Avant huit jours, les peuples de la mer qui sont en train de couler la planète exhorteront les "ruraux" de l'Empire Monde à venir à leur rescousse avec leur bas de laine sous peine de rétorsions rapides par la désindustrialisation des segments qu'ils peuvent contrôler, et ce au profit des détenteurs d'assignats que sont la Chine et le Japon en capacité de maîtres-chanteurs (clic sur la liste du Trésor US) ...
Ainsi voit-on le président des Joe-6-pack ruinés Obama et le premier ministre de la City coupable Brown appeler ensemble à la mobilisation de l'Epargne des ménages continentaux et au creusement de dettes nationales qu'eux-mêmes ne rembourseront jamais. C'est la relance globale par la surconsommation générale à crédit ! A crédit ? Je croyais que le crédit à outrance avait crevé l'économie américaine. Qu'importe, il faut "bouger".
De toute part jusque sur l'Aventin des économistes nobélisés, on sonne le rallye des activistes de la politique : il faut faire plus, beaucoup plus, l'Opinion attend bien plus quand la Solidarité n'attend pas, et la démocratie vous oblige à casser les tirelires de vos électeurs afin que cocus encore, ils votent pour vous. Et si nous ne faisions rien ? La nuque me picote, les blouses blanches aux bras velus viennent de monter dans le fourgon de Sainte-Anne et ont inscrit Royal-Artillerie au GPS embarqué.
Un exemple d'autorégulation est la destruction de la spéculation pétrolière par le marché. Quand en 2008 le prix du gallon d'essence atteignit des sommets inouïs, les Américains, premiers consommateurs de la planète qui prennent leur voiture pour un oui pour un non, la laissèrent au garage, et les raffineurs du Golfe du Mexique observant leurs cuves pleines cessèrent leurs approvisionnements de brut et raffiné¹. Le prix du baril s'effondra rapidement.
A l'inverse le gouvernement français a bondi encore une fois au secours du consommateur en instituant une prime de transport, en détaxant le carburant des catégories sociales les plus bruyantes, confortant ainsi le niveau de prix. Eut-il été lui-même celui des Etats-Unis que le baril serait à 200 dollars aujourd'hui !
On a peu entendu développer la thèse du laisser-faire. Le gouvernement pouvait-il sortir de l'épure en laissant mourir les agonisants ? Peut-être bien ! N'est-ce pas ce qui est arrivé à la chute sans filet de Lehmann Brothers ? Beaucoup de compagnies ont dépecé les actifs de Lehmann, réinjectant par leurs investissements immédiats des milliards dans le circuit économique tout en laissant la punition s'exercer à l'endroit des banksters².
Il y a des millions de créateurs dans le monde capable de valoriser des actifs acquis à bas prix. Est-il intelligent - ce n'est déjà pas moral - de garantir aujourd'hui des sociétés volontairement investies dans des hypothèques hyper-surévaluées dès leur création. Leurs dirigeants ont dilapidé le capital confié par leurs clients. Rattraper le coup par l'effet de levier de dérivés financiers accumulés jusqu'à engager des valeurs colossales évaporables est trahir non seulement actionnaires et clients de l'établissement mais l'économie tout entière, et surtout ses secteurs sains qui voient se tarir le crédit d'entreprise par détournement et dessiccation des flux financiers.
Ces gens-là ne méritent aucune considération, et s'il était permis d'en douter, le spectacle des primes incroyables ou les stock-options que se distribuent les cadres d'AIG-Londres ou ici de la Société Générale, ceux du Crédit Agricole, achèverait de vous convaincre que le qualificatif de bankster n'est pas usurpé. Ils devraient disparaître dans la tempête des faillites laissant à des créateurs solvables l'opportunité de reprendre à bon compte les valeurs récupérables pour relancer les activités à coûts fortement réduits.
Pour plaire aux sans-culottes qui défilent contre le mauvais temps, on pourrait les frapper d'indignité nationale, confisquer leurs biens et retourner le tombeau de famille à la fosse commune ! Ça s'est déjà fait !
Certes, des souffrances sont à prévoir, comme à la guerre, mais elles ne seront endurées par les salariés des entreprises liquidées que dans le laps de temps nécessaire au redémarrage d'activités portées par les actifs repris et négociés ; et s'il n'est pas sain de perfuser les morts, il n'est pas "capitaliste" de laisser mourir les consommateurs que sont les salariés touchés. Ford vendait ses voitures à ses ouvriers qui touchaient des salaires en rapport.
