mercredi 27 février 2008

Don Sarkozi

Sarkozy en mai
"Casse-toi, machin truc !" Charles Martel à Poitiers ? François Ier au Connétable de Bourbon ? Le général Cambronne à Waterloo ? La Garde meurt et va te faire f... ! Mais non, c'était le petit reître au Salon de l'Agriculture, protégé par une double enceinte mobile de G-men, qui prenait son bain de foule à la gaullienne. Les circonstances sont inintéressantes, le rallye des cireurs de pompes sur les étranges lucarnes qui sont sensées faire l'Opinion, l'est bien plus, et le chagrin de voir ce pauvre Barnier, la brosse à fumier à la main, s'escrimer sous une permanente immaculée pour sauver son maroquin promis au vicomte de Villiers, m'a terrassé. Pas moins d'ailleurs que la compassion goguenarde du bossu du Poitou qui ne porte chance à personne !

Le président de la République française est un cavalier démonté, disons qu'il mime le canard. Sa diction travaillée sur les fortifications et sa démarche à la Donald m'avaient interloqué lors de la campagne car je ne voyais pas un avocat accoutré selon l'usage du barreau, avancer au prétoire, l'hermine pendante et le pas chaloupé, coin-coin, risquer de se prendre les pieds dans la robe, quoi ! On me l'a montré au Guilvinnec au milieu de ses licteurs défiant un pêcheur contestataire - je ne savais pas qu'il faisait aussi du judo comme Poutine, quoa ! Ce qui m'a achevé n'est pas le "pôv'con" du Salon mais que le président gratte sur les courses. A Bucarest, il a réclamé le Mont-Blanc qu'on venait de lui passer pour signer quelque accord, le trouvant à son goût ; c'était vraiment "petit".

Doit-on le juger uniquement sur les résultats comme il aime à le faire de ses collaborateurs ? Laisser de côté ce côté "nouveau riche à compte d'autrui", les montres, les Rayban miroir et tout le clinquant, ou son penchant pour les femmes d'occasion qu'il expose comme des trophées de guerre tel un général romain revenant de campagne ? Le problème est qu'il n'y a pas de résultats. Aucun ! On me dit de Matignon que c'est trop tôt. François FillonM. Fillon a fait son "pro domo" dans Le Figaro, énonçant la liste des réformes. C'est du pipi de chat. Même le chômage est truqué depuis que l'Insee a révélé que deux millions de travailleurs sortis des statistiques n'étaient employés en moyenne que 13 heures par semaine, ce qui ferait un revenu mensuel moyen de 460€. Cela n'empêche nullement le bienheureux des sondages d'annoncer les lendemains qui ne peuvent que chanter ; 5% de chômeurs bientôt ! Vieux refrain démagogique ; je ne te croyais pas si menteur, François.

Le pays coule, sûrement. Tous les compteurs sont au rouge et même l'ami Balladur s'alarme jusqu'à trouver le petit vraiment court ! Car il ne se passe rien dans la sphère du réel quotidien, sinon d'encombrer les journaux de bons mots, de frasques, d'annonces, d'alcôves. Le second du Titanic va-t-il invoquer la clause de démence ou la jaculation précoce du commandant pour s'assurer de la passerelle avant le déchaînement de tous les dangers ? La constitution le lui interdit tant que l'autre n'est pas tombé du train en pleine nuit en pyjama, la grand croix de commandeur épinglée au revers de la veste !

J'ai déjà prévenu notre distingué lectorat contre la prise de pouvoir européen au premier juillet 2008 par notre hyperprésident. Bien sûr qu'il ne déclarera pas de guerre, ni ne coulera la Commission au canon comme il aimerait le faire du Conseil constitutionnel à Paris. Il lancera de grands projets fumeux et non financés comme savait en parler le général De Gaulle, son modèle. Mais outre le fait que nos voisins ne s'armeront que de patience, nous risquons clairement la motion de défiance de nos principaux partenaires dans le domaine financier.
Ils sont déjà excédés de ces manipulations vulgaires de leurs débats devant la presse, ces effusions de rencontre - on s'appelle par le prénom en public - et au même moment constatent notre incapacité foncière à remettre les finances françaises en ordre. Or depuis la monnaie commune, nous ne sommes plus seuls à pâtir de notre propre incurie. L'effacement des déficits par la dévaluation dévoreuse de l'épargne, nous est dorénavant interdit. Nous sommes dans l'obligation d'être sérieux, autrement dit du jamais vu sous la République depuis la dévaluation Poincaré. D'ailleurs les vrais républicains hurlent contre l'euro pour le retour du franc, pauvre piastre à gogos, mais si utile en politique et lâcheté.

