A l'attention de Louis-Marie de B...
Cher Monsieur,
Vous remercier sans tarder de votre courrier du 30 juin.
Vos réflexions portent sur un point essentiel. Avant de tenter de vous répondre je voudrais vous préciser que l’IMRF, à savoir l’Institut de la Maison Royale de France, n’est pas un mouvement et ne saurait l’être. En effet, il s’agit d’une association dont Monseigneur le Comte de Paris est le président. De même, le chef de la Maison de France ne peut être chef de parti. La question que je me pose tout autant que vous est en fait simple:
Tous les mouvements royalistes ou les “chapelles” existantes sont-ils une chance témoignant de notre vitalité ou un handicap montrant de manière éclatante notre incapacité à nous unir?
Je me dois de vous préciser que je milite depuis l’âge de 17 ans au sein des mouvements royalistes et que rendu dans ma 54 ème année, je m’étonne encore de mon attachement militant à notre cause... J’ai donc connu l’Action Française des années post “soixantehuitardes” et la Nouvelle Action Française qui a suivi. J’ai fait parti des deux mouvements... Mon propos n’est pas de vous énumérer les richesses de toutes ces années ainsi que les déceptions... Mais d’esquisser un avenir possible, parce que vous faîtes parti de la relève, tout comme nombre de nos amis communs tels que ... (censuré par discrétion par RA) .
Quel est le paysage du royalisme français aujourd’hui?
Il me semble qu’il subsiste un royalisme de sentiment qui échappe aux divers mouvements et nous essaierons de le définir une autre fois...
Les Mouvements: Ils sont 4.
Par ordre chronologique, citons l’Action Française ( Pierre Pujo) de la rue Croix des Petits-Champs... Puis la Nouvelle Action Royaliste succédant à la Nouvelle Action Française ( Bertrand Renouvin), et la Restauration Nationale ( H de Crémiers)... Enfin l’ Alliance Royale de Y-M. Adeline, dernier venu.
Précisons que les 3 premiers sont issus de l’école de pensée de Charles Maurras et sont en fait des scissions ou des divorces d’avec la “maison Mère” du royalisme français. Ces trois mouvements témoignent à des degrés divers d’une même fidélité à la Maison de France, à savoir les Orléans.
L’Alliance Royale par contre ne se prononce pas...
Nous constatons que malgré un “tronc” commun et une même fidélité à la même maison, les trois mouvements issus de l’A.F. sont incapables de s’entendre sur quoi que ce soit... Il n’y a que de constater les divisions lors de temps forts qui devraient nous permettre de tous nous retrouver: 21 janvier, Fête de Jeanne d’Arc, ou plus ponctuellement la campagne contre le référendum de mai 2005.
Alors que tous les mouvements royalistes se sont prononcés pour le Non, avez-vous vu une seule réunion commune ?
L’esprit de chapelle prévaut sur toute autre considération... Le moteur principal de cette incapacité à s’unir tourne à plein régime alimenté par les “ego” et bien pire parfois. Cet esprit de chapelle quand ce n’est pas un esprit de “secte” entrave toute tentative d’unité même ponctuelle. Ainsi même la qualité du “Prince” est fragilisé par cet esprit sectaire qui est le seul à avoir progressé ces dernières années.
Quand vous écrivez le Prince, de quel prince s’agit-il ?
La Maison de France a un chef, issu de la primogéniture bien de chez nous... Il s’agit donc de Henri comte de Paris... Et après Lui, Jean duc de Vendôme poursuivra, en place de son frère François comte de Clermont, empêché par son handicap... Les choses sont simples. Alors pourquoi sont-elles troublées par les attitudes de certains.
Le premier voeu de tout royaliste devrait-être que l’union règne au sein de la Maison de France, cela faciliterait peut-être, l’union des royalistes. Or ce n’est pas le cas. Pour preuve, un magazine royaliste, de qualité, a pris pour ligne de ne citer, autant que pouvait ce faire, que les déplacements ou propos de Jean duc de Vendôme, et ce même au plus fort de la campagne pour le référendum... Je ne pense pas que cette attitude soit louable et je la regrette. Elle dessert au nom d’intérêts personnels celui qu’elle prétend servir.
L’unité “minimale nécessaire” ne peut se faire qu’autour du Prince, dans un premier temps. Il conviendrait de nous rappeler pourquoi nous sommes royalistes. Pour ma part, au delà d’un héritage familial, je suis royaliste par amour pour mon pays. C’est de cet amour que découle mes convictions et mes choix “politiques”.
A quoi, les mouvements royalistes passent-ils leur temps? A servir la cause qui les unit ? Non! Ils passent leur temps à défendre leurs différences, et les responsables de ces mouvements à faire valoir leur légitimité ou la justesse de leur ligne politique... L’esprit partisan règne en maître au sein même des chapelles royalistes. Partagez avec moi que c’est un comble!
Des efforts ont été faits ou sont faits pourtant. Je prendrai pour exemple l’engagement de Pierre Pujo (AF 2000) dans le combat souverainiste au côté de nombreux mouvements non royalistes, mais aussi la qualité des Mercredis de la NAR lors desquels Bertrand Renouvin reçoit et débat avec des intervenants de qualité, mais issus principalement de la “gauche”...
Mais les royalistes entre eux... Surtout pas!
J’ai pu en faire l’expérience il y a peu lors de mon déplacement aux Baux. Pour ne pas m’étendre trop, je partagerais bien volontiers un objectif simple avec toutes les bonnes volontés: Travaillons de concert.
Dans ce dessein, il serait naturel que les “cadres” ou les représentants des mouvements actuels se rencontrent régulièrement, définissent un minima commun... Et à ce jour ce minima n’a toujours pas été possible. Il me semble pourtant urgent à définir, pas tant pour la génération des anciens à laquelle j’appartiens maintenant que pour vous, la génération des jeunes...
C’est autour d’un travail commun, d’actions communes que se forgent les amitiés solides et ces amitiés contribuent fortement au succès!
Mes propos ne sont pas “secrets” et je vous laisse le soin d’en disposer en toute confiance.
Bien amicalement, avec mon bon souvenir à ... (censuré par discrétion par RA) .
Marc VandeSande
Secrétaire général de l’I.M.R.F.
Seigneur, que ma joie demeure ! Le secrétaire de l'Institut, loin des componctions ou paresses qu'à tort on soupçonnait, appelle un chat un chat, mais pas encore le chapelain un factieux. Il est dommage que la passe s'arrête au premier sang, j'aurai voulu qu'il pousse la garde jusqu'à clouer au mur, quitte à essuyer la lame d'un mouchoir de Cholet avant de la retirer pour prévenir l'infection.
Cette lettre et son offre de "concert" doivent être lues comme une mise en demeure du château, qui semble-t'il en a soupé des cryptes aux chandelles où bien des vanités se brassent sans l'émouvoir aucunement, mais sans doute aucun, l'agacent. Si le prince n'a point parlé par son oracle, nous l'avons néanmoins entendu. Enfin !
(les alinea sont de la rédaction)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.