mercredi 3 mai 2006

Le Code Bleu

Dans le brûlot tartare que certains d'ici lisent régulièrement, je me permettais de mettre en doute la pertinence du code Sarkozy d'immigration contrôlée au niveau des principes, sans préjuger de son inefficacité.

Même si la pression démographique exogène a dépassé les bornes du supportable, est-ce néanmoins justifié d'éditer un nouveau Code Noir (la provocation est volontaire !) ?
code noirOn sait bien comment sont traduits par les exécutants du quotidien les textes les plus ciselés : en appliquant la devise routière qui pave l'enfer de bonnes intentions. Le "tri sélectif" des candidats au travail se fera à partir d'une grille préfectorale d'emplois déficitaires. On privilégiera d'un côté les "pointures" qui pourraient bien faire défaut à leur pays d'origine comme il en va déjà aujourd'hui avec les élites de certains pays africains qui se sont parisianisées avec un certain bonheur, et de l'autre les dents blanches et muscles luisants de ceux qui seront dirigés vers les travaux de force inadaptés au courage moyen du Français moyen. Question insidieuse en passant : la médecine du travail délèguera-t'elle ses équipes aux ports d'embarquement des candidats ? Les tests d'immunité seront-ils complétés de panoramiques dentaires, d'épreuves de virilité basque ou de grilles de sudoku ?

Tout cela n'est qu'agitation électorale d'un avocat dévoré par l'ambition du pouvoir suprême, qui vise à vider de son contenu la hotte des pères Noël populistes que sont Le Pen et Villiers. Haro sur l'immigré (qui ne vote pas) et c'est tout bénéfice pour le futur décompte de voix.

Or chacun sait bien jusqu'au fond de la Corrèze, que le Zambèze ne nous envahit pas par le "travail" mais par le regroupement familial (77% des entrées 2004), et par ailleurs que l'urticaire national de l'immigration ressentie par les Français tient d'abord à la criminalité plus visible de ces communautés. Mais fort injustement les nouvelles mesures de contrôle du regroupement familial n'intéressent que le futur, forcément, et l'on ne dit rien du contrôle des criminels. Le Code Sarkozy est une baudruche électorale que l'on gonfle à l'approche de la guerre dynastique qui voit s'affronter la baronnie de Chiraquie en déshérence et le Comtat hongrois. "Fixation Sarkozy" notait le général Rondot dans ses minutes personnelles de réunions ministérielles. On savait la lutte au sommet obsessionnelle, elle apparaît à lire ces carnets, prioritaire. Tout l'appareil d'état est convoqué à s'y engager. Quand travaillent-ils ? Quand réfléchit-on sous les ors de la République en banqueroute ? On comprend mieux que nos ministères se vautrent dans des affaires comme le Clemenceau-ou-l'éternel-retour, si les journées sont perdues à faire perdre l'adversaire intime. Il n'est pas une semaine qu'une bordée ne soit tirée d'un camp ou de l'autre. La bataille de Clearstream est lamentable. Les "professionnels" ont détecté le fumet de la magouille dès le départ. Au lieu d'en tirer les conséquences en recherchant les originateurs pour annuler leur pouvoir de nuisance, les Machiavel au petit pied ont cherché dans l'embrouille ce qui pouvait servir leur dessein de carrière. La patrie proclamée des Droits est leader en corruption d'Etat ! Et notre bouffon bouffant de président va se ridiculiser sans vergogne au Caire pour annoncer au côté du pharaon local, le même qui lui a surtaxé son porte-avions au passage de "notre" canal, qu'il a enfin Le Plan B qui sauvera la Palestine et Israël tout à la fois, alors que son propre gouvernement ne gouverne plus rien, sauf les percepteurs. Aucun auteur de boulevard ne prendrait le scénario tant il est tarte ! Le pouvoir en place, autant que la relève qui prétend à l'alternance "démocratique", sont au bout du rouleau de la considération publique.

Dans l'état de déréliction où se trouve le pays, un pouvoir digne et capable nous est indispensable. C'est rabâcher que de dire à nouveau qu'un pouvoir permanent serait la meilleure solution, même si bien sûr des sensibilités différentes pouvaient alterner aux manettes du quotidien en fonction des attentes de la représentation nationale. Mais de grâce que l'on cesse au sommet de l'Etat de jouer avec notre Nation de cette façon. Que nous soyons la risée de tous nos voisins prouve au moins qu'ils s'intéressent encore un peu à nous, quoique notre influence aujourd'hui dans les sphères décisionnelles internationales ne dépasse guère une écoute polie, et encore ! Les manoeuvres d'appareil coulent notre dignité dans ces enceintes. Que le président des syndicats patronaux européens décide de s'exprimer sur une tribune bruxelloise en anglais, alors que son président national est dans la salle, vaut plus qu'une longue démonstration de notre abaissement.