Même M. Balladur reprenait Serge Moati à l'émission Ripostes de ce dimanche, en affirmant qu'il n'attendait pas un plan de rigueur après les Municipales mais simplement un plan de "sérieux" ; et d'ajouter qu'il y avait 500.000 surnuméraires dans la fonction publique et territoriale. M. Sarkozy va-t-il se séparer de 500.000 agents inutiles au motif que le service public n'y a rien gagné depuis dix ans que l'on mesure cet accroissement ? Certainement non ! Il est déjà incapable de brider les taxis, les buralistes, les "racailles", ni de réquisitionner les milliers de logements laissés vides par la spéculation foncière, alors qu'il dispose des lois pour le faire.

Il veut accomplir ses cinq ans et plus si affinités, comme son prédécesseur voulait faire les siens, quoiqu'il advienne, cohabitation honteuse, référendum perdu. M. Chirac se réfugiait dans la diplomatie décrétée américanophobe et l'inertie à l'intérieur, le tout enveloppé dans une bonhomie franchouillarde qui plaisait en Corrèze. On nous promettait la rupture ! M. et Mme Sarkozy M. Sarkozy a donc renversé les alliances, sans frais, et à défaut de bonhomie franchouillarde - il aurait bien du mal à s'y mettre - masque le confort intellectuel de son inertie par le tourbillon médiatique permanent. On parle de lui, de sa femme, de l'ouverture à gauche, de son chien - non, il n'a pas de chien -, de son fils, de l'ouverture à droite, de sa femme, l'autre, de sa barrette de chanoine, de sa rolex, du petit juif, du pauvre con, et de ... la politique de civilisation d'Edgar Morin - mazette - avant de se lancer dans la transcendance du prêtre ! Le pays va mal mais la télé flamboie.

Il n'a ni Ferrari, ni Porsche, ni Corvette et pas non plus son brevet de pilote privé, ni ne fait du scaphandre, pas plus que du trekking ; skie-t-il ? A-t-il lu feu Robbe-Grillet ? Il y a encore des domaines à explorer pour nous tenir en haleine jusqu'à la Noël. Pour 2009, il sera bien temps de contacter la NASA ou Richard Branson.

Dans son blogue "Pour le Roi", Yves-Marie Adeline regrette que nous n'ayons pas de chef d'Etat. C'est affaire de mots. Si l'Etat est l'individualisation d'un corps de la nation constitué de plusieurs membres hiérarchisés entre eux à l'effet d'administrer le territoire et ses habitants, dans notre pyramide mentale, il a besoin d'un chef : une sorte d'adjudant-major du régiment France. C'est le chef de l'Etat. Donald Sarkozi est ce chef. Mais prétendre qu'il serait le chef de la Nation comme le laisse croire la formule "président de tous les Français" est un leurre. Un chef élu par une partie de la population sur un contrat à durée déterminée ne peut être le chef de la Nation. Il assume la fonction précaire de chef de son administration ; assez mal en plus ! M. Sarkozy n'est que chef de l'Etat. Ses collègues étrangers savent parfaitement qu'il n'est pas le Chef de la France. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure. Il en est parmi eux qui parlent un meilleur français que lui.

La nation ne s'incarne que dans un roi, voire un grand chef catholique ou quelque sage de la montagne comme il nous en passe un par siècle.



Si l'article vous a plu ou déplu, vous pouvez aussi le faire suivre à un ami en cliquant sur la petite enveloppe ci-dessous :

5 commentaires:

  1. Il va falloir engager la procédure pour le démettre de ses fonctions car grand mal est déjà son bilan

    RépondreSupprimer
  2. Votre analyse est d'une pertinence;malheureusement, elle ne sera lue, que par des convaincus.
    Pour paraphraser un vieux chant royaliste:" A la France, il faut un roi, car elle se défait sans roi..."

    RépondreSupprimer
  3. Au moment où je montrais du doigt les "vrais républicains" qui pleurent le franc de toutes les lâchetés, un des fossoyeurs de notre belle France, le menton haut et la pupille étroite, amassait du petit bois pour brûler l'euro qu'il n'a toujours pas compris :
    A la Mi-Carême, monsieur Chevènement commettait ceci et réclamait la liberté de voler le contribuable en magouillant les comptes pour nous sauver de la honte.
    L'amateurisme fait rage même chez les bonapartistes de l'ancien CERES. Le mal est donc profond si pouvoir et contre-pouvoir dérivent ensemble.

    RépondreSupprimer
  4. C'est tout simplement ahurissant de lire des choses pareilles ! Tout honte bue il regrette les années où l'on pensait sauver les apparences avec de la monnaie de singe...
    Chevènement en bon jacobin verrait peut-être sous un bon oeil le retour des assignats...

    RépondreSupprimer
  5. Lu dans le Québécois Libre un conseil que Sarkozy devrait méditer, lui qui prétend avoir du sens :

    "Le meilleur conseil à donner à tous est d'ignorer les idioties des politiciens ignorants et d'écouter ce que leur dit leur gros bon sens. Épargnez, investissez prudemment, éliminez le plus possible vos dettes, et vous serez ainsi mieux préparés pour traverser cette crise."

    l'article du QL ici

    RépondreSupprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.

Les plus consultés

Compteur de clics (actif)