quand il disparut après l'avoir perdue ? Autrement dit, quelles sont les sources de la légitimité ?
La première de toutes est transcendentale. Mais quand on a tué Dieu, il faut bien autre chose. On cherche sa légitimité dans les yeux du souverain de substitution, qui en France est le peuple constitutionnel. A qui passa la légitimité de la IIIème République après la débâcle de 40 ? A l'applaudimètre, à l'Etat Français du maréchal Pétain sans doute aucun. Les Français n'en pouvaient plus. Ses fidèles plus tard ont regretté longtemps de n'avoir pas doublé le vote des chambres du 10 juillet 40 par un plébiscite. Le régime vichyste y aurait consolidé sa légitimité (qui en creux était donc estimée fragile).

On peut arguer aussi du fait que la légitimité n'est pas un adoubement de chevalerie à vie et donc qu'elle vient et peut aller, au gré des renoncements. Est-il possible de dire que le gouvernement de Vichy obtint légalement sa légitimité du régime précédent aussi sûrement qu'il la perdit quand il signa les accords de Collaboration avec l'Allemagne nazie ? Je le fais.
On peut donc dater l'évanouissement de la légitimité vichyste de la signature des accords Darlan-Abetz du 28 mai 1941, même si tous les corps de l'Etat continuèrent à obéir sans sourciller, n'en déplaise à tous leurs avocats qui se précipitent aujourd'hui encore à leur défense ; ils agirent sur ordre, nous dit le brontosaure de Belfort.

La Rafle intervint le 16 juillet 1942 dans le département de la Seine, donc en zone occupée. Elle est à mettre au débit de l'administration parisienne qui obéissait de loin au gouvernement de Vichy mais de près aux autorités allemandes résidentes. S'il faut désigner un coupable, il est très sûrement au Secrétariat général à la Police française et au Commissariat général aux questions juives qui ont organisé l'affaire, la main dans la main de la Gestapo de Paris.
Le patron de l'un était un ami de François Mitterrand (qui ne le renia pas), René Bousquet du même métal trempé que Papon et de la préfectorale comme lui ; l'autre était Louis Darquier dit de Pellepoix, antisémite hystérique ayant bouffé à tous les râteliers de la droite anti-républicaine jusqu'à sa caricature, et qui se plaignait dans les bureaux nazis que les gens à Vichy mettent un frein aux mesures absolument nécessaires qu'il sollicitait à l'endroit des communautés juives.
Le premier, bordé de relations à tous niveaux, traversera les filets de l'Épuration pour finir exécuté à l'ancienne, à 84 ans devant chez lui, par un demi-fou dont j'ai perdu le nom, mais qui fut défendu par Me Arnaud Montebourg pour "crime civique".
Le second, vrai salopard pathologique celui-là, s'éteindra dans son lit douillet à 82 ans pas loin de Malaga en Andalousie. Des âges avancés que si peu de leurs cibles ont connus.

Au final, quand l'histoire aura été libérée de la doxa gaulliste, on désignera comme coupables au premier degré - celui qui fait mal - le Commissaire aux questions juives et les patrons de la police parisienne assistée par la gendarmerie et assurée de la discipline irréfragable de troupes vaillantes, avec les faibles as usual ; sans dédouaner complètement les "autres" au motif du « qui ne dit mot, consent ». Et les "autres" sont très nombreux, à commencer par le général De Gaulle qui sut trouver les motifs de son indulgence dans la menace d'une "occupation américaine"(?!), puis toute la classe politique remise en selle, craignant les fouille-merde.

La brutalité ignoble des gendarmes du camp de Drancy fut passée au blanchissage de la résistance ultérieure du corps. Que la PP se soit soulevée comme un seul homme quand la victoire des Alliés fut certaine, ne peut effacer son zèle criminel sous l'Occupation. Lors de la rafle, on dut prendre les enfants en passant outre la consigne car on manquait d'hommes pour faire le chiffre prévu, ce qui ne manqua pas de surprendre les Allemands qui nous en félicitèrent. Comme Papon à Bordeaux qui lança le plan "Epervier" de l'époque pour rattraper deux fugitifs qui faussaient sa liste tapée à la machine ! On n'a jamais épuré les flics bien que le crime soit d'abord au niveau de l'exécutant primaire, contrairement à la jurisprudence faisandée qui veut que l'ordre reçu prime le coup donné.
Etaient-ils la France ceux-là ? Pas plus.




Postscriptum :
On lira avec profit cette analyse du blogue Thomas More.

lundi 23 juillet 2012

Crise et décentralisation


Le fédéralisme démocratique à la mode connaît aujourd'hui ses limites. Si les Etats méditerranéens sont en cours de réparation - pendant les travaux la vente continue, nous disent les agences de tourisme -, retirer leur couverture nationale laisse découvrir des abîmes de dette et gabegie à l'étage des régions. Et comme le noyé gonflé de ses gaz, elles remontent en surface. Dans la nouvelle famille des baleines crevées, je demande la Sicile gazeuse.

