Le Soixante-cinquième anniversaire du Débarquement est gâché par l'insulte des services protocolaires de l'Elysée, staffés peut-être par des nains de jardin, mais très certainement dirigé par "Je fais tout moâ". Pour faire "peigne-cul" nous n'avons rien raté, mais fallait-il s'y attendre d'un président parvenu. Le prince de Galles viendra comme si de rien n'était, il a l'habitude des républiques bananières et des îles à cannibales qu'il visite à longueur d'année.
Barack H. Obama a laissé dire qu'il était dommage que les services américains ne se soient pas chargés de la liste d'invitations (!) Il n'aime pas le petit reître extraverti qu'il juge gonflé à l'hélium jusqu'à mettre son nez dans des compartiments du jeu diplomatique où il n'a aucun moyen décisif autre qu'un pouvoir de nuisance médiatique. Mais demain il n'en paraîtra rien, on fête les Américains, les Anglais et les Canadiens, plus les 177 commandos français¹ qui débarquèrent sous le béret vert anglais¹ au son de la cornemuse !
Jean-Dominique Merchet fait une relation détaillée de la vie assez incroyable de Philippe Kieffer sur son excellent blogue Secret Défense. Saviez-vous qu'il était haïtien et diplômé de la LaSalle Extension University de Chicago ?
Souvenons-nous pendant cinq minutes que, si les Alliés n'avaient pu débarquer ce jour-là, les pertes sans aucun doute énormes qu'ils auraient endurées auraient décidé les politiques américains à jeter l'éponge, pour redéployer des forces sur le Pacifique où leurs intérêts immédiats étaient menacés. S'il est peu probable que nous fussions alors devenus allemands, nous serions à coup sûr passés dans le camp soviétique. Il est à croire que renforcée de toute l'Europe occidentale, de ses richesses et de ses savoir-faire, l'URSS hégémonique de Brest à Vladivostok n'aurait pas ensuite succombé à la course aux armements décrétée par le gouvernement Reagan. Un vrai reich de mille ans !
On peut frémir à l'idée que l'image paneuropéenne soviétique étaient imprimée dans le cerveau du président Roosevelt qui ouvrit la Conférence de Yalta sur un schéma quadripolaire du Monde nouveau. Les quatre polices planétaires étaient la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Tous les autres pays sans exception possible devenaient des colonies désarmées de ces quatre-là (cf. l'entretien avec Valentin Faline ici). Franklin D. Roosevelt mourut le 12 avril 45, Dieu existe !
Obama et Sarkozy sont un peu loin de l'épure historique, à tous points de vue. De la vision rooseveltienne ne restent que deux empires, la Chine et les Etats-Unis. Il y a longtemps que nous ne sommes plus à parité et notre contribution majeure aux opérations de ce temps se limite presque au prêt du théâtre de guerre. Prendre conscience de notre taille sera bénéfique à notre futur car il est d'autres compartiments du jeu mondial où nous saurons exercer nos talents et parfois tirer le char, si nous y concentrons nos énergies. Mais de l'universel, nous avons décroché.
Il n'était donc pas utile de vexer la couronne britannique un 6 juin 2009 puisque sur les plages du débarquement, "nous" n'y étions pas. A cette époque, "elle" mécaniquait sous l'uniforme !
Note (1): Le Commando Philippe Kieffer, recruté dans la marine française et formé par l'armée britannique en Ecosse, portait l'insigne de béret à l'anglaise au-dessus de l'oeil gauche. Ces gens-là, furent longtemps ignorés par la saga gaulliste parce qu'ils n'avaient pas le bon béret.
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