Le laisser-faire n'oblige pas à laisser les gens dans la panade. Le filet social doit être tendu dès avant la crise sur des critères objectifs et universels en laissant les ajustements proportionnels aux assureurs privés. Ainsi l'Etat doit-il garantir la survie du travailleur et de sa famille, mais pas le confort de son niveau de vie antérieur. Des indemnités fixes pour le chômeur et chacune de ses personnes à charges seraient la base solidaire, le versement d'indemnités proportionnelles au salaire perdu et à la durée de cotisation seraient confiées aux assureurs privés. De toute façon l'état calamiteux des comptes sociaux nous y conduit sûrement.
Au lieu de quoi, nous courons au four et au moulin. La mise sous perfusion des institutions financières et des industries obsolètes qu'elles-mêmes soutenaient comme la corde le pendu, stérilise la relance par l'investissement en les protégeant de l'encan. Elles demeurent inaccessibles à ceux qui auraient de meilleures idées que ceux qui se sont vautrés et les conforte dans leur arrogance comme le montre le patron viré de chez Valéo.
Le "laisser-faire" a un autre avantage, psychologique cette fois. N'ayant aucune autre porte de sortie que celle ouverte éventuellement par leur imagination, les dirigeants en poste se sachant par principe abandonnés, peuvent briser eux-mêmes certains tabous et innover sans attendre le génie en chambre de bonne qui viendrait leur piquer l'affaire à bas prix. L'insécurité au niveau du cadre est créative ! C'est connu, on la qualifie de sur-stress normal.
Tant pis ! Les erreurs grossières de cette génération cupide, rapportées au bon sens commun, vont être absoutes par l'appel à contribution de générations pas encore nées, en creusant les Dettes nationales à un niveau tel que les impôts et taxes arrachés aux contribuables couvriront avant toute autre dépense utile au pays, les intérêts financiers et la cavalerie de bons émis en remboursement de bons échus. C'est affligeant de convention molle mais parfaitement dans l'axe de la social-démocratie qui dévore le capital honni dont auraient pu disposer néanmoins les générations montantes plus intelligentes que celles-ci.
Est-ce l'avatar moderne de la "terre brûlée" ?
Un pays ne marchera pas gratuitement dans ce coup de la relance globalisée par la planche à billets, car il a bien trop d'assignats américains dans ses tiroirs-caisses. Il voit venir l'heure de son entrée dans les enceintes sélectives du pouvoir financier qui jusqu'ici le snobaient : la Chine abondera au tonneau d'huile à lampe à la condition expresse d'obtenir un siège majeur au FMI, à la Banque mondiale et dans d'autres structures de puissance. Au moins avec Mister Wen les secrétaires ne risqueraient pas d'être troussées dans l'ascenseur.
Gordon Brown a déjà dit oui. On attend Obama et ... le Japon.
Note (1): la cessation des importations américaines d'essence est à la base des suppressions de postes au raffinage chez Total France.
Note (2): terme créé par Léon Degrelle à l'endroit des agents d'affaires douteux qui soutenaient le vieux Parti catholique belge avant-guerre.
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Schizodoxe va même jusqu'à prétendre que le libéralisme est profitable à l'expansion des religions !
RépondreSupprimerPar ici.
Très fort Timeodanaos !
RépondreSupprimerNatixis confirme vos soupçons Catoneo ! Les banksters sont partout.
Strauss-Kahn a fait un show à Arlette Chabaud hier soir, mais sur le fond, on ne sait s'il acquiesce à la remarque de Jacques Attali : le G20 c'est comme une réunion d'alcooliques dans un bar !
RépondreSupprimerDSK encense la social-démocratie qui a eu raison du capitalisme, mais où trouver tous ces milliards à faire dépenser par les gens ? Sinon dans leur propre épargne !
Les résultats du G20 seront très signifiants, et j'espère que Royalartillerie suivra le débat.
A+
La déclaration du gourou est celle-ci :
RépondreSupprimer"Nous vivons sous la domination du modèle anglo-saxon, qui n’a aucun intérêt à remettre en cause son propre système financier. Avoir organisé le G20 à Londres, c’est comme organiser une réunion d’alcooliques dans un bar où l’on sert du vin", a-t-il dit, intervenant à Turin, au cours du congrès national des comptables italiens.
Londres, avec sa City, est la première place financière européenne.