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Articles

Affichage des articles du mai, 2022

Un agenda caché au G7 ?

Y a-t-il un agenda caché du G7 dans l'affaire d'Ukraine ? Quand en 1975 Valéry Giscard d'Estaing a inventé ce format convivial (alors G6) en dehors des chancelleries diplomatiques, c'était pour que les chefs d'Etat se disent des choses sans abonder aux conclusions documentées obtenues des rapports officiels. Ils pouvaient dériver de la ligne officielle, nuancer des positions par leurs sentiments intimes et se dire l'indicible au coin du feu. Les causeries de Rambouillet furent le lieu propice à des consensus qui n'apparurent pas dans les communiqués finaux. Toutes les réunions, sauf peut-être celle de Taormina avec le Grand Eructateur Trump, permirent de caler une position commune sur les soucis du temps. Mais cela, seuls les participants au premier cercle pouvaient le confirmer. Conseillers et sherpas ont engraissé le format depuis lors et il n'y a pas la même fraîcheur d'intention aujourd'hui qu'au départ, quoique l'agenda caché soit t

E la nave va...

...comme disait Fellini... enfin, la nave ! plutôt la nef des fous. La quête d'un bonheur possible appliqué à la plus large humanité, qui avait été pour les nations rescapées de deux guerres mondiales la nouvelle règle de gouvernance, est en train de disparaître sous les nuages noirs d'une volonté de puissance déchaînée sous la menace du feu nucléaire. Légitimées par l'histoire, recomposée souvent, les nouveaux tyrans remontent le curseur des causes à chérir aux prémices des deux conflagrations majeures de l'histoire humaine. Après avoir capturé leurs peuples, ils stérilisent le limes de leur empire afin de les protéger d'un réveil dangereux pour leur pouvoir. La Connerie en bottes de fer a beaucoup appris des échecs du passé. Malgré un logiciel d'asservissement des âmes éprouvé durant des millénaires dont on avait monté le son au maximum, il avait manqué aux tyrans modernes un moyen de terreur imparable qui plierait les nations de raison. La Chine populaire et

Louis et Marguerite d'Anjou à New York

Le duc d'Anjou et sa charmante épouse sont allés ce mois-ci à New York au dîner annuel de charité de la Versailles Foundation (les tarifs en cliquant ici) et l'héritier des Quarante Rois s'est fendu d'un petit speech pas piqué des hannetons que vous découvrirez là dans la langue de Rockefeller. Vous savez, celui qui a refait les toits du château après la Grande Guerre. Comme le lui ont appris les docteurs de la loi, il s'y déclare héritier de la monarchie d'ancien régime par les Lois fondamentales du royaume - on ne va pas chipoter - mais plus intéressant, il entre en lice et dicte au pays, le nôtre, son avenir dans une monarchie revenue qui n'est pas moins que la question qui préoccupe tout le monde : « Bel héritage, aujourd’hui plus moral que matériel, qui me confère, des devoirs de tradition et de charité [...] je témoigne des valeurs qui ont fait la France antique, telles que : la justice à l’image de saint Louis, la paix sociale et la richesse d

"Guerre"

Appelé par le Sud pour "affaires vous concernant" j'ai meublé mon voyage de l'inédit posthume de Louis-Ferdinand Céline dont toute la presse a parlé : "Guerre". La quatrième de couverture de Gallimard en est un bon résumé. Elle dispensera aux nécessiteux d'acquérir l'ouvrage au prix mirobolant de 19 euros, mais permettra de tenir le crachoir intelligemment lors du prochain dîner de la Préfecture. La voici à titre gracieux : Parmi les manuscrits de Louis-Ferdinand Céline récemment retrouvés figurait une liasse de deux cent cinquante feuillets révélant un roman dont l’action se situe dans les Flandres durant la Grande Guerre. Avec la transcription de ce manuscrit de premier jet, écrit quelque deux ans après la parution de Voyage au bout de la nuit (1932), une pièce capitale de l’œuvre de l’écrivain est mise au jour. Car Céline, entre récit autobiographique et œuvre d’imagination, y lève le voile sur l’expérience centrale de son existence : le traum

Nouvelles du blog

Le blogue est en pause pour convenances personnelles. Et tout compte fait, il n'y a rien à dire sur les deux sujets qui cuisent sur les fourneaux médiatiques. Sur la guerre d'Ukraine , les directeurs de chaîne se sont réveillés et produisent enfin des experts disposant des outils d'analyse à la bonne profondeur et l'intelligence synthétique qui nous permet de les comprendre. Je n'en citerai aucun mais ceux que l'on voit depuis dix jours sont les meilleurs. Les fumistes ont été rayés des cadres, je n'en citerai aucun puisqu'ils ne m'ont rien fait, mais il était temps de débarquer les charlots des plateaux. Le lecteur avide d'information guerrière peut donc aller sur La Voie de l'Epée et sur Defense One en plus de suivre les débats améliorés en plateaux. Bien sûr, je pourrais diffuser ma superanalyse géostratégique mais des éléments déterminants font défaut, même en lisant aux meilleures sources ; le gros point d'interrogation est le

Tyrannosaures

Honneur aux soldats morts les derniers jours de la guerre à Berlin. Ils n'ont pas fait semblant. Soixante et dix-sept ans plus tard, calé dans mon Voltaire, les pieds sur la fenêtre à contempler au soleil couchant la guirlande de gui qui orne le fleuve au long des peupliers, je devisais sur l'espèce humaine en ce jour de commémoration de l'incinération d'Adolf Hitler, en me demandant si Aymeric Caron est si décalé que ça à mépriser les hommes comparés aux insectes. Les hommes qui gouvernent les hommes ont trop rarement la vocation de se soucier du peuple pour qu'on leur fasse confiance longtemps. La supercherie démocratique n'est même plus cachée. Certains dirigeants deviennent les loups de la formule de Hobbes. Dans la famille des Allumés j'appelle : Xi Jinping , qui pousse le rêve de revenir aux marches impériales pour éloigner sinon stériliser toute influence exogène capable de compromettre l'avenir enchanté du Parti communiste chinois.

La Totale

Le livre le plus lu aujourd'hui dans les états-majors est peut-être La Guerre totale de ce bon vieux Ludendorff , ainsi que se lève à l'horizon le pronostic d'une course au précipice. L'opération spéciale du Kremlin est ingagnable en l'état des forces et ressources en présence sauf fission du noyau atomique, et les inconvénients de cet échec, aussi dissimulé soit-il, risquent de jeter les apprentis-sorciers dans une guerre totale où la profondeur stratégique de la Fédération de Russie redonnerait l'avantage. D'expérience et par construction le peuple russe est formaté à la souffrance si la cause patriotique en vaut la peine. Et toute la propagande de l'Etat poutinien s'y emploie afin d'obtenir une "discipline" du peuple comme la cernait Erich Ludendorff : Cette discipline doit compter sur la voix de l'âme du peuple et sur le sacrifice de la vie mortelle de l'individu à la vie immortelle de la communauté populaire. Le tragiq