lundi 5 janvier 2009

Nicolas va aux Echelles

Mechaal« Le Hamas et les forces palestiniennes ont offert une occasion en or d’apporter une solution raisonnable au conflit israélo-arabe. Malheureusement, personne ne s’en est saisi, ni l’administration américaine, ni l’Europe, ni le Quartet. Notre bonne volonté s’est heurtée au refus israélien que personne n’a la capacité ou la volonté de surmonter. Dans le document d’entente nationale de 2006 signé avec toutes le forces palestiniennes (à l’exception du Jihad islamique), nous affirmons notre acceptation d’un Etat palestinien dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem comme capitale, sans colonies et avec le sujet (ouvert, ndlr) du droit au retour. C’est le programme commun aux forces palestiniennes. Certaines veulent plus, d’autres moins. Ce programme date de trois ans. Les Arabes veulent quelque chose de similaire. Le problème est en Israël. Les Etats-Unis jouent un rôle de spectateur dans les négociations et ils appuient les réticences israéliennes. Le problème n’est donc pas le Hamas, ni les pays arabes : il est israélien. » (Khaled Mechaal, à Damas le 22 décembre 2008)...

Le cessez-le-feu avec Israël à Gaza est arrivé à échéance le 19 décembre. La guerre actuelle est logique dès lors qu'Israël gère tous "accords pansémites" en fonction de ses intérêts immédiats, sans vista aucune sauf l'obligation de franchir à chaque fois la semaine qui vient, ou les élections qui pointent leur nez !
En fait l'Etat hébreu veut l'eau et tous ses captages, la terre arable et les périmètres de friches qui les protègent, la main d'oeuvre palestinienne docile embauchée à la journée, et la garantie internationale de non-ingérence dans les dispositifs de sécurité de son choix exclusif, le tout en mémoire de l'Holocauste ! Les Palestiniens paient très cher la Shoah allemande !
La seule fois où un homme d'Etat voulut sortir du schéma petit joueur, il en est mort : Yitzhak RABIN assassiné par les siens en 1995 !

LivniQu'à cela ne tienne, le petit reître guette les unes et s'impatiente : il va aller chercher la paix où elle se trouve¹. Eric Woerth (pourquoi lui ?) communique que Nicolas Sarkozy se rend dans la région sans plan préconçu. L'offensive israélienne rend ce voyage plus difficile mais aussi plus nécessaire car, en l'absence de leadership américain, Nicolas Sarkozy est le seul à être capable de prendre ce genre d'initiatives (sic).
On ne se prend pas pour le premier venu, même si Mme Tzipi Livni a fait le voyage de Paris au premier de l'an pour nous dire de surveiller de près nos oignons ! La partie de croquet élyséen ne passe par aucun des acteurs aux manettes cette semaine : Livni et Barak (Défense) seront approchés aujourd'hui pour la forme par la mission tchèque de l'Union européenne qui ne conviera pas M. Sarkozy à l'entendre, mais le rejoindra à Ramallah pour embrasser l'ectoplasmique Abou Mazen ; Mechaal ne peut être programmé - seul Jimmy Carter sait le voir. Obtiendrait-on le soutien bien improbable des présidents el-Assad et Ahmadinedjad pour faire plier Hezbollah et Hamas que le succès serait vain, Israël n'étant pas intéressé par la paix aux conditions internationales. A preuve son désintérêt de toutes résolutions onusiennes. Alors pour ne pas faire perdre 36 heures précieuses à l'audimat, Bigard sera-t-il du voyage ? Un lâcher de salopes au Mur des Lamentations ferait du chiffre sur CNN et sauverait le match !

Plus vraisemblablement, l'acharnement diplomatique provoquera une importation de l'affrontement sur notre sol, ainsi que les prémices en ont apparu place Saint-Augustin samedi dernier. La "banlieue", pour majeure partie arabe et/ou musulmane, prendra fait et cause pour le Hamas contre le pouvoir d'ici, noyauté par les Juifs et leurs alliés. Israël étant désormais engagé dans l'excavation et l'éradication du Hamas (sa propre créature ! ne l'oublions pas), les dommages décidés ou collatéraux ne pourront que croître, obligeant les relais palestiniens à suréagir, et donc à intensifier le fracas médiatique sur tous les espaces ouverts comme ceux des démocraties occidentales.

Nous risquerons-nous à concentrer en camp les agitateurs par milliers qui auront débordé nos gardes mobiles ? Le but n'est pas l'Ordre, on le saurait ! Le plaisir du prince est dans la solution de conflits, le rêve de tout avocat-président de la République. Si ça foire, reste l'avion !


rush à Gaza

Note (1) : le tourbillon diplomatique de 2 journées doit toucher dans l'ordre : Hosni Moubarak, Mahmoud Abbas, Ehud Olmert, Bachar el-Assad, le président Sleimane, Fouad Siniora, Nabi Berri et le contingent français de la FINUL. Ouf ! Faut amortir le kérosène !
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1 commentaire:

  1. Commentaire rajouté sur le blogue d'Ivan Rioufol :

    C'est la faute au Hezbollah.

    (1) Les dirigeants du Hamas, confirmés déjà dans leur position intransigeante par le retrait israélien de la bande de Gaza, ont remonté la crémaillère de leur bravoure par l'observation la "victoire" du Hezb libanais qui n'a pas pu être déterré par Tsahal, et qui a vu pleuvoir les subsides internationaux de reconstruction comme jamais avant. Le Hamas a donc brisé la trêve !

    (2) Les dirigeants israéliens excédés des tirs palestiniens en campagne électorale et instruits par leurs déboires libanais, ont décidé d'aller au fond des choses et d'éradiquer rapidement par le fer et le feu tout le Hamas (si l'Egypte tient fermées les portes de l'écluse). Il n'y a pas de montagnes et de falaises à creuser dans la bande de Gaza. Tsahal a donc brisé la trêve !

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