Le Cavaliere sûr de son agenda diplomatique n'en a cure et montre aux présidents impatients de la Repubblica que l'heure n'est pas à la pendule mais aux affaires.
Aiguillonné par la Lega Nord pour une Pandania sans nègres, il a convaincu le Lion de Tripolitaine de ne plus lancer ses bateaux sur la mer à l'assaut de Lampedusa et de laisser les migrants se noyer dans les eaux internationales pour calmer la colère de Neptune, ainsi qu'en ont fait la démonstration réussie les Australiens en coulant l'émigration indonésienne dans le détroit de Torrès.
Nul doute qu'on trouvera ici de bonnes âmes pour convenir qu'il faut ce qu'il faut, le danger étant incommensurable, de laisser se vider toute l'Afrique en Europe. Ce ne sont pas les bédouins qui les pleureront. Alors qui ?
Mais Berlusconi n'a jamais les deux pieds dans le même escarpin. Cette posture défensive qui fait aussi la nique aux commissaires européens, cache une offensive économique vers les anciens territoires impériaux qu'il a décidé de réinvestir, la plus belle Italie du monde ne pouvant donner que ce qu'elle a, c'est-à-dire plus rien ! L'idée n'est pas neuve d'ouvrir les usines à bas coûts salariaux sur la rive sud de Mare Nostrum plutôt que d'importer des clandestins pas chers dans les usines péninsulaires. Rien que la création des infrastructures d'exploitation du pays et la construction de logements de masse (il en connaît un rayon le Silvio dans la promotion immobilière) vont ouvrir de multiples chantiers italiens, renforçant par là une présence aussi discrète que significative. L'Italie est redevenue le premier partenaire de la Libye. Elle en importe le quart de son pétrole et le tiers de son gaz, et 52 entreprises de taille nationale y sont implantées.
Derrière le carnaval à destination du peuple inventeur des cirques, il y a des millards de dollars en jeu, agrégés à la colonne vertébrale que représente l'autostrada internationale reliant Ras Jedir, située sur la frontière tunisienne, à Sallum sur sa frontière égyptienne. Et le projet bénéficie d'un "starter" de 5 milliards à titre de dédommagements coloniaux dans le cadre du traité d'amitié de 2008.
Ex-aequo avec le nôtre, le Cavaliere est le plus agaçant de tous les chef d'Etat européens, mais on ne peut lui retirer le sens de l'initiative, une créativité diplomatique recentrée sur les avantages italiens - de la Géorgie il s'en fout ! - et peu de timidité dans les corrections qu'il inflige régulièrement aux autorités bruxelloises. C'est bien pour cela qu'il a ramassé 35% aux Européennes malgré le scandale médiatique de la Boticellienne du noemigate qui ne l'a pas atteint.
En Italie comme presque partout ailleurs, les électeurs se méfiant des détracteurs le plus souvent planqués dans des fromages publics, ont privilégié les mains aux manettes. Kadhafi aussi qui sait le prix du volontarisme !
Au fait le saviez-vous ? La Libye avait un président de la République, certainement taxidermisé !
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