Avec plus de cinq milliards d'euros de dettes bancaires, la région la plus télégénique de Méditerranée a attiré l'oeil des agences. Prochain titre : Le Krach sicilien. Avec pour seule industrie le tourisme et les grands reporters de la rubrique judiciaire, la région du Sr Raffaele Lombardo compte 17.995 salariés contre 3200 au Piémont turinois et 24.880 gardes forestiers, plus qu'en Colombie britannique, l'état canadien le plus couvert de forêts. Les 1382 fonctionnaires du «Palais des Normands», siège de la région, sont plus nombreux que ceux attachés au 10-Downing-Street à Londres. Son administration très encadrée salarie un chef de service à plus de 120000 euros par an pour chaque demi-douzaine d'agents publics (source).
Ne rions pas, chez nous, le Languedoc-Roussillon de Georges Ier de Septimanie était dans ce domaine à la pointe du progrès. Paix à son âme de grand satrape.

Sur la plage d'en-face, les régions autonomes auront-elles la peau de l'Espagne ? La Communauté de Valence appelle à l'aide après avoir sabré dans sa communication. La radio-télévision valentinoise est le fleuron de sa gabegie. Sous la direction du parti populaire (PP), El Pais rappelle que la dette a été multipliée par 40 après 1995 et que le nombre d'employés publics a presque triplé, permettant de placer tous les "amis" du PP. Mais le pompon, c'est la politique de grands événements du gouvernement local : contrats de retransmission du Grand prix d'Europe de Formule 1, après construction d'un circuit urbain qui devait ringardiser Monte-Carlo, achats de droits de diffusion de l'America's cup après reconstruction du port de la ville pour accueillir la célèbre régate - Marseille a échappé à cette tentation -, sans parler du scandale de corruption Gurtel lors de la visite du pape en 2006.
Murcie vient à son tour de se déclarer incapable de sortir les 300 millions dont elle a besoin pour faire ses échéances. D'autres régions espagnoles attendent de voir les effets de la sincérité pour baisser le froc.
Deux-tiers de l'erreur de prévision dans la correction du déficit public national espagnol viennent des provinces. D'aucuns avouent que le pays part en vrille et que l'Europe du Nord n'aura pas les moyens de le sortir de la spirale. Espérons que si.

Nous sommes en zone Sud. Le clientélisme est dans l'ADN de tous les hommes politiques méridionaux, surtout dans un système où les exonérés majoritaires votent les dépenses qu'assume une minorité, et sans mettre en équation une corruption endémique partout. La démocratie de proximité n'est jouable que dans la transparence et si tout le monde contribue à proportion de ses capacités qui ne peuvent être nulles. Ne serait-ce que de cent euros, chacun doit être au rôle, du plus misérable au plus privilégié ; sauf les idiots.

Le peuple en ses Etats n'est sage que s'il paie !


Mais faut-il encore comprendre qui paie quoi. L'imbrication des responsabilités dans le mille-feuille administratif français obscurcit le jugement du citoyen. Et il sera toujours des tâches essentielles à mettre en valeur pour faire taire les critiques. Comme les infirmières et les policiers mis en avant quand on signale la pléthore de fonctionnaires. En région ou au département, on parlera de la mise aux normes-incendie des lycées, de l'aide aux personnes âgées, du RSA, mais jamais des budgets extravagants de communication, des "études" achetées à des amis, des opérations de promotion mirobolantes.


Séparer les étages

Il serait utile que l'on tranche carrément entre les responsabilités détenues par l'Etat central (à moins de n'en plus vouloir) et de celles détenues en province. Le contribuable saurait ainsi plus que ce qu'il paie, ce qu'il approuve. La meilleure et la plus simple des frontières est de séparer les pouvoirs régaliens en haut, des pouvoirs publics en bas. Pour le lecteur passant, nous rappelons les cinq pouvoirs régaliens : justice, police, monnaie, guerre et diplomatie. Tout le reste descend !

Ainsi verrons-nous enfin naître ces républiques chères à Charles Maurras, où l'on appellera un chat... par son prénom !




dimanche 22 juillet 2012

CMRDS au mois d'août


Le Camp Maxime Real del Sarte est plus qu'une université d'été, une institution. Fondé en 1953 comme une arme de conquête du pouvoir dans le syndicat étudiant, le "CMRDS" acquit rapidement une vocation de rassemblement annuel de la famille royaliste, à l'occasion notamment de la journée "portes ouvertes" qui drainait fidèles et sympathisants de très loin. On quittait les salles de café enfumées pour prendre le grand air. C'était la renaissance de l'Action française de terrain qui, sous la houlette de Pierre Boutang, survivait à Maurras et aux "affres" de l'Occupation. La Metapédia donne un long article sur toutes les éditions du camp en cliquant ici. L'article est bien fait.

Le programme de formation 2012 est loin d'être théorique puisqu'il a l'ambition de donner les codes de la crise que traverse l'Europe en péril de péninsularisation en revitalisant les principes maurrassiens. Maîtres du monde jadis, les Européens en sont-ils devenus le problème ? Les quatre autres continents nous regardent plutôt effarés de toucher du doigt la faillite de la social-démocratie à compte d'autrui que nous exportions il y a peu encore sous toutes les latitudes. Nous sommes devenus le vieux continent à court de projet, qui encombre les enceintes internationales des remugles d'une prépondérance depuis longtemps disparue, le continent du compromis politique généralisé, de l'indécision, la zone qui abandonne toutes ses traditions sauf festives, qui renonce à ses racines, qui parle, parle, parle et ne travaille plus, sorte de mammouth gelé debout. Les schémas de l'Action française sont-ils pertinents pour arracher la France au piège du déclin européen ? La France seule pourra-t-elle s'en sortir ? Comment situer le mouvement royaliste dans le panorama politique qui se recompose contre l'hégémonie nouvelle de la pensée socialiste ? Cela mérite d'y aller voir.
Demandez le programme, maintenant !



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CMRDS 2012
du 26 août au 2 septembre 2012
au château d'Ailly en Roannais
On s'inscrit par ici



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CRAF
10 rue Croix-des-Petits-Champs
75001 Paris
cmrds(chez)actionfrancaise.net

vendredi 20 juillet 2012

Révocation des édits sarkoziens


Folie fiscale, titrait l'édito du Figaro d'hier. Le détricottage du paysage fiscal sarkozien prend des allures de révocation de l'Edit de Nantes. S'opposent deux éclairages de la situation des assiettes, l'une statique, dénombrant les avantages indus et les aubaines créées au détriment du Trésor, l'autre dynamique, anticipant les effets. Au contraire de Louis XIV ignorant les possibilités d'exode de compétences essentielles pour le pays, les socialistes d'aujourd'hui, s'ils préjugent de l'exil fiscal de certains fortunés-traîtres, ne sauraient s'en émouvoir, persuadés qu'ils sont d'être capables de remplacer n'importe quel talent disparu sur le marché. Voir ce gentil couillon de M. Montebourg donner des cours du soir au PDG X-Mines de Peugeot-Citroën est d'un ridicule rare, mais laisser accéder aux manettes du parti des mutilés de la comprenette comme Harlem Désir ou Benoît Hamon en dit long sur les prétentions socialistes.


Qui part ? Tous, n'importe qui, et ce n'est pas de ce matin. Du beur entreprenant au geek génial, et même des exonérés ! Je vous en présente quatre, que je connais personnellement et dont j'ai changé les noms. S'étant forcée à se lever matin, Sherazade avait cajolé le projet d'une compagnie de voitures familiales de location. Elle avait fait de la mécanique au collège et, un peu garçon manqué, les caisses étaient sa vie. Si elle pouvait acquérir sans peine des véhicules âgés qu'elle rafraîchissait dans le garage de ses frères, on lui fit vite savoir à la banque qu'elle sécherait sur pied à attendre debout les crédits nécessaires à investir dans deux ou trois voitures neuves, aussi bon que fut son business plan, et sans aucun accroc dans son historique bancaire. Sur les conseils d'un cousin, elle ne changea pas son fusil d'épaule d'autant qu'elle accumulait une expérience de la filière locative, elle changea le volant de côté. L'Eurostar, et une banque anglaise lui acheta sa première voiture neuve, puis six mois plus tard la deuxième et tous les six mois une nouvelle. Elle a une petite compagnie florissante en périphérie de Londres et les J.O. lui feront du bien.


Alex est différent. Licence de mathématiques, il faisait le pion à Louis-le-Grand en cherchant un job. Un peu défavorisé par la nature qui lui avait offert un physique de gnome, il comprit vite qu'il était de ceux à qui "l'on écrira". Est-ce en corélation avec son désavantage morphologique, il répondit à une annonce de la Hong Kong & Shanghai Banking Corp. de Londres qui cherchait des crânes pour le back-office. Il gagna 300.000 livres la première année et dès la deuxième les bonus s'envolèrent. Mais c'est plus de 60 heures pleines, me dit-il dans son appartement de 150m2 à Canary Wharf. Le siège le propulsa ensuite à Madrid pour monter un back-office derrière sa nouvelle salle de marchés ; cinq ans plus tard il est au siège historique de Hong Kong, attendant la croqueuse de diamants qui ne verra que son fric. Il ne PEUT plus revenir en France, il est devenu riche à la sueur de son front, ce con !


Valentin est le cas du jour. De Samatan dans le Gers, il a acquis une connaissance approfondie de l'armagnac. Supérieur au cognac en tout, l'eau de vie d'Armagnac fut stabilisée par les Huguenots au XVII° siècle, c'est sa religion. Celle de Valentin aussi. Il a monté un bureau d'exportation de cet alcool de ducs et court les expositions gastronomiques à l'étranger parce qu'en plus, il parle quatre langues. Et il en vend, il en vend beaucoup.
Jusqu'au jour où la confiscation fiscale lui deviendra insupportable autant que les tracasseries administratives incessantes qui mangent du temps mieux employé ailleurs. Prendre l'avion chaque semaine pour financer l'AME et les grévistes, c'est beaucoup demander. Imitant ses lointains ancêtres, en trois cartons et deux ordinateurs, il a installé hier son nouveau bureau à Scheveningen, face à la mer. Tchao les beaufs, l'armagnac XO peut se vendre partout de partout, en restant un patriote "éclairé".


Denise et Robert sont un exemple plus ancien. Petits cadres moyens, elle, dans un compagnie de chemins de fer qui fait souvent la une du Parisien, lui, licencié sec pour "mauvais esprit" chez un fabricant d'automobiles perturbé ces temps-ci par le Redressement productif, ils ont carrément émigré. Leur fille étant devenue autonome, ils cherchèrent un nid pour leur retraite, mais entre le coût de l'immobilier en acquisition, taxe foncière et entretien, le crédit et la cherté de la vie parisienne, ils surent vite qu'il leur fallait innover. Tuant le temps à la porte de Versailles dans une foire d'opportunités exotiques, ils se laissèrent convaincre de partir à Marrakech. Un riad à retaper plus loin, éblouis par la gentillesse de leur environnement, ils sont revenus me dire au bout de deux ans qu'ils y mourraient sans doute, puisqu'ils ne voyaient pas d'avantages décisifs en métropole. Ils se sont mis à l'arabe par convivialité et n'ont plus besoin de voiture. La voracité annoncée du fisc français les laisse de marbre.






Quatre portraits auxquels s'ajouteraient tous mes amis à six mois qui vivent à l'étranger par goût ou par intérêt et que le pouvoir menace désormais de taxer sur l'ensemble de leurs revenus d'où qu'ils procèdent. Ceux-là liquideront leurs positions professionnelles en France et émigreront pour ne plus revenir. Leurs gosses poussent déjà leurs études au Canada, aux Etats-Unis et même en Australie, et me parlent anglais au petit-déjeûner.
Le mouvement n'est pas récent et les candidats au départ bénéficient de l'expérience de ceux qui les ont précédés. Nul doute que la situation morose du pays, promis à une récession à la japonaise doublée d'une chasse aux "petits riches" par un Etat banqueroutier irréformable, va précipiter l'exode de ceux qui "en ont", comme aurait dit Georges Frêche. On trouvera plus tard des patronymes à consonnance française dans les coins les plus reculés de la planète en se demandant comment ils ont pu atterrir si loin. Des Huguenots encore. Normal quoi !

mardi 17 juillet 2012

Second livre blanc de la décennie

Ce 14 juillet, le chef de l’Etat et des Armées a lancé son Livre Blanc sur la défense. Présidée par M. Guéhenno¹, de la Cour des Comptes, ancien chef du département de maintien de la paix de l’ONU et actuellement adjoint de Kofi Annan pour la Syrie, la commission convoquée devra préparer la loi de programmation militaire 2014-2019 qui sera soumise au parlement l'an prochain. Le ministre de la Défense Le Drian a déclaré la réflexion collective, y invitant "l'ensemble des Français". Nous le prenons au mot, et notons pour n'y pas revenir qu'il n'est pas en charge de l'affaire, une façon comme une autre de signaler que le domaine est réservé à l'Elysée ! M. Hollande est lieutenant-colonel de réserve de l'arme du génie et c'est un progrès par rapport à son prédécesseur qui en guise de service militaire se limita à faire le bidasse au Quartier Balard, pas trop loin de chez sa maman. Même Gainsbourg avait fait plus ! Le raisonnement du président actuel est déjà bien dégrossi sur les questions militaires. Les similitudes avec la présidence Chirac se multiplient. On verra bien.

Les enjeux défense ont été cernés. En bref :
"Cohérence à rétablir entre les missions, le format et les équipements des armées, préservant aussi, dans la durée, la disponibilité des matériels et l'entraînement et l'activité des forces. Priorité à accorder aux capacités qui assurent à notre pays une liberté d'appréciation, de décision, et d'action, en particulier dans des domaines-clés tels que le renseignement et les capacités d'action spécialisées. Politique industrielle et de recherche pour assurer le maintien des compétences scientifiques, technologiques indispensables à l'autonomie stratégique et à notre souveraineté, dans le cadre national, mais aussi, autant que possible, européen. Recrutement, formation et gestion des ressources humaines nécessaires à la défense et à la sécurité nationale, comme au respect des droits des personnels". On ne pouvait faire plus vague et consensuel. On cache sous ce verbiage trois questions cruciales : la dissuasion nucléaire, l'intégration OTAN et le prix accepté pour être défendu.

L'opposition qui sort d'un Livre blanc qu'elle n'a pu mener à terme, si tant est qu'elle l'ait réussi - ce dont doute la Cour des Comptes en évaluant le prix de la piste aux étoiles - va se cabrer, c'est presque sûr. La France doit tenir son rang et lustrer son pouvoir de nuisance dans une posture de baudruche grandiose héritée des années de songe-creux de la politique étrangère gaulliste. Or la France impécunieuse d'aujourd'hui n'est pas convoquée par l'histoire ; elle a des intérêts vitaux, c'est tout et beaucoup pour elle. Quels sont-ils en vrai ?
- sûreté de ses approvisionnements énergétiques
- sûreté du territoire métropolitain
- sûreté/pacification des marches
- défense des possessions ultramarines
Elle a des contraintes ou avantages géopolitiques indépassables :
- la béance historique des frontières du nord-est
- l'accès direct à quatre mers
- la pression migratoire de populations relevant d'un schéma culturel hostile
- une notoriété mondiale dans l'industrie de l'armement (trop) sophistiqué ;
sans oublier la Légion étrangère !



Zone d'intérêts
Une analyse point par point lasserait. Si l'on tient compte des forces alliées déjà projetées, on voit que la France réunit sept des huit paramètres ci-dessus dans une tranche de longitude de 30 degrés seulement, du 15°W au 15°E. Cette zone inclut le bassin occidental de la Méditerranée, l'Atlantique-est et sud-est, la moitié du continent africain ; et on peut déjà dire qu'en dehors de ce quartier d'orange "nous nous aventurons". Si l'on prend en compte le huitième paramètre, l'outremer, il saute aux yeux que l'intuition "marine" était la bonne et que nous devons mettre le paquet sur la composante royale de nos forces armées, pour revenir peut-être à l'équilibre obtenu par la III° République entre les différentes armes.
Les conflits où fut appelée la France durant ces vingt dernières années sont des conflits sur l'eau, sauf le Tchad et l'Afghanistan qui ne sont pas des pays mouillés. Liban, Bosnie, Côte d'Ivoire, Somaliland, Libye sont des théâtres d'opérations pour l'aéronavale. Retour à la diplomatie de la canonnière puisqu'il le faut bien.
On rappelle que par ses possessions ultramarines la France dispose de la seconde plus grande ZEE (zone économique exclusive) du monde avec 11035000 km², derrière celle des États-Unis (11351000 km²) et devant celle de l'Australie (10648250 km²). Il viendra un jour où nous devrons la défendre, même contre des amis bien intentionnés, je pense à l'Australie (Nlle Calédonie et Loyautés) et au Brésil (Guyane), sans parler de nos terres australes trop poissonneuses dans un monde en quête de nourriture.

En résumé, le piéton du roi mettrait le paquet sur l'escadre


Sûreté de la métropole
Elle est servie aujourd'hui par une force de réaction atomique et par la guerre en coalition intégrée. On peut longtemps philosopher sur la souveraineté gagée sur l'une et dégagée par l'autre, il n'empêche que ce dispositif est le plus sûr que nous ayons eu de longtemps. La béance du nord-est nous oblige à une force continentale de choc blindé suffisamment résiliente pour tester les mauvaises intentions d'un agresseur qui aurait écrasé l'Allemagne, avant de délivrer le feu d'enfer. Pourquoi chercher une alternative à l'OTAN qui fonctionne bien, dans une défense européenne que personne ne veut sincèrement autour de nous. La Grande-Bretagne n'y tient pas sauf à créer un meilleur marché de l'armement pour ses arsenaux, l'Allemagne dans une posture évangélique ne vise pas autre chose - elle se défend d'ailleurs très bien avec ses Léopard-II exportés mondialement -, aucun pays de l'Est ne veut d'Eurodéfense et n'y croit pas une seconde, les Scandinaves sont mentalement neutres tant que la Baltique reste calme, l'Espagne et l'Italie qui ont bien percé sur le marché aéronautique aimeraient poursuivre mais sont fauchées et se contentent de retombées économiques. Reste la France qui se voit une vocation de "chef", mais de qui et à quel prix ? Le boss est toujours celui qui paie et met la masse au pot. En ce qui nous concerne, c'est fini pour trente ans. Next point !



En alliance
Nous avons retrouvé le bon niveau de préparation OTAN. Après quelques mois de réglage pour notre réintégration, nous avons rempli le job afghan à la satisfaction de tous, en remontant même dans l'estime de nos contempteurs. Nous garderons le commandement ACT-OTAN de Norfolk (Allied Command Transformation) où nous serons aux premières loges pour anticiper des évolutions atlantiques futures et les influencer.
Que demande le peuple à la fin ? La paix, à n'importe quel prix. Nous contribuons pour 11,6% au budget militaire OTAN, intégrés ou pas, et c'est relativement bon marché pour faire peur aux autres. Seuls, nous ne faisons plus peur.

Terrorisme et plus
Impossible de passer sous silence la question de l'islam radical qui est un défi typé "défense" désormais en sus de sa cotation "police". Les développements à suivre au Sahara dans lesquels nous nous impliquerons fatalement seront là pour le prouver. Dans notre quartier d'orange nous devons être capables d'intervenir en soutien d'opérations locales d'éradication en apportant logistique et renseignement, voire en excisant le furoncle nous-mêmes. D'où l'importance de capacités de projection autonomes et d'alliances de confiance, ce qui n'est pas encore le cas, mais reconnaissons à M. Fabius la volonté d'y travailler sérieusement. Son récent voyage en Algérie était centré sur la collaboration militaire.




Question finances...
le budget français de la défense est améliorable en efficacité dans ses systèmes d'administration. Hormis la pléthore d'officiers supérieurs et généraux qu'il faudra bien se résoudre à affronter un jour, il n'y a pas de gisement d'économies substantielles² et les mauvais choix budgétaires et techniques³ d'hier ne sont pas réparables à court terme. L'exercice programmatique sera donc difficile pour la commission Guéhenno, d'autant qu'il reste toujours 50 millions de dollars à trouver en France d'ici à la Noël 2013 et aucun ministère n'est volontaire pour suicider ses effectifs ! Le travail du Livre blanc, de la meilleure qualité qu'il soit, risque de finir sous la hache d'un eunuque épilé de Bercy, incapable d'épeler "fusil".



(1) M. Jean-Marie Guéhenno est un technocrate stérile et prolixe à la fois, de l'écurie Jobert, garé à l'ONU, à qui l'on ne pourra que demander de présider les débats; la commission comptera 40 membres, dont un allemand et un anglais.
(2) On discutera à l'envi de la pertinence stratégique des bases de Djibouti et d'Abou Dhabi comme de l'accord de secours automatique passé avec les Emirats.
(3) La sophistication de nos armes poussée au maximum par la vanité des ingénieurs de l'armement brime leur commercialisation et leur disponibilté d'emploi. Le Leclerc comme le Rafale semblent invendables sauf à perte, et le CDG est abonné aux quais de Toulon.

lundi 16 juillet 2012

Ennahda du rêve à la réalité


De notre correspondant alangui à Djerba.
Le parti islamique tunisien vient d'achever son congrès fondateur de parti de gouvernement. La realpolitik a pris le dessus en cherchant à copier le modèle éprouvé de l'AKP turc. Peu préparés à gérer au sens plein, les cadres musulmans, s'ils sont intarissables sur la criminilisation des blasphèmes, peinent à saisir les rouages d'une administration moderne pour se cantoner jusqu'ici dans l'épuration. Qu'ils épurent la justice de Ben Ali n'est que justice, même si le cadi local ne va pas suppléer aux juges formés à la fac de droit. Pareil chez la police, bien que les vrais salopards se soient depuis longtemps réfugiés... en France. Il leur reste à écrire une constitution, ce qui leur fera une belle jambe, sous le hijab.

La question pénible que le congrès a esquivé reste ce p... de chômage qu'Allah n'a pas supprimé en nommant au palais Dar el Bey un croyant spécialiste de thermodynamique. Et pourtant, c'est bien l'absence de travail et la corruption notoire dans les procédures de recrutement qui ont ouvert les vannes de la révolution de jasmin dans la Tunisie profonde. Si les agents d'Ennahda ont parfaitement fait le job (comme l'AKP jadis en Anatolie) en expliquant que seul le parti religieux apporterait travail et morale au fin fond du pays, ils ont quitté leur zone d'effort dès que la victoire fut acquise, laissant les populations avec le soupçon métaphysique de se l'être fait mettre. Il n'y a pas plus de travail qu'avant, sinon moins quand les patrons ont fui.

L'AKP a sauvé sa conquête par la croissance à marche forcée, l'émigration des surnuméraires et une gestion avisée de ses adversaires. Mais ce sont des Turcs et le pays est grand. La Tunisie est une maquiladora, on y vient produire à bon compte depuis l'étranger, il n'y a pas de marché intérieur et les frontières économiques du Maghreb cassent toute perspective régionale, sauf en paroles lors de rencontre des "pays frères". Si la charia rampante ou évidente est de peu d'effet sur les usines, il n'en va pas de même pour le secteur tertiaire tourné vers l'étranger, et le tourisme d'abord qui fait 15% du PIB avec de l'argent frais. Même si le développment du pays n'est pas cantoné au tourisme - c'est tout de même un pays touristique de rêve - la Tunisie d'Ennadah ne pourra faire l'économie de cette "exportation statique" à des motifs idéologiques. Le gouvernement tiendra-t-il sa base partisane ? Parviendra-t-il à briser les groupes salafistes qui lui font une contre-publicité à l'extérieur ? Va-t-il à son tour encager ses opposants ? Rien n'est moins sûr.

Le dernier scrupule dans la chaussure est la question des femmes. Les femmes tunisiennes sont réputées pour leur entregent et leurs capacités à tous niveaux. D'ailleurs Ben Ali n'était-il pas gouverné par sa coiffeuse de femme ? La prévention pavlovienne du parti islamique à leur endroit pourrait bien priver le pays de compétences appliquées au bénéfice de compétences purement cérébrales dont il n'a jamais eu moins besoin.
Au vu des insuffisances qui se dessinent et mettent en péril autant la "réislamisation" que la rénovation économique, le paradoxe serait un monitoring de l'ambassade de Turquie à Tunis sur certains ministères, renouant par là avec la vieille Régence.


L'économique d'abord, la politique suivra !





samedi 14 juillet 2012

Univestivales 2012


Nos universités d'été sont nombreuses et fournies. Chaque chapelle publie la sienne, en voici le planning qui permet à chacun d'y participer ou de s'y montrer. Aucun des princes n'y est annoncé par mesure de sécurité.



Du vendredi 20 juillet à 17h au dimanche 22 à 17h, 12ème Université St Louis chez les Religieuses du Bon Pasteur 3 rue Barault 49045 Angers Cedex 1, l'Institut de la maison de Bourbon présente :
  • M. Charles-Antoine Cardot : Le royalisme de Christine de Pisan, première femme de lettres française au temps de Charles VI
  • M. Paul-Marie Couteaux : Ce que la civilisation française doit aux Rois
  • M. Christophe Jankowiak : Le roi mécène au service du royaume
  • M. Jean-Claude Lozac’hmeur : Aperçu sur l’histoire de la langue française
  • M. Philippe Pichot-Bravard : Les sociétés de pensées : de l’idéologie des Lumières au totalitarisme jacobin
  • M. Louis-Edgard de Pinieux : Culture et contre-culture
[la pension complète à 120 euros]
(s'inscrire à l'IMB 81 avenue de la Bourdonnais 75007 Paris – Tél.: 01 45 50 20 70)



Du lundi Du 23 juillet à 12h00 au 27 juillet à 14h00, suite de la 12ème USL au château du Prieuré 49240 Avrillé (Maine & Loire), l'Union des Cercles Légitimistes de France présente au grand complet l'équipe du site d'érudition légitimiste Vive Le Roy sur des thèmes choisis pour la formation des cadres de cercles. Y participeront aussi :
  • M. Philippe Laplanche : Le nationalisme, une ambiguïté qui perdure
  • M. Jean-Claude Lozac’hmeur : La révolution ou le mythe du Graal
  • M. Philippe Pichot-Bravard : De la philosophie des Lumières au totalitarisme jacobin
[la pension complète à 100 euros]
(s'inscrire à l'UCLF 144 rue des Professeurs-Pellé 35700 Rennes – Tél.: 09 71 31 10 40)



Du dimanche 26 août après midi au dimanche 2 septembre le soir, Camp Maxime Réal Del Sarte au château d'Ailly 42120 Parigny (Loire), l'Action française présente l'oeuvre de Charles Maurras à l'épreuve de la crise :
Ce qui avait été dévoilé du programme a fait l'objet d'un billet spécial de Royal-Artillerie. Voici maintenant le programme officiel :
  • M. Bernard Pascaud : La Politique naturelle de Charles Maurras
  • M. Stéphane Blanchonnet : La Démocratie religieuse
  • M. François Marcilhac : L'Idée de décentralisation
  • M. Bernard Lugan : Démocratie individualiste, destructrice de l'Afrique
  • M. Marc Savina : Kiel & Tanger
  • M. Bernard Pascaud : Enquête sur la monarchie
  • M. Frédéric Rouvillois : L'Avenir de l'intelligence
  • M. Henri Letigre : Et si la crise économique était liée à la nature du régime ?
  • M. Michel Michel : Crise du lien social
  • M. Charles Saint-Prot participera au débat sur l'oeuvre de Maurras à l'épreuve de la crise
[la pension complète est à 130 euros]
(s'inscrire au CRAF 10 rue Croix-des-Petits-Champs 75001 PARIS - Tél.: 06 88 97 00 40)



Le samedi 1er septembre et le dimanche 2, dans un hôtel particulier du 7ème arrondissement de Paris, l'Alliance royale présente :
  • M. Daniel de Monplaisir : Quelques idées reçues sur le royalisme
  • M. François-Marin Fleutot
  • M. Denis Tillinac
[la participation avec 2 repas est à 30 euros]
(s'inscrire à l'Alliance royale 17 rue des Acacias 75017 Paris - tél.: 01 45 74 02 38)

PS : nous avons des progrès à faire sur la parité. Qu'importe au moment, vive les études !

vendredi 13 juillet 2012

Honneur au Premier. Normal !


Quatorze juillet 2012. Derrière les écoles militaires, défilera tout à l'heure en tête des troupes à pied le 1er RI.
Premier régiment du royaume hors la Maison du Roi, dans l'ordre de préséance militaire, le "Picardie" fut créé en 1567 par Charles IX et Catherine de Médicis, à partir des compagnies de gardes et picardes déjà constituées. Les bandes picardes avaient été levées par Louis XI au camp de Pont-de-l'Arche, pour avoir une infanterie réglée et prête à manoeuvrer contre la Bourgogne ; ces bandes furent instruites par ceux qui détenaient l'expertise du combat à pied, les Suisses et les Espagnols, sous le commandement d'un grand professionnel, Philippe de Crèvecœur. Capitaine de Charles le Téméraire, il passera à la France à la mort du duc de Bourgogne avec l'Artois en dot. Il finira maréchal de France sous Charles VIII. Le rapport de gardes françaises et de bandes picardes fut de 10 à 6 chez Sarrieu, nom du nouveau régiment. Le régiment passa ensuite sous le commandement d'un mignon d'Henri III, Epinay Saint-Luc qui fricota avec la Ligue et fut démis au bénéfice de Faudoas de Sérillac. Le régiment abandonna le nom de son colonel en 1584. On le retrouve à l'armée de Joyeuse, puis dans tous les sièges et batailles qui jalonnent les livres d'histoire, Rocroy, Les Dunes, Malplaquet,... Valmy, Fleurus, Biberach, La Somme, Verdun. Il sert de nos jours dans une spécialité de combat tactique en zone urbaine, une affaire d'avenir.
(source 1)
(source 2)


Il est formé de quatre compagnie de combat sur VAB épaulées d'une compagnie d'éclairage et d'appui. Il peut mobiliser une compagnie de réserve. Cantonné à Sarrebourg (Moselle) depuis 1968, c'est un régiment de biffe classique, de ceux que l'on n'épargne pas, aussi est-il aimé des Sarrebourgeois. Le 1er Infanterie a la croix de guerre 14-18 avec palmes et la croix de guerre 39-40 avec palmes également, sa fourragère est aux couleurs de la médaille militaire. C'est l'plus beau des régiments, terreur de l'ennemi quand il va de l'avant !



I. Reveillez-vous Picards,
Picards et Bourguignons.
Apprenez la manière d'avoir de bons bâtons,
Car voici le printemps et aussi la saison
Pour aller à la guerre donner des horions.

II. Tel parle de la guerre
Mais ne sait pas que c'est:
Je vous jure mon âme que c'est un piteux faict
Et que maint homme d'armes et gentil compagnon
Y ont perdu la vie, et robe et chaperon.

III. Où est ce duc d'Autriche?
Il est en Pays-Bas
Il est en Basse Flandre avec ses Picards
TQui nuit et jour le prient qu'il les veuille mener
En la Haute Bourgogne pour la lui contester.

IV. Quand serons en Bourgogne,
Et en Franche Comté,
Ce sera qui-qu'en-grogne le temps de festoyer
Bout'ront le roy de France, dehors de ces costeaux
Et mettrons dans nos panses le vin de leurs tonneaux

V. Adieu, adieu, Salins,
Salins et Besançon
Et la ville de Beaulne, là où les bons vins sont
Les Picards les ont bus, les Flamands les paieront
Quatre pastars la pinte ou bien battus seront.

VI. Nous lansquenets et reîtres
Et soudards si marchons
Sans finir de connaître où nous arriverons,
Aidons Dame Fortune et destin que suivons
A prêter longue vie aux soldats bourguignons.

VII. Quand mourrons de malheure
La hacquebutte au poing
Que Duc nostre Seigneur digne tombeau nous doint
Et que dedans la terre où tous nous en irons
Fasse le repos guerre aux braves bourguignons

VIII. Et quand viendra le temps
Où trompes sonneront
Au dernier alahau, quand nos tambours battront
Nous lèverons bannières aux ducques bourguignons
Pour aller à la guerre donner des horions.

jeudi 12 juillet 2012

Peugeot, l'os dans la soupe populaire


Coluche en tutu, de conférences en sommets, ça finit aujourd'hui ! La con'certation hollandaise a trouvé ses limites, fracassée sur le mur de la désindustrialisation. Peugeot dégage huit mille emplois de France, dont quatorze cents en recherche et développement ; Doux en casse quinze cents ! Ce n'est qu'un début, les DRH avaient reçu l'ordre de surseoir jusqu'au résultat des élections. On dégraisse partout maintenant, avant que la récession ne soit déclarée par les autorités statistiques, sachant bien que les marchés qui nous perfusent vont se retourner et mordre comme un diable tiré par la queue.
Déjà on a lancé M. Montebourg qui va trépigner au pupitre du Sénat, criant qu'on ne l'y prendra pas ! Vous voyez bien qu'on a réagi, tente de dire le gouvernement. M. Montebourg refuse ! M. Montebourg menace ! Le président Varin (X-Mines!) est mis en demeure ; qu'y peut-il ? Son modèle est faux, tout comme le modèle industriel français enchassé dans un modèle social autodestructeur. Tout le monde a faux.

En écho à ce désastre largement prévisible mais si mauvais en démagogie, on annonce, faute d'argent, l'arrêt des lignes ferroviaires à grande vitesse prévues par le "Grenelle de l'Environnement" de M. Borloo. Les investissements publics vont-ils faire les frais de la remise en ordre de l'Etat pour protéger l'électorat fonctionnaire ? Va-t-on stopper le canal Seine-Nord ? Connaissant le courage des élites politiques de notre pays, il y a de grandes chances que l'avenir soit sacrifié au virement mensuel de traitements pléthoriques qui asphyxient l'économie productive du pays en captant la finance disponible. Nous avons le "taux d'administration" le plus élevé d'Europe ; par rapport à la Corée du nord, on ne sait pas.

Déjà la Cour des Comptes a détecté que le gouvernement précédent (qui n'était en rien supérieur à celui-ci) avait tapé dans les crédits d'équipements militaires pour solder généraux et officiers supérieurs dont on ne sait plus que faire. A nous seuls, nous avons de quoi encadrer toutes les armées européennes. Dans la seule armée de terre nous soldons 176 généraux pour 15 brigades, et nous aurions par ailleurs 3468 colonels et capitaines de vaisseaux pour un total de 150 commandements ! (source)




Peugeot ne partira pas de France, bien qu'il y trouverait sans doute le salut puisque ce marché est mort pour sa gamme moyenne. Mais la montée en puissance des centres d'ingénierie chinois Peugeot-Citroën laissait présager un moindre intérêt pour les sites métropolitains. Nous en avions parlé dans un billet sur l'expo Auto-Shanghaï 2011.
Par contre, il est sûr que si la firme francomtoise est réellement contrainte par le gouvernement qui pourrait la nationaliser au prix du cours de Bourse à venir, ou en louant le foncier et en capturant l'outil industriel, les autres constructeurs vont y regarder à deux fois avant de se mettre les chaînes au pied. Sans doute diffèreront-ils leurs investissements jusqu'à meilleure fortune, le temps de voir comment tout cela finit, aggravant ainsi le désinvestissement déjà constaté.

Comme on pouvait s'y attendre et malgré de bonnes intentions, le gouvernement au jour le jour est obligé de retourner à une politique de tapis roulant, ce maudit temps court qui finira par nous tuer.

Ce vice est intrinsèque au régime



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