samedi 17 février 2007

Il faut lire INSURRECTION

Insurrection n°62Absolument !
Je feuilletais mon numéro 62 dans le train ce matin en me disant que vingt pages de ce tonneau dans un journal "jeunes" ça ne courait pas les kiosques. En plus la mise en page est très pro.
Découvrons le ensemble.

On se fait d'abord une piqûre de rappel sur Joseph de Maistre. Contre-révolutionnaire doctrinal il nous rappelle que "nulle nation ne doit son caractère à son gouvernement ; au contraire elle doit son gouvernement à son caractère". Aussi n'est-il pas surprenant que l'affaissement moral des Français les maintienne dans cette sujétion aux idées lumineuses qui les éclairent comme vessies du Nouvel An Chinois. C'est l'année du Cochon d'Or. Les fondamentaux étant établis, on peut dès lors se risquer à dénoncer le ferment révolutionnaire qui lève le pain de la République jusqu'à aujourd'hui.
L'Edito, non signé, est magistral ; on veut des noms !

DonosoQui a exhumé ce texte de Juan Donoso Cortès, un descendant de celui qui brûla ses vaisseaux sur une plage du Yucatan pour forcer son destin !
" Vous serez comme des riches ..., vous serez comme des nobles ..., vous serez comme des rois ..." Ce que Proudhon avait traduit par "La démocratie, c'est l'envie".

Suivent trois pages de chroniques ouvertes par une question intéressante de PV:
"il faudrait d'abord qu'on nous explique pourquoi avec plus de deux millions de chômeurs, la France se retrouve contrainte de faire appel à de la main d'oeuvre étrangère dans des domaines aussi ordinaires que le bâtiment, l'hôtellerie-restauration, l'alimentation, la mécanique, l'agriculture ou la vente".
A quoi le blogueur de répondre qu'il n'y a pas de fatalités et que certaines provinces françaises fonctionnent sans problème avec la main d'oeuvre enracinée, à croire que les autres se sont avachies au point d'appeler les bosseurs étrangers à palier leur défaut de courage. Mais c'est une autre question.

Après une dénonciation de la bipolarisation forcée de notre régime essoufflé, on arrive à M. Sakorzy l'Atlante. N'est-ce pas lui tailler un manteau trop grand ? L'Atlantique c'est le mare-nostrum moderne de l'Occident. L'Occident est fondé sur des valeurs millénaires enchevêtrées dans des patries complexes. Qu'en connaît celui qui confiait une fois à Philippe de Villiers que les clochers, les villages et les champs ne pouvaient l'émouvoir ! Pas plus que l'Ecole des Fans ! M. Sarkozy est peut-être un Français de trop fraîche date pour vibrer. Mais que vient faire son "atlantisme" dans son désordre intime ? Tongue au cat.

On arrive ensuite au cirque électoral - et nous ne sommes qu'en page 6. Le système de fortifications de la classe politique institutionnelle est bien vu, de même qu'est dénoncée l'escroquerie consistant à présenter le vainqueur du tournoi comme le président de tous les Français, sur la base d'un socle électoral de vingt pour cent. Risible ! "Il est temps de siffler la fin de la récréation" dit Paul Emique. Sifflons, en permettant à Yves-Marie Adeline d'accéder aux lucarnes bleues pour dire son fait au pouvoir liquéfié actuel.

Langevain revient sur tout une page à l'inaboutissement par essence de l'utopie révolutionnaire. "Les hommes désirent une utopie, un idéal et non un régime. L'attrait, la séduction, inspirés par les grandes idées révolutionnaires sont tout à fait justifiées, et force est de constater que beaucoup ont été éblouis et le sont encore. Mais cette propagande, si elle a permis le combat, n'a jamais été concrétisée. C'est la définition de l'utopie."

L'article suivant décode les sociétés de pensées du XVIII qui ont "malaxé" les liens sociaux et politiques de la nation avec l'aide d'Auguste Cochin. On aboutit au triomphe des idéologues qui ne sauront approcher la réalité sereinement car elle est en décalage avec leur rêve et qui paniqueront très vite dans une fuite en avant toujours plus loin vers ces lendemains qui chantent. Le pourquoi de la Révolution au fond n'est pas expliqué car la justification essentielle n'existe pas. Aussi se réfugie-t-on derrière la philosophie ou le sens de l'Histoire. Un gag ! Merci Mlle Percy.

Le dossier se poursuit sur le cadeau empoisonné des Droits de l'Homme. C'est Michel Fromentoux qui s'y colle.
"Exalter un homme abstrait c'est croire que l'homme est lui-même sa propre origine et sa propre fin, c'est postuler son autosuffisance, c'est en faire une bête ou un dieu." Suit une démonstration de la caporalisation des individus nouveaux, qui aurait pu déboucher sur le concept tragique de la "levée en masse" dénoncée par Kuehnelt-Leddihn entre autres. Ce sera au prochain numéro ?

Enfin le professeur Chauvin analyse Maurras observateur de la Révolution. Il faut goûter l'explication en silence. Tout y est.

Vient ensuite une page de respiration, bandes dessinées sur la Révolution (oui encore car c'est le thème du n°62) avec présentation d'albums, Timon des Blés, Dampierre, le temps des victoires en Vendée, La Révolution Enfin ! Et une histoire de la Chouannerie dont les textes sont de Sécher.
Le dossier se referme sur le testament de Louis XVI.

Vient le grand article de Pierre Lafarge "Notre Nationalisme".
Le démontage de la supercherie nationaliste est mené au bout, pour une fois. Loin du pangermanisme fondé sur le Peuple-Dieu dénoncé par Maurras, évitons aussi la Nation-contrat de Rousseau qui est une abstraction purement idéologique débouchant sur ce fameux droit des nationalités qui a mis l'Europe à feu et à sang, pour au résultat les dissoudre dans un ensemble plus grand, tout aussi abstrait que l'Europe.
La Nation n'est qu'une communauté historique et politique naturelle qui se constate et ne se construit pas. C'est un périmètre de défense. Il préexiste, on le ressent, mais la nation peut mourir aussi. Merci Lafarge, vous revenez en deuxième semaine.
"Rien n'est jamais perdu pour qui sait entreprendre
"Et rien ne se perdra si nos propres enfants
"Recoivent le flambeau qu'aujourd'hui je défends
"Car on ne bâtit rien sur des nations en cendre."

Pour finir, presque, une tribune libre de Ludovic s'inquiétant des obsessions sécuritaires du jeune duc d'Otrante.

Le train arrive en gare. Je replie ma revue et me tournant vers mon voisin de banquette que j'avais senti intéressé, je lui offre l'exemplaire. Il le prend et sourit.

INSURRECTION n° 62
Le bimestriel des jeunes royalistes.

Le 63 va sortir.

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