mardi 15 juillet 2008

La nuée de criquets communistes

Mugabe et Mbeki à Charm
L'Afrique australe va mal. Plus mal ! Alors que le Monde fêtera dans trois jours le 90° anniversaire de Nelson Mandela et ce faisant, le tour de force qui consista à contenir la mutinerie générale des "soutiers" contre le "pont" du navire sudafricain, les démons de la tyrannie la plus crasseuse reprennent des couleurs dans la région d'Afrique la plus prometteuse, jadis.
Bob Mugabe, héros communiste de la révolution noire, gangster et aujourd'hui tyran à demi-fou de bande dessinée, siège au milieu de ses "pairs" dans les enceintes de l'Union africaine.

MbekiLe président Duracell du Gabon nous dit tranquillement sur le ton de "va te faire foutre" que Mugabe exerce une fonction légitime depuis qu'il a été réélu. Il endosse la mascarade sanglante et d'autres avec lui. Quand on y regarde de près, la crapule n'est pas le héros fou mais son voisin et compère, le très élégant Thabo Mbeki. A la tête de l'Etat le plus puissant d'Afrique noire, le président Mbeki, sous l'Armani diplomatique (il représenta longtemps l'ANC à l'étranger) est intellectuellement un jacobin froid, presque paranoïaque :«la solidarité anticoloniale prime toute démocratie». Il n'eut de cesse de protéger le gang Mugabe dans sa captation de l'héritage rhodésien. Est-ce un message indirect adressé au bizness blanc de RDSA ? Il serait maladroit au moment où son absence de politique économique pénalise la croissance de la RSA qui manque ... d'électricité, mais en exporte chez ses voisins "méritants". Le président actuel de l'ANC, Jacob Zuma, sent la dérive meurtrière et le prend publiquement à contrepied en proclamant que Mugabe a pété les plombs.
Même lorsque ses propres ressortissants déclenchent des pogroms contre les Zimbabwéens réfugiés en RSA parce que la crue humanitaire devient insupportable pour eux, Mbeki persiste : quelques semaines avant le second tour des élections truquées il descendait sur le tarmac de l'aéroport d'Harare pour se faire accueillir chaleureusement par Mugabe en personne, sous les caméras du monde entier. Y a-t-il un mot plus dur que "pied-de-nez" ?

Premier Ian Smith et l'establishment noir de Rhodésie
Ce qui est étonnant au premier abord est de voir des autocrates labellisés dénoncer le régime cruel et illégitime du Zanu-PF : avant le sommet africain de Charm el-cheikh du 30 juin, le président Mwai Kibaki du Kenya, très mal réélu pendant les émeutes politico-ethniques de la Noël passée, le raïs égyptien et l'inénarrable colonel-bédouin de Libye, avaient tous les trois mais séparément appelé l'UA à prendre en considération le problème zimbabwéen, jusqu'à peut-être y envoyer un corps expéditionnaire de purge, mais c'était avant le second tour grotesque ! Ont-ils eu peur que les excès dans la caricature des dictateurs ne finissent par déteindre sur leurs opinions domestiques ? Je le pense. Le second tour des élections bien ou mal passé, les mêmes ont oublié leurs ardeurs "démocratiques" et le Zimbabwe ne fut pas inscrit à l'ordre du jour de la conférence comme problème à résoudre par l'UA. Ces messieurs confient leur stress au temps.

Par contre, que les Russes et les Chinois aient bloqué les rétorsions onusiennes n'est pas inconséquent. Le peuple zimbabwéen écrasé sous la botte de fer de la Connerie sans frein, aurait été immédiatement puni pour des résolutions étrangères émoussant les griffes de la clique, et risquait de connaître une terreur pire encore ; les modèles ne manquent pas ; de plus, la porosité volontaire des frontières sudafricaines aurait ruiné toute efficacité dans leur application. L'Afrique du Sud au Conseil de Sécurité s'est opposée publiquement à toute sanction contre ses potes voyous. Il faudra les avoir autrement, en impliquant certains voisins "intéressés" à la reconstruction d'un Zimbabwe florissant, et les prendre par où ils ont péché, par la cupidité.

Dessin de Chappatte chez Globe Cartoon
cartoon Zimbabwe par Chappatte
Le régime peut-il se maintenir longtemps ? Oui, comme à Cuba ! Et non, s'il suit les traces de la dictature Duvallier en Haïti. Mugabe a 84 ans et va débuter son processus de liquéfaction, mais la clique qui tient la police et l'armée, et une grande partie de l'économie rémanente, ne lâchera pas prise. Même déstabilisée par la mort du leader fou, elle saura préparer sa succession (où est le Baby Doc local ?) et certaines âmes charitables sauront la conseiller dans un chantage international au développement des masses misérables, mais pour son propre profit immédiat puisque la réforme foncière par expulsion des fermiers blancs s'est faite toute à son avantage ; du moins chez le notaire, car ils sont incapables d'exploiter correctement leur « trésor de guerre ».

sticker RhodesiaPour le moment, le pays n'est même plus l'ombre de l'ancienne Rhodésie, un quart de la population a fui la misère et la répression policière, principalement vers l'Afrique du Sud ; l'hyperinflation (aucun chiffre faramineux n'est même plus significatif - que veut dire 100.000% ?) est le signe d'une économie détruite,comme sous un bombardement intense ; le chômage est à 75% sinon plus ; l'espérance de vie est passée sous la barre des 40 ans ; le SIDA fait rage. Et les accolades continuent !

L'Afrique du Sud organise la Coupe du Monde de Foot de 2010 : le Zimbabwe pâtissant de son silence assourdissant, sera-t-il son "Thibet" ? On en parle ...



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