L'Alliance Royale est redescendue du Mont des Acacias avec ses Tables de la Loi pour les élections européennes. Avant que de les briser au pied du Veau d'Or bruxellois au petit matin du 8 juin, nous en communiquons par ici le texte au distingué lectorat du blogue, et ci-après, nos commentaires non autorisés :
I.- L’Union européenne doit rester une instance de coopération. Elle n’est ni une entité supranationale ni une entité fédérale, ni une nation.
RA : Qui dit coopération internationale dit coordination. Et coordination implique une structure permanente qui décharge les décideurs nationaux du quotidien de ces coopérations. On les appelle agences. Vient un jour où le foisonnement des agences oblige à une surveillance globale, elle-même rapidement permanente tant le matériau à surveiller est dense et renouvelé.
Il y a donc une forme de stratification à imaginer dans chaque domaine d'intérêts pour éviter d'atteindre la Grosse Commission.
II.- Seule une France forte et souveraine peut participer activement à une communauté européenne tout en préservant ses intérêts fondamentaux.
RA : La « souveraineté » que l'on appellerait plus justement indépendance décisionnaire, découle de la force et non l'inverse. Le souci d'indépendance dans le monde d'aujourd'hui ne peut aller au-delà de l'optimisation des dépendances. Le premier des fondamentaux est le bonheur du peuple, avant la satisfaction des docteurs de la loi. Le roi connaît très bien cela et maximisera la force car il voit plus loin devant lui qu'un président éphémère, issu d'une faction très minoritaire de la république, et pressé de s'établir lui-même et les siens.
III.- La France doit retrouver la maîtrise de ses lois.
RA : C'est tellement basique qu'on cherche encore le motif de la dévolution opérée jusqu'à faire primer le droit européen sur le droit national en cas de doute. A quoi sert d'ailleurs cette cour de justice européenne quand elle se mêle des affaires des particuliers?
IV.- La technocratie européenne doit cesser d’empiéter sur nos libertés et d’uniformiser les usages.
RA : Cette évidence est sans doute l'axe électoral le plus rentable, car s'il est compréhensible que la Communauté gère la ressource halieutique zone par zone de manière « neutre », il est risible qu'on l'ait laissée s'aventurer dans le diamètre des boîtes de camembert, le calibre des bananes par ailleurs vendues au poids ou la vitesse de chasse des ouatères d'hôtel ! C'est une prime au système kafkaïen qui, on le sait bien, n'est jamais réformable mais doit être détruit complètement et ses ruines nivelées au bull !
V.- Des mécanismes de coopération à géométrie variable doivent permettre aux pays membres de s’associer en fonction de leurs intérêts, sans contrainte.
RA : Bémol. La coopération sans contrainte s'apparente à la revendication des concierges d'avant-guerre à jouir sans entraves. Toute coopération est le fruit d'une négociation et les fourches caudines peuvent bien ne pas être celles des institutions européennes qu'elles seront toujours celles de la nécessité. Tous les programmes européens hors-Union le prouvent à l'envi, et quand les intérêts nationaux l'emportent, on fait l'Airbus A400M.
VI.- Pour protéger les intérêts des Européens contre la concurrence déséquilibrée des pays qui n’appliquent pas les mêmes règles du jeu, nous devons rétablir la préférence communautaire.
RA : La préférence communautaire est un concept flou dès qu'il s'agit d'application. Le slogan légèrement raccoleur est en revanche complètement démenti par le comportement des consommateurs en grandes surfaces qui recherchent un rapport qualité-prix ou plutôt vice versa. Même l'invocation de l'emploi les laisse de marbre. Cette observation donne les limites du patriotisme économique qui a mon avis préfigure celles du nationalisme.
Si des mesures de sauvegardes sont prises, elles le seront au périmètre du marché unique. Les frontières économiques internes sont ingérables comme le montrent celles appliquées pour les TVA. Ces mesures doivent être minutieusement calculées pour ne pas heurter nos exportations et fabriquer du chômage, mais comme nos voisins ne feront pas le même calcul pour les mêmes secteurs, il est à prévoir qu'elles resteront dialectiques et ne dépasseront pas la manifestation de notre mauvaise humeur.
VII.- Nous refusons l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne.
RA : C'est clair ! Mais le niveau de vie turc est déjà dans la moyenne euro-balkanique (source), et les cultures balkanique et turque sont malgré tout très proches, y compris dans la pratique de massacres d'ampleur. Comme on ne peut pas confiner les Balkans au lazaret (quoique !), il ne serait pas inutile de civiliser leurs populations résidant en Albanie, Serbie & Kosovo, Macédoine et plus loin peut-être en essayant de leur inculquer qu'une communauté n'est pas un distributeur de boissons chaudes. Cet espace de coopération agrégé par l'ouverture à l'Est n'est à l'évidence déjà plus le nôtre mais exotique. Notre espace culturel s'arrête en fait au Pont de Mostar.