Ceci dit, puisque c'est le sujet du jour, nous privilégierions quelques pistes pour endiguer l'immigration et rendre la situation progressivement supportable. Est-il impossible de fixer la population immigrée aux résidents actuels, puis de la laisser diminuer au gré du coefficient de réduction démographique naturel ? C'est paraît-il infaisable. Essayons quand même de ...

  • Stopper carrément l'immigration professionnelle hors Union européenne. Formons la ressource dont nous avons besoin. Quand un pays "dispose" d'un stock aussi lourd d'assistés, il y a des pistes pour répondre aux offres d'emploi du secteur "primaire". Supprimer ce faisant les nouvelles cartes de séjour de dix ans qui n'auront plus lieu d'être.
  • Stopper les naturalisations (168000 en 2004).
  • Traiter la délinquance. La récidive devrait déclencher l'expulsion immédiatement après sa constatation par un juge. L'expulsion est un facteur très dissuasif car les autorités d'origine du coupable sont généralement beaucoup plus sévères que les autorités françaises, et l'incarcération du "retourné" est plus que probable, dans des conditions plus rustiques que les nôtres.
  • Contenir et réduire la criminalité en rétablissant la double peine sans états d'âmes. Supprimer le sursis dans les jugements applicables aux étrangers. Même commentaire quant à la dissuasion de l'expulsion.
  • Limiter la production des "casernes".
    Le système d'allocations familiales est détourné de son but premier dès lors qu'il sert de revenu principal au foyer. Que dire de la polygamie qui est transformée en véritable métier, à la limite du proxénétisme ? La loi française l'interdit, qu'on s'y tienne malgré les larmes ; elles sècheront.
    Pour le reste il faudrait réformer le système d'allocation en le plafonnant à un certain nombre d'enfants par couple, disons quatre ! Ce qui n'empêcherait pas les enfants supplémentaires d'entrer dans le quotient familial fiscal pour diminuer d'autant l'impôt sur les revenus. La république n'a pas vocation particulière à financer les familles nombreuses.
  • Bloquer les clandestins.
    Il est trop facile de se vouloir intransigeant avec ces pauvres hères qui bravent cent dangers pour échouer sur nos côtes, poussés par la guerre, la faim ou leur légitime ambition de se réaliser à travers de pareilles épreuves. Leur retour obligatoire est en revanche indissociable d'une politique de développement radical du Tiers Monde. Si une certaine violence doit passer dans ce dossier qu'on ne peut traiter simplement par de bonnes intentions, comme le montrent trente ans de décrets et lois de circonstances, ce doit être à l'encontre de dirigeants et d'administrations incapables ou dépassés par les évènements. Cette intention de sévérité ne s'applique pas seulement aux pays en développement, mais aux nôtres aussi, sans doute même d'abord !

L'aide classique au développement est obsolète et insuffisante. L'entropie sociale universelle qui procède de la globalisation peut être accélérée au bénéfice des pays pauvres si on déclare la guerre mondiale à la misère.
Quand on voit les sommes colossales englouties par une guerre de vengeance comme celle d'Irak, on a le vertige rien que d'imaginer le développement qui pourrait être atteint si les mêmes moyens étaient appliqués aux zones déshéritées. En commençant bien sûr par l'éducation des peuples.
Peut-être même que les flux s'inverseraient au bout du compte et que les "Caucasiens" partiraient outremer profiter du boum économique !
En attendant que l'imagination et le courage prennent le pouvoir dans les grandes nations, il faut reconduire les clandestins chez eux.

Pour aboutir au déclenchement de cette nouvelle guerre juste, il faut une certaine pérennité des efforts dans le bon axe, un consensus international de ceux qui comptent, et idéalement, quelques Richelieu ou Metternich passionnés par le projet mais déconnectés des contingences routinières.

Mgr le Comte de Paris a une préoccupation écologique forte. Il prépare un livre blanc. Il serait sans doute utile qu'il porte concurremment ce projet de guerre mondiale à la misère. L'une va avec l'autre.

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