C'est d'abord un palois, né en 1940 dans la famille ducale de Parme par Madeleine de Bourbon-Busset qui lui légua le château de Lignières. Son père, François-Xavier (1889-1977), eut avec quatre filles deux fils : Charles-Hugues (1930-) et Sixte-Henri, le dernier né de la fratrie. Cette famille est désignée régente par la succession carliste¹ espagnole depuis le décès sans postérité d'Alphonse-Charles de Bourbon en 1936. A qui va l'héritage de Philippe V est une autre affaire... ils ont aussi leur querelle dynastique en Espagne.
Mgr Sixte-Henri est un prince carré² qui pense clair et qui séduit par ses idées "humaines". Adversaire de la levée en masse, il doute du concept meurtrier de Nation exalté par Lazare Carnot sans que soit diminué son patriotisme primaire, le seul qui vaille vraiment, réglé par une tradition catholique modérée de gallicanisme. Comme chez tout carliste, patriotisme et loyauté dynastique vont de pair, faut-il encore que les lois fondamentales soient applicables sans taches aux lignées désignées, ce dont il avoue quand même douter pour le royaume de France.
Doté d'un fort mental, il s'engagea dans le Tercio à 25 ans et s'en fit aussitôt jeter par Franco qui ne souhaitait pas qu'un Carliste - son extrême-droite à lui - enrichisse son curriculum vitae avant la restauration. Grâce à son logiciel de valeurs traditionnelles intactes, il bénéficie d'un esprit prévisible, et quand fut promulguée la nouvelle constitution espagnole de 1978 par le roi Juan-Carlos, le prince Sixte-Henri estima grand l'écart accepté par la lignée isabellitaine, jusqu'à refuser de jurer fidélité à la couronne. Il coiffa le béret rouge pour de bon.
Sans doute pour cette lisibilité fut-il naturellement désigné Régent de la Communion carliste traditionaliste quand le mouvement se divisa en deux après la dérive "autogestionnaire-à-la-yougoslave" de son frère aîné. La querelle s'apaisera-t-elle avec les fils de Charles-Hugues³ ?
Petit rappel : "Le carlisme est un mouvement politique né de "l'abolition" de la loi salique des Bourbon par Ferdinand VII, peu avant son décès. Veuf une troisième fois et sans descendance, le roi Ferdinand se maria pour la quatrième fois avec Marie-Christine de Bourbon et avait désigné comme son successeur son frère cadet Charles de Bourbon. Mais fin mars 1830, la reine Marie-Christine est enceinte. Alors le roi promulgue la Pragmatique Sanction abolissant la loi salique importée de France par son ancêtre Philippe V. La mesure déclenchera trois guerres civiles déclarées par les partisans de Don Carlos (Charles V), baptisés "Croisés du Roi", guerres majeures qui au début (première guerre de 1835 à 1839) impliqueront l'intervention de puissances étrangères en soutien de l'usurpation organisée par Louis-Philippe Ier qui cèdera à l'Espagne sa première Légion étrangère. Les Anglais lèveront un corps expéditionnaire (de sacs et de cordes) et les Portugais une division d'élite que l'on vit peu. Mais combattra aussi un bataillon de lanciers polonais dans le camp de la reine et un bataillon d'anciens légionnaires dans le camp du "roi" renforcés de centaines de légitimistes français qui mirent leurs idées à la pointe de l'épée.
La définition que donne Maurras de la monarchie (héréditaire et traditionnelle, antiparlementaire et décentralisée) correspond au modèle carliste très attaché aux chartes locales et à la tradition catholique. Il prisait peu le régime libéral anglais de la monarchie inter-républicaine des rois Alphonse XII et XIII : « « Dans cette Espagne où le droit de Castille, le droit indigène, fonde la succession en ligne féminine, qui donc fut pendant très longtemps l’unique champion des traditions les plus anciennes et les plus chères du pays, de ses fueros sacrés ? Ce fut l’héritier de la loi salique, le tenant du droit bourbonien ! Ce fut Don Carlos ! ». Maurras n'aurait pas compris qu'après tant de malheurs, la longue régence de Franco se fermât sur un retour aux vomissements parlementaires antérieurs. L'Espagne se découd chaque jour.
La définition que donne Maurras de la monarchie (héréditaire et traditionnelle, antiparlementaire et décentralisée) correspond au modèle carliste très attaché aux chartes locales et à la tradition catholique. Il prisait peu le régime libéral anglais de la monarchie inter-républicaine des rois Alphonse XII et XIII : « « Dans cette Espagne où le droit de Castille, le droit indigène, fonde la succession en ligne féminine, qui donc fut pendant très longtemps l’unique champion des traditions les plus anciennes et les plus chères du pays, de ses fueros sacrés ? Ce fut l’héritier de la loi salique, le tenant du droit bourbonien ! Ce fut Don Carlos ! ». Maurras n'aurait pas compris qu'après tant de malheurs, la longue régence de Franco se fermât sur un retour aux vomissements parlementaires antérieurs. L'Espagne se découd chaque jour.
On peut lire maintenant sa dernière proclamation carliste qui date du 23 mai 2006 :
A mi Secretaría Política
Madrid
Contemplo con preocupación e inquietud crecientes la situación de nuestra Patria. Las naturales consecuencias del sistema liberal, siempre disolvente, parecen sucederse a un ritmo cada vez más rápido. El clima creado tras los trágicos atentados del once de marzo (cuyas sospechosas implicaciones parecen salpicar, en mayor o menor grado, a todos los partidos políticos que hoy secuestran la representación popular) y el Gobierno que surgió de ellos, están favoreciendo una decadencia moral sin precedentes, la quiebra del Estado y la disgregación de lo que queda de España.
Ante tal panorama, algunos, quizá bienintencionadamente, reivindican la Constitución de mil novecientos setenta y ocho, que además de ilegítima ha favorecido el proceso disgregador; otros levantan bandera por una España jacobina, construcción tan artificial y revolucionaria como los nacionalismos regionales. Los hay que miran a Europa o a poderes cuyo centro está aún más lejano, sin percatarse de que sólo a la Hispanidad y a la Cristiandad pertenecemos y nos debemos, y que vincularnos a otros significa capitular y desaparecer.
Frente a todo ello debería alzarse el Carlismo, la Comunión Tradicionalista, salvaguarda de las Españas verdaderas. Pero hasta en nuestras filas se da esa confusión propia del momento, y la falta de unidad, de entrega, de constancia y de disciplina están impidiendo la eficacia en la acción. Tal vez la causa haya que buscarla en la falta de la virtud teologal de la esperanza, que hace a los cristianos trascender la fácil dicotomía de optimismo y pesimismo.
La hora es grave, extremadamente grave. Nuestra responsabilidad histórica es enorme. Pido a todos que con esfuerzo militante, espíritu de sacrificio y sentido de urgencia, se agrupen en torno a la Secretaría Política que creé hace casi cinco años. Y lo hago con las mismas palabras que usé hace treinta, en mi Manifiesto de Irache: "En épocas como la pasada, cuando se ha perdido el norte, es natural que algunos, desorientados, hayan buscado el acomodo que su conciencia o las circunstancias parecían indicarle como aceptable. A nadie culpo, a nadie reprocho y a todos llamo para que juntos procuremos una vez más, servir lealmente los altos intereses de nuestra Patria".
En el exilio, a veintitrés de mayo de dos mil seis, festividad de la aparición del Apóstol Santiago en la Batalla de Clavijo, mes de la Santísima Virgen María.
Sixto Enrique de Borbón
C'est donc avec un prince politique dont la devise reste « Dios, la Patria, los Fueros, El Rey, » qu'ont rendez-vous les participants au Camp Maxime Real del Sarte 2009. Il s'exprime régulièrement par le canal d'un secrétariat politique sur l'actualité du Monde. Un petit tour sur le site de la "Comunión Tradicionalista" vous assurera de la vitalité du mouvement carliste.
Le CMRDS 2009 commence dans un mois à Lignières.
Vous y rencontrerez l'Histoire.
Note (1): sur le carlisme on peut consulter la Wikipedia et un texte de Brasillach ici.
Note (2): on lira avec grand intérêt l'entretien donné jadis à Catholique & Royaliste.
Note (3): la question des droits de la branche aînée est évoquée ici.
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Un très intéressant article. Mais je crois qu'il est possible d'espérer derrière les différences visibles une unité entre les branches représentées par les deux frères.
RépondreSupprimerSacré bonhomme le prince Sixte-Henri, un programme complet.
RépondreSupprimerSi tous les nôtres étaient aussi "clairs" dans leur tête, nous avancerions plus vite.
A parcourir le blogue carliste :
RépondreSupprimerhttp://nucleodelalealtad.blogspot.com/
Oubli réparé.