VIII.- La France doit pouvoir préserver sa culture et ses amitiés hors d’Europe, en particulier dans l’espace francophone.
RA : Nos solidarités, la plupart très anciennes, n'ont pas à être jugées par des instances européennes quelles qu'elles soient aujourd'hui et demain. La France, royaume millénaire jadis, fut métropole d'empire, et sa langue, véritable diamant culturel, longtemps la colonne vertébrale du continent. Affaiblie par le mercantilisme anglo-saxon autant que par la gabegie endémique française(!), elle doit être diffusée et pour ce faire portée par la qualité et l'innovation : deux chantiers cyclopéens avec les élites que nous devons subir. Mais il est dangereux d'attendre d'avoir raison, aussi devons-nous combattre pied à pied et renforcer la Francophonie malgré ses défauts.
IX.- La charte des droits fondamentaux de l’Union doit être modifiée.
RA : L'immixtion d'autorités supranationales dans le règlement des moeurs de ces vieilles nations que sont les nôtres participe d'une impatience bureaucratique d'hégémonie qui ouvre de droit l'assignation en Haute Cour des hommes politiques français qui y ont consenti. Les codes de justice d'Europe sont parmi les plus anciens du monde et il n'est nul besoin de confier à des cuistres leur nécessaire évolution.
Dans ce domaine, les questions touchant à l'orientation sexuelle ou au mariage appartiennent à la sphère privée. Les empiètements constatés sur ces libertés essentielles doivent être réprimés par la loi générale sans qu'il soit besoin de particulariser le droit. Mais il n'est pas inutile non plus de faire montre d'un peu de charité envers la différence.
X.- Les traités européens doivent défendre l’héritage culturel de l’Europe et reconnaître ses racines chrétiennes.
RA : Oui ! L'Eglise catholique revendique les racines européennes, mais elle n'en est que partie. L'Europe fut façonnée d'abord par les cultes païens, celtiques, étrusques, nordiques, germains, par la civilisation grecque et sa transmigration romaine avant que d'être chrétienne. La péninsule ibérique fut conquise et administrée pendant sept siècles par les descendants islamisés des Vandales, Suèves et autres Alains déboulant du Nord pour ravager le bas-empire romain. Puis les armées franques de Rome firent le ménage par trois fois au moins dans la France hérétique (Vouillé, Croisade des Albigeois, Guerre des Camisards), jusqu'à ce que la religion soit expulsée de l'Etat en 1905.
Pour ce qui est de la religion judaïque, elle est parfaitement exogène, autant d'ailleurs que l'islam qui a poussé sur la même branche qu'elle.
C'est donc une mosaïque religieuse que l'Europe ! Mais si proclamer les racines chrétiennes peut braver l'intrusion islamique, qui est bien plus qu'une conversion des âmes, une véritable subversion sociale, alors d'accord, enracinons-nous !
Si l'article vous a plu ou déplu, vous pouvez aussi le faire suivre à un ami en cliquant sur la petite enveloppe ci-dessous :
Votre bémol de V semble en fait une confirmation !
RépondreSupprimerPour VI, je ne suis pas d'accord ! Imposée au même titre que tout le reste, la mondialistaion doit être repoussée par tous les moyens. Nos exportations seront contrariées ? Nous réagirons !
Pour le reste, j'acquiesce fondamentalement à "l'assignation en Haute Cour des hommes politiques français" et j'ajoute qu'il faudra rétablir les instances supprimées par Mitterrand pour condamner ceux qui trahissent le pays.
Je suis staisfait de voir qu'AR refuse l'entrée de la Turquie. Dans ces conditions, la sympathie affichée de la plupart des royalistes en général et surtout de ceux de cette formation, pour l'actuel pouvoir en place n'est pas compréhensible ! Contrairement à ce que l'on dit partout, le type de l'Elysée avait dit qu'il était favorable à la Turquie, même s'il lui est arrivé de dire le contraire.
Même chose pour les racines chrétiennes ! Il n'était pas soutenable d'appeler à voter pour ce camp, opposé par nature fondamentale à ces racines malgré le cinéma électoral et les chanoineries d'un jour.
Dès lors, comment se décideront les électeurs, face à deux options allant dans le même sens : l'AR et le Vendéen ? Sachant que si les premiers manquent certainement d'expérience et de pénétration politique, le second a contribué à la mise en place de ce qu'il dénonce maintenant ?
Il faut donc détruire un système mauvais. Trouver une nouvelle formule pour le pays et en même temps fonder le nouveau modèle européen que j'appelle : celui d'une monarchie européenne, compétente à son étage. Modèle qui permettra à la civilisation de reprendre sa place.
Salut,
RépondreSupprimerPour bien comprendre ce billet il vaut mieux lire l'argumentaire de l'Alliance Royale qui est lié. En fait ces critiques sont des réponses ou commentaires.
Le point V. exalte des coopérations libres dont on peut se retirer selon son bon plaisir. Ca n'existe pas sur terre.
VI. la mondialisation pénalise les tièdes, mais elle n'est pas endiguable. J'attends qu'on me le montre par des faits.
Pour le reste, je ne crois pas que l'AR ait appelé à voter Sarkozy. Par contre la maison de France l'a fait ouvertement. Vous qui devez les connaître, expliquez-nous.
Question un peu naïve : pour les règlementations strictement techniques, du genre "taille de la boîte de camembert", à supposer qu'elles soient nécessaires, n'est-il pas opportun de les adopter au niveau communautaire, par souci d'"économies d'échelle" ?
RépondreSupprimerEntre l'exigence légitime du consommateur à identifier rapidement un produit en rayon et la standardisation à outrance des normateurs communautaires, il y a l'espace qui mesure l'hégémonie bureaucratique.
RépondreSupprimerLes camemberts pourraient faire 60, 120, 240 ou 390 grammes. Non ?
J'imagine que oui. Ma question portait seulement sur la pertinence de l'echelle géographique de telles normes. (Mais si j'ai bien compris le sens d'une directive entrée en vigueur il y a quelques jours, les camemberts sont désormais susceptibles d'être vendus sous n'importe quelle quantité.)
RépondreSupprimerC'était un exemple. Mais dans le secteur des fruits on détruit les fruits sous-calibrés, si les confituriers ne peuvent les acheter. Quand on sait le prix des fruits et les marges éhontées de la distribution, il y a de quoi haïr les normes.
RépondreSupprimerLes normes ont parfois du bon quand elles tirent les réticences nationales vers le haut comme dans le cas des analyses d'eau distribuée. C'est l'Europe qui klaxonne sur les eaux imbuvables de l'ouest de la France ; viennent ensuite les préfectures qui ne peuvent pas faire autrement que d s'aligner !
Si, la mondialisation est endiguable ! Je ne comprends pas qu'un nationaliste soit converti à une système pervers !
RépondreSupprimerJustement, j'ignorais si l'AR avait clairement ou non appelé à voter pour l'équipe en place. Mais systématiquement, sur tous les sites, on n'a trouvé que des attaques contre sa rivale, que des propos favorables à "la Droite" (quelle droite !), que des critiques jamais démenties de mes propres critiques du suicide royaliste !
Il fallait contrer ce type, non voter blanc ou inventer le faux bulletin que ceux plus ou moins de cette mouvance ont diffusé, contents comme toujours de s'amuser à des actes inutiles !
Globalement, les royalistes étaient favorables surtout au début à ce pouvoir car il flattait leur idées droitistes. C'est bien là tout le problème. La connivence vis-à-vis de Guéant, le programme d'YMA lorsqu'il s'est présenté à Paris sont bien copie conforme de la politique menée par le type.
C'est toujours la même chose : la soumission au fait accompli. La mondialisation, je n'en veux pas. Je suis prêt à mourir pour cela. Le drame, c'est de devoir dire ça à un nationaliste !
Quant à la maison de France, que je ne fréquente pas, je suis opposé, combien de fois faudra-t-il le dire, à ce qu'ellle joue un rôle politique en l'état des choses. Je défends ses droits dynastiques, c'est tout.
Quant à dire des coopérations libres dont on se retire selon son bon plaisir, que ça n'existe pas sur terre, cette affirmation est gratuite !
Pour ce qui est des normes, je suis opposé aux normes comme aux exigences des commateurs dont vous Catoneo, semblez faire une nouvelle religion deux fois dans ce billet et ses réponses !
Où avez-vous vu un "nationaliste" ici ?
RépondreSupprimerEt si RA soutient AR :) c'est dans sa démarche de notoriété par le biais des élections européennes, mais peut-être pas sur tous son programme qui est critiqué positivement sur ce blogue, mais critiqué quand même.
Pour la mondialisation, de quelle façon envisagez-vous de mourir ? Cyanure, pistolade, ho hisse ?
Non, c'est une blague.
Ce qui esquive une fois de plus les questions posées. En quoi cet excellent programme d'AR est-il meilleur de celui du Vendéen ?
RépondreSupprimer