mardi 27 mai 2014

Minute !




L'Union royaliste Bretagne Vendée militaire diffuse de courtes vidéos de présentation du monarchisme.
La minute en fait trois ; et Royal-Artillerie la propose au passant.

lundi 26 mai 2014

Rengainer !


Trois mille cinq cent quatre-vingt sept voix (source AR) se sont portées sur les listes du parti de l'Alliance Royale aux élections européennes 2014.
Il est oiseux, et doublement, de mesurer l'écart avec la fois précédente et de tirer un pourcentage, forcément fait de beaucoup de décimales.
Le pari est perdu. Comme le déclarait en 2007 Yves-Marie Adeline, fondateur de ce parti, les royalistes, que l'on espèrait quand même un peu plus nombreux, n'ont pas validé la démarche de notoriété entreprise. C'est aujourd'hui confirmé.

Ce parti sans moyens - mais pourquoi ? - riche de courage et de militants désintéressés, ne franchit pas le plafond de verre de la notoriété élémentaire. Son programme n'est pas adapté à la rhétorique démocratique et son mode de communication, indigent par manque d'argent. Même dans les provinces les plus travaillées, il ne perce pas.
Néanmoins il ne peut en aucune manière être montré du doigt par les autres chapelles royalistes qui ne remportent elles non plus aucune victoire, même minuscule, depuis soixante ans. Finalement, l'insuccès semble génétique à la Cause.

L'agitation des cadres royalistes les conforte sans doute dans une posture éthique et distinguée, mais la loi du résultat, comme on l'applique aujourd'hui de toute entreprise humaine, les détruirait. Ils se gardent bien que quérir le quitus de leurs militants. Les chapelains meurent sur la miséricorde des stalles. C'est un emploi en sacralité viagère où l'on ne se remet pas en cause, chacun étant l'oint du monseigneur d'obédience.

Cercles et cénacles, sociétés savantes ou de géographie, histoire, langues mortes, ont de tout temps fait le bonheur des longues journées d'hiver à remâcher la gnose d'une physique sociale ancienne. Il n'y faut voir aucun travers, ce n'est que distractions d'une vie lente. Mais c'est moins innocent quand on capte l'intérêt de la jeunesse et, sous l'autorité morale de la chose sue, on l'embrigade à des séances de "réinformation" et des soirées de propagande sur les heures d'études. Sachant le mouvement, s'il bouge, incapable de provoquer aucun assaut des positions retranchées de ses adversaires qui l'ignorent, projeter des lendemains fleurdelisés dans des cerveaux enchantés par l'ancienne chevalerie relève de l'escroquerie mentale. Cette révélation tarit normalement les effectifs dès avant la trentaine, mais la nostalgie d'une jeunesse agitée en recrée après cinquante. Il n'y a rien de très sérieux, bien moins que de jouer au bridge.

Messieurs les chapelains, réunissez-vous entre vous à quelques dates anniversaires ou cosmiques, mais libérez vos "ouailles" qui ont besoin d'acquérir des diplômes dans la compétition mondiale qu'ils affrontent. L'entre-soi a du bon dès qu'il ne sert à rien. Nous avons construit le catalogue de la politique raisonnée depuis l'avènement des Capétiens, avec beaucoup d'enluminures, feuilletons-le sous nos lampes à économie d'énergie pour le délassement et la fierté de nos certitudes. Cessons d'appeler à l'insurrection dans des rues vides !

Les princes ont-ils besoin de chapelles ?
Leur destin est d'abord entre leurs mains. En veulent-ils ?

Faut-il repartir d'une page blanche ?


vendredi 9 mai 2014

Jim Crow, Wazza ?

Ce texte a été publié par le site de La Faute à Rousseau, fin janvier, dans la rubrique La Patte à Catoneo. Il fait suite à un débat radiophonique sur l'esclavage qui avait captivé l'auteur de ce billet d'humeur. Humeur assumée. Il entre en archives Royal-Artillerie la veille du 10 mai pour faire et croire ce que de droit.

J'avais prévu quelque chose pour le 10 mai, journée officielle d'hommage aux victimes de la Traite atlantique, mais passablement agacé par les lices du penser-droit qui cantonnent toute réflexion, j'ai décidé d'en mettre un grande aux négriers tout de suite. Claque ou quenelle ad libitum.
C'est en fait l'audition d'une émission de France Culture, qui pendant une heure, lundi dernier 20 janvier, a laissé parler Eric Mesnard et Catherine Coquery-Vidrovitch au sujet de l'esclavage, qui m'a décidé à l'ouvrir. Ces gens connaissent leur sujet à fond. Ils ont réponse à tout. Ils n'appellent pas à faire pénitence. Ils expliquent¹. Merci, cela devenait rare !

Depuis une quinzaine d'années, l'élite politique et morale de ce beau pays nous somme de nous repentir de la mise en esclavage du peuple noir loin de chez lui, à nous faire croire que nous avons bâti ce que nous possédons sur le Code noir de Colbert. D'autres répondent que le bois d'ébène a été acheté sur les stocks des comptoirs maritimes africains et revendu aux Caraïbes et Louisiane ; et qu'en plus, on occulte à dessein les chaînes de nègres qui remontaient l'Afrique à pied vers les paradis musulmans.
Cela ne me concerne pas.

Je n'ai à me repentir de rien et des millions de Français de souche non plus. La Traite n'est pas notre affaire. En affaires, nous n'étions pas conviés. Nos ancêtres étaient pour la plupart attachés à la glèbe, dans les deux sens du terme, et pas toujours par choix mais pour assurer l'ordinaire. Ils ne profitèrent jamais des plantations du Nouveau Monde, ne buvaient pas de rhum, que du marc de raisin ou au nord, de l'alcool de grain, ni du café mais de la chicorée, ignoraient les bananes et le sucre de canne. Ces gens qui formaient l'assiette de la dîme, de la taille, de la capitation, vivaient à l'horizon de leur bailliage, ou de leur province pour les meilleurs marcheurs, sans grandes économies, cultivant la terre et la morale dans la monotonie des travaux et des jours. Ils s'arrangeaient pour ne rien devoir à la fin quand ils rendaient le "cadeau" de leur vie au Créateur. La famille alors louait des fleurs comme à Chaminadour et un cercueil à fond-charnière pour les enterrer dignement derrière un mauvais cheval qui tirait les affligés vers le pré de l'église.
Coller la honte de la Traite sur tous les Français, sur tous ceux qui ont construit le royaume de France à la sueur de leur front, est une vaste saloperie.

Par contre, on a tous les noms !
Tous les cahiers.
Tous les plans.
Tous les registres.
Les minutes du Greffe.
On sait qui crût et embellit jadis dans le commerce triangulaire.

A Bordeaux et Nantes naquirent des fortunes mondiales. Bridées au XIX° siècle, elles furent réinvesties aux colonies, plus tard dans l'industrie, mais la gloire d'exportation s'afficha sur toutes les belles avenues de nos ports. Certaines familles existent encore. Les descendants se sont peut-être jetés maintenant dans la dénonciation des marchands d'esclaves ou des planteurs pour faire diversion, mais... je vous laisse réfléchir. Nous les gueux, manants et autres tiers, nous sommes innocents de ces crimes. Que la justice passe, ailleurs, à Bordeaux, Nantes, Lorient et j'en oublie ! Qu'on élève des piloris de mémoire en place publique financés sur la taxe foncière, sur lesquels seront gravés les noms des négriers, si ça les amuse. Même pas !

Mme Taubira a peut-être un problème avec les trafiquants nantais, les rois du Dahomey, les planteurs de Guyane, mais aucun problème qui me concerne en Rouergue ou dans mes Cévennes. Solidarité ? N'ayant pas une vocation de pleureuse universelle, je l'encourage respectueusement à retourner à ses racines. Moi, je ne me repens de rien !
Les nôtres ont payé cher déjà la "continuation" des équilibres sociaux au privilège de la Fortune triomphante dans les deux siècles passés, tant dans les guerres que dans les manufactures et les mines au bénéfice de la Banque et de la Forge.

Les négriers ? Ce qu'il en reste ? A la lanterne des ports et comptoirs incriminés. Dieu triera ! Qu'on les y pende l'hiver, ça sentira moins mauvais.

(1) Etre esclave. Afrique-Amériques, XVe-XIXe siècle, Edition La Découverte (2013)


jeudi 1 mai 2014

Vladimir force B

Ce billet, prévu sur La Faute à Rousseau dans la rubrique La Patte à Catoneo, a mis le feu à l'équipe de rédaction du blogue de la Restauration nationale ; il est rejeté¹. Il fait suite à la dernière réunion du G7 consacrée à la crise ukrainienne et cherche à décoder l'état d'esprit occidental à la table de négociations qui est souvent caricaturé par la presse d'opinion, surtout à droite. Il entre en archives Royal-Artillerie.

L'empire de la Force remplace-t-il au Kremlin l'empire de l'intelligence ? L'équation ukrainienne n'est pas soluble dans la géométrie primitive du pouvoir actuel qui n'a pas compris l'énoncé du théorème. Il ne s'agit plus entre les nations du monde de comparer les tonnages des flottes, le blindage des chars, la portée des canons, même s'il est prudent d'en garder l'essentiel ; la force brute d'antan est remisée aux magasins d'accessoires à défilé pour nourrir le rêve des chasseurs de décorations. Ce qui compte et classe les nations les unes par rapport aux autres c'est la richesse économique, l'innovation et les capacités financières. L'acier de Stalingrad est oxydé. C'est ce que leur dit l'ancien cadre du parti communiste allemand Merkel au téléphone chaque jour.

Le Csar est-il vraiment à l'heure ?

Monsieur Poutine appelle à la confrontation de force qui valorisera son mandat et provoque sans relâche son cousin du sud qu'il sent mal affermi, mal allié. Il guette le faux-pas qui lui donnera le prétexte - la bombe du chemin de fer de Moukden - il sent la victoire facile, rapide, criméenne. Le chef des "coalisés" - car le nouveau Csar se croit cerné - est un nègre, élégant certes, prolixe au pupitre, mais de peu d'histoire en bagage et d'un tempérament non violent, finalement un démocrate américain à l'emblème de l'âne, un Carter. Lui Poutine, est dans la trace des empereurs de la Sainte Russie, qui voit l'opportunité d'une revanche à la liquéfaction de l'Union soviétique. Il prendra la pose pour la postérité sous les aigles décroisés. Les "occidentés" ne se battent pas ! Il en est averti par la retraite de Syrie. Les pleutres, les lâches brandissent des menaces virtuelles mais la VI° Flotte n'a pas passé les Détroits. Elle a peur, c'est sûr. Ils n'osent pas toiser la puissance nucléaire russe. La Tchétchénie, la Géorgie leur ont montré ce qu'est une Russie en guerre ! Hélas, Monsieur Poutine n'a rien compris au film, et ses thuriféraires français pas plus !

La force brute est périmée, Barack Obama le sait, Angela Merkel le sait, Xi Jinping le sait, Shinzō Abe va le comprendre, Poutine le saura trop tard (l'opinion des autres est sans importance). Dans notre globalisation, dans notre monde interconnecté en permanence à la vitesse de la lumière, la vie et la bonne santé des nations dépendent de tous les autres. Comme le dit de la Chine Qiu Xiaolong² in Cyber China, "le monde se transforme en un gigantesque réseau de relations où chaque maillon, étroit ou distendu, visible ou invisible, unique ou multiple, ne tient que grâce au tissage serré de l'ensemble". Les exemples sont nombreux. Les hypothèques pourries détenues par Freddie Mac et Fannie Mae aux USA ont mis le feu à la planète. Le tsunami japonais a arrêté les chaînes automobiles européennes. Un krach immobilier d'une mégapole chinoise entraînera immédiatement un bridage du crédit de la BPC qui se répercutera en quelques semaines partout. Alors, quand ça ne marche plus, quand l'espérance s'éteint, quand le futur est plus gris que le présent, les peuples d'aujourd'hui se lèvent, s'organisent et remplacent leur dirigeants, dans le sang s'il le faut. Les régimes les mieux affermis tombent ; et, à l'exception du pouvoir alaouite de Damas, la liste des "tyrans" balayés s'allonge. Le chantage russe est de déchirer le gigantesque réseau qui ne pense pas comme son président et fait mine de le menacer, la Russie dut-elle en périr ! Folie.

Vladimir Poutine est un homme des années cinquante, un brejnévien qui compte ses fusées, un fana du balcon stalinien. Il a d'ailleurs stoppé les négociations de réduction du nombre d'ogives, c'est le signe d'un décalage mental. Il ne veut pas assimiler l'hypothèse que les Occidentaux puissent plier l'économie mondialisée russe à relativement peu de frais, et que, si la "folie" dénoncée par Frank-Walter Steinmeier ne cesse pas, ils vont le faire. A quoi serviront les quarante mille pions de la Sainte Russie disposés en troupes d'occupation du Donbass quand les capitaux russes et étrangers se seront faits la malle ? Avec quel argent se développera une industrie de fabrication incapable de croître seule ? D'où viendront les ingénieurs étrangers indispensables à la modernisation de l'immense fédération perdue dans les classements internationaux si les garanties locales sont annulées parce que le droit international est violé ouvertement et plusieurs fois ? Avec quoi nourrira-t-on in fine les « masses laborieuses et démocratiques » si l'édition des factures de pétrole et de gaz est sévèrement empêchée ? Le stratège s'en moque, l'intendance suivra, comme aurait dit l'Autre ! Mais ce temps est fini. Les peuples ne savent plus souffrir comme avant.

La situation de crise prolongée aura certes un impact sur le commerce mondial des énergies fossiles mais le désastre annoncé en zone russe rémunérera la posture démodée d'un ancien agent du KGB, poussé au faite du pouvoir par un pacte de non-agression et de protection de la coterie sortante, ne l'oublions pas. Enfermé dans le mental d'un dresseur d'ours, le président autiste n'écoute plus que les conseils qui le rassurent dans la victoire annoncée, victoire à portée de rêve.
Entre-temps, l'économie s'effiloche, les coffres se vident, le chômage s'étend et le troisième acte pourrait bien être à terme, après la chute du Csar au pied petit, la transformation de cette économie de rente à l'africaine en une proie du capitalisme mondial ! Quel tombé de rideau pour une pièce créée par... l'acteur Ronald Reagan !

Force B, force Brute, force Bêtise ! Le vrai sport de combat c'est la philosophie (Bourdieu) ; sans doute ne l'enseignait-on pas à l'École de la Forêt³ !


Notes
(1) c'est la bande annonce du dimanche sur la semaine à venir qui a déclenché le tumulte. La voici :
= Jeudi, la patte à Catoneo proposera une critique de Poutine.
Catoneo prendra tous les poutinophiles à rebrousse-poil; et parmi eux, n'en doutons pas, plusieurs lecteurs de ce quotidien, qui ne manqueront probablement pas de lui répondre, et c'est très bien ainsi : le ronronnement douillet d'un politiquement correct à notre façon, une vérité unique et définitive, des certitudes qui nous maintiendraient dans un "entre nous" satisfait, peut-être confortable, mais intellectuellement ravageur, serait la pire des choses dans ces colonnes, où l'on veut réflechir, et affiner les positions par le débat, pourvu qu'il soit positif et courtois. Catoneo dira donc, sans mâcher ses mots, ce qu'il pense de Poutine... et ceux qui auront des objectionss à lui opposer feront crépiter les claviers !...


(2) Qiu Xiaolong est un auteur chinois de polars. Son Hercule Poirot s'appelle Chen Cao. Cyber China est édité par les Ed. Liana Levi, Paris

(3) L'Ecole de la Forêt est le nom donné à l'Académie des Renseignements extérieurs (AVR) comme on disait la Piscine pour jadis le SDEC. Elle est toujours dans un secteur boisé de la banlieue nord de Moscou